Les personnages de cette histoire appartiennent à leurs auteurs respectifs. Je ne prétends aucunement les exploiter dans un quelconque but lucratif.






Le seigneur des anneaux contre les Slayers



Chapitre 4: En route pour Fondcombe. Les ennuis ne font que commencer !


Lina Inverse courait comme si le diable était à ses trousses. Elle courait, suivant un chemin de lumière dans un labyrinthe obscure où l'ombre et la lumière s'alternaient à chacune de ses foulées. Au loin, grandissant petit à petit, se dessinait une porte en bois verte. Lorsque Lina arriva enfin au bout de la route, elle saisit la poignée de métal froid et ouvrit. La pièce qui se révéla à elle lui était très familière.

De grands cahiers cartonnés trônaient sur les étagères, cohabitant avec les livres d'astronomie, de magnéto-hydrodynamique, de mécanique quantique et de thermodynamique et les dossiers contenant ses notes. Deux piles de revues et de publications scientifiques s'élevaient à deux pieds du sol, appuyées contre le mur.

Le meuble le plus important de cette pièce était sans conteste, le bureau, en forme de L dont une section était exclusivement occupée par des fournitures de bureau : stylos, crayons, gomme, effaceurs, sous-mains, etc....

Quant à l'autre section, sa fonction était plus qu'évidente par la présence d'un ordinateur décemment récent, une imprimante, une boite à disquette et à CD, ainsi que par une personne qui pianotait sur le clavier avec la rapidité et la précision d'une virtuose.

Cette femme, dont les longs cheveux roux étaient coiffés en un chignon retenu par un crayon, se retourna brusquement et foudroya Lina Inverse au travers de ses lunettes retombées sur le bout de son nez.

" On frappe avant d'entrer, dit-elle d'un ton cassant sans même se donner la peine de se lever de son siège. "

Lina fendit la pièce avec la vélocité d'un alezan terrifié et alla à ce bureau, y plaquant ses paumes frénétiquement et fixa avec stupéfaction ce visage qu'elle connaissait si bien pour l'avoir tant de fois vu dans son miroir. Mais cette fois-ci, il ne s'agissait pas de ce miracle si coutumier de l'optique. Céline Velmaux, en chair et en os, lui retournait son regard.

" Tu es moi ! C'est quoi cette embrouille ! S'exclama la sorcière. "

" Certainement pas ! JE suis moi et tu n'es pas moi. Qui es-tu ? "

La sorcière regarda encore quelques instant son alter-ego avec des yeux ronds, puis baissa ses yeux sur ses mains gantés, reconnaissant les vêtements et les amulettes qu'elle portait.

" Je suis Lina Inverse, répondit-elle avec assurance. "

" Faux ! Rugit une voix derrière elle, une voix terriblement familière. "

La sorcière rousse se retourna et fit face à Lina Inverse dans toute sa splendeur écarlate et colérique. Petite-fille, petite poitrine, si terrifiante que les dragons s'enfuient et se terrent dans leurs tanières à la simple vue de son visage. C'était sans contexte Lina Inverse, la tueuse de bandit, la terreur des dragons, la sorcière suprême, l'enfant terrible du Chaos et de la destruction.

" JE suis Lina Inverse, tempêta cette Lina dont les yeux rouge rubis brûlait de rage et d'indignation. T'es rien d'autre qu'une copie bas de gamme, un sale doppleganger qui se croit malin en paradant devant tout le monde sous l'apparence d'une autre. "

" Alors qui suis-je ? "

" Rien à cirer ! Répondit l'autre Lina. Je sais pas pour Céline mais moi, je trouve que l'imitation n'est pas une forme de flatterie mais bel et bien une insulte. "

" Je suis tout à fait d'accord avec toi, Lina, acquiesça Céline. Elle débarque dans mon bureau, sans même avoir frappé, prétendant qu'elle est moi. Puis, comble du culot, elle veut se faire passer pour toi, croyant que je n'y verrai que du feu. "

" Attendez-vous deux ! Je ne suis pas un imposteur. Je suis Céline et je suis aussi Lina. "

" Alors là, c'est le pompon ! S'emporta Lina. Soit elle est complètement allumée, soit elle nous prend pour des idiotes ! "

La sorcière rousse grinça des dents et invoqua une boule de feu.

" Je vais résoudre cette crise d'identité à ma façon. "

" Rêve pas, planche à pain ! Rétorqua la seconde Lina qui avait renoncé à tout semblant de calme et de modération. On est deux à pouvoir jouer à çà ! "

Lina/Céline s'apprêta, elle aussi, à jeter un sort pour neutraliser cette boule de feu meurtrière, mais rien ne vint. Le torrent qui habituellement se déversait en elle chaque fois qu'elle avait recourt à son talent resta muet, totalement absent.

" JE suis la sorcière, fit l'autre Lina qui faisait crépiter sinistrement la boule de feu dans sa main. Tu n'as pas de pouvoir ! Tu es rien du tout ! Zéro ! Nada ! Zilch ! Tu ne vaux même pas l'air que tu respires. "

" Une situation tout à fait fascinante, commenta Céline qui assistait à ce petit spectacle, assise à son bureau avec un froid détachement scientifique. Dommage qu'il faille que je passe l'aspirateur après. "

La situation de Lina/Céline n'était pas au beau fixe. Elle faisait face à l'une des sorcières les plus puissantes et destructrices qui existe et son autre alter-ego n'était pas disposé à lui donner un coup de main. Et d'après sa réaction, elle serait plus disposée à lui enfoncer la tête dans le sable plus qu'autre chose.

Mais la sorcière privée de magie comptait bien ne pas se laisser massacrer sans se battre, son cerveau volcanique entra en activité frénétiquement et une éruption de géni, lui donna finalement l'idée pour se sortir de ce mauvais pas. Cette Lina Inverse hostile n'avait commis qu'une seule erreur qui allait s'avérer fatale.

La Lina sans magie, à la vitesse de l'éclaire, se jeta sur sa jumelle surprise par un tel acte quasi suicidaire. Mais cela ne fut ni vain ni désespéré, seulement risqué. Son adversaire plaquée au sol, perdit le contrôle de sa boule de feu qui se mit à fendre l'air de manière erratique et s'abattit finalement sur une Céline horrifiée qui fut réduite en cendre.

Tandis que le feu se répandit dans la pièce, brûlant les dossiers, les livres, les papiers et toutes les fournitures de bureau et le matériel informatique produisant une acre et nauséabonde fumée noire, les deux Lina continuaient à se battre comme des chiffonnières, toutes deux incapables de se servir de magie. Elles en étaient réduites aux manœuvres les plus violentes sauvages et primitives, chacune d'elle déterminée à terrasser l'autre et à être la seule et l'unique Lina Inverse.

Finalement, l'une des deux belligérantes parvint à prendre le dessus et referma ses mains sur la gorge de son ennemie et serra de toutes ses forces. Le moniteur de l'ordinateur finit par exploser et les flammes encerclèrent les deux combattantes. La sorcière étranglée, continua à se débattre frénétiquement tentant par des coups de pied et de poings de forcer son assaillante à lâcher prise, puis elle aussi se saisit de la gorge de son ennemi et serra.

Le temps sembla ralentir et s'étendre, faisant d'une seconde une éternité incertaine et meurtrière. Un craquement se fit entendre et résonna dans le bureau malgré le crépitement omniprésent des flammes. Une paire de yeux écarlates s'éteignit, l'éclat de la vie les quittant lentement. Une expression surprise et horrifiée passa sur le visage de la propriétaire de ce coup brisé et y resta figée, fixée par la mort définitivement.

Victorieusement, assise sur le corps sans vie de Lina Inverse, Lina/Céline regarda ses mains avec effrois alors que les flammes, tout autour d'elle, se rapprochaient inexorablement, l'encerclant pour se refermer sur elle et l'engloutire.



Lina Inverse, en age, fut tirée de ce cauchemar par un coq qui chantait à pleine gorge dans la cour de l'auberge. Elle se redressa brusquement, porta sa main à sa dague et jeta un regard circulaire à la chambre qui fut capté par les yeux pénétrant d'Aragorn. De toute évidence, le ranger était resté toute la nuit à faire le guet, malgré la requête de la sorcière.

" Je t'avais dit de me réveiller pour que je prenne la relève, fit-elle avec irritation. Me dit pas que tu n'as pas entendu. "

" J'ai préféré que vous vous reposiez, répondit-il en se levant de son fauteuil. Si vous comptez nous accompagner, vous aurez besoin de toutes vos forces. "

Grand-Pas alla tirer les rideaux et ouvrir les volets, laissant entrer l'air froid et la lumière blafarde de l'aube.

" En tout cas, ajouta-t-elle, si tu t'écroules sur le chemin, ne compte pas sur moi pour te traîner sur mon dos jusqu'à Fondcombe. "

" Loin de moi cette pensée, dit-il en souriant. "

Leurs colocataires, Sam et Frodon, l'un sur le sol, l'autre sur le divan, semblaient avoir dormi et dormaient toujours du sommeil du juste. L'expression de calme et de sérénité qu'arboraient leurs visages était garante qu'aucune terreur nocturne n'avait hanté leurs esprits.

Les réveiller et les ramener à la froide et brutale réalité arracha une once de regret au cœur du Ranger, mais il n'avait pas le choix. Le Mal n'épargnait personne, pas même ceux qui sommeillaient.

Dés que les deux hobbits furent réveillés, et après de courtes ablutions, Aragorn et Lina les emmenèrent rejoindre le reste de leur groupe dans la chambre de Milgazia. Ce fut Xellos, aussi frais qu'une rose, qui les accueillit et les introduisit, non sans leur avoir fait profité de son humour et taquiner le pauvre ranger en lui faisant des avances.

Frodon fut particulièrement soulagé de revoir ses cousins sains et saufs, même si messieurs Touque et Brandebouque, d'après les cernes autour de leurs yeux et l'expression groggy sur leur visage, n'avaient pas jouit d'un sommeil aussi calme et réparateur que leurs deux compatriotes. Apparemment, ni le dragon, ni le mazoku n'avait songé à se servir de leur pouvoir pour leur accorder un repos réparateur. Cela n'avait rien d'étonnant de la part de Xellos qui se nourrissait littéralement de la peur et de la souffrance des gens. Par contre, ce manque de sympathie de la part de Milgazia n'était pas habituel. Ils allèrent ensuite, sous la houlette de Grand-Pas, aux chambres que les hobbits auraient dû occuper et y trouvèrent un véritable chantier.

La fenêtre avait été forcée, les volets battaient et les rideaux flottaient au vent ; les lits avaient été défaits ; draps et couvertures déchirées en lambeaux ; oreiller et traversin écharpées et les carpettes marron tailladées en morceau.

" On dirait que quelqu'un n'a pas trouvé ce qu'il était venu chercher et qu'il en a conçu une certaine frustration, commenta Xellos avec son grand sourire coutumier. "

" Sans Blague ! Fit Lina sarcastiquement. Brillante déduction Sherlock ! "

Aragorn s'en fut quérir l'aubergiste ; Milgazia, curieux de savoir un peu plus sur le déroulement de cette opération, examina la porte et la fenêtre et les signes indiscutables d'infraction, tandis que les hobbits se félicitaient d'avoir accepter le conseil de Lina et d'avoir dormi dans d'autre chambre.

" Ils n'ont certainement pas fait dans la dentelle, commenta le dragon en indiquant les volets fracturés et la fenêtre forcée. "

" Vous savez, intervint Pippin, ces cavaliers noirs sont des rois transformés en spectres. Ils ne doivent pas tant que çà s'y connaître en cambriolage. "

" Du vrai travail d'amateur ! Fit Lina. Comme cambrioleur, j'ai vu mieux. C'est un véritable miracle que personne n'ait été réveillé par le raffut qu'ils ont dû faire. "

" Vous avez l'air de vous y connaître, nota Frodon avec une pointe de suspicion. "

" Je pourchasse et je tue les bandits, répondit-elle simplement. J'ai pu observer l'œuvre de pas mal de maître en la matière. Et il m'est arrivé de crocheter une ou deux serrures. "

" Une voleuse par-dessus le marché ! S'exclama Sam. "

Le jardinier n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit et se retrouva dans un " Head lock " fort coutumier, porté par la sorcière rousse.

