Auteur : Tanuki
Source : Harry Potter 1 à 5, mais je me permets de modifier certains détails d'ordre corporel et chronologique, ainsi que quelques incohérences et/ou anachronismes.
Disclaimer : les lieux et les personnages sont la propriété de Rowling, mais cette version de l'histoire m'appartient.
Rating : R (car violence physique, morale et sexuelle à venir)
Résumé : Quand Tanuki décide de refaire l'histoire en dotant Cho Chang d'une paire de...
Traductions : (car je n'aime pas la VF des noms des maisons et des personnages) Gryffindor - Gryffondor §§§ Ravenclaw - Serdaigle §§§ Slytherin - Serpentard §§§ Hufflepuff - Poufsouffle §§§ Hogwarts - Poudlard §§§ Hogsmeade - Pré-au-Lard §§§ Argus Filch & Miss Norris - Argus Rusard & Miss Teigne §§§ Severus Snape - Severus Rogue §§§ Professor Hooch - Professeur Bibine §§§ Fang - Crockdur.

--- CLAIR OBSCUR ---
04
Jeux dangereux

Cho gardait les yeux grand ouverts, le regard perdu dans la contemplation du plafond au-dessus de lui. Il avait mal dormi, alternant les phases d'un sommeil agité avec les longues heures à observer les recoins de la chambre, comme si la moindre faille cachait une solution. Harry était parti si brusquement la veille au soir que le Ravenclaw craignait une nouvelle froideur entre eux. Il comprenait le choc qu'avait pu éprouver le Survivant en apprenant les sentiments d'un homme austère à son égard. Cependant, il avait ressenti un pincement au cœur devant cette mine de dégoût. Harry était trop borné pour voir au-delà de l'apparence. Cho s'en était rendu compte lorsque le Gryffindor l'avait surpris dans les toilettes. À cet instant critique entre eux, il avait cru que c'était la fin de leur amitié et les quelques jours suivant cet incident avaient été éprouvants.
Harry ne peut pas continuer comme ça... Il a fui... Il a refusé la vérité...
Il roula sur le côté et serra son oreiller contre lui. Sans pouvoir l'expliquer, il se sentait mélancolique. Son Mentor et sa demeure lui manquaient. Certes, la vie d'étudiant à Hogwarts était intéressante, mais il ne se sentait pas à sa place. À présent que l'un des élèves avait percé son secret, il se rendait compte de ce qu'il était devenu aux yeux des autres ; une jeune fille naïve, orgueilleuse et un tantinet idiote. Il ne se sentait plus à son aise, à présent que Harry avait fait resurgir celui qu'il était au fond de son cœur.
C'était devenu une habitude. Pendant les vacances, il retournait auprès de son Mentor. À chaque rentrée scolaire, il reprenait l'identité de Cho Chang, avec un naturel presque déconcertant.
Je pense que je n'aurai pas la force de continuer ainsi... Ma vie est un mensonge. Je mens à l'École toute entière et pire encore, je mens à Harry plus qu'à quiconque. Je ferais mieux de m'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
Mais avait-il le choix ? Non. Il lui restait une année... une dernière année à Hogwarts, et ensuite...
Peut-être suivre la voie de Harry, et devenir Auror ? En tout cas, il avait choisi les options obligatoires pour cette formation.
Fraîchement levé, Cho tituba vers la petite salle de bain dans la pièce annexée à sa chambre. S'accrochant où il le pouvait, il fit couler l'eau dans la baignoire et ajouta quelques sels. Pendant que le niveau montait, il frottait ses yeux mal éveillés en observant son reflet dans le miroir à côté de lui. Un geste engourdi issu d'un vieux réflexe lui assura que la porte était bien verrouillée. Enfin il se déshabilla et enjamba la baignoire pour se prélasser dans l'eau chaude. Il marmonna une incantation et une mousse apparut à la surface. Le jeune homme se cala contre la céramique avec délectation et poussa un grognement satisfait.
Il avait attendu cette fin de semaine avec tant d'impatience ! Depuis son entrevue avec Snape, il n'avait qu'une peur ; le croiser dans les couloirs. Et en parallèle avec cette crainte latente, le week-end ne s'était pas présenté sous son plus bel aspect ; Draco retournait au Manoir Malfoy. Cho avait dû jouer de ses talents de comédien pour ne pas montrer son énorme déception quand il avait appris la nouvelle.
Je me demande ce que c'est... revoir sa famille... Ça doit être bien d'avoir une maison à soi, avec des parents qui attendent le retour de leurs enfants, songea-t-il.
Préférant ne pas sombrer dans une humeur maussade, il cessa de penser à ce qu'il ne possédait pas et ferma les yeux en soupirant de soulagement. Il n'avait pas à se plaindre de sa situation ; il avait toujours eu son Mentor pour le guider, l'éduquer et subvenir à ses besoins. L'avantage d'être placé sous tutelle plutôt que d'évoluer entre un couple de parents tenait du fait que le disciple était élevé dans un milieu plus strict, où la rigueur et l'obéissance étaient les maîtres mots. Peut-être les relations étaient-elles plus spirituelles et moins chaleureuses, mais cela ne faisait qu'aider l'enfant à devenir autonome plus rapidement.
