Voila mon new chap. Merci à mes bêtas !

Bonne lecture !

CHAPITRE 7 – SERMONT ET PETITS POIS

Tout était noir. Puis, une faible lumière dissipa les épaisses ténèbres. L'image d'une chambre apparut. C'était une pièce poussiéreuse au vieux mobilier. Un lit. Une armoire. Un petit bureau. Tous trois étaient en bois sombre et d'allure ancienne. Les murs étaient couverts d'une tapisserie délavée, rongée par endroits. Sûrement des doxys…

Face au lit se trouvait une unique fenêtre dont la vitre crasseuse laissait passer la pâle lumière du matin.

Et sur ce lit se tenaient deux personnes, assises face à face. L'une était un homme d'une quarantaine d'années, aux longs cheveux noirs emmêlés. Ses yeux voilés regardaient la seconde personne, une jeune fille aux cheveux noirs également. Un peu plus pâle que la moyenne, elle caressait le couvre-lit usé du bout des doigts d'un air absent. Finalement, l'homme se décida à parler.

-Tu sais, j'ai parlé de toi à Dumbledore.

Ne voyant aucune réaction de la part de son interlocutrice, il continua :

-Il a été très intéressé. Et il voudrait te rencontrer.

-Je ne veux pas.

La voix était nette, cassante.

-Fais un effort, il ne te veux pas de mal.

-Peut être, mais je sais ce qu'il me demandera, et je refuse. Je ne suis pas une traîtresse. Si tu crois que c'est la raison pour laquelle je t'ai tout dit alors tu as tout faux.

-Je le sais bien, répondit-il en levant les yeux au ciel. Mais rien ne garantit qu'il te demande de jouer les espionnes. Il veut juste te parler.

-A quoi bon ?

-Tu n'es pas comme eux, je le sais.

Elle eu un sourire désabusé et se mit debout face à la fenêtre.

-Tu n'as pas idée de ce qu'on m'a appris à faire. De ce que j'ai déjà fait…

-On ne t'avais pas laissé le choix. Et avoir des remords n'arrangera rien.

-Je ne regrette rien. Je me hais, c'est différent.

Il soupira bruyamment et la prit par les épaules pour la retourner.

-Ils t'ont fait subir un sacré bourrage de crâne, hein ?

Il lui caressa doucement la joue. Tant d'années à encaisser… et elle était sur le point de craquer.

-Ecoute-moi, tu n'es pas un monstre. Crois-tu que je continuerai à essayer de te raisonner sinon ?

-Ça c'est à toi de me le dire…

Il eut un petit sourire et la fit s'asseoir sur le lit.

-Ecoute, on oublie Dumbledore pour le moment. Okay ?

-Okay…

-Mais en échange, je veux que tu me fasse une promesse.

Elle le dévisagea un instant, la peur brillant dans son regard. Elle n'aimait pas faire des promesses. Elle redoutait toujours ce que ça pouvait impliquer, ce que ça l'obligerai à faire.

-Laquelle ?

-J'aimerais que tu me promette de veiller sur quelqu'un s'il devait m'arriver quelque chose.

-Moi ? Et pourquoi pas Remus ? Tu ne lui fais pas confiance ?

-Si, bien sûr que si, mais ça n'a rien à voir. Tu es la personne la plus puissante que je connaisse. Avec toi, je suis sûr qu'il ne risquerait rien.

-Admettons… et de qui s'agit-il ?

-Harry Potter.

Ses yeux s'agrandirent sous la surprise.

-Potter ? Non… tu ne peux pas me demander ça… tu sais ce que ça impliquerait !

-S'il te plaît. Pour moi.

Elle eut un grognement. Après tout ce qu'il avait fait pour elle, elle ne pouvait pas refuser.

-… très bien, je le ferai.

Son visage s'éclaira et il s'empressa de la serrer contre lui.

-Merci !

-De rien… mais tu sais, tu n'es pas obligé de mourir non plus.

-Je n'en ai pas l'intention. Mais on ne sait jamais…

ooOOoo

Harry se réveilla en sursaut. Haletant, il mit quelques minutes à retrouver une respiration normale. Puis, il se leva et alla dans la salle de bain. Il se passa le visage sous l'eau pour chasser les larmes et la sueur le recouvrant.

Une fois calmé, il fixa son reflet dans le miroir, déterminé à ne pas détourner le regard. L'image de son parrain était toujours gravée derrière ses paupières.

