Note de l'auteur: Merci Dodie-Ange, j't'adore! T'es super!
Chapitre 4:
Hiei était sorti de la tour et se promenait en ville. Tout était si différent du royaume de Mukuro, presque identique aux grandes villes humaines … en plus sombre. Brusquement, il tourna dans une petite rue, et sentit encore le suivre le même ki qui ne l'avait pas quitté depuis son départ. S'arrêtant…
« Pourquoi tu me suis ? »
« Je voudrais vous parler. » C'était Arani. « J'ai cru voir que vous aviez quelques ennuis avec mon prédécesseur. »
« Ca te r'garde pas. »
« Effectivement. Mais en tant que nouveau gardien, je me dois de punir le traître à la déesse… »
« Pas besoin de toi. »
« En êtes-vous sûr ? Croyez-vous vraiment pouvoir récupérer Kurama seul ? »
« … »
« Kuronue a conservé quelques-uns de ses anciens pouvoirs, et il s'en sert pour contrôler le youko. Je peux briser le lien qui les attache. »
« Comment ? »
« Il me suffirait de lui parler, mais sans Kuronue. »
« Ca peut se faire ; mais qu'y gagnes-tu ? »
« Mon but est de le punir mais tant qu'il sera attaché à quelqu'un, cela ne servira à rien. »
« Ce soir. » Et le démon des flammes s'évapora dans les airs. Il devait retrouver Kurama et le surveiller jusqu'au soir. Une demi-journée à attendre et il serait de nouveau à lui.
o-
A peine le mur traversé, Kuronue était descendu l'étage en dessous, dans les appartements réservés aux invités du palais ; et s'était assis tranquillement dans un fauteuil. Un instant plus tard, une forme humaine entrait.
« Tu es là. »
« Bien sûr. »
Mukuro s'assit en face du démon. « Ca avance ? »
« Moyennement. Hiei réagit bien, mais Kurama s'attache trop à moi ; pourvu que tout se passe comme prévu. »
« J'espère ; parce que si Hiei continue de faire cette tête d'enterrement, c'est moi qui mourrai avant l'âge. »
« Il suffirait qu'il comprenne à quel point il aime le youko. »
« C'est un démon du feu. Ils sont jaloux par nature ; et avec toi autour de Kurama, il devrait vite comprendre. »
« Mais comment être sûr qu'il ne voit pas uniquement le reflet de l'humain… »
« Je ne sais pas. Peut-être s'il voit le youko mourir… »
« Hum. Pourquoi pas… Et j'ai à l'esprit quelqu'un qui va beaucoup nous servir. »
« Ca a intérêt à marcher. J'ai mis un an à admettre l'idée d'avoir un youko comme héritier, et je n'autorise pas Hiei à changer d'avis maintenant ! »
La discussion terminée, Kuronue retourna dans sa chambre se changer rapidement ; il avait un travail à terminer avec Yomi ; un travail qui devrait changer la face du Makai. Ouvrant la porte, il sursauta : Arani se trouvait derrière. « Qu'est-ce que tu fous là ? »
« Je suis venu te voir. »
« Ca, je m'en doute. Ensuite ? »
« J'avais juste quelques questions. »
« Dépêche. »
« Tiens-tu à Kurama ? »
« Pourquoi ? »
« Prenons ca comme une réponse affirmative. Sais-tu ce qui arrive aux gardiens infidèles ? »
« Je passe. Suivante. »
« Ils sont punis. Punis très sévèrement. Ils doivent revenir servir la déesse comme esclaves ; abandonnant derrière eux ce qu'ils ont de plus cher. »
« Et ? »
« Dis adieu au youko. »
Kuronue sourit. « Oh ? Et tu crois sincèrement pouvoir m'empêcher de faire ce que je veux ? »
« Bientôt, le lien sera brisé. »
« Quel… » 'C'est l'occasion rêvée ; cela résout mon problème à merveille' « … Si t'en a envie. Qu'est-ce que ca peut me faire ? »
« Je suis ravi que cela ne te dérange pas. Nous n'en serons que plus tranquilles. »
Arani allait ressortir ; mais Kerio l'appela et il se retourna vers lui. « On peut savoir ce que tu veux exactement ? »
« Te punir. »
« C'est ca… Et la version officieuse, c'est quoi ? »
Le démon sourit. « Tu es malin. »
« J'ai été gardien. Pourquoi veux-tu tuer Kurama ? »
« Parce qu'il me gêne. »
« Ah ? J'aurais cru autre chose. »
« Ne t'imagines pas que parce qu'il est un youko, tous le veulent. Moi… J'ai d'autres jouets en perspective. »
« Tu prends tes rêves pour des réalités. »
« Crois-tu ? » Sur ce, le démon partit, laissant derrière lui un Kuronue abasourdi. Le gardien voulait réellement tuer Kurama… Ce n'était pas, comme il l'avait cru un instant, une menace en l'air telles qu'il en avait faites durant si longtemps…
Finalement, Kuronue resta dans sa chambre, à se demander ce qu'il valait mieux faire. Par le passé, un lien s'était formé entre Kurama et lui, et comme il l'avait dit à Hiei, un lien qu'avait béni sa déesse…
Flash-back
La nuit était tombée, une journée de plus se terminait. Il y avait maintenant cent cinquante ans que le petit youko habitait au temple, et d'enfant, il était devenu adolescent. Sa queue coupée avait progressivement repoussée, et sous l'entraînement que lui prodiguait son nouveau maître, il en avait rapidement gagnées deux autres ; ses longs cheveux argentés lui descendaient jusqu'à la taille, et le doré de ses yeux rayonnait plus que jamais. Kurama rentra dans le couloir du temple, et se dirigea vers la lueur qui se répandait d'une pièce adjacente. Il regarda un instant le duo qui y discutait, se passant de main en main les sabres courts que Kuronue avait trouvé éparpillés au fond d'une grotte ; et s'assit près du feu. Son ami avait grandi autant que lui, leur taille était semblable, mais l'apparente beauté du démon était sans comparaison avec… Il arrêta sa contemplation de Yomi en se sentant observé, et se tourna vers son maître. Kuronue était en face d'eux, une expression étrange dans les yeux.
