ATTENTION ! Ce chapitre contient une scène de tentative de viol (m/m) (rien de très graphique, mais c'est là quand même). Je ne souhaite pas changer le rating de toute l'histoire juste pour ce dernier chapitre, donc vous êtes prévenus ! Si ce genre de chose vous retourne l'estomac, tournez votre chemin, sinon, bonne lecture !
Note 1 : merci à tous ceux qui m'ont lue, ainsi qu'à ceux qui m'ont soutenue avec leur reviews !
Note 2 : OMG, ce monstre est enfin FINI (je vais m'ouvrir un pot de Nutella pour fêter ça) !
Chapitre 11 – Sauvetage
« Du Morse ! » Elisabeth regardait les deux scientifiques comme s'ils avaient perdu la tête
« Vous voulez dire que quelqu'un dans cette Galaxie, qui je dois vous le rappeler se trouve à plusieurs millions d'années lumière de la planète Terre, nous a envoyé un message en morse ? »
Grodin haussa les épaules en signe d'incompréhension. Zelenka était en train de crayonner quelque chose.
« OSO ».
« Quoi ? Désolée Docteur Zelenka, mais je ne suis pas sûre de comprendre … »
Zelenka fit un signe de la main marquant son impatience. « Non, OSO, c'est ce que dit le message. OSO »
John s'approcha de Zelenka et lui prit le papier des mains. On pouvait en effet y lire le code morse pour OSO : trois tirets, un espace, trois points, un espace et à nouveaux trois tirets (34). Cela n'avait aucun sens. A moins que … Il arracha le crayon de la main de Zelenka et gribouilla à son tour, puis rendit le morceau de papier au scientifique. Celui-ci le lut et son visage s'éclaira.
« Mais oui, bien sûr ! » Il poussa une exclamation en tchèque.
Elisabeth regardait les deux hommes.
« Excusez moi messieurs mais peut-être pourriez vous partager avec nous votre petite découverte ? »
« SOS. C'est un SOS ! Les lettres sont juste inversées. » Zelenka avait l'air ravi.
John appela Bates par l'intercom. « Sergent, préparez les jumper 1 et 3. Prenez une équipe de cinq personnes avec vous. » Il n'attendit même pas que ce dernier réponde, « Teyla ! »
/Oui, Major que … /
« Tenez vous prête pour une petite expédition, dans disons 20 minutes ».
Il allait sortir quand Elisabeth le retint.
« Major ! Est-ce que je peux savoir ce que vous faites et où vous comptez aller ? »
Il la fixa un moment avant de répondre.
« Je vais chercher McKay ».
o0o
Rodney se trouvait à nouveau dans le laboratoire de Damasus.
Il ne se sentait vraiment pas très bien.
Il avait fini par s'endormir pour être réveillé quelques heures après par Nohamus. Ottilia avait voulu lui faire une injection d'analgésique, mais Nohamus avait objecté que cela lui « obscurcirait l'esprit et l'empêcherait de se concentrer». Il serra les dents. Ils ne lui avaient même pas proposé de quoi soulager le poids mort de son bras, du coup, il le serrait contre sa poitrine, mais chaque mouvement un peu brusque était une torture.
Pour la concentration, c'était raté !
« Voila. Nous avons, disons, acquis, ceci il y quelques temps. J'ai pu déterminer qu'il s'agissait d'une technologie atlante. L'énergie qui s'en dégage alors même que l'engin est à l'arrêt est époustouflante. » Damasus posa « l'engin » en question sur la table devant Rodney. « Seulement, malgré tous mes efforts, pas moyen de le faire fonctionner. Je suis sûr que vous pouvez m'arranger ça Rodney, n'est-ce pas ? »
« Allez vous faire … arggghhhh. » Rodney se plia en deux, sa main gauche alla instinctivement à son épaule pour la protéger d'autres attaques. Nohamus n'enleva pas sa main, elle ne serrait plus l'épaule de Rodney, mais elle restait là, comme un avertissement.
« Ahhh. Rodney, je crois qu'il va falloir être un peu plus gentil. Le Commandeur Nohamus n'a pas tellement apprécié votre petite escapade. Cela terni sa réputation vous savez. Allons, je suis sûr que vous ne voulez pas qu'il se fâche davantage. » Il se pencha vers Rodney et saisit son menton. « Je suis sûr que vous ne voulez fâcher aucun d'entre nous, hum. »
Rodney n'avait jamais vu un tel regard. Un regard froid, presque mort. Le regard d'un fou. Un fou dangereux avec un visage d'ange. Damasus ressemblait vraiment à un ange. Chevelure blonde et bouclée, yeux bleus. Mais c'était un ange mortel.
Il frissonna et murmura. « Non ». Il ne lui restait plus que ça. Le refus. Le refus catégorique d'aider ces gens. Non. Un mot très simple, mais il s'en dégageait une telle force. Sa dernière force.
Il n'espérait plus rentrer. Il ne pensait même pas que son petit stratagème avait fonctionné : il n'y avait eu aucune alarme, il ne lui avait posé aucune question.
Rodney ne se retenait plus qu'à une seule chose. Ne pas capituler. Toute sa volonté tendait vers ça.
« Non » Il aurait pu répéter ce mot des centaines de fois. Chaque fois qu'il le faisait il se sentait plus fort.
Damasus le relâcha.
Derrière lui, Rodney sentit Nohamus se préparer à lui agripper l'épaule et il se raidit dans l'attente de cette nouvelle épreuve de force. Car c'était bien de cela dont il s'agissait. Un petit jeu de pouvoir à trois. Mais Damasus fit un signe au commandeur qui retira sa main.
