.! TU NE M'AS PAS LAISSE LE TEMPS :.


Disclaimer : Les Personnages, tout le tintouin, sont à Madame JKR. Mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais... Elle va pas s'en tirer aussi facilement celle-là ! Eheh ! Parce que MOI, Fleur Fanée, est 'propriétaire' de l'imagination requise pour écrire l'histoire qui suit et donc 'propriétaire' de l'histoire explicitée susditement. Eheheheheh ! Ca lui en bouche un coin à la Madame hein ! Ah on fait moins la fière là hein ! Comment ça elle vaut rien mon histoire ! Bah lit-là et après on parlera !

Rating : La fic est pour le moment classée PG-13, parce que rien ne se passe on va dire, mais c'est possible qu'elle se transforme par magie en R. De toutes façons, j'informerai au moment voulu.

Avertissement : Le rating n'est peut-être pas encore fixé, mais une chose est sûre, il y aura un slash dans cette histoire ! Donc, les homophobes, ouste, dehors, on veut pas de vous ici !

Pairing : Bon vous vous en doutez, je l'annonce le voilà : Harry Potter / Draco Malfoy ! Tindinnnnn ! A noter que ce sera DraCCCCCo Malfoy et non pas DraGGGGo MalEEEEfoy dans cette fic. Je préfère si ça vous dérange pas :-D

Note de l'Auteur :

Salut la compagnie !

J'ai réussi à l'écrire dans les temps ! Vous avez vu ! Quand je pense que j'ai mis deux mois pour écrire le précédent chapitre alors que j'ai écris celui-ci en une semaine et demi... L'histoire avance, elle avance...

J'ai encore été – agréablement, cela va sans dire - surprise par le nombre de vos reviews ! Une vingtaine ! Vraiment je suis très fière (affiche un sourire qui fait deux fois le tour de ma tête) lol.

Que puis-je dire d'autre à part que j'en plein d'idées de fics que me viennent en ce moment, mais que je vais attendre d'avoir terminé celle-ci pour me lancer dans un nouveau projet, me connaissant, ça vaut mieux ! lol.

Voici Vos RAR :

Artémis : Ca me fait très plaisir J'espère que tu aimeras autant ce chapitre ! a la prochaine !

Her-mio-neu : Je t'avoue que je n'ai pas trop compris ta review. Pourquoi je ne réponds pas aux reviews ? mais je le fais ! en ce moment-même ! Je t'avoue que je suis un peu perdue !

Vert Emeraude : Oh oui, tu vas voir, il y a plus d'action au réveil ! Harry se dévergonde dans ce chapitre lol non, sans aller jusque là, il réalise... Voici la suite !

Linoa Anna Potter : Salut! En général moi aussi j'aime bien le suspens, mais trop de suspens tue le suspens alors... lol. Pour ta question, oui, je pense faire un peu de rebondissements, Voldemort va pas tarder à faire son come-back officiel lol. Tout s'accélère dès la fin de ce chapitre. Sur ce, ciao !

Addams42 : Coucou ! En effet, la relation évoluait bien dans le chapitre précédent, mais elle évolue encore plus dans celui-ci ! Je ne pense pas à une tempête, je suis sadique, mais tout de même... lol Je ne suis pas encore fixée sur le sort de Rita Skeeter pour être franche. J'ai plein d'idées aussi sanguinaires les unes que les autres lol. Twinnie continue de faire parler d'elle dans ce chapitre, à petites doses, mais quand même ! Pour ta question ! Tu avais demandé : la raison de la dispute entre Harry et les Weasley et si on les verra plus tard dans la fic. Alors ! La raison de la dispute entre eux avait été expliquée dans un chapitre précédent ( je ne sais plus lequel lol ) : en gros, Harry pense avoir été manipulé par Ron et par les Weasley en général, il pense que ce n'était pas de l'amitié et il a préféré repartir de zéro, sans eux. Pour ce qui est de les revoir dans la fic, je ne sais pas encore, peut-être. Voilà, voilà, j'espère que ce chapitre te plaira ! Bisous !

Ingrid : Hello ! Je te remercie du compliment, ça me fait très plaisir :saute de joie avec un énorme sourire lol: Pour ta question, tu me demandais : quand allait évoluer la relation entre draco et harry? en faite je voudrais savoir si leur "couple" va se construire rapidement ou vraiment à la toute fin de cette fic. Eh bien... La relation évolue grandement dès ce chapitre-ci et beaucoup plus dans le prochain. Pour ce qui est de leur "couple" vraiment, je ne sais pas, dans deux, trois chapitres ? Je ne sais pas. Voili, voilou, j'espère que je ne t'aurai pas fait trop attendre ! Tchuss !

Mione-90 : Kikoo ! Ton geste me touche beaucoup (venir voir de temps en temps s'il n'y a pas de nouveau chapitre) car je me reconnais là-dedans. Je fais ça pour les fics que j'adore énormément, alors si ça veut dire que tu aimes ma fic autant que moi j'adore les autres, je suis très très très heureuse ! Je connais la chanson "Everytime" je l'aime beaucoup, bon je ne l'écoute presque jamais, mais quand elle passe à la radio, ça me fait plaisir quoi ! Pour ce qui est du "Meilleur des Mondes", moi je l'ai lu, je ne peux pas dire que j'ai adoré, mais en tout cas ça m'a... comment dirais-je, ce livre m'a marquée. C'est "que se passera-t-il demain si on dérape complètement ?". Après, les goûts et les couleurs... ça ne discute pas, et on devrait s'en souvenir plus souvent ! Roméo, l'obligatoire... M.H. Clark, comme tu le disais si bien, l'incontournable... Merci encore pour ta review, j'espère que ce chapitre te plaira et poste une review si tu peux ! Kiss !

Serpentis Draco : Salut ! Je les trouve aussi mignons :) Merci pour le compliment ! A plus !

Linaewen Ilca : Coucou ! Moi aussi j'aimais bien la fin du dernier chapitre, mais j'aime encore mieux la fin de celui-ci... Mais ne va pas la voir avoir d'avoir lu tout le chapitre, ça gâcherait tout ! J'ai hésité à mettre les réactions de nos p'tits chouchous pendant le film car je n'aimais pas trop le résultat, j'ai essayé de l'écrire plusieurs fois mais en vain bien sûr ! Pour ce qui est de Shakespeare, il m'était impossible de ne pas y faire une allusion dans toute la fic. Alors voilà :) Je suis très flattée que les phrases de Draco ( autrement dit mes phrases ) t'aient fait imaginer la scène, ce sont les moments que je préfère lorsque je lis. Lorsque je suis captivée, les mots deviennent des images dans mon esprit et je m'échappe un peu dans le monde que je m'imagine. Ca, ça n'a pas de prix pour moi. Que ferions-nous sans imagination ? Absolument rien ! lol. "je te souhaite bon courage pour l'écrire et un grand soleil pour éclairer tes pages!" que c'est beau... :soupire: Bisous, a bientôt !

Nat88 : Kikoo ! Tu as vu, j'ai mis moins longtemps pour écrire celui-ci ! Le dernier chapitre était plus court, c'est vrai, mais je me rattrape largement sur ce chapitre qui compte près de 8000 mots, rien que ça ! Voilà, voilà Nat, poste une review si tu peux, c'est toujours un plaisir !

Angel's Eyes : Salut ! En effet, je n'aimerais pas être là pour manger ça... Twinnie devient un personnage de plus en plus important au fil des chapitres, et je pense que ça va continuer. Dans ta review, tu me parles d'un passage sur la 'conscience' mais :cours se cacher: je ne vois pas de quoi tu parles. Ne serait-ce pas plutôt de la 'confiance' ? j'ai beau relire, je ne vois pas. Sinon, tu vas voir que Harry semble savoir ce qu'il veut maintenant... Je te remercie de ta review, au prochain chapitre j'espère !

G'sDark : Coucou ! Je te remercie, moi aussi en lisant je trouve ça très mignon :) A plus !