Cho n'avait rien à envier aux autres et pour rien au monde il aurait échangé sa place avec celle d'un gamin ordinaire. Grâce à cette éducation basée sur la fermeté et la pudeur, il avait acquis une force de caractère incontestable.
Soudain, les joues rosies par le plaisir que lui apportait ce bain, le Chinois roucoula et se laissa submerger.

§§§

Draco entra dans sa chambre et d'un signe de tête hautain, il ordonna à l'elfe de maison de poser sa valise près de son fauteuil, à côté du bureau. Il chassa d'un geste impatient de la main la laide créature et cette dernière quitta la pièce. Les lourdes portes se refermèrent sur elle.
Seul, le jeune homme blond s'étendit de tout son long sur le lit, faisant fi de sa noblesse et prenant plaisir à s'étendre sur les draps frais. Les yeux fermés, il soupira et cacha son visage dans la soie verte de l'oreiller.
Cho...
Il ne se passait plus un instant sans penser à cette Asiatique qui l'avait séduit. Il ne pouvait nier qu'il avait toujours été attiré par l'Attrapeur des Ravenclaws --- en particulier depuis le bal durant le Tournoi des Trois Sorciers, alors que Cho faisait son apparition dans une robe de soie aussi pâle que la lune ---, mais il avait mis du temps avant de l'admettre. Ce genre de sentiments ne lui étant guère innés, les avouer s'était avéré difficile.
Ses pensées dérivèrent et se concentrèrent sur le baiser qu'ils avaient échangé. Draco n'en revenait toujours pas. Il se savait particulièrement audacieux et arrogant, mais jamais il n'aurait jamais cru qu'un jour, il se montrerait si entreprenant. Surtout avec la coqueluche des Ravenclaws ! Mais faire preuve d'un tel cran ne lui avait pas vraiment déplu...
Il se souvenait encore du goût sucré de cette bouche qu'il avait explorée. À cette pensée, sa respiration s'écourta et il roula sur le dos, ses yeux clairs assombris par ses pupilles dilatées. Sans même qu'il s'en rende compte, la main qu'il avait posée sur son ventre glissa subrepticement sur sa taille, puis sur une hanche. Les doigts curieux caressèrent le pli de sa jambe. Draco ferma ses paupières, appréciant cette caresse indirecte qui l'électrisait. Son majeur effleura un point sensible de son entrejambe, le plaisir inassouvi lui enlevant le souffle. Les autres doigts s'apprêtaient déjà à suivre le mouvement pour délicatement presser le sexe qui s'éveillerait sous le tissu rêche du jean.
– Merlin... quelle décadence... soupira une voix grave et traînante.
Draco se redressa brusquement sur le matelas, les pommettes rougies par la honte et la colère. Son regard enflammé rencontra son aîné.
– Père... grinça-t-il, les mâchoires serrées.
Lucius laissa échapper un reniflement méprisant.
– Vous pourriez au moins vous faire annoncer ! reprocha son fils d'un ton amer.
– Je ne pense pas abriter sous mon toit un Prince, auquel cas je serais son Roi...
L'homme serra le pommeau de sa canne d'ébène et un rictus méprisant recourba un coin de ses lèvres. Il se dirigea vers l'une des larges fenêtres de la chambre et embrassa d'un regard conquérant le paysage reposant de cette Angleterre automnale ; la ligne dorée des arbres encore vêtus de leurs feuilles ambrées se démarquait entre un ciel gris comme le plomb et une herbe verte.
– J'espère au moins pour l'honneur de notre famille que tu ne pensais pas à des personnes peu recommandables... répliqua-t-il sèchement.
Draco s'empourpra sous un sentiment de colère, puis il éprouva une certaine gêne. Il réalisait tout juste qu'il n'avait aucune idée des origines de Cho Chang. Chinoises, bien sûr, mais qu'en était-il de sa lignée ? Il voulait croire qu'il s'agissait d'une famille de Sang-Pur. Son jugement ne se basait pas seulement sur le visage racé de Cho. Il se fiait énormément à ses réactions, sa façon de penser ; tout correspondait à la politique parfois extrême que menaient les Slytherins. Même ses paroles dans le couloir de l'École, à propos de Crabb et Goyle, étaient révélatrices quant à ses convictions ; « Tu les manipules à ton avantage, tout simplement ». Contre toute attente, l'Asiatique n'avait pas employé ce ton outragé typique des Ravenclaws et des Gryffindors. Aucune notion de reproche dans sa voix. Aucun jugement dans son regard.
– Je pense qu'elle est digne de notre rang, répliqua évasivement le jeune Malfoy.
– Tu penses ? Ce n'est pas suffisant ! siffla Lucius en lui glissant un coup d'œil irrité.
– Cela ne regarde que moi.
– Oh non, je ne pense pas. Si l'honneur de la famille n'est pas une priorité pour toi, auquel cas cela signifie que j'ai failli à ton éducation, je souhaiterais tout de même que tu n'oublies pas qui tu es ; il se trouve le seul descendant et héritier des Malfoy, c'est toi. Je n'admettrai pas que tu traînes avec n'importe qui et que tu entaches la notoriété de notre patronyme.