Rodney cru un moment qu'il allait le laisser tranquille. Quelle erreur ! L'amadrien voulait tout simplement le punir lui-même pour son obstination. Il le gifla violemment. Rodney qui tenait toujours son bras droit, perdit l'équilibre et manqua de s'affaisser sur le bureau, sa main gauche heurta la machine atlante qui s'initialisa avec un petit déclic et une jolie lumière bleuté.
Damasus s'approcha aussitôt et se mit à crier.
« Qu'avez-vous fait ? »
Rodney regardait l'appareil devant lui. Il émettait un petit vrombissement et la lumière bleue irisait les nervures élégantes, signes de son origine ancienne.
« Il l'a juste touché. »
Damasus jeta un regard furtif à Nohamus.
« Où ? »
« Là, à la base. »
Damasus saisit l'engin avec délicatesse.
« Il n'y a rien à cet endroit. Pas de bouton ou d'encoche alors comment aurait-il pu … » L'amadrien s'arrêta net. « Et si … » Il se dirigea vers un autre endroit du laboratoire.
Wow. Rodney n'en revenait pas. Il n'avait jamais réussi à initialiser aussi vite un appareil ancien et celui-ci, pfffiou, en moins d'une demie seconde, c'était fait ! Ce pouvait-il que le gène soit de plus en plus actif et puissant ? De quand datait son implantation, deux, deux mois et demi ? Il en était là de ces réflexions lorsque Damasus revint.
Il présenta un autre appareil à Rodney, beaucoup plus petit que le premier et de forme oblongue.
« Prenez le. »
Rodney secoua la tête en signe de refus.
Damasus lui prit la main gauche, lui arrachant un petit cri de douleur, et lui mit l'appareil entre les mains. Rodney regarda l'engin un moment : il était chaud dans sa main et le vrombissement indiquait clairement qu'il l'avait lui aussi parfaitement initialisé.
Damasus lui arracha pratiquement des mains.
« J'aurais du le savoir ! C'était … c'était si simple en fait ! »
Nohamus le regardait l'air complètement perdu.
Ce type avait tout d'un gros bœuf. Rodney doutait même qu'il y eu, ne serait-ce qu'un neurone, en parfait état de fonctionnement dans ce cerveau. Et le coup qu'il lui avait donné n'avait pas du arranger les choses.
« Vous ne comprenez pas ? Seul un atlante peut actionner ces petites merveilles ! Cela doit provenir d'une différence génétique. Je demanderais à Ottilia de faire quelques recherches là-dessus. »
Génial ! Il allait aussi se transformer en cobaye ! Franchement, la situation ne pouvait pas empirer davantage. Il sursauta soudain. Damasus se tenait à ses côtés et s'était mis à lui caresser les cheveux. Rodney ferma les yeux et endura silencieusement.
« Vous voyez Rodney, ce n'était pas si difficile que ça, hein. »
La main descendit dans son cou.
Okay, les choses pouvaient être pire.
Bien pire.
o0o
« Attendez une minute. John nous devons réfléchir un peu avant de … »
« Réfléchir ! Elisabeth, McKay vient de nous envoyer un SOS, bon sang ! Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ! »
« Un plan d'action Major, voilà ce qu'il nous faut je pensais que c'était aussi quelque chose à laquelle les militaires étaient attachés. » Elle le regardait les bras croisés sur sa poitrine. « John, vous allez retourner sur Amadriades, mais avant je propose que nous réfléchissions au moyen de récupérer Rodney avec, disons, le moins de dégâts possibles et le plus d'efficacité. »
John se tût. Cette femme parvenait toujours à le surprendre. Il lui sourit.
« Je vais demander à Bates et à Teyla de se joindre à nous. »
« Parfait, rendez-vous en salle de briefing dans 10 minutes. D'ici là, j'ai besoin de tous ce que nous avons récolté sur ce peuple. »
o0o
« Bien quelles sont nos options ? » Elisabeth ne voulait pas perdre de temps en vains bavardage.
« Il ne serait pas prudent de se présenter par la grande porte. Nous ignorons si la porte des Etoiles se trouve d'une manière ou d'une autre surveillée, don mieux vaut utiliser l'entrée de service. Le docteur Zelenka a une idée. » Le Major passa la parole au tchèque.
Zelenka ajusta ses lunettes avant de prendre la parole. « Amadriades se trouve à quelques millions de km de PUM-413. Cette planète dispose d'une porte et est apparemment inhabitée. La porte est accessible par jumper. Les deux équipes vont donc se rendre sur PUM-413 et de là rallier Amadriades, en mode invisible. Il leur faudra environ deux heures pour arriver sur Amadriades. »
John opina. « Parfait. Bates vous prenez Markham comme pilote, Teyla vous êtes avec moi. »
« Je viens avec vous. » Carson s'attendait à ce que le Major refuse, mais il se contenta de hocher la tête.
o0o
Ils étaient arrivés sans encombre sur Amadriades. Il leur fallait maintenant rejoindre Sartorisvilla.
John voulait utiliser la trace de la source d'énergie qui avait tant intrigué McKay. Si ces gens cachaient quelque chose, c'était sous l'immense bâtisse où les leaders les avaient reçus.
Il faisait nuit noire, ce qui facilita grandement leur marche silencieuse.
Arrivés près des premières maisons de Sartorisvilla, Teyla leur fit signe de s'arrêter.
« Attendez moi quelques instants, je reviens. »
Le Major n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle s'était déjà évaporée.
« TEYLA ! Bon sang ! »
Elle réapparu quelques minutes après, les mains chargées. Elle balança son fardeau sur ses compagnons.
Qu'est-ce que … ? John se trouvait empêtré dans … une robe ? Il s'agissait de cinq longues robes comme celles que portaient les leaders amadriens qu'ils avaient rencontrés. Elles étaient de couleurs plus claires et sentaient bon ! John se tourna vers Teyla, le sourcil interrogateur.