" Répète un peu pour voir, bougre d'âne ! Cria rageusement Lina. "

Monsieur Gamgee garda globalement le silence, exception faite de quelques couinements de douleur. Etait-ce son bon sens qui commençait enfin à se manifester ou bien la pression exercée sur sa gorge qui l'empêcher de respirer, on encore le manque d'oxygène qui affectait son cerveau ? Nul ne saurait répondre à cette question, mais ce supplice s'interrompit lorsque Aragorn ramena un Prospère Poiredebeurré effaré par ce gâchis.

" Or çà ! S'exclama-t-il. Comment pareille chose a-t-elle pu se produire ! Je n'ai guère fermé l'œil la nuit dernière et je n'ai pourtant rien entendu. "

" Vous étiez peut-être occupé à autre chose ? Suggéra le démon d'un air complice. Une personne en manque de chaleur humaine à consoler ? La veuve Asphodèle, je crois ? "

Le gros aubergiste rubicond se figea d'embarras et sembla rétrécir à vue d'œil sous les regards pénétrant de chacun des membres de l'assemblée. Aragorn resta stoïque, peu surpris par cette déclaration car, de part sa qualité de Ranger, les gens ignoraient sa présence et laissaient échapper de leur bouche bon nombre de ragots et de rumeurs. Lina émit un soupire irrité et lança à Xellos, ce démon pousse-au-crime, un regard noir et effrayant mais ne reçut comme réponse qu'un large sourire. Quant aux hobbits, de Frodon à Pippin en passant par Sam et Merry, leur opinion était consensuel et se reflétait parfaitement sur l'expression de leur visage, se résumant à de la gêne avec une pointe de désapprobation. Milgazia, un de ses sourcils broussailleux arqué, se contenta d'arborer une expression flegmatique, quasi-britanniquee.

" Comment savez-vous cela ? S'exclama l'hôtelier gêné par la révélation de ses secrets d'alcôves. "

" Et bien, répondit le mazoku en secouant son indexe devant ses lèvres souriantes, c'est un secret ! "

" Trêve de plaisanteries, fit Aragorn ! Nous allons partir immédiatement. Peu importe le petit déjeuné ; il faudra se contenter d'une boisson et d'un casse-croûte. Nous serons prêts dans quelques minutes. "

Prospère, voyant là une occasion de se tirer d'embarras, s'en allant prestement quérir ce qui lui fut demandé.

" C'est quoi ce plan à deux balles ! Hurla Lina outragée par la perspective de manquer son petit déjeuné. "

" Les cavaliers sont déjà sur nos talons, nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps en futilité. "

" Futilité ! Rugit la sorcière. Tu traites mon estomac de futilité ! Ecoute-moi, gros-panard ! Ton deal, il craint en long, en large et en travers. Je vais pas faire régime parce qu'une bande d'épouvantails tout droit sorti d'un mauvais film d'épouvante a saccagé une chambre. "

" Très bien ! Répondit-il sèchement. Vous pouvez rester ici à vous remplir la panse si cela vous chante. Pour ma part, je vais m'acquitter de ma tâche en menant M.Sacquet et ses compagnons à Fondcombe. Votre présence, ni celle de vos amis, n'est requise pour cela. "

" Oh ! Quelle autorité ! Dit Xellos d'un ton charmeur. J'en suis tout émoustillé. "

Le ranger adressa un bref regard irrité au mazoku souriant.

" D'ailleurs, que vous restiez ici, serait même souhaité, ajouta-t-il durement. "

Cette discussion houleuse et agitée fut interrompue par l'arrivée d'un prospère Poiredebeurré atterré. Les poneys avaient disparu ! Toutes les portes des écuries avaient été ouvertes pendant la nuit, et les bêtes étaient parties : non seulement les poneys de Merry, mais aussi tous les chevaux et bêtes qui se trouvaient là.

La nouvelle écrasa Frodon comme une tonne de brique. Leurs chances d'atteindre Fondcombe à pied, poursuivis par des ennemis montés, se réduisaient comme une peau de chagrin. Ils auraient tout aussi bien pu se lancer à la conquête de la Lune.

Grand-Pas resta silencieux un moment, tentant de calmer la colère qu'il ressentait face à la mine triomphante de la sorcière rousse, ravie de voir son petit-déjeuné sauvé par ce concourt de circonstance. Son calme retrouvé, il posa sur les hobbits un regard pénétrant comme pour évaluer leur force et leur détermination. Comme il avait été sot ! L'attaque des Nazguls lui avait fait perdre son sang froid et son bon sens. Même doter de monture, en aucun cas ils n'auraient pu suivre son rythme.

" Des poneys ne nous auraient pas aidés à échapper à des cavaliers, dit-il finalement d'un ton pensif. Nous ne devrions pas aller plus lentement à pied, je veux dire par les chemins que j'entends prendre. J'avais l'intention de marcher de toute façon. Ce sont les provisions et l'équipement qui me préoccupent. Nous ne pouvons sur rien à manger entre ici et Fondcombe, hormis ce que nous emporterons avec nous ; et il faudra prendre pas mal de réserve, car nous pourrons être retardés ou forcés de faire des détoures, en nous écartant beaucoup du chemin direct. Combien êtes-vous disposés à porté à dos ? "

" Autant qu'il faudra, dit Pippin le cœur serré, mais s'efforçant de montrer qu'il était plus solide qu'il ne l'était ou qu'il ne se sentait. "

" Je peux emporter assez pour deux, dit Sam d'un air de défi. "

" Tu sais, Ari, intervint Lina d'un air agacé, tes talents d'organisateur ne valent même pas des clopinettes. Regarde-les ! A part Sam, aucun n'est assez solide pour entamer une marche forcée avec des paquetages de plusieurs kilos sur le dos. Combien de temps avant qu'ils ne s'écroulent ? "

" Si vous avez une suggestion, répondit Aragorn du tac au tac, je serais ravi de l'entendre. "

" N'y a-t-il rien à faire, monsieur Poiredebeurré, demanda Frodon et ainsi mit fin à la querelle entre le ranger et la sorcière. Ne peut-on obtenir deux ou trois montures dans le village ou même une seule pour les bagages ? Je ne pense pas qu'on puisse les louer, mais il serait peut-être possible de les acheter, ajouta-t-il d'un ton indécis, se demandant s'il pouvait se le permettre. "

" J'en doute, dit le propriétaire tristement. Les deux ou trois poneys de selle qui se trouvaient à Bree étaient justement logés dans ma cour, et ils ont pris la clef des champs. Quant aux autres animaux, chevaux, poneys de bât ou tout ce qu'on voudra, il y en très peu à Bree et personne ne sera disposer à les vendre. "

" Peut-être, intervint Milgazia aimablement, je puis vous être d'une quelconque utilité pour résoudre ce problème de transport. Je possède une poche enchantée qui me permet de transporter un nombre conséquent de marchandise. Si vous le souhaitez, je la mettrais à votre disposition. "

" Vous pouvez faire ce genre de miracle, s'exclama Merry. "

" Chez nous, répondit le dragon, ce charme est très couramment employé par les voyageurs. Un peu coûteux mais très utile. "

" Et voilà ! Fit Lina avec enthousiasme, ragaillardie par la perspective d'un bon repas. Un problème de réglé ! Alors effacez ces mines moroses et allons petit-déjeuner ! J'ai tellement faim que je mangerais bien un dragon en entier. "

Milgazia ne fit aucun commentaire, mais adressa à la sorcière rousse un regard intense ainsi qu'un haussement de sourcils réprobateur. Lina lui retourna un clin d'œil et un sourire malicieux aux lèvres.

" Bon ! On va pas y passer cent sept ans, reprit la sorcière. Patron ! Pour le petit-déjeuner, je veux un plat de saucisse avec du chou et des pommes de terre bouillis dans le lard, une omelette d'une demi-douzaine d'œuf, une jardinière de légume et un assortiment de fruit ; tout çà en triple portion. Ok ? "

" Mais...Mais, je voulais des œufs frits avec du bacon, dit Pippin timidement. "

" T'inquiète, p'tite tête ! Répondit Lina en souriant, c'était Ma commande. Toi et tes petits camarades, vous pouvez manger ce que vous voulez. "

" Nous n'avons pas de temps à perdre, objecta Aragorn avec sévérité. Nous devons partir dans les plus brefs délais. "

" Allez ! Allez ! Tous le monde à la salle à manger ! Lança la sorcière rousse avec entrain. Le dernier arrivé paye la note. "

Ces mots eurent un effet magique sur l'assemblée, leur donnant carrément des ailes. En un bref instant, tous le monde quitta la chambre avec précipitation, laissant seul Aragorn, fils d'Arathorn, complètement éberlué, les yeux aussi larges que des soucoupes, avec un Xellos Métalium amusé par cet événement et la déconfiture du ranger.

" Ont-ils perdu l'esprit ? S'exclama Grand-Pas encore sous le choc d'être ainsi laissé sur le carreau. Ne se rendent-ils pas compte de la gravité du danger qui les guette. "

" Mon pauvre Estel-chan ! Dit le mazoku, un œil coquin ouvert. Vous êtes tellement mignon quand vous faites la moue comme çà. Venez dans mes bras que je vous réconforte ! "

" Je vous l'ai déjà dit, répondit Aragorn sèchement ! Je vous interdis d'utiliser ce nom et de continuer dans cette voie ! Insistez et vous vous en repentirez. "

" Si vous le dites, mon Estel-chan. "

Le ranger gronda doucement, irrité par les taquineries du démon et agrippa le pommeau de son épée, faisant de son mieux pour ne pas tailler en rondel cet ennuyeux provocateur. Il ferma les yeux, poussa un soupire et alla rejoindre ses compagnons, en faisant de son mieux pour ignorer Xellos qui le suivait de près, savourant l'irritation du ranger. Tout cela n'augurait rien de bon ; absolument rien de bon !


Le petit-déjeuné était le repas le plus important de la journée pour beaucoup de gens, ainsi que pour Lina Inverse, la tueuse de bandit, la Dramata, l'enfant terrible du Chaos et de la Destruction. Ce fut encore une fois l'occasion pour la sorcière rousse de faire une démonstration de sa capacité à dévorer en un temps record, des quantités tout aussi record de nourriture. L'omelette fut engloutie en trois coups de mandibule ; les saucisses ainsi que le chou et les pommes de terre furent mastiquées, mâchées et avalées impitoyablement ; la jardinière de légume connut le même sort ; et les fruits allèrent rejoindre leurs collègues dans le ventre de cette toute petite et adorable ogresse. Pendant le repas, ses compagnons de table la regardèrent avec incrédulité enfourner assez de nourriture pour rassasier un régiment et prirent garde de ne pas laisser traîner leurs doigts trop près de son assiette. Après tout, un accident était si vite arrivé et il était possible de perdre une ou deux phalanges tout autant rapidement.

Ce bon repas, sauvé la nuit dernière de la nécessité des événements par l'action involontairement altruiste des Nazguls, n'était pas partagé avec le même degré d'appétit et d'enthousiasme par les autres membres de l'attablé. Frodon Sacquet, le jeune porteur de l'Anneau de Puissance, sans grande faim, se forçait à manger pour se donner les forces qu'il savait avoir besoin dans un avenir proche. Sam Gamgee, le fidèle jardinier du jeune M.Sacquet, faisaient de même et partageait avec son maître une mine morose et peu encline à la conversation. Merry et Pippin, s'étaient remis de leur nuit agitée et mangeaient de bon cœur ; les hobbits étaient après tout une race connue pour son amour de la bonne chaire. Milgazia, le seigneur dragon des Montagnes de Katart, ainsi que Xellos, le Prêtre-générale de Zellas Métalium se contentèrent d'un repas frugal fait de quelques tartines beurrées, arrosées d'un thé brûlant. Aragorn, quant à lui, avait fait de mauvaise fortune bon cœur et faisait un sort à un bol de gruau, des œufs brouillés et un plat de saucisse.