Draco bouillonnait. L'arrivée impromptue de son père lors d'un moment si intime l'avait couvert de honte. Et comme tout Malfoy qui se respectait, il avait transformé cette honte en une colère qu'il maîtrisait assez mal.
– Je ne pense pas que vous soyez en position de juger, alors que vous ignorez de qui il s'agit, répliqua-t-il d'un ton venimeux.
Lucius retourna un regard assassin à l'intention de son fils. Il n'avait jamais admis les rébellions idiotes des adolescents en mal de vivre qui cherchaient à tout prix à se détacher de la tradition. De son temps, jamais un enfant issu d'une si noble famille n'aurait osé élever le ton devant son père, même une fois sa majorité acquise. Manifestement, Draco ne suivait pas ces préceptes fondamentaux et prenait un mauvais chemin.
– Il est de mon devoir de te protéger de certaines fréquentations avant qu'il ne soit trop tard. N'essaie plus jamais de hausser le ton en ma présence, est-ce clair ? murmura-t-il d'un ton froid et menaçant.
L'adolescent déglutit et baissa la tête. Ce n'était pas dans ses habitudes de se comporter ainsi. Il avait toujours eu tendance à obéir silencieusement aux ordres, sans jamais chercher à contester l'autorité paternelle. Bien sûr, il avait parfois trouvé cette éducation un peu dure, surtout lorsqu'il lui venait la mauvaise idée de la comparer avec celle d'autres élèves de sa Maison. Mais cette fois, ce qui l'agaçait précisément, c'était les propos de Lucius à l'intention de l'inconnue qui le fréquentait. Bien loin de réagir sous l'effet de l'affection qu'il ressentait à l'égard de Cho, il se dressait contre les préjugés avilissants de son père. Comment lui, Draco Malfoy, pouvait se tromper dans le choix de sa partenaire ? Comment pouvait-on le croire capable de déshonorer sciemment sa famille ?
– Est-elle de Slytherin ? s'enquit Lucius.
– Non, répondit son fils en soutenant calmement le regard courroucé qu'il lui renvoyait. Mais elle en a l'esprit.
– Qu'elle en ait l'esprit ne me suffit pas. Si elle n'est pas de Slytherin malgré cela, c'est qu'elle n'est pas un Sang-Pur. (Retournant un sourire cynique :) Tu peux oublier cette fille.
Draco serra les mâchoires à la vue de cette mine réjouie, presque victorieuse. Mais que pouvait-il dire pour s'opposer à ses parents ? Après tout, lui-même suivait cette politique exagérée et restrictive qui divisait les sorciers. Lui-même était persuadé de la supériorité des Sang-Pur. Avec ces convictions, pouvait-il défendre le cas de Cho Chang tout en restant logique ? Non.
– Laisse-moi deviner... Si elle n'est pas de Slytherin mais qu'elle en a le caractère... Ne serait-elle pas de Ravenclaw ? Ils sont si élitistes que cela ne m'étonnerait guère.
Le jeune homme grimaça. Il n'appréciait pas que son père s'intéresse d'aussi près à sa vie privée. Draco avait atteint cet âge critique où l'on cachait farouchement à ses parents certains secrets d'adolescent. Aussi, une attention particulière sur ce sujet délicat de l'amour prenait des airs d'indiscrétions. Le jeune Malfoy le ressentait presque comme une agression envers son intimité...
– Oui... marmonna-t-il à contrecœur. C'est une Ravenclaw. Une Chinoise... mais vous ne la connaissez pas.
– Une Chinoise ? grinça Lucius, les pupilles rétrécies par la colère qui montait en lui. Il est hors de question d'avoir une femme de couleur dans notre famille. Occulte-la de ton esprit. De toute façon, une fois tes études terminées à Hogwarts, tu seras marié.
Les yeux de Draco s'agrandirent de stupeur. Il ne s'était pas attendu à une telle nouvelle et il peinait à croire ce qu'il venait d'entendre. Depuis sa naissance, on avait décidé de son éducation, de son avenir... Il avait accepté cette domination sans rien dire puisque ces domaines lui importaient peu. Mais laisser les autres régir sa vie privée et ses sentiments, c'était une tout autre affaire. Il secoua la tête et s'écria :
– Et mon avis dans tout ça ?
Il ne cherchait plus à se maîtriser. Ce qu'il venait d'apprendre était de trop. Il n'avait plus la patience nécessaire pour chercher à garder son flegme. Bondissant de ses draps, il se planta devant son père et riva ses yeux dans les siens.
– Je me contrefiche de ton avis... expliqua simplement l'homme qui se tenait immobile devant lui. Si nous voulons préserver la pureté des Malfoy, nous devons choisir ton épouse parmi une poignée de jeunes filles issues de familles de notre rang. Tu seras marié à Pansy Parkinson à la fin de ton année scolaire, et tu n'auras pas ton mot à dire.