« Elles étaient en train de sécher, j'ai pensé qu'elles nous fourniraient un bon camouflage. » Elle souriait. John adorait travailler avec cette fille.
Et pas seulement parce qu'elle était très jolie.
« Excellente idée. Okay, Bates et Daggart (35) vous êtes avec moi et Teyla. Stackhouse vous restez ici avec Dunney et Markham. »
« Et moi ? Je viens avec vous. » Sheppard regarda le docteur et prit une décision.
« D'accord, mais vous suivez Teyla comme son ombre. »
Harnachés comme des amadriens, les cinq compagnons se glissèrent dans Sartorisvilla en direction de la bâtisse qui abritait la fameuse source d'énergie.
o0o
Rodney était assis par terre dans un coin du laboratoire de Damasus.
Le scientifique amadrien l'ignorait complètement. Il avait du lui faire toucher la moitié de ce qui se trouvait dans la pièce et puis il l'avait juste abandonné là.
Il posa sa tête contre le mur froid. Il était trempé de sueur. Il s'essuya le front avec sa main valide.
Damasus examinait le premier appareil qu'il avait actionné. Nohamus se trouvait à ses côtés, jouant aux assistants.
A quelques mètres de l'endroit où se trouvait Rodney, il y avait un petit lavabo, du même type que celui qui se trouvait dans la cellule où il s'était réveillé. Il regardait l'eau qui s'écoulait, goutte à goutte.
Il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir boire un peu de cette eau.
Il ricana. Oui, il aurait peut-être même aidé ces deux idiots, qui visiblement n'avaient pas la moindre idée de la manière de procéder, avec leur découverte.
Plic, plic, plic. Le bruit de la fuite d'eau était devenu quasi hypnotique.
Soudain, quelque chose coupa son champ de vision. Une jambe. Il leva les yeux vers son propriétaire.
Damasus.
Celui-ci jeta un coup d'œil au lavabo puis à Rodney. Il lui sourit et se dirigea vers une petite armoire noire. Il l'ouvrit et en sortit une carafe. Il prit un verre, le remplit, puis lui présenta. Rodney tendit la main pour le saisir, mais au dernier moment Damasus écarta le verre. Rodney laissa retomber sa main.
Damasus s'accroupit près de lui. Il tenait toujours le verre à la main.
« Je pense qu'avant, j'ai droit à une petite récompense. »
Une récompense ? De quoi parlait ce …
Ce qui suivit mit fin à toute pensée rationnelle.
Damasus se pencha vers lui et couvrit ses lèvres avec les siennes. Rodney essaya de lui échapper, mais l'amadrien avait l'avantage. Il saisit le poignet gauche de Rodney l'empêchant ainsi de se débattre et le plaqua contre le mur.
Rodney était incapable de bouger. Il se résolu à agir comme n'importe quelle femme dans sa situation aurait certainement agi. Il mordit Damasus.
Son agresseur poussa un petit cri et se releva. Damasus souriait. Il essuya le sang qui se trouvait sur ses lèvres et le lécha, tout en fixant Rodney.
Rodney ferma les yeux. Il avait un goût de sang dans la bouche et avait envie de vomir.
Réflexion faite, il n'était pas prêt à faire n'importe quoi pour un verre d'eau.
Pas encore.
o0o
Ils arrivèrent sans s'être fait repérer près de l'hôtel de ville.
John sortit le détecteur d'énergie. Il indiqua rapidement à Bates et Daggart la direction à prendre. Ils se mirent en mode « commando », chacun d'eux sachant exactement quoi faire. Même Carson s'en sortait honorablement.
Ils pénétrèrent la bâtisse.
Il n'y avait pas de gardes. Les couloirs étaient illuminés par les petites lampes à huile, un éclairage de mauvaise qualité qui servait parfaitement les objectifs de Sheppard.
Ils arrivèrent enfin à la salle où ils avaient été détenus pendant al réunion des leaders. Bates se plaça immédiatement aux côtés de Sheppard. A « trois » ils entrèrent dans la petite salle. Elle était vide.
« Bien et maintenant ? » Carson était un peu essoufflé, tant en raison de l'effort physique que du stress. Il n'avait jamais eu à faire ce genre de chose avant et il ne pouvait pas vraiment dire que cela lui plaisait.
John commença à étudier les lieux. « Maintenant, nous trouvons un moyen d'accéder à cette fichue source d'énergie. »
« Je crois que je devrais pouvoir vous aider avec ça. »
Bates et Sheppard se retournèrent immédiatement vers la voix, armes aux poings.
Deicola se trouvait là.
o0o
« Je ne suis pas votre ennemie Major, vous pouvez baisser cette arme. »
Sheppard laissa échapper un ricanement. « C'est drôle, j'ai déjà entendu ça quelque par, et on peut dire que vous n'êtes pas plus convaincante que Iudicaela.»
« Elle vous a pourtant convaincu sur le site, non ? »
« Oui, et bien, les petites cachotteries c'est terminé maintenant. Ecoutez, j'ai une idée, nous récupérons McKay, vous récupérez votre tranquillité. Je peux vous assurez que nous ne reviendrons pas de sitôt. »
« Cela ne me convient pas. Il me faut plus, beaucoup plus. »
La jeune femme s'était rapprochée de lui et il ne se sentait pas très à l'aise. Elle lui rappelait Iudicaela et son geste kamikaze.
« Major, j'ai besoin de votre aide. Nous avons besoin de votre aide. »
« Notre aide, vraiment, super. Donc, vous essayez de tuer un de mes subordonnés, vous en kidnappez un autre et vous voulez notre aide. Votre peuple est des plus original. Vous procédez toujours de cette manière pour vous faire des amis ? » John plaisantais mais son P-90 n'avait toujours pas quitté la poitrine de la jeune fille.
Il ne se laisserait pas abuser une nouvelle fois par ces gens.
