Les personnages de cette histoire appartiennent à leurs auteurs respectifs. Je ne prétends aucunement les exploiter dans un quelconque but lucratif.

Le seigneur des anneaux contre les Slayers

Chapitre 5: La fuite vers le gué. Pretty Lina's magic lesson.

Le retour au campement se fit sous un climat morose ; ni les slayers, ni le Ranger et encore moins les hobbits ne se sentaient le cœur à faire la causette. Aragorn qui avait hâtivement pansé la blessure de Frodon, le transportait dans ses bras avec délicatesse. Sam était sur ses talons, le suivant d'un air farouche et méfiant, sa main serrant le pommeau de sa dague. Visiblement, le peu de confiance qu'il avait accordé à ses compagnons non-hobbits avait fondu comme neige au soleil. Venaient ensuite Merry et Pippin dont l'humeur alternait de l'horreur à la terreur nourrie par leur imagination débordante et une paranoïa galopante. Les deux cousins du jeune M.Sacquet, la peur au ventre, gardaient leurs yeux fixés sur le Ranger, n'osant se retourner et faire face à Lina Inverse. La dramata et le dragon qui marchaient côte à côte étaient silencieux et de fort méchante humeur. Milgazia arborait un visage d'une intensité et d'une sévérité intimidante véhiculée par ses sourcils broussailleux froncés et ses yeux dorés et glacials. Mais des deux Slayers, c'était Lina la plus intimidante : la colère qui se lisait sur son visage n'avait rien à voir avec sa rage volcanique qui éclatait à la moindre provocation ou contrariété. Non c'était la colère glaciale, meurtrière et calculatrice qui se déclenchait lorsqu'un monstre s'en prenait à un de ses proches.

Lorsqu'ils arrivèrent au campement, une bouilloire au-dessus du feu sifflait et ils y retrouvèrent Xellos Métalium qui savourait un thé brûlant près du feu.

« Pendant votre petite escapade, dit-il avec son large sourire aux lèvres, j'ai préparé un peu de thé. N'hésitez pas ! Il est excellent. »

« Du thé ! Explosa Sam de rage. M.Frodon se fait trucider par ces démons et vous ne trouvez rien d'autre à faire que de nous servir une boisson chaude ! »

« Cessez ces chamailleries sur-le-champ, ordonna sèchement Aragorn. Vous allez tous rester près du feu et vous tenir tranquille pendant que je vais m'assurer que les cavaliers noirs sont bien partis. »

« Ok ! Répondit la sorcière. On va s'occuper de la blessure de Frodon. Et quant à toi, Xellos, au lieu de nous faire ton imitation de Filia, tu vas l'aider. »

« Vous m'insultez Lina-san, répliqua le mazoku un peu vexé. Je n'ai absolument rien à voir avec cette lamentable et puérile Ryuzoku qui prétend être prêtresse. »

« Et pas de discussion ! Ajouta-t-elle en foudroyant du regard le Ranger qui s'apprêtait à objecter. Xellos est peut-être un propre à rien de prêtre qui fait honte à toute sa corporation, mais il sait pister les spectres. Allez ! Allez ! Magnez-vous ! »

Grand-Pas, n'étant pas disposé à perdre du temps sur cette broutille, hocha la tête pour marquer une approbation réticente et s'enfonça dans la nuit, suivi du sarcastique démon qui lui fit un clin d'œil coquin. Pendant cet échange, Milgazia s'était installé tout près du feu avec le corps inerte du jeune hobbit qu'il avait déposé à plat ventre sur une couverture.

« M.Milgazia, demanda Pippin avec appréhension, vous pouvez le soigner, hein ? La blessure n'est pas si grave ! Si vous avez pu nous guérir comme vous l'avez fait, il y a trois jours, vous pouvez faire la même chose pour Frodon. »

Mais la mine absorbée du seigneur dragon n'avait rien de rassurante. Il examinait le jeune monsieur Sacquet depuis quelques minutes, sans laisser transparaître la moindre émotion mais son silence était bien plus qu'éloquent.

« Je ne sais trop, fit-il doucement. La blessure en elle-même ne semble présenter aucune véritable complication. Par contre, quelque chose d'aussi superficiel n'aurait pas dû lui faire perdre connaissance de la sorte. Je crains qu'un morceau de la lame y soit rester logé. »

« Te fait pas prier, peau de fesse de lézard ! Gronda la sorcière. Remet-le-nous sur pied. »

Le seigneur dragon soupira de résignation et retira le bandage délicatement, révélant la blessure qui suintait encore de sang. Il plaça ses mains à quelques centimètre, juste au-dessus, qui se mirent à briller de son pouvoir curatif. Mais cela n'apporta pas au pauvre hobbit, la guérison et l'apaisement. Au contraire ! La peau autour de la blessure se mit à blêmir, les veines saillirent et le phénomène commença à se propager à tout le bras. Frodon se réveilla en hurlant et se mit à convulser comme un possédé.

« Arrêtez ! Cria Sam qui se jeta sur le dragon pour sauver son maître, croyant à une traîtrise. »

Le jardinier fut violemment catapulter au sol par une force invisible lorsqu'il s'approcha trop près. Milgazia interrompit le processus, retourna le jeune monsieur Sacquet sur le dos et lui bloqua les bras et les jambes.

« Que quelqu'un l'empêche d'avaler ou de se mordre la langue, rugit-il. »

Les hobbits restèrent plantés d'effroi ; Lina réagit immédiatement, ramassa un morceau de bois, le plaça de force la bouche de Frodon et lui tint la langue avec deux doigts. Les convulsions finirent par cesser, le laissant haletant frénétiquement comme si l'atmosphère s'était raréfié.

« Calme-toi, Frodon ! Fit Lina d'un ton apaisant en lui caressant doucement les cheveux. La crise est passée. Respire et détend-toi ! »

Le jeune hobbit faisait peur à voir : sa peau était livide et grise comme la cendre ; ses yeux vitreux semblaient fixé le néant ; ses membres étaient glacials et des borborygmes épuisés s'échappaient de sa gorge. Il finit par sombrer dans l'inconscience ; son corps vidé de toute vitalité par ces convulsions.

Les Hobbits, avec Sam à leur tête, avaient récupéré de leur frayeur et reprit du poil de la bête. Ils se tenaient, menaçants, l'arme à la main, faisant face aux Slayers.

« Ecartez-vous de lui ! Cria Sam Gamgee avec rage. »

Mais aucun des Slayers présents ne tinrent compte de cet ordre, trop occupé avec Frodon. Merry et Pippin firent un pas en arrière, réalisant l'inutilité pour ne pas dire la sottise d'une pareille action. Leur chance de survie au cours d'une confrontation avec Lina Inverse et Milgazia Lawrazia étaient de l'ordre du néant.

« Taisez-vous pauvre sot, gronda le dragon d'un ton glacial et autoritaire ! La situation est bien assez sérieuse sans y ajouter votre petit numéro d'intimidation. »

« Au lieu de jouer au héros, ajouta la tueuse de bandit tout autant en colère que son ami, remuez-vous les fesses et venez nous donner un coup de main. »

Les hobbits obéirent avec réticence et enveloppèrent Frodon dans des couvertures pour le tenir au chaud. Sam se tenait tout près de son maître, fidèle et hargneux comme un gros bulldog.