Ce qu'il avait vu était plus qu'un rêve. C'était une sorte de vision, un retour dans le passé. Il avait revécu la promesse que Kya avait faite de le protéger, cette même promesse qui l'avait obligé à changer de camps. Dans ce souvenir, la turok-han semblait extrêmement différente de ce qu'elle était maintenant. Plus humaine dans un sens. Peut être est-ce ce qui se cache derrière le masque de froideur…

Harry se repassa le visage sous le robinet. Revoir son parrain avait été terriblement douloureux. A peine avait-il réussit à combler le vide laissé par ses parents qu'il lui avait été arraché. Difficilement, il chassa ses larmes d'un revers de main. Il ne se laisserait pas abattre. Pas s'il voulait se venger.

ooOOoo

Le lendemain, lorsqu'il se réveilla, il constata qu'il était seul dans le dortoir. Il descendit déjeuner mais ne trouva pas ses deux amis à table. Seulement Kya. Tant mieux. Il n'avait pas envie de justifier les cernes bordant ses yeux.

-Salut

-'lu… Ron et Hermione ne sont pas là ?

-Comme tu vois. Ils sont partit « faire une ronde avant les cours » si tu vois ce que je veux dire.

-Ah ok…

Il s'assit en face d'elle et chercha quoi manger parmi l'imposant étalage de mets.

-Tu vas bien ? Tu as très mauvaise mine tu sais.

-C'est rien, j'ai mal dormi, c'est tout, répondit-il en agitant la main d'un air désinvolte

-Sûr ?

-Puisque je te le dis !

-M. Potter, laissez-moi vous dire que vous mentez très mal.

-Et qu'est-ce qui vous faire dire cela, miss Roosevelt ?

-Je suis une turok-han je te rappelle. Je peux sentir les émotions fortes. Et je sais qu'on est pas déprimé parce qu'on a mal dormi…

-T'es vraiment énervante quand tu veux

-Le problème c'est que je veux souvent. Alors ?

Il but une gorgée de jus de citrouille en faisant bien attention à ne pas la regarder.

-… je pense à Sirius, c'est tout.

-Ah…

Un silence tendu s'installa quelques minutes, puis la jeune fille se leva.

-On ferait mieux d'y aller, les cours vont commencer.

-On a quoi là ?

-Défense contre les forces du mal. C'est le premier cours de Tuom… du professeur Sorja!

ooOOoo

Ils retrouvèrent Ron et Hermione devant la salle et allèrent s'asseoir. Les élèves arrivèrent par petits groupes et s'installèrent à leur tour. Une fois tout le monde assis, Tuommas entra, tout de noir vêtu. Il fit rapidement l'appel puis fixa la classe en silence.

-Bien. Mon nom est Tuommas Sorja et c'est moi qui remplacerais le professeur Lupin les lendemains de pleine lune. La seule chose qui différenciera nos deux cours sera que vous ne ferez aucune magie avec moi.

Il y eu quelques murmures surpris et Hermione leva la main.

-Oui, miss… Granger, c'est ça ?

-C'est exact. Vous comptez nous faire des cours seulement théoriques ?

-Oui et non. Les leçons que nous aborderons n'auront pas spécialement besoin d'une application pratique. Mais ne vous en faites pas, je ne tiens pas à vous infliger des cours tels que ceux de l'idiote que vous avez dû supporter il y a deux ans.

Harry échangea un sourire avec Ron. La bêtise d'Ombrage allait rester encore longtemps un point de référence. Kya leva lentement la main sans quitter son grand-père des yeux.

-Miss Roosevelt ?

-En quoi consistera votre programme ?

-Il se basera essentiellement sur une étude approfondie des monstres et démons peuplant le monde magique. D'autres questions ?

Voyant que personne ne répondait, il contourna son bureau et se plaça au bord de l'estrade.

-Bien… j'espère que vous avez tous conscience de l'importance de la défense contre les forces du mal, surtout par les temps qui courent. Car vous avez beau n'être que des enfants, cela n'a pas d'importance dans un combat. Certains de vous ont déjà combattus à ce qu'on m'a dit…

Son regard se posa successivement sur les quelques membres de l'A.D ayant été au ministère.

-Dites-nous comment c'était. Potter ?

-Et bien… tout se passe très vite. Ce n'est pas comme lorsqu'on se bat en cours. Il faut réagir rapidement, et il n'y a aucune règle.