Samaëltwigg : Salut ! Une nouvelle ! Bienvenue parmi nous ! Harry est en effet... un peu... lent ! Lorsque j'ai lus ta review, je me suis arrêtée de dormir, j'ai arrêté de manger, je n'ai plus rien fait qui me prenne du temps et j'ai écrit, écrit, et reécrit ! lol Et je pense que je poste ça dans les temps ! Par contre je ne garantis rien quant au prochain chapitre ! Salut !

Fourmilu : Eh oui, comme tu le dis, y a que les sentiments qui comptent. Enfin... non, je ne crois pas finalement, y a aussi l'attirance, qui compte. Enfin... je pense ?... ps : ton pseudo m'a fait mourir de rire ! lol

Jessy : Merci beaucoup :) Voilà le nouveau chapitre !

Cordelune : Alors ! C'est reparti pour une longue, longue, longue RAR ! En effet, j'avais un peu mis de côté cette fic, pendant deux mois... je me surprends... Mais me revoilà ! Pour ta petite question : je dois avouer que je ne m'y connais pas trop en climat canadien lol. Alors je pense, après ta petite explication, que mon choix, si j'avais à partir au Canada un hiver, s'orienterait plus vers le Québec. Car la neige me fait rêver... Mais une semaine, après j'en aurais marre ! lol. C'est vrai que je grogne tout le temps contre Paris ( enfin la région parisienne ) car j'ai une mauvaise image de Paris : les gens dans la rue qui font des têtes à vous filer la chair de poule, qui marchent la tête baissée, le regard fixé sur leur montre ! Bouhhh rien que d'en parler, ça m'énerve ! Mais je ne peux nier que Paris est une ville magnifique, à certains endroits. Car il ne faut pas croire que Paris est la plus belle ville du monde ! Les trois quarts de Paris ne sont que des immeubles dont la peinture est usée par le temps ! Mais enfin, je te fais confiance pour ne pas croire tout ce qu'on raconte là-dessus ! Mon quartier préféré de Paris est sans aucun doute Montmartre, et il n'y a que là que je ne peux rien dire contre Paris. La butte de Montmartre est un coin que j'adore et je ne peux passer dans le coin sans faire un tour au Sacré-cœur que je connais maintenant par... cœur. Enfin bref ! Revenons à nos moutons ! 1. Si je devais choisir entre plusieurs façons de mourir, je n'opterais certainement pas pour les maux de ventre, j'en ai déjà un échantillon tous les 28 jours alors non merci ! lol. 2. Tu te méprends car les lasagnes au saumon, un plat italien, c'est succulent. Vraiment, goûte un jour si tu en as l'occasion, moi j'adore ça ! 3. Bien sûr, et tu ne m'entendras jamais dire le contraire ( qu'il n'y a que du bon dans une relation ). Cependant quand on fait un effort pour enlever - par la pensée – les mauvais côtés, ça peut devenir quelque chose de très bien... Et, selon moi, ça peut devenir la plus belle des choses. 4. :) Je suis contente qu'il te plaise, à moi aussi c'est mon préféré je crois. J'étais très contente lorsque je l'ai trouvé ! 5. Eh bien oui, j'espère, en tout cas je pense que tu vas avoir beaucoup à redire de ce chapitre ! En tout cas j'attends ta review ! A bientôt poulette ( si tu veux faire un tour dans la basse-cour y a pas de problème lol ! ) !

Lee-NC-Kass : Coucou ! Ah bon ? Et vous êtes où ? parce que vous dites : on a une image assez négative des mecs mais bon, faut dire que la où on est, on est pas très proches d'eux. Alors que le précédent chapitre était 'mignon' celui-ci –je pense- change énormément des autres et moi ça m'a rappelé un peu la scène de la danse dans la boîte de nuit dans le 5eme chapitre. Moi aussi, j'adore manger épicé ! Miam ! Draco s'endort pendant le film, mais il faut dire qu'ils sont épuisés aussi... Mais c'est vrai que Moulin Rouge est un de mes films préférés et je ne peux –moi non plus- m'empêcher de pleurer comme une madeleine à chaque fois à la fin. Allez salut !

Tama : Coucou ! Je te remercie du compliment, ça me touche à chaque fois ce genre de chose :) Harry arrive à identifier ses sentiments dans ce chapitre ! Hourra ! Je sors le champagne ! lol. Kate ne devrait pas leur poser trop de problèmes, à moins que je ne change d'avis en cours de route ! Ce qu'il s'est passé entre Ron et Harry, et bien... va voir dans la review de Addams42 un peu plus haut je pense que c'est expliqué. Voilà, voilà, au prochain chapitre j'espère !

Sahada : J'ai relu ta review plusieurs fois, et j'en reste encore... comment dire ? Vraiment, ce n'étaient que quelques mots, 20 en fait, mais ils m'ont marquée. Et puis ce petit clin d'œil au passage de Shakespeare (les étoiles et les yeux) – je ne sais pas si c'était voulu. Bref, je suis très émue :)

Marion-moune : Merci beaucoup !

Namyothis : Merci beaucoup pour tant de mots gentils :) J'espère que ce chapitre te plaira autant que le précédent.

Arwen94 : Coucou ! Je ne suis pas encore fixée quant au sort de Rita Skeeter, mais crois-moi, je pense que je lui réserve quelque chose qu'elle n'est pas prête d'oublier... Niark ! Niark ! Niark ! Quand vont-ils se mettre ensemble ? Bientôt, bientôt... lol Si tu veux lire des pièces de Shakespeare, sache qu'il y a des sites qui proposent légalement et gratuitement le téléchargement de quelques unes de ses œuvres ainsi que d'autres écrivains français et anglais. Lol pour la question ! Alors... Est-ce que Kate va payer sa méchanceté ? Oui, bien sûr, il y a une justice tout de même lol. Mais quand... j'ai quelques petites idées... :) Allez, je te fais, moi aussi, de gros bisous, à bientôt !

Fiouuuuu ! C'était long, et rien que pour vous, j'ai réussi à terminer ce soir pour pouvoir vous le poster dans la soirée !

Sur ce...

Fleur.


Chapitre 9 : Cauchemar, vif d'or et feu d'artifice.


Il était encore là, assis à la même place, avec la même capuche qui cachait le haut de son visage. Il avait ce même serpent enroulé autour de la jambe.
Nous étions plongés dans l'obscurité, encore.
Il n'y avait que lui et moi, encore.
Il me regardait dans les yeux, encore,
et levait sa baguette vers moi, encore.
Avec le même rictus, il jetait sur moi le même sortilège impardonnable
et me condamnait à la mort.

" - Harry ? Harry !

Je me réveillai brusquement, saisi par deux fortes mains et secoué comme un prunier. J'eus du mal à reprendre conscience. Peu à peu, certains repères me revinrent et me calmèrent : j'étais debout, il faisait nuit, Draco était devant moi, la lumière était allumée, j'avais chaud, j'avais mal à la tête.

J'avais fait un cauchemar.

Avec mes yeux embués, je reconnus un visage familier devant moi. Draco m'étudiait dans une expression de choc total. Je voulus essuyer la sueur qui perlait sur mon front mais je trouvai au passage mes joues et mes yeux trempés. Je pleurais. J'essuyai mes larmes et ma vue se clarifia. Ma respiration s'apaisa petit à petit. Draco sembla voir que je me calmais et les traits de son visage s'adoucirent. Je le vis s'avancer vers moi. Il enroula ses bras autour de mon cou, reposa sa tête contre la mienne et craqua. Je sentis ses larmes dans le haut de mon dos et je le serrai fort dans mes bras.

Tu... Tu m'as fait peur, dit-il entre deux reniflements, je t'ai vu, tu étais là, tu... On aurait dit que tu étais en... en transe, tu... tremblais, et je n'arrivais pas à te faire arrêter de pleurer Harry !

Il se détacha de moi et balaya ses larmes d'un revers de manche. Son geste était pourtant inutile car d'autres larmes arrivaient à l'assaut, toujours plus résistantes que les précédentes, comme si elles avaient décidé de l'achever de tristesse.

Tu as commencé à parler, continua-t-il, tu... tu disais que Voldemort était trop puissant pour toi maintenant et que... tu disais que tu étais...