Deicola lui tourna brusquement le dos. Elle fixait un point par la fenêtre.
« Cela n'aurait jamais du arriver. Mais, » elle soupira, « Iudicaela est … a été une grande leader. Mais aujourd'hui, nous ne pouvons plus cautionner ses actions. «
Elle se tourna vers les atlantes.
« Nous sommes devenus des pillards, Major. Des voleurs, ni plus ni moins. Ce dont nous avons besoin, soi disant pour nous défendre, nous le prenons, sans aucun remord, sans examiner les incidences éthiques. Tout ça au nom de la survie. Nous sommes des survivants, c'est vrai. Des survivants sans morale. Il faut que cela cesse. Je vais vous aider à libérer votre compagnon. J'espère que cette action terminera d'éveiller mes compatriotes à la réalité. »
Oh, c'était ça l'aide dont elle avait besoin ? Un petit coup de pied dans la fourmilière ! Dans ce cas, pas de problème.
« Monsieur, je ne crois pas que nous devrions lui faire confiance. »
Evidemment. Le jour ou Bates ferait confiance à quelqu'un. John soupira.
« Sergent, je ne vois pas franchement d'autre moyen de récupérer McKay. Et vous ? »
Bates fixait la jeune fille avec suspicion.
John se tourna vers Deicola. « Nous vous suivons. »
o0o
Deus portes dérobées plus tard, ils se retrouvèrent dans un couloir illuminé cette fois, par des néons électriques.
Deicola les guida jusqu'à une pièce où les attendait le commandeur Ivo et trois de ses hommes.
Passé le premier choc, Sheppard et Ivo se mirent d'accord sur un petit plan d'attaque. Ivo organiserait une petite diversion, pendant que Bates et Sheppard se chargeaient d'aller chercher McKay. Deicola leur servirait de « couverture ».
« Qu'allez vous faire ? » John préférait savoir à quoi s'en tenir.
« Nous allons terminer le travail que le docteur McKay a commencé. »
« Heu, c'est-à-dire ? »
« Saboter notre programme d'ouverture et de fermeture de la porte. Cela devrait les occuper un petit moment. Et si cela ne suffit pas … » Il désignait ses armes de la main.
Sheppard hocha la tête. Il ne lui demanda pas si c'était grâce à lui que les messages de Rodney étaient passés. Ils y avaient en effet eu deux autres ouvertures de la porte avant leur départ d'Atlantis, toujours accompagnées du même message.
Ivo leur indiqua où ils pourraient trouver Rodney.
« Il se trouve à ce niveau. » Il désigna une pièce sur le plan déroulé devant eux. « Il n'est pas à proprement parlé « gardé », donc je ne pense pas que vous aurez beaucoup de difficultés pour le récupérer. »
« Est-il blessé ? » Carson voulait en savoir un peu plus sur ce qui l'attendait.
« Oui. Mais cela ne devrait pas diminuer sa mobilité, enfin, pas à ma connaissance. »
John resserra son étreinte autour du P-90. Okayyy. Rester calme. Il fallait qu'il reste calme et concentré.
« Teyla, vous restez ici avec Carson. » Il se tourna vers Deicola. « Okay, allons-y. »
o0o
On frappa à la porte.
Damasus releva la tête de ses travaux. « Quoi ! J'ai demandé à ce que nous ne soyons dérangés sous aucun prétexte ! »
Un jeune homme en blouse grise venait d'entrer.
« Docteur, nous avons un problème avec le réseau. Plusieurs programmes semblent défectueux ! » Il y avait de la panique dans sa voix.
Damasus soupira mais se leva. « Bien, j'arrive. Commandeur, je vous confie notre invité, je n'en ai pas pour longtemps. »
L'invité en question se trouvait toujours par terre.
Rodney somnolait à moitié et avait du mal à garder les yeux ouverts. Il n'avait pas mangé depuis plus des heures et son taux de glycémie devait être au plus bas. Il se sentait toujours vaguement nauséeux, mais n'aurait pour rien au monde demandé à boire !
Nohamus se planta devant lui, les mains sur les hanches.
R-I-D-I-C-U-L-E ! On aurait dit une version extra terrestre d'un héros de péplum. Bizarre quand même, Rodney était terrifié à l'idée que Damasus se trouve à moins de cinq mètres de lui, mais ce soldat de pacotille ne lui inspirait aucune crainte. Le « militaire » d'une manière générale ne lui inspirait qu'une profonde indifférence. Il n'était ni pro, ni anti-militaire. Disons que généralement, il faisait avec. Il détestait juste que ces derniers lui damnent le pion, lorsqu'il était clair que la question du moment dépassait la chose militaire (36).
Rodney l'ignora.
Il essaya de se concentrer sur Atlantis. Oui. Sur son laboratoire. Sur ses dernières expériences. Le bouclier individuel. Quel dommage qu'il n'ait jamais trouvé le moyen de le recharger !
Il ferma les yeux.
o0o
Le Commandeur Nohamus n'en revenait toujours pas.
Un atlante, ça ? L'homme qui se trouvait devant lui n'avait pas grand-chose à voir avec les guerriers de la cité mythique. Il n'avait pas rencontré les autres, mais leur comportement n'était pas davantage celui qu'il aurait attendu d'un atlante. Il poussa un petit ricanement. Evidemment, les atlantes avaient été élevés au rang de super guerriers au fil du temps. Certains disaient même qu'ils étaient des magiciens, qu'ils pouvaient à volonté se transformer en une puissante forme d'énergie. En tout cas celui-ci ne semblait pas capable de grand-chose !
Il lui donna un petit coup avec son pied. L'homme poussa juste un petit grognement.
Ouais. Quand il pensait à tout ce que sa grand-mère lui avait raconté sur les Atlantes, franchement, il ….
