Chapitre 8 bis : la nuit des dragons
Le soir, lorsque le soleil s'est couché et que la lune s'est levée, alors que les sorciers vont se coucher, on sent une tension inhabituelle dans les regards qui posent la même question : est-ce que la rumeur est vraie ? Malgré les paroles rassurantes des responsables du siège, personne n'est rassuré et tous regardent la plaine avant d'entrer dans leurs tentes comme des condamnés. Ce soir-là, il y a plus de sorciers que d'habitude qui ce sont portés volontaires pour garder le camp la nuit.
Petit à petit, la nuit s'installe et le silence se fait sur le camp des hommes. Ceux qui ne dorment pas écoutent, angoissés. Mais rien ne se passe. Alors certains hommes se mettent à rire de leurs peurs, d'un rire nerveux, mais qui soulage. Les gardes regardent la plaine en riant et la pleine lune bien haute qui éclaire dans le ciel, comme pour que tout le monde voie bien qu'il ne se passe rien.
Un garde, plus fou que les autres, se lève et va même marcher en direction de la plaine pour s'assurer que les dragons dorment bien, eux aussi. Est-ce lui qui a réveillé les dragons ? Non, car lorsqu'il s'approche, les dragons le fixent tous de leurs regards brillants. Pétrifié, l'homme voit alors ces créatures titanesques et majestueuses se lever. Il n'a que l'instinct de hurler toute sa peur auquel lui répond une langue de feu qui ne laisse de lui que des cendres brûlantes.
A ce cri, tous les hommes de garde lèvent la tête et voient leurs pires craintes se réaliser. L'un d'entre eux court en direction d'une tente et entre à l'intérieur. Aussitôt, les dragons s'envolent et attaquent la tente, mais il est trop tard pour eux. Un énorme bruit sourd qui vient de la tente fait trembler la terre et réveille toutes les créatures vivantes des environs, et plus particulièrement les humains. Les flammes des dragons détruisent les tissus qui forment la tente et tout ce qu'elle contient, c'est-à-dire un homme et un énorme cor sur lequel sont gravées des runes étranges. N'a-t-il pas réveillé le camp trop tard ? La folie des hommes les mènera-t-elle à leur perte ?
Dans la prison, trois jeunes sorciers se réveillent et sortent voir ce qu'il se passe, leurs baguettes sorties. D'abord, l'un des gardes essaie d'arrêter Godric, mais lorsqu'il voit la baguette du sorcier dans sa main, il se sent stupide et réalise à quel point il serait dérisoire de s'en prendre à un homme qui aurait pu le tuer depuis longtemps alors que des dragons de plusieurs mètres de haut viennent de se réveiller, comme ceux-ci l'annonçaient.
Très vite, tout le monde sort de sa tente en courant. Les dragons crachent leurs flammes sur les tentes et tous les humains qui courent périssent brûlés vifs. La panique envahit ce camp qui semblait il y a quelques minutes à peine totalement invincible. Godric Helga et Alastor voient le cauchemar autour d'eux sans pouvoir faire quoi que ce soit. Un homme arrive alors en courant, c'est Salazar.
-Qu'est-ce que vous faites ici, vous allez vous faire tuer, suivez-moi !
Comme des pantins, les trois autres le suivent à travers ce déluge de feu, protégés par un sort de protection de Salazar, Godric et Alastor, ces deux derniers le créant sans trop y croire. Ils aboutissent finalement dans le camp des duellistes qui ont tous lancés un sort de protection qui forme une sorte de gigantesque bulle qui les protègent des flammes des dragons. Avec eux, se sont cachés la plupart des dresseurs de créatures magiques et des chasseurs de dragons avec tous les sorciers des environs, complètement abasourdis. Une jeune femme brune les rejoint en souriant qu'ils reconnaissent avec plaisir : Rowena.