-Exact. Quand vous vous battez, vous ne comptez pas jusqu'à trois avant d'attaquer. Votre adversaire se fiche que vous soyez prêt ou pas. Au contraire, il en profitera si ce n'est pas le cas. Et comment est-ce qu'on se sent ?

-Stressé. On est très tendu. Et on a peur.

-Oui… on réalise que si on ne réagit pas assez vite, que si on fait un faux pas, alors tout peut être fini.

-Mais justement, c'est là le piège, intervint Kya.

-Comment ça ?

-La peur. Si on l'est un peu, ça va, ça nous pousse à nous dépasser. Mais si on panique, alors c'est la fin.

-C'est exact. Voila pourquoi la maîtrise de soi est importante. Au combat, le mot d'ordre est « contrôle ». il ne faut pas perdre son sang froid. (1) Et c'est là toute la difficulté : car quoi qu'on en dise, quand on est face au fait accompli, la seule chose qui prend le dessus, c'est l'instinct. Vous pouvez vous imaginer toutes les manières possibles de réagir, vous ne trouverez jamais la bonne. On ne peux pas savoir ce que c'est de se battre avant de l'avoir fait. Et même après ça, on ne peut jamais prévoir comment on réagira dans telle ou telle situation.

Il s'appuya au bureau et reposa son regard sur Harry.

-Peux-tu nous parler de Voldemort ?

Les trois quarts des élèves sursautèrent ou poussèrent un petit cri d'horreur.

# Lamentable… #

-Que voulez-vous savoir ?

-Comment est-il quand il combat ? Sa mentalité surtout.

-Il semble très sûr de lui. Sauf quand il s'est battu contre Dumbledore bien sûr

-Il avait enfin quelqu'un qui soit en mesure de le battre.

-Oui, voila. Il se croit supérieur aux autres.

-Et pourquoi ?

-Parce qu'il sait qu'il peut leur faire du mal, conclut-il après un instant de réflexion.

-Exactement. Il se croit fort parce qu'il sait et il en profite. Mais cela ne fait pas de vous quelqu'un de puissant. Pouvoir ne signifie pas devoir. Je pourrais tous vous tuer si je le voulais, mais est-ce que je le fais ? Non. Et c'est ça qui fait la nuance entre le Bien et le Mal. Quand on sait ne pas agir par possibilité mais par sagesse.

# Je rêve… Voila qu'il se met dans le clan du Bien maintenant… #

-Voldemort utilise sa magie pour asservir ou blesser les gens qui se dressent face à lui. Mais qu'est-ce qui motive tout ça ?

Il y eu un court silence interrogatif que Kya finit par briser.

-Le Pouvoir. L'envie de l'avoir, de se sentir au-dessus des autres.

-Oui… et c'est là tout le piège de la chose. Quand on y goûte, on en décroche plus.

Les élèves le regardèrent sans comprendre.

-Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

-Je vais vous montrer…

Il traversa la classe d'un pas souple et s'arrêta à la hauteur de Lavande Brown. Puis, sans crier gare, il la saisit à la gorge. Paniquée, elle essaya de se dégager. Harry eu un frisson en repensant à la fois où c'était son cou que le turok-han avait serré ainsi. Sauf que là il ne semblait décidé à tuer la gryffondor. Il relâcha lentement la jeune fille qui retomba sur sa chaise avec un bruit sourd.

-Voila ce qui motive Voldemort, reprit-il. Cette sensation de toute puissance, de savoir qu'on a l'autre à sa merci. Le voir paniquer en se disant qu'on peut lui arracher la vie d'un seul geste.

Sans bruit, il repartit vers l'estrade.

-Et souvent, on fait ce geste. Ou du moins lui l'a fait. Inlassablement. Savoir qu'on a le pouvoir sur l'autre, c'est jouissif. Et prendre une vie, c'est se sentir un peu divin. Mais malgré tout ce que vous pouvez penser, vous n'êtes pas un dieu. Et ce chemin vous conduira à votre perte, car vous ne connaissez pas le prix du véritable mal.

Toute la classe l'écoutait attentivement à présent, fascinée.