Un signal à la porte interrompit ses pensées. Il se dirigea vers l'intercom. La vidéo affichait le visage souriant de Deicola.
Nohamus lui ouvrit.
o0o
La petite promenade dans les couloirs du vaste complexe amadrien leur prit une vingtaine de minutes. Deicola leur avait fournit des robes bleues, apparemment la couleur de la caste politique. Personne ne les questionna, personne ne chercha à les stopper.
Arrivée dans un vaste couloir, Deicola stoppa. « Voilà, nous y sommes, » elle leur désigna une des portes, à une dizaine de mètres, « c'est le laboratoire de mon frère. Si tout s'est bien passé, il est dans la salle de contrôle. Nous n'avons sans doute pas trop de temps avant qu'il ne revienne, donc nous devons nous hâter. »
« Hum, combien y'a-t-il de gardes avec McKay ? »
Deicola sourit à Sheppard. « Major, ce complexe ne doit pas compter plus d'une trentaine de gardes. Nous sommes tellement sûr de notre petite mise en scène qu'il ne nous viendrait pas à l'esprit que quelqu'un puisse nous attaquer. Il n'y a pas de gardes armés prêts à tout pour se défendre dans cette pièce, je peux vous l'assurer. En revanche, je suppose que le Commandeur Nohamus se trouve là. »
« Oh. Et c'est une bonne chose. »
Deicola arborait cette fois un sourire malicieux. « Oui, excellente même. Mon frère s'est entiché de Nohamus ou bien c'est le contraire, difficile à dire. Damasus aime avoir autour de lui des personnes prêtes à exécuter ses moindres désirs. Et Nohamus est fasciné par tout ce qui touche aux Anciens. Il me connaît et il devrait m'ouvrir sans se poser de question. Se poser des questions n'est pas tout à fait dans ses habitudes, à vrai dire. »
« Okay. A vous de jouer alors. »
La jeune femme hocha la tête en signe d'assentiment. Elle prit une profonde inspiration et enclencha l'intercom.
o0o
Il se passait des choses étranges. Mais l'hypoglycémie peut parfois provoquer ce type de réactions. Rodney le savait pour l'avoir déjà expérimenté. La chute de glucose dans son organisme pouvait engendrer des hallucinations (19).
Il y avait tout d'abord eu un bruit sourd, comme la chute d'un objet lourd, et puis, il avait commencé à entendre des voix. Quelqu'un appelait son nom. Seulement, cette voix ne pouvait pas être réelle, parce qu'ici, le seul qui l'appelait Rodney, c'était Damasus.
Son pauvre cerveau lui jouait des tours. C'était sûrement Damasus qui était là, pas le Major Sheppard.
Il garda les yeux fermés et se cala un peu plus contre le mur, frissonnant à l'idée de ce qui allait se passer.
o0o
« Bon sang, Rodney ! »
Sheppard était furieux. Si l'expression « voir rouge » avait jamais au un sens c'était maintenant. Il aurait bien continué à utiliser Nohamus comme Punching ball.
Se débarrasser du Commandeur n'avait pas représenté une grande difficulté. L'effet de surprise avait parfaitement joué en leur faveur. John l'avait allongé d'un simple crochet du droit. Et dire que ses phalanges le faisaient déjà souffrir depuis leur rencontre avec le nez du docteur Kavanaugh.
Ils avaient vite repéré McKay. John avait essayé de le réveiller mais il semblait semi comateux.
« Major, nous devons faire vite. »
Deicola avait raison, il n'y avait pas de temps à perdre. John se détestait pour ce qu'il allait faire, mais il n'avait pas d'autre choix.
« RODNEY ! Allez ça suffit maintenant, fichu canadien ! DEBOUT ! »
o0o
La voix était toujours là, insistante, mais cette fois quelque chose clochait. Quelque chose qui n'avait vraiment aucun sens.
« Fichu canadien ».
Pourquoi Damasus l'aurait-il appelé … fichu canadien ?
o0o
Sheppard allait se résoudre à secouer McKay, quand celui-ci ouvrit enfin les yeux. Ils papillonnèrent plusieurs fois, avant de rester enfin en position ouverte.
« Ma … Major ? »
« En personne, McKay, en personne. » Bon sang ! Il lui avait fait une de ces peurs. Il sortit sa gourde et lui présenta. « Allez buvez, un peu, doucement. »
Rodney but sans quitter le Major des yeux. On aurait dit qu'il avait peur qu'il se transforme en monstre sous ses yeux.
« Okay. Rodney vous pensez que vous pouvez vous lever ? »
McKay le fixait toujours, comme s'il ne croyait pas vraiment qu'il était là.
« Rodney ! »
« Hu, oui, oui, je …je pense que oui. »
Ouais. Pas très convaincant. Sheppard l'aida à se lever. Rodney se tint à la table qui se trouvait là. Il tenait à peine debout.
« Tenez, mettez ça, vous frissonner. » Sheppard lui tendit sa veste.
Rodney tenta de la passer, mais sa blessure le faisait souffrir et le simple contact avec le tissu un peu rigide de la veste était une torture.
John avait remis son accoutrement amadrien et regardait Rodney se battre avec le vêtement.
« Qu'est-ce … » Il s'approcha du scientifique mais celui-ci recula immédiatement, heurtant la table derrière lui.
« Non. » La voix du scientifique était réduite à un murmure.
« Rodney, j'ai besoin de savoir si vous êtes blessé, d'accord ? Ecoutez, je ne vais pas y toucher. Je laisse ce plaisir à Carson. »
« Carson ? Il … Il est ici lui aussi ? »
« Huhu. Et il ne sera pas content si je vous laisse aggraver les … choses. » Il désigna l'épaule du scientifique.