Prospère Poiredebeurré, son honneur ainsi que la réputation de son établissement étant en jeu, se montra d'une diligence et d'une efficacité remarquable. L'hôtelier insista pour rembourser les poneys disparus. Le seigneur dragon prit en pitié ce pauvre Prospère qui n'avait depuis hier qu'essuyait ennuis après ennuis : d'abord sa salle commune complètement saccagée, puis une chambre mise à sac et pour finir son écurie vidée. M.Poiredebeurré n'était peut-être pas un prix Nobel de Physique, mais il avait sa fierté professionnelle ; et ne pas accepter serait une grave insulte portée à son encontre. Milgazia suggéra donc que le propriétaire se chargeât de rassembler provisions et matériels nécessaires à leur périple.

L'hôtelier, en repentance pour les évènements de la nuit dernière et pour son incapacité à remplire la mission que Gandalf lui avait confiée, accepta avec enthousiasme cette proposition et chargea Bob et Nob de cette mission, leur recommandant d'être preste et diligent dans leur tâche et de ne pas hésiter à piocher dans son propre garde-mangé si la situation l'exigeait.

Trois heures plus tard, les provisions furent rassemblées dans la cour sous le regard satisfait et appréciateur des Slayers, des Hobbits et du Ranger qui le félicitèrent pour ce petit miracle. Le seigneur Dragon retira alors sa longue cape blanche et, la plaça sur les paquets qui se volatilisèrent, avalés par ce merveilleux vêtement.

Ce prodige, un fois réalisé, ajouta encore à l'excitation qui régnait à Bree depuis le début de la matinée. En effet, les fesses roussis de Pippin, la grande bagarre qui avait sévèrement amoché bon nombre de client la soirée dernière, la venue des cavaliers noirs et le vol dans les écuries, offraient déjà de quoi alimenter les conversations à Bree pendant une bonne dizaine d'année ; que Grand-Pas, l'énigmatique Rôdeur ainsi que Lina Inverse et Milgazia Lawrazia qui s'étaient déjà taillés une réputation de redoutables chasseurs de bandit et de puissants magiciens, se joignent à ces mystérieux hobbits, déclenchèrent une tempête de questions, de supputations et de conjectures qui enflammèrent même l'intérêt des esprits les plus terre à terre et obtus des environs.

Au vu de cette situation, il fut décidé qu'essayer de s'esquiver n'apporterait rien de bon et, au contraire, ne ferait qu'empirer la situation, car déjà la plus part des habitants de Bree ainsi qu'un bon nombre des localités environnantes s'étaient massés le long de la route pour assister à leur départ. Ils quitteraient donc Bree par la grand-route sans couper à travers champs pour ne pas attirer plus encore l'attention des autochtones.

Ils firent leurs adieux à Nob et Bob et prirent congé de M.Poiredebeurré :

" J'espère que nous nous rencontrerons de nouveau un jour, quand les choses seront redevenues joyeuses, dit Frodon. Rien ne me ferait plus plaisir que de séjourner un moment chez vous en paix. "

" Adieu, mon vieux ! Fit Lina en souriant à l'aubergiste. Désolé pour hier soir. Félicite ton cuistot pour moi ! Rien que ta table mérite qu'on y revienne. "

La troupe partit à pied, avec un degré d'enthousiasme varié, sous les yeux curieux de la foule. Cela aurait pu être une parade ou un défilé du quatorze juillet, tout ce qui manquait, était les confettis et les serpentins ; sauf que tous les visages et les paroles lancées étaient loin d'être amicales et, dans certain cas, carrément hostiles. Fort heureusement, la majorité des habitants de Bree craignaient Grand-Pas pour quelques raisons que ce fût et il suffit au ranger de lancer un regard noir aux mauvaises langues pour qu'elles se taisent et s'en aillent sur l'instant. Bien entendu, il y avait encore quelque petits malins qui osaient braver le regard d'Aragorn, mais ils finissaient, eux aussi, par ce taire, glacés de terreur par les terrifiant yeux rubis-écarlates de Lina Inverse. L'histoire de la terrifiante tornade rousse qui cassa la figure de bon nombre de gros durs et de bagarreurs reconnus dans la région, avait fait le tour de tout le village et instillé dans les villageois une saine crainte.

Aragorn ouvrait la marche avec Frodon à ses côtés, donnant le pas au reste de leur groupe ; suivaient ensuite Lina et Milgazia qui tout en gardant un œil sur l'avant garde, s'assuraient qu'aucune menace véritable ne viendrait de cet attroupement, ayant lu le livre dans leurs existences antérieures, ils savaient que cela était fort peu probable mais leur présence même pouvaient altérer le déroulement des évènements ; venaient ensuite Merry, Pippin et Sam, soulagés de ne pas avoir à transporter plus qu'ils ne le devaient ; Enfin, Xellos fermaient la marche, son sourire toujours plaqué aux lèvres, savourant la bassesse et la mesquinerie humaine ou semi-humaine (dans le cas des hobbits de Bree.) comme le parfait petit mazoku qu'il était.

Lorsqu'ils approchèrent de la porte la plus éloignées de la ville, Frodon vie une maison noires et mal tenue derrière une haie haute. Merry prit tout de suite ses compagnons en aparté et leur fit part des informations qu'il avait réussies à soutirer à Nob ce matin.

" Vous voyez cette verrue avant la sortie du village, leur dit-il, elle appartient à Bill Forgeron, un type avec une mauvaise réputation. Si on en croit Nob, c'était en face de chez lui qu'il avait vu les cavaliers. Je ne serais pas étonné qu'il soit de mèche avec eux. "

Par-dessus la haie, un homme les observait hardiment, ne faisant pas le moindre effort pour dissimuler sa malveillance. Il avait d'épais sourcils noirs et des yeux sombres et méprisant ; sa grande bouche se crispait avec dédain, fumant une courte pipe noire. A leur approche, il la retira et cracha fort peu élégamment.

" Salut, Longue-quilles ! Dit-il. Un départ matinal ? Trouvé des amis enfin ? "

Aragorn fit un signe de tête mais ne répondit pas, ne faisant pas l'aumône d'une parole à ce méprisable personnage.

" Je suppose que vous savez avec qui vous vous êtes liés ? Dit Bill aux autres. C'est Grand-Pas sans scrupules, çà ! Encore que j'ai entendu d'autres noms moins flatteurs. Faites attentions cette nuit ! "

Mais personne ne lui répondit rejoignant le ranger dans son mutisme hautain et méprisant. M.Forgeron nota la présence de Lina et arbora un sourire salace.

" Holà Grand-Pas, fit-il avec moquerie ! Vous avez dégoté une dame ! Elle doit pas vous tenir bien chaud la nuit, plate et squelettique comme elle est. "

" Quoi ! Hurla rageusement Lina à plein poumon faisant siffler les tympans de tout le monde. "

Des flammes violentes et rageuses se mirent à brûler le long de l'avant-bras de la sorcière et se condensèrent en une boule de feu dans sa main.

" FIREBALL "

La boule de feu percuta le sol juste en face de Bill Forgeron et explosa violemment, déchaînant une fois de plus un enfer pyrotechnique qui laissa ce malotru inconscient, brûlé à des degrés divers et variés avec une maison sévèrement endommagée par le souffle de l'explosion.

Les curieux qui avaient suivi leur petite troupe depuis leur départ, s'écartèrent, horrifiés par ce spectacle. Les hobbits, face à la démonstration de puissance faite par Lina, eurent la même réaction et la regardèrent comme si, par magie, une seconde tête venait de lui pousser.

" Quoi ! Fit la sorcière rousse irritée en fixant la foule. Il y-a un problème ? "

Ses compagnons, mal à l'aise, lui assurèrent que non ; sauf Xellos qui ne dit mot, se contentant d'apprécier le spectacle et Milgazia qui haussa un de ses sourcils broussailleux en signe de désapprobation.

" Tu veux peut-être ajouter quelque chose, Mil ? Demanda Lina dangereusement. "

" Ce n'est pas ma place de faire un quelconque commentaire, répondit le Dragon diplomatiquement. "

" Dégonflé, dit Xellos d'un ton hilare et condescendant. "

Milgazia fronça les sourcils et fusilla le démon d'un regard glacial et hostile mais ne lui répondit pas outre mesure. Il était au-dessus de ce genre d'altercation verbale puérile et stérile. Cela n'était bon que pour les jeunes dragons immatures et irresponsables qui se laissent emporter par la colère à la moindre petite parole malheureuse.

" Hé, Mil ! Reprit Lina. J'avais failli oublier. "

" DIL BRANDO. "

Le sol s'affaissa sous les pieds du dragon, puis explosa, le catapultant dans les airs, bombardé par d'infimes fragments de roche. Milgazia retomba violemment et douloureusement au sol, ses vêtements abîmés par cette expérience.

" Bien fait pour toi, dit la sorcière malicieusement tandis que le seigneur du Mont Katart se relevait et époussetait ses vêtements. Maintenant, on est quitte. "

Le petit groupe reprit alors son chemin, plongé dans un silence inconfortable, n'osant trop rien dire de peur de subir le même traitement.

" Cela va être un très long voyage, se dit Aragorn. Un très, très long voyage ! "

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Après le petit spectacle de magie qu'offrit Lina Inverse, les badauds et les curieux de tout acabit qui s'étaient attachés à leurs pas depuis leur départ, se dissipa comme par enchantement ; et lorsque ce petit groupe hétéroclite franchit la porte sud, ils prirent la Grand-Route et la suivirent, traversant la région de Bree comme des voyageurs respectables qui n'avaient rien à se reprocher. Ce fut lorsque la colline de Bree fut loin derrière qu'ils arrivèrent à une étroite piste qui partait en direction du nord.

" C'est ici que nous quittons le terrain découvert pour prendre par les bois, dit Aragorn. "

" J'espère que ce n'est pas un raccourci, fit un Pippin peu enthousiaste. La dernière fois que nous avons coupée par les bois, cela a faillit se terminer en désastre. "

" Ah, mais vous ne m'aviez pas avec vous alors, répondit le ranger en riant. Mes raccourcis, courts ou longs, ne tournent jamais mal. "

" Et çà, renchérit Lina avec vitalité, je vous le garantis. Ari n'est pas très rigolo, et parfois carrément rabat-joie, mais il connaît son affaire pour mener les gens à bon port. "

" Merci pour ce vote de confiance, répondit Grand-Pas sarcastiquement, quelque peu blessé par cette remarque. "

Il s'assura que personne ne les avait suivis et il les entraîna rapidement vers la vallée boisée. L'itinéraire qu'Aragorn avait choisi, d'après ce que Lina avait pu en tirer, était le plus direct, la ligne droite par les Terres Sauvages, en direction des Monts Venteux ; malheureusement, pour le plus grand chagrin de la sorcière qui n'aimait pas patauger dans la gadoue, cela les mènerait droit sur un marais appelé, les marais de l'Eau aux moustiques. Mis à part cette peu attrayante perspective, la marche se déroula sous les meilleurs auspices. Le soleil brillait clair dans le ciel, sans être trop chaud, leur épargnant la canicule. Les bois de la vallée étaient encore feuillu et plein de couleur, et ils avaient un aspect paisible et salubre, sans une once de la malveillance de la forêt Ancienne qui jouxtait le Pays de Bouc. Aragorn, fort de sa science des bois et de sa connaissance du terrain, guidait cette petite troupe sur les chemins de traverse, leur imposant un itinéraire détourné, comportant de nombreux changement de direction pour déjouer toute poursuite.