Draco éclata en sanglots. Il essayait de parler mais n'y parvenait pas. Le voyant ainsi, je ne pus m'empêcher de le reprendre dans mes bras. Il fallait qu'il se calme. Je caressai son visage de mes mains et m'engagea dans une lutte féroce contre ces gouttes d'eau dévastatrices qui se déversaient sur ses joues. Je pris peu à peu l'avantage et l'instant d'après, ses yeux rougis furent les dernières traces de larmes sur ses belles joues.

Il me sourit tristement et continua :

Tu disais que tu étais en train de mourir Harry. Et moi je te voyais comme ça, je ne pouvais rien faire et tu ne t'arrêtais pas... Et j'ai commencé à paniquer, je me suis demandé si c'était vrai et j'ai eu peur...

Je le serrais aussi fort que je le pouvais dans mes bras et lui disais de ne pas s'en faire.

Excuse-moi. Je suis là maintenant, lui chuchotais-je.

Il s'agrippa tellement fort à moi que je pus jurer que nous étions collés. Rien n'aurait pu nous séparer. Quelque chose de fort passa entre nous cette nuit-là. Je reculai un peu mon visage et déposai un baiser sur sa joue droite. Draco soupira, plaça sa joue contre la mienne et ferma les yeux. J'eus envie de sourire tant le nombre de sentiments qui traversaient mon cœur était élevé. Je claquai faiblement des mains deux fois et la lumière s'éteignit. Toujours dans les bras l'un de l'autre, je dirigeai Draco vers le canapé et nous nous allongeâmes côte à côte. En silence et dans l'obscurité la plus pure, je quittai ses bras et défis les boutons du haut de mon pyjama. Je le retirai et me recouchai aux côtés de Draco. Quelques instants plus tard, c'était à Draco d'enlever sa chemise. Il faisait une chaleur suffocante. Nous nous reprîmes dans les bras, heureux que les eaux aient emporté le premier des nombreux barrages érigés entre nous. J'avais la tête dans le creux de son cou, ses mèches de cheveux les plus longues chatouillaient mon front, c'était une sensation merveilleuse. Je me rendormis à son odeur, complètement hypnotisé par son corps contre le mien.


Quelques heures plus tard...

Je me réveillai le lendemain avec une délicieuse odeur de chocolat me taquinant les narines. Encore très endormi, je pris du temps pour avoir les idées en place. Il devait être aux environs de 11 heures. J'étais sur le canapé, seul. J'étais cependant sûr de m'être endormi cette nuit avec...

Il était assis dans le fauteuil, une tasse fumante dans les mains, un gentil sourire illuminant son visage et me regardait. Quel doux réveil. Je lui souris et ne trouvant pas la force de lui dire bonjour, je tendis la main vers la tasse qui implorait d'être bue sur la table basse. C'était Draco qui l'avait faite pour moi, il avait pensé à moi. Je souris de nouveau. Chocolat chaud. Pour une fois, ça changeait de mon habituel café au croissant. Je vidais la tasse et me recouchais, attendant de me réveiller totalement.

Soudainement, je me souvins de la nuit que nous avions passée. Cet horrible cauchemar que je n'avais pas fait depuis longtemps était venu troubler notre moment ensemble. Je devais des excuses à Draco.

Au fait, je suis désolé pour cette nuit... Le cauchemar... Ca faisait assez longtemps que ça ne m'était pas arrivé, je suis désolé que tu ais du voir ça.
- Tu n'as pas à t'excuser, dit-il en gardant son sourire, ça arrive à tout le monde de faire un cauchemar.
- Oui, continuais-je en sentant un sentiment de bonne humeur assez fort grandir en moi, mais pas quand on réveille tout le quartier !

Il rit. Je remarquai qu'il avait un beau rire.

Tu n'as pas réveillé tout le quartier, tu m'as juste réveillé moi, dit-il calmement.

Ses traits se durcirent, il fit les gros yeux et ajouta en pointant un doigt :

Ce qui est aussi grave Mr. Potter ! Vous serez privé de dessert pour la journée !

Je fis semblant d'être bouleversé en plaquant ma main sur ma bouche avec un regard horrifié. Il rit de nouveau et je tendis l'oreille pour écouter encore le son de sa voix. Il avait vraiment un beau rire. Il y a des gens qui ont de la chance comme ça. Certains sont touchés par la fée de la grâce, d'autres par celle de la voix. Draco avait été touché par les deux.

Il y eut un petit moment de silence puis je demandai :

Quel est le programme aujourd'hui ?
- Il est tel que tu le veux, me répondit-il en reposant son dos contre le dossier du fauteuil.

Je réfléchis un instant, me demandant ce que nous pourrions bien faire.

J'ai une idée ! s'exclama-t-il, interrompant le fil de mes pensées.

Je levai mon regard vers lui et lui demandait silencieusement de s'expliquer.

L'autre jour quand nous sommes allés en course j'ai vu une pancarte, je crois qu'il va y avoir y avoir un feu d'artifice ce soir. Il y a une fête internationale ou je ne sais pas quoi... dit-il en essayant de se remémorer.

" 8 août... Qu'y a-t-il de spécial le 8... "

Ah ça y est je sais ! m'exclamai-je. C'est la journée internationale des jeunes ! Je m'en souviens parce que c'était le jour de l'anniversaire de Dudley et nous y avions été une fois, dis-je en me souvenant de la tête qu'avait fait une assez jolie fille lorsque Dudley avait voulu l'inviter à danser.

Ce jour-là, les Dursley avaient été obligés de me prendre avec eux car Mrs Figg n'étant plus de ce monde, et ne me faisant pas assez confiance pour me laisser seul chez eux... Ils n'avaient pas eu d'autre choix.

Ce sera sûrement lancé depuis le Pont de la Tour au dessus de la Tamise, comme tous les ans. Hermione y avait aussi été une fois avec Viktor et m'avait raconté.
- Viktor ? Viktor ?... m'interrompit-il. Viktor Krum ?
- Oui, le seul et l'unique. Il a été son petit copain pendant une longue période. Elle l'a quitté il n'y a pas longtemps.

Notre discussion commençait à tourner en rond.

Mais je pense à un truc, dis-je, ça ne sera que le soir. Cet après-midi, qu'est-ce qu'on fait ?

On se remit à réfléchir puis je dis après un moment de silence :

Je ne sais pas. Je vais aller prendre ma douche tout à l'heure, on a le temps de réfléchir.

Il hocha la tête et posa sa tasse sur la table basse.

Je m'étirai en oubliant que j'étais torse nu et découvris des yeux affamés prêts à me dévorer tout cru. Je rougis légèrement et allai ranger les tasses dans la cuisine. Draco me suivit et je sentais ses yeux sur moi.

Je repensai à cette nuit-là. Peut-être que mes sentiments envers ce garçon étaient en train de changer, peut-être que finalement il y avait quelque chose à tenter, peut-être... Mais quoi qu'il se passerait – peut-être – je voulais qu'on y aille en douceur. Je n'étais pas encore prêt pour une autre histoire émotionnelle forte. Je savais ce qu'était l'amour, j'avais aimé Kate. Et ce qu'il y avait à présent dans mon cœur pour Draco n'était pas aussi fort que l'amour, et jusqu'à tant que ça le devienne, je ne voulais rien tenter. Je voulais attendre un peu que mes sentiments s'intensifient. Et si tout continuait ainsi, il y avait de grandes chances pour que ce petit truc que j'avais dans le cœur à son égard grandisse. En fait, j'avais des sentiments distincts très différents pour lui : par exemple j'avais encore de la méfiance, un tout petit peu; j'avais aussi une sorte d'attirance, mais pas une attirance physique, une autre sorte d'attirance, je ne sais pas; et il y avait cette odeur, qui à chaque fois que je la sentais, me rendais fou, elle me faisait faire des choses que moi-même je n'imaginais pas; et ses yeux alors, ses yeux...; et sa bouche... Peut-être qu'elle était physique après tout...

Définitivement, il m'attirait, de quelque sorte que ce soit. C'était étrange, car c'était la première fois qu'un homme me faisait ressentir ça. Mais maintenant que j'avais dépassé les premiers tabous et les premières peurs, je n'avais plus rien à craindre, si ? Il fallait juste... laisser le temps au temps.