-Il fut un temps où je pensais que l'être humain n'existait que pour faire le mal. Puis, je suis venu ici, et j'ai constaté qu'il existait d'autres sortes de gens. Des personnes qui désirent sincèrement faire le bien. Ils commettent peut être des erreurs, ils échouent parfois, mais ils continuent d'essayer. Et c'est ça l'important. Car tant que avez la volonté, vous pouvez arriver à quelque chose. Personne n'est destiné à se perdre dans les ténèbres. (2)

Il posa un regard grave sur sa petite fille, puis sur les autres. Quelque part dans l'école, la sonnerie retentit.

-Vous pouvez y aller.

Encore sous le choc du discours, ils rangèrent leurs affaires en silence et sortirent.

ooOOoo

On était trois jours après le premier cours de Tuommas. Harry et ses amis étaient à la bibliothèque, tentant tant bien que mal d'écrire quelque chose de convenable pour Rogue. A quelques pas de leur table, ils virent un groupe de troisième année passer en parlant avec enthousiasme d'un cours du turok-han.

-On dirait qu'il a su conquérir son public, remarqua Harry, content d'avoir trouvé une excuse pour lever la tête de son devoir.

-Il faut dire que son discours était très sage. Ça fait vraiment réfléchir, affirma Hermione.

-Il sait de quoi il parle, on ne peut pas le nier. J'espère que ses prochains cours seront aussi intéressants.

-Il vaudrait mieux, marmonna Ron.

Il laissa tomber le grimoire qu'il était parti chercher et continua :

-Les trois quart des élèves pensent que c'est un cracmol parce qu'il ne pratique pas de magie.

-C'était à prévoir.

-Et puis, il ne pouvait dire « salut je suis votre nouveau professeur, mais je ne vous apprendrai pas de sorts parce que je suis un turok-han et que je ne peux donc pas faire de magie ».

-Ça pourrait être marrant. J'imagine déjà leurs têtes…

-Et moi j'imagine déjà la tête de Rogue quand tu lui rendra ton devoir en retard, riposta Hermione.

Le rouquin fit la moue et regarda son parchemin désespérément vide.

-A quoi bon le faire ? Il trouve toujours le moyen de nous pénaliser.

-Alors ne lui donne pas d'autres raisons pour te rabaisser.

Il grimaça et prit sa plume en feuilletant distraitement le livre qu'il venait d'amener.

-De toute façon Rogue n'est qu'un…

-Qu'un admirable professeur, n'est-ce pas Harry ?

Le survivant leva les yeux vers son amie, croyant qu'elle était devenue folle. Puis, en voyant qu'elle regardait fixement quelque chose par-dessus l'épaule de son petit ami, il comprit.

-Oui, je suis tout à fait d'accord. Mystérieux, mais admirable, dit-il d'un ton un peu trop enthousiaste pour être convaincant.

Ron les dévisagea un à un comme si des cornes leur avaient poussées sur la tête.

-Ne vous a-t-on jamais dit que le mensonge était une très mauvaise chose ? Demanda calmement une voix glaciale derrière lui.

Le rouquin déglutit et se décida à se retourner. A sa gauche se tenait le professeur de potions, dans toute sa froide grandeur.

-Oh, professeur ! Quelle bonne surprise ! Nous parlions justement de vous…

Il eu un sourire un peu hésitant qui mourut sur ses lèvres lorsque les yeux du serpentard se posèrent sur lui.

-Et en plus de mentir, vous mentez très mal.

-Chacun ses petites faiblesses, dit-il avant de se pencher précipitamment sur son livre.

Il y eu un court silence tendu durant lequel tout le monde fixait son parchemin, l'air très inspiré. Finalement, Rogue amorça un mouvement pour partir.

-A croire que la bêtise des gryffondors n'a pas de limite... Quant à vous Potter, sachez que la racine de bouleau ne sert pas aux potions de mémoire.

Et il disparut derrière une étagère avec un bruit d'étoffe.

-Je me demande s'il n'est pas parent avec des détraqueurs, marmonna Harry en corrigeant la faute de son devoir. Impossible de se sentir heureux quand il est là.

-Dans ce cas tu sauras à quoi t'attendre s'il décide de t'embrasser…

Le gryffondor eu une nausée rien qu'à l'idée.

-Ron, il y a vraiment un truc qui tourne pas rond chez toi…

ooOOoo

-Tu iras !

-J'irai pas !

-Si !

-Non !

-Si!

-Non !

-Non !

-Si !

-Ah ah ! J'ai gagné !

-Tricheuse…

-Et toi t'es qu'un mauvais joueur

Malefoy croisa les bras d'un air buté tandis que sa petite amie le dévisageait, l'air très fière d'elle.