« Bon ! Fit Lina irritée en passant la main dans ses cheveux. Arrêtez cette comédie deux secondes et faites fonctionner votre mémoire ! Si on vous avait voulu du mal, on l'aurait fait à Bree. Pourquoi est-ce que j'aurais atomisé trois Nazguls si j'étais leur complice ? »

« Alors expliquez-nous pour quelle raison Frodon a eu cette crise lorsque vous l'avez soigné ? Demanda Merry durement. »

« La magie blanche, ce n'est pas mon rayon, répondit vivement la dramata. Le spécialiste, c'est Milgazia. Vous n'avez qu'à lui demander. »

Les hobbits posèrent un regard insistant et interrogateur sur le dragon qui semblait perdu dans ses pensées. Il regarda un moment la forme inerte et emmitouflée dans des couvertures qui sommeillait au coin du feu. Rien ne transparaissait sur son visage et ses yeux froids, pas la moindre émotion.

« Dans la précipitation, soupira-t-il finalement, j'ai commis une erreur. Le sort employé est uniquement destiné à guérir une blessure ordinaire et neutraliser d'éventuels poisons ou des corps étrangers. Je n'ai hélas reconnu son caractère insidieux que bien trop tard. Quelque chose de malfaisant a pénétré le corps de Frodon, un parasite qui a entrepris de le ronger de l'intérieur. »

Le seigneur dragon avait parlé d'une voix grave et sérieuse, évitant le regard de Lina qui n'avait pas une seule seconde manqué le sous-entendu poli et diplomatique véhiculé par cette déclaration. L'Enfant Terrible du Chaos et de la Destruction grinçait des dents de colère mais n'osait laisser libre cour à sa rage, sachant pertinemment qu'une part de responsabilité lui revenait.

« A terme, reprit-il, cette créature aura fait de votre ami un être semblable aux Cavaliers et donc susceptible d'obéir à leurs ordres. »

Le moral des Hobbits, déjà bien bas, s'abîma dans les profondeurs abyssales du désespoir ; Pippin et Sam étaient au bord des larmes, ne parvenant à réprimer leurs sanglots que par un effort surhumain.

« Ne pouvez-vous rien faire ? Demanda Merry sombrement à peine moins bouleversé que ses compagnons. N'avez-vous aucune formule ou sortilège pour le délivrer de ce maléfice ? »

« Une nouvelle tentative, sans connaître avec exactitude la nature de ce mal, serait une folie. Sa réaction à un sortilège curatif très banal me fait craindre le pire concernant son éventuelle réaction à une magie plus puissante. Cependant, nous avons de la chance dans notre malheur : je n'ai peut-être pas pu le guérir, mais la progression du mal a été ralentie. Ce qui nous laisse le temps pour trouver quelqu'un pouvant le remettre sur pied. »

Sam suffoqua de larme, se sentant terriblement coupable de ne pas avoir pu protéger son maître. Lorsqu'il avait prit la route, il s'était promis de tout faire pour que Frodon rentre à Cul-de-Sac sain et sauf. Maintenant que le jeune monsieur Sacquet gisait au sol, inconscient et gravement blessé, il ne put s'empêcher de maudire tous ces fauteurs de trouble qui les avaient traînés dans ces histoires qui ne concernaient en rien les hobbits de la Comté.

« Bon ! Fit Lina vivement. Ce n'est pas le moment de faire une pareille mine d'enterrement. Quand Ari et Xellos vont revenir, on leur demandera ce qu'ils en pensent. Peut-être auront-ils une idée? »

Ainsi passa la nuit : leur petit groupe se relayait tour à tour pour prendre soin de Frodon, le tenant bien au chaud dans des couvertures, baignant sa blessure. Sam ne quitta pas son maître de toute la nuit, supervisant tous les soins qui lui étaient donné ; et parfois même s'occupant personnellement des tâches qu'il considérait trop délicates.

Ce fut au levé du jour que Frodon reprit conscience. Le jeune monsieur Sacquet, bien qu'ayant repris quelques couleurs, était dans un état de faiblesse alarmant. Son corps était lourd et douloureux ; ses muscles engourdis et noués ; son bras blessé totalement paralysé et insensible.

« Que s'est-il passé ? Où est le roi pâle ? Demanda-t-il éperdu. »

Les souvenirs de la nuit dernière refaisaient surface petit à petit : Une douleur insupportable comme si on l'avait écorché vif ; la lame du Nazguls qui transperça son épaule ; la terrible explosion infernale qui déchira les ténèbres ; sa fuite éperdue ; cette lumière écarlate et sanglante ; la déchirure dans le ciel et le monstre qui s'en échappa. Le souvenir de cette créature de l'enfer lui fit l'effet d'une gifle administrée par un gantelet d'acier.

« Le monstre ! S'exclama-t-il terrorisé. Le monstre dans le ciel ! »

« Monsieur Frodon, fit Sam, il n'y a pas de monstre ici. Reprenez votre calme ! On peut dire que vous nous avez flanqué une belle frousse. »

« Je l'ai vu ! Il était là, la nuit dernière. La peau comme une carapace d'insecte, une bouche qui débordait de crocs aiguisés, deux longues cornes et deux yeux rouges qui brillaient comme le feu. »

« Tu as vu Shabranigdou ! S'exclama Lina surprise. J'arrive pas à y croire ! »

« Shabrani… quoi ? Dit Pippin. Tout ce que j'ai vu, c'est une explosion mais pas de monstre. Et toi Merry ? »

« Ma foi, répondit M.Brandebouque, j'étais tellement effrayé que j'étais figé sur place. Je ne saurais trop dire s'il y avait un monstre. »

« Rassure-toi, Frodon ! Fit la dramata d'un ton sérieux et posé. Ce que tu as vu existe bel et bien. »

Le jeune monsieur Sacquet se mit à trembler et à hoqueter de peur.

« Mais qu'est ce que vous nous chantez là ! S'emporta Sam Gamgee. Vous trouvez peut-être que c'est drôle de terroriser monsieur Frodon comme çà. »

« Et d'où vient le pouvoir qui a fait çà, à ton avis ? Répliqua Lina en montrant du doigt le cratère vitrifié qui avait remplacé le Mont Venteux. »

Les hobbits eurent un mouvement de recul, terrifiés par ce qu'impliquait cette déclaration. Sam se plaça entre Frodon et la sorcière rousse, prêt à défendre son maître.

« Arrêtez deux seconde votre comédie ! Gronda la sorcière en tapant du pied d'irritation. Je commence à en avoir plus qu'assez de vous voir paniquer à la moindre occasion. Vous n'êtes pas des lapins ! Un peu de courage ! »

« Vous…vous invoquez des démons, dit Merry incertain, n'osant trop croiser le regard de la sorcière de peur de se retrouver grillé. Vous ne pouvez pas faire cela ; c'est un acte vil et répugnant. Comment pouvez-vous oser vous servir de pareils pouvoirs, c'est…c'est… »

« Qu'est-ce que vous y connaissez en magie d'abord ? L'interrompit-elle dangereusement. Tout ce que je vois, c'est quatre petits campagnards mal embouchés avec autant de bon sens qu'une armée de lemmings qui prétendent me donner des leçons de magie. »

« Paix ! Intervint Milgazia d'un ton apaisant avant que la situation ne se détériore. Lina, peut-être que si vous leur expliquiez, ils seraient mieux disposés. »

L'Enfant Terrible du Chaos et de la Destruction réfléchit un cours instant jaugeant les hobbits et leur capacité à saisir ce genre de concept.