Il s'assit à la table et ouvrit la Gazette. Je fis de même et le regardai. Draco saisit un stylo qui traînait sur la table et se mit à entourer des articles, ce qui fit naître en moi une pointe de curiosité.

Que fais-tu ? demandai-je d'une drôle de voix.
- Je regarde pour un petit studio en ville, répondit-il sans même lever les yeux.

Quelque chose recouvrit mon cœur comme une sorte de voile. Je sentis des pincements dans tout mon corps et dans des parties dont je ne connaissais même pas l'existence. Il allait partir...

Mais je me repris. Bien sûr qu'il allait partir, dans trois mois et demi. Pourquoi cela me surprenait-il ? Je le savais, c'était prévu. Quelque part, je savais pourquoi j'étais déçu, je ne croyais pas qu'il penserait à partir de chez moi si vite. Je décidai de tourner ça en un petit test, pour être sûr.

Je ne savais pas que cette maison était à ce point inhospitalière... dis-je en guettant sa réaction.

Il leva de suite la tête et rencontra mon regard. Je pensais qu'il baisserait les yeux à un moment ou à un autre, mais ne le fit pas et se contenta de me regarder en retour. Je lus dans son regard qu'il mourrait d'envie de dire quelque chose mais qu'il n'osait pas. Il était singulièrement gêné, et bientôt une rougeur apparut sur ses joues, le rendant incroyablement irrésistible. Au bout d'un moment, j'en eu assez et je mis fin à ce moment de stress.

C'est bon, relax, je plaisantais. Alors, tu as trouvé des choses ? dis-je en me levant et en me plaçant derrière lui pour lire.
- Euh... oui, il y a celui-là et... celui-ci, oh et celui-ci aussi. C'est dans Londres, mais je ne suis pas encore fixé, de toutes façons j'ai le temps, dit-il et je sentis qu'il se détendait et fur et à mesure. Enfin, si tu ne me jettes pas dehors avant !

Je ris et lui répondis :

Moi ? Mais ce serait indigne de moi voyons ! Je ne ferais jamais une telle chose !
- Mouais... T'as quand même faillis ne pas accepter Twinnie je te signale ! dit-t-il en faisant mine de ronchonner. Mais je voyais bien son petit sourire qu'il essayait de cacher.
- Ah oui ? Tiens, c'est étrange, je ne m'en souviens pas... plaisantais-je.

Il rit. Décidément, sa voix chantait à mes oreilles lorsqu'il riait. Je ne m'en lassais pas. Il fallait que je le fasse rire encore, pour qu'il ne s'éteigne jamais. Je cherchai quelque chose de drôle à dire, mais ne trouvant rien, je laissais tomber, un peu froissé.

Il continua de lire un certain temps, pendant lequel je ne savais pas quoi faire. Après un moment de silence – silence, soit dit en passant, d'ennui pur et simple – je décidai d'aller prendre ma douche. Une fois en haut, je choisis des vêtements dans mon armoire et trébuchai contre quelque chose sur le sol de ma chambre en me dirigeant vers la salle de bain. Je me retournai pour donner un sacré coup de pied à cet objet qui m'avait fait tout de même assez mal mais je me stoppai dans mon mouvement.

C'était ma malle de Quidditch. Cela faisait une éternité que je ne l'avais pas sortie. Emu, je posai mes vêtements sur mon lit et m'assis en tailleur devant la malle pour la contempler. C'était un véritable bijou, et j'aurais parié qu'Hermione, lorsqu'elle me l'avait offerte, s'était ruinée. C'était un coffre, en bois massif et peint à la main. Je redécouvris les mille et unes figures du Quidditch peintes sur toute la surface de la malle telles que Andriano Spletchlov, attrapeur mondialement connu de l'Equipe Nationale de Russie des années 70 ou encore Serena Rivalius, une batteuse mythique roumaine du siècle passé. Comme des flashs, je me souvins de scènes de ménage dans le dortoir des septièmes années entre mes colocataires et moi à propos de cette malle. Combien de fois Ron, Dean ou même Neville s'étaient pris les pieds dans la poignée le matin, alors qu'ils n'étaient que très très peu réveillés ?... J'entendais encore leur voix.

HARRRYYYY ! Combien de fois faudra-t-il te dire de ranger cette putain de boîte ! criait Ron.

Dean réagissait différemment. Il me cherchait dans toute la Salle Commune et me disait plutôt...

Harry, je te préviens Harry, c'est la dernière fois, mais alors... La dernière fois de la dernière fois que je me prends cette merde dans les pieds. Je te jure, sur mon honneur, que la prochaine fois que je la trouve sur mon chemin, tu ne la reverras plus Harry et tu ne ME reverras plus Harry !

Sur ce, il me tournait le dos et partait en fusée. Il était vrai que je la laissais traîner, et malheureusement pour eux, souvent à côté des lits. Alors le matin, c'était une avalanche de chutes et par conséquent de menaces et de cris. Un jour, je l'avais laissée traîner, une fois de plus, mais une fois de trop. Dean s'était mis à taper dessus comme un malade et je m'étais réveillé juste à temps avant qu'il ne l'abîme pas de trop.

Un sourire occupait mes lèvres aux souvenirs du bon vieux temps et je constatai que les marques de la fureur de Dean étaient toujours présentes, il y avait un gros creux derrière, avec une empreinte de chaussure... Il y avait une serrure dorée à la malle et je me demandai un instant où j'avais mis la clé. Puis ça me revint. Je courus presque jusqu'à ma table de chevet, trouvai la petite clé en or et retournai à mon trésor. Je l'ouvris lentement, avec une certaine émotion. J'en aurais presque versé une larme lorsque je revis mon vif d'or, mon beau vif d'or. Les balles étaient des balles de compétition, des objets de grande valeur. Toutes étaient frappées, ainsi que les battes, de l'insigne national de Quidditch. L'intérieur était recouvert de velours bordeaux, dans un style très chic et très ancien.

Je refermai la boîte avec une idée derrière la tête.

J'entrai dans la salle de bain. Je me déshabillai en vitesse et me précipitai sous l'eau fraîche. Il faisait vraiment chaud.

Le soir-même, j'allais assister à un feu d'artifice en compagnie de Draco. Il y avait quelque chose de changé entre nous, depuis la nuit précédente. C'était inexplicable. On s'était rapprochés incroyablement et pourtant, nous gardions tout de même nos distances. J'allais aller à un feu d'artifice avec lui ! Un sourire se dessina sur mes lèvres. C'était quelque chose d'extraordinairement romantique...

Cette pensée ne quitta pas mon esprit.

Je m'habillais d'un débardeur blanc et d'une simple chemise noire que je laissais entrouverte pour le haut, et je mettais en bas un pantalon en lin blanc. Je me regardai un instant dans la glace et souris.

Il était vrai que j'avais beaucoup changé. Le Quidditch pouvait vous changer un homme. J'avais la peau bronzée, pas cramée bien sûr, mais juste ce qu'il faut, due au nombre d'heures passées à jouer sous le soleil. Mes muscles s'étaient développés, et ne ressemblaient plus en rien à ceux que j'avais à mes onze ans. En fait, en y réfléchissant, je n'étais plus le même. Mes épaules s'étaient considérablement élargies, me donnant une carrure qu'on pouvait juger d'imposante.

Je soulevai mon débardeur afin de jeter un œil à mes abdominaux et constatai avec satisfaction qu'ils étaient toujours bien présents. Une fine ligne de poils presque invisibles reliait mon nombril au... aux parties inférieures.

Mais il était hors de question que je devienne un de ces gars qui squattent les salles de muscu pour ressembler à des bibendums. Vouloir se gonfler comme un ballon n'avait vraiment rien de séduisant à mon goût.

J'étais pour ainsi dire assez fier de mon corps. C'était une des rares choses en moi que j'aimais. Par exemple, je détestais mes cheveux et mon caractère de cochon. Mais ce sont des choses qu'on peut rarement changer, enfin dans mon cas...