Lucius étudia lentement son fils ; il semblait démoli. Son visage était plus pâle que jamais, et la fureur mal contrôlée déformait ses traits fins. Bientôt, des spasmes nerveux secouèrent son corps.
– Eh bien Draco, tu trembles ?
– Donnez-moi une seule bonne raison de ne pas me mettre en colère... gronda sourdement le jeune Malfoy.
Les deux hommes s'affrontèrent à nouveau du regard. Jamais encore ils n'avaient connu de telles tensions dans leurs rapports. Sans doute fallait-il un jour passer par cette phase ? Après tout, Lucius avait déjà vécu une scène semblable à cet âge-là, face à son père.
– Il n'y en a aucune. Mais la vie s'est toujours faite ainsi et ce n'est pas toi qui dérogeras à la tradition. Moi non plus, je n'ai pas eu cette chance de choisir la femme avec qui je partagerais le restant de mon quotidien.
– Entre Narcissa et Pansy, il y a une grande différence... Même une Sang-de-Bourbe aurait plus de valeur que cette Parkinson !
Lentement, Lucius leva la main et gifla la joue de son fils. Le bruit sec de son gant sur la chair blanche résonna entre les murs de la vaste chambre. Draco ne bougea plus un long moment. C'était la première fois qu'un membre de cette maison levait la main sur lui. Jusqu'à présent, il n'avait connu que l'ébène de la canne dans les chevilles, ou parfois le pommeau en argent massif sur les épaules pour le rappeler à l'ordre... Mais cette fois-ci, le coup était survenu sans même qu'il puisse l'appréhender. Et ce geste si inhabituel chez les Malfoy, si lourd de sens à la fois, le tétanisait littéralement.
– Cette liberté de choisir, les Sang-Pur ne la connaissent pas. Laissons-la aux Gryffindors et aux Hufflepuffs ! Même les Ravenclaws ne cherchent plus l'élite du sang. Ils ne revendiquent plus que la supériorité intellectuelle. C'est pourquoi les Slytherins sont à part ; notre devoir est de préserver la race, quitte à vivre dans une certaine résignation.
Tête basse, Draco serra les poings. Il hocha silencieusement la tête et contourna son lit. Il s'empara de son manteau et le plaça sur son bras alors que son autre main saisissait la poignée de sa valise. Sans un mot, il quitta sa chambre et traversa les larges corridors du manoir. Son visage fermé et son pas décidé exprimaient clairement une volonté inébranlable. Lucius le laissa faire, écoutant les larges portes s'ouvrir puis se refermer derrière Draco. Un claquement de fouets, quelques hennissements, puis un bruit de roues qui s'atténua petit à petit vers l'horizon. Le calme revint dans le domaine Malfoy et Lucius demeura tourné vers la fenêtre.
– Que s'est-il passé ? demanda soudain une voix douce mais distante.
Narcissa avança de son pas lent et gracieux, se postant face à la fenêtre aux côtés de son époux. Elle ne lui accorda pas un clin d'œil, comme à son habitude. Lucius glissa un regard en coin et admira la splendeur naturelle de cette femme à la fois féminine et charismatique. En tant que père, il ne pouvait admettre les propos de son fils... Mais en tant qu'homme, il reconnaissait que Draco avait raison. Narcissa Black possédait ce genre de beauté froide qui charmait les hommes de la haute société. Lucius n'avait pas fait exception à la règle. Même s'il n'avait pas eu le droit de choisir son épouse, il avait au moins eu la chance d'apprendre à aimer la jeune femme et à construire un foyer en sa compagnie.
Certes, ces deux personnalités si fortes à l'apparence hautaine et glacée avaient mis un temps avant de s'adapter, cependant Malfoy ne pouvait nier l'amour qu'il éprouvait pour son épouse. Mais avec une jeune fille superficielle et stupide comme Pansy Parkinson, il était malheureusement certain que jamais son fils n'éprouverait de satisfaction dans sa vie d'homme.
Lucius n'était pas un de ceux qui prônaient le romantisme et la mièvrerie, comme James Potter l'avait fait. Mais il était forcé de reconnaître qu'aussi haut placé fût-il, un être humain avait besoin d'amour, tout comme il avait besoin d'une vie sexuelle.
– J'ai parlé à Draco à propos de la fille de Parkinson.
Narcissa se contenta de hocher la tête. Elle connaissait parfaitement son fils et son mari. Ces deux-là n'avaient jamais su mettre les formes lorsqu'ils avaient à se parler. Sans doute une rivalité était-elle née de ces rapports distants. Pourtant, on ne pouvait pas dire que Lucius n'aimait pas son fils. La vérité était qu'il l'aimait mal.
– Quand il reviendra, j'essaierai de parler avec lui, murmura la femme en tournant pour la première fois son regard vers celui de Lucius.
Ce dernier acquiesça en silence, puis tous deux reportèrent leurs prunelles bleues vers la fenêtre et son panorama. Sans un mot, l'homme posa la main sur l'épaule de son épouse. Narcissa esquissa un sourire ironique mais résigné.
– Cela ne vous ressemble guère, Lucius...