" Tu pourrais peut-être te décider, Gros-panard ! Gronda Lina un peu fatiguée de prendre des tours et des détours. J'en ai marre de tourner en rond comme çà. Ne me dis pas que tu es perdu ! "

" Même si Forgeron est trop amoché pour nous suivre, répondit le Ranger simplement, il est sûr et certain que d'autres agents de l'Ennemi nous ont suivi. Cependant, même s'ils connaissent les environs, ils ne peuvent rivaliser avec moi en forêt. Tant mieux, s'il s'imagine que nous allons à Archer. "

Ce jour là, grâce à l'habilité de Grand-Pas ou par un heureux hasard, le voyage se déroula calmement, sans aucunes interruptions ou perturbation. La seule source de distraction, à part le bruit des pattes d'un renard et quelques écureuils qui sautaient d'arbre en arbre, venait de leur groupe ; plus particulièrement d'une certaine jeune dame rousse avec un caractère aussi éruptif que le Krakatoa et d'un prêtre bien trop farceur pour son propre intérêt.

En effet, Xellos étant un être qui trouvait sa subsistance dans les violentes émotions négatives, il aurait pu se contenter de se nourrir de la peur du petit Frodon et de la méfiance buttée de Sam, mais c'était fort mal le connaître. S'il était reconnu comme étant le Prêtre Farceur, c'est qu'il y avait une raison. Ordinairement, notre mazoku n'aurait jamais tenté quelque chose juste sous le nez de Milgazia, non pas qu'il ait eu peur du dragon puisqu'il pouvait en tuer des centaines en un seul coup. Malheureusement, le seigneur des montagnes de Katart, après sa rencontre dans le plan astral avec Sauron, avait réduit sa présence astrale au minimum, se privant ainsi d'une part de sa capacité à sentir la magie, laissant le démon libre d'effectuer une infime opération en toute impunité.

Le prêtre farceur effleura avec une infime fraction de son pouvoir maléfique, une des racines qui débordaient sur le sentier. Cette racine ensorcelée resta silencieuse jusqu'au passage de Merry et Pippin. Dés que leurs pieds s'en approchèrent, le végétal maléfique prit vie, se redressa et fit trébucher brusquement les deux hobbits qui par malchance tombèrent droit sur Lina qui se retrouva le nez dans un petit monticule suspect, peu hygiénique et d'origine plutôt animale que végétale.

Ecrasée sous le poids de messieurs Touque et Brandebouque, la sorcière réagit à cet événement avec la mesure et le tact qu'on lui connaissait tous : c'est à dire une démonstration d'abord de sa puissance vocale, puis de lutte libre, suivi de quelques tours de magie qui laissèrent les deux maladroits sur le ventre, les oreilles gonflées comme des choux-fleur, souffrant, gémissant et un peu grillés. Bien entendu, Frodon tenta d'intervenir mais ne put empêcher l'inévitable correction, trop occupé à tenir son nez en sang qui avait fait connaissance avec le coude de Lina ; M.Sacquet n'aurait peut-être pas dû, même si c'était par inadvertance, toucher les seins de l'enfant terrible du Chaos et de la destruction.

Offusqué par cette débauche de violence, Aragorn prit à part Lina Inverse et la sermonna vigoureusement mais seules des insultes répondirent à ses réprimandes. Bien entendu, dans ce climat de plus en plus tendu, injures succédèrent aux insultes ; avanies succédèrent aux injures et railleries succédèrent aux avanies. Finalement, à l'apogée de cette bataille verbale, Aragorn, excédé par ce manège, lâcha une vilaine remarque concernant la proportionnalité entre le volume mammaire de la sorcière et son niveau de maturité. Les représailles furent immédiates. La Dramata grilla impitoyablement le Ranger à coup de boule de feu, ce qui était d'un certain point de vue une réaction fort mesurée de la part de quelqu'un capable de détruire le monde.

Lorsque le calme revint, Milgazia qui était sagement resté à l'écart, intervint et guérit toutes les plaies et les bosses que ce petit interlude leur avait values ; tout en gardant ses yeux dorés, durs et réprobateurs, fixés sur le mazoku. Le regard du dragon n'échappa à la sorcière rousse qui ne mit pas longtemps à comprendre que cette bagarre n'était pas le fruit du hasard.

" Xellos ! Hurla-t-elle. Espèce d'ordure ! C'est encore toi ! "

" Lina-san ! Répondit le démon innocemment. Vous ne pouvez pas en toute honnêteté m'imputer les mauvaises plaisanteries d'une racine facétieuse qui n'a absolument rien à voir avec moi. "

" FIREBALL "

Le mazoku fut violemment percuté par la boule de feu qui explosa bruyamment et l'envoya au sol, sonné et grillé. Mais le châtiment ne s'arrêta pas là. Le reste de la troupe, après une brève explication fournie par Milgazia, se défoulèrent eux aussi sur le démon à terre, le savatant à grand coup de pied ; et dieu sait à quel point les pieds de hobbit sont durs. Malheureusement, malgré l'évacuation de tout ce stress sur le prêtre farceur, le mal avait déjà été fait et le reste de la journée passa dans un silence inconfortable.

Le lendemain, ils prirent fermement la direction de l'est, toujours dans le climat tendu provoqué la veille par Xellos. Milgazia qui, à la moindre occasion, continuait de fusiller le démon de son regard froid et réprobateur, décida que cette comédie n'avait que trop duré et qu'il était grand temps d'y mettre un terme et que pour cela, il devrait employer l'arme la plus efficace des dragons (hormis le lavage de cerveau et le souffle plasma), le sens de l'humour.

Le reste de la troupe fut donc soumis à un bombardement intensif de calembours ratés, de bides monumentaux et de blagues à deux balles pas même dignes de figurer sur un emballage de Carambar : mille cinq cent trente années des plus lamentables histoires drôles, condensées en quatre heures. Le premier quart d'heure fut certes supportable mais terriblement embarrassant ; l'heure qui suivit, fut effroyablement irritante comme une rage de dent qui n'en finissait pas ; mais au terme de ces quatre heures de supplice, une sauvage envie de meurtre était ressenti assez unanimement.

" Mil ! Dit Lina avec son meilleur regard glacial et meurtrier. Si tu nous sors encore une blague de Toto, je t'écorche et je fais des bottes avec ta peau. "

" Et soyez sûr, renchérit Aragorn avec autant de sérieux que la sorcière, que je lui offrirais toute l'assistance qu'il me sera possible de lui apporter. "

Le dragon se tut donc à regret car il n'avait pas pu sortir sa blague sur les Ewoks mais se consola avec la pensée que l'amélioration du moral de la troupe était en partie due grâce à son intervention ; même si cela s'était passé d'une manière dont il ne s'attendait pas.

Au troisième jour après leur départ de Bree, il arrivèrent enfin à l'orée du bois. Mais, lorsqu'ils s'apprêtèrent à sortir de la forêt, Grand-Pas les fit s'arrêter brusquement et scruta avec intensité les buissons et les fourrés, imité immédiatement par Lina et Milgazia qui avait eux aussi senti un danger.

" Une embuscade, fit le ranger doucement, tenant son épée, prêt à la tirer. "

" Des humains, ajouta le Dragon sévèrement et tendu. Une trentaine. "

" Et ils nous ont encerclés, renchérit la sorcière avec irritation. Bravo pour ton raccourci, Gros-Panard ! Je croyais que la région était déserte. "

Les hobbits effrayés dégainèrent leurs poignards et se regroupèrent pour se protéger. Les bruits de la forêt se turent ; les oiseaux piaillèrent et s'envolèrent dans le craquement des branches ; le rideau vert des buissons se déchira ; les lames sifflèrent en sortant de leurs fourreaux et la troupe se retrouva cerné de part et d'autre par un groupe d'individu fort patibulaire dont les intentions n'étaient pas très louables. Comme le dragon l'avait estimé, ils étaient une trentaine, chacun portant le même uniforme : une côte de mailles rouillée et déchirée par endroit, des vêtements de cuirs ayant connu des jours meilleurs et un casque cabossé. Cette horde peu fringante aurait pu provoquer l'hilarité et le mépris, si ce n'était la mine hagarde et terrifiante du loup sauvage et affamé, plaquée sur leurs visages, mais le plus frappant fut sans conteste les marques du Gondor qu'ils arboraient.

" Tiens, tiens, tiens ! Fit leur chef, un grand escogriffe avec un visage couvert de cicatrise. Qu'est-ce que nous avons là ? Un rôdeur accompagnant une bien étrange compagnie. "

" Nous sommes de simples voyageurs, répondit Aragorn. Nous souhaiterions poursuivre notre chemin en toute quiétude sans provoquer une altercation inutile. "

" Mais bien sûr ! Nous n'y voyons aucun inconvénient. Par contre, il vaudra payer un droit de passage. Une fois que vous nous aurez remis tous vos objets de valeur, vous pourrez reprendre la route sans problème. "

" Vous venez du Gondor, fit le Dragon d'un ton neutre. Je me demande bien ce que des soldats de l'armée du Gondor viennent faire si loin au nord. A moins que vous ne soyez des déserteurs. "

" Vous êtes un petit malin dans votre genre, répondit le meneur de cette triste bande. Après tout, vaux mieux être un bandit vivant qu'un héros mort. "

" Jolie maxime ! Commenta la sorcière avec effronterie. Cà va faire bien sur ta pierre tombale. "

" Lina ! Cria Frodon. Ce n'est pas le moment pour jouer au plus malin. "

Le leader éclata d'un éclat de rire gras et grossier, rapidement imité par ses subordonnées.

" J'ai changé d'avis, dit-il, je veux en prime la fille. Elle est peut-être pas très en chaire, mais elle a des tripes. Je vais adorer la dresser un peu. "

" Tu crois que vous me faites peur, gronda-t-elle, toi et ta bande de comique. J'ai déjà maté plus coriace que vous. "

" Vraiment ! Répondit le chef des bandits. Rêve pas trop, petite ! Tu as des tripes mais certainement pas les roustons pour nous battre. "

" Dit adieux aux tiens, rugit la dramata ivre de rage. FIREBALL "

L'enfant terrible du Chaos et de la destruction, invoqua la plus destructrice et brûlante de ses boules de feu, pouvant faire fondre l'acier. Son attaque, en explosant, calcina en un instant celui qui avait osé lui parler ainsi et les cinq compagnons qui se tenaient par malchance trop près de lui, sans parler de l'herbe et des arbres à proximité. Ce qui suivit cela, personne ne pourrait le décrire en toute exactitude. Les survivants, effrayés par cette démonstration, se jetèrent dans la bataille désespérément, croyant être confrontés à un maléfice du Mordor. Aragorn, habitué au style au combien destructeur de la sorcière, ne s'était pas laissé intimidé par l'explosion et ne fit qu'une bouché de ceux qui l'attaquèrent, montrant encore une fois sa supériorité dans le maniement de l'épée. Milgazia, bien que n'étant pas au même niveau d'expertise que le Ranger, n'éprouva pas la moindre difficulté, se servant de sa force et de sa vitesse colossale pour les terrasser. Lina enchaîna sortilèges sur sortilèges, protégeant les hobbits de cette mêlée, mais un de ces malandrins eut de la chance et se faufila derrière elle. La tueuse de bandit aurait bien pu y laisser la vie si Frodon n'était pas intervenu.

" Lina ! Cria le jeune hobbit en chargeant de tout son cœur. "

Le jeune monsieur Sacquet planta profondément entre les côtes du malfrat son long poignard, le blessant mortellement, mais pas suffisamment pour le mettre hors d'état de nuire. Le poignardé se retourna vers Frodon pour se venger et l'emmener avec lui dans la mort, mais Lina n'entendait pas laisser le hobbit passer de vie à trépas de cette manière.

" ELMEKIA LANCE. "

Une lance de lumière émergea de sa main et transperça le crâne de l'assaillant qui explosa en une pluie de sang et d'os.

" Thank you, Frodon ! Dit-elle en lui faisant un clin d'œil reconnaissant et reprenant par la suite là où elle s'était arrêtée. "

Frodon resta figé d'effroi sous cette pluie carmine, terrorisé par le genre d'atrocité dont était capable la sorcière rousse. Le sang encore chaud sur sa lame coulé doucement sur ses mains et ses vêtements tachés par ce même sang, lui semblait si lourd et répugnant. Paralysé, il voyait le carnage se poursuivre inlassablement, ni Grand-Pas, ni Milgazia et encore moins Lina Inverse, ne faisaient de quartier, se battant comme des damnés, empêchant les déserteurs de s'approcher des hobbits du mieux qu'ils le pouvaient.