« Oh. »
« Oui, « oh ». Vous savez le docteur Beckett est redoutable avec une seringue à la main. Parole ! Je me demande s'il a appris ça en Ecosse, en tout cas sa technique laisse grandement à désirer. »
« Comme piquer sa fourchette dans un steak saignant. » Rodney parlait les dents serrées.
John sourit. Il l'aida à passer la veste, en prenant soin d'éviter de trop toucher la blessure puis il lui donna une barre énergétique.
« Mangez ça. Je ne tiens pas à ce que vous nous fassiez une syncope (37)»
Rodney leva les yeux au ciel et entrepris d'engloutir la barre chocolatée.
« Docteur McKay, Major, cette fois nous devons y aller. »
« Okay, on y va. Rodney, ça va aller. »
Rodney ne lui répondit pas mais se dirigea, d'un pas traînant, vers la porte. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de quitter cette pièce.
Deicola le prit gentiment par le bras. Il sursauta un peu. Elle lui adressa un sourire. Il lui répondit en lui adressant un faible sourire en retour.
Ils se glissèrent tous les quatre dans le couloir.
o0o
Ils refirent le chemin en sens inverse et cette fois encore ils ne rencontrèrent pas âme qui vive. Jusqu'à ce qu'il rencontre une petite troupe armée. Les gardes se trouvaient entre eux et la première des portes qui conduisaient à l'extérieur.
« Pas de gardes, hein ? » Sheppard regardait les hommes qui se trouvaient là.
Deicola secoua la tête. « Je suis désolée Major, je suppose que Nohamus a du sonner l'alerte. Je ne pensais pas qu'il réagirait si vite. »
« Apparemment, il est moins crétin que vous le pensiez. »
La jeune femme avait l'air un peu contrit. « Venez, nous allons emprunter un autre chemin. »
John regarda Rodney d'un œil sceptique. Le scientifique était appuyé contre le mur, les yeux clos, le front en sueur. Il ne pourrait pas faire demi-tour dans cet état.
Il s'adressa doucement à lui. « Rodney. »
McKay ouvrit les yeux. Ils étaient brillants de fièvre et avaient visiblement du mal à rester ouverts
« Hu. »
Wow. Ca c'était vraiment inquiétant. Rodney McKay réduit à la production d'onomatopées.
« Je suis désolé, Deicola, mais il n'est pas question de déambuler plus longtemps dans ses couloirs. Nous devons rejoindre Carson le plus vite possible. »
Deicola hocha la tête en signe de compréhension. « Dans ce cas, que proposez vous ? »
John regarda une fois encore son compagnon.
« Bates, aidez-moi à le relever. Deicola est-ce qu'il y a une pièce quelque part dans le coin, où McKay serait en sécurité, le temps que nous réglions ce petit problème ? »
Elle réfléchi un instant.
« Oui, suivez-moi. »
o0o
Ils évitèrent de justesse un autre groupe de gardes.
Deicola les conduisit dans un petit laboratoire. Il était vide. Ses occupants étaient apparemment partis en toute hâte. Il y avait un sandwich à moitié mangé dans une assiette et les écrans étaient toujours allumés.
« Ivo a du semer la panique en sabotant le programme de surveillance du complexe. Nous comptions bien sur l'évacuation de tout le personnel technique. Venez par ici. »
Il y avait une petite pièce derrière le laboratoire. Du matériel informatique y étaient entreposés sur des tables et dans des boites. Des vestiaires se trouvaient dans un des coins de la pièce et des effets personnels se trouvaient par terre.
« Okay. Rodney, ho ho, Rodney. » John lui tapota la joue. Rodney ouvrit les yeux.
« Rodney, nous allons vous laissez ici, juste le temps de dégager la sortie. Vous ne bougez pas, Okay. »
« Major, je ne suis pas un toutou auquel on ordonne de rester assis/debout/couché. » Sa voix était un peu faible mais assurée. John lui tapota l'épaule.
« Non, quel dommage ! Je dois dire que j'aurais bien besoin d'une laisse lorsque vous vous lancez sur les traces fraîches d'une nouvelle source d'énergie. »
« Haha. Très drôle. » Il ferma les yeux. « Allez-y et revenez vite. »
John lui sourit et rejoint Deicola et Bates dehors.
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Une paire d'yeux noisette vit les trois silhouettes disparaître dans le couloir.
Trois.
Il en manquait une.
Un éclat de malice brilla dans les yeux pailletés.
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Ils étaient revenus devant la porte. Il y avait cinq hommes. Un peu trop pour une attaque de front.
« Donnez-moi votre couteau. » Deicola tendait la main vers Sheppard.
« Pour quoi faire ? »
Deicola poussa un petit soupir d'exaspération. « Major, le temps presse, ce n'est pas le moment d'avoir des doutes ! »
Il lui donna son arme. Avant qu'il n'ait le temps de réagir, Deicola déchira sa robe et s'entama le bras.
« Hey, qu'est-ce que vous prend ? »
« Nous avons besoin d'une diversion. » Elle sortit une arme de sa robe. Celle qu'elle avait subtilisée à Nohamus. « J'ignore si Nohamus leur a parlé de ma trahison. Connaissant sa loyauté envers Damasus, je ne pense pas que ce soit le cas. »
« Bien. » il fit signe à Bates. Ils étaient prêts.
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Il commençait à croire Deicola lorsqu'elle disait que son peuple n'était pas « bien dangereux ». En tous les cas il faisait de bien piètres soldats.
La petite mise en scène de l'amadrienne marcha parfaitement. Elle neutralisa deux des gardes et Bates et lui, s'occupèrent des trois autres.
Deicola resta un moment devant les corps. Bates et Sheppard n'avaient pas tiré pour blesser.
« Deicola. »
Elle se tourna vers Sheppard. Il vit les larmes sur ses joues.
Il n'était pas désolé.