Dans le camp, on peut vite voir d'autres « champs de protections » se former par différents groupes de sorciers et mages : les mages noirs semblent être parvenus à créer un tel champ, mais il est hermétique et ceux qui s'y dirigent pour s'abriter ne parviennent pas à y entrer et périssent carbonisés par les dragons ; les enchanteurs et les druides semblent être aussi parvenus à en former un, mais celui-ci laisse entrer les sorciers.
Au bout de quelques minutes, il n'y a plus un seul vivant qui n'est pas sous les champs de protection. Les dragons, voyant ça, cessent leur attaque et volent en cercle au-dessus du camp, au-dessus des cadavre carbonisés. Ils poussent des cris qui glacent le sang puis ils concentrent leurs feux alternativement sur chaque champ de force pour en tester la résistance. Sous l'assaut, les duellistes tiennent bon, aidés par Godric, Alastor, Salazar, Rowena et tous ceux qui connaissent le sort, mais certains sorciers s'effondrent, épuisés par l'énergie que requiert le maintien d'un tel champ, et si les dragons avaient poursuivis leur assaut plus longtemps, les défenses magiques n'auraient sûrement pas tenues.
-C'est étrange, remarque l'un des dresseurs de créatures magiques, je n'ai jamais vu des dragons se comporter de cette manière, ils n'ont pas attaqués les créatures dressées. De plus, ils attaquent de manière organisée, comme si ils se mettent d'accord entre eux.
-Eh ! C'est vrai, ça ! S'exclame Alastor, les hippogriffes sont encore attachés !
En effet, les pauvres animaux assistent, paniqués par le déluge de feu qui s'abat sur leurs maîtres et maîtresses. Ils ne sont pas tués car ils sont attachés dans un enclos à l'écart du camp pour qu'ils ne puissent pas attaquer et blesser quelqu'un. Alastor quitte alors sans réfléchir la protection que lui offrent les duellistes et court en direction de l'enclos des hippogriffes. Les dragons mettent quelques secondes à réaliser la présence de ce fou qui court au milieu des flammes.
L'un d'entre eux s'élance et s'apprête à cracher ses flammes mortelles lorsqu'il reçoit un éclair de conjonctivite dans les yeux. Aveuglé, il crache dans tous les sens, mais Alastor se protège avec un mur de protection magique et atteint l'enclos des hippogriffes miraculeusement indemne.
Les dragons, irrités par l'agression que l'un des leurs a subi, se tournent tous vers Godric qui avait lancé le sort et qui retourne précipitamment à l'abri du champ de protection qu'il avait quitté pour aider son ami. Les dragons attaquent à nouveau les duellistes, mais ils ne s'intéressent plus à Alastor qui libère ainsi tranquillement les hippogriffes, aidé par Morgane, Henri et Artus qui le rejoignent, venant de la protection des enchanteurs. Ainsi, tous les quatre, ils saluent chacun un hippogriffe qui, surpris par le geste, ne bougent plus et les regardent en silence. Les quatre renouvellent leur geste et, après un long instant, les hippogriffes saluent à leur tour. Les quatre chevauchent et s'envolent alors tels des démons dans la nuit.
Ils lancent alors ensemble des sorts de conjonctivite ou de combats dans les yeux des dragons. Ceux-ci, de plus en plus fous de rage, se tournent alors vers les quatre et crachent leur colère. Les hippogriffes, petits et nerveux, évitent les flammes, bloquées ou déviées par les sorts de protection des quatre. Mais les sorts de conjonctivite ne gênent pas longtemps les dragons et, très vite, ils en sont insensibilisés. En effet, il apparaît très vite que ces créatures ont la capacité de s'adapter et d'évoluer au fur et à mesure qu'ils subissent des attaques.
Les dragons s'unissent très vite et attaquent ensemble les hippogriffes. Aussitôt, Morgane, Henri et Artus lancent une pierre sur lesquelles sont gravées des runes tout en récitant une incantation magique. Aussitôt, les flammes des dragons sont attirées par les pierres, laissant aux sorciers le temps de s'enfuir sans danger. Les dragons cessent donc de cracher leurs flammes et poursuivent les sorciers en vol. Ces derniers perdent du terrain à une vitesse stupéfiante et, très vite, les crocs des dragons rattrapent les courageux sorciers.