-J'attends…

-Oh c'est bon ! J'y vais.

La turok-han sourit et alla vers sa table tandis que le serpentard gagnait la sienne.

-Hello ! S'exclama-t-elle en s'asseyant.

-Waw ! Tu as l'air de sacrée bonne humeur !

-J'ai pas le droit ?

-Si, mais c'est étrange… Surtout quand on sait que Parkinson est assise à côté de Malefoy…

Le sourire de la gryffondor s'agrandit, commençant à faire douter ses amis sur sa santé mentale.

-Euh… Kya ? Tu es sûre que ça va ?

-Evidemment ! C'est si bizarre que ça de me voir joyeuse ?

-Honnêtement… Oui.

Elle eu un geste désinvolte de la main et se saisit de la soupière de sang, sans quitter la table des serpentards du regard.

-Ça doit être les nerfs… murmura Hermione en haussant les épaules. Elle craque.

Quelques instants après, un cri suraigu se fit entendre à l'autre bout de la salle. Tous se tournèrent et leurs regards s'arrêtèrent sur la table des verts et argents. Pansy était debout sur sa chaise, regardant son assiette d'un air affolé. Dans ladite assiette se trouvait des dizaines d'araignées, toutes plus affreuses les unes que les autres. Alors que certaines commençaient à quitter la table, la serpentard voulut reculer avec un petit cri, sans tenir compte du fait qu'elle était en équilibre sur sa chaise. Résultat : une magnifique chute arrière avec un atterrissage lamentable.

Des rires s'élevèrent dans toute la salle, achevant d'humilier la jeune fille. Kya était à moitié couchée sur Harry tellement elle riait, tandis que le gryffondor lui-même se retenait tant bien que mal pour ne pas glisser de sa chaise.

A la table des professeurs, Dumbledore et quelques uns se cachaient derrière leurs serviettes. Finalement, Rogue (qui se marrait pas, bien évidemment… il a une réputation à tenir quand même) se levait pour aller aider son élève. Il fit rapidement disparaître les araignées d'un geste de baguette et jeta un regard froid à la serpentard.

-Parkinson… je vous croyais au dessus de ce genre de petit spectacle pour attirer l'attention sur vous.

-Mais professeur…

Ne prêtant pas attention à elle, il se détourna et regagna sa table. Les larmes aux yeux, elle jeta un regard haineux à Malefoy qui retenait son rire du mieux qu'il pouvait, l'air innocent.

ooOOoo

Quelques minutes plus tard, encore sous le coup de l'euphorie, les quatre gryffondors quittèrent la salle. Malefoy les attendaient (ou du moins attendait Kya) dans le hall, l'air satisfait.

-Alors ? Qu'est-ce que tu en dis ?

-C'était ha-llu-ci-nant ! S'exclama la turok-han en s'approchant. Comment tu t'y es pris ? Sortilège d'apparition ?

-Non, j'ai transformé ses petits pois.

La jeune fille recommença à rire sous le regard un peu surpris de ses amis.

-Alors c'était toi ?

-Evidemment ! A quoi tu t'attendais ?

-Je sais pas, mais pas à ça en tout cas. Le grand Malefoy qui attaque ses camarades serpentards…

-C'était une vengeance si on veut.

-A cause du dernier cours de sortilège ?

Flash back (3)

Ce jour-là, Flitwick avait commencé à leur apprendre le sort de régénération sanguine. Il consistait, comme son nom l'indique, à augmenter la production de globules rouges en cas de perte importante de sang. Bien qu'on appliquait généralement ce système à l'aide de potions, le sort avait le même effet. Simple en apparence, il demandait une grande concentration.

-Nous allons maintenant passer à la pratique. La formule est sanguinis fecere (4).

Les élèves regardèrent le verre placé devant eux et s'y mirent. Au fond dudit verre se trouvait une goutte de sang (de rat) qu'il devait décupler grâce au sortilège. Kya, placée à côté de Harry et derrière Malefoy, fit tourner sa baguette entre ses doigts d'un air distrait.

# Comment tu veux que je me concentre avec toute cette odeur de sang autour de moi ? #

-Pour une fois, on apprends un sort intéressant, minauda la voix de Pansy derrière elle, bien trop forte pour faire croire à un murmure. On ne sait jamais, il se pourrait qu'on ait besoin de se régénérer s'il nous arrivait quelque chose…

-Comme quoi par exemple ? Demanda une seconde voix qui se trouvait être celle de Milicent Bulstrode.