« Vous avez grandi… »
Ils attendaient qu'il veuille bien continuer.
« Je vous ai appris tout ce que je pouvais. Maintenant, c'est à vous de vous perfectionner dans vos propres domaines; il n'y a qu'ainsi que vous acquerrez une réelle puissance. C'est pourquoi à partir d'aujourd'hui, je ne suis plus votre maître ; vous pouvez faire ce que bon vous semble : rester dans les environs ou partir à l'autre bout du Makai, peu m'importe. Souvenez-vous simplement que si vous revenez ici avec de mauvaises intentions envers le temple, je vous tuerai. Allez dormir, maintenant. »
Surpris de ce discours peu habituel, les deux jeunes affranchis sortirent de la salle, suivis de près par le démon ailé, parti faire une dernière ronde. Au bout de quelques minutes, il rentra dans le temple, s'apprêtant à y passer la nuit, et trouva Kurama agenouillé devant l'autel.
« Qu'est-ce que tu fais là ? »
Le youko ne répondit pas, et garda les yeux fermés.
'Bien. S'il veut prier, après tout… Je n'ai plus d'ordre à lui donner.'
Il se mit également à genoux et récita les formules du soir, destinées à apaiser la déesse pour la nuit. Lorsqu'il eut fini…
« Je vous attendais. »
Kuronue regarda le renard « Tu peux me tutoyer maintenant. »
« Je n'en suis pas encore digne. »
Ils étaient debout, l'un en face de l'autre.
« Vous souvenez-vous de cette nuit où je suis arrivé ? »
Il hocha la tête.
« A ce moment-là, je me suis trompé sur vos sentiments, et je m'en excuse ; mais j'avais également mal écouté les miens. »
Il bougea doucement son épaule, laissant sa tunique glisser au sol, et resta nu devant le démon.
« La proposition que je vous avais alors faite tient toujours. »
Kuronue écouta quelques instants le cœur du youko ; il battait si vite, si fort, et tout son corps tremblait ; il mourrait de peur. Craignant de comprendre, il hocha la tête négativement. « Kurama… »
« Non ! »
Le youko s'était jeté à terre devant lui.
« Je vous en prie, je vous en prie, je vous en prie. » Il passait sa tête, la frottait contre ses jambes, se serrait le plus possible contre lui tout en restant au niveau du sol. « Ne me rejetez pas, laissez-moi rester près de vous, je vous en prie. Je sais… j'ai entendu au village que l'on ne pouvait pas aimer un gardien, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai prié la déesse pour qu'elle m'accorde ne serait-ce que l'autorisation de vous apercevoir. Je ne sais pas si cela suffit, mais je continuerais autant qu'il le faudra, ne me rejetez pas… je vous en prie… »
Kuronue s'accroupit et prit le menton baigné de larmes du youko entre ses doigts.
« Je vais te montrer pourquoi il est impossible d'aimer un gardien. » Et il l'embrassa.
Ce baiser dont il avait tant rêvé se réalisait enfin. Kurama s'apprêtait à enserrer le démon de ses bras, mais il fut repoussé. « Sors. »
Le youko se figea. Il l'embrassait, et lui disait maintenant de partir…
« Mais… »
Kuronue insista doucement. « Sors »
Les yeux ruisselant, le renard marcha à reculons vers la porte, et hurla de douleur en touchant le battant ; son bras lui faisait atrocement mal ; et s'écroula au sol.
« Pourquoi… pourquoi haïssez-vous les youkos à ce point ? » Cria-t-il, la voix mal assurée.