Lorsque la bataille prit fin, il ne resta encore en vie qu'un seul bandit, non pas grâce à son habilité à l'épée ou à sa force. Il serrait tout contre lui un bouclier humain qu'il retenait une dague sous la gorge. Sam Gamgee, témoin de la stupeur dans laquelle son maître avait été plongé, s'était fort imprudemment séparé du groupe pour l'assister et avait été pris en otage.

" Laissez-moi partir, gronda le voleur sauvagement ! Ou il va y passer ! "

" Sam ! Cria Frodon terrifié. "

Le petit groupe d'aventurier fit face à cette nouvelle difficulté avec des mines déterminées et résolues, même si les hobbits tenaient plus du lapin effrayé que du valeureux guerrier.

" Bon ! Fit Lina en s'approchant du coupe-jarret d'un air intimidant et irrité. Tu laisses partir le petit-gros et tu pourras déguerpir sans trop de casse. OK ? "

" Reculez ! Je n'hésiterai pas à le saigner comme un goret. "

" Lina, fit Aragorn durement ! "

" Ecoutez ! S'adressa-t-il au déserteur. Nous allons ranger nos armes et reculer dans le calme. Vous le relâcherez et pourrez vous en aller. Nous sommes d'accord ? "

" Avec ce démon échappé du Mordor à vos côtés, répliqua-t-il aigrement ! Tu veux rire ! "

" Cà suffit, rugit la tueuse de bandit rageusement. Terminées les gentillesses ! "

La sorcière tendit la paume de sa main vers Sam et son kidnappeur et une sphère d'énergie dorée s'y forma.

" Tu libères monsieur courte-patte et bas de plafond, gronda-t-elle, ou je vous grille tous les deux. "

" Laissez Sam, s'exclama Frodon désespéré. "

" Taisez-vous, Frodon ! Dit sévèrement Milgazia, foudroyant les hobbits d'un regard froid et intimidant. "

Aragorn échangea rapidement un regard avec Milgazia, mais ne vit rien sur le visage indéchiffrable du dragon qui révélât une quelconque intention d'intervenir. Le seigneur des montagnes de Katart, se contenta d'un discret haussement de tête pour lui signifier de la laisser faire. Le Ranger n'avait que très peu de confiance en Lina et son jugement, mais il connaissait assez Milgazia pour savoir qu'il ne tolèrerait pas que les choses aillent trop loin.

" Vous bluffez ! Rétorqua le bandit, pâle comme un linge. "

" Alors pourquoi c'est toi qui as du mal à ne pas te pisser dessus ? Répondit-elle avec un sourire prédateur. "

Ils restèrent là, immobiles, se regardant en chien de faïence, attendant que la résolution de leur ennemi s'effondre. Finalement, le malandrin laissa tomber Sam sans ménagement et s'enfui dans les fourrées en criant de terreur. Le jardinier de M.Sacquet se retrouva sur les fesses, gris de terreur, incapable de prononcer un mot ; toute fois, il fallait noter à la décharge de M.Gamgee qu'il avait su garder le contrôle de sa vessie. Les hobbits se précipitèrent auprès de leur compagnon pour s'assurer qu'il était indemne et le réconforter moralement.

" Victory ! S'exclama la sorcière en faisant le signe de la victoire. "

" Vous alliez me tuer, souffla Sam encore sous le choc. "

" Vous alliez me tuer, répéta-t-il cette fois-ci avec rage. "

" Avez-vous perdu la tête ! Cria Frodon outragé. Comment pouvez-vous être aussi cruelle et indifférente aux autres ? "

Lina se mit à rire à gorge déployée devant leur mine, pâle, outrée et terrifiée. On aurait dit qu'ils avaient vu un troll affamé prêt à les dévorer tout cru ; la façade neutre de Milgazia se lézarda à son tour en un petit sourire amusé.

" Pouvons-nous savoir ce qu'il y a de drôle dans cette histoire, fit Aragorn d'un ton dur et irrité ? Vous avez pris un risque inadmissible. Que se serait-il produit si les choses avaient mal tourné ? "

" Oh ! Fit la sorcière rousse entre deux gloussements. Ma foi, j'en ai pas la moindre idée. Voyons voir ? "

La dramata tira sa boule d'énergie droit sur les hobbits qui se mirent à hurler de terreur et se protégèrent comme ils le pouvaient. Cette sphère fendit l'air inexorablement et heurta Sam en plein visage, rebondissant inoffensivement et revint doucement dans la paume de Lina comme un gentil chien obéissant, sous les yeux sidérés de ces messieurs de la Comté.

" Mais...Mais...Bégaya Pippin les yeux aussi larges que des soucoupes. La boule de feu aurait dû exploser et nous carboniser comme un rôti trop longtemps laissé au four. "

" Jolie description, répondit Lina, un sourire malicieux aux lèvres, satisfaite de son petit tour ! Encore aurait-il fallu qu'il s'agisse d'une boule de feu. "

" Si ce n'était...commença Frodon confus ? "

" Une lampe, répondit l'enfant terrible du chaos et de la destruction en dissipant sa boule de lumière. Parfaitement inoffensive. "

" Nous...Nous ne risquions rien, demanda Pippin d'une toute petite voix. "

" Absolument rien, fit la sorcière rousse, les bras croisés, en hochant la tête. "

" C'était du bluff ! S'emporta le jardinier, l'indignation lui rendant des forces. Comment avait vous pu me faire çà ! J'ai bien cru que mon cœur allait s'arrêter. "

Mais seul un éclat de rire général répondit au récrimination de monsieur Gamgee, Aragorn y contribuant bien plus que les autres, riant de tout son cœur. Cette hilarité méritée et nécessaire pour dissiper les tension des premiers jours, comme un souffle frais sur leur cœurs lourds, ne dura malheureusement pas. Mériadoc Brandebouque s'interrompit subitement, remarquant que quelqu'un manquait à l'appel.

" Xellos ! Dit-il inquiet. Xellos a disparu. "

" Sale ordure de Mazoku ! Rugit Lina inverse, constatant elle aussi l'absence du démon. Il s'est encore tiré dés que les ennuis ont montré le bout de leur nez. Quand je vais mettre la main sur ce gros tas de... "

" Voyons ! Voyons ! Fit une ennuyeuse, ironique mais reconnaissable voix qui venait de la cime des arbres. Inutiles d'utiliser ce langage peu seyant à une dame de votre qualité, devant ces gentilshommes de la Comté, Lina-san. Vous allez choquer leurs oreilles délicates. "

La troupe leva la tête vers l'origine de ces paroles et virent, perché sur un branche, mâchouillant indolemment un brin d'herbe, un Xellos qui les fixait avec son perpétuel sourire plaqué sur le visage.

" Vous auriez pu nous aider, gronda avec réprobation Sam Gamgee, au lieu de rester percher comme un oiseau de malheur sur votre branche. "

" Certes ! Reconnut le démon qui sauta de l'arbre et atterrit gracieusement tout près d'Aragorn. Mais j'aurais alors manqué tous les détails de cette magnifique représentation. "

" Sans parler de la remarquable prestation à l'épée d'Estel-chan, ajouta le démon en fixant le ranger avec un sourire affamé. Tous ces coups d'épée me rendent tout chose. "

Le ranger lança au prêtre farceur un regard courroucé et planta violemment le pommeau de son épée dans ses tripes. Xellos, le souffle coupé, perdit son sourie et se tint le ventre, se tordant de douleur.

" Je vous pris de ne pas utiliser ce nom là, dit le ranger d'un ton froid et intimidant. "

" Comme il vous plaira, Aragorn-san, répondit le démon avec un sourire amusé. Qui pourrait refuser quoi que ce soit à quelqu'un possédant une telle force et une telle virilité ! "

Le ranger soupira, ennuyé par ce petit manège, mais n'alla pas plus loin dans le registre des châtiments corporels, se doutant que cet être ambiguë y trouverait plaisir. Il porta son attention sur le champ de bataille et fronça les sourcil, considérant ce qui allait découler de ce carnage.

" Cette histoire n'arrange pas nos affaire, déclara Grand-Pas rudement. Tous ces cadavres sont autant de traces révélant notre présence. Il nous faut partir immédiatement et redoubler d'effort pour parcourir le maximum de terrain possible. "

" Oh ! S'exclama le démon. Vous voilà bien ennuyés ! Faites-moi un joli sourire, Aragorn-san ! Je me charge de ces vilains petits cadavres qui gâchent le paysage. "

Le mazoku souriant, d'un mouvement rapide et énergique, planta son bâton noir dans le sol ; son énorme pierre rouge se mit à briller. Le sol se fit alors un peu plus moue et pâteux ; des tentacules de boue s'élevèrent, s'enroulèrent, recouvrirent les cadavres et les enfoncèrent profondément dans la terre. En un instant, il ne resta rien qui aurait pu trahir un quelconque signe de lutte : pas le moindre corps, pas un éclat d'os, ni un fragment de métal ou une goutte de sang.

Le groupe reprit alors son périple et quitta le bois, s'engageant sur un terrain descendant. Ils pénétrèrent alors sur une étendue plate, beaucoup plus difficile, aux limites du pays de Bree. Frodon était plongé dans un silence inquiétant et sombrement méditatif, visiblement affecté par la tuerie qui avait eu lieu plutôt, sa main dans la poche de son gilet touchant le métal froid et rassurant de l'anneau

" Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Lina Inverse qui s'était aperçu de la mine morose du hobbit. Tu ne vas tout de même pas faire la tête jusqu'à Fondcombe ? Un peu d'enthousiasme que diable ! Et arrête de tripoté cette saloperie d'anneau ! "

" Comment pouvez-vous être aussi cruelle et peu compatissante ! S'exclama le jeune M.Sacquet visiblement outré par l'attitude de la sorcière. Ils sont mort ! Vous les avez massacrés sans le moindre scrupule ! "

" Ecoute un peu, p'tite tête ! Répondit-elle irritée. C'étaient des bandits ! Ils n'ont pas de droit et donc tous les coups sont permis, même les tuer. Et d'ailleurs, si je me souviens bien, t'as pas hésité une seconde quand tu as planté ta lame dans le dos de ce type. Tes mains et ton arme sont aussi couvertes de sang que les miennes. Dit-lui, Aragorn ! Dit-lui ce qu'ils nous auraient fait ! "

" Nous n'avions pas le choix, répondit le ranger en hochant tristement la tête. Ce genre de situation exige parfois d'employer des moyens cruels et brutaux. "

" Parfaitement, reprit la dramata toujours en colère ! La situation était merdique : on était encerclés ; ils avaient l'avantage du nombre et ils fallaient assurer la sécurité de quatre petit messieurs qui savaient à peine par quel bout tenir leurs armes. Il fallait frapper vite et fort pour nous en débarrasser le plus rapidement possible. "

" Nous aurions pu négocier, suggéra le hobbit un peu intimidé par la colère de la sorcière. "

" Bravo ! Tu y as pensé tout seul ? Répondit la tueuse de bandit sardoniquement. Tu crois sincèrement qu'ils nous auraient laissé partir comme çà ? Laisse-moi te faire un dessin puisque ta petite cervelle de hobbit est imperméable au bon sens. Ils nous auraient détroussés de tous nos objets de valeur, y comprit ce que tu caches dans ta poche. Ils nous auraient ensuite réduits au silence pour que nous ne révélions pas leur présence. "

Frodon, ainsi que ses compatriotes, restèrent silencieux, digérant les arguments que la sorcière leur avait servis, regrettant de plus en plus leur confortable foyer.

" Et même s'il y avait eu une possibilité de s'en sortir sans perte et sans verser le sang, reprit-elle avec vigueur, qu'auraient-ils fait ensuite ? Se trouver un lopin de terre et cultiver des choux ? Oh que non ! Ils auraient terrorisé la région, saignant à blanc les fermiers et les habitants des environs qui n'auraient pas pu se défendre. Combien de braves et honnêtes gens auraient-ils égorgé comme des poulets ? Combien de femmes auraient-ils violé ? Combien d'orphelin auraient-ils fait, avant que quelqu'un les arrête ? "

Milgazia, souriant amicalement à la sorcière, lui posa une main apaisante sur l'épaules, soupçonnant que cette ardeur à défendre ses actes trahissait peut-être ses propres doutes et ses remords concernant la violence employée dans cette affaire.

