Le seigneur des anneaux contre les Slayers
Chapitre 1 : Excursion touristique sur les Hauts des Galgals. Les Mazokus ont-ils droit à une réduction ?
La première chose dont Xavier fut conscient, fut le drastique changement de son niveau de perception. Ses sens allaient bien au-delà du simple appareillage d'un être humain. Il pouvait dorénavant sentir l'univers qui l'entourait de manière atrocement vive, le morne décors qui l'entourait aurait rendu mal alaise beaucoup d'homme. L'herbe rase sous ses pieds, d'un vert pâle étiolé était détrempé et s'affaisser sous son poids. Le brouillard dense et humide frigorifiait la peau de son visage et transperçait ses vêtements. Seul un sinistre et pâle disque solaire mourant filtrait au travers de cette purée de pois. Ce paysage grâce à ses perceptions accrues n'était en rien sinistre pour lui, tout au contraire. Le ballet des molécules d'eau, la diffraction des photons, le fascinait. Le bruit sinistre et déchirant du vent était une douce musique, le frou-frou de l'herbe parcourut de quelques insectes engourdis par le froid battait la mesure. Les tertres funéraires dont on devinait les silhouettes dans la brume exhalaient l'atmosphère oppressante et macabre d'un antique champ de bataille ou bien d'un lieu imprégnait d'une tragédie millénaire se perpétuant à travers les âges, capturant les vivant dans une terrible toiles de souffrance et de malheur distillé par le passage des temps.
" Voilà une scène qui aurait été du goût du Dynaste Grausherra. "
Xavier cligna des yeux, ne comprenant pas d'où cette remarque pouvait venir. En effet il savait qui était le Dynaste, mais il n'avait jamais auparavant eu une idée aussi précise sur ce personnage. Tout au plus, il savait qu'il s'agissait d'un des cinq seigneurs démons dans Slayers. Maintenant, ce nom évoquait en lui un être froid, calculateur, cruel, sans sens de l'humour, avec un penchant ennuyeux pour les débats philosophiques et les mathématiques. En d'autre terme, le raseur ultime.
C'est alors qu'il constata la seconde chose étrange de sa situation, mis à part ses sens et ce décor. Cette atmosphère oppressante ne le gênait en rien, tout au contraire, elle lui procurait un sentiment de confort et d'aise fort similaire à celui que l'on pourrait ressentir assis dans un fauteuil douillé devant la cheminé, un livre à la main, un verre de vieux Cognac à proximité. Les ondes de souffrance et de désespoir l'emplissait d'une douce euphorie et l'enivraient comme un verre de vin sucré d'une vendange tardive.
" Qu'est-ce qui m'arrive ? "
C'est alors qu'il nota une nouvelle impossibilité, ces vêtements. Ils avaient changé et Xavier les reconnurent immédiatement. Des chaussures marron avec des chaussettes beiges claire qui lui tombaient sur les chevilles, un pantalon d'un noir profond, une chemise beige claire, une besace qu'il portait en bandoulière, une longue cape noir rattaché par une plaque argentée ornée de trois pierres précieuses rouge sang ainsi qu'un bâton noir orné d'un énorme rubis qu'il tenait dans sa main gantée de gris. Sans trop savoir comment s'y prendre, il fit apparaître de nul part un miroir et s'y regarda longuement. Ce n'était pas le visage qui le saluait chaque matin lorsqu'il se rasait mais celui de l'être qui était associé à ces vêtements. Jeune, androgyne, dénué de toute imperfection, agréable à regarder, le visage de quelqu'un à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Le seul signe qui trahissait la vraie nature de cette personne était ses yeux. Ses yeux améthyste, inhumains avec des pupilles félines brillaient d'une lueur sinistre et malfaisante et semblaient pouvoir plonger au plus profond de l'âme des hommes pour leur arracher leurs secrets les plus intimes et les leur renvoyer méchamment en plein visage.
" Ce n'est pas possible, je suis Xellos Métallium "
Xellos Métallium, le prêtre farceur, le prêtre-général de Zellas Métallium, le seigneur des fauves. Xellos, son personnage favoris, le tueur de dragon, la peste qui adore compliquer la vie de Lina Inverse et de ses compagnons, qui les aidera ou bien les trahira suivant son intérêt ou les ordres qu'il a reçus mais toujours avec beaucoup d'humour et de panache.
" Comment est-ce possible ? "
Il lui revint à l'esprit ce qui s'était passé avant de se trouver dans cette situation. La soirée Slayers avec ses amis, le repas chinois, les gâteaux horoscopes, la discussion sur le Seigneur des Anneaux, le vœu de Céline.
" Moi qui pensais que ce genre de chose n'arrivait que dans les manga, fit-il ironiquement. "
Cette situation lui rappelait vraiment celle présenté dans l'un des manga favoris de sa cousine Sylvie, " Ho my goddess ". Sa première idée fut de croire qu'il s'agissait d'un rêve mais cela était bien trop complexe pour en être un, au grand damne de son esprit cartésien. En effet, sa tête était pleine de connaissance et de souvenir appartenant au personnage qu'il incarnait. La conclusion pour aberrante qu'elle soit, était évidente. Il était Xellos Métallium et il avait également une petite idée d'où il se trouvait.
Le train de ses pensés fut interrompu fort impoliment par une attaque provenant du plan astral. Enfin, attaque était un bien grand mot, il s'agissait plutôt d'un chatouillement comme une mouche qui se serait posé sur sa main. Des fils sombres et malveillants semblait vouloir emmailloter son corps astral et sonder le plus profond de son être. Xellos n'eut aucune difficulté à bloquer cet impudent sondage et briser ses liens.
" Pathétique. "
Le mazoku regarda de nouveau dans le miroir et sourit sinistrement lui donnant l'air démoniaque propre à sa race.
" Si je suis Xellos, autant en profiter. "
Ses traits réfléchis par le miroir se muèrent en un masque cordial et avenant avec une petite pointe d'espièglerie sympathique. Il rangea son miroir et traqua la chose qui avait essayé de le capturer.
" Tsk, tsk, tsk. Quelle impudence! Qui aurait cru qu'une épave dans ce genre s'en prendrait à un mazoku ! Enfin, je suppose que la vermine astrale n'a aucune idée de ce que je suis. "
Cette créature était, faute d'un terme vraiment approprié, absolument pathétique. On ne pouvait pas, en toute bonne foi, considérer çà comme un fantôme ou un esprit, car çà n'en avait pas. Rien de plus qu'un disque rayé ruminant encore et toujours la souffrance et le désespoir de ceux qui sont mort ici. Alors que les revenants n'étaient que les mauvaises habitudes acquises par les vivants et qu'ils laissaient derrière eux lorsqu'ils passaient de l'autre côté, cette chose n'était que la souffrance qui imprégnait les lieux. Une souffrance si intense qu'elle avait acquis une forme d'existence propre. Cette souffrance ne pouvait survivre qu'en se nourrissant de la douleur et du désespoir des autres. Il ne s'agissait de rien d'autre qu'un animal, un prédateur médiocre se situant bien bas sur l'échelle de l'évolution astrale.
" Cà ne vaut même pas la peine de s'en débarrasser. Ce déchet est mort de faim. D'ici un siècle ou deux. Cà aura disparut complètement. "
Il délaissa cette chose pour sonder le plan astral et fut stupéfait de ce qu'il y découvrit. Quelqu'un ou quelque chose qui se trouvait à proximité en faisait vibrer la trame et plier les courants, les soumettant ainsi à son emprise. Xellos se téléporta près de cette perturbation massive et ce qu'il vit confirma ses soupçons.
Quatre voyageurs, chacun montait sur un poney. A première vue, on aurait pu les prendre pour des enfants mais ce n'en était pas. Une petite taille, des cheveux bouclés, de grands pieds larges et velus, il n'y avait aucun doute possible c'était des Hobbits et pas les premiers venus, Frodon, Pérégrin, Merriadoc et Samsagace. Le porteur de l'anneau et sa petite bande s'engageaient sur le territoire de la créature qu'il identifiait maintenant comme étant un Galgal. L'être en question, alléchée par l'énergie psychique dont il pourrait se repaître, rampa sur l'onde du plan astral et étendit ses maléfices sur nos quatre voyageurs. Les files d'obscurité s'enroulèrent autour d'eux les soumettant petit à petit à son influence. Alors que le soleil se couchait et que la saccharine frayeur de ces quatre innocents s'amplifiait pour le plus grand plaisir de notre mazoku, le Galgal les poussa à se séparer. La suggestion était à la fois élémentaire et élégante. La créature augmentait leur nervosité, diminuait leur attention et créait de simple illusion pour les attirer. Les quatre Hobbits se perdirent de vue dans le brouillard et devinrent ainsi des proies faciles.
Xellos, malgré le mépris qu'il ressentait envers cette chose, ne put s'empêcher d'admirer la précision avec laquelle elle agissait. Pendant qu'elle s'emparait un à un des malheureux aventurier en herbe, le prêtre réfléchit à ce qu'il allait faire. Il n'allait sûrement pas rester les bras croisés à regarder les choses se déroulaient comme elles le devraient. Non il comptait bien mettre son grain de sel et causer le maximum de chaos. Pour cela, il devait rentrer dans les bonnes grâces de ces idiots et gagner leur confiance et quel meilleur moyen de le faire que de leur sauver la vie. Lorsque vint le tour de Frodon qui n'avait pas autant été affecté par la créature grâce à l'anneau, le mazoku intervint et frappa le Galgal d'une onde mentale. La créature, sévèrement blessée mais pas suffisamment pour être incapacité, lâcha l'équivalent astral d'un gémissement de douleur et se retira dans son antre avec ses victimes. Le jeune hobbit, quant à lui, n'avait aucunement conscience de ce qui s'était passé et du danger auquel il avait échappé.
" Sam ! Cria-t-il. Pippin ! Merry ! Venez ! Pourquoi restez-vous en arrière? "
Mais il ne reçut comme réponse que le silence oppressant des lieux. C'est ce moment que Xellos choisit d'entrer en scène. Le démon se téléporta prés de Frodon qui luttait contre la terreur et les piaffements de son poney nerveux.
" BOOOOOO ! Cria le mazoku. "
Le poney cabra, désarçonna son cavalier et s'enfuit. Le hobbit, terrorisé, l'imita et s'enfonça plus encore dans l'obscurité et le brouillard. Xellos rit doucement et se gorgea de cet effroi sucré et légèrement épicé comme un morceau de chocolat exotique.
" Hilarant, fit-il entre deux gloussements. Mais n'exagérons tout de même pas. "
De nouveau il se téléporta prés du jeune hobbit et se décida cette fois-ci pour une prise de contact plus traditionnelle.
Frodon arrêta enfin sa course folle lorsqu'il arriva au sommet d'une colline. Il était fatigué, trempé de sueur et son corps était parcouru par des frissons glacials.
" Où êtes-vous ? Cria-t-il lamentablement. "
Le mazoku, invisible dans la brume, observa le hobbit et se décida à l'aborder.
" Ohé ! Cria Xellos. Y-a-t-il quelqu'un ? "
Frodon, soulagé d'entendre une voix humaine, se calma et tenta de percer le brouillard de son regard pour en localiser l'origine.
" Pippin ! Merry ! Sam ! Est-ce vous? "
Xellos d'une simple commande mentale, fit briller la pierre de son bâton et marcha vers le hobbit.
Frodon vit apparaître une étincelle de lumière qui grossissait petit à petit révélant la silhouette du mazoku. Le jeune hobbit, un peu moins effrayer, étudia avec suspicion le voyageur. Ses vêtements n'avaient rien de particulier, mis à part l'attache qui retenait sa cape. Son visage révélé par la lumière était assez agréable avec une expression aimable. Il n'y avait que deux choses étranges de la part de cette personne, ses cheveux violet-sombre et le bâton noir qui émettait cette brillante lumière. Lorsqu'il fut à quelque pas, il scruta le hobbit quelques secondes avec ce sourire aimable et joyeux.
" Qui êtes-vous ? demanda Frodon légèrement confus, ne sachant pas si cette personne était un Galgal ou non "
" Personne en particulier. Je ne suis qu'un humble prêtre vagabond, totalement inoffensif. Je m'appelle Xellos Métallium.
- Frodon Sa...Soucolline, se reprit-il. Que faites-vous là ?
- Moi ? Bien je vaque à mes occupations. C'est plutôt moi qui devrais vous demander ce que vous faites seul à courir comme çà en pleine nuit sur les Hauts des Galgals.
- J'étais avec trois amis et nous nous sommes perdus de vue. Savez-vous où ils sont ?
- Certainement. Ils ont été emportés par un Galgal. Et vous auriez pu partager leur sort si je n'étais pas intervenu. "
Frodon considéra un instant la réponse du prétendu prêtre qui ressemblait d'ailleurs plus à un magicien qu'à un saint homme et surtout la manière détachée dont il parlait de l'enlèvement de ses amis. L'examinant de plus prés, il remarquait maintenant d'une part que le sourire de Xellos était un peu moqueur comme s'il riait d'une blague intérieure à ses dépends, d'autre part que le prêtre-vagabond avait gardé les yeux clos.
" Pourquoi n'avez-vous rien fait pour eux si vous êtes capable de chasser cette créature ? ! "
Xellos, devant l'accusation du jeune hobbit ne se départit pas de ce sourire dérangeant.
" Oh! Vous voulez vraiment savoir ? Bien ... "
Le prêtre toujours souriant comme le chat ayant manger un canari, ramena son indexe devant sa bouche.
" C'est un secret. "
Le hobbit d'abord confus par cette réponse puis irrité devant le peu d'intérêt de la part de l'étranger se prépara à exprimer son désaccord devant cette attitude mais Xellos ne lui laissa pas le loisir d'ouvrire la bouche. Pour peu que la rage et la confusion étaient succulentes pour le mazoku, il devait avant tout gagner sa confiance.
" De toute manière je comptais me rendre dans l'antre de cette créature pour en débarrasser le monde. Voulez-vous m'accompagner ? Comme çà vous pourrez sauver vos compagnons. "
Frodon considéra un moment la proposition de Xellos. Etait-ce un piège ? Pourrait-il vraiment sauver ses amis avec l'aide de cet étrange personnage ?
Le prêtre-général perdait quelque peu patience devant l'indécision du porteur de l'Anneau.
" Frodon-san, je n'ai pas toute la nuit. Quoi que vous décidiez, je dois reprendre ma route. Adieu et bonne nuit. "
Le mazoku tourna les talons et s'éloigna, se fondant progressivement dans l'obscurité emportant avec lui sa lanterne magique. Frodon qui n'était pas particulièrement attiré par la perspective d'être seul dans la nuit noire et sans monture par-dessus le marché, courut et rejoignit le prêtre étrange qui avançait d'un pas rapide.
" Ravi de voir que vous vous êtes décidé à venir Frodon-san.
- Vous auriez pu m'attendre !
- Oui j'aurais pu vous attendre mais comme je vous l'ai dit, le temps nous est compté. Plus le temps passe plus les traces laissées par le Galgal s'effacent.
- Quelles traces ? Je ne vois absolument rien.
- Et bien Frodon-san, c'est un secret. "
Le jeune hobbit rougit de colère mais garda pour lui ses récriminations. Ils marchèrent pendant toute la nuit à un rythme soutenu. Pendant un temps Frodon tenta d'entamer la conversation avec Xellos mais le prêtre n'était jamais sérieux. Il le taquinait sans cesse, lui répondant quelque fois évasivement et souvent par cette ennuyeuse petite phrase :
" Et bien Frodon-san, c'est un secret. "
Le hobbit n'obtint au cours de leur marche qu'une seule réponse directe et cela concernait le suffixe " san " qu'il rattachait à son nom. Xellos lui répondit que dans sa langue c'était une formule de politesse. Quand il tenta de s'enquérir sur l'origine du prêtre, Xellos se contenta de lui répondre que bien des merveilles existant sur la terre et dans le ciel échappaient à l'entendement des hommes, qu'ils soient petits ou grands. Las de recevoir les coups de la langue acérée du mazoku, le hobbit garda le silence. Leur voyage se passa dans le calme et ne fut pas dérangé par des visiteurs indésirables du même acabit que les créatures qui hantaient ces lieux. Alors que l'aube se levait et dissipait la brume, les deux compères distinguèrent une colline et lorsqu'ils y arrivèrent au pied, ils virent une entrée encadrée de pierres plates et blanches obstruée par un disque de pierre polie.