Les quatre zigzaguent pour éviter les crocs mortels tout en s'éloignant du camp, mais les dragons, agacés par ces moucherons qui les narguent, crachent leurs flammes et les quatre périssent ainsi des monstrueuses créatures sans que personne ne puissent faire quoi que ce soit. En effet, ceux-ci étant trop éloignés du camp des hommes, les runes sont trop loin pour agir efficacement et les dragons peuvent à nouveau cracher leurs flammes.
Pendant ce temps, en bas, les duellistes discutent entre eux pour s'organiser tandis que de nombreux sorciers vont s'abriter chez les enchanteurs et les druides où il leur semble qu'il y a une meilleure protection. Ce faisant, ils emportent avec eux les évanouis et les blessés.
Godric propose qu'ils unissent leurs sorts pour tuer un dragon afin que cela remonte le moral des sorciers. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils choisissent le plus petit des dragons (à peine quinze mètres de long) et l'attaquent ensemble jusqu'à ce qu'il s'effondre, mort. Ensuite, ils reforment leur champ de protection. Fous de rage, les dragons poussent alors un hurlement qui glace le cœur des plus courageux. Alors qu'un silence relatif suit ce cri, tout le monde entend un autre cri qui lui fait écho. Alors que l'espoir était revenu dans le cœur des hommes, il les quitte à nouveau.
A ce cri, Godric quitte la protection des duellistes pour lancer un sort d'attraction. Une épée brille dans la nuit et traverse les flammes pour atterrir dans les mains du grand chasseur. L'épée brille maintenant d'une étrange lueur argentée. Du fond de la nuit, des yeux jaunes brillent et s'approchent des hommes terrorisés. Avec ces yeux jaunes, s'accompagne une écoeurante odeur de sang, un pelage gris et des crocs qui ont déjà une grande expérience du meurtre.
Dans le même temps, les dragons concentrent toute leur rage à s'acharner sur la protection des duellistes pendant que l'un d'entre eux détruit les runes qu'ont lancées les quatre. Sous leur protection, les sorciers tombent un à un, alors que les loups-garous s'approchent des enchanteurs tout en évitant adroitement la plupart des sorts qui leurs sont lancés. La panique commence à gagner les sorciers qui tentent parfois de rejoindre les enchanteurs en courant, mais ils se font carbonisés.
« -Ce n'est pas possible, il faut faire quelque chose, s'écrie Rowena, on va tous se faire massacrer ! Gogric ! Helga ! Essayez de protéger le transfert de tout le monde vers la protection des enchanteurs. Je vais essayer d'occuper les dragons.
-Quoi ? Comment compte-tu faire ? Tu vas te faire tuer, tu n'as aucune chance. Même les hippogriffes ont eu du mal à les éviter, et tu ne peux pas voler pour éviter leurs attaques ! Tu vas te faire massacrer !
-Ah bon ?
Sur ce, elle se transforme sous les yeux ébahis de ses amis en un magnifique aigle…et elle s'envole, heureuse de retrouver ce sentiment profond de sérénité. Elle voit les dragons la regarder d'un air furieux et s'arrêter de cracher leurs flammes mortelles sur les hommes. La peur envahit son cœur d'oiseau et elle s'envole de toute la puissance de ses ailes, poursuivie par les créatures démoniaques.
Pendant ce temps, les loups-garous attaquent le camp et creusent une rivière de sang, de souffrance et de terreur. Face à eux, quelques sorciers tentent de se défendre, mais les enchanteurs parviennent difficilement à empêcher les créatures de la nuit à pénétrer leurs défenses mises à rude épreuve. Voyant cela, les duellistes, qui ne sont alors plus menacés par quoi que ce soit, accourent pour les aider. Godric semble alors aussi fantastique que les créatures qu'il combat.