Pourtant, elle accepta cette main autour d'elle et ferma les yeux, comme pour chercher à apprécier ce contact éphémère.

§§§

Harry évitait soigneusement toute rencontre avec Cho. Il était furieux d'avoir appris une telle chose à propos du Professeur Snape, et cela ne faisait que le dégoûter un peu plus de cet homme. Avec horreur, il imaginait le Maître des Potions penser à lui. Un être si acariâtre pouvait-il connaître une vie sentimentale ? Entendre parler d'amour à propos de Snape aurait presque fait rire Harry s'il n'avait pas été le premier concerné dans cette affaire. De toute façon, le simple fait qu'un homme éprouvât de tels sentiments à son égard lui donnait presque envie de vomir.
– Harry, concentre-toi ! s'exclama Ron pour la énième fois. C'est le troisième Cognard que tu as failli te prendre depuis le début de l'entraînement !
Serrant le manche de son balai, l'Attrapeur grogna quelque chose d'incompréhensible et fila à la recherche du Vif d'Or. Pour ce premier entraînement de l'année, il devait reconnaître qu'il n'avait pas la tête au Quidditch. C'était bien la première fois d'ailleurs ! D'ordinaire, le sport était pour lui un moyen de fuir la réalité quand il n'avait pas la force de l'affronter. Mais ce jour-là, rien ne semblait pouvoir le distraire. D'ailleurs, les autres joueurs de Gryffindor remarquaient bien que quelque chose le tracassait.
– Harry, piaula Ron alors qu'ils venaient tout juste d'éviter une collision. Tu ferais mieux d'arrêter de jouer ! T'es un danger pour toi-même et pour les autres ! Si tu n'as pas la tête au Quidditch, arrête maintenant et repose-toi !
Les mâchoires serrées par la colère, Harry ne prononça pas un mot et quitta l'aire d'entraînement. Il était contraint d'admettre que Ron avait parfaitement raison. Il entra dans les vestiaires et jeta négligemment son Éclair de Feu sur un banc. Il commença à se déshabiller, retirant la longue cape aux couleurs de sa Maison.
– Tu devrais apprendre à te maîtriser.
Harry sursauta et jeta un regard effrayé à Cho. Il ne l'avait même pas remarqué...
– Je t'ai observé depuis les tribunes et je me suis permis de venir ici, expliqua le Chinois en s'adossant nonchalamment contre un mur.
Le Gryffindor grogna et retira ses protections.
– Qu'est-ce que tu me veux ?
– Tu n'as pas été correct hier ! s'exclama Cho avec une certaine colère. Même pas un « au revoir »... Tu aurais au moins pu faire preuve de politesse, tu ne crois pas ?
Harry enleva son tee-shirt blanc, dévoilant la peau douce et bronzée de son torse, puis il se tourna vers le jeune homme et le défia du regard. Aussi têtus l'un que l'autre, aucun n'avait l'intention de baisser les yeux et admettre ses torts. D'ailleurs, l'Asiatique commençait à se demander si Harry et lui auraient pu se supporter en tant qu'amis intimes. Ils étaient si forts de caractère qu'une telle relation aurait certainement été houleuse et explosive.
– Tu n'as pas été correct non plus ! répliqua enfin le Gryffindor.
Cho ouvrit la bouche, manifestement outré d'entendre son ami proférer de telles paroles. Un poing sur la hanche, il le fusilla du regard et gronda :
– Et pourquoi ça ? Pour t'avoir divulgué les sentiments de Snape ?
– Parfaitement ! siffla Harry en roulant en boule son tee-shirt avant de le jeter sur le banc, à côté de son balai.
Cho observa les affaires froissées et soupira. Lui qui possédait un côté assez méticuleux par rapport au rangement de ses vêtements, voir un tel fouillis le faisait bondir. Comment pouvait-on prendre cette habitude de chiffonner des habits ? Il porta une main exaspérée sur son front et inspira profondément.
– Au contraire, c'était on ne peut plus correct. Au moins, tu connais la vérité. J'étais au courant et en tant qu'ami, la moindre des choses était de te dire ce que je savais.
– Ami, tu parles... Je ne sais pas où tu as été pêcher de telles absurdités, mais j'aimerais que tu arrêtes de jouer avec les autres et d'interpréter à tort et à travers leurs sentiments.
De mauvaise humeur, Harry entra dans l'une des douches individuelles et enleva son pantalon puis ses sous-vêtements. Il les jeta par-dessus les cloisons et les fit tomber à quelques centimètres du banc. Cho serra les poings, furieux de constater tant de désinvolture et d'impolitesse. D'un coup de baguette, il ouvrit le verrou et rejoignit Harry. Sa main se crispa sur une épaule bronzée et il retourna le jeune homme pour le plaquer, dos contre la paroi.
– Cho ! Va-t-en de là tout de suite ! s'écria l'Attrapeur en rougissant de honte.
– Tu vois ce que ça fait d'être surpris lors d'un moment intime, Harry ? susurra le Chinois. Étrange, cela me rappelle quelque chose, dans les toilettes...