" Nous-y voilà Frodon-san. "
Le hobbit regarda cet encadrement avec curiosité.
" Savez-vous ce que c'est ? "
Xellos sortit de sa besace un livre de cuire marron et feuilleta les pages un moment.
" D'après l'encyclopédie, il s'agit d'un Galgal. C'est un monument funéraire dédiait aux vaillants guerriers qui gardaient les frontières d'un puissant royaume aujourd'hui disparu. "
" Je sais cela. Quelqu'un m'a déjà raconté cette histoire. "
Le prêtre referma son livre et le rangea dans sa besace.
" Je ne faisais que répondre à votre question Frodon-san. "
Le mazoku s'avança devant l'entrée et tata la pierre.
" Je crois que le propriétaire ne souhaite pas être dérangé Frodon-san. "
Le hobbit se mit à côté de Xellos et examina à son tour l'obstacle qui se dressait entre eux et ses pauvres compagnons.
" Vous êtes sûr qu'ils sont là ? Demanda le porteur de l'anneau.
- Aussi sûr qu'on peut l'être. Le galgal est là ainsi que vos petits camarades.
- Comment va-t-on entrer ? La pierre qui bloque le passage est bien trop grosse pour être déplacé.
- Frodon-san, fit Xellos du ton que l'on employait pour expliquer à un petit enfant les choses de la vie, ayez un peu la foi. Ne dit-on pas qu'elle peut déplacer les montagnes.
- Cessez de vous moquer de moi, gronda le hobbit qui en avait assez de l'attitude du prêtre. Mais amis sont prisonnier de cette créature et sont sûrement en proie à ses maléfices en ce moment même. Ne pouvez-vous pas être sérieux un instant.
- Vous devriez vous relaxer Frodon-san, si cela continue ainsi vous allez mourir d'un ulcère à l'estomac. De plus la situation n'est pas désespéré comme vous le croyez. Ce n'est tout au plus qu'un amusant contre temps. Prenez cette aventure comme une récréation.
- Une récréation ! Mes amis sont...
- Absolument pas en danger de mort. Ce n'est pas dans l'intérêt du galgal.
- Comment pouvez-vous en être certain ?
- Et bien Frodon-san, c'est un secret.
- Un secret ! Un secret ! Un secret ! N'avez-vous que ce mot à la bouche ?
- Bien sûr que non mais si je vous réponds, vous allez vous fâcher. Pouvez-vous reculer s'il vous plait. Il grand temps de frapper à la porte de ce sinistre personnage.
- Avez-vous perdu l'esprit Xellos ? Vous croyez vraiment que le galgal va nous ouvrir si vous frappez poliment à sa porte.
- Je n'ai jamais dit que mes coups seraient polis. Reculez maintenant.
- Vous êtes vraiment insupportable Xellos, je me demande par quel miracle vous êtes encore en vie.
- Merci du compliment Frodon-san, répondit le mazoku souriant. "
Le jeune hobbit s'éloigna du prêtre et s'assit sur une pierre pour assister au spectacle. Frodon n'aimait pas Xellos, il ne supportait ni les taquineries, ni ce sourire ironique perpétuellement plaqué sur son visage et par-dessus tout cette phrase qui lui revenait sans cesse à la bouche.
Le prêtre errant passa sa main sur le disque de pierre, on aurait dit qu'il cherchait quelque chose que seul lui pouvait voir.
" Vous voulez de l'aide Xellos, lui lança le hobbit ironique. "
Le mazoku se retourna toujours souriant.
" Non merci Frodon-san. "
Le prêtre revint à la pierre, ouvrit les yeux et sourit sinistrement.
" Ce petit crétin a finalement des tripes. Je n'aurai jamais imaginé qu'il serait capable d'ironie. Dommage que sa colère et son hostilité soient aussi insipides. Par contre, sa terreur vaut vraiment le détour. Quel met de choix ! "
Le mazoku se lécha les babines, un tic très humain qu'il lui venait sûrement de Xavier.
" Donnons en lui pour son argent. De la vraie magie tape à l'œil. "
" BEPHIS BRING, cria-t-il. "
Le sort shamanique invoquant l'esprit de la terre, Bephis, entra en action. La pierre qui obstruait le passage se fendit et tomba en morceau. Frodon, saisi de stupeur faillit tomber par terre et Xellos se précipita à l'intérieur du tertre. Le prêtre, les deux mains tenant son bâton, en position d'attaque, les yeux grands ouverts, toisait la créature dont la substance se fanait au soleil. Le visage du mazoku était un masque de cruauté, son sourire prédateur et affamé, ses yeux durs et impitoyables.
" Il faut savoir tirer sa révérence dans la vie et dans la mort. C'est aussi valable pour les déchets dans votre genre. "
Xellos se jeta à la vitesse de l'éclair sur cette créature et la transperça de son bâton. Pour Frodon, qui avait assisté à la scène depuis l'entré, le galgal sembla se débattre et se dégonfler comme une vilaine baudruche. Mais le véritable combat avait lieu dans le plan astral. La forme réelle du mazoku, un cône de pures ténèbres sertie dans une gigantesque aura noire munie de tentacule sombres chacune terminées par un cône obscure, tranchait, tailladait et dévorait la toile d'obscurité comme une douce friandise. Le prêtre se gorgeait avec extase de cette souffrance distillée par les siècles comme d'une liqueur rare et inestimable. Quand tout fut dévoré même les amarres qui avaient rattaché le galgal à ce plan d'existence, Xellos reprit son masque cordial et chassa de ses traits sa nature démoniaque. Il avait senti la présence de Frodon, sa peur, son étonnement, son admiration devant ce fait d'arme.
Le mazoku jeta un coup d'œil circulaire à l'intérieur du tertre et repéra immédiatement les trois hobbit plongés dans le coma. Ils avaient été revêtus de vêtement funéraire blancs, leurs fronts ornés d'un bandeau d'or, des chaînes à leur tailles, de nombreux anneaux à leurs doigts, une épée à leurs côtés, un bouclier à leurs pieds et une longue épée à nu en travers de leurs cous.
" Je crois que vos amis sont là Frodon-san, fit le mazoku en les montrant du doigt nonchalamment. "
Les paroles de Xellos avaient tiré le jeune hobbit de sa stupeur. Il se précipita aux côtés de ses amis craignant qu'il ne soit trop tard. Il tenta en vain de les réveiller mais les trois hobbits, sans vie, le visage blafard ne réagirent pas. Le mazoku était resté à l'écart, savourant la terreur onctueuse du jeune Frodon qui craignait déjà que ses compagnons ne soient déjà passé de vie à trépas. Puis une flambé de rage et de haine envahit le cœur innocent du hobbit. Il se retourna vers le mazoku et lui lança un regard haineux chargé de ressentiment.
" C'est votre faute, hurla-t-il. C'est à cause de vous qu'ils sont morts. "
Le prêtre ne se laissant pas décontenancé par les accusations de Frodon, gardait ce sourire amusé et aimable.
" Délicieux ! Cette jeune haine est aussi bonne que le beaujolais nouveau. Dommage que je doive le calmer. "
" Du calme Frodon-san, vos compagnons sont seulement dans une profonde transe. "
" Vous vous moquez de moi ! Regardez-les ! Ils ne respirent pas et ils sont aussi froids que la glace. "
" Vous énerver ne vous apportera rien. Le galgal a seulement ralenti leur fonction vitale pour pouvoir se nourrir de leur énergie pendant longtemps. "
Ce que dit Xellos prit quelque instant pour être pleinement compris par l'esprit de hobbit embrumé par la colère et la douleur d'avoir perdu ses amis.
" Reprenez-vous ! Aidez-moi plutôt à les sortir d'ici. "
Un courant d'espoir passa sur l'âme innocente du hobbit, la purifiant de la souillure de la haine, ce qui fit grincer les dents du mazoku. Ils transportèrent un à un les corps inerte hors du tertre et les déposèrent sur l'herbe en plein soleil. Le mazoku s'accroupit à leur côté et les examina. Sam, Pippin et Merry étaient plongés dans un profond coma et revivaient des souvenirs qui n'étaient pas les leurs. Guerre, souffrance, mort encore et toujours jusqu'à ce que leurs enveloppes charnelles s'étiolent et périssent.
" Pouvez-vous faire quelque chose ? Demanda Frodon au bord du désespoir. "
Le mazoku se caressa le menton avec l'indexe et le pouce de sa main gauche, toujours souriant.
" A vrai dire, je suis incapable de les réveiller, mentit-il. Mais vous connaissez quelqu'un qu'il le peut. Pourquoi ne l'appelez-vous pas ? "
Frodon fronça les sourcils et jura doucement se maudissant de ne pas y avoir penser plus tôt. Le bon Tom aurait pu l'aider depuis le début et il aurait été épargné de la présence désagréable de Xellos. Il commença à chanter l'air joyeux de Tom, d'abord avec incertitude puis de tout son cœur.
Le prêtre farceur devant ce courant de bon sentiment et d'espoir faillit s'étouffer mais, grâce en soi rendue à L-sama, rien de son tourment intérieur ne transparaissait sur son visage.
Ohé ! Tom Bombadil, Tom bombadillon !
Par l'eau, la forêt et la colline, par le roseau et le saule,
Par le feu, le soleil et la lune, écoutez maintenant et
[ entendez-nous !
Accourez Tom Bombadil, car notre besoin est proche de
[ nous !
Pendant un temps, rien ne vint troubler la quiétude de ces lieux ensoleillés. Frodon commençait à s'inquiéter que le bon Tom ne répondit pas à son appel.
" Peut-être est-il occupé ailleurs ? Suggéra Xellos avec un sourire ironique aux lèvres. "
C'est alors que les collines résonnèrent de l'écho d'une voix forte et chaleureuse chantant à tue-tête le reste de la chanson.
Tom Bombadil est un gai luron
Bleu vif est sa veste, et ses bottes sont jaunes.
Personne ne l'a jamais pris encore, car Tom c'est le
[ maître :
Ses chansons sont des chansons plus forte, et ses pieds
[ sont plus rapides.
Ils virent d'abord sa silhouette au loin qui s'approchait, puis son chapeau à plume, sa veste bleu, ses bottes jaunes et enfin tous les détails de sa personne. Xellos ressentait une forte révulsion devant la bonté et la pureté de ce personnage presque autant que celle qu'il aurait ressentie en face d'un dragon. Sa première impulsion était de faire éclater le nouvel arrivant avec un vilain sortilège. Mais, fort heureusement, son self-contrôle le retint de commettre pareille erreur. Il ravala son dégoût et conserva son masque de cordialité.
" Holà, mon ami Frodon ! Dans quel genre d'ennui vous et vos petits camarades vous êtes-vous fourré ? Fit-il en examinant les trois hobbits endormis. "
Puis son regard se porta sur Xellos qui malgré la révulsion qu'il éprouvait envers le vieillard lui sourit le plus cordialement de monde.
" Et vous avez un étrange compagnon peut-être encore plus excentrique que le vieux Tom, dit-il en indiquant le prêtre du regard. "
Frodon hocha la tête d'un air chagriné.
" Je sais monsieur Bombadil et c'est d'ailleurs pour ma plus grande peine qu'il m'accompagne. "
Le mazoku inclina sa tête poliment avec son sourire le plus amical.
" Je ne savais pas que vous m'appréciez autant Frodon-san. Mais pourquoi ne me présentez-vous pas à votre ami. "
" C'est vrai ami Frodon, renchérit le vieillard joyeux, il est rare de rencontrer quelqu'un capable de terrasser un esprit malin comme le galgal et qui a échappé aux yeux de Tom. "
" Tom Bombadil, laissez-moi vous présenter Xellos Métallium. "
" Enchanté, répondit le mazoku. "
" Moi de même, dit le bon vieillard. Mais trêve de politesse, nos trois gaillards ont assez dormi. "
Bombadil se tint immobile pendant un instant, contemplant les trois hobbits. Il retira son chapeau et les cheveux au vent, la main droite levée, il dit d'une voix lente et autoritaire :
Réveillez-vous maintenant, mes joyeux garçon ! Réveillez-vous et entendez mon
[appel !
Que les cœurs et les membres reprennent maintenant leurs chaleurs ! La pierre
[froide est tombée ;
La porte sombre est béante, la main morte est brisée.
La nuit sous la nuit s'est enfuie, et le Portail est ouvert !
Xellos observa avec attention la magie de Bombadil se mettre à l'œuvre. Car il s'agissait bien de magie. Céline avait prétendu qu'il n'y avait pas de vraie magie dans le seigneur des anneaux exception faite des différents anneaux alors que Xavier avait soutenu le contraire. Il fallait dire que Céline avait en faible pour les magies tape à l'œil et destructrice comme dans slayers. Maintenant, Xellos avait la preuve sous les yeux. La magie existait bel et bien et Tom Bombadil en était incontestablement bien doté. Alors que les hobbits se réveillaient, à la plus grande joie de Frodon Sacquet, et qu'ils se plaignaient d'avoir perdu leurs vêtements, le mazoku scruta avec grand intérêt le vieux Tom. Ce dernier ne semblant pas porter attention au prêtre, l'examinait aussi mais avec des sens bien plus aiguisés que les yeux.
Le vieil homme, gardant toujours ses sens mystiques sur Xellos, se tourna vers les hobbits et s'adressa à eux :
" Vous ne trouverez plus vos habits, fit Tom en riant, tandis qu'il exécutait une joyeuse danse autour d'eux. "
Les trois miraculé regardèrent Tom étrangement qui se comportait comme si rien de tout ceci ne s'était produit. Et au grand damne du mazoku leur peur et leur confusion s'évanouirent comme neige au soleil devant la bonne humeur contagieuse de Bombadil. Maintenant Xellos en était sûr. Tom Bombadil n'était pas humain, en fait, de nature, il était très proche d'un mazoku sauf qu'il se nourrissait des émotions positives.
" Que voulez-vous dire ? Demanda Pippin, l'observant mi-perplexe, mi-amusé. Pourquoi pas ?
- Ce sympathique personnage, fit-il en branlant le chef vers le prêtre, vous a sortis d'eaux bien profondes. Vos vêtements ne sont qu'une petite perte quand on a échappé à la noyade. Soyez heureux mes bons amis et laissez le chaud soleil vous réchauffer à présent le cœur et les membres ! Jetez ces froids lambeau ! Courez nus sur l'herbe pendant que Tom va déterrer les trésors enfouis sous ce tertre. "
Bombadil, se précipita gambadant en sifflant dans le Galgal, c'est alors que les hobbits fixèrent leur attention sur le mazoku remarquant pour la première fois Xellos qui leur souriait aimablement.
" Ce n'est rien, fit-il, je suis ravi d'avoir pu vous rendre service. Mais laissez-moi me présenter. Mon nom est Xellos Métallium. Je suis un humble prêtre errant de passage dans les environs. "
" Un prêtre ? Dit Merry. Vous avez l'ait plus d'un magicien. En tout cas je vous remercie de nous avoir sauvés. "
" Mais c'était tout naturel, répondit le mazoku souriant, même si votre ami Frodon a été des plus désagréable avec moi. "
" Il n'a cessé de casser du sucre sur mon dos pendant toute la nuit. Je crois avoir mérité d'être un peu en colère après cet idiot. "
" Allons Frodon, fit Pippin un peu étonné face à l'hostilité peu coutumière de son ami, où est donc passé ton sens de l'humour ? "
" Frodon-san, vous me brisez le cœur après tout ce que j'ai fait pour vous, ajouta Xellos faussement blessé. Ecoutez votre ami et ne laissé pas quelque gaminerie vous braquer de la sorte. "
" Allons ! Allons ! Fit Merry. Ne nous disputons pas. Mon nom est... "
" Merriadoc Brandebouc, dit Xellos. "
" Pérégrin Touque, continua-t-il en indiquant Pippin avec son bâton. Et Samsagace Gamgee, jardinier de monsieur Frodon Saaaa... Soucolline. "
Les quatre hobbits sursautèrent aux mots prononcés par le mazoku et ce qu'ils impliquaient. Ils le regardèrent d'abord avec étonnement puis avec méfiance.
" Comment savez-vous çà ? Demanda Sam. "
" Et bien mes amis, c'est un secret. "
Frodon roula des yeux et lâcha un soupir irrité.
" Un secret ? Demanda Pippin. "
" Ne vous fatiguez pas, fit Frodon. Cet idiot ne vous répondra rien d'autre. Chaque fois que je lui posais une question, il ne me donnait que cette réponse. "
Xellos était au comble de la joie, Frodon, en attendant une source plus attrayante de distraction, id est Aragon, Gandalf et Gimli, ferait l'affaire. C'est à ce moment que Tom Bombadil surgit du tertre les bras chargés de trésors. Il grimpa au sommet de la colline et exposa au rayon purificateur du soleil ses trouvailles. Il sauta d'un bond en riant au sol et, sifflant un air joyeux, il gambada vers la petite troupe.
" Voilà un bonne chose de faite. Reposez-vous comme je vous l'ai dit mes petits amis. Tom maintenant va se mettre en chasse.
" Si vous ne voyez pas d'inconvénient Tom-san, je souhaite vous accompagner, fit Xellos ne se départant toujours pas de son sourire trop aimable "
Pendant un instant, l'ombre d'une inquiétude passa sur le visage jovial du vieillard, mais disparut aussi rapidement qu'elle était venue par un éclat de rire sincère.
" Holà ami Xellos, vous croyez pouvoir suivre les pas du vieux Tom aussi facilement ? Et bien soit, voyons si vos jambes valent les miennes. "
Tom Bombadil détalla en chantant, gambadant et sautant comme un cabri. Xellos hocha la tête avec condescendance et se tourna vers les hobbits.
" A tout de suite, leur fit-il aimablement. "
Le prêtre se rua à la poursuite de Bombadil laissant les quatre compères seuls.
" Et profitez en pour dormir un peu Frodon-san, cria-t-il par-dessus son épaule. "
Le mazoku dévala à son tour la pente de la colline sur les traces du vieux Tom qui chantait à pleine gorge :
Ohé ! Voyons ! Venez, voyons. Holà ! Où vaquez-vous ?
En haut, en bas, près ou loin, ici, là ou là-bas ?
Ouïe-fine, Bon-nez, Queue-vive et Godichon,
Paturons-blancs, mon petit gars, et toi, mon vieux gros-balourd !
" Alors c'est comme çà que tu les as retrouvés, un simple appel télépathique à ta vieille carne. "
Le mazoku sourit sinistrement, repéra facilement l'endroit où Gros-balourd se trouvait et s'y téléporta. A son arrivé, il trouva le poney de Tom ainsi que ceux appartenant aux hobbits qui paissaient à proximité d'un modeste bosquet. Des bêtes, seul celle de Bombadil réagit avec hostilité au mazoku.
" Alors comme çà, tu es son familier, fit le démon en scruta le cheval. "
Gros-balourd piaffa, et gratta des sabots indiquant clairement son intention d'en découdre si jamais Xellos faisait un faux mouvement.
" Rassure-toi bourrique-sama, je ne veux pas de mal à ton maître, enfin seulement s'il ne commet pas une folie. "
Le cheval se satisfit de sa réponse mais garda un œil circonspect sur le démon qui s'adossa contre un arbre. Quelques instant plus tard, le chant de Tom Bombadil se fit entendre au loin, puis résonna tout autour de Xellos, pour son plus grand dégoût. Enfin, Tom apparut. Veste bleue, bottes jaune, chapeau à plume.
" Et bien Tom-san, je crois être arrivé avant vous. "
Le vieillard le regarda souriant, ses yeux irradiant la bonne humeur.
" Est-il possible que quelqu'un m'ait battu à mon propre jeu ? Voilà un jour à marquer d'une pierre blanche dans la vie de Tom. "
Le mazoku ouvrit les yeux révélant toute la malveillance de son âme et son sourire se fit cruel.
" Trêve de plaisanterie Tom-san, je ne suis pas là pour écouter les babillages d'un vieillard sénile. Cette comédie marche peut-être sur les jeunes naïfs dans le genre de Frodon-san et de sa bande mais certainement pas sur moi. Je sais ce que vous êtes et vous savez ce que je suis. J'en veux pour preuve l'impulsion de me terrasser de toutes vos forces que vous avez ressenti dés que vous avez posé les yeux sur moi. "
La bonhomie quitta le visage du vieillard, et fut remplacée par une expression empreinte de sagesse mais aussi de sévérité Il sembla grandir, son aura envahit et satura les lieux comme s'il avait appelé à la rescousse toute la force qui résidait dans son domaine. Le prêtre sourit cruellement, ravi de ne pas s'être trompé.
" De toute mon existence, fit Tom, je n'avais jamais rencontré une créature telle que vous.
- Je vous remercie Tom-san, mais comme je vous l'ai dit, je ne suis pas là pour échanger des politesses.
- Effectivement, une créature des ténèbres tel que vous est incapable d'apprécier les subtilités d'une conversation amicale.
- Vous seriez étonné si vous saviez de quoi je suis vraiment capable. Mais ce dont nous devons discuter ne concerne en rien mes capacités.
- Je t'écoute démon, mais ne croit pas m'intimider.
- Tout ce que je vous demande et de tenir votre langue devant les hobbits. Ils ne sont prêts ni pour comprendre, ni à accepter ce que je suis.
- Ils ont raison. Personne sain d'esprit ne nourrirait en toute connaissance de cause un serpent dans son sein.
- Je vois que votre talent avec les mots ne s'étend pas qu'au chansonnettes idiotes. Mais à tort ou à raison, vous tairez ce que vous savez de moi.
- Et si je refuse ?
- Dans ce cas je cesserai d'être poli. "
Pendant un instant, les deux êtres surnaturels se regardèrent en chien de faïence se jaugeant. Puis, la terreur envahit l'esprit de Bombadil. Le vieillard par le passé avait rencontré des sinistres créatures aux pouvoirs colossaux, mais maintenant il faisait face à quelque chose de terrifiant, puissant, chaotique et malfaisant. Son seul rayon d'espoir était que, malgré les ténèbres qui émanaient du mazoku, il pouvait sentir en cette créature un peu de bon qui teintait son essence d'une sombre nuance de gris.
Le mazoku jubilait devant la peur de Tom, comme s'il s'agissait de celle d'un dragon. La terreur d'une créature de la lumière était toujours exquise comme toutes leurs autres émotions négatives. C'était l'une des raisons pour laquelle il taquinait Filia.
Xellos remit son masque sympathique et bannit une fois de plus de son visage sa nature démoniaque.
" Alors Tom-san, sommes-nous parvenu à un accord ? "
Bombadil sembla envisager ces options ; on pouvait voir des gouttes de sueur sur son front.
" La destiné de la Terre du Milieu repose sur les épaules de Frodon Sacquet. Le maître-anneau doit être détruit comme il aurait dû l'être il y a trois mille ans. Quels sont vos intentions à leurs encontre ?
- N'insultez pas mon intelligence Tom-san, vous pouvez sentir l'étendue de mes pouvoirs. Si je l'avais réellement souhaité, le hobbit serait en train de se vider de son sang et l'anneau serait en ma possession. Mais je n'ai nullement besoin de ce colifichet pour pouvoir réaliser mes ambitions.
- Puis-je savoir en quoi consistent ces fameuses ambitions ?
- Et bien Tom-san, ce n'est un secret pour personne. Que veulent les démons en général ? Le chaos, la destruction et infliger le plus de souffrance possible au monde. Tout cela me procure un grand plaisir. Pourtant, je n'aspire pas à ce que Sauron répande les ténèbres pour l'éternité. Certes, tous les peuples de la Terre du Milieu connaîtraient les tourments de l'enfer mais cet enfer serait d'un ennui. J'aime la nouveauté, l'imprévu et le chaos. Les ténèbres que vous craignez tant ne seraient rien d'autre qu'une forme d'ordre. Sombre, malfaisant et terrible mais un ordre, ce qui est la chose que j'exècre le plus.
- Vous dites la vérité, je le sais. C'est pour cela que j'accepte de me taire. Mais laissez-moi vous donner un conseil avant de retourner au près Frodon et de ses amis. Vous me semblez, malgré une force phénoménale, plutôt le genre de personne qui aime comploter dans l'ombre et manipuler les gens pour qu'ils exécutent votre besogne. Sachez que les plans les mieux établis ne sont jamais à l'abri du hasard car les mortels sont imprévisibles.
- Je sais cela Tom-san. Je le sais que trop bien. J'ai vu l'être le plus puissant de ma race anéantie par sa propre arrogance. Il voulait disparaître et amener le monde avec lui mais il a péri pathétiquement comme la flamme d'une chandelle éteinte d'un simple souffle.
- Je n'ai pas souvenance d'un tel événement. Quand est-ce arrivé ?
- Ce n'est pas une question de quand mais plutôt d'où.
- Voilà qui pique ma curiosité ! Dites-m'en plus !
- Et bien Tom-san, c'est un secret. "
L'aura de sérieux et de puissance disparut de Tom Bombadil qui recouvrit en un instant sa bonne humeur et sa joie radiante.
" Xellos vous êtes un sacré luron ! Dit-il en riant. Tom tiendra sa langue, cela il vous le promet. C'est dommage que vous soyez un démon, nous aurions presque pu être amis. "
Le retour se fit sans heurts apparents. Bombadil marchait, sautait, chantait, sifflait et riait alors que le mazoku grinçait des dents derrière sa façade souriante avec ce qui lui tenait d'estomac retourné par autant de bonté. Le prêtre soupçonnait que le vieillard faisait cela à dessein pour lui causer le plus de déconfort possible.
Lorsqu'ils arrivèrent, Tom fit mettre en rang les poneys et s'inclina devant les hobbits qui avaient repris du poil de la bête.
" Voici vos poneys, donc ! Dit le vieillard. Ils ont plus de sens ( de certaines façons) que vous autres Hobbits vagabonds - dangers dans lequel vous vous jetez tout droit ; et s'ils s'enfuient, ils courent du bon côté. Il faut leur pardonner à tous ; car, s'ils ont le cœur fidèle, ils ne sont pas faits pour affronter la peur des êtres des Galgals. Voyez, les voici qui reviennent, rapportant tout leur chargement ! "
Frodon qui somnolait, fut réveillé par leur arrivé et se frotta les yeux, hagards. Les autres Hobbits prirent leur vêtement de rechange et s'habillèrent. Mais le soleil les fit vite transpirer car ces habits, emportés en prévision des conditions plus rude de l'hiver, étaient bien plus épais et chaux que ceux qu'ils avaient perdus.
- D'où vient cette autre bête, demanda Frodon, ce gros balourd ?
- Il est à moi, dit tom. C'est mon ami à quatre pattes ; encore que je le monte rarement, et il vagabonde librement au loin, dans les collines. Quand vos poneys étaient chez moi, ils avaient fait la connaissance de mon Balourd ; ils l'ont senti dans la nuit, et ils sont accourus à sa rencontre. Je pensais qu'il les chercherait et qu'avec ses paroles de sagesse il leur ôterait toute peur.
- Une bien brave bête, fit Xellos laconiquement en tentant de caresser Balourd.
Le poney, à la différence de son maître, attaqua le mazoku, tentant de lui mordre la main.
- Il est peu hostile vis à vis des étrangers d'habitude. Et son jugement est dans la plus part des cas digne de confiance.
- Cette brave bête doit sentir à quel point Xellos est désagréable.
- Vous me faite de la peine Frodon-san, geint le prêtre.
- Mon bon Balourd, soit gentils. Le vieux Tom va te monter maintenant. Hé ! Il va vous accompagner, juste pour vous mettre sur la route, alors il a besoin d'un poney. Car on ne peut parler facilement à des hobbit à cheval quand on est soi-même sur ses propres jambes à essayer de trotter à côté d'eux.
Les trois Hobbits étaient ravis d'apprendre qu'il allait les accompagner et le remercièrent avec enthousiasme. Xellos ne voulant pas éveiller les soupçons de ses compagnons, félicita Tom pour sa générosité et le remercia de le sauver de l'humeur bougonne de Frodon. Les hobbits s'enquirent alors des intentions du prêtre. Le mazoku répondit qu'il avait affaire à Bree et qu'il comptait les accompagner jusque là. Après tout, il ne connaissait pas bien non plus les environs et voulait profiter de leur guide. L'avis de la compagnie était des plus partagé entre le doute et l'irritation.
- Vous ne pouvez pas venir, répliqua Frodon, nous sommes pressé et comme vous n'avez pas de monture, vous nous retarderez.
- Ne me dite pas que vous voulez déjà vous débarrasser de moi ? Dit Xellos d'un ton badin. Nous nous sommes pourtant bien amusés sur la lande la nuit dernière.
- Certainement pas, c'est l'un des moments le plus désagréable de ma vie. De toutes façons, nous sommes attendus à Bree. Nous ne pouvons donc pas perdre de temps avec vos plaisanteries.
- L'ingratitude des gens ! On se fatigue à venir en aide à autrui et on se fait insulter. Quelle époque vivons-nous ? N'est-ce pas Tom-san ?
Le vieillard éclata d'un rire tonitruant.
- Ne leur en voulez pas Xellos ! Après tout ils viennent d'échapper à une triste fin. Comprenez leur méfiance.
- Nous sommes d'autant plus méfiant, intervint Sam, que ce monsieur en sait beaucoup sur nous. Il connaît nos noms alors que nous ne lui avons rien dit.
- Sam a raison, dit Merry. Comment connaissez-vous nos noms ? Etes-vous un ami de Gandalf ?
- Et bien pour tout vous dire, répondit Xellos en amenant son index au niveau de sa bouche, c'est un secret.
- On s'en serait douté, fit Frodon d'un ton irrité. Tout est un secret avec vous, même les détails les plus insignifiants.
Le mazoku rit de bon cœur devant l'emportement du hobbit, ravi de la situation qui se présentait sous d'excellents auspices.
- Et bien mes amis, dit-il en étouffant un bâillement, je serais enchanté de poursuivre cette conversation avec vous, mais ayant couru la lande toute la nuit, il faut que je fasse un somme.
Le démon tourna les talons et, en se dirigeant vers le tertre, il leur demanda de venir le réveiller quand ils allaient partir. Les hobbits furent choqués un instant par les intentions du prêtre errant et Pippin exprima leur stupeur vis à vis de sa décision de dormir dans l'antre du Galgal. Xellos se contenta de répondre que le Galgal était passé dans le royaume des morts et ne risquait pas revenir pour lui tirer les pieds dans son sommeil.
Une fois dans le tombeau, le mazoku s'allongea sur une des tables de pierre qu'avaient occupés les hobbits captifs et se donna l'apparence d'un homme profondément endormi. Une idée lui traversa l'esprit, une blague qu'il jouerait au pauvre idiot qui viendrait le réveiller. Il ralentit encore plus sa respiration jusqu'à ce qu'elle paraisse interrompue et donna à sa peau une inquiétante pâleur quasi cadavérique.
Ces quelques instants de tranquillité, gardant toujours son œil astral sur Frodon et sa bande, dans l'éventualité qu'ils lui faussent compagnie, notre mazoku, ou plutôt l'humain Xavier transformé en mazoku, fit ce qu'il faisait de mieux, quelle que soit son incarnation : Il manigançait un plan machiavélique. Il se rappelait exactement la formulation du vœu de Céline avant que le gâteau horoscope ne le réalise :
" Je souhaiterai vraiment montrer au magicien de la Terre du Milieu de quoi sont capables Lina Inverse et sa bande. "
Et d'après sa situation actuelle, le vœu avait été interprété de la manière suivante :
" Transporter les personnes présente sur la Terre du Milieu et les incarner dans les personnages principaux de Slayers "
Il n'était certainement pas le seul de leur petit groupe à se trouver dans cet invraisemblable état, et qu'il retrouverait bientôt Céline, Michel, Gabriel, Emilie, Pierre et Sylvie ; changés mais quand même reconnaissables.
Après avoir pesé le pour et le contre et considéré la formulation du vœu, Xellos se rendit à l'évidence et prit une décision. Il savait maintenant ce qu'il voulait et il considéra comment y parvenir tout en s'amusant le plus possible. Le prêtre-général passa en revu les différents protagonistes de cette intrigue aussi bien originaux que ceux inclus grâce au vœu. Il connaissait les Slayers et savait sur quels boutons appuyer pour les faire danser à sa guise. Mais il se garda de leur donner des rôles primordiaux dans son plan, ils étaient ses amis et il faisait cela aussi bien pour lui-même que pour eux. Il comptait se servir des personnages de Tolkien pour parvenir à ses fins tout en tenant à l'écart ses compatriotes. Les grandes lignes étaient établies et les détails suivirent après quelques instant.
" Ce sera hilarant, se dit-il, les acteurs sont en scène et le rideau va s'ouvrir sur le premier acte. Sauf que je suis le metteur en scène. "
Le mazoku se tira de ses cogitations et se mit à l'affût. Les hobbits et Tom étaient prêt à partir. Frodon encore une fois, plaida pour qu'ils laissent en arrière le prêtre farceur mais Tom, conscient que cela ne servirait à rien si ce n'est d'attiser la colère de Xellos, convainquit les semi-hommes de ne pas perpétrer un tel acte prétextant qu'un sens de l'humour, aussi mal tourné qu'il fut, ne méritait pas que l'on trompe la confiance de quelqu'un vous ayant sauvé la vie. Le démon, se félicita d'avoir convaincu Bombadil de collaborer avec lui. Le vieux Tom avait des talents d'acteur tout bonnement époustouflants. Mais malheureusement, la farce qu'il avait voulu jouer à celui qui serait venu le réveiller, tourna cours. Ce ne fut pas l'un des hobbits qui franchît le seuil de la tombe mais Tom Bombadil en personne.
" Vous perdez votre temps mon ami Xellos. Votre petit tour ne marchera pas. "
Le démon renonça à son apparence d'outre-tombe et se releva.
" Ce n'est pas gentil d'avoir gâcher ma plaisanterie comme çà, fit le mazoku d'un ton réprobateur. "
Le vieillard sourit et rit doucement.
" Vous auriez dû savoir qu'ils n'y auraient jamais remis les pieds. Que voilà une erreur indigne d'un maître manipulateur tel que vous. "
Le mazoku se contenta de lui donner un sourire sinistre.
" Et bien, vous êtes aussi doué pour le sarcasme que pour la chansonnette Tom-san. Je n'aurais jamais crû çà de vous. Cela ne fait pas parti du personnage du bon vieillard débonnaire dans lequel vous vous complaisez depuis des lustres. "
" Un petit talent dont je ne me sers guère souvent. Allons ! Venez ! Il est temps de prendre la route. Mais je ne vous cache pas que je serai heureux de vous voir quitter mon domaine. "
" Vous êtes vraiment méchant Tom-san, geint le démon. "
" Non, fit Bombadil en riant, seulement réaliste. "
Ils quittèrent le tertre et rejoignirent les Hobbits qui les attendaient. Frodon était visiblement réticent sur la présence du prêtre farceur et aurait visiblement préféré le voir loin. Qui aurait pu dire que le jeune monsieur Sacquet était aussi bougon quand on égratignait sa fierté ?
Leur voyage se déroula sans heurt avec Tom Bombadil qui chevauchait tant tôt à leur côté, tant tôt en avant mais tout le temps chantant une complainte en une langue inintelligible pour la plus part d'entre eux. Xellos, quant à lui, malgré le fait qu'il soit à pied, les suivait sans grandes difficultés ; les foulés de ses grandes jambes le propulsant au même rythme que celui des poneys. L'effort qu'il devait fournir pour rester à leur hauteur ne semblait pas l'essouffler. Au contraire, le mazoku égayait le voyage de contes et de légendes diverses et variées piochées dans le répertoire quasi-encyclopédique de Xavier pour le plus grand plaisir de Pippin et de Merry. Même Frodon qui n'aimait pas beaucoup le Mazoku et Sam tout aussi réticent que son maître, écoutèrent les histoires racontées par le prêtre avec intérêt. Le jeune porteur de l'anneau oublia un peu sa rancœur envers monsieur Métallium et ses plaisanteries de mauvais goût. Après tout, si Tom Bombadil le laissait les accompagner, ce qu'il n'était pas aussi dangereux que çà. Il se promit tout de même lorsqu'ils arriveraient à Bree de parler avec Gandalf et de tirer les choses au clair.
Finalement, ils atteignirent la route qui reliait la Comté et Bree après une cavalcade brusque. Le prêtre à pied les rejoignit quelques instant après une course folle. Les hobbits s'étonnèrent de ses prouesses physiques et lui demandèrent comment pouvait-il tenir une telle cadence. Le mazoku souriant rétorqua simplement que son ordre enseignait aussi bien les discipline mentales que les discipline physique. Pippin demanda quelques précision sur ce fameux ordre mais n'obtint pour réponse que l'éternel " c'est un secret ".
- Et bien, nous y voici enfin revenus ! Dit Frodon. Je pense que mon raccourci ne nous aura pas fait perdre plus de deux jours !
- Vous avez un drôle de concept du raccourci Frodon-san, fit Xellos, Ne sont-ils pas sensés faire gagner du temps et non en perdre ?
- En tout cas çà leur a fait peut-être perdre notre trace, répliqua le porteur de l'anneau d'un ton irrité.
- Vous êtes poursuivi ? Demanda Xellos d'un air innocent. Mais qui en a après vous ?
Frodon pâlit ; sa colère vis à vis du prêtre-vagabond lui avait fait commettre une grave bévue. Il avait déjà de sérieux soupçons sur M. Métallium et ses intentions. Le mazoku semblait en savoir bien long sur eux.
- Oui des bandits, ajouta brusquement Merry pour rattraper l'erreur de ses compagnons. Ils nous poursuivaient depuis un certain temps, mais nous avons coupé par la forêt de M. Bombadil.
" Joli reprise ! Nota le mazoku "
- Des voleurs très effrayants, ajouta Pippin paniqué, Tout de noir vêtu sur des chevaux noirs. On aurait dit des démons échappés du Mord...
- Je crois que Xellos a compris, le coupa sèchement Frodon qui le foudroya du regard.
- Merci pour ces éclaircissements mes amis, répondit le prêtre amusé par la tentative lamentable des Hobbits pour garder le secret autour de leur mission.
- Croyez-vous, demanda Pippin à Tom d'une voix hésitante, si nous serons poursuivis ce soir par ces euh...bandits?
- Ce soir ? Non, je ne crois pas, répondit Tom Bombadil ; ni peut-être demain. Mais ce ne sont que des conjectures ; je ne saurais affirmer avec certitude si vous serez en sécurité au-delà de mon territoire car la connaissance précise de ce qui se passe à l'Est me manque.
- Vous vous faites bien du souci pour rien, fit le mazoku souriant. De simples bandits ne perdraient pas leur temps à courir après quatre Hobbits voyageurs. Bien sûr, si vous avez en votre possession quelques objets d'une valeur inestimable, il est possible qu'ils s'entêtent. Vous n'avez rien qui puissent les intéresser, n'est-ce pas Frodon-san ?
- Non absolument rien, répondit sèchement le jeune Hobbit.
- Il se peut également qu'ils aient été engagés par un indélicat cousin pour vous faire disparaître afin d'empocher un vaste héritage ; ou bien ils se pourraient aussi que vous les ayez offensés d'une manière ou d'une autre et qu'ils cherchent à se venger. Ce genre de chose est arrivé à une de mes connaissances.
- Non, non ! S'exclama Merry. Ce n'est pas notre cas. Ce ne sont que de simple coupe-jarret qui n'en ont qu'après nos bourses.
- Alors tout va bien, dit Xellos, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
- Oui, acquiesça Frodon doucement, tout va bien.
Mais les hobbits ne partageait pas l'enthousiasme du prêtre errant et ils auraient préféré que Tom vint avec eux. Ils avaient l'impression que le bon vieillard ne se laisserait jamais faire par ces sinistres créatures et qu'il pourrait les protéger. Nos quatre voyageurs allaient bientôt quitter leur univers familier et s'aventurer dans des contrés étranges et lointaines dont les habitants de la Comté n'avaient entendu parlé que par des contes et des légendes anciennes ; et dans le crépuscule qui tombait, ils eurent la nostalgie foyer. Le mazoku faisait ripaille de la détresse et de l'abandon qui émanaient des quatre Hobbit, se demandant comment une race aussi peu aventureuse et entreprenante ne s'était pas éteinte pour laisser la place aux peuples plus audacieux. Xellos remercia Tom pour son assistance et lui fit ses adieux poliment, pas fâché de quitter ce suppôt de la lumière et de la bonne humeur. Les hobbits, anesthésiés par la perspective de ce grand plongeon dans l'inconnu, prirent conscience lentement que Tom leur tirer sa révérence pour rentrer chez lui et s'occuper de ses affaires. Le bon vieillard leur recommanda d'être courageux et de poursuivre leur chemin sans faire halte jusqu'à la tombée de la nuit.
- Avant de nous quitter, Tom va vous donner un dernier conseil qui est aussi valable pour vous Xellos. Comme vous voulez vous rendre à Bree, il serait sage que vous fassiez la route ensemble. A quatre miles de la route, vous trouverez un village, Bree, sous la colline de Bree, dont les portes sont orientées vers l'ouest. Vous pourrez vous loger dans une vieille auberge, appelée Le poney fringant. Son propriétaire se nomme Prosper Poiredebeurré. Vous pourrez y passer la nuit, et le lendemain, vous reprendrez la route. Soyez hardis, mais faites tout de même attention ! Gardez le cœur joyeux et allez à la recherche de votre chance !
Les hobbits le supplièrent de l'accompagner au moins jusqu'à l'auberge pour boire encore une fois avec eux ; mais, au grand soulagement du mazoku, il rit et refusa, disant :
- Le pays de Tom se termine ici ; il n'en dépassera pas les frontières. Tom a à s'occuper de sa maison et Baie d'Or attend !
Puis il se retourna, jeta son chapeau en l'air, sauta sur le dos de Balourd, remonta la pente et s'en fut en chantant dans le crépuscule.
- Je regrette de prendre congé de Maître Bombadil, dit Sam. C'est un drôle de bonhomme, çà c'est sûr mais on ne trouvera personne de mieux à des lieux à la ronde. Mais je ne nierais pas que je serais bien aise de voir ce Poney Fringant, dont il a parlé. J'espère qu'il ressemblera à notre Dragon Vert ! Comment sont les gens à Bree ?
Le mazoku fouilla dans sa sacoche et en sortit un livre relié de cuire marron-clair illustré par la gravure d'un voyageur avec un drôle de sac sur le dos. On pouvait lire sur la couverture, écrit en rune commune, " Le guide du routard de la Terre du Milieu. "
- Laissez-moi un instant, fit le prêtre en feuilletant son livre ; voilà ! Bree : Petite bourgade sur l'ancienne route commerciale du nord. La ville a connu son apogée à l'époque du grand royaume des Hommes de l'Ouistreness et de Caer Dùn, mais de nos jours ce n'est guère plus qu'une halte pour les voyageurs se rendant dans la Comté ou dans les régions du nord. Elle est habitée aussi bien par des hobbits descendants de ceux qui décidèrent de s'installer dans cette région au cours du grand exode de leur peuple, il y a deux mille ans, ainsi que par des hommes. D'après les hommes qui y habitent, l'histoire de la ville remonte bien avant que les Hommes de l'occident viennent s'installer en terre du milieu ; certains affirment même qu'elle existait déjà lors de la grande migration humaine vers l'ouest. Les habitants sont aimables, accueillant envers les voyageurs, quelles que soient leurs origines et leurs races. Il faut tout de même noté que ces gens aiment leur tranquillité et sont prompts à se méfier des personnes louches. L'auberge du Poney Fringant est un établissement hospitalier, tenu par Monsieur Prospère Poiredebeurré, pouvant accueillir aussi bien les Hobbits que les grandes gens. L'accueil y est cordial, la nourriture tout à fait satisfaisante et le propriétaire met un point d'honneur à assurer à sa clientèle un séjour agréable et tranquille.
- Cà m'a l'air bien, dit Sam, mais ce sont tout de même des étrangers. Et qui sait sur quel genre d'individu louche et peu recommandable, on risque de tombé.
- Vous savez, répondit Xellos en rangeant sont livre, comme l'a si bien remarqué un de mes amis, Rincevent le maje avec un " j " : " Aussi loin que vous alliez, vous finirez toujours par rencontrer le même genre de crétin, d'abruti ou de parasite que vous avez laissé derrière vous. "
- Vous avez de drôle d'amis, remarqua Merry. Comment l'avez vous rencontré ?
- Et bien, c'est un secret.
- On s'en serait douté, fit aigrement Frodon.
- Dépêchons-nous, reprit Merry tentant d'apaisé la situation, je ne tiens pas à passer la nuit à la belle étoile alors qu'un repas chaux et un lit douillé nous attendent à Bree. Et pour ce qui est de l'auberge, votre livre dit vrai Xellos. Certain de mes parents s'y rendent parfois et ils n'ont jamais eu à se plaindre.
- C'est peut-être un endroit parfait pour passer la nuit ; mais ce n'est quand même pas la Comté. Ne relâchez pas trop votre vigilance. Tachez, je vous en prie, de tenir vos langues.
- Pourquoi tant de mystère ? Frodon Soucolline-san. Avez-vous quelque chose à cacher ?
Le jeune porteur de l'anneau regarda durement le prêtre pendant un instant. L'expression de suspicion quitta alors son visage et un sourire narquois apparu. Il ramena son indexe devant sa bouche et fit un clin d'œil.
" C'est un secret, répondit-il d'un ton espiègle. "
Les Hobbits éclatèrent de rire devant la face abasourdie du prêtre qui ne s'attendait pas que l'on lui resserve sa réplique favorite. Un bref accès de colère se lut sur son visage, mais fut rapidement dissipé et remplacé par un sourire non pas moqueur mais glacial et intimidant.
- Mon cher monsieur Soucolline, dit-il avec une amabilité hostile, je dois reconnaître que c'est bien joué de votre part. Mais à l'avenir, gardez-vous d'emprunter ma réplique favorite. J'y tiens beaucoup et ne souffre aucun imitateur de troisième zone. J'espère que nous nous comprenons Frodon-san.
Le porteur de l'anneau recula d'un pas et fixa son regard sur le prêtre. Il décida qu'un Xellos sérieux était bien plus impressionnant qu'un Xellos espiègle même s'il s'amusait à ses dépends.
- Eh, Oh ! Fit Sam en s'interposant entre son maître et le prêtre. Pas de çà je vous prie. Laissez M. Frodon tranquille.
- Voyons ! Intervint Merry. On ne va pas se chamailler pour si peu. Ce n'est qu'une phrase après tout.
- C'est vrai, approuva Pippin, qu'est-ce que çà peu faire que quelqu'un d'autre dise çà ?
" Je suis entrain de les perdre. Maudite sensibilité Mazoku. Qui aurait cru que je sois si attaché à ma phrase ? "
- Mais Merry-san ! Geint Xellos; j'ai peaufiné ce petit numéro pendant très longtemps. Le ton, la synchronisation du mouvement de la main, le minutage. Frodon-san le fait très mal.
- Vous êtes vraiment ridicule Xellos, fit Frodon, vous le savez ?
- Vous êtes vraiment méchant. Et bien, reprit le prêtre en souriant machiavéliquement, si vous tenez tant que çà à m'imiter ; je vais devoir vous donner quelques leçons. Vous comprenez donc qu'il va falloir que je reste à vos côtés pour que vos assimilez toutes les subtilités de mon numéro.
Frodon laissa un soupire de résignation et espéra que Gandalf pourra le débarrasser de cet ennuyeux personnage qui semblait s'être fait pour mission de lui perdre patience et éventuellement la raison.
La compagnie reprit donc la route en suivant les indications de Tom Bombadil, montant et descendant les côtes tandis que la nuit tombée. Il faisait déjà sombre lorsque les nos voyageurs, éclairés par le bâton magique du mazoku, arrivèrent à la colline de Bree au pied de laquelle ils purent observer les lumières diffuse du village du même nom. Après leur voyage épuisant, ils ne voulaient qu'une seule chose : Un repas chaux et un lit douillé.
Le Prêtre-général sonda le plan astral environnant et confirma ce qu'il savait déjà. Les esprits servant de l'anneau étaient proches et allaient bientôt leur tomber dessus comme la misère sur le pauvre monde. Mais il sentit deux autres présences familières.
" Ils sont là ! Bien la situation va un peu s'épicer. Je me demande si la Terre du Milieu va se remettre de la présence Lina Inverse. "
Chapitre 1 : Excursion touristique sur les Hauts des Galgals. Les Mazokus ont-ils droit à une réduction ?
La première chose dont Xavier fut conscient, fut le drastique changement de son niveau de perception. Ses sens allaient bien au-delà du simple appareillage d'un être humain. Il pouvait dorénavant sentir l'univers qui l'entourait de manière atrocement vive, le morne décors qui l'entourait aurait rendu mal alaise beaucoup d'homme. L'herbe rase sous ses pieds, d'un vert pâle étiolé était détrempé et s'affaisser sous son poids. Le brouillard dense et humide frigorifiait la peau de son visage et transperçait ses vêtements. Seul un sinistre et pâle disque solaire mourant filtrait au travers de cette purée de pois. Ce paysage grâce à ses perceptions accrues n'était en rien sinistre pour lui, tout au contraire. Le ballet des molécules d'eau, la diffraction des photons, le fascinait. Le bruit sinistre et déchirant du vent était une douce musique, le frou-frou de l'herbe parcourut de quelques insectes engourdis par le froid battait la mesure. Les tertres funéraires dont on devinait les silhouettes dans la brume exhalaient l'atmosphère oppressante et macabre d'un antique champ de bataille ou bien d'un lieu imprégnait d'une tragédie millénaire se perpétuant à travers les âges, capturant les vivant dans une terrible toiles de souffrance et de malheur distillé par le passage des temps.
" Voilà une scène qui aurait été du goût du Dynaste Grausherra. "
Xavier cligna des yeux, ne comprenant pas d'où cette remarque pouvait venir. En effet il savait qui était le Dynaste, mais il n'avait jamais auparavant eu une idée aussi précise sur ce personnage. Tout au plus, il savait qu'il s'agissait d'un des cinq seigneurs démons dans Slayers. Maintenant, ce nom évoquait en lui un être froid, calculateur, cruel, sans sens de l'humour, avec un penchant ennuyeux pour les débats philosophiques et les mathématiques. En d'autre terme, le raseur ultime.
C'est alors qu'il constata la seconde chose étrange de sa situation, mis à part ses sens et ce décor. Cette atmosphère oppressante ne le gênait en rien, tout au contraire, elle lui procurait un sentiment de confort et d'aise fort similaire à celui que l'on pourrait ressentir assis dans un fauteuil douillé devant la cheminé, un livre à la main, un verre de vieux Cognac à proximité. Les ondes de souffrance et de désespoir l'emplissait d'une douce euphorie et l'enivraient comme un verre de vin sucré d'une vendange tardive.
" Qu'est-ce qui m'arrive ? "
C'est alors qu'il nota une nouvelle impossibilité, ces vêtements. Ils avaient changé et Xavier les reconnurent immédiatement. Des chaussures marron avec des chaussettes beiges claire qui lui tombaient sur les chevilles, un pantalon d'un noir profond, une chemise beige claire, une besace qu'il portait en bandoulière, une longue cape noir rattaché par une plaque argentée ornée de trois pierres précieuses rouge sang ainsi qu'un bâton noir orné d'un énorme rubis qu'il tenait dans sa main gantée de gris. Sans trop savoir comment s'y prendre, il fit apparaître de nul part un miroir et s'y regarda longuement. Ce n'était pas le visage qui le saluait chaque matin lorsqu'il se rasait mais celui de l'être qui était associé à ces vêtements. Jeune, androgyne, dénué de toute imperfection, agréable à regarder, le visage de quelqu'un à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Le seul signe qui trahissait la vraie nature de cette personne était ses yeux. Ses yeux améthyste, inhumains avec des pupilles félines brillaient d'une lueur sinistre et malfaisante et semblaient pouvoir plonger au plus profond de l'âme des hommes pour leur arracher leurs secrets les plus intimes et les leur renvoyer méchamment en plein visage.
" Ce n'est pas possible, je suis Xellos Métallium "
Xellos Métallium, le prêtre farceur, le prêtre-général de Zellas Métallium, le seigneur des fauves. Xellos, son personnage favoris, le tueur de dragon, la peste qui adore compliquer la vie de Lina Inverse et de ses compagnons, qui les aidera ou bien les trahira suivant son intérêt ou les ordres qu'il a reçus mais toujours avec beaucoup d'humour et de panache.
" Comment est-ce possible ? "
Il lui revint à l'esprit ce qui s'était passé avant de se trouver dans cette situation. La soirée Slayers avec ses amis, le repas chinois, les gâteaux horoscopes, la discussion sur le Seigneur des Anneaux, le vœu de Céline.
" Moi qui pensais que ce genre de chose n'arrivait que dans les manga, fit-il ironiquement. "
Cette situation lui rappelait vraiment celle présenté dans l'un des manga favoris de sa cousine Sylvie, " Ho my goddess ". Sa première idée fut de croire qu'il s'agissait d'un rêve mais cela était bien trop complexe pour en être un, au grand damne de son esprit cartésien. En effet, sa tête était pleine de connaissance et de souvenir appartenant au personnage qu'il incarnait. La conclusion pour aberrante qu'elle soit, était évidente. Il était Xellos Métallium et il avait également une petite idée d'où il se trouvait.
Le train de ses pensés fut interrompu fort impoliment par une attaque provenant du plan astral. Enfin, attaque était un bien grand mot, il s'agissait plutôt d'un chatouillement comme une mouche qui se serait posé sur sa main. Des fils sombres et malveillants semblait vouloir emmailloter son corps astral et sonder le plus profond de son être. Xellos n'eut aucune difficulté à bloquer cet impudent sondage et briser ses liens.
" Pathétique. "
Le mazoku regarda de nouveau dans le miroir et sourit sinistrement lui donnant l'air démoniaque propre à sa race.
" Si je suis Xellos, autant en profiter. "
Ses traits réfléchis par le miroir se muèrent en un masque cordial et avenant avec une petite pointe d'espièglerie sympathique. Il rangea son miroir et traqua la chose qui avait essayé de le capturer.
" Tsk, tsk, tsk. Quelle impudence! Qui aurait cru qu'une épave dans ce genre s'en prendrait à un mazoku ! Enfin, je suppose que la vermine astrale n'a aucune idée de ce que je suis. "
Cette créature était, faute d'un terme vraiment approprié, absolument pathétique. On ne pouvait pas, en toute bonne foi, considérer çà comme un fantôme ou un esprit, car çà n'en avait pas. Rien de plus qu'un disque rayé ruminant encore et toujours la souffrance et le désespoir de ceux qui sont mort ici. Alors que les revenants n'étaient que les mauvaises habitudes acquises par les vivants et qu'ils laissaient derrière eux lorsqu'ils passaient de l'autre côté, cette chose n'était que la souffrance qui imprégnait les lieux. Une souffrance si intense qu'elle avait acquis une forme d'existence propre. Cette souffrance ne pouvait survivre qu'en se nourrissant de la douleur et du désespoir des autres. Il ne s'agissait de rien d'autre qu'un animal, un prédateur médiocre se situant bien bas sur l'échelle de l'évolution astrale.
" Cà ne vaut même pas la peine de s'en débarrasser. Ce déchet est mort de faim. D'ici un siècle ou deux. Cà aura disparut complètement. "
Il délaissa cette chose pour sonder le plan astral et fut stupéfait de ce qu'il y découvrit. Quelqu'un ou quelque chose qui se trouvait à proximité en faisait vibrer la trame et plier les courants, les soumettant ainsi à son emprise. Xellos se téléporta près de cette perturbation massive et ce qu'il vit confirma ses soupçons.
Quatre voyageurs, chacun montait sur un poney. A première vue, on aurait pu les prendre pour des enfants mais ce n'en était pas. Une petite taille, des cheveux bouclés, de grands pieds larges et velus, il n'y avait aucun doute possible c'était des Hobbits et pas les premiers venus, Frodon, Pérégrin, Merriadoc et Samsagace. Le porteur de l'anneau et sa petite bande s'engageaient sur le territoire de la créature qu'il identifiait maintenant comme étant un Galgal. L'être en question, alléchée par l'énergie psychique dont il pourrait se repaître, rampa sur l'onde du plan astral et étendit ses maléfices sur nos quatre voyageurs. Les files d'obscurité s'enroulèrent autour d'eux les soumettant petit à petit à son influence. Alors que le soleil se couchait et que la saccharine frayeur de ces quatre innocents s'amplifiait pour le plus grand plaisir de notre mazoku, le Galgal les poussa à se séparer. La suggestion était à la fois élémentaire et élégante. La créature augmentait leur nervosité, diminuait leur attention et créait de simple illusion pour les attirer. Les quatre Hobbits se perdirent de vue dans le brouillard et devinrent ainsi des proies faciles.
Xellos, malgré le mépris qu'il ressentait envers cette chose, ne put s'empêcher d'admirer la précision avec laquelle elle agissait. Pendant qu'elle s'emparait un à un des malheureux aventurier en herbe, le prêtre réfléchit à ce qu'il allait faire. Il n'allait sûrement pas rester les bras croisés à regarder les choses se déroulaient comme elles le devraient. Non il comptait bien mettre son grain de sel et causer le maximum de chaos. Pour cela, il devait rentrer dans les bonnes grâces de ces idiots et gagner leur confiance et quel meilleur moyen de le faire que de leur sauver la vie. Lorsque vint le tour de Frodon qui n'avait pas autant été affecté par la créature grâce à l'anneau, le mazoku intervint et frappa le Galgal d'une onde mentale. La créature, sévèrement blessée mais pas suffisamment pour être incapacité, lâcha l'équivalent astral d'un gémissement de douleur et se retira dans son antre avec ses victimes. Le jeune hobbit, quant à lui, n'avait aucunement conscience de ce qui s'était passé et du danger auquel il avait échappé.
" Sam ! Cria-t-il. Pippin ! Merry ! Venez ! Pourquoi restez-vous en arrière? "
Mais il ne reçut comme réponse que le silence oppressant des lieux. C'est ce moment que Xellos choisit d'entrer en scène. Le démon se téléporta prés de Frodon qui luttait contre la terreur et les piaffements de son poney nerveux.
" BOOOOOO ! Cria le mazoku. "
Le poney cabra, désarçonna son cavalier et s'enfuit. Le hobbit, terrorisé, l'imita et s'enfonça plus encore dans l'obscurité et le brouillard. Xellos rit doucement et se gorgea de cet effroi sucré et légèrement épicé comme un morceau de chocolat exotique.
" Hilarant, fit-il entre deux gloussements. Mais n'exagérons tout de même pas. "
De nouveau il se téléporta prés du jeune hobbit et se décida cette fois-ci pour une prise de contact plus traditionnelle.
Frodon arrêta enfin sa course folle lorsqu'il arriva au sommet d'une colline. Il était fatigué, trempé de sueur et son corps était parcouru par des frissons glacials.
" Où êtes-vous ? Cria-t-il lamentablement. "
Le mazoku, invisible dans la brume, observa le hobbit et se décida à l'aborder.
" Ohé ! Cria Xellos. Y-a-t-il quelqu'un ? "
Frodon, soulagé d'entendre une voix humaine, se calma et tenta de percer le brouillard de son regard pour en localiser l'origine.
" Pippin ! Merry ! Sam ! Est-ce vous? "
Xellos d'une simple commande mentale, fit briller la pierre de son bâton et marcha vers le hobbit.
Frodon vit apparaître une étincelle de lumière qui grossissait petit à petit révélant la silhouette du mazoku. Le jeune hobbit, un peu moins effrayer, étudia avec suspicion le voyageur. Ses vêtements n'avaient rien de particulier, mis à part l'attache qui retenait sa cape. Son visage révélé par la lumière était assez agréable avec une expression aimable. Il n'y avait que deux choses étranges de la part de cette personne, ses cheveux violet-sombre et le bâton noir qui émettait cette brillante lumière. Lorsqu'il fut à quelque pas, il scruta le hobbit quelques secondes avec ce sourire aimable et joyeux.
" Qui êtes-vous ? demanda Frodon légèrement confus, ne sachant pas si cette personne était un Galgal ou non "
" Personne en particulier. Je ne suis qu'un humble prêtre vagabond, totalement inoffensif. Je m'appelle Xellos Métallium.
- Frodon Sa...Soucolline, se reprit-il. Que faites-vous là ?
- Moi ? Bien je vaque à mes occupations. C'est plutôt moi qui devrais vous demander ce que vous faites seul à courir comme çà en pleine nuit sur les Hauts des Galgals.
- J'étais avec trois amis et nous nous sommes perdus de vue. Savez-vous où ils sont ?
- Certainement. Ils ont été emportés par un Galgal. Et vous auriez pu partager leur sort si je n'étais pas intervenu. "
Frodon considéra un instant la réponse du prétendu prêtre qui ressemblait d'ailleurs plus à un magicien qu'à un saint homme et surtout la manière détachée dont il parlait de l'enlèvement de ses amis. L'examinant de plus prés, il remarquait maintenant d'une part que le sourire de Xellos était un peu moqueur comme s'il riait d'une blague intérieure à ses dépends, d'autre part que le prêtre-vagabond avait gardé les yeux clos.
" Pourquoi n'avez-vous rien fait pour eux si vous êtes capable de chasser cette créature ? ! "
Xellos, devant l'accusation du jeune hobbit ne se départit pas de ce sourire dérangeant.
" Oh! Vous voulez vraiment savoir ? Bien ... "
Le prêtre toujours souriant comme le chat ayant manger un canari, ramena son indexe devant sa bouche.
" C'est un secret. "
Le hobbit d'abord confus par cette réponse puis irrité devant le peu d'intérêt de la part de l'étranger se prépara à exprimer son désaccord devant cette attitude mais Xellos ne lui laissa pas le loisir d'ouvrire la bouche. Pour peu que la rage et la confusion étaient succulentes pour le mazoku, il devait avant tout gagner sa confiance.
" De toute manière je comptais me rendre dans l'antre de cette créature pour en débarrasser le monde. Voulez-vous m'accompagner ? Comme çà vous pourrez sauver vos compagnons. "
Frodon considéra un moment la proposition de Xellos. Etait-ce un piège ? Pourrait-il vraiment sauver ses amis avec l'aide de cet étrange personnage ?
Le prêtre-général perdait quelque peu patience devant l'indécision du porteur de l'Anneau.
" Frodon-san, je n'ai pas toute la nuit. Quoi que vous décidiez, je dois reprendre ma route. Adieu et bonne nuit. "
Le mazoku tourna les talons et s'éloigna, se fondant progressivement dans l'obscurité emportant avec lui sa lanterne magique. Frodon qui n'était pas particulièrement attiré par la perspective d'être seul dans la nuit noire et sans monture par-dessus le marché, courut et rejoignit le prêtre étrange qui avançait d'un pas rapide.
" Ravi de voir que vous vous êtes décidé à venir Frodon-san.
- Vous auriez pu m'attendre !
- Oui j'aurais pu vous attendre mais comme je vous l'ai dit, le temps nous est compté. Plus le temps passe plus les traces laissées par le Galgal s'effacent.
- Quelles traces ? Je ne vois absolument rien.
- Et bien Frodon-san, c'est un secret. "
Le jeune hobbit rougit de colère mais garda pour lui ses récriminations. Ils marchèrent pendant toute la nuit à un rythme soutenu. Pendant un temps Frodon tenta d'entamer la conversation avec Xellos mais le prêtre n'était jamais sérieux. Il le taquinait sans cesse, lui répondant quelque fois évasivement et souvent par cette ennuyeuse petite phrase :
" Et bien Frodon-san, c'est un secret. "
Le hobbit n'obtint au cours de leur marche qu'une seule réponse directe et cela concernait le suffixe " san " qu'il rattachait à son nom. Xellos lui répondit que dans sa langue c'était une formule de politesse. Quand il tenta de s'enquérir sur l'origine du prêtre, Xellos se contenta de lui répondre que bien des merveilles existant sur la terre et dans le ciel échappaient à l'entendement des hommes, qu'ils soient petits ou grands. Las de recevoir les coups de la langue acérée du mazoku, le hobbit garda le silence. Leur voyage se passa dans le calme et ne fut pas dérangé par des visiteurs indésirables du même acabit que les créatures qui hantaient ces lieux. Alors que l'aube se levait et dissipait la brume, les deux compères distinguèrent une colline et lorsqu'ils y arrivèrent au pied, ils virent une entrée encadrée de pierres plates et blanches obstruée par un disque de pierre polie.
" Nous-y voilà Frodon-san. "
Le hobbit regarda cet encadrement avec curiosité.
" Savez-vous ce que c'est ? "
Xellos sortit de sa besace un livre de cuire marron et feuilleta les pages un moment.
" D'après l'encyclopédie, il s'agit d'un Galgal. C'est un monument funéraire dédiait aux vaillants guerriers qui gardaient les frontières d'un puissant royaume aujourd'hui disparu. "
" Je sais cela. Quelqu'un m'a déjà raconté cette histoire. "
Le prêtre referma son livre et le rangea dans sa besace.
" Je ne faisais que répondre à votre question Frodon-san. "
Le mazoku s'avança devant l'entrée et tata la pierre.
" Je crois que le propriétaire ne souhaite pas être dérangé Frodon-san. "
Le hobbit se mit à côté de Xellos et examina à son tour l'obstacle qui se dressait entre eux et ses pauvres compagnons.
" Vous êtes sûr qu'ils sont là ? Demanda le porteur de l'anneau.
- Aussi sûr qu'on peut l'être. Le galgal est là ainsi que vos petits camarades.
- Comment va-t-on entrer ? La pierre qui bloque le passage est bien trop grosse pour être déplacé.
- Frodon-san, fit Xellos du ton que l'on employait pour expliquer à un petit enfant les choses de la vie, ayez un peu la foi. Ne dit-on pas qu'elle peut déplacer les montagnes.
- Cessez de vous moquer de moi, gronda le hobbit qui en avait assez de l'attitude du prêtre. Mais amis sont prisonnier de cette créature et sont sûrement en proie à ses maléfices en ce moment même. Ne pouvez-vous pas être sérieux un instant.
- Vous devriez vous relaxer Frodon-san, si cela continue ainsi vous allez mourir d'un ulcère à l'estomac. De plus la situation n'est pas désespéré comme vous le croyez. Ce n'est tout au plus qu'un amusant contre temps. Prenez cette aventure comme une récréation.
- Une récréation ! Mes amis sont...
- Absolument pas en danger de mort. Ce n'est pas dans l'intérêt du galgal.
- Comment pouvez-vous en être certain ?
- Et bien Frodon-san, c'est un secret.
- Un secret ! Un secret ! Un secret ! N'avez-vous que ce mot à la bouche ?
- Bien sûr que non mais si je vous réponds, vous allez vous fâcher. Pouvez-vous reculer s'il vous plait. Il grand temps de frapper à la porte de ce sinistre personnage.
- Avez-vous perdu l'esprit Xellos ? Vous croyez vraiment que le galgal va nous ouvrir si vous frappez poliment à sa porte.
- Je n'ai jamais dit que mes coups seraient polis. Reculez maintenant.
- Vous êtes vraiment insupportable Xellos, je me demande par quel miracle vous êtes encore en vie.
- Merci du compliment Frodon-san, répondit le mazoku souriant. "
Le jeune hobbit s'éloigna du prêtre et s'assit sur une pierre pour assister au spectacle. Frodon n'aimait pas Xellos, il ne supportait ni les taquineries, ni ce sourire ironique perpétuellement plaqué sur son visage et par-dessus tout cette phrase qui lui revenait sans cesse à la bouche.
Le prêtre errant passa sa main sur le disque de pierre, on aurait dit qu'il cherchait quelque chose que seul lui pouvait voir.
" Vous voulez de l'aide Xellos, lui lança le hobbit ironique. "
Le mazoku se retourna toujours souriant.
" Non merci Frodon-san. "
Le prêtre revint à la pierre, ouvrit les yeux et sourit sinistrement.
" Ce petit crétin a finalement des tripes. Je n'aurai jamais imaginé qu'il serait capable d'ironie. Dommage que sa colère et son hostilité soient aussi insipides. Par contre, sa terreur vaut vraiment le détour. Quel met de choix ! "
Le mazoku se lécha les babines, un tic très humain qu'il lui venait sûrement de Xavier.
" Donnons en lui pour son argent. De la vraie magie tape à l'œil. "
" BEPHIS BRING, cria-t-il. "
Le sort shamanique invoquant l'esprit de la terre, Bephis, entra en action. La pierre qui obstruait le passage se fendit et tomba en morceau. Frodon, saisi de stupeur faillit tomber par terre et Xellos se précipita à l'intérieur du tertre. Le prêtre, les deux mains tenant son bâton, en position d'attaque, les yeux grands ouverts, toisait la créature dont la substance se fanait au soleil. Le visage du mazoku était un masque de cruauté, son sourire prédateur et affamé, ses yeux durs et impitoyables.
" Il faut savoir tirer sa révérence dans la vie et dans la mort. C'est aussi valable pour les déchets dans votre genre. "
Xellos se jeta à la vitesse de l'éclair sur cette créature et la transperça de son bâton. Pour Frodon, qui avait assisté à la scène depuis l'entré, le galgal sembla se débattre et se dégonfler comme une vilaine baudruche. Mais le véritable combat avait lieu dans le plan astral. La forme réelle du mazoku, un cône de pures ténèbres sertie dans une gigantesque aura noire munie de tentacule sombres chacune terminées par un cône obscure, tranchait, tailladait et dévorait la toile d'obscurité comme une douce friandise. Le prêtre se gorgeait avec extase de cette souffrance distillée par les siècles comme d'une liqueur rare et inestimable. Quand tout fut dévoré même les amarres qui avaient rattaché le galgal à ce plan d'existence, Xellos reprit son masque cordial et chassa de ses traits sa nature démoniaque. Il avait senti la présence de Frodon, sa peur, son étonnement, son admiration devant ce fait d'arme.
Le mazoku jeta un coup d'œil circulaire à l'intérieur du tertre et repéra immédiatement les trois hobbit plongés dans le coma. Ils avaient été revêtus de vêtement funéraire blancs, leurs fronts ornés d'un bandeau d'or, des chaînes à leur tailles, de nombreux anneaux à leurs doigts, une épée à leurs côtés, un bouclier à leurs pieds et une longue épée à nu en travers de leurs cous.
" Je crois que vos amis sont là Frodon-san, fit le mazoku en les montrant du doigt nonchalamment. "
Les paroles de Xellos avaient tiré le jeune hobbit de sa stupeur. Il se précipita aux côtés de ses amis craignant qu'il ne soit trop tard. Il tenta en vain de les réveiller mais les trois hobbits, sans vie, le visage blafard ne réagirent pas. Le mazoku était resté à l'écart, savourant la terreur onctueuse du jeune Frodon qui craignait déjà que ses compagnons ne soient déjà passé de vie à trépas. Puis une flambé de rage et de haine envahit le cœur innocent du hobbit. Il se retourna vers le mazoku et lui lança un regard haineux chargé de ressentiment.
" C'est votre faute, hurla-t-il. C'est à cause de vous qu'ils sont morts. "
Le prêtre ne se laissant pas décontenancé par les accusations de Frodon, gardait ce sourire amusé et aimable.
" Délicieux ! Cette jeune haine est aussi bonne que le beaujolais nouveau. Dommage que je doive le calmer. "
" Du calme Frodon-san, vos compagnons sont seulement dans une profonde transe. "
" Vous vous moquez de moi ! Regardez-les ! Ils ne respirent pas et ils sont aussi froids que la glace. "
" Vous énerver ne vous apportera rien. Le galgal a seulement ralenti leur fonction vitale pour pouvoir se nourrir de leur énergie pendant longtemps. "
Ce que dit Xellos prit quelque instant pour être pleinement compris par l'esprit de hobbit embrumé par la colère et la douleur d'avoir perdu ses amis.
" Reprenez-vous ! Aidez-moi plutôt à les sortir d'ici. "
Un courant d'espoir passa sur l'âme innocente du hobbit, la purifiant de la souillure de la haine, ce qui fit grincer les dents du mazoku. Ils transportèrent un à un les corps inerte hors du tertre et les déposèrent sur l'herbe en plein soleil. Le mazoku s'accroupit à leur côté et les examina. Sam, Pippin et Merry étaient plongés dans un profond coma et revivaient des souvenirs qui n'étaient pas les leurs. Guerre, souffrance, mort encore et toujours jusqu'à ce que leurs enveloppes charnelles s'étiolent et périssent.
" Pouvez-vous faire quelque chose ? Demanda Frodon au bord du désespoir. "
Le mazoku se caressa le menton avec l'indexe et le pouce de sa main gauche, toujours souriant.
" A vrai dire, je suis incapable de les réveiller, mentit-il. Mais vous connaissez quelqu'un qu'il le peut. Pourquoi ne l'appelez-vous pas ? "
Frodon fronça les sourcils et jura doucement se maudissant de ne pas y avoir penser plus tôt. Le bon Tom aurait pu l'aider depuis le début et il aurait été épargné de la présence désagréable de Xellos. Il commença à chanter l'air joyeux de Tom, d'abord avec incertitude puis de tout son cœur.
Le prêtre farceur devant ce courant de bon sentiment et d'espoir faillit s'étouffer mais, grâce en soi rendue à L-sama, rien de son tourment intérieur ne transparaissait sur son visage.
Ohé ! Tom Bombadil, Tom bombadillon !
Par l'eau, la forêt et la colline, par le roseau et le saule,
Par le feu, le soleil et la lune, écoutez maintenant et
[ entendez-nous !
Accourez Tom Bombadil, car notre besoin est proche de
[ nous !
Pendant un temps, rien ne vint troubler la quiétude de ces lieux ensoleillés. Frodon commençait à s'inquiéter que le bon Tom ne répondit pas à son appel.
" Peut-être est-il occupé ailleurs ? Suggéra Xellos avec un sourire ironique aux lèvres. "
C'est alors que les collines résonnèrent de l'écho d'une voix forte et chaleureuse chantant à tue-tête le reste de la chanson.
Tom Bombadil est un gai luron
Bleu vif est sa veste, et ses bottes sont jaunes.
Personne ne l'a jamais pris encore, car Tom c'est le
[ maître :
Ses chansons sont des chansons plus forte, et ses pieds
[ sont plus rapides.
Ils virent d'abord sa silhouette au loin qui s'approchait, puis son chapeau à plume, sa veste bleu, ses bottes jaunes et enfin tous les détails de sa personne. Xellos ressentait une forte révulsion devant la bonté et la pureté de ce personnage presque autant que celle qu'il aurait ressentie en face d'un dragon. Sa première impulsion était de faire éclater le nouvel arrivant avec un vilain sortilège. Mais, fort heureusement, son self-contrôle le retint de commettre pareille erreur. Il ravala son dégoût et conserva son masque de cordialité.
" Holà, mon ami Frodon ! Dans quel genre d'ennui vous et vos petits camarades vous êtes-vous fourré ? Fit-il en examinant les trois hobbits endormis. "
Puis son regard se porta sur Xellos qui malgré la révulsion qu'il éprouvait envers le vieillard lui sourit le plus cordialement de monde.
" Et vous avez un étrange compagnon peut-être encore plus excentrique que le vieux Tom, dit-il en indiquant le prêtre du regard. "
Frodon hocha la tête d'un air chagriné.
" Je sais monsieur Bombadil et c'est d'ailleurs pour ma plus grande peine qu'il m'accompagne. "
Le mazoku inclina sa tête poliment avec son sourire le plus amical.
" Je ne savais pas que vous m'appréciez autant Frodon-san. Mais pourquoi ne me présentez-vous pas à votre ami. "
" C'est vrai ami Frodon, renchérit le vieillard joyeux, il est rare de rencontrer quelqu'un capable de terrasser un esprit malin comme le galgal et qui a échappé aux yeux de Tom. "
" Tom Bombadil, laissez-moi vous présenter Xellos Métallium. "
" Enchanté, répondit le mazoku. "
" Moi de même, dit le bon vieillard. Mais trêve de politesse, nos trois gaillards ont assez dormi. "
Bombadil se tint immobile pendant un instant, contemplant les trois hobbits. Il retira son chapeau et les cheveux au vent, la main droite levée, il dit d'une voix lente et autoritaire :
Réveillez-vous maintenant, mes joyeux garçon ! Réveillez-vous et entendez mon
[appel !
Que les cœurs et les membres reprennent maintenant leurs chaleurs ! La pierre
[froide est tombée ;
La porte sombre est béante, la main morte est brisée.
La nuit sous la nuit s'est enfuie, et le Portail est ouvert !
Xellos observa avec attention la magie de Bombadil se mettre à l'œuvre. Car il s'agissait bien de magie. Céline avait prétendu qu'il n'y avait pas de vraie magie dans le seigneur des anneaux exception faite des différents anneaux alors que Xavier avait soutenu le contraire. Il fallait dire que Céline avait en faible pour les magies tape à l'œil et destructrice comme dans slayers. Maintenant, Xellos avait la preuve sous les yeux. La magie existait bel et bien et Tom Bombadil en était incontestablement bien doté. Alors que les hobbits se réveillaient, à la plus grande joie de Frodon Sacquet, et qu'ils se plaignaient d'avoir perdu leurs vêtements, le mazoku scruta avec grand intérêt le vieux Tom. Ce dernier ne semblant pas porter attention au prêtre, l'examinait aussi mais avec des sens bien plus aiguisés que les yeux.
Le vieil homme, gardant toujours ses sens mystiques sur Xellos, se tourna vers les hobbits et s'adressa à eux :
" Vous ne trouverez plus vos habits, fit Tom en riant, tandis qu'il exécutait une joyeuse danse autour d'eux. "
Les trois miraculé regardèrent Tom étrangement qui se comportait comme si rien de tout ceci ne s'était produit. Et au grand damne du mazoku leur peur et leur confusion s'évanouirent comme neige au soleil devant la bonne humeur contagieuse de Bombadil. Maintenant Xellos en était sûr. Tom Bombadil n'était pas humain, en fait, de nature, il était très proche d'un mazoku sauf qu'il se nourrissait des émotions positives.
" Que voulez-vous dire ? Demanda Pippin, l'observant mi-perplexe, mi-amusé. Pourquoi pas ?
- Ce sympathique personnage, fit-il en branlant le chef vers le prêtre, vous a sortis d'eaux bien profondes. Vos vêtements ne sont qu'une petite perte quand on a échappé à la noyade. Soyez heureux mes bons amis et laissez le chaud soleil vous réchauffer à présent le cœur et les membres ! Jetez ces froids lambeau ! Courez nus sur l'herbe pendant que Tom va déterrer les trésors enfouis sous ce tertre. "
Bombadil, se précipita gambadant en sifflant dans le Galgal, c'est alors que les hobbits fixèrent leur attention sur le mazoku remarquant pour la première fois Xellos qui leur souriait aimablement.
" Ce n'est rien, fit-il, je suis ravi d'avoir pu vous rendre service. Mais laissez-moi me présenter. Mon nom est Xellos Métallium. Je suis un humble prêtre errant de passage dans les environs. "
" Un prêtre ? Dit Merry. Vous avez l'ait plus d'un magicien. En tout cas je vous remercie de nous avoir sauvés. "
" Mais c'était tout naturel, répondit le mazoku souriant, même si votre ami Frodon a été des plus désagréable avec moi. "
" Il n'a cessé de casser du sucre sur mon dos pendant toute la nuit. Je crois avoir mérité d'être un peu en colère après cet idiot. "
" Allons Frodon, fit Pippin un peu étonné face à l'hostilité peu coutumière de son ami, où est donc passé ton sens de l'humour ? "
" Frodon-san, vous me brisez le cœur après tout ce que j'ai fait pour vous, ajouta Xellos faussement blessé. Ecoutez votre ami et ne laissé pas quelque gaminerie vous braquer de la sorte. "
" Allons ! Allons ! Fit Merry. Ne nous disputons pas. Mon nom est... "
" Merriadoc Brandebouc, dit Xellos. "
" Pérégrin Touque, continua-t-il en indiquant Pippin avec son bâton. Et Samsagace Gamgee, jardinier de monsieur Frodon Saaaa... Soucolline. "
Les quatre hobbits sursautèrent aux mots prononcés par le mazoku et ce qu'ils impliquaient. Ils le regardèrent d'abord avec étonnement puis avec méfiance.
" Comment savez-vous çà ? Demanda Sam. "
" Et bien mes amis, c'est un secret. "
Frodon roula des yeux et lâcha un soupir irrité.
" Un secret ? Demanda Pippin. "
" Ne vous fatiguez pas, fit Frodon. Cet idiot ne vous répondra rien d'autre. Chaque fois que je lui posais une question, il ne me donnait que cette réponse. "
Xellos était au comble de la joie, Frodon, en attendant une source plus attrayante de distraction, id est Aragon, Gandalf et Gimli, ferait l'affaire. C'est à ce moment que Tom Bombadil surgit du tertre les bras chargés de trésors. Il grimpa au sommet de la colline et exposa au rayon purificateur du soleil ses trouvailles. Il sauta d'un bond en riant au sol et, sifflant un air joyeux, il gambada vers la petite troupe.
" Voilà un bonne chose de faite. Reposez-vous comme je vous l'ai dit mes petits amis. Tom maintenant va se mettre en chasse.
" Si vous ne voyez pas d'inconvénient Tom-san, je souhaite vous accompagner, fit Xellos ne se départant toujours pas de son sourire trop aimable "
Pendant un instant, l'ombre d'une inquiétude passa sur le visage jovial du vieillard, mais disparut aussi rapidement qu'elle était venue par un éclat de rire sincère.
" Holà ami Xellos, vous croyez pouvoir suivre les pas du vieux Tom aussi facilement ? Et bien soit, voyons si vos jambes valent les miennes. "
Tom Bombadil détalla en chantant, gambadant et sautant comme un cabri. Xellos hocha la tête avec condescendance et se tourna vers les hobbits.
" A tout de suite, leur fit-il aimablement. "
Le prêtre se rua à la poursuite de Bombadil laissant les quatre compères seuls.
" Et profitez en pour dormir un peu Frodon-san, cria-t-il par-dessus son épaule. "
Le mazoku dévala à son tour la pente de la colline sur les traces du vieux Tom qui chantait à pleine gorge :
Ohé ! Voyons ! Venez, voyons. Holà ! Où vaquez-vous ?
En haut, en bas, près ou loin, ici, là ou là-bas ?
Ouïe-fine, Bon-nez, Queue-vive et Godichon,
Paturons-blancs, mon petit gars, et toi, mon vieux gros-balourd !
" Alors c'est comme çà que tu les as retrouvés, un simple appel télépathique à ta vieille carne. "
Le mazoku sourit sinistrement, repéra facilement l'endroit où Gros-balourd se trouvait et s'y téléporta. A son arrivé, il trouva le poney de Tom ainsi que ceux appartenant aux hobbits qui paissaient à proximité d'un modeste bosquet. Des bêtes, seul celle de Bombadil réagit avec hostilité au mazoku.
" Alors comme çà, tu es son familier, fit le démon en scruta le cheval. "
Gros-balourd piaffa, et gratta des sabots indiquant clairement son intention d'en découdre si jamais Xellos faisait un faux mouvement.
" Rassure-toi bourrique-sama, je ne veux pas de mal à ton maître, enfin seulement s'il ne commet pas une folie. "
Le cheval se satisfit de sa réponse mais garda un œil circonspect sur le démon qui s'adossa contre un arbre. Quelques instant plus tard, le chant de Tom Bombadil se fit entendre au loin, puis résonna tout autour de Xellos, pour son plus grand dégoût. Enfin, Tom apparut. Veste bleue, bottes jaune, chapeau à plume.
" Et bien Tom-san, je crois être arrivé avant vous. "
Le vieillard le regarda souriant, ses yeux irradiant la bonne humeur.
" Est-il possible que quelqu'un m'ait battu à mon propre jeu ? Voilà un jour à marquer d'une pierre blanche dans la vie de Tom. "
Le mazoku ouvrit les yeux révélant toute la malveillance de son âme et son sourire se fit cruel.
" Trêve de plaisanterie Tom-san, je ne suis pas là pour écouter les babillages d'un vieillard sénile. Cette comédie marche peut-être sur les jeunes naïfs dans le genre de Frodon-san et de sa bande mais certainement pas sur moi. Je sais ce que vous êtes et vous savez ce que je suis. J'en veux pour preuve l'impulsion de me terrasser de toutes vos forces que vous avez ressenti dés que vous avez posé les yeux sur moi. "
La bonhomie quitta le visage du vieillard, et fut remplacée par une expression empreinte de sagesse mais aussi de sévérité Il sembla grandir, son aura envahit et satura les lieux comme s'il avait appelé à la rescousse toute la force qui résidait dans son domaine. Le prêtre sourit cruellement, ravi de ne pas s'être trompé.
" De toute mon existence, fit Tom, je n'avais jamais rencontré une créature telle que vous.
- Je vous remercie Tom-san, mais comme je vous l'ai dit, je ne suis pas là pour échanger des politesses.
- Effectivement, une créature des ténèbres tel que vous est incapable d'apprécier les subtilités d'une conversation amicale.
- Vous seriez étonné si vous saviez de quoi je suis vraiment capable. Mais ce dont nous devons discuter ne concerne en rien mes capacités.
- Je t'écoute démon, mais ne croit pas m'intimider.
- Tout ce que je vous demande et de tenir votre langue devant les hobbits. Ils ne sont prêts ni pour comprendre, ni à accepter ce que je suis.
- Ils ont raison. Personne sain d'esprit ne nourrirait en toute connaissance de cause un serpent dans son sein.
- Je vois que votre talent avec les mots ne s'étend pas qu'au chansonnettes idiotes. Mais à tort ou à raison, vous tairez ce que vous savez de moi.
- Et si je refuse ?
- Dans ce cas je cesserai d'être poli. "
Pendant un instant, les deux êtres surnaturels se regardèrent en chien de faïence se jaugeant. Puis, la terreur envahit l'esprit de Bombadil. Le vieillard par le passé avait rencontré des sinistres créatures aux pouvoirs colossaux, mais maintenant il faisait face à quelque chose de terrifiant, puissant, chaotique et malfaisant. Son seul rayon d'espoir était que, malgré les ténèbres qui émanaient du mazoku, il pouvait sentir en cette créature un peu de bon qui teintait son essence d'une sombre nuance de gris.
Le mazoku jubilait devant la peur de Tom, comme s'il s'agissait de celle d'un dragon. La terreur d'une créature de la lumière était toujours exquise comme toutes leurs autres émotions négatives. C'était l'une des raisons pour laquelle il taquinait Filia.
Xellos remit son masque sympathique et bannit une fois de plus de son visage sa nature démoniaque.
" Alors Tom-san, sommes-nous parvenu à un accord ? "
Bombadil sembla envisager ces options ; on pouvait voir des gouttes de sueur sur son front.
" La destiné de la Terre du Milieu repose sur les épaules de Frodon Sacquet. Le maître-anneau doit être détruit comme il aurait dû l'être il y a trois mille ans. Quels sont vos intentions à leurs encontre ?
- N'insultez pas mon intelligence Tom-san, vous pouvez sentir l'étendue de mes pouvoirs. Si je l'avais réellement souhaité, le hobbit serait en train de se vider de son sang et l'anneau serait en ma possession. Mais je n'ai nullement besoin de ce colifichet pour pouvoir réaliser mes ambitions.
- Puis-je savoir en quoi consistent ces fameuses ambitions ?
- Et bien Tom-san, ce n'est un secret pour personne. Que veulent les démons en général ? Le chaos, la destruction et infliger le plus de souffrance possible au monde. Tout cela me procure un grand plaisir. Pourtant, je n'aspire pas à ce que Sauron répande les ténèbres pour l'éternité. Certes, tous les peuples de la Terre du Milieu connaîtraient les tourments de l'enfer mais cet enfer serait d'un ennui. J'aime la nouveauté, l'imprévu et le chaos. Les ténèbres que vous craignez tant ne seraient rien d'autre qu'une forme d'ordre. Sombre, malfaisant et terrible mais un ordre, ce qui est la chose que j'exècre le plus.
- Vous dites la vérité, je le sais. C'est pour cela que j'accepte de me taire. Mais laissez-moi vous donner un conseil avant de retourner au près Frodon et de ses amis. Vous me semblez, malgré une force phénoménale, plutôt le genre de personne qui aime comploter dans l'ombre et manipuler les gens pour qu'ils exécutent votre besogne. Sachez que les plans les mieux établis ne sont jamais à l'abri du hasard car les mortels sont imprévisibles.
- Je sais cela Tom-san. Je le sais que trop bien. J'ai vu l'être le plus puissant de ma race anéantie par sa propre arrogance. Il voulait disparaître et amener le monde avec lui mais il a péri pathétiquement comme la flamme d'une chandelle éteinte d'un simple souffle.
- Je n'ai pas souvenance d'un tel événement. Quand est-ce arrivé ?
- Ce n'est pas une question de quand mais plutôt d'où.
- Voilà qui pique ma curiosité ! Dites-m'en plus !
- Et bien Tom-san, c'est un secret. "
L'aura de sérieux et de puissance disparut de Tom Bombadil qui recouvrit en un instant sa bonne humeur et sa joie radiante.
" Xellos vous êtes un sacré luron ! Dit-il en riant. Tom tiendra sa langue, cela il vous le promet. C'est dommage que vous soyez un démon, nous aurions presque pu être amis. "
Le retour se fit sans heurts apparents. Bombadil marchait, sautait, chantait, sifflait et riait alors que le mazoku grinçait des dents derrière sa façade souriante avec ce qui lui tenait d'estomac retourné par autant de bonté. Le prêtre soupçonnait que le vieillard faisait cela à dessein pour lui causer le plus de déconfort possible.
Lorsqu'ils arrivèrent, Tom fit mettre en rang les poneys et s'inclina devant les hobbits qui avaient repris du poil de la bête.
" Voici vos poneys, donc ! Dit le vieillard. Ils ont plus de sens ( de certaines façons) que vous autres Hobbits vagabonds - dangers dans lequel vous vous jetez tout droit ; et s'ils s'enfuient, ils courent du bon côté. Il faut leur pardonner à tous ; car, s'ils ont le cœur fidèle, ils ne sont pas faits pour affronter la peur des êtres des Galgals. Voyez, les voici qui reviennent, rapportant tout leur chargement ! "
Frodon qui somnolait, fut réveillé par leur arrivé et se frotta les yeux, hagards. Les autres Hobbits prirent leur vêtement de rechange et s'habillèrent. Mais le soleil les fit vite transpirer car ces habits, emportés en prévision des conditions plus rude de l'hiver, étaient bien plus épais et chaux que ceux qu'ils avaient perdus.
- D'où vient cette autre bête, demanda Frodon, ce gros balourd ?
- Il est à moi, dit tom. C'est mon ami à quatre pattes ; encore que je le monte rarement, et il vagabonde librement au loin, dans les collines. Quand vos poneys étaient chez moi, ils avaient fait la connaissance de mon Balourd ; ils l'ont senti dans la nuit, et ils sont accourus à sa rencontre. Je pensais qu'il les chercherait et qu'avec ses paroles de sagesse il leur ôterait toute peur.
- Une bien brave bête, fit Xellos laconiquement en tentant de caresser Balourd.
Le poney, à la différence de son maître, attaqua le mazoku, tentant de lui mordre la main.
- Il est peu hostile vis à vis des étrangers d'habitude. Et son jugement est dans la plus part des cas digne de confiance.
- Cette brave bête doit sentir à quel point Xellos est désagréable.
- Vous me faite de la peine Frodon-san, geint le prêtre.
- Mon bon Balourd, soit gentils. Le vieux Tom va te monter maintenant. Hé ! Il va vous accompagner, juste pour vous mettre sur la route, alors il a besoin d'un poney. Car on ne peut parler facilement à des hobbit à cheval quand on est soi-même sur ses propres jambes à essayer de trotter à côté d'eux.
Les trois Hobbits étaient ravis d'apprendre qu'il allait les accompagner et le remercièrent avec enthousiasme. Xellos ne voulant pas éveiller les soupçons de ses compagnons, félicita Tom pour sa générosité et le remercia de le sauver de l'humeur bougonne de Frodon. Les hobbits s'enquirent alors des intentions du prêtre. Le mazoku répondit qu'il avait affaire à Bree et qu'il comptait les accompagner jusque là. Après tout, il ne connaissait pas bien non plus les environs et voulait profiter de leur guide. L'avis de la compagnie était des plus partagé entre le doute et l'irritation.
- Vous ne pouvez pas venir, répliqua Frodon, nous sommes pressé et comme vous n'avez pas de monture, vous nous retarderez.
- Ne me dite pas que vous voulez déjà vous débarrasser de moi ? Dit Xellos d'un ton badin. Nous nous sommes pourtant bien amusés sur la lande la nuit dernière.
- Certainement pas, c'est l'un des moments le plus désagréable de ma vie. De toutes façons, nous sommes attendus à Bree. Nous ne pouvons donc pas perdre de temps avec vos plaisanteries.
- L'ingratitude des gens ! On se fatigue à venir en aide à autrui et on se fait insulter. Quelle époque vivons-nous ? N'est-ce pas Tom-san ?
Le vieillard éclata d'un rire tonitruant.
- Ne leur en voulez pas Xellos ! Après tout ils viennent d'échapper à une triste fin. Comprenez leur méfiance.
- Nous sommes d'autant plus méfiant, intervint Sam, que ce monsieur en sait beaucoup sur nous. Il connaît nos noms alors que nous ne lui avons rien dit.
- Sam a raison, dit Merry. Comment connaissez-vous nos noms ? Etes-vous un ami de Gandalf ?
- Et bien pour tout vous dire, répondit Xellos en amenant son index au niveau de sa bouche, c'est un secret.
- On s'en serait douté, fit Frodon d'un ton irrité. Tout est un secret avec vous, même les détails les plus insignifiants.
Le mazoku rit de bon cœur devant l'emportement du hobbit, ravi de la situation qui se présentait sous d'excellents auspices.
- Et bien mes amis, dit-il en étouffant un bâillement, je serais enchanté de poursuivre cette conversation avec vous, mais ayant couru la lande toute la nuit, il faut que je fasse un somme.
Le démon tourna les talons et, en se dirigeant vers le tertre, il leur demanda de venir le réveiller quand ils allaient partir. Les hobbits furent choqués un instant par les intentions du prêtre errant et Pippin exprima leur stupeur vis à vis de sa décision de dormir dans l'antre du Galgal. Xellos se contenta de répondre que le Galgal était passé dans le royaume des morts et ne risquait pas revenir pour lui tirer les pieds dans son sommeil.
Une fois dans le tombeau, le mazoku s'allongea sur une des tables de pierre qu'avaient occupés les hobbits captifs et se donna l'apparence d'un homme profondément endormi. Une idée lui traversa l'esprit, une blague qu'il jouerait au pauvre idiot qui viendrait le réveiller. Il ralentit encore plus sa respiration jusqu'à ce qu'elle paraisse interrompue et donna à sa peau une inquiétante pâleur quasi cadavérique.
Ces quelques instants de tranquillité, gardant toujours son œil astral sur Frodon et sa bande, dans l'éventualité qu'ils lui faussent compagnie, notre mazoku, ou plutôt l'humain Xavier transformé en mazoku, fit ce qu'il faisait de mieux, quelle que soit son incarnation : Il manigançait un plan machiavélique. Il se rappelait exactement la formulation du vœu de Céline avant que le gâteau horoscope ne le réalise :
" Je souhaiterai vraiment montrer au magicien de la Terre du Milieu de quoi sont capables Lina Inverse et sa bande. "
Et d'après sa situation actuelle, le vœu avait été interprété de la manière suivante :
" Transporter les personnes présente sur la Terre du Milieu et les incarner dans les personnages principaux de Slayers "
Il n'était certainement pas le seul de leur petit groupe à se trouver dans cet invraisemblable état, et qu'il retrouverait bientôt Céline, Michel, Gabriel, Emilie, Pierre et Sylvie ; changés mais quand même reconnaissables.
Après avoir pesé le pour et le contre et considéré la formulation du vœu, Xellos se rendit à l'évidence et prit une décision. Il savait maintenant ce qu'il voulait et il considéra comment y parvenir tout en s'amusant le plus possible. Le prêtre-général passa en revu les différents protagonistes de cette intrigue aussi bien originaux que ceux inclus grâce au vœu. Il connaissait les Slayers et savait sur quels boutons appuyer pour les faire danser à sa guise. Mais il se garda de leur donner des rôles primordiaux dans son plan, ils étaient ses amis et il faisait cela aussi bien pour lui-même que pour eux. Il comptait se servir des personnages de Tolkien pour parvenir à ses fins tout en tenant à l'écart ses compatriotes. Les grandes lignes étaient établies et les détails suivirent après quelques instant.
" Ce sera hilarant, se dit-il, les acteurs sont en scène et le rideau va s'ouvrir sur le premier acte. Sauf que je suis le metteur en scène. "
Le mazoku se tira de ses cogitations et se mit à l'affût. Les hobbits et Tom étaient prêt à partir. Frodon encore une fois, plaida pour qu'ils laissent en arrière le prêtre farceur mais Tom, conscient que cela ne servirait à rien si ce n'est d'attiser la colère de Xellos, convainquit les semi-hommes de ne pas perpétrer un tel acte prétextant qu'un sens de l'humour, aussi mal tourné qu'il fut, ne méritait pas que l'on trompe la confiance de quelqu'un vous ayant sauvé la vie. Le démon, se félicita d'avoir convaincu Bombadil de collaborer avec lui. Le vieux Tom avait des talents d'acteur tout bonnement époustouflants. Mais malheureusement, la farce qu'il avait voulu jouer à celui qui serait venu le réveiller, tourna cours. Ce ne fut pas l'un des hobbits qui franchît le seuil de la tombe mais Tom Bombadil en personne.
" Vous perdez votre temps mon ami Xellos. Votre petit tour ne marchera pas. "
Le démon renonça à son apparence d'outre-tombe et se releva.
" Ce n'est pas gentil d'avoir gâcher ma plaisanterie comme çà, fit le mazoku d'un ton réprobateur. "
Le vieillard sourit et rit doucement.
" Vous auriez dû savoir qu'ils n'y auraient jamais remis les pieds. Que voilà une erreur indigne d'un maître manipulateur tel que vous. "
Le mazoku se contenta de lui donner un sourire sinistre.
" Et bien, vous êtes aussi doué pour le sarcasme que pour la chansonnette Tom-san. Je n'aurais jamais crû çà de vous. Cela ne fait pas parti du personnage du bon vieillard débonnaire dans lequel vous vous complaisez depuis des lustres. "
" Un petit talent dont je ne me sers guère souvent. Allons ! Venez ! Il est temps de prendre la route. Mais je ne vous cache pas que je serai heureux de vous voir quitter mon domaine. "
" Vous êtes vraiment méchant Tom-san, geint le démon. "
" Non, fit Bombadil en riant, seulement réaliste. "
Ils quittèrent le tertre et rejoignirent les Hobbits qui les attendaient. Frodon était visiblement réticent sur la présence du prêtre farceur et aurait visiblement préféré le voir loin. Qui aurait pu dire que le jeune monsieur Sacquet était aussi bougon quand on égratignait sa fierté ?
Leur voyage se déroula sans heurt avec Tom Bombadil qui chevauchait tant tôt à leur côté, tant tôt en avant mais tout le temps chantant une complainte en une langue inintelligible pour la plus part d'entre eux. Xellos, quant à lui, malgré le fait qu'il soit à pied, les suivait sans grandes difficultés ; les foulés de ses grandes jambes le propulsant au même rythme que celui des poneys. L'effort qu'il devait fournir pour rester à leur hauteur ne semblait pas l'essouffler. Au contraire, le mazoku égayait le voyage de contes et de légendes diverses et variées piochées dans le répertoire quasi-encyclopédique de Xavier pour le plus grand plaisir de Pippin et de Merry. Même Frodon qui n'aimait pas beaucoup le Mazoku et Sam tout aussi réticent que son maître, écoutèrent les histoires racontées par le prêtre avec intérêt. Le jeune porteur de l'anneau oublia un peu sa rancœur envers monsieur Métallium et ses plaisanteries de mauvais goût. Après tout, si Tom Bombadil le laissait les accompagner, ce qu'il n'était pas aussi dangereux que çà. Il se promit tout de même lorsqu'ils arriveraient à Bree de parler avec Gandalf et de tirer les choses au clair.
Finalement, ils atteignirent la route qui reliait la Comté et Bree après une cavalcade brusque. Le prêtre à pied les rejoignit quelques instant après une course folle. Les hobbits s'étonnèrent de ses prouesses physiques et lui demandèrent comment pouvait-il tenir une telle cadence. Le mazoku souriant rétorqua simplement que son ordre enseignait aussi bien les discipline mentales que les discipline physique. Pippin demanda quelques précision sur ce fameux ordre mais n'obtint pour réponse que l'éternel " c'est un secret ".
- Et bien, nous y voici enfin revenus ! Dit Frodon. Je pense que mon raccourci ne nous aura pas fait perdre plus de deux jours !
- Vous avez un drôle de concept du raccourci Frodon-san, fit Xellos, Ne sont-ils pas sensés faire gagner du temps et non en perdre ?
- En tout cas çà leur a fait peut-être perdre notre trace, répliqua le porteur de l'anneau d'un ton irrité.
- Vous êtes poursuivi ? Demanda Xellos d'un air innocent. Mais qui en a après vous ?
Frodon pâlit ; sa colère vis à vis du prêtre-vagabond lui avait fait commettre une grave bévue. Il avait déjà de sérieux soupçons sur M. Métallium et ses intentions. Le mazoku semblait en savoir bien long sur eux.
- Oui des bandits, ajouta brusquement Merry pour rattraper l'erreur de ses compagnons. Ils nous poursuivaient depuis un certain temps, mais nous avons coupé par la forêt de M. Bombadil.
" Joli reprise ! Nota le mazoku "
- Des voleurs très effrayants, ajouta Pippin paniqué, Tout de noir vêtu sur des chevaux noirs. On aurait dit des démons échappés du Mord...
- Je crois que Xellos a compris, le coupa sèchement Frodon qui le foudroya du regard.
- Merci pour ces éclaircissements mes amis, répondit le prêtre amusé par la tentative lamentable des Hobbits pour garder le secret autour de leur mission.
- Croyez-vous, demanda Pippin à Tom d'une voix hésitante, si nous serons poursuivis ce soir par ces euh...bandits?
- Ce soir ? Non, je ne crois pas, répondit Tom Bombadil ; ni peut-être demain. Mais ce ne sont que des conjectures ; je ne saurais affirmer avec certitude si vous serez en sécurité au-delà de mon territoire car la connaissance précise de ce qui se passe à l'Est me manque.
- Vous vous faites bien du souci pour rien, fit le mazoku souriant. De simples bandits ne perdraient pas leur temps à courir après quatre Hobbits voyageurs. Bien sûr, si vous avez en votre possession quelques objets d'une valeur inestimable, il est possible qu'ils s'entêtent. Vous n'avez rien qui puissent les intéresser, n'est-ce pas Frodon-san ?
- Non absolument rien, répondit sèchement le jeune Hobbit.
- Il se peut également qu'ils aient été engagés par un indélicat cousin pour vous faire disparaître afin d'empocher un vaste héritage ; ou bien ils se pourraient aussi que vous les ayez offensés d'une manière ou d'une autre et qu'ils cherchent à se venger. Ce genre de chose est arrivé à une de mes connaissances.
- Non, non ! S'exclama Merry. Ce n'est pas notre cas. Ce ne sont que de simple coupe-jarret qui n'en ont qu'après nos bourses.
- Alors tout va bien, dit Xellos, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
- Oui, acquiesça Frodon doucement, tout va bien.
Mais les hobbits ne partageait pas l'enthousiasme du prêtre errant et ils auraient préféré que Tom vint avec eux. Ils avaient l'impression que le bon vieillard ne se laisserait jamais faire par ces sinistres créatures et qu'il pourrait les protéger. Nos quatre voyageurs allaient bientôt quitter leur univers familier et s'aventurer dans des contrés étranges et lointaines dont les habitants de la Comté n'avaient entendu parlé que par des contes et des légendes anciennes ; et dans le crépuscule qui tombait, ils eurent la nostalgie foyer. Le mazoku faisait ripaille de la détresse et de l'abandon qui émanaient des quatre Hobbit, se demandant comment une race aussi peu aventureuse et entreprenante ne s'était pas éteinte pour laisser la place aux peuples plus audacieux. Xellos remercia Tom pour son assistance et lui fit ses adieux poliment, pas fâché de quitter ce suppôt de la lumière et de la bonne humeur. Les hobbits, anesthésiés par la perspective de ce grand plongeon dans l'inconnu, prirent conscience lentement que Tom leur tirer sa révérence pour rentrer chez lui et s'occuper de ses affaires. Le bon vieillard leur recommanda d'être courageux et de poursuivre leur chemin sans faire halte jusqu'à la tombée de la nuit.
- Avant de nous quitter, Tom va vous donner un dernier conseil qui est aussi valable pour vous Xellos. Comme vous voulez vous rendre à Bree, il serait sage que vous fassiez la route ensemble. A quatre miles de la route, vous trouverez un village, Bree, sous la colline de Bree, dont les portes sont orientées vers l'ouest. Vous pourrez vous loger dans une vieille auberge, appelée Le poney fringant. Son propriétaire se nomme Prosper Poiredebeurré. Vous pourrez y passer la nuit, et le lendemain, vous reprendrez la route. Soyez hardis, mais faites tout de même attention ! Gardez le cœur joyeux et allez à la recherche de votre chance !
Les hobbits le supplièrent de l'accompagner au moins jusqu'à l'auberge pour boire encore une fois avec eux ; mais, au grand soulagement du mazoku, il rit et refusa, disant :
- Le pays de Tom se termine ici ; il n'en dépassera pas les frontières. Tom a à s'occuper de sa maison et Baie d'Or attend !
Puis il se retourna, jeta son chapeau en l'air, sauta sur le dos de Balourd, remonta la pente et s'en fut en chantant dans le crépuscule.
- Je regrette de prendre congé de Maître Bombadil, dit Sam. C'est un drôle de bonhomme, çà c'est sûr mais on ne trouvera personne de mieux à des lieux à la ronde. Mais je ne nierais pas que je serais bien aise de voir ce Poney Fringant, dont il a parlé. J'espère qu'il ressemblera à notre Dragon Vert ! Comment sont les gens à Bree ?
Le mazoku fouilla dans sa sacoche et en sortit un livre relié de cuire marron-clair illustré par la gravure d'un voyageur avec un drôle de sac sur le dos. On pouvait lire sur la couverture, écrit en rune commune, " Le guide du routard de la Terre du Milieu. "
- Laissez-moi un instant, fit le prêtre en feuilletant son livre ; voilà ! Bree : Petite bourgade sur l'ancienne route commerciale du nord. La ville a connu son apogée à l'époque du grand royaume des Hommes de l'Ouistreness et de Caer Dùn, mais de nos jours ce n'est guère plus qu'une halte pour les voyageurs se rendant dans la Comté ou dans les régions du nord. Elle est habitée aussi bien par des hobbits descendants de ceux qui décidèrent de s'installer dans cette région au cours du grand exode de leur peuple, il y a deux mille ans, ainsi que par des hommes. D'après les hommes qui y habitent, l'histoire de la ville remonte bien avant que les Hommes de l'occident viennent s'installer en terre du milieu ; certains affirment même qu'elle existait déjà lors de la grande migration humaine vers l'ouest. Les habitants sont aimables, accueillant envers les voyageurs, quelles que soient leurs origines et leurs races. Il faut tout de même noté que ces gens aiment leur tranquillité et sont prompts à se méfier des personnes louches. L'auberge du Poney Fringant est un établissement hospitalier, tenu par Monsieur Prospère Poiredebeurré, pouvant accueillir aussi bien les Hobbits que les grandes gens. L'accueil y est cordial, la nourriture tout à fait satisfaisante et le propriétaire met un point d'honneur à assurer à sa clientèle un séjour agréable et tranquille.
- Cà m'a l'air bien, dit Sam, mais ce sont tout de même des étrangers. Et qui sait sur quel genre d'individu louche et peu recommandable, on risque de tombé.
- Vous savez, répondit Xellos en rangeant sont livre, comme l'a si bien remarqué un de mes amis, Rincevent le maje avec un " j " : " Aussi loin que vous alliez, vous finirez toujours par rencontrer le même genre de crétin, d'abruti ou de parasite que vous avez laissé derrière vous. "
- Vous avez de drôle d'amis, remarqua Merry. Comment l'avez vous rencontré ?
- Et bien, c'est un secret.
- On s'en serait douté, fit aigrement Frodon.
- Dépêchons-nous, reprit Merry tentant d'apaisé la situation, je ne tiens pas à passer la nuit à la belle étoile alors qu'un repas chaux et un lit douillé nous attendent à Bree. Et pour ce qui est de l'auberge, votre livre dit vrai Xellos. Certain de mes parents s'y rendent parfois et ils n'ont jamais eu à se plaindre.
- C'est peut-être un endroit parfait pour passer la nuit ; mais ce n'est quand même pas la Comté. Ne relâchez pas trop votre vigilance. Tachez, je vous en prie, de tenir vos langues.
- Pourquoi tant de mystère ? Frodon Soucolline-san. Avez-vous quelque chose à cacher ?
Le jeune porteur de l'anneau regarda durement le prêtre pendant un instant. L'expression de suspicion quitta alors son visage et un sourire narquois apparu. Il ramena son indexe devant sa bouche et fit un clin d'œil.
" C'est un secret, répondit-il d'un ton espiègle. "
Les Hobbits éclatèrent de rire devant la face abasourdie du prêtre qui ne s'attendait pas que l'on lui resserve sa réplique favorite. Un bref accès de colère se lut sur son visage, mais fut rapidement dissipé et remplacé par un sourire non pas moqueur mais glacial et intimidant.
- Mon cher monsieur Soucolline, dit-il avec une amabilité hostile, je dois reconnaître que c'est bien joué de votre part. Mais à l'avenir, gardez-vous d'emprunter ma réplique favorite. J'y tiens beaucoup et ne souffre aucun imitateur de troisième zone. J'espère que nous nous comprenons Frodon-san.
Le porteur de l'anneau recula d'un pas et fixa son regard sur le prêtre. Il décida qu'un Xellos sérieux était bien plus impressionnant qu'un Xellos espiègle même s'il s'amusait à ses dépends.
- Eh, Oh ! Fit Sam en s'interposant entre son maître et le prêtre. Pas de çà je vous prie. Laissez M. Frodon tranquille.
- Voyons ! Intervint Merry. On ne va pas se chamailler pour si peu. Ce n'est qu'une phrase après tout.
- C'est vrai, approuva Pippin, qu'est-ce que çà peu faire que quelqu'un d'autre dise çà ?
" Je suis entrain de les perdre. Maudite sensibilité Mazoku. Qui aurait cru que je sois si attaché à ma phrase ? "
- Mais Merry-san ! Geint Xellos; j'ai peaufiné ce petit numéro pendant très longtemps. Le ton, la synchronisation du mouvement de la main, le minutage. Frodon-san le fait très mal.
- Vous êtes vraiment ridicule Xellos, fit Frodon, vous le savez ?
- Vous êtes vraiment méchant. Et bien, reprit le prêtre en souriant machiavéliquement, si vous tenez tant que çà à m'imiter ; je vais devoir vous donner quelques leçons. Vous comprenez donc qu'il va falloir que je reste à vos côtés pour que vos assimilez toutes les subtilités de mon numéro.
Frodon laissa un soupire de résignation et espéra que Gandalf pourra le débarrasser de cet ennuyeux personnage qui semblait s'être fait pour mission de lui perdre patience et éventuellement la raison.
La compagnie reprit donc la route en suivant les indications de Tom Bombadil, montant et descendant les côtes tandis que la nuit tombée. Il faisait déjà sombre lorsque les nos voyageurs, éclairés par le bâton magique du mazoku, arrivèrent à la colline de Bree au pied de laquelle ils purent observer les lumières diffuse du village du même nom. Après leur voyage épuisant, ils ne voulaient qu'une seule chose : Un repas chaux et un lit douillé.
Le Prêtre-général sonda le plan astral environnant et confirma ce qu'il savait déjà. Les esprits servant de l'anneau étaient proches et allaient bientôt leur tomber dessus comme la misère sur le pauvre monde. Mais il sentit deux autres présences familières.
" Ils sont là ! Bien la situation va un peu s'épicer. Je me demande si la Terre du Milieu va se remettre de la présence Lina Inverse. "