Je descendis dans la salle à manger et trouvai Draco toujours penché sur la Gazette. La table était mise et Twinnie s'affairait aux fourneaux. Je dis bonjour à Twinnie et lui demandai dans combien de temps je pourrais enfin manger. Elle me répondit que ce ne serait pas prêt avant trois quarts d'heure. Je ne savais pas quoi faire et Draco semblait ne pas me voir, trop absorbé par ce bout de papier de malheur. Les yeux scotchés aux aiguilles de la pendule qui semblaient s'être arrêtées, je pris mon mal en patience alors que mon ventre hurlait famine.

Nous mangeâmes longtemps, surtout moi, et Draco parla à Twinnie des divers appartements et studios qu'il avait vus. A la fin du repas, Draco débarrassa et je voulus faire la vaisselle. Seulement Twinnie m'obligea à m'asseoir et m'ordonna de la laisser faire. Twinnie n'avait pas réussi à refaire de la magie depuis la dernière fois. Draco m'avait dit qu'ils avaient essayé mais que rien ne s'était produit. J'espérais qu'Hermione pourrait l'aider. Il fallait que nous la revoyions.

Après manger, je téléphonai à la mairie de Londres sous les yeux admiratifs et impressionnés de Draco. La standardiste m'informa que le feu d'artifice débuterait à 22 heures. Ca nous laissait amplement le temps pour ma petite idée.


- Et tu entends vraiment la voix ? demandait Draco, sidéré.
- Oui, il y a quelqu'un qui parle à l'autre bout du fil, expliquais-je.
- Tu veux dire qu'il y a un fil qui vous relie ? questionnait Draco, comprenant de moins en moins ce que je voulais dire.
- Oui, enfin non ! Ca n'est pas un vrai fil... c'est... comment dire...

Nous étions en voiture. J'avais réussi à embarquer Draco sans qu'il ne sache ce qui l'attendait mais je devais, en contrepartie, lui expliquer le principe du téléphone... Et c'était pas gagné.

J'avais du fouiner dans sa valise pour trouver son balai. Draco avait miniaturisé tous ses objets et j'avais eu un mal fou à distinguer son balai de sa baguette. J'avais mis nos deux balais et la malle de Quidditch dans le coffre à un moment où il ne regardait pas.

J'en étais à lui expliquer pourquoi, malgré la distance, on entendait la personne à un niveau sonore convenable lorsque j'aperçus le champ. Je garai la voiture sur l'herbe et éteignis le moteur. Nous descendîmes de voiture et ce fut comme si nous rentrions dans un four. Il faisait une chaleur insoutenable. Par réflexe, nous enlevâmes nos couches de vêtements supérieures et nous retrouvâmes en débardeur.

Bon, maintenant que nous avons fait le tour du pays en long, en large et en travers, tu peux m'expliquer ce qu'on fait ici ? me demanda Draco en posa les mains sur les hanches.
- Deux minutes papillon ! Ton impatience te perdra ! dis-je en plaisantant.

Il rit encore et je me sentis comme sur un nuage. Je regardai s'il y avait quelqu'un dans mon champ de vision mais il n'y avait personne d'autre que Draco. Je sortis ma baguette et commençai à courir vers le fond du terrain. Je plantai ma baguette dans le sol aux quatre coins du vaste terrain, me plaçai ensuite au centre et dis :

- Invaporio Aera Quadrae

Aussitôt, une bulle bleutée recouvrit la surface délimitée par les quatre trous dans le sol que j'avais fait, comme une sorte de dôme gigantesque au dessus de nos têtes. Satisfait, je revins à la voiture où Draco m'attendait, plus ou moins patiemment, à l'ombre.

C'était quoi ce sort ? me demanda-t-il curieusement.
- Si jamais un Moldu passe dans le coin, il ne nous verra pas, tant qu'on reste à l'intérieur.
- Mhhh... dit-il simplement.

Je demandai à Draco de fermer les yeux. Il accepta plutôt sceptiquement, ce qui est tout à fait compréhensible. Je murmurai le sort pour redonner la taille normale au balai de Draco et plaçai tout l'attirail devant lui.

Mr. Malfoy ? demandai-je.
- Mhh ? répondit Draco, les yeux toujours fermés, appréciant l'étendue d'ombre dans laquelle il s'était allongé.
- Pouvez-vous vous lever ?

Il s'exécuta en gardant les yeux fermés, et je pouvais le regarder à ma guise. Draco avait le corps d'Apollon, la ressemblance était frappante. Il était tout de noir vêtu, avec des lunettes de soleil. Je le vis sous un nouvel angle. L'angle 'mauvais garçon'. Il était incroyablement beau.

Je lui demandai d'ouvrir les yeux, et lorsque son regard se posa sur les balais et sur la malle de Quidditch, je vis la même lueur de malice que celle de Dumbledore briller dans ses yeux et un sourire se former sur ses belles lèvres. Je savais que ça lui ferait plaisir.

Il tendit la main pour saisir son balai mais je l'enlevai, hors de portée. Il porta son regard sur moi en attendant que je m'explique.

Tut tut... Aujourd'hui, on joue dans la cour des grands. On redevient des ennemis aujourd'hui Malfoy, dis-je en le regardant droit dans les yeux. Tous les coups sont permis. Absolument tous.

J'ouvris la malle avec la clé que j'avais glissée dans la poche de mon pantalon et saisis le vif d'or en faisant bien attention aux ailes. Je remis ensuite la clé à sa place. Je me mis en face de Draco et lui donnai son balai. Je laissai le vif d'or s'échapper et nous enfourchâmes nos balais. Draco tendit sa main et me dit :

Comme au bon vieux temps ?

Je la serrai en souriant puis redevins sérieux et le foudroyai du regard.

Comme au bon vieux temps.

Nous nous élevâmes dans les airs en même temps, et comme à chaque fois, j'avais cette sensation de liberté absolue. Mais cette fois-ci, il y avait quelque chose en plus, peut-être était-ce parce que c'était la première fois que je volais avec Draco ?... Va savoir.

Vingt minutes s'écoulèrent. Nous cherchions, chacun de notre côté – mais en se surveillant mutuellement quand même -, en décrivant des arcs de cercles, cette petite noix d'or. Chaque reflet du soleil dans les verres de mes lunettes me faisait espérer, mais dès que j'accélérais un peu, l'éclat s'évanouissait.

Lorsque je le vis. Il était là-bas, très loin de moi. Je priai mon balai d'accélérer, d'accélérer toujours, avant que Draco ne me voie, mais c'était trop tard. Lui aussi l'avait vu et fonçait dans sa direction. Je perdis toute mon avance face à son balai beaucoup plus récent que mon vieil Eclair de Feu et nous nous retrouvâmes bientôt au coude à coude. Le vif d'or virevoltait devant nous, nous qui nous battions dans une lutte impitoyable. Soudain, Draco, enfin, Malfoy pour l'occasion, cessa ses attaques. Il arrêta de me donner ces coups de genoux douloureux et posa sa main sur mon épaule à la place. Trop occupé à suivre tant bien que mal la trajectoire du vif d'or, je ne pris pas la peine de savoir ce qu'il voulait. En dépit du vent violent à cette altitude et à cette vitesse, Draco se pencha dangereusement au dessus du vide pour approcher sa tête de mon visage. Je pris la peine, à ce moment-là, de me retourner et trouvai des lèvres contre les miennes. Je ne compris pas ce qu'il m'arrivait et sans m'en rendre compte, je ralentis jusqu'à m'immobiliser. Draco, lui, était loin devant moi et tenait quelque chose dans la main...

CONNARD ! gueulais-je, en me rendant compte. ESPECE DE SALE PETIT MERDEUX !

Draco était mort de rire et entre deux gloussements, il parvint à se justifier :

Tous les coups sont permis, c'est bien toi qui l'as dit !

Je me mordis la langue de m'être laissé tromper de la sorte. Mais il ne savait pas à qui il frottait, le Mr. Malfoy. J'allais le lui faire payer.

Relance ! On joue la revanche. Tu vas voir Malfoy !

Il libéra le vif d'or et c'était reparti.