« Nous devons y aller, maintenant. »
Elle hocha la tête et ils se dirigèrent vers le laboratoire où ils avaient laissé McKay. Ils allaient arriver au labo, lorsque des bruits de pas les obligèrent à se cacher.
Une jeune femme apparue. John lui trouva quelque chose de familier.
« Ottilia ? » Deicola était debout.
« Oh, Deicola, vous êtes donc avec ces gens. » Ottilia jeta un regard de dégoût en direction de Bates et de Sheppard.
« Une amie à vous ? »
Deicola fit une petite grimace. « Non, Major, pas vraiment. Ottilia, le complexe devrait être vide de tout civil, que faites vous encore ici ? »
Ottilia les toisait, les bras croisés sur la poitrine. « J'ai pensé que je pourrais peut-être aider Damasus avec le réseau informatique. » Elle sourit.
John ne put s'empêcher de frissonner en voyant ce sourire.
« Bien sûr, c'était une erreur, je ne lui ai été d'aucune utilité avec l'ordinateur central. » Elle fixait Sheppard. « En revanche, je lui ai rendu un autre service. Et je suis certaine qu'il m'en sera reconnaissante. »
Cette fois John avait un mauvais pressentiment. Ottilia continuait de le fixer. Et brutalement, il compris.
« MCKAY ! »
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Rodney était assis à l'une des tables. Après avoir poussé les outils et autres pièces de mécanique qui se trouvaient éparpillés là, il avait posé sa tête sur ses bras et somnolait.
Un bruit le fit sursauter. Un sorte de raclement. Il essaya de voir s'il y avait quelqu'un dans le laboratoire, mais il ne se trouvait pas assez près de la porte pour voir tout le labo. Il attendit un moment, le souffle coupé.
Rien. Le bruit ne se reproduisit pas.
Il relâcha un soupir.
Rodney enfouit sa tête dans ses bras. Que faisait le Major ? Il voulait rentrer sur Atlantis, même si cela voulait dire passer du temps avec Carson et son staff d'infirmières hystériques ! Tout – même des piqûres et un Ecossais fou ! – plutôt que rester ici une minute de plus.
Il sentit le sommeil le gagner une fois encore.
Une main caressa ses cheveux.
Il se leva avec un cri, renversant la chaise. Sa réaction fut accueillie par un éclat de rire.
Là, à moins d'un mètre de lui, Damasus le fixait de ses yeux froids.
« Ah, Rodney, je crois qu'il est temps que nous fassions enfin plus ample connaissance. »
Il fallait qu'il garde la tête froide. A tâtons, Rodney chercha de quoi se défendre. Il ne quittait pas Damasus des yeux. Ses mains se refermèrent enfin sur un objet dur. Il le saisit et le brandit devant lui.
« Restez ou vous êtes, vous entendez ! N'avancez pas, ou bien … »
Le rire retentit une fois encore.
« Ou bien quoi ? Qu'est-ce que vous croyez que vous allez faire avec ça ? »
Rodney resserra son étreinte sur l'objet.
« Je vous le répète Damasus. Restez ou vous êtes. Mes … mes amis vont revenir d'ici peu. Si j'étais vous … »
« Rodney, Rodney, Rodney. C'est ça le problème avec vous. Vous croyez toujours que l'on va venir vous secourir ! Plutôt romantique comme idée. Pas très réaliste si vous voulez mon avis. » Son sourire disparu. « Ce complexe a été entièrement bouclé et les gardes surveillent toutes les entrées. Vos amis, sont certainement morts maintenant. »
Rodney eu un moment d'incertitude. Et si l'amadrien avait raison. Ils étaient partis depuis un bon moment maintenant : n'auraient ils pas du être déjà revenus le chercher ?
Damasus profita de ce moment pour se lancer sur lui. Rodney réagit immédiatement en lui assénant un coup avec son arme de fortune. L'amadrien para le coup facilement envoyant la brosse à cheveux à l'autre bout de la pièce, d'un simple revers de la main.
Il émit un son guttural.
Un cri de victoire.
L'amadrien bloqua Rodney, le dos contre la table. Rodney réagit aussitôt en lui donna un violent coup de genou. Damasus hurla et se plia en deux de douleur. Rodney en profita pour se dégager et se diriger vers la porte mais Damasus se jeta sur lui, le plaquant au sol, face la première.
Rodney eu le souffle coupé par la violence de l'impact. Son épaule le faisait souffrir. Chaque mouvement était une torture et menaçait de lui faire perdre connaissance. Mais il savait qu'il ne devait surtout pas abandonner. Pas cette fois. Il savait ce qui se passerait s'il laissait Damasus avoir le dessus. Dans un dernier sursaut, il le frappa avec son coude, lui cassant le nez. Cette fois Damasus était fou de rage. Il retourna violemment Rodney sur le dos, le souleva par le revers de sa veste et le gifla.
Une, deux, trois fois.
Rodney n'était plus qu'à moitié conscient. Il arrêta de se battre. Il n'en avait tout simplement plus la force. Le simple fait de continuer à respirer était devenu un effort surhumain. Au dessus de lui, il pouvait voir Damasus, le nez en sang. Sa bouche bougeait et des mots en sortaient. Des mots terribles. Des mots qui décrivaient avec exactitude ce qu'il entendait lui faire.
Rodney ferma les yeux et laissa l'obscurité l'engloutir.
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Ce que vit Sheppard en arrivant dans la pièce, son Beretta à la main, lui glaça le sang.
Damasus était penché sur Rodney, pantalon déboutonné, et prêt à … John ne pris pas le temps de réfléchir et appuya sur la détente, atteignant l'amadrien en pleine poitrine. La violence du coup projeta son corps en arrière.
Il écarta brutalement le corps du jeune homme, sans même prendre la peine de vérifier s'il était encore en vie.
Rodney était inconscient. Et a moitié nu.