Est-ce un ange ou un démon ? Cet homme qui maîtrise le combat à la baguette aussi bien (voire mieux) qu'un duelliste tient maintenant cette épée dont la lame émet une lumière argentée et aveuglante. Avec son arme, il creuse parmi les loups-garous une rivière de sang et de cadavres, au point que ceux-ci, terrifiés, s'enfuient sous les sorts des duellistes.
Au bout d'un instant, les créatures magiques s'arrêtent et s'assoient en cercle autour des enchanteurs et des duellistes. Etrangement, les loups-garous ne s'approchent pas des mages noirs, ils semblent même faire un détour. Pendant ce temps, Helga sauve des dizaines de vies grâce à ses talents de médicomage.
Les duellistes, eux, repoussent les créatures de la nuit qui essaient de relancer l'attaque avec de nombreux sorts de défense et Godric tue inlassablement toutes celles qui passent à portée de son épée. Et lorsqu'il se sent fatigué, que ses réflexes ralentissent et que ses muscles lui font trop mal, il boit la potion d'Helga qui a un goût infâme mais qui le réveille et lui apporte l'énergie nécessaire pour tenir jusqu'à la fin de la nuit.
Pendant ce temps, dans le ciel, s'effectue une longue course-poursuite. Rowena, qui est pour les dragons comme une horrible fausse note dans leur marche funèbre, n'ont plus à l'esprit que le désir de la détruire, de la carboniser ou plus simplement de la tuer. Celle-ci évite leurs jets de flammes qu'ils envoient de toute leur puissance. Celle-ci les évite tant bien que mal et manque plusieurs fois d'y laisser des plumes, mais elle tient bon, seule, alors qu'en bas les hommes luttent contre les loups-garous qui attaquent les enchanteurs.
Elle tente un piqué vers l'un des dragons pour qu'il reçoive les flammes de ses camarades, mais les flammes des autres dragons lui coupent la route et elle est bientôt obligée de remonter en chandelle pour éviter d'autres assauts brûlants. Les dragons la suivent de toute la puissance de leurs ailes, mais elle parvient tout de même à les contourner suffisamment pour pouvoir retomber en piqué dans le dos de l'un d'entre eux.
Hélas, celui-ci anticipe son mouvement et elle évite de justesse un coup de queue et elle est obligée de continuer sa chute en piqué, suivie de près par les dragons. Elle aperçoit soudain qu'elle est en train de foncer sur le champ de protection des mages noirs. Elle calcule rapidement la hauteur à laquelle est leur champ et dévie sa trajectoire au dernier moment pour remonter à nouveau en chandelle. Les dragons qui la suivaient de près s'écrasent tous sur la protection des mages noirs et restent étourdis quelques instants.
Elle en profite pour voler à tire d'aile sous la protection des enchanteurs où elle reprend forme humaine et s'effondre, épuisée. Aussitôt, Helga accourre à elle pour la soigner. Les duellistes encore en état de combattre s'unissent quant à eux pour tuer deux dragons avec les sorts les plus puissants qu'ils connaissent. Les dragons, fous de rages et de frustration déversent toue leur puissance sur la protection des enchanteurs, obligeant les quelques loups-garous qui tentaient d'attaquer à s'enfuir.
Pour la première fois depuis le début des combats, les hommes ont la possibilité de souffler un peu. Godric et Salazar courent voir Helga et Rowena qui se réveille peu à peu. Au bout de quelques minutes, celle-ci parvient à boire une potion qui la remet d'aplomb.
-Est-ce que tu as vu Alastor ? demande Godric à Helga.
-Non, ni aucun des quatre qui ont chevauché les hippogriffes tout à l'heure. Je suis désolé, il est sûrement mort.
-Non, ce n'est pas possible, il ne peut pas être mort, il est beaucoup trop fort ! Les trolls, les vampires et les loups-garous ne font pas le poids contre lui ! Il ne peut pas être mort comme ça !
-Je suis désolée, c'est la seule explication, il a peut-être réussi à s'en sortir au dernier moment, mais j'en doute.