Cette fois-ci, il s'écoula près de quarante minutes avant que je ne voie Draco foncer droit sur un point doré, tout près de moi. Je me retournai et partis à toute vitesse, en espérant l'avoir, ce coup-ci. Je tendais la main, il était à une vingtaine de centimètres. Il n'était plus qu'à dix centimètres. Cinq centimètres. Je le touchais presque lorsque... je ne le touchai plus du tout. Draco avait tiré sur mon balai et m'avait ramené considérablement en arrière. J'étais à son niveau et j'eus une idée. Je voulais me venger. Mais... en étais-je capable ? Oh oui... car il était hors de question qu'il gagne encore une fois.

Je me collai à lui, et d'une main, sous son menton, tournai son visage vers le mien. Sentant mon cœur battre aussi vite que mon balai voler, j'avançai ma tête vers la sienne et l'embrassai. On ferma les yeux. Prenant mon courage à une main – oui, il y avait une main déjà occupée. Vous savez, sous le menton de Draco... - je glissai ma langue entre ses lèvres et je fus comblé lorsque, presque instantanément, il m'offrait une visite gratuite au Palais des Merveilles. Je sentis sa langue jouer avec la mienne, sa salive se mêler à la mienne, son odeur remplacer la mienne. Tout cela était si différent des baisers que j'avais eus avec Kate ou les autres. Draco chatouillait mon palais avec sa langue et j'eus envie de rire, mais je me retins. Puis je repensai au baiser que nous avions eu dans le salon la veille et constatai que lui aussi était très différent. La dernière fois, tout s'était passé en douceur, calmement et sans précipitation; à présent, j'avais carrément envie de me jeter sur lui et de lui arracher ses vêtements. Tout pouvait être si différent avec Draco que c'en était presque suspect. Du jour au lendemain... Mais ça ne me déplaisait pas plus que ça, à vrai dire, j'en avais absolument rien à faire, tout ce à quoi je pensais à ce moment était ce baiser. Il allait me rendre dingue. Il y avait presque quelque chose de désespéré dans ce baiser, comme si j'allais m'en aller ou...

" Mais oui ! M'en aller ! pensais-je. "

J'étais tellement bien à l'embrasser ainsi – bien que la position fût assez inconfortable – que j'en avais oublié la raison. Ce baiser aurait pu durer éternellement ( bon, pas réellement... ) mais mes idées premières me revenant à l'esprit, je le quittai sans un regard en arrière et attrapai le vif d'or quelques secondes plus tard.

Une joie intense me brûlant de part en part, j'allais rejoindre Draco avec un immense sourire. Il me regardait autrement, comme si quelque chose avait changé en moi ou en lui... ou en nous ? Mais rien n'avait changé, n'est-ce pas ? C'était juste... pour me venger... C'était juste un jeu... Mais je me rendis compte que je jouais avec le feu à présent. Il avait mal interprété ce que j'avais fait. J'étais stupide d'avoir fait ça...

Je demande la Belle, me dit-il calmement.
- Mais j'accepte volontiers Mr. Je-Vais-Perdre-Dans-Très-Peu-De-Temps ! lançais-je.
- C'est ce que nous allons voir, me répondit-il sur un ton de défi.

Quelques minutes s'écoulèrent après le lancement de la première manche. J'étais en très haute altitude, un courant d'air ne m'avait pas laissé redescendre et j'étais maintenant bloqué à des centaines de mètres du sol, sans pouvoir contrôler mon balai. Je commençais à paniquer.

Draco ! Draco ! l'appelais-je. Draco viens me chercher !

Heureusement que nous étions dans la campagne, personne ne nous étendait. Je hurlais. Quelques secondes plus tard, je vis sa silhouette s'approcher de moi.

Harry ! Qu'est-ce qu'il y a !
- Draco ! Mets toi en dessous, je vais sauter. Rattrape-moi !

Il s'exécuta et, mort de trouille, je sautai dans le vide. Bon, je n'eus pas à sauter des mètres et des mètres car Draco était juste en dessous, mais c'est le principe ! J'atterris dans ses bras. J'aurais voulu lui crier merci de m'avoir rattrapé, mais sous le coup de l'émotion, je ne pus que le lui murmurer. Il me tenait dans ses bras comme on porte un bébé et il me fit un bisou sur le front. Avec un air tendre, il regarda mon visage puis me rassit contre lui. Mon cœur battait si vite que ça ne m'aurait pas surpris qu'il lâche à un moment ou à un autre. Il posa une main sur le manche du balai et l'autre à côté de la partie que l'on peut appeler le très très bas du ventre ou le très très haut de la cuisse. Je reposai mon dos contre son torse et savourai le moment. Son balai avait en plus une qualité de vol prodigieuse. C'était d'une douceur... Il était sûrement fait pour les vols longues distances. Il faudrait que je pense à regarder. Nous nous posâmes sur le sol et encore tout chamboulé par ce qu'il venait de se produire, je levai ma baguette vers le ciel et prononçai :

- Accio balai !

En bon et fidèle balai, mon Eclair de Feu, dernier souvenir de mon parrain, me revint en main propre dans les secondes qui suivirent. Il aurait été fait en or et diamants, je l'aurais aimé autant. Il avait une valeur inestimable à mes yeux ... nda : Combien ? Inestimable... Han ça fait cher ! Le Père Noël Est Une Ordure...

On reprit notre souffle et c'était reparti. Nous jouâmes tout l'après-midi. Je n'osais plus l'embrasser encore mais j'essayais de le déstabiliser par d'autres moyens comme tourner autour de lui et lui donner le tournis, ou encore le chatouiller. Lui me mordit l'oreille et me fit des bisous sur la nuque et dans le cou. Il s'avérait que Draco avait un très bon niveau au Quidditch. J'étais surpris, car à Poudlard, il n'avait jamais démontré tous ses talents, pas autant que je ne m'en souvienne en tout cas. Et on ne pouvait pas s'améliorer de la sorte en l'espace de deux mois. C'était étrange. Enfin je comprenais qu'il veuille s'inscrire aux 3S, il avait toutes ses chances.

Il était 18 h 30 lorsque nous décidâmes de rentrer. Nous mourrions de chaud et transpirions au possible. Draco attrapa le vif d'or pendant que je rangeais les affaires. Il faisait une chaleur étouffante dans la voiture. Je claquais des mains et la bulle qui nous protégeait des regards indiscrets éclata en un 'pop'. On rentra en musique, j'avais mis l'autoradio et ça aida Draco à se sentir mieux pendant le trajet.


En rentrant, je courus sous la douche. S'il y avait bien quelque chose que je détestais, c'était l'odeur de la transpiration. Draco prit sa douche après moi et nous nous retrouvâmes dans le salon, où Twinnie passait le balai.

La maison n'avait jamais été aussi propre. C'était peut-être à cause de l'expérience, mais les elfes de maison avaient un don, des vraies fées du logis. Je me demandais si Twinnie ne s'ennuyait pas un peu tout de même. Le ménage, bon d'accord, mais ça va cinq minutes. Elle devait s'ennuyer lorsque nous n'étions pas là... J'eus une idée.

Twinnie, dis-je, ça te dirait de venir avec nous ce soir ?

Draco me regarda comme si j'avais une deuxième tête qui poussait et Twinnie fit tomber son balai de ses mains.

C'est vrai, continuais-je, tu n'as jamais du voir un feu d'artifice ! En plus celui du 8 août est spectaculaire. Si tu en as envie, tu pourras venir avec nous.

Twinnie me regardait, la bouche grande ouverte.

Mais Harry, il va y avoir des centaines de Moldus ! C'est impossible ! Tu veux déclencher une guerre ? plaisanta-t-il sans me comprendre.
- J'y ai bien pensé, Twinnie n'aura qu'à rester sous ma Cape d'Invisibilité !

Twinnie courut dans mes bras et pleura à chaudes larmes. Les elfes de maison ont vraiment des réactions excessives, pensais-je en me remémorant la grosse tête de Dobby. Draco me regarda en souriant, et là, assis dans mon fauteuil, avec Twinnie dans les bras, j'eus l'impression que tout avait changé. C'était ça, maintenant, ma nouvelle famille, mes nouveaux amis. Pourquoi chercherais-je des relations compliquées comme celle que j'avais eue avec Ron alors que tout pouvait être si simple avec Draco ?