John frissonna à l'idée de ce qui se serait passé s'ils étaient arrivés ne serait-ce que quelques minutes plus tard.
A ses côtés, Deicola pleurait doucement, serrant le corps sans vie de son frère (39).
Le cauchemar était terminé.
Ils pouvaient renter chez eux.
Epilogue
Rodney se trouvait sur l'un des balcons qui donnaient sur l'océan.
Carson l'avait installé dans une chaise longue au soleil, en lui intimant l'ordre de se reposer. Et c'était exactement ce qu'il faisait cette fois. Il aimait l'océan. Sa force. Son odeur. Sa musique. Il se sentait bien.
Bien sûr, il faisait quelques cauchemars, mais le Docteur Heightmeyer lui avait assuré que c'était normal vu les circonstances. Il voyait encore le visage de Damasus au-dessus de lui.
Il frissonna. Okayyy. Il valait mieux qu'il se concentre sur autre chose. Sur le Docteur Heightmeyer, par exemple. Une excellente psychiatre. Et un joli brin de fille. Blonde.
Il aimait beaucoup les blondes.
Il en était là de ces réflexions, lorsqu'il fut interrompu par l'arrivée du Major Sheppard.
« Hey. »
« Hey. »
Sheppard s'assit par terre près de lui. Ils restèrent un moment silencieux à contempler l'océan.
Rodney fut le premier à rompre le silence.
« Alors, il paraît que vous avez exercé vos talents de boxeur sur le docteur Kavanaugh ? »
« Yep. » Il ouvrit et ferma sa main plusieurs fois, comme si elle était endolorie. « Et croyez moi, ça fait encore mal. »
Rodney secoua la tête et reporta son attention sur l'océan.
« Merci. »
John ne dit rien.
« Merci, pour tout. Merci pour ça. » Rodney désignait la main de John de la tête.
« Hu, pas de problème, vous me devez juste un bâton de rouge à lèvres. »
« Un quoi ? » Rodney le regarda l'air perplexe.
« Du rouge à lèvres. C'est ce que j'ai du « emprunter » à une des techniciennes pour l'échanger contre de l'onguent athosien. Très efficace d'ailleurs. » Il regardait sa main.
« Du rouge à lèvres ? »
« Huhu. »
« Contre de l'onguent ? »
« Huhu. »
« Vous organisez du troc dans les couloirs d'Atlantis ? »
« Pas vraiment, non, en fait oui, mais … »
Rodney leva les mains en l'air pour le faire taire. « N'en dites pas plus. Je ne tiens en aucune façon à être mêlé à vos petites affaires. »
Rodney et lui se remirent à leur observation de l'océan.
« Vous n'aviez pas le choix. »
La remarque surprit Sheppard.
« Vous avez fait le bon choix.»
John se leva et s'approcha de la rambarde.
« Bon sang, Major, cessez de vous torturez avec ça. Vous n'êtes pas un héro sans peur et sans reproche ! Vous êtes humain et vous avez prit la seule décision humainement possible. »
John fixait toujours l'océan.
« Et puis vous êtes revenu. C'est tout ce qui compte, non ? »
Silence.
« Atlantis peut vous être reconnaissante. »
Cette fois Sheppard se retourna.
« Atlantis ? »
« Oui, vous m'avez sauvé. Major, si le mot irremplaçable à un sens, c'est bien appliqué à mon cerveau. Comment ferait-on sans moi, je veux dire, même si nous avions un moyen de faire venir des scientifiques de la Terre, combien d'après vous en faudrait-il pour me remplacer ? Et encore, rien ne dit que ce soit possible.»
« Oh » John sourit.
Il observa McKay à la dérobée. Ses traits étaient encore tirés par la fatigue. Il se remettait doucement des effets combinés de la déshydratation et de l'infection due à la brûlure. Carson était confiant : sur le plan physique Rodney était sur la voie de la guérison. C'était un peu plus incertain en ce qui concernait son état émotionnel.
Ce qu'il avait vécu sur Amadriades, notamment entre les mains de Damasus, laisserait des traces profondes.
C'était aussi son cas.
John ne se pardonnait pas d'avoir abandonné aussi facilement, tout comme Rodney ne se pardonnait pas, aux dires du docteur Heightmeyer, de n'avoir pas essayé de combattre Damasus ou du moins de se défendre.
Il leur faudrait du temps pour se remettre tous les deux.
Il se rassit aux côtés du scientifique.
« J'ai une copie de Star Wars. Ca vous dit ? Popcorn, bière athosienne, action et amour. »
« Star Wars ? »
« Yep. Les vrais et uniques bien sûr : les numéros 4, 5 et 6 (38). Je me disais qu'on pourrait apprendre une ou deux choses à Teyla sur la culture terrienne. »
« Culture et Star Wars, pitié Major ! »
« On dit 19 :00 ? »
Rodney le regarda un moment avant de lui répondre.
« D'accord. Je serais la culture. »
Finis ! (À moi le pot de Nut' !)
(35) Ne cherchez pas ! Celui-ci je l'ai complètement inventé.
(36) Vous verrez avec les deux derniers épisodes de la saison 1, comment les scientifiques se « rebiffent », menés bien entendu par notre McKay.
(37) Sorte de private joke, meilleure en VO qu'en VF d'ailleurs. Dans l'épisode Hide and Seeck/Invulnérable, McKay a un malaise. Beckett lui dit qu'il a fait une syncope ce qui déplait à notre scientifique, car est un peu trop connoté du genre : « je m'évanouis pour pas grand-chose ».
(38) Mon avis sur SW opus 1, 2 et 3 : Lucas aurait mieux fait de se casser une jambe !
(39) Je me demande si je ne vais pas ressusciter Damasus. Je le vois bien revenir avec Kolya par exemple. Qu'en pensez vous ?