-Oh, je ne sais pas… Si jamais perdait beaucoup de sang…

-Si on a un accident quoi.

-Pas spécialement. Si quelque chose venait à nous attaquer.

# Il y en a qui cherchent vraiment les problèmes #

En levant les yeux au ciel, la turok-han se retourna.

-Parkinson, si tu as quelque chose à dire, fais-le clairement. C'est lourd les sous-entendus à force.

-Mais qui te dis que je parlais de toi ? Tu te sent visée Roosevelt ?

-Venant de toi oui.

-Tu m'en vois désolée, répondit-elle d'un air qui laissait penser tout le contraire.

La gryffondor secoua la tête d'un air lassée et se retourna.

-Ne fais pas attention à elle, conseilla Harry. Elle veut te pousser à bout.

-Je le sais bien. Mais elle est tellement fatigante !

-Ignore-la. C'est tout.

-Oui, il a raison, enchaîna la serpentard, décidée à ne pas lâcher l'affaire. Concentre-toi sur le cours. Je suis sûre que tu meurs d'envie de boire un verre de sang.

-Si j'étais toi je surveillerais mes arrières au risque que se soit ton sang qui se retrouve dans ce verre.

-On ne se refait pas, hein ?

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

-Que même si tu prétends avoir changé, tu restes la même au fond.

-Je ne vois pas de quoi tu veux parler, répliqua-t-elle d'un ton glacial.

A présent la plupart des élèves alentours écoutaient avec attention.

-Ne joues pas à ça avec moi, dit-elle en éclatant d'un petit rire dédaigneux. On m'a raconté tes « exploits », et il n'y a qu'un pas à faire pour que tu les refasses.

-Je ne nie pas ce que j'ai pu faire, répondit-elle d'un voix dangereusement basse. Et je ne nie pas que je pourrais recommencer. Mais si ça venait à se produire, tu en serais la première informée…

Elle s'apprêtait à rajouter quelque chose mais quelqu'un la retint par le bras. Elle tourna la tête pour faire face à Malefoy, qui la regardait d'un air sévère.

-Ne réponds pas à ses provocations, dit-il d'un ton ferme. Ne lui donne pas ce qu'elle veut.

En soupirant, la jeune fille se retourna.

# Ne crois pas que as gagné Parkinson… Ce n'était que le premier round… #

Fin du flash back

-On ne s'attaque pas à ma petite amie sans en payer les conséquences.

Il fit un sourire charmeur à la turok-han qui l'embrassa en réponse.

-Ce qui m'étonne le plus c'est l'attitude de Rogue, nota Hermione. Vous avez vu comme il lui a parlé ?

-Il ne faut pas croire qu'il aime tous les serpentards, assura Kya. Il ne l'a jamais vraiment appréciée.

-Ce qui a empiré quand il a vu le comportement qu'elle tenait vis-à-vis de toi, ajouta Drago.

-Que veux-tu ? Je suis sa chouchou.

Et elle recommença à rire. Avec un petit sourire, le blond s'approcha de Ron.

-Tiens Weasley. Je savais que tu en voudrais une.

Il posa sa main sur l'épaule du rouquin qui ne comprenait rien à son attitude.

-Qu'est-ce que… ?

Puis, il poussa un hurlement en agitant ses bras dans tous les sens, l'air paniqué.

-Enlevez-la moi ! Enlevez-la moi !

-Enlever quoi ? demanda Harry, abasourdis.

Mais son ami ne répondit pas et partit en courant, en continuant de crier qu'on l'aide.

-Qu'est-ce qui lui prends ?

-Je ne sais pas… Qu'est-ce que tu lui as fait Malefoy ?

-Moi ? Oh rien. Je lui avais gardé un petit pois de Pansy, c'est tout…

ooOOoo

(1) ouh le vilain jeu de mots ! c'était même pas fait exprès en plus…

(2) le truc sur le fait de prendre une vie est un mix entre ma réflexion (si si, je vous jure, ça m'arrive) et un passage de Buffy contre les vampires

(3) ça vous manquait, hein ?

(4) du latin sanguinis : (à votre avis ?) et fecere : faire. J'admets, c'est pas génial, mais j'ai trouvé que ça.

Et voila...

A la prochaine !

Kisss

Kya-the-viper