Je fis un bisou sur les grosses joues humides de Twinnie et elle sécha ses larmes en riant. Elle s'éclipsa ensuite à l'étage pour se préparer. Draco me fixait et je n'osai pas le regarder. Il dit soudain :

Tu es un gars en or Harry.

Je me sentis très mal à l'aise, je veux dire, les compliments... Ca fait plaisir mais... A ce genre de choses on ne répond pas "merci" ou "toi aussi". Je me contentai de fixer un point sur la table basse en sentant mes joues chauffer. Vous ne savez pas à quel point une table basse peut être intéressante ! Draco du sentir mon malaise car il continua :

Tu ne peux pas savoir à quel point ça la touche ce que tu fais pour elle, dit-il sans me quitter des yeux.
- Je trouve ça... normal, enfin, pourquoi resterait-elle ici toute seule alors que toute la ville va être réunie ce soir ? Ce serait injuste, tu ne crois pas ?
- Si, je suis d'accord, seulement... Les convenances veulent que les elfes ne partagent pas les plaisirs de la vie des humains.
- Alors ? sentant une petite pointe d'agacement naître en moi. Cela voudrait dire qu'ils doivent manger, travailler, dormir, manger, travailler, dormir ? Je ne suis ... nda : du verbe 'suivre' et non pas du verbe 'être' ... pas ce genre de convenances.

Draco sourit et répéta :

C'est pour cela que je dis que tu es un gars en or.

J'aurais mieux fait de me taire. Mes yeux retournèrent machinalement au rebord droit de la table basse. Un instant plus tard, Draco se leva du canapé et alla chercher de quoi boire. Il revint avec deux verres et de l'eau glacée. Nous fîmes une partie d'échecs en attendant Twinnie – inutile de préciser l'issue de la partie, tout le monde l'aura deviné - puis je préparai quelques sandwiches à manger sur place. Je cherchai ma Cape d'Invisibilité dans mon armoire et la donnai à Twinnie. Je souris lorsque je la vis. Elle avait mis une petite robe blanche et des souliers de même couleur avec un petit nœud autour du cou. Elle était adorable. Apparemment, elle ne connaissait pas la signification des changements de vêtements chez les elfes.

Il était dans les environs de 21 heures lorsque nous partîmes. Twinnie s'était installée à l'arrière, invisible, et semblait bien supporter les transports Moldus, à l'inverse de Draco. Toutes les rues étaient bouchées, les gens, craignant d'être en retard et de manquer le début, avaient quitté leur voiture et avaient rejoint le Pont de la Tour à pied. C'est ce que je proposai de faire à Draco, vu que de toutes façons nous n'irions pas plus loin en voiture. Nous quittâmes donc la route pour rejoindre le troupeau et après 15 minutes de marche, nous étions arrivés.

Comme tous les ans, les trois quarts de la ville s'étaient rassemblés pour l'évènement. Personne ne voulait manquer ça, et ça allait de la fillette de 5 ans cachée sous la jupe de sa mère au vieillard assis au bistrot du coin, la canne à la main, fumant sa pipe. La foule attendait le coup d'envoi alors que le soleil se couchait peu à peu. Chacun cherchait une place où la visibilité serait meilleure, certains s'asseyaient sur la route – fermée pour l'occasion -, les plus téméraires se risquaient à entrer dans le Musée du Pont de la Tour pour monter sur les deux autres ponts au dessus du principal. Nous décidâmes avec Draco de rester en bas et de rejoindre le bord Nord du Pont et ainsi de pouvoir admirer les reflets des feux d'artifice dans la Tamise. Nous nous frayâmes un chemin – non sans difficultés – jusque là-bas et je sortis les sandwiches que j'avais préparé. Nous attendîmes ensuite 15 minutes et ça commença.

Des scènes plus splendides les unes que les autres s'offrirent à nous. Les mélanges de couleur osés rendaient le spectacle plus somptueux encore et des poussières d'étoile tombaient sous nos yeux et disparaissaient comme par enchantement à quelques centimètres de nous. J'étais certain que nous étions les mieux placés. Je ne pouvais pas la voir, mais j'imaginais l'expression émerveillée sur la tête ronde de Twinnie alors que les pétarades de cessaient pas. Des successions de "oohhhh" et de "ouaahhh" se faisaient entendre et moi-même, lors de certains lancés vraiment époustouflants, je ne pouvais m'empêcher d'y mêler ma voix.

Il y eut une pause à 22 h 30. Une sorte de bal populaire, où les rennes étaient tenus par des enfants, fut mis en place. A tour de rôle, deux gosses décidaient de la musique sur laquelle allaient danser des centaines de personnes. Ca promettait, mais les gens, dans une ambiance festive, acceptaient de jouer le jeu. Décidant de ne pas participer à la fête, Draco, Twinnie et moi nous dirigeâmes vers un bistrot, d'où, depuis les terrasses bondées, des dizaines de Moldus contemplaient le spectacle. Nous rentrâmes à l'intérieur où régnait une odeur de bière et de fumée puis commandâmes à boire. Le barman fut assez sceptique lorsque Draco demanda trois verres alors que nous n'étions que deux, enfin, façon de parler.

Il a tout le temps soif, dis-je en parlant de Draco à l'homme devant moi, en essayant de rattraper le coup. Alors on anticipe, pour vous éviter trop d'allers-retours.

Nous nous assîmes à la dernière table libre et bûmes nos limonades gentiment. Mes yeux se posèrent sur les différentes personnes présentes dans le bar. Il y avait quatre vieux hommes ayant sûrement tous dépassé le cap de la soixantaine, jouant aux cartes sur un tapis vert en riant comme des amis d'enfance. Un petit garçon, probablement le petit-fils d'un des quatre hommes les regardait jouer, un béret posé sur la tête à la française, complètement fasciné. Assis seul devant son verre près du comptoir, un homme, la trentaine, semblait remuer de sombres pensées. Dans un coin, tout au fond du petit bar, une petite femme lisait un livre apparemment passionnant et un chien, un labrador, dormait à ses pieds. Enfin, à côté de notre table, un couple de jeunes adolescents, d'à peine quinze ans, buvait dans le même verre avec leurs pailles amoureusement entrelacées et s'échangeait des regards pleins de promesses.

Lorsque je vis le flipper, qui n'attendait que moi, j'eus un électrochoc. Cela faisait des décennies que je n'avais pas joué au flipper et j'étais pourtant un as. Bondissant sur mes pieds, je courus presque jusqu'à la machine pour savoir combien coûtait une partie sous l'œil intrigué de Draco. Je revins en faisant signe à Draco et Twinnie de venir avec moi dans la partie de la salle réservée aux jeux, déserte. Je fis deux parties, une pour me mettre dans le bain et l'autre, pour pulvériser le record. J'y arrivai sans peine sous les yeux captivés de Draco qui comprenait peu à peu le jeu.

Je pourrais jouer après ? me demanda-t-il timidement.
- Bien sûr, dis-je un peu flatté. Je vais chercher des pièces.

Tandis que je prenais des pièces de monnaie dans mon portefeuille que j'avais laissé sur la petite table, Draco regardait le flipper dans les moindres détails. Je revins et lui expliquai rapidement ce à quoi les deux boutons aux extrémités de la table de flipper étaient destinés. J'insérai la pièce alors que Draco se mettait en place et suivis des yeux la bille descendre. Seulement Draco n'appuya pas assez fort sur le bouton et la bille tomba. J'eus alors une idée. Mais osai-je ?...

Comme poussé par une force invisible, je me plaçai juste derrière lui et mis mes mains sur les siennes, l'entourant de mes bras. D'une voix que je ne reconnus pas, je lui dis :

Laisse-moi te montrer.

Je devinai les yeux écarquillés de Draco alors que j'avais la tête par-dessus son épaule droite et l'entourais de mes bras. Il colla son dos contre mon torse et je m'arrêtai de respirer. Avait-il fait ce que je croyais qu'il avait fait ? Draco venait de se coller à moi en un geste très sensuel. J'étais si choqué que j'en oubliai de lancer la balle. Il avait pris mon geste comme… une avance et y avait répondu ! Loin de moi cette idée mais pourtant… maintenant que j'y étais… c'eût été trop bête de partir.