Ce ton calme laissait transparaître une immense colère qui ne présageait rien de bon.
– Cho, je suis nu. Tu ne peux pas attendre quelques minutes, que je puisse au moins...
– Tu ne seras pas le premier homme nu que j'aurai vu dans ma vie, Harry. Tes complexes, tu peux t'asseoir dessus. À présent tu vas m'écouter. À tes yeux, je n'ai peut-être pas été correct de t'annoncer cette vérité comme cela, mais crois-moi que j'ai mis les formes pour que tu accuses assez bien le coup. Ta réaction d'hier soir, je l'ai assimilée à celle d'un enfant gâté et mal élevé qui préfère aller bouder sans essayer de comprendre. Je n'ai jamais dit que Snape fantasmait sur toi, et encore moins qu'il se masturbait en pensant à toi ! Il a bien trop honte de lui pour oser se toucher en dehors de son bain ! Ce type n'est pas du tout le pervers que tu as imaginé depuis hier soir ! À présent que tu ne l'aimes pas, c'est une chose. Mais il serait grand temps que tu mûrisses un minimum et que tu cherches à voir autre chose que ta petite personne. Arrête de croire que tu es toujours la victime à chaque fois qu'il se passe quelque chose !
Bien trop surpris pour prononcer un mot, Harry n'avait cessé de fixer ces yeux noirs qui avaient percé son caractère et ses secrets les plus intimes. Honteux, il devait admettre que le travesti avait fait preuve de beaucoup de lucidité tout au long de cette remontrance. Mais le Gryffindor n'était pas prêt à faire face à ce qu'il était réellement. Il avait trop longtemps entendu les autres le porter aux nues, si bien qu'il n'avait pas vraiment eu l'occasion de découvrir sa nature profonde. Toute sa vie n'avait été qu'un rôle qu'il avait joué. Les seules fois où il avait dévoilé son véritable caractère, au début de sa cinquième année à Hogwarts, cela lui avait valu la perte de ses amis qui ne le supportaient plus.
– Snape est peut-être un homme dur et méprisant quand il fait face à ses élèves, mais il ne faut pas oublier qu'il reste un humain comme toi et moi, expliqua Cho avec douceur. Crois-tu qu'il admet ses sentiments pour toi ? Non... ce n'est pas évident pour lui, tu sais ?
– Tant mieux ! grinça Harry qui venait de recouvrer sa harne. Je n'ai pas besoin d'un type aux cheveux sales dans ma vie !
Cho grimaça et fit mine de reculer.
– C'est avec des gens comme toi qu'on brise ceux qui ne correspondent pas aux critères de beauté que les hommes imposent. Tu es à l'image de ton père ; un sale petit morveux.
– Un morveux ? Moi je n'ai pas séché les cours pour aller à Hogsmeade me saouler et fumer de l'Herbarêve !
Le Chinois fronça méchamment les sourcils, blessé dans sa fierté. Ainsi, Harry avait cru ces rumeurs ? Même les Slytherins les plus stupides avaient compris qu'il s'agissait là de racontars uniquement destinés à souiller son image de parfaite adolescente studieuse et sportive.
– Les raisons qui m'ont poussé à sécher les cours ne regardent que moi, mais ce n'était certainement pas pour passer du bon temps dans des quartiers mal famés ! siffla-t-il d'un ton glacial. Je n'ai fumé qu'une fois pour savoir ce que c'était, et j'ai été puni par une migraine atroce durant tout le week-end. Ces ragots, je m'en fiche... mais quand ils sortent de la bouche de quelqu'un que j'estime et qui ne croit pas en moi, je ne peux qu'éprouver de la déception...
Il se dirigea vers la porte de la douche pour sortir.
– Avec tout ce que tu nous caches, tu espères encore que quelqu'un puisse croire en toi ?
Cho se tourna brusquement vers Harry, tressaillant à ces mots cinglants. Son visage se durcit et il lâcha brutalement :
– Tes paroles sont plus venimeuses que le poison d'un serpent ! Tu ne mérites même pas les sentiments de Snape !
À ces mots, il claqua la porte derrière lui et Harry demeura seul, adossé contre le mur, les jambes tremblantes. Le souvenir de ce qu'il avait découvert dans la Pensine du Maître des Potions refaisait surface ; il y avait vu son père. Infâme, impardonnable... Même Sirius et Remus n'avaient pu trouver de prétextes suffisants pour défendre la cause de James Potter.
Mais... comment peut-il connaître mon père ?
Sans s'occuper de l'eau qui coulait toujours, il rouvrit brusquement la porte et fouilla les vestiaires du regard. Bien entendu, il n'y avait plus personne...
Il file toujours quand ça l'arrange...
Il referma brutalement la porte et frappa le mur d'un poing serré. Pouvait-il lui faire confiance ? À moins qu'il ait vu la Pensine à son tour, Cho ne pouvait pas avoir connu James. Harry inspira et expira bruyamment pour réfréner cette vague de chaleur que la colère faisait monter en lui.