« Bon ! Fit-elle en soupirant. Cà ne peux pas être pire qu'avec Gourry. En attendant le retour de Xellos et d'Ari, je vais vous donner une leçon de magie. Tachez d'ouvrir vos oreilles car je me répèterai pas. »

Le hobbits s'assirent à terre, ne quittant pas la sorcière des yeux. Tous, même Frodon, attendaient avec appréhension qu'elle leur explique les tenant et les aboutissants de cette affaire.

« La magie, commença-t-elle, est divisée en trois grands domaines : La magie blanche, la magie shamanique et la magie noire. »

La dramata marqua une pause de quelques secondes, s'assurant qu'elle n'avait perdu personne.

« La magie blanche guérit, purifie et invoque la puissance des dieux. Là d'où je viens, elle est extrêmement sommaire car les sortilèges de hauts niveaux ont été perdus ou rendus inutilisables à la suite d'une grande guerre. »

« Il y a ensuite la magie Shamanique. Cette magie fait appelle aux quatre éléments : la terre, le feu, l'air et l'eau, aux forces de la nature et de l'esprit. C'est le domaine le plus largement utilisé et qui comporte le plus de sortilège. »

« Enfin, il reste la magie noire ; ce domaine porte sur les malédictions, l'invocation des démons et l'usage de sortilèges qui puisent leur puissance dans les démons majeurs. Le DRAGON SLAVE, DRAGON SLAYER à l'origine, est le sort le plus puissant en magie noire. Il invoque Ruby-Eye Shabranigdou, l'un des seigneurs des ténèbres, et focalise son pouvoir en un rayon d'énergie provoquant une énorme explosion. Des questions ? »

Les hobbits n'en eurent aucune ; ce qu'ils avaient entendu leur suffisant pour attiser encore plus les soupçons qu'ils avaient sur la tueuse de bandit. Ils s'échangèrent des regards lourds de signification, espérant pouvoir mettre le maximum de distance entre eux et cette pratiquante des arts sombres.

« Votre inquiétude est sans fondement, fit le dragon qui avait remarqué leur trouble. La magie est certes dangereuse mais je peux vous assurer que Lina Inverse n'en est ni l'instrument, et n'est sûrement pas possédée par un démon. Vous avez ma parole de Ryuzoku et de prêtre de Ceipheid. »

Un applaudissement venant de derrière un gros rocher, se fit entendre dans la combe. Xellos, frappant des mains avec enthousiasme, surgit de sa cachette comme un diable de sa boite, infligeant à Sam une montée d'adrénaline.

« Quel beau discourt, Milgazia-san ! Fit le démon souriant. Cette éloquence de la part d'un Ryuzoku, en particulier du Gardien de la Clare Bible, pour défendre la magie noire est proprement émouvante. »

« Je suis ravi d'entendre que mon discours suscite votre approbation, Xellos, répondit le dragon d'un ton glacial et sarcastique. »

« Hé, les deux crétins ! Si vous voulez, on peut vous laisser seul en tête-à-tête, fit Lina sèchement. »

Le dragon d'or fronça les sourcils, une infime lueur de dégoût perçant son regard froid et contrôlé. Le mazoku, sa mine joyeuse et moqueuse toujours aussi inébranlable, ouvrit un œil amusé et élargit encore plus son sourire, se donnant un inquiétant air de famille avec un certain chat natif du pays des Merveilles.

« Voyons, voyons, Lina-san ! Vous savez pertinemment que Milgazia-san n'est pas du tout mon type. Bien entendu, je me serais peut-être laissé tenté, si çà avait été Aragorn-san. »

« A propos, intervint Sam rudement, pouvons-nous savoir ce qu'il est advenu de Grand-Pas ? Je trouve suspect que vous soyez revenu seul. »

Lina passa sa main dans ses cheveux avec irritation, un air farouche sur son visage. Que fallait-il faire pour que cet ennuyeux péquenot, mal embouché, cesse de lancer des accusations idiotes à tout bout de champ ? C'était encore pire que de supporter le grand Trou Noir entre les deux oreilles de Gourry du quel semblait émerger un flot quasi-continu de sottise. La seul chose qui sauva Monsieur Gamgee de la remarquable expérience de se trouver la cible du sortilège, DILL BRANDO, était le pragmatisme de Céline Velmaux qui avait emménagé derrière la jolie frimousse de l'Enfant Terrible du Chaos et de la destruction. Démolir le jardinier de M.Sacquet aurait certes un effet positif sur son humeur mais briserait définitivement le peu de confiance que les Hobbits lui témoignaient.

« Puisqu'on n'a pas entendu des cris de terreurs, fit la dramata, je suppose que tu n'as pas eu le temps de lui faire to grand numéro de séduction. »

« Vous êtes méchante Lina-san ! Geignit le démon rigolard, faussement peiné. Faut-il que vous me rappeliez sans cesse le peu de succès de ma campagne amoureuse. »

« Alors, où diable est-il parti ? Demanda un Merry de moins en moins enclin au petite pirouette oratoire de Xellos. »

« Voyons, M.Brandebouque ! Un peu de calme ! J'en venais justement à cette affaire. Vous devriez vraiment apprendre à mieux gérer votre stress comme je vous l'ai suggéré à Bree. A ce rythme, vous n'allez pas faire de vieux os. »

« Calme ou pas, fit Frodon à mi-voix, nos chances de nous sortir de ce guêpier sont déjà bien faible. »

Le démon tourna la tête vers le hobbit affaiblit et prit le temps de savourer les ondes de désespoir qui emplissaient l'espace. Le jeune monsieur Sacquet suintait la terreur et le désespoir de tous ses pores. Etre à ses côtés était aussi agréable que de jouir à volonté d'une intarissable fontaine à champagne.

« Oh ! Pour répondre à votre question, les Nazguls se sont séparés et nous avons fait de même pour les prendre en chasse. Le mien m'a malheureusement filé entre les doigts. »

« Mais, reprit-il, je ne suis pas revenu bredouille. Je me suis permis de rapporter quelques souvenirs. »

Le prêtre-général retira de sa sacoche deux objets enveloppés chacun dans une toile rêche et brune. Il déballa le premier, révélant les restes tordus et corrodés de ce qui fut une arme d'une excellente facture, indéniablement produite par un maître forgeron. L'arme prise à la créature des Galgals n'avait pas survécu au contacte du Nazgul.

Le second contenait l'arme qui avait infligé à Frodon la blessure qui le faisait tant souffrir. La dague en acier froid, gris et terne, n'avait aucun ornement ou personnalité, standardisé et impersonnelle comme si elle avait été produite en masse dans une usine.

« Et voici l'arme du crime, déclara-t-il. »

Milgazia fronça les sourcils face au vecteur du mal qui affligeait le jeune monsieur Sacquet. Cette lame suintait le maléfice que charriait maintenant le sang du hobbit. Le seigneur Dragon se maudit d'avoir été aussi présomptueux. Il savait que le poignard était ensorcelé et que cette malédiction n'était pas bénigne. Même si une partie de la responsabilité devait être échue à la dramata et à son insistance, il n'en demeurait pas moins qu'il n'avait pas prie les précautions les plus élémentaires. Il avait considéré que la magie noire de ce monde ne pouvait se comparer à la magie blanche d'un seigneur Ryuzoku et Frodon en avait payé le prix.

« L'arrogance et la présomption ne sont pas seulement l'apanage des serviteurs de Valbazard, se dit-il sombrement. Il semblerait que mon clan en soit tout autant doté. »

La sorcière rousse prit cette dague et l'examina attentivement.