-Alastor… Sa voix se brise et des larmes perlent au coin de ses yeux et, lentement, coulent le long de ses joues. Godric s'effondre à genoux et pleure de se sentir seul. Il à l'horrible impression qu'il est désormais absolument seul, abandonné dans un monde hostile où plus personne ne peut l'aider. Après un long silence gêné, Salazar s'approche de lui, lui tend la main et dit :
-Nous le vengerons, il est mort en héros !
-Oui, il est mort en héros, c'est ce qu'il voulait. Les centaures de Brocéliande le lui avaient dit.
Après à nouveau un long silence gêné, une clameur retentit, les tirant de leurs pensées : « Les gens du château nous attaquent ! » En effet, on pouvait voir deux énormes boules noires de magie qui se dirigent vers les deux champs de protection. Celui des mages noirs est le premier atteint. Un hurlement horrible de mort retentit. Puis une ombre monte du centre de leur camp et monte au ciel.
Aussitôt, les loups-garous attaquent les mages noirs. Une ombre circulaire qui part des mages noirs entoure leur camp et, lorsque les assaillants ne sont plus qu'à quelques mètres de leur camp, ils deviennent comme fous et s'entretuent. Trois mages courent alors en direction des cadavres des trois dragons tués. Ils restent longtemps sur les cadavres puis retournent vers leur camp. Pendant ce temps, les loups-garous reprennent petit à petit leurs esprits et relancent l'assaut contre les mages noirs. Ces derniers résistent tant bien que mal, décimés par les loups-garous en surnombres.
A ce moment précis, la seconde boule noire de magie atteint la protection des enchanteurs qui vole en éclat. Heureusement, les duellistes, qui ont prévu ce qui allait se passer, lancent à nouveau leur sort de protection qui les protège des flammes des dragons. Helga offre à boire sa potion à tous les duellistes qui maintiennent le champ de protection pour qu'ils tiennent bon.
Rowena, elle, se relève et va voir ce que font les enchanteurs au milieu du camp. Elle voit un cercle formé par douze enchanteurs et un très vieux druide autour d'un trône sur lequel est une pierre transparente brisée. Ceux-ci récitent en chœur une incantation autour de ce qui semble finalement être un autel. Après cette incantation, le druide ramasse la pierre et la range dans son sac. Il sort alors une autre pierre incolore qu'il pose sur l'autel et il se replace parmi le cercle.
Finalement, les treize récitent une autre incantation qui est répétée par tous les druides et les enchanteurs présents. Petit à petit, la pierre se met à briller, puis à illuminer la foule qui l'entoure, puis elle grandit de plus en plus et traverse les sorciers et les sorcières présents. Rowena sent à ce moment-là une douce chaleur la traverser qui lui redonnent de l'espoir et de l'énergie.
Petit à petit, le champ de protection se reforme, mais les enchanteurs et les druides achèvent leur incantation longtemps après qu'il se soit reformé. Rowena entend alors un druide dire qu'ils n'ont plus de pierre de forces nécessaire à la création d'un champ de protection. Frustrés de voir que leurs assauts ne servent à rien, les dragons se tournent vers les mages noirs qui n'ont désormais plus de protection.
Ils se lancent en direction du plus gros groupe de mages noirs qui sont attaqués par des loups-garous supérieurs en nombres. Mais sur leur chemin se dresse soudain trois dragons morts qui les attaquent de leurs flammes. Déconcertés, ils répondent en crachant leur colère d'être attaqué par les leurs, mais les morts ne craindraient pas toutes les flammes de l'enfer et ils répliquent de la même manière.
Pendant ce temps, Godric, agacé par les loups-garous, les attaque. Il les massacre comme lui seul sait et peut le faire. Cependant, il ne voit pas le dragon qui parvient à se dégager des trois possédés. Celui-ci survole le champ de bataille et, voyant cet humain qui ose décimer ainsi les troupes lycanthropes, il décide de le griller en même temps que lesdits lycanthropes. Il crache ses flammes et Godric sent leur chaleur et comprend qu'il va rejoindre son ami.