« Pare qu'ils sont arrogants, cruels, traîtres et séducteurs. »
« Je ne suis pas comme ça ! »
« Ah oui ? » Il dévisagea Kurama de haut en bas, le faisant rougir de sa nudité.
« Ce… ce n'est que pour vous. »
Kuronue vint vers lui, s'accroupit une seconde fois, et prit son bras entre ses mains, faisant partir la douleur. « Je suis désolé mais je voulais que tu saches. Ce n'était qu'un baiser, et tu as vu le résultat, alors… si je te prends, tu seras attaché à moi pour l'éternité. Tu ne pourras plus t'écarter, ce sera un cauchemar pour toi qui aimes tant la liberté… »
Doucement, Kurama passa ses jambes autour de la taille du démon, nouant ses chevilles dans son dos ; ses bras autour de son cou, et l'attira au-dessus de lui, souriant.
« A vos côtés, ma vie sera un rêve. Si vous voulez bien de moi,… je suis à vous, et j'accepte cette éternité avec bonheur. »
Kuronue sentit soudain le temple trembler, et ouvrit les yeux, découvrant en face de lui…
« Shu… Shura ? Qu'est-ce que tu fais là ? » Demanda-t-il d'un ton légèrement contrarié pour avoir vu son rêve s'arrêter au moment où il devenait intéressant.
« J'ai un problème. »
o-
Pendant son sommeil, le soleil s'était couché. A travers les ombres de la forêt, une silhouette se découpait, recueillant les moindres rayons de lumière qui ne trouvait d'attrait que dans cette splendide créature. Le beau visiteur nocturne s'avança tranquillement vers le lac où se reflétait la lune à qui il aurait facilement pu faire concurrence ; et s'arrêta sous un arbre. Un second être se détacha du tronc, et observa un instant le youko argenté dont la fourrure soyeuse brillait dans la nuit.
« Je n'aurais jamais cru que vous viendriez. » dit Arani
« J'ai trouvé votre petit mot dans mon lit. » Le renard tendit un bout de papier. «Je me demandais ce que vous vouliez. »
« Juste parler. »
« Dépêchez-vous ; j'aurais d'autres projets plus intéressants que de vous faire la conversation. »
« Je n'en doute pas, mais vous aller devoir y renoncer. » »
« Vraiment ? » Le youko eut un sourire, « Oh…. C'est ennuyeux… Moi, je ne veux pas avoir d'ennuis, mais Kuro… il n'aimerait pas que je passe la nuit dehors. Il n'a pas l'air mais il est terriblement jaloux, vous savez ? »
« Kuronue… bien sûr, ce cher gardien… il va sûrement s'affoler en ne te voyant pas revenir, alors il va se douter de quelque chose, te chercher et… il va finir par te retrouver… en pièces détachées. »
« On peut savoir de quoi tu parles ? »
« Bien sûr, je ne refuse jamais une dernière volonté à un condamné… Il se trouve que depuis quelques années, je m'applique à observer un jeune humain, attendant que les puissants pouvoirs qui dormaient en lui veuillent bien se réveiller. Tout se passait si bien, il grandissait tranquillement, il devenait même très mignon, et jamais je n'aurais cru pouvoir aimer un humain. Et puis tu es arrivé et il a fallu que tu brises tous mes rêves; je n'ai plus qu'à espérer que toi, disparu, je puisse lui faire oublier sa douleur. »
« Tu veux me tuer… Tu ne t'es pas dit que ce serait difficile ? »
« Oh, un peu, certainement, mais rien ne pourra m'empêcher de l'avoir. »
Ils restèrent un instant face à face, et s'apprêtaient à sortir les armes quand une explosion résonna près d'eux, emportant les arbres qui les entouraient. Kurama tentait de sortir de la fumée brûlante qui l'avait rapidement entouré, et avait complètement oublié Arani. Lorsqu'il put enfin y voir un peu plus clair, sa respiration s'arrêta. Il vit tout d'abord Shura, le bras en sang, assis par terre et entouré des premiers serviteurs accourus. Il remarqua ensuite Mukuro et Yoda qui semblaient avoir une discussion très animée ; le conseiller gesticulait dans tous les sens ; et enfin, arriva Yomi qui se dirigea vers l'être bio-robotique après s'être rapidement assuré de l'état de son fils. Ils se dévisagèrent, face à face, et Yomi dit soudain quelque chose qui sembla la contrarier ; Kurama aurait bien aimé savoir de quoi ils parlaient mais plus aucun son ne lui parvenait. Il passa soigneusement un doigt le long de son oreille, et la déboucha juste à temps pour entendre hurler son nom. Il vit alors Shura blessé se retourner et le dévisager avec frayeur et baissa les yeux vers le sol, découvrant une mare de sang qui s'étendait rapidement sous ses pieds. Il s'évanouit.
Note: Bon, je sais que Kurama parait hyper OOC, mais comme il est sensé être encore jeune, Kuronue est son maître d'arme, il le vénère quoi... Feadback, pleeeeaaaase ?