« C'est pas de la camelote, fit-elle. Celui qui a créé un sortilège aussi répugnant est un génie ou un dément. »

« Bien souvent, nota le démon d'un ton aimable, la frontière entre le génie et la folie est bien mince. Observez la structure de ce maléfice ! Remarquez la cohésion de l'interface Matériel/Astral ! Il a été conçu de telle sorte qu'il se lie à sa victime, l'assimilant astralement. De plus le vecteur est un morceau de la lame qui reste fiché dans la blessure provoquant une infection qui affaiblit la victime. »

« Vous admirez cette horreur comme s'il s'agissait d'une œuvre d'art, alors que monsieur Frodon est dans un piteux état ! S'emporta Sam. Je devrai… »

« Ne pouvez-vous rien faire ? L'interrompit Merry. La tentative de monsieur Milgazia n'a fait que déclencher des convulsions chez Frodon. »

« Oh! Pour vous répondre, fit le démon en plaçant son indexe devant ses lèvres, c'est un secret. »

L'indignation se peignit sur le visage de chaque hobbit, à l'exception de celui de Frodon. Le jeune monsieur Sacquet était aussi faible qu'un chaton qui venait de naître, et donc incapable de s'indigner d'une façon satisfaisante. Lina, quant à elle, arbora une lasse irritation.

« Ne gaspillez pas votre salive, intervint le dragon d'un ton austère ! Xellos n'en vaux vraiment pas la peine. Même s'il avait une idée pour vous guérir monsieur Sacquet, il serait bien incapable de la mettre en application. En faisant planer le doute de la sorte, il ne cherche qu'à entretenir sa réputation d'érudition absolue. »

« Hé bien, Milgazia-san ! Répondit le mazoku souriant d'un ton dangereusement affable. Vous semblez être bien certain de votre analyse. »

« Nous nous connaissons depuis bien longtemps Xellos, répondit froidement le seigneur Dragon. Et je dois dire que vos capacités dans ce domaine sont proches du zéro absolu. »

« Tout comme vos aptitudes au combat, répliqua le démon aimablement. Après tout, vous ne remportez de bataille que lorsque vous vous battez contre vos propres congénères et seulement par traîtrise. »

« Le clan de Rurguardia, fit Milgazia d'un ton aussi glacial que le blizzard, n'a jamais pris les armes contre d'autres Ryuzoku. »

«Crimine abuno disce omnes , fit le démon sardoniquement. »

L'atmosphère se fit glaciale, le sourire de Xellos se fit carnassier et les yeux de Milgazia encore plus froid que les neiges éternelles, de véritables poignards glacés transperçant le prêtre inexorablement. La tension entre le démon et le dragon se fit palpable. Les hobbits s'éloignèrent d'eux, se regroupant autour de Frodon. M.Métalium regardait Milgazia avec espièglerie comme s'il le défiait de le frapper et de s'adonner aux instincts violents de sa race.

« FIREBALL, retentit la voix de Lina Inverse. »

Cette bataille de volonté prit fin lorsqu'une énorme boule de feu enveloppa les deux belligérants. L'explosion tua dans l'œuf ce conflit qui aurait causé bien plus de dommages collatéraux qu'aurait pu en causer une chamaillerie entre Xellos et Filia. Le Ryuzoku et le Mazoku étaient tous deux à terre, sonnés, grillés mais calmes et silencieux.

« Vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenu, déclara Lina rudement. »

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Le retour d'Aragorn fut accueilli par les hobbits avec un enthousiasme débordant. En effet, après s'être remis de la boule de feu qui les avait percutés, le Dragon et le Démon se tinrent à l'écart l'un de l'autre ce qui créa une atmosphère tendue fort inconfortable pour les ressortissants de la Comté. Le ranger était aussi revenu bredouille, n'ayant retrouvé qu'un manteau noir brûlé et en lambeaux. Son Nazguls, même s'il n'était plus qu'une des âmes damnées de Sauron, jouissait encore de son intelligence et avait su tirer partie de son invisibilité naturelle, disparaissant dans la nuit comme le spectre qu'il était.

Un bref examen des restes de la dague ensorcelée et de la blessure de Frodon, ainsi que les observations de Milgazia concernant le mal qui affligeait le jeune monsieur Sacquet, confirma ses propres soupçons.

« Hélas ! S'écria le Ranger. Rares sont ceux qui peuvent guérir une blessure infligée par ce poignard maudit. »

La défaite put se lire alors sur les visages de chacun des hobbits ; leur dernier espoir s'envolant. Frodon qui avait repris quelque force, était bien plus abattu et désespéré que ses compagnons car il se rendait compte de sa monumentale sottise. Il ouvrit sa main valide qu'il avait gardée fermée tout du long et regarda cet Anneau traître qui lui causait autant d'ennui. Il l'avait mis au doigt non pas de son propre chef mais sous l'emprise d'une volonté malfaisante qui s'était joué de lui en tirant parti de ses terreurs. Malfaisant mais pourtant si précieux, il ne pouvait se résoudre à le jeter car il était sous sa responsabilité.

« Mais ne désespérez pas Frodon ! Fit Aragorn. Vous êtes fait d'une pâte bien plus forte que Gandalf ne l'avait sous-entendu. Et les soins que vous a apportés Milgazia ont pour l'instant endigué le mal qui vous ronge. »

« Et bien Ari, dit Lina d'un ton déterminé, il faudra revoir ton itinéraire. Vu l'état de Frodon, on ne peut plus se permettre un voyage de deux à trois semaines. »

« En effet, fit le ranger, il nous faudra prendre le risque d'emprunter la route pendant une partie du trajet. Mais les Nazguls sont toujours après nous ; il nous faudra les éviter à tout prix et donc reprendre des chemins de traverse. »

« Arrête un peu ton char, gronda la dramata ! Ils étaient cinq et j'en ai atomisé trois. Les deux survivants ne vont pas risquer leur carcasse après ma petite démonstration. »

« Vous pensez sincèrement qu'ils vont en rester là, répondit Aragorn avec irritation. Ce sont les Spectres Servants de l'Anneau. Ils ne s'arrêteront pas avant d'avoir rempli leur mission. »

« Ils sont sûrement aussi tenaces que tu le dis Ari, rétorqua la sorcière rousse, mais ils ne sont pas idiots. Ils ne s'attendaient pas à une pareille opposition de notre part. »

« En effet, commenta Milgazia, ils ont non seulement échoué mais ils ont aussi subi des pertes importantes. Maintenant qu'ils savent ce dont nous sommes capables, ils vont redoubler de prudence et attendre des renforts. »

« Nous serons donc tranquilles pour un temps ? Demanda Frodon un peu soulagé. »

« Rien n'est moins sûr, fit sombrement le Ranger. Nous devons repartir le plus tôt possible. Les quatre autres sont encore dans la nature et peuvent nous surprendre à tout moment. »

« S'ils n'ont pas participé au raid de la nuit dernière, dit Lina, c'est qu'ils ne devaient pas être dans les environs. Nous avons donc un petit délai que nous devons mettre à profit sans tarder. »

« Je suppose que vous avez des suggestions, demanda Grand-Pas fermement qui appréciait de moins en moins de voir Lina mettre son grain de sel. »

« Bien sûr ! Répondit-elle avec aplomb. On laisse tomber les chemins de traverse et on prend le chemin le plus rapide. »

« C'est de la folie furieuse, répliqua le ranger ! Si nous prenons la route principale, ils nous tendront une embuscade avant que nous arrivions à Fondcombe. Ils attaqueront en force sans nous laisser la moindre chance de nous en sortir. »

« Hé, Gros-panard, tempêta l'Enfant Chérie du Chaos et de Destruction ! Crois-tu que je sois idiote ? Jusqu'à preuve du contraire, le plus court moyen pour aller d'un point A à un point B, c'est la ligne droite. »

« En fait, commenta Xellos innocemment, c'est la ligne courbe puisque la planète est ronde. »

La sorcière rousse, prise en faute sur cet aspect de la géographie, se retourna vers le Mazoku et lui lança un regard courroucé. Xellos se contenta d'arborer son sourire satisfait et sarcastique, invitant silencieusement à ce qu'on lui efface brutalement du visage.