« Accio ! »
Il sent comme une main qui le tire dans le dos et qui le ramène à l'abri sous la protection des enchanteurs, auprès de Salazar qui tient sa baguette en souriant.
-Eh bien, Godric, tu voulais déjà nous quitter ? Nous avons encore besoin de toi, tu sais ? Heureusement que j'étais là. En tout cas, les loups-garous ont apprécié l'attaque du dragon.
Godric regarde l'endroit où il se tenait et, en effet, il y a à sa place un grand disque de chair carbonisée, d'où s'échappent les quelques rares loups-garous qui ont survécu à l'attaque du dragon. Pendant ce temps, des mages noirs traversent un parcours du combattant pour atteindre la protection des enchanteurs. Ils partent en courant de leur champ de protection, évitent les flammes des dragons, combattent les loups-garous qui les prennent en chasse et courent le plus vite possible jusqu'à la protection, poursuivis par une dizaine de loups-garous en moyenne. Ce n'est que dans les derniers mètres que les duellistes sont suffisamment près pour lancer des sorts aux loups-garous qui poursuivent les mages noirs.
Tous ceux qui n'atteignent pas la protection à temps servent de casse-croûte aux loups-garous. Finalement, les trois dragons morts finissent grillés par leurs anciens congénères et les derniers survivants qui n'ont pas eu le temps de s'abriter avec les autres sorciers sont massacrés. Un druide voit alors du château de Poudlard une nouvelle boule noire apparaître et se diriger lentement vers leur protection.
Les sorciers la regardent tous, perdant leur dernier espoir de survivre. Les croyants prient Dieu de faire quelque chose, mais il semble que rien ne pourra jamais arrêter la boule noire. Les hommes la fixent tous en retenant leur souffle, même les dragons et les loups-garous s'arrêtent pour regarder ce sort qui semble prendre un malin plaisir à s'approcher lentement de sa cible. Certains sorciers tentent désespérément de lancer des sorts et des contre sorts sur la boule pour la détruire…mais rien ne l'arrête. Salazar réfléchit longuement au moyen de détruire la boule puis il sort sa baguette et la pointe non pas sur la boule mais sur un cadavre de loup-garou.
Il lance le sort « wingardium leviosa » et le corps inerte se soulève et va à la rencontre de la boule noire, guidé par le jeune sorcier. Hélas, le corps est seulement désintégré par la boule qui avance inexorablement. Après un long moment, elle atteint le champ de protection qui vole en éclat comme précédemment. Aussitôt, les dragons attaquent, bloqués par la protection des duellistes.
La situation aurait pu continuer ainsi jusqu'à ce que les duellistes n'aient plus de forces mais au lieu de ça, ils s'arrêtent et se posent, laissant les loups-garous attaquer en meutes. Les duellistes, les enchanteurs et les mages noirs développent des trésors de magie de toutes sortes pour tuer les créatures infernales, mais celles-ci percent leurs défenses et font couler le sang des hommes comme jamais encore il n'avait coulé.
Alors que tout espoir est perdu, un très vieux druide qui repousse les loups-garous avec des sorts connus de lui seul pousse un hurlement de triomphe et de joie. Le temps semble soudain s'arrêter quelques secondes, les crocs cessent de claquer et les sorts de voler à travers le champ de bataille et tout le monde regardent le vieillard qui montre l'est.
Les loups-garous comprennent et s'enfuient tant qu'il est encore temps. Les dragons comprenant ce qu'il se passe crachent leurs dernières forces sur les sorciers qui résistent en un dernier champ de protection qui résiste une dernière fois, achevant les dernières réserves qui restent aux sorciers, massacrant encore des centaines de sorciers qui se sont éparpillés loin de la protection et des derniers loups-garous qui tentaient désespérément de s'enfuir.
Alors les premiers rayons du soleil transpercent la nuit, et un soleil rouge se lève.