Je me repris et tirai sur le manche. Lorsque ce fut le moment, j'appuyai sur sa main fermement et la balle repartit dans la direction opposée. Mais je me fichais totalement du jeu ce qui importait c'était notre proximité à ce moment-là. Draco s'était cambré contre moi et avait sa tête contre la mienne. Nous étions dans une position assez explicite, je pense que c'est le mot. Il s'était véritablement collé contre moi !

A ma grande horreur, quelque chose d'endormi se réveilla tout à coup à cause de ce contact entre lui et moi. Merlin ! Si je ne me retenais pas, j'allais lui sauter dessus sans rien comprendre. Il m'excitait ! Oh Merlin ! Voilà qu'il bougeait contre moi ! Draco avait du le sentir… Je devais être en train de rêver. Il frottait lentement son bassin contre le mien comme une simulation. Pincez-moi, pincez-moi ! J'allais me réveiller. Les poils dans ma nuque se hérissèrent. La bosse dans mon pantalon grossissait au fur et à mesure. Il fallait qu'il arrête car j'allais le violer sur le champ.

Heureusement, un coup dehors retentit à ce moment-là, signalant la reprise du feu d'artifice. Je me détachai de lui vivement et rencontrai son regard inévitablement. Ce fut, je crois, ce qui fit battre mon cœur le plus vite. Il y avait un air rieur dans ses yeux et un éclat que je n'y avais jamais vu. Ca ne pouvait pas être… du désir ? Un coup d'œil entre ses jambes me prouva que si. J'étais véritablement choqué, choqué de moi-même. Je le désirais ?...

Je baissai les yeux et bredouillai difficilement :

Il va y avoir le… le final. Ca serait vraiment… dommage de manquer… ça.

Je n'osai pas rencontrer ses yeux une fois de plus. Draco passa derrière moi et prit Twinnie par la main. Elle avait enlevé ma Cape d'Invisibilité, étant donné qu'il n'y avait personne d'autre que nous. Lorsqu'ils revinrent à mes côtés, Draco me frôla et je fus parcouru d'un violent frisson.

Mais que m'arrivait-il ?

Nous retournâmes à notre place sur le Pont mais un couple s'y trouvait. Nous nous mîmes donc à côté et contemplâmes de nouveau le spectacle. C'était magnifique, et à présent qu'il faisait vraiment nuit, les couleurs ressortaient beaucoup mieux. Je me sentais comme dans un rêve. Je souriais sans raison.

Lorsque nous arrivâmes au final, un souvenir me frappa de plein fouet et je commençai à paniquer. La fois où j'étais venu avec les Dursley, j'avais appris une sorte de tradition du final du feu d'artifice du 8 août. Lorsque minuit tombait, on devait embrasser la personne la plus proche de soi, comme pour le nouvel an. Je jetai un œil à ma montre et remarquai avec stupeur qu'il allait être minuit dans trente secondes.

Dix secondes plus tard, un enfant prit la parole et commença un décompte.

« 20 ! »

Draco me regarda étonné.

« 15 ! »

Mon cœur s'accéléra.

« 10 ! 9 ! 8 !... »

La foule comptait en même temps que la petite fille et Draco me regardait en me demandant silencieusement ce que ça voulait dire.

« 5 ! 4 ! 3 !... »

Je ne pouvais pas lui répondre ! J'étais paralysé.

« 2… 1… 0 ! »

Sous nos yeux, tout le monde se mit à s'embrasser. Draco sembla comprendre alors que je croisai son regard. Draco le soutint aussitôt et se mit à avancer vers moi avec un sourire qui ne présageait rien de bon. Il n'allait tout de même pas… devant tout ce monde… ? Mes mains devinrent moites alors que je reconnaissais la lueur illuminant ses yeux. Mon souffle se bloqua dans ma gorge lorsque je vis qu'il était juste devant moi, me regardant d'un air séducteur avec ce sourire, ce sourire ! Son but était-il de me rendre dingue ? Non, parce qu'il était bien parti !

Alors que tout le monde avait déjà fini de s'embrasser depuis belle lurette, Draco passa un bras autour de ma taille, en me regardant toujours, et me rapprocha de lui d'un seul geste, fermant ainsi l'espace déjà mince entre nos deux corps. Nos lèvres s'effleuraient et Draco semblaient prendre un malin plaisir à me faire languir ainsi. Allait-il attendre encore longtemps avant de m'embrasser ! Mon cœur battait la chamade. Nos souffles s'entremêlaient et c'était un véritable supplice de sentir le sien sur le coin de mes lèvres. Il souriait.

Arrête de jouer Malfoy, dis-je en un murmure.

Me regardant toujours, il me répondit :

Je ne joue pas avec toi Harry.
- Alors termine ce que tu as commencé, dis-je toujours sur le même ton, incapable de réfléchir.

Il s'humecta les lèvres et sa langue passa sur les miennes par la même occasion. Je fermai les yeux un instant, je crus fondre. Lorsque je les rouvris, Draco, toujours aussi près de moi, posait sur moi un regard de prédateur.

Tu aimerais ? demanda-t-il d'une voix rauque.
- Et toi ? retournais-je, décidant de jouer, finalement.

Je respirais difficilement et entendais à peine le bruit des feux lancés dans le ciel noir. Plus rien ne comptait en cet instant.

Draco posa alors ses lèvres sur les miennes mais les retira trop vite, beaucoup trop vite à mon goût.

Ca ne comptait pas pour moi, dis-je.
- Mais pour moi non plus, Harry, pour moi non plus…

Il acheva sa phrase en déposant un second baiser sur mes lèvres, aussi furtif que le premier.

Alors qu'est-ce qui compte pour toi ? demandai-je, sans trop savoir pourquoi.

Mon cœur manqua un battement alors qu'il me souffla dans l'oreille :

Toi.

Son visage vint se replacer devant le mien et continua de me regarder, frôlant mes lèvres. Un violent frisson me parcourut et le fit sourire. Je souris à mon tour.

Tu ne devrais te moquer de ce que tu provoques en moi, lui dis-je.
- Je ne m'en moque pas Harry, je m'en réjouis.

Draco déposa encore une baiser sur mes lèvres mais je commençais à m'impatienter. Je n'allais pas tenir longtemps ainsi.

Draco… gémis-je sans m'en rendre compte.
- Quel est ton problème, bel inconnu ?
- Embrasse-moi maintenant…

Ces mots sortirent de ma bouche et je ne pus les retenir.

Je peux régler ce problème… dit-il.

Enfin, il pencha sa tête et m'embrassa. Mon cœur explosa en mille éclats. Mon bras entoura son cou et je ne pus empêcher mon autre main d'aller caresser ses fesses. Il gémit sous mes caresses et resserra son étreinte. J'ouvris la bouche et sa langue vint danser avec la mienne. Draco grogna dans ma bouche lorsque je frottai mon bassin contre le sien. Il embrassait comme un Dieu, et aucune, aucune des femmes avec lesquelles j'avais eu des aventures ne m'avait fait ressentir ça. Le temps s'était figé.

Je ne pus dire combien de temps dura ce baiser – pas assez longtemps pour moi en tout cas. Mais lorsque Draco finit par le rompre, je me rendis compte que je manquais sérieusement d'air. On reprit notre respiration peu à peu alors que je réalisais que nous devions être les derniers encore présent sur le Pont. Draco passa un bras autour de ma taille et appela Twinnie – dont il faut dire que j'avais totalement oublié la présence. On entendit ses pas quelques secondes plus tard et nous nous dirigeâmes vers la voiture que nous avions laissée une centaine de mètres plus loin.

On marcha en silence et je réalisai ce soir-là, à minuit vingt-deux exactement, à l'intersection de London Bd. et de l'Avenue Queen Elizabeth II, son bras toujours enroulé autour de ma taille,

que j'étais tombé follement, passionnément, éperdument amoureux de Draco Malfoy.


Woaw ! Woaw !

Je l'aime ce chapitre ! J'ai adoré l'écrire ! J'espère que vous avez pris plaisir à le lire en tout cas, j'attends vos reviews !

Fleur.