« Arrêtez de vous chamailler ! Lança Sam agacé. Quoi que nous décidions, il faut agir sans tarder. Regardez M.Frodon ! Nous ne pouvons nous permettre de bavarder inutilement. »

« Je suis d'accord avec M.Gamgee, fit Milgazia en hochant la tête. Il semblerait que notre ami fasse preuve de plus de bon sens que nous tous réunis. Dis nous ce que tu as en tête, Lina. »

La sorcière fixa le ranger avec un petit sourire narquois et pointa du doigt le ciel.

« Nous n'avons qu'à prendre la voie des airs. Dis-moi, Ari ? Combien il y a-t-il à vol d'oiseau d'ici à Foncombe ? »

Aragorn fixa la dramata de ses yeux pénétrant et calculateur, puis porta son regard vers l'horizon comme pour évaluer la distance. L'idée de la sorcière présentait en effet beaucoup d'avantage. Les Esprits Servant de l'Anneau ne pourraient pas les suivre dans les airs, ni pister leurs traces ou les surprendre à l'arrêt comme la nuit dernière.

« Cela dépendra de notre vitesse de déplacement, répondit-il. Au pas de l'homme, cela prendra une semaine. Trois jours tout au plus si nous allons à la même allure qu'un cheval. »

« Dans ce cas, dit Lina fermement, préparez-vous pour votre baptême de l'air. »

Après un solide petit-déjeuner, les dispositions pour le premier vol commercial en Terre du Milieu furent rapidement prises et chaque passager fut assigné à l'un de Slayers. Malgré le monumental échec de Milgazia dans sa tentative pour guérir Frodon, ce fut lui que Sam choisit pour les transporter, lui et son maître. Non pas que le jardinier de M.Sacquet lui témoignât plus de confiance, mais quitte à choisir parmi ces trois fauteurs de trouble, le seigneur dragon remportait haut la main son suffrage. L'instinct de survit aiguisé d'Aragorn le poussa à choisir Lina Inverse plutôt qu'un Xellos aguicheur pour des raisons plus qu'évidentes pour un observateur extérieur. Pippin et Merry choisirent par défaut d'accompagner le Mazoku souriant, espérant que ce lunatique individu ne tirerait pas parti de cette situation pour leur jouer un mauvais tour.

Chaque groupe scellé dans une bulle, prirent leur envol et adoptèrent la formation en triangle. Lina était en tête menant cette escadrille assistée à la navigation par Aragorn dont le teint un peu pâle et les dents serrés indiquait une lutte acharnée entre sa volonté et un mal qui n'aurait pas dû voir le jour avant l'avènement d'une quelconque révolution technologique ouvrant la voie vers le transport aérien.

Cette affliction communément appelée le « mal de l'air » induite par la vue panoramique qu'offrait la transparence de la bulle de ce pays triste et morne, le défilement rapide du sol et leur altitude terrassa les hobbits bien plus que ne l'avait laissé supposer leur expérience de la veille. Frodon, déjà affaibli par sa blessure fut le premier a succombé aux nausées et, ce faisant, décora la cape blanche du Seigneur Dragon dans le style très avant-gardiste et particulièrement prisé dans les concerts Grunge. Milgazia gronda un obscène juron dans la langue draconienne et intima au groupe l'ordre d'atterrir, prétextant pour cette halte la nécessité de soulager les hobbits. Bien entendu, une fois à terre, il se désintéressa d'eux et utilisa un sort de blanchisserie pour rendre à sa cape sa propreté perdue.

Pendant que le dragon s'attelait à son problème vestimentaire, les autres hobbits finirent par imiter Frodon. Sam et Pippin rendirent tripes et boyaux sur leurs pieds, tandis que Merry, sauvant un peu de sa dignité, put se dissimuler derrière un rocher. Malheureusement, Le mazoku souriant ne fit montre d'aucune compassion et les éperonna de ses sarcasmes.

« Vous savez Sam-san, fit-il, je crois que ce bout de saucisse vient du dîner de l'avant-veille. »

La patience de l'Enfant Terrible du Chaos et de la destruction vis à vis des simagrées du prêtre-général rétrécissait comme une peau de chagrin. Ordinairement, elle aurait toléré ce petit numéro car Xellos était comme une catastrophe naturelle, totalement hors de contrôle du commun des mortels. Mais le mazoku était aussi son ami Xavier et donc suffisamment humain pour être ramené dans le rang.

« Vu que ce sujet te passionne autant, dit-elle avec un sourire narquois, pourquoi n'irais-tu pas nous confectionner quelques sacs à vomi? »

« Quoi ! S'indigna le démon. »

« Voilà une tâche qui vous convient à la perfection, fit le dragon avec un petit sourire ironique. »

« Et tu lui donneras un coup de main Mil, ajouta-t-elle. Je suis sûr que vous avez beaucoup de chose à vous raconter. »

Le Démon et le Dragon se fixèrent avec une expression horrifiée à la perspective d'être seul tous les deux. Leurs deux races étaient des ennemis naturels et la haine qu'ils se vouaient l'un à l'autre, une caractéristique programmée jusqu'au plus profond de leur patrimoine génétique ou ce qui en faisait office dans le cas de Xellos.

« Vous êtes méchante Lina-san, geignit le mazoku plus aussi souriant. »

Milgazia, quant à lui, baissa les yeux et étouffa un grognement d'approbation forcé. Finalement, il existait bien au moins un chose sur laquelle un Ryuzoku et un Mazoku pouvaient s'entendre. Lorsque cette tâche ingrate fut exécutée et que chaque hobbit se vit dotés d'un de ces sacs. L'escadrille reprit son vol et fort heureusement et ne connut pas d'autres interludes aussi peu ragoûtant. Bien entendu, les hobbits arborèrent un teint verdâtre et maladif, mais rien à part quelques plaintes étouffées entre leurs dents ne franchit leur lèvre.

L'escadrille vola sans encombre et atterrit au crépuscule pour le plus grand plaisir des messieurs de la Comté qui avait développé un amour immodéré pour le sol depuis leur expérience aérienne. Ils établirent leur campement au sommet d'une pente douce après avoir reçu de Xellos et de Milgazia l'assurance que les Nazguls ne se trouvaient pas dans les environs. Cet emplacement leur offrait une vue sur un enchevêtrement de collines boisées. En dessous, ils pouvaient voir la Route en contourné le pied ; et à leur droite une rivière grise jetait un pâle reflet sous le soleil du soir. Dans le lointain, ils aperçurent une autre rivière dans une vallée pierreuse à demi voilée par la brume.

Tandis que Sam et Pippin préparaient le repas du soir, Milgazia ne put s'empêcher de noter que leur vol avait fatigué Lina plus qu'elle ne le laissait paraître. La sorcière rousse était un être extraordinaire qui avait à son palmarès la défaite d'un des fragments de Shabranigdou, celle de Phibrizo et de Darkstar, mais elle n'en restait pas moins humaine et possédait des limites auxquelles Xellos et lui-même n'étaient pas soumis.