Non... il n'avait pas à douter de cet étrange garçon. Ce dernier avait toujours eu un jugement très critique mais également perspicace. Sans doute avait-il compris bien avant tout le monde le pourquoi de cette mésentente entre Severus Snape et Harry Potter. Il était assez futé pour cela... Et sous sa forme d'Animagus, il pouvait parfaitement espionner un Professeur sans se faire remarquer.
À cet instant précis, Harry comprit que Cho était un être supérieur à lui et à beaucoup d'autres sorciers prodiges. Il avait beau prendre un air angélique, il était ce genre de personne redoutable qu'il valait mieux compter parmi ses amis...
– Eh, il paraît que Malfoy est revenu de chez lui ! fit soudain la voix claironnante de Ron.
L'équipe revenait de son entraînement et les bruits de pas résonnaient dans les couloirs des vestiaires.
– Il est si insupportable que même ses parents ne veulent plus de lui, c'est ça ? demanda un des joueurs en riant.
– Au moins, il cessera de se faire remarquer à retourner chez lui tous les week-ends ! s'exclama Harry en sortant de la douche, une serviette nouée à la taille.
Ron lui sourit et posa une main chaleureuse sur son épaule. L'Attrapeur put constater avec surprise et ravissement que ce simple geste le réconfortait. Peut-être était-il difficile de caractère, Cho avait sûrement raison d'un certain point de vue. Mais tout de même, il n'était pas un monstre...
Son visage un peu pâle reprit des couleurs et il offrit une bourrade amicale à Ron avant de retourner vers le banc pour s'habiller. Alors il y remarqua ses vêtements soigneusement pliés et ne put s'empêcher de sourire.
Cho, tu es vraiment unique...

§§§

Sans un mot, Draco était retourné à la Salle Commune des Slytherins. Il y avait croisé Crabb et Goyle et s'était contenté de grogner en retour à leurs salutations. Heureusement pour lui, il n'avait pas vu Pansy Parkinson sur son chemin. Tellement furieux et écœuré d'avoir appris qu'elle serait sa femme, il aurait bien été capable de lancer un Imperius pour lui ordonner de se jeter par la fenêtre. Tout ce qu'il désirait voir en cet instant précis, c'était le sourire chaleureux et réconfortant de Cho.
Il jeta sa valise près de son lit et l'ouvrit d'un sort pour faire sortir son balai. Voler un peu ne lui ferait pas de mal. Il n'avait jamais cru aux thérapies, mais il était bien obligé de reconnaître qu'une promenade dans les airs était un des meilleurs remontants connus à ce jour. Il quitta alors le quartier des Slytherins, errant dans les couloirs pour regagner à la cour qu'il avait traversée peu avant. Il s'assit sur la fontaine et se perdit dans la contemplation du Nimbus noir que son père avait acheté à l'équipe de Quidditch de sa Maison. Découragé, il posa son front contre le pommeau du balai et ferma les yeux.
Cette lassitude soudaine ne lui était pas familière, il avait rarement connu un tel marasme. Mais malgré toute sa volonté pour tirer un trait sur la discussion au Manoir Malfoy, il ne parvenait pas à oublier les paroles de son père, et un sentiment apathique noircissait peu à peu son humeur.
Beaucoup de choses lui échappaient. Avait-il déjà existé ou n'était-il que l'ombre de son père ? Ce père qui décidait de tout et qui régissait la vie intime de son seul descendant. Pourrait-il apprendre à aimer Pansy Parkinson comme Lucius avait appris à aimer Narcissa Black ? Pourrait-il seulement oublier Cho Chang ? Durant sa quatrième année à Hogwarts, il s'était senti attiré par cette beauté exotique, ce sourire à damner un ange, ce regard profond et empreint d'une sereine malice. La voir était un ravissement pour les yeux. Et Draco n'avait même pas eu le temps d'entrevoir à quel point ses sentiments s'étaient renforcés depuis.
Il fit la grimace... De son éducation sévère découlaient quelques lacunes ; ce qu'il ressentait pour cette Ravenclaw lui était obscur et ne le rassurait guère. Il n'était certes pas comparable aux garçons romantiques et rêveurs, mais son obsession pour son amie l'inquiétait.
Il secoua brutalement la tête et serra durement le manche du Nimbus 2001. Son père, son seul modèle, n'avait jamais manifesté une telle faiblesse envers les femmes... ni même envers sa femme. Alors pourquoi lui, Draco Malfoy, se laissait-il aller en priant Merlin pour que ce mariage préétabli n'ait jamais lieu ?
Et pourquoi devrais-je accepter qu'on choisisse à ma place celle qui partagera ma vie entière ? s'exclama-t-il intérieurement. Je ne veux pas tomber dans cette résignation, moi !
– Draco ?
L'interpellé redressa vivement la tête et croisa les yeux pétillants de Cho. Pris au dépourvu, il sentit sa gorge s'assécher, mais il se reprit aussitôt et parvint à reprendre un peu d'assurance. Acquiesçant doucement, il dévoila un sourire affable.
– Je croyais que tu étais parti ! Je suis heureuse de te trouver ici !