" Frodon, fit gentiment le dragon en tournant ses yeux dorés sur le hobbit, vous n'avez pas à vous sentir coupable. Vous n'avez fait que défendre votre vie et celle de vos compagnons et il n'y a rien de honteux à vouloir vivre. "

" Cependant, fit-il d'un ton plus grave, il ne faut pas oublier qu'avant la vie, vous trouverez toujours la survie : cela signifie qu'il faudra choisir entre vivre ou mourir et prendre de durs décisions. Toute la morale et la philosophie de ce monde ne pourront vous y soustraire car c'est un principe fondamental de la nature. Personne n'en est exempté, pas même les elfes. Que vous éprouviez un certain malaise face à leurs morts est un réaction saine et tout à votre honneur. Je serais d'ailleurs fort inquiet si vous en aviez tiré un quelconque plaisir. Tuer n'est pas une chose aisés et, quels que soient les raisons que l'on se donne, les taches de sang sur les mains ne partent jamais et vous brûlent parfois. "

Le jeune monsieur Sacquet, pendant que l'expédition approchait du marais de l'Eau-aux-Moustique, réfléchit avec attention à tout ce qui fut dit au cours de cette conversation mais n'en retira aucun réconfort, malgré la justesse de ces propos. Il avait versé le sang et par-là même cautionné cette tuerie. Cette aventure s'éloignait de plus en plus de celle qu'avait connu son oncle Bilbon, le forçant à réévaluer beaucoup d'idée qu'il avait toujours tenues pour acquises

Le sol devenait humide, et en certains endroits plein de fondrières ; et, par-ci par-là, ils tombaient sur des mares et de grandes bandes de joncs, résonnant du ramage de petits oiseaux caché. La progression se fit de plus en plus difficiles, les forçant à faire de petits pas pour garder leurs pieds au sec et rester sur la bonne voie. Au fur et à mesure de leur avancés, le passage se fit de plus en plus dangereux. Les marais étaient déroutant et traîtres, ne favorisant pas l'existence d'une piste permanente entre les fondrière mouvante.

" Bravo, Ari ! Fit Lina Inverse agacée par ce cloaque putride. Génial ton itinéraire ! Essaye pas de faire carrière comme guide touristique ! Tu es nul dans ce rayon. "

Le ranger lança un regard mauvais à la sorcière, agacé lui aussi mais pour des raisons bien différentes et plus qu'évidentes. Les mouches commencèrent à les tourmenter, bientôt suivi d'une nuée de moustiques qui remplit l'air et se jetèrent sur nos pauvres voyageur, n'épargnant que Xellos et Lina qui ne regretta certainement pas l'achat de son amulette anti-moustique.

" Je suis dévoré vif ! S'écria Pippin. L'Eaux aux moustiques, tu parles ! Il y a plus de moustiques que d'eau ! "

" De quoi se nourrissent-ils donc quand ils n'ont pas de hobbit à leur disposition ? Demanda Sam en se grattant le cou. "

" De chose et d'autre ! Répondit le Mazoku souriant. La faunes des milieux marécageux est particulièrement riche : serpents et grenouilles venimeux capables de tuer un homme dans la force de l'âge et quelques jours ; crocodiles et alligators qui peuvent arracher les jambes d'un solide gaillard en un tour de main ; sans parler des poissons carnivores capable de dévorer une vache en un quart d'heure. Mais à votre place, je ne m'inquièterais pas pour çà, vu la densité d'insecte en vol, le danger véritable vient de toutes les maladies qu'ils portent : la fièvre jaune, la malaria, la fièvre des marais, la maladie du sommeil. Bien sûr n'oublions pas les différent parasites et amibes qui n'attendent que de s'installer dans nos adorables petites carcasses pour nous dévorer de l'intérieur. "

Les hobbits étaient verts de dégoût et regardaient avec horreur le marrais qui les entourait, attendant qu'un des abominable monstre décrit par le prêtre surgisse et les mange pour son dîner ; comme si les moustiques n'étaient pas suffisant ! Merry fit même une petite crise d'hypochondrie, prétendant qu'il ne se sentait plus bien du tout et qu'il avait de la fièvre, suppliant de chasser les moustiques loin de lui.

" Cà suffit maintenant ! Gronda la sorcière en administrant une grosse clac à l'arrière du crâne de M.Brandebouque. C'est qu'un petit marrais de rien du tout et pas la jungle équatoriale. Tu vas pas pourrir sur place. "

" Et d'ailleurs ! Dit-elle au démon qui se gorgeait de leurs terreurs. Où as-tu pêché çà ? "

" C'est fou ce qu'on peut trouver comme détails intéressants dans un bon livre, répondit M.Métalium. "

Ils passèrent une misérable journées dans ce pays solitaire et désagréable ; leur campement était humide, froid et inconfortable, et les insectes ne les laissaient dormir. Ils n'eurent même pas la consolation d'un bon repas, obliger de se contenter de porc séché et de fruit secs pour ne pas abîmer dans ce lieu leur denrée plus périssable. Lina, particulièrement énervée par ce régime, jura à Aragorn que si les cuisiniers et les rôtisseurs au service du seigneur Elrond n'étaient pas de tout premier plan, il aurait droit à un DRAGON SLAVE en pleine face.

Le lendemain ne valut guère mieux et la nuit fut presque aussi inconfortable. Certes, les criquets et les cigales dégénérés semblaient avoir renoncé à les suivre, mais les moustique leur restèrent fidèles. Cette nuit piquante et bourdonnante fut cependant égayée par un événement hors du commun. Au loin, montait une lumière à l'est : elle venait par éclairs et disparaissait, et cela à maintes reprise. Les trois Slayers observaient ce phénomène à l'horizon avec grand intérêt, suspectant sa nature magique et délibéré. Grand-Pas s'était levé, lui aussi et scrutait la nuit, à la recherche d'un signe de danger.

" Qu'est-ce que cette lumière ? demanda Frodon insomniaque. "

" Je ne sais pas, répondit Aragorn. Elle est trop loin pour permettre de le déterminer. On dirait des éclaires jaillissant du sommet des collines. "

" Un duel, déclara doucement Lina. Quelqu'un est entrain de se battre en se servant d'une puissante magie. "

" C'est peut-être Gandalf, suggéra le hobbit avec espoir. "

" Si c'est le cas, répondit Milgazia d'un ton stoïque, l'ennemi qu'il combat doit-être formidable. "

Frodon se recoucha, mais pendant en long moment il continua de voir les éclairs blanc, sur lesquels se détachaient les silhouette des Slayers et du Ranger qui échangeaient à voix basse et en sindarin quelques commentaires peu rassurants. Il finit par sombrer dans un sommeil inquiet.

Le cinquième jours, ils n'eurent pas beaucoup de chemin à faire pour abandonner cet humide et nauséabond paysage et entrer en un terrain bien plus ferme. A l'est, se dessinait dans le lointain une chaîne de colline, celle qui avait été le théâtre de ce phénomène la nuit dernière. La plus haute se trouvait à droite, un peu à l'écart des autres. Elle avait un sommet conique, au faîte légèrement aplati.

" Voilà le Mont Venteux, dit Grand-Pas, nous l'atteindrons demain midi, si nous nous dirigeons droit dessus. Je suppose que c'est ce que nous avons de mieux à faire, même si c'est un peu risqué. "

" Que voulez-vous dire ? demanda Frodon. "

" Qu'en arrivant là-bas, nous ne pouvons être sûr de ce qui nous tombera dessus. C'est bien prés de la route. "

" Mais il est possible que nous y retrouvions Gandalf ? "

" Rêve pas, Frodon ! fit Lina. Si Gandalf est responsable pour le spectacle son et lumière de la nuit dernière, il ne va pas rester là-bas à nous attendre. Il a dû déjà prendre le large pour échapper à d'éventuels poursuivants. Par contre, nous risquons de nous retrouver nez à nez avec nos vieux copains les cavaliers noirs. "

" C'est hélas fort possible, ajouta le ranger sombrement, le Mont Venteux offre le meilleure point d'observation sur la région. S'ils ne nous interceptent pas dans les terre sauvages, ils s'y rendront pour pouvoir nous repérer. "

Les hobbits contemplèrent les collines avec inquiétude. Sam, tout particulièrement, cherchait à l'horizon un signe quelconque de leurs terribles ennemis.

" Vous ne faites rien pour apaiser notre inquiétude et notre isolement, Grand-Pas, dit-il. "

" Voyez le bon côté des choses, Sam-san, fit Xellos toujours aussi aimable ! Quand vous rentrerez chez vous, imaginez toutes les belles histoires que vous pourrez raconter ! Bien entendu, si vous vous en sortez vivant. "

Toute la journée, il cheminèrent, jusqu'à la tombée d'un soir froid et prématuré. La seule consolation fut un bon feu et un copieux repas. Au couché, ils établirent, en exemptant les hobbits, des tours de garde pour guetter d'éventuels assaillants. Loin de la faune hantant les marais, Frodon et ses compatriotes purent bénéficier d'un sommeil réparateur. Le lendemain matin, ils repartirent peu après le lever du soleil ; l'air était vif et le ciel d'un bleu clair et pur.

Le voyage jusqu'au Mont Venteux dura deux jours, au court desquels ils croisèrent de nombreuses ruines et vestiges. Merry s'inquiéta de la présence éventuel de Galgals, mais Aragorn, étonnement versé dans les légendes et les histoires de l'ancien temps, leur assura que non ; par la suite Pippin déclara que même s'il y en avait, Xellos pourrait leur régler leur compte en un tour de bras. Le jeune M.Touque, avait pour M.Métalium une étrange fascination que le petit tour qu'il leur avait joué n'avait pas réussi à étouffer.

Ils arrivèrent donc au bout de leur chemin, à midi, au pied de la colline. La pente n'était pas particulièrement abruptes, mais parsemée de quelques rochers et de lames de pierre saillantes. Il fut décidé de la grimper immédiatement, pendant qu'il faisait encore jours.

" Génial ! fit la sorcière en passant la main dans ses cheveux. Après la gadoue, on se tape de l'escalade. "

" Nous n'avons pas beaucoup de choix, fit Aragorn, la contourner nous rapprocherait trop prés de la route. Que nous soyons ici à découvert est déjà un bien grand risque ! "

" Tu crois que notre petit cortège clopinant sur la pente va passer inaperçu ? rétorqua-t-elle. J'ai une bien meilleure idée. "

" Dites-moi les gars ? s'adressa-t-elle aux hobbits. Combien d'entre vous ont déjà volé ? "

" Euh ? Et bien, répondit Pippin timidement, il m'est arrivé de chiper quelques pommes chez le père Maggot, étant jeune... "

" Non ! Non ! Je parle de voler comme des oiseaux. Est-ce que l'un d'entre vous a le vertige ? "

Les hobbits la regardèrent avec l'expression horrifiée de ceux qui se trouvaient face à face avec un dément maniant un sabre et leur signifiant qu'il allait leur couper la tête afin qu'ils trouvent enfin la voie.

" Oh ! Ne faites pas cette tête ! dit-elle avec irritation. Demandez à Ari ! Il vous dira que c'est sans risque. "

Aragorn, fils d'Arathorn, héritier d'Isildur et de la lignée des Grands Rois, hocha la tête sans enthousiasme. Cela faisait longtemps qu'il était guéri de son vertige, mais la première fois que la dramata l'avait soulevé du sol et qu'il s'était retrouvé sans rien sous les pieds, il avait ressenti une fraction de sa phobie d'antan.

" Bon ! commanda Lina en frappant des mains. Mil, Xellos et moi allons vous transporter. Mettez-vous à côté d'un de nous trois et tenez-vous tranquille ! "

Pippin alla immédiatement, avec enthousiasme, auprès de Xellos qui grinça des dents imperceptiblement face à la bonne humeur du hobbit ; il fut immédiatement suivi par Merry qui ne tenait pas à être séparer de son cousin un peu trop enthousiaste. Frodon, quant à lui, toujours assez mal à son aise avec Mlle.Inverse, alla rejoindre Milgazia avec Sam. Par défaut, la sorcière rousse se retrouva avec le ranger.

" RAYWING, dit-elle. "

Une bulle transparente, bleu pâle se forma autour d'eux et s'éleva doucement du sol. Le Dragon et le Démon, firent de même, l'un créant une bulle dorée, l'autre pourpre. Ce trajet aérien fut pour les hobbit une véritable révélation. Ils s'étaient habitués, depuis qu'ils voyageaient avec les slayers, aux prodiges qu'ils pouvaient réaliser. Mais planer dans le ciel comme des oiseaux, leur donnait une sensation de liberté qu'ils n'avaient jusqu'à présent jamais éprouvée. Ils survolèrent la colline en un rien de temps, gagnant un temps précieux et évitant de se fatiguer les jambes. Au sommet, il trouvèrent, comme Aragorn l'avait dit, un large cercle de pierre écroulées et recouverts d'herbe, vestige de la grande tour d'Amon Sul. Ils atterrirent au centre du cercle à côtés d'un cairn de pierres brisées, comme noircies par le feu. Tout autour, le gazon était brûlé jusqu'à la racine, et dans tout l'intérieur du cercle l'herbe était roussi et desséchée, comme si des flammes avaient balayé le sommet de la colline ; mais il n'y avait pas signe de créature vivante. Sam et Pippin allèrent en reconnaissance tandis que le reste du groupe resta pour examiner les lieux.

" Eh bien, nous y voilà ! dit Merry. Et çà a un aspect rien moins que réjouissant et accueillant ! Il n'y a ni eau ni abri et aucun signe de Gandalf. Mais je ne le blâme certes pas de ne nous avoir pas attendu. Si jamais il est venu ici. "

" Quelqu'un possédant de grands pouvoirs magiques s'est battu ici, fit Lina accroupie, une des pierres noires dans la main. Regardez tout autour de vous ! Celui qui a fait çà n'est pas aller avec le dos de la cuillère. "

" Cà ressemble beaucoup à votre style, Lina-san, nota Xellos d'un air taquin. "

" Tu veux une démonstration de mon style ? gronda la tueuse de bandit. "

" Il est possible, intervint le ranger coupant court à une nouvelle scène de violence, qu'il soit passé par ici. Même avec un jour ou deux de retard sur nous, il aurait très bien pu arriver avant nous. Il peut très vite chevaucher, quand la nécessité le presse. "

Il se pencha pour examiner le sommet du cairn. La pierre supérieur était plus plate que les autres, et plus claire comme si elle avait été épargné par le feu. Il la ramassa et l'examina, la retournant entre ses doigts.

" Cette pierre a été maniée récemment, dit-il. Que pensez-vous de ces marques ? "

" On dirait, répondit Milgazia, un G en lettre runique et d'un trois en chiffres romains, G3. "

" Les égratignures sont fines, nota Aragorn, et paraissent assurément fraîches. Toutefois, elles pourraient n'avoir aucun rapport avec nous. Les rangers se servent de runes, et ils viennent parfois ici. "

" Oh, ne dit pas de sottise, Ari ! fit Lina en tapant du pied. Tu connais beaucoup de tes collègues qui pourraient griller le paysage comme-çà ? Sans parler de ce spectacle, il y a trois nuits ! "

" Ne soyez pas si dure Lina-san ! fit Xellos d'un ton affable mais avec une pointe de sarcasme. Aragorn-san a parfaitement raison. D'après ce que nous en savons, il pourrait s'agir d'une partie de bataille navale que deux Rangers se livrent. "

" La ferme, Xellos ! gronda la sorcière après avoir frapper de son poing le sommet du crâne du démon. "

" Si c'est Gandalf qui les a tracées, que peuvent-elle signifier ? demanda Merry qui commençait à s'habituer à ce genre d'échange très musclé. "

" A mon avis, répondit Grand-Pas, ce G3 signifie que Gandalf est passé ici le trois octobre, c'est à dire il y a trois jours. Il devait être pressé et menacé par un danger, de sorte qu'il n'a pas osé laissé un message plus clair. "

" Je voudrais être sûr que c'est lui qui a laissé ce message, quel qu'en soit le sens, dit Frodon. Ce serait d'un grand réconfort de le savoir en vie et sur la route. "

" Peut-être, répondit le ranger. Je pense qu'il est venu ici et qu'il a été attaqué, mais je ne saurais dire quelle en a été l'issue. Il n'est plus ici, et nous devons maintenant nous occuper de nos affaires et nous rendre à Fondcombe le plus rapidement possible. "

" A quelle distance est-ce ? demanda Merry, jetant autour de lui un regard las. "

" Difficile à dire. Par la route, par temps clair et sans encombre, il me faudrait douze jours. Malheureusement, la route est trop dangereuse ; nous avons devant nous un voyage de deux semaines minimum. "

" Deux semaine ! s'écria Frodon. Il peut se passer bien des choses durant ce temps là. "

" C'est fort possible, répondit le ranger. "

Ils restèrent un moment silencieux sur le sommet, près du bord sud. C'est en cet endroit solitaire que Frodon prit conscience de la précarité de sa situation face au danger qui le guettait. Il maudit son infortune pour l'avoir entraîné si loin de ses pénates. Une expression nostalgique et peinée se peignit sur son visage.

" Allez, Frodon ! dit Lina en lui administrant une clac cordiale et réconfortante sur le dos. Ne nous fait pas cette tête ! Tu voyages avec Lina Inverse, la ravissante et fantastique magicienne. Et je te garantis que tu arriveras à Fondcombe sans encombre et en un seul morceau. "

Le hobbit eut un petit sourire reconnaissant, même si la sorcière rousse lui faisait toujours un peu peur, ces paroles d'encouragement le rassuraient un peu. Il contempla du haut du Mont Venteux cette route tentatrice et traîtresse qui ramenait vers son foyer. Il se rendit compte que deux points noirs s'y mouvaient lentement, se dirigeant vers l'ouest. ; il regarda à nouveaux et vit dans l'autre sens que trois autres rampaient à leurs rencontre. Il cria et saisit le bras d'Aragorn.

" Regardez ! dit-il en désignant la route du doigt. "

Le ranger se jeta immédiatement à terre derrière le cercle de ruine, entraînant avec lui Merry et Frodon, rapidement imité par les Slayers.

" Qu'est-ce donc ? demanda le jeune M.Sacquet. "

" Je ne sais trop, répondit le ranger, mais je crains le pire. "

" Ok ! fit Lina. Allons jeter un coup d'œil discret ! Le premier qui fait du bruit, je le rôtis comme un poulet. "

Ils rampèrent vers le nord du cercle et regardèrent par une interstice entre deux pierres. Tous voyaient les points noirs, mais ni Frodon, ni Merry ne pouvait en distinguer la forme en toute certitude. Une inquiétante expression calculatrice passa sur le visage de la dramata.

" Vous savez les gars, chuchota-t-elle, d'ici je pourrais facilement les avoirs avec un bon DRAGON SLAVE. "

" Le risque est trop grand, répliqua d'un ton pensif Milgazia. Nous avons certes l'avantage de l'effet de surprise et une vue imprenable sur la route, Mais l'explosion provoquerait des secousses qui pourrait faire écrouler la montagnes sous nos pieds. "

" J'avais pas besoin de toi pour m'en rendre compte ! dit-elle irritée. Si Pippin et Sam n'étaient pas partis en goguette, j'aurais pris le risque. "

Ils s'éloignèrent vivement, toujours en rampant, et se laissèrent glisser le long du flanc nord de la colline pour retrouver leurs compagnons. De leur côté, Pippin et Sam avaient su se rendre utile : explorant le vallon et les pentes environnantes. Ils trouvèrent à proximité d'une source d'eau claire, une réserve de bois entreposée derrière des pierres et les restes d'un campement hâtif. Le bois avait été laissé par des rangers pour le feu, leur affirma Grand-Pas mais ses talents de limier lui révéla des nouvelles bien alarmantes. Il y avait des trace de lourde bottes vieille d'un ou deux jours. Cela n'augurait rien de bon ; chacun des hobbits avait des vision de cavaliers, lourdement armés, en armure complète, portant manteaux noirs et bottes.

" Ne ferions-nous pas bien de déguerpir au plus vite, Monsieur Grand-Pas ? demanda Sam avec impatience et nervosité. Il se fait tard et je n'aime pas ce trou. "

Grand-Pas leva les yeux et observa l'heure et le temps, considérant toutes les options qui s'offraient à eux.

" Eh bien, dit-il, je n'aime pas cet endroit non plus ; mais je n'en vois pas d'autres que nous puissions atteindre avant la tomber de la nuit. Ici, nous sommes hors de vue pour l'instant, et, si nous bougeons, nous risquons fort d'être repéré. "

" Voilà une occasion à ne pas manquer, s'exclama Lina avec une lueur cruelle dans le regard ! "

" Que voulez-vous dire ? demanda Merry qui n'était pas rassuré par l'expression farouche de l'enfant terrible du Chaos et de la Destruction. "

" Ras le bol d'être pourchassée comme du gibier ! répondit-elle. Il est temps de prendre l'initiative et de porter le feu chez l'ennemi. Dit-moi, Ari ! Quelles sont leurs faiblesses ? "

" Le feu, répondit le Ranger un peu pris de court par la détermination de la sorcière. Même si leur maître peut en user pour ses sombres desseins, ils craignent le feu et ceux qui le manient. "

" Oh ! fit Lina souriant sauvagement. Alors je vais leur en donner du feu ; un feu atomique. "

" Vous...Vous ne comptez tout de même pas utiliser le DRAGON SLAVE, s'exclama le Ranger qui se souvenait des effets dévastateurs de ce sortilège. "

" Et pourquoi pas ! répondit-elle. Ils sont si sûr de pouvoir nous vaincre que ça en est insultant. Quand ils vont nous retrouver, ils vont croire que nous sommes pris au piège et ne s'attendrons sûrement pas à une attaque d'une telle envergure. "

" Qu'est-ce que ce DRAGON SLAVE ? demanda Pippin confus. "

" Un sortilège possédant un pouvoir destructeur terrifiant, répondit Milgazia sombrement. Assez puissant pour faire d'une ville, un énorme cratère fumant ; assez puissant pour réduire un cendre un dragon de belle taille. "

Cette réponse ne rassura pas les hobbits qui fixèrent la dramata avec terreur, comprenant mieux encore, l'étendu des pouvoir de leur compagne de route.

La troupe installa son campement au plus profond des combes, dans le coin le plus abrité. Ils allumèrent un feu et commencèrent à préparer un bon repas qui fut la seul consolation de cette journée. Les hobbits remercièrent la poche magique de Milgazia et la diligence et l'efficacité de Prospère Poiredebeurré qui leur avait fourni des provisions pour un régiment, leur permettant de manger copieusement.

A la venue de l'obscurité, la température baissa forçant Frodon et ses compagnons à se serrer autour du feu, enveloppés de tous les vêtements et couvertures qu'ils possédaient ; mais ce fut seulement le cas de hobbits. Grand-Pas se contenta d'un simple manteau et resta assis à l'écart, tirant pensivement sur sa pipe. Lina pour sa part était assise sur une pierre, enveloppée dans sa cape noire ; son corps gracile nimbé d'une presque imperceptible aura écarlate qui lui tenait chaud. Ni Xellos, ni Milgazia ne semblaient être affecté par le froid. Le démon était adossé contre un rocher, la tête baissée ; ses yeux cachés par la frange de ses cheveux observaient avec attention son entourage, ne manquant aucun détail qu'il pourrait utiliser à son avantage par la suite. Paradoxalement, Milgazia qui était assis au côté de Lina, était tout aussi attentif, mais dans un but un peu plus altruiste. Le plan de la tueuse de bandit, lui semblait excessivement risqué et en contradiction avec la continuité de l'histoire.

" N'ai-je ne serait-ce qu'une seule chance de te convaincre d'abandonner pareille folie, Céline ? lui dit-il en japonais. "

" Tu te fais du souci pour rien, Mic. Tout va se passer comme sur des roulettes. "

Le dragon regarda Céline/Lina intensément, comme pour pouvoir percer ses motivations profondes.

" Tu es physicienne, fit-il, donc tu connais la théorie du Chaos et son exemple illustratif le plus célèbre, l'effet papillon. "

" N'essaye pas de m'avoir avec ton savoir limité dans ce domaine ! Je sais ce que j'ai à faire et d'ailleurs notre présence même a changé les choses. Michel, ce que nous avons pu savoir en lisant le livre est de moins en moins fiable à mesure que le temps passe. Tout ce que nous pouvons faire, c'est vivre les évènements sans nous préoccuper de ce qui aurait dû se passer. "

" Je ne suis pas Gourry, Lina, dit-il en fronçant les sourcils. Je ne suis pas facilement dupe. Quelles sont tes raisons ? "

La dramata regarda durement le dragon, le transperçant de ses yeux rubis pour son manque de discrétion et son insistance.

" Ok ! répondit-elle avec irritation. Si tu veux savoir, c'est pour éviter que Frodon soit blessé par l'arme du Nazgul. Tu sais qu'à la fin de l'histoire, il ne vivra pas longtemps. Non, désolé ! Il prendra la mer et fera voile vers l'ouest avec Gandalf après avoir été malade pendant deux ans. Belle fin, n'est-ce pas ? Il aura droit au paradis des Elfes pour service rendu. Je trouve cela injuste. Il a été embarqué dans cette histoire et il en ressortira brisé par son fardeau et le pire c'est que la postérité ne se rappellera pas du calvaire qu'il s'apprête à entreprendre. "

" C'est son destin, fit le dragon. Tu ne peux pas le nier. "

" Oh que si ! J'ai une nouvelle pour toi : je ne crois pas en la destiné. Ce n'est rien d'autre qu'une mauvaise excuse pour être passif et ne rien entreprendre pour changer les choses. "

" J'espère seulement que tu ne t'en mordras pas les doigts. "

Lorsque le nuit tomba, le feu répandit sa clarté de tous côtés, conférant au lieu un aspect inquiétant et fantomatique. Aragorn, pour préserver leurs esprits de la peur, se mit à leur conter des histoires. Il connaissait un grand nombre de récit et de légendes concernant les hommes et les Elfes, narrant les exploits bon ou mauvais des temps anciens. Des Slayers, seul Xellos/Xavier y accorda un minimum d'intérêt, enrichissant ainsi son propre répertoire. L'attention de Lina et de Milgazia était strictement focalisé sur l'observation des crêtes et l'arrivée imminente des Nazguls.

L'enfant terrible du Chaos et de la destruction offrait un spectacle particulièrement intimidant. La clarté du feu exacerbait l'alternance entre l'ombre et la lumière et faisait briller les cheveux roux de la sorcière d'un éclat irréel. Ses yeux eux aussi flamboyaient mais de l'éclat de sa détermination et de l'intensité de son pouvoir.

Lorsque Grand-Pas termina son récit, un pâle croissant de lune monta lentement au-dessus de la colline.

" Regardez, dit Merry. La lune monte : il doit se faire tard. "

Lina Inverse se redressa subitement sur ses pied et fixa farouchement le haut des crêtes à l'ouest.

" Ils sont là, dit-elle avec détermination. Comme je m'y attendais, ils ont attendu le levé de la lune et se servent de l'ombre de la colline pour dissimuler leur avancée. "

" Minuit, l'heure du crime ! nota Xellos en jetant un coup d'œil amusé sur le cadran d'une montre à gousset qu'il avait sorti dont on ne savait où. Décidément, Les clichés ne meurent jamais. "

" Ils sont bel et bien ici, nota le dragon sombrement. J'en vois trois sur la crête entrain de descendre. Par contre, je ne vois pas les deux autres. "

" Ok ! fit la sorcière. Je me charge de ces messieurs ! Je vais leur apprendre à poursuivre une pauvre innocente et délicates jeune fille comme moi. "

Aragorn et Milgazia échangèrent avec les hobbits un regard dubitatif, doutant énormément des revendications de Lina concernant son innocence et sa délicatesse.

" Tenez-vous tout près du feu, la tête tournée vers l'extérieur, cria alors Grand-Pas pour les ramener à la réalité. Prenez les plus long bâton à la main ! "

Le cœur de Frodon se glaça d'effroi sentant que quelque chose d'horrible allait se passer. Le jeune monsieur Sacquet, porta nerveusement sa main à la poche de son gilet et serra l'anneau au creux de sa main. Il n'avait absolument pas été d'accord avec le plan rocambolesque de la tueuse de bandit, considérant que c'était une pure folie. Mais le jeune hobbit n'avait osé dire mot, le souvenir des brûlures encore fraîches dans son esprit. Maintenant que ses redoutables ennemis s'approchaient inexorablement, le métal froid de l'anneau de puissance lui apportait grand réconfort. La tentation de l'enfiler se mit à raisonner dans son esprit au rythme du battement de son cœur et de ses tempes.

Lina se tint droite et solennelle et ferma les yeux.

" O toi qui es plus sombre que la nuit... "

Une brise irréelle se leva autour d'elle, faisant danser les flammes. Frodon, en entendant ces paroles, ressentit comme un coup de couteau dans son ventre; une lame glaciale qui retournait ses tripes. Il ne put combattre la tentation plus longtemps et passa l'anneau de puissance à son doigt. Le jeune hobbit devint invisible pour le monde matériel, renforçant sa présence astral, lui révélant le monde au-delà de la vision.

L'enfant terrible du Chaos et de la destruction brûlait au cœur d'un brasier tel qu'il n'en avait jamais vu. Les flammes écarlates et surnaturelles qu'elle irradiait, était zébrées d'or, d'argent et d'onyx ; le corps même de la sorcière était nimbé d'un manteau de lumière dorée moucheté de noir. Un fin rayon de lumière aveuglante, s'en élevait et frappait la voûte céleste, ouvrant une brèche obscure.

" Plus rouge que le sang qui coule... "

De ce trou dans la trame du plan astral, s'échappa une sinistre et aveuglante lueur écarlate qui se répandait du ciel et tout autour de la sorcière comme une brume sanglante, éclipsant à l'exception de celles des Slayers, les silhouettes de ses compagnons.

" J'en appelle à ta puissance enfouie dans l'abîme du temps... "

Bientôt, le jeune monsieur Sacquet ne put distinguer clairement que ce rift céleste et ce qu'il y vit figea son sang dans ses veines. Se détachèrent d'abord de ces ténèbres insondables, deux yeux : monstrueux et inhumain, totalement écarlates et brillant d'un éclat rubis. La tête de cette monstruosité se révéla ensuite : elle était longue, couverte d'une carapace chitineuse, le profil en forme de croissant lune, un front haut, bombé et conique ; la bouche prognathe, remplie de bien plus de croc qu'elle ne pouvait en contenir.

" Et en ton nom, je fais serment aux ténèbres... "

Emergèrent ensuite deux long bras chitineux, résultats caricaturaux de la fusion de ceux d'un homme et d'un insecte, munis de mains humaines dotées de longs doigts inséctoïdes. Le trou s'élargit; la tête en sortit, révélant une partie de son puissant torse musclé et carapacé. Le dieu infernal fixa ses yeux sur Lina et ouvrit la bouche, souriant avec une satanique satisfaction. Deux rayons de lumière jaillirent de ses yeux et frappèrent la sorcière dont l'aura se mit à absorber l'énergie malfaisante qui saturait l'espace.

La terreur s'empara de Frodon qui se mit à courir à toute jambe, fuyant cette apparition et cette éclat écarlate le plus loin possible. Mais malgré cette fuite éperdue, il ne pouvait échapper à la voix de la dramata qui résonnait dans l'air comme un coup de tonnerre.

" Pour que tous les fous qui osent se dresser contre moi... "

" Soient anéantis par nos pouvoirs réunis... "

" DRAGON SLAVE. "

Le jeune Monsieur Sacquet trébucha sur une pierre et s'effondra au sol. Il se releva en haletant frénétiquement et tourna son regard vers le campement qu'il avait fui si désespérément. Le démon gigantesque et sa brume sanglante avaient disparu ; un explosion atroce illumina la nuit et se fit entendre, anéantissant les trois Nazguls d'un coup et rayant de la carte le Mont Venteux, ne laissant qu'un cratère vitrifié et fumant surplombé d'un champignon de cendres incandescentes qui s'élevait dans le ciel.

Le hobbit, fixant ce spectacle d'un regard hypnotisé, ne savait trop s'il devait être terrifié ou émerveillé par ce phénomène ; un degré de destruction si élevé qu'il avait acquis une beauté radiante. Il n'était pas le seul à rester bouche-bée. La vue de deux silhouettes pâles, hautes et émaciées l'arracha de sa stupeur et lui fit dégainer son arme qui se mit à luire d'une lueur rouge.

Il ne pouvait s'agir que des cavaliers noirs qui prirent conscience de la présence du jeune monsieur Sacquet, le fixant de leurs yeux noirs luisants de malveillance. Le plus grand des Nazguls avait des cheveux longs et luisants, et son heaume était surmonté d'une couronne. D'une main il tenait une longue épée, et de l'autre un poignard rayonnant d'une lumière pâle. Le roi spectral s'élança sur Frodon qui se jeta en avant sur le sol.

" O Elbereth ! Gilthoniel ! cria-t-il d'un voix forte, plantant sa lame dans le pied de son ennemi. "

Un crie aigu s'éleva dans la nuit, aussi bien de douleur que d'outrage. Le Nazgul transperça de son poignard l'épaule gauche de Frodon qui se retrouva à sa merci. Grand-Pas, suivi de Milgazia, surgit alors de l'ombre, une torche enflammée dans chaque main et força le roi pâle à reculer. Frodon, tremblant, laissa tomber son arme, retira l'anneau de son doigt, le gardant dans sa main crispée, et perdit connaissance par la suite.

" FLAME BREATH, rugit le dragon. "

Un torrent de flamme jaillit des mains de Milgazia et frappa le second Nazguls qui s'apprêtait à porter assistance à son compagnon. Le spectre hurla et, brûlant comme un feu de la Saint-Jean, s'enfuit dans la nuit. Le dernier spectre qui restait, lâcha un cri intimidant levant son épée en signe de défi.

" BURST RONDO, lança une voix féminine, un peu stridente. "

Des boules incandescentes frappèrent violemment l'esprit servant de l'anneau et explosèrent à l'impact, l'obligeant à reculer. Lina Inverse venait de faire son entrée et osait croiser le regard de l'âme damnée de Sauron. Le Nazguls et la dramata se fixèrent intensément jaugeant la volonté et la détermination de l'autre. Lina ne fléchit pas ; elle ne détourna pas les yeux, fixant par delà du voile astral qui le cachait du monde matériel ; elle regarda le corps desséché et parcheminé du spectre, vestige momifié de l'homme qu'il fut jadis avant que le pouvoir du seigneur de Mordor ne l'ait dévoré. Le roi déchu rompit son immobilité, battit en retraite et s'évapora dans la nuit, se promettant de se venger d'un tel affront.

Le dragon, la sorcière et le ranger, voyant que pour l'instant tout danger était écarté, se portèrent auprès de Frodon pour le secourir.

" Frodon ! entendirent-ils crier au loin. "

" M.Frodon ! fit la voix de Sam approchant rapidement. "

Les hobbit, chacun ayant une torche à la main et une expression hagarde et terrifiée sur le visage, arrivèrent sur les lieux et se figèrent d'effroi à la vue de leur compagnon terrassé, gisant à terre, entouré du ranger et des slayers qui l'examinaient avec frénésie.

Fin du chapitre 4

Prochainement dans Le seigneur des Anneaux contre les Slayers : Pretty Lina's magic lesson.

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