« Dites-moi Aragorn, fit le dragon aimablement ! Combien de temps avons-nous gagné en ayant emprunté la voie des airs ? »

« Au moins cinq jours, répondit le ranger avec satisfaction. Nous sommes environs à mi-chemin et si nous continuons à cette cadence, nous arriverons à Fondcombe le surlendemain au plus tard. »

Cette nouvelle fit naître l'ombre d'un sourire sur le visage du jeune monsieur Sacquet dont l'état de santé se détériorait graduellement.

« Que voilà une bonne nouvelle, s'exclama Meriadoc Brandebouc ! Franchement, j'en ai soupé de dormir à la belle étoile. »

« Ce ne sera peut-être pas possible, déclara sombrement le dragon. Voler de cette manière épuise nos forces. Les renouveler demande un peu de temps. Il nous faudra peut-être parcourir une partie du chemin à pied. »

« Parle pour toi, peau de fesse de lézard, dit Lina d'un air farouche ! »

La sorcière, sachant pertinemment que le dragon parlait d'elle en particulier, fusilla du regard Milgazia, insultée par la manière dont il tentait de la couver et du peu de foi qu'il témoignait envers ses capacités d'endurance et de récupération. C'était un risque et l'Enfant Terrible du Chaos et de la Destruction le savait pertinemment mais ils n'avaient pas d'autre option avec Frodon dans cet état.

« Voyons, Lina-san ! Fit Xellos d'un ton goguenard. Vous savez à quel point la constitution des Ryuzoku est faible. Un simple revers de la main et ils tombent comme des mouches. »

Le dragon serra les dents et ravala sa fierté une nouvelle fois. La part de Milgazia qui était Michel se demandait bien pourquoi Xavier continuait à l'aiguillonner de cette manière. Une horrible suspicion traversa son esprit concernant son compagnon mais il décida de l'écarter pour le moment.

« J'espère bien que non, s'exclama Sam Gamgee. Voler dans les airs ne me plait pas outre mesure mais vu l'état de santé de M.Frodon, je ne vois pas de meilleure solution. »

« Je te remercie Sam, répondit le jeune monsieur Sacquet, mais je ne suis pas encore à l'article de la mort. Je peux marcher un jour ou deux. »

Aragorn fixa Frodon un moment et dû se rendre à l'évidence que le jeune hobbit quoique d'un grand courage s'effondrerait de fatigue avant même d'avoir atteint le premier pont.

« Je crains qu'ils nous faillent alors vous porter, dit le Ranger. Vous n'êtes pas en état de suivre la cadence. »

« Alors c'est décidé, déclara la sorcière Rousse d'un ton qui ne souffrait aucune objection. Nous continuons par la voie des Airs. »

La nuit succéda au soir et la troupe engloutit un repas copieux avec enthousiasme. Le Ryuzoku et le Mazoku guettaient tout deux l'éther astral aux cas où les Nazguls tenteraient un autre raide mais cela était peu probable. Autour de la flambée, ils s'échangeaient contes, légendes et chansons pour apaiser les tensions croissantes.

Xellos Métalium restait un peu à l'écart, la tête baissée, les yeux dissimulés sous son épaisse frange. Le mazoku aurait préféré que l'on lui épargnât ces échanges bon-enfant et que le reste de la compagnie, en particulier les Hobbits, restât en proie à la crainte.

La tentation se faisait de plus en plus pressante car sous ce verni sympathique et plein d'entrain, il pouvait ressentir la tension qui couvait. Le démon souriant, posa un regard furtif sur ses compagnons de voyage, notant les mille et unes opportunités qui le suppliaient d'agir : la nature soupçonneuse et buté de Sam Gamgee, la terreur et le calvaire qu'endurait Frodon, l'anxiété d'Aragorn, la gêne de Pippin et Merry, l'hostilité instinctive de Milgazia et le tempérament volcanique de Lina.

Il ne lui aurait fallu que quelques mots bien placés, une répartie cinglante et pleine d'esprit pour mettre le feu à cette poudrière et faire ripaille de toute cette excellente hostilité. Mais hélas, Xellos/Xavier ne pouvait se le permettre, trop de chose pouvait tourner mal entre ici et Fondcombe. Le prêtre-général se consola en passant en revue les victimes qu'il trouverait dans la demeure du Seigneur Elrond, particulièrement Gimli et Legolas.

Le jour suivant, les hobbits quoiqu'un peu pâle et les dents serrées, ne furent pas autant incommodés par le vol. Pippin et Merry s'émerveillaient même du paysage qui défilait sous leurs pieds et des oiseaux qui croisaient leur trajectoire.

Le moral était au beaux fixe mais hélas cela ne devait pas durer. Trois ombres noires émergèrent des nuages et foncèrent en piqué sur l'escadrille tel de sinistres rapaces. La compagnie prise complètement au dépourvue ne put voir que des masses sombres et écailleuses, des silhouettes sépulcrales drapées dans de longues capes noires et l'éclat métallique des épées.

Le second contingent de Nazguls sur leurs coursiers aériens, s'était manifesté pour expulser des cieux les impudents qui avaient osé défier la volonté de leur Maître. L'épée de l'assaillant de Xellos ne trouva que le néant. Le Mazoku ainsi que ses passagers s'étaient volatilisés comme par enchantement, prouvant une fois de plus qu'il n'était pas aisé de prendre au dépourvu le prêtre-général.

La dramata et le ranger n'eurent pas la même chance. L'épée de leur agresseur transperça leurs bulles, les condamnant à une chute vertigineuse. Lina agrippa le bras d'Aragorn et, alertée par un cri bestial, se tourna vers le cavalier infernal. Le nazguls qui n'entendait pas leur accorder une mort aussi douce, lançait sa monture droit sur eux pour les happer et les écharper.

« FIREBALL, cria la sorcière rousse en tendant la main vers le monstre. »

Une large sphère ardente capable de faire fondre l'acier heurta la créature et explosa, illuminant le ciel comme un second soleil. Tandis que le nazguls, sa chaire spectrale grièvement brûlée, hurlant de douleur, tentait désespérément de redresser sa monture agonisante qui tombait en vrille, Lina rétablit RAYWING et fila vers la forêt où Aragorn et elle pourraient se dissimuler.

Milgazia, quant à lui, esquiva l'attaque, prit Frodon et Sam sous chaque bras et dissipa la bulle. Le ryuzoku, ignorant les cris de terreur des hobbits, chercha son assaillant et, lorsqu'il trouva la caricature immonde de dragon ainsi que son cavalier fantomatique, contre-attaqua. Un cri terrible et assourdissant jaillit de sa gorge ; un trait de plasma crépitant, fendit l'air et transperça l'aille de la bête immonde du Nazguls. La monture lâcha un glapissement rauque de douleur et tomba en chute libre malgré les efforts frénétiques de son maître.

En un éclair, le dragon fendit l'air avec son fardeau frétillant et glapissant, transperça la cime des arbres et atterrit sur le tapis végétal de la forêt. Ignorant les suppliques des hobbits, il jeta un regard circulaire sur son environnement puis leva la tête vers les hurlements de la monture démoniaque encore en l'air. Le cœur du dragon battait la chamade et il faisait tout son possible pour ne pas se boucher les oreilles tellement ces cris lui transperçaient les tympans.