Cho s'assit à son tour sur la pierre froide de la fontaine et agita les jambes, tout excité de retrouver Draco. Enfin une bonne surprise dans sa journée ! Il n'aurait pas pu rêver mieux que de se retrouver à ses côtés en ce week-end ensoleillé.
– Mais pourquoi es-tu revenu si vite ? C'est parce que tu t'ennuyais ou parce que je te manquais ? questionna-t-il avec un sourire mutin.
Un petit rire secoua les épaules de Draco qui se concentra un long moment sur le pommeau de son balai. Enfin, après quelques secondes de silence, il murmura lentement :
– On dira que c'est parce que je m'ennuyais...
– Mmh... d'accord, on dira ça...
Les deux adolescents s'échangèrent un rire complice et Cho jeta un coup d'œil au Nimbus 2001 que son ami tenait entre ses mains. Il le pointa du doigt avec ravissement et s'exclama :
– J'ai reçu le même pendant les grandes vacances... je suis tombée sous son charme !
Draco étudia du regard le manche noir et demanda d'un air distrait :
– Tu t'intéresses aux balais ?
– Un peu... mais je suis loin d'être experte. En tout cas, le Nimbus 2001 me convient très bien. Il est simple et rapide. Moins que l'Éclair de Feu, c'est vrai... mais au moins il n'a pas cette sensibilité un peu trop extrême qui rend l'Éclair de Feu difficile à diriger. Je ne me plains pas d'avoir eu celui-là plutôt qu'un autre...
Le jeune homme blond hocha la tête avec un sourire à l'intention de Cho.
– Ce n'est pas souvent que l'on rencontre des filles qui s'intéressent à ça.
Le petit Chinois s'empourpra à ce compliment sous-entendu et haussa maladroitement les épaules. Il passa ses doigts dans ses cheveux et s'amusa à tortiller une mèche pour faire passer la rougeur de ses pommettes. Avec maladresse, il balbutia :
– C'est sans doute parce que je fais partie de l'équipe de Quidditch que je me penche un peu là-dessus.
Draco leva une main pour l'empêcher de tordre sa longue mèche de jais. Il enferma les longs doigts fins dans sa paume et glissa un coup d'œil rapide. Une fois de plus, ces yeux effilés et racés le fascinaient. Sans réfléchir ni même faire attention à ce qui les entourait, il se pencha et cueillit les lèvres de l'Asiatique. Ce contact eut l'effet d'un choc électrique et Cho sentit son cœur faillir un instant. Une langue douce et curieuse se glissa sur ses commissures, comme pour attendre l'autorisation de pénétrer cette bouche sucrée et y rencontrer sa jumelle. Un soupir lui échappa et il consentit à entrouvrir ses lèvres.
Ils sont ensembles !
Un flash attira l'attention des deux adolescents qui clignèrent des yeux un bon moment.
Colin ! piailla enfin Cho en rougissant brusquement.
Le Gryffindor de sixième année leur offrit un grand sourire avant détaler comme un lapin. Draco fit la moue et le suivit du regard alors que l'énergumène disparaissait au détour d'un couloir. Il secoua la tête en signe d'exaspération.
– Je ne comprends vraiment pas de quoi les Gryffindors peuvent se vanter quand on voit des parasites de ce genre traîner chez eux...
– Il est un peu simplet, mais ce n'est pas le pire de sa maison...
Alors que Draco serrait le manche de son Nimbus 2001, une idée lui traversa l'esprit. Un sourire fier ourla un coin de sa bouche et il demanda :
– Une balade à deux sur mon balai, avant le déjeuner, ça te dirait ?
Le petit Chinois se trémoussa en cherchant à contenir sa joie. Le regard brillant, il hocha la tête et se serra contre le bras du Slytherin avec un visage enfantin. Draco descendit de la fontaine et aida Cho à s'installer sur le Nimbus. Enfin, il se plaça juste derrière lui et le balai décolla sans aucune peine. D'une main, il enlaça la taille du Ravenclaw tandis que l'autre décidait de la direction du manche noir.
Son menton posé sur une épaule, le jeune Malfoy chuchota à l'oreille de Cho :
– Ça va ? Pas trop peur d'être à deux sur un balai ?
Le Chinois secoua négativement la tête, un sourire ravi éclairant son visage doux. Enivré par cette sensation de liberté et par le bonheur de sentir Draco dans son dos, il posa une main sur celle que le Slytherin avait passé autour de son ventre. Leurs doigts s'entrelacèrent alors que Cho fermait les yeux, ne se concentrant plus que sur l'instant présent et ce moment de douceur qui lui était offert...

§§§

La fin de semaine s'était écoulée lentement, et Lucius avait compris que son fils ne reviendrait plus avant longtemps. Le lundi matin, au Ministère de la Magie, il s'était plongé dans ses affaires administratives afin de penser à autre chose. Il ne fit guère attention à l'elfe de maison qui apporta la Gazette du Sorcier et se concentra sur les lettres qu'il devait rédiger avant le déjeuner. La créature baissa ses oreilles pendantes et, une pile de journaux sous le bras, elle fila vers la porte et se hissa pour atteindre la poignée. Sans demander son reste, elle quitta le grand bureau