Couvert par les cris des monstres, l'oreille fine du dragon put distinguer au loin le bruit d'un cheval au galop qui s'approchait de plus en plus vite. Craignant qu'il ne s'agisse de Nazgul qui venait à leur rencontre, le seigneur Dragon n'arrivait pas à se résoudre à révéler sa vraie nature aux hobbit et reprendre sa véritable apparence.

« Fuyez vers la rivière, intima-t-il à Sam et Frodon. Une fois que vous l'aurez traversé, vous serez en sécurité»

Le jeune monsieur Sacquet, malgré la blessure à son épaule et l'affaiblissement généraliser de tout son corps, trouva la force d'obéire et détalla à toute jambe avec Sam Gamgee. Milgazia, espérant que les deux hobbits parviennent à bon port, dégaina son épée et se prépara à protéger la retraite des malheureux hobbits. Il fixa de nouveau ses prunelles métalliques sur le Nazguls et sa monture aérienne qui de toute évidence, d'après sa trajectoire, avait repéré la fuite de Frodon. Le seigneur ryuzoku, ouvrit la bouche et cracha une fois de plus son souffle plasma en un rugissement qui résonna dans tous les environs. La bête de l'esprit servant fut transpercée par une lame incandescente de plasma qui l'éventra puis cautérisa la blessure. Le monstre tomba en piqué, malgré les efforts frénétiques du Nazguls qui tentait de rétablir sa trajectoire.

La créature fendit l'air et manqua de happer le dragon qui se jeta face contre terre. Le monstre s'écrasa dans le bois avenant en un tintamarre assourdissant. Milgazia se remit sur ses pieds et suivit hardiment la trace des arbres brisés laissée par le crash de la bête immonde. Il ne tarda pas à la retrouver ainsi qu'une silhouette noire et menaçante qui faisait de son mieux pour s'extraire de la catastrophe.

Le Nazguls, sonné par le crash, tituba puis se rendit compte de la présence du dragon. L'esprit servant de l'anneau le foudroya de son regard maléfique puis dégaina son épée. Milgazia leva la sienne et invoqua son pouvoir magique pour la renforcer.

« Holly Blade, souffla-t-il. »

La lame de l'épée du ryuzoku se mit à briller d'une douce lumière jaune pâle et à émettre un vrombissement intimidant. Le spectre, se précipita sur le seigneur dragon, semblant flotter sur le sol malgré la lourde armure qu'il portait. Il frappa d'estoc mais ce coup fut intercepter par l'épée de Milgazia. Ils restèrent quelques secondes le fer croisé, tentant de soumettre l'autre par la force. La lame noire, de la même nature que celle qu avait frappait Frodon, se mit à grésiller au contact de celle du dragon. Le ryuzoku repoussa violemment son adversaire et leva la main vers le Nazgul.

« Aqua Drive. »

Un large et violant jet d'eau à haute pression en jaillit et percuta le spectre en quelques instant et le projeta vers un bosquet de pin. Il en percuta un brutalement qui se brisa à l'impacte. Le spectre, trempé jusqu'à la moelle, à genoux, eut toutes les peines du monde à se lever, s'aidant de son épée qu'il utilisa comme canne. Milgazia, profitant du court répit qu'il avait obtenu, se mit à entonner une incantation dans sa langue natale.

« Chaotic Desintegrate. »

Le Nazgul fut happer par un éclair de lumière pâle qui se condensa en une sphère. Un rayon d'énergie en jaillit et forma une croix lumineuse dans laquelle on pouvait distinguer le corps crucifié du spectre. Le Nazgul, frappé par l'énergie purificatrice, gémissait en proie à une douleur telle qu'il n'avait plus connue depuis les temps où il avait été humain. L'attaque du Ryuzoku prit fin, ayant consumé l'esprit servant de l'anneau, ne laissant derrière que les morceaux vides de son armure.

Milgazia remarqua parmi les restes de son adversaire, un anneau d'or avec une pierre bleu pâle. Il le ramassa et l'examina quelques instant, sentant de manière indéniable son pouvoir sombre et corrompu.

« Vous gardez des souvenirs ? Fit la voix de Xellos qui émergea de l'orée du bois. »

Le mazoku souriant qui arborait une posture toujours aussi désinvolte, s'avança pour examiner la bague du Nazgul, fasciné aussi bien par la beauté de cet ouvrage que par l'obscurité qu'il en émanait. Le dragon remarqua aussi tôt que Merry et Pippin ne l'accompagnaient pas.

« Où sont passés Merry et Pippin ? Qu'en avez-vous fait ? Gronda Milgazia craignant que le pire ne soit arrivé. »

Le démon ne se départit pas de son large sourire inquiétant et irritant, attisant la suspicion du ryuzoku.

« A votre place, dit-il aimablement, je m'inquièterait pour Frodon et Sam. Vraiment, ce n'est pas très malin de les avoir envoyés comme çà seul dans la nature alors que la région grouille littéralement des agents de Sauron. »

Le seigneur Dragon eut un court instant de panique, craignant que le pire ne leur soit arrivé mais il se reprit rapidement, ne voulant pas que ses émotions ne deviennent la pitance du Mazoku. Il leva son épée et la pointa droit sur Xellos pour marquer qu'il ne comptait pas se laisser embobiner par la langue bien pendue du prêtre farceur.

« Trèves de simagrées ! Fit Milgazia froidement. Si vous avez quelque chose à dire alors faite-le. »

Le mazoku sourit sinistrement et ouvrit ses yeux améthystes, fixant le dragon sans mot dire pour l'intimidé. Milgazia baissa son arme et la rengaina dans son fourreau, faisant de son mieux pour ne pas se laisser emporter par la panique. Quelle mouche l'avait piqué pour qu'il provoque de la sorte par une pareille bravade xellos ? Malgré tout, il parvint à contrôler sa terreur et à garder son calme, se disant qu'il avait devant lui non pas le prêtre-général de Zellas Métalium, l'un des plus puissant mazoku existant, mais son ami Xavier qui tout comme lui avait été victime d'un étrange caprice de l'univers.

« Oh ! S'exclama le démon. On dirait presque une déclaration. Dommage que je n'ai d'yeux que pour Aragorn. »

« Xavier ! Fit le dragon d'un ton fatigué. Tu veux bien cesser ton petit numéro. Cela devient agaçant. »

« Vraiment Mic ! Dit le mazoku avec entrain. Nous nous amusons pourtant si bien. Ce serait dommage de s'arrêter. »

« Dit moi seulement ce qui est arrivé à Merry et Pippin. »

Le mazoku ramena son index devant sa bouche et plissa ses lèvres en son petit sourire qui lui était si coutumier.

« Et bien, dit-il en clignant de l'œil, c'est un secret. »

Milgazia haussa les épaules, dépité par cette réponse qui était pourtant si coutumière au prêtre-farceur. Le dragon soupira et se massa l'arrête de son nez, résigné à devoir chercher lui-même sa propre réponse plutôt que de l'obtenir du prêtre cachottier. Il étendit ses perceptions astrales en quête d'une quelconque présence Nazguls ou de l'anneau unique mais fut bloquer par une puissante barrière qui s'élevait de la rivière.

« Je vois que vous avez découvert la barrière astrale qui a été certainement levée par le seigneur Elrond, nota le démon. »

« En effet, répondit le dragon en hochant la tête. Comme je n'arrive pas à distinguer l'Anneau dans le plan astral, j'en déduis que Frodon est à l'abri derrière cet écran. »

« Qu'allez-vous faire de ce colifichet, demanda Xellos en désignant l'anneau du Nazgul d'un hochement de tête? »

Le dragon fixa quelques instant l'anneau corrompu dans sa main ganté. Une si petite chose avait réduit en esclavage le pauvre homme qui l'avait portait pendant des siècles et avait fait de lui un spectre. Milgazia ne comptait pas garder cette chose plus longtemps qu'il le devait. Il canalisa son pouvoir dans sa main et invoqua des flammes d'une chaleur intense, atteignant la température du plasma. Le métal fondit, la pierre craqua en une fine poudre, et il ne resta bientôt plus que la masse informe d'un amalgame d'or.

« Voilà une bonne chose de faite, déclara le dragon en jetant à terre les reste inoffensifs de la bague. »

Le mazoku souriant acquiesça par un simple mouvement de tête mais il n'eut occasion d'ajouter mot. Une cavalcade effrénée attira leur attention et ils purent distinguer de fier coursier à la robe blanche se diriger vers eux. De toute évidence, ce n'était pas les cavaliers noirs à moins qu'ils aient déteint au lavage. L'un de ces cavaliers s'avança et rabattit son capuchon en arrière révélant une longue chevelure dorée chatoyante coiffée en arrière révélant les oreilles pointues propres à la race elfique. Son visage avait des très fins d'une beauté époustouflante modelée sur un chère rose pâle d'une infinie douceur. Ces quatre cavaliers, armés chacun d'un arc, d'un carquois plein de flèche et d'une épée à leur côté, semblaient être nimbés par une aura magique et pure.

« Salut à vous voyageurs, fit le meneur en hochant la tête en guise de salut. »

La voix de l'elfe était douce et musicale avec une étrange vertu apaisante aux oreilles des mortels. Mais ni Xellos, ni Milgazia n'étant des mortels à proprement parlé, n'étaient sensibles aux charmes et à la beauté naturelle des elfes. Les quatre guerriers remarquèrent la dépouille de la monture du Nazguls ainsi que les morceaux de l'armure noire éparpillée au sol. Ils échangèrent quelques mots d'un ton interloqué en leur langue maternelle que le dragon eut quelques difficulté à suivre malgré sa connaissance des langages elfiques

« Salut à vous maître Elfe, répondit Milgazia d'un ton ferme et contrôlé. Que nous vaut l'honneur de votre présence parmi nous ? »

« La présence d'agents du Mordor nous a été signalée par le seigneur Elrond. Nous avons été envoyés pour assurer la protection d'un groupe de voyageur qui devait se rendre à Fondcombe. »

« Comme vous pouvez le voir, répondit le dragon d'un revers de la main désignant les restes du Nazguls, nous avons pu nous défaire de nos poursuivants. »

« Cela nous est forte aise messire, répondit l'elfe en souriant. Peu sont ceux qui peuvent se vanter de pouvoir terrasser ces sinistres créatures. »

« Vos louanges nous vont droit au cœur, coupa Xellos d'un ton sardonique. Mais je doute que nous soyons ceux que vous devez protéger. Comment vont les quatre hobbits qui se trouvent à présent sous la protection du seigneur Elrond ? »

Le seigneur Elfe scruta intensément le prêtre-farceur qui gardait cette expression amusée sur son beau visage androgyne. La présence de deux personnages capables d'accomplir un pareil exploit, était fort dérangeant. D'autant plus qu'il n'avait pas été admis dans le secret sur la nature de ce que ce convoi transportait. Quoi que cela puisse être, si l'Ennemi déployait les Spectres Servant, cela avait une grande valeur.

« Nous les avons laissés aux bons soins du seigneur Glorfindel et de sa suite afin qu'ils soient escortés à Fondcombe en toute sécurité. Par contre, votre présence dans cette affaire mérite quelques explications. »

Milgazia fixa l'Elfe de ses prunelles d'or, son visage figé en une expression sévère et scrutatrice. Ils avaient pour l'instant réussi à s'infiltrer dans l'histoire en assurant la protection de Frodon et de l'anneau. Maintenant que les hobbits étaient entre les mains des serviteurs du seigneur Elrond, leur présence n'était plus nécessaire. Il fallait qu'ils imposent leur présence poliment mais fermement.

« Ah bon ! Fit le mazoku souriant, d'après ce que nous avons entendu dire de l'hospitalité du seigneur Elrond, nous nous attendions à plus d'égards. Nous avons après tout sauvé la carcasse de ces messieurs de la comté et leur très précieux chargement. »

« Pour être tout à fait honnête, nota le dragon rudement, vous nous avez cassé les pieds plus qu'autre chose. »

Le prêtre-général de Zellas Métalium lança un regard faussement peiné au dragon, ravi de voir que l'antagonisme naturel qu'ils partagent, se révélait au grand jour. Michel à la différence de Xavier, ne se laissait pas dicter son comportement par la personnalité de Milgazia mais avait quelques difficultés à gérer l'hostilité croissante qu'il ressentait vis à vis du démon connu comme étant le Tueur de Dragon.

« On ne peut vraiment pas vous laisser seul tous les deux, fit une voix féminine qui s'élevait de l'orée des bois. »

C'était Lina accompagnée d'Aragorn. Le seigneur Elfe, descendit de son cheval et salua le ranger, échangeant quelques paroles aimables et rassurantes sur les intentions de Slayers. Aragorn, malgré le comportement agaçant de Xellos, s'était porté garant pour eux, ce qui suffit à dissiper les suspicions de l'escouade d'elfe. Le regard de l'Enfant Terrible du Chaos et de la Destruction fut attiré immédiatement par la carcasse du coursier du Nazgul. Elle n'eut pas de difficulté à reconnaître la marque de l'œuvre de Milgazia.

« Bravo Mil, dit-elle en souriant. Mais je mène toujours au score. »

La sorcière asséna un grand coup de pied au casque du Nazgul qui alla percuta un arbre et retomba sur le sol bruyamment.

« Cela fait trois à un pour moi. Il faudrait te réveiller un peu Xellos, sinon tu vas finir bon dernier. »

« Vous êtes méchante Lina-san. Vous oubliez de compter la créature des Galgal que j'ai pourfendu pour sauver la vie de Frodon-san et de ses compagnons. »

La sorcière croisa les bras et arbora un sourire, satisfaite d'elle-même.

« Dans ce cas, dit-elle, il faut aussi compter tout le bataillon d'orc et de bandit que j'ai zigouillé avec Mil et Ari. Et je dois dire que dans ce cas, je suis toujours en tête. »

« Vous vraiment injuste, geignit le démon. Comment puis-je vous rattraper si vous vous escrimez à chercher les ennuis ! »

« Vous êtes plus enclin à vous rendre imbuvable plutôt qu'utile, nota Aragorn. Tout ce dont vous avez été capable depuis que je vous connais et de geindre et de provoquer la colère de vos compagnons. »

« Oh ! Fit le mazoku souriant d'un air ravi, je ne savais pas que cela vous importez autant. »

Le démon s'approcha du ranger et lui caressa la poitrine affectueusement. Aragorn repoussa violemment la main provocatrice, révulsé par son contacte.

« Ne me touchez pas ! S'exclama-t-il. »

Le démon sourit se gorgeant du dégoût et de la haine naissante du ranger. Qui aurait cru que ce cher Ari était quelque peu homophobe ? Cela promettait un intéressant voyage en perspective. Il avait hâte de pouvoir rencontrer les autres protagonistes de cette affaire et de goûter à leurs sombres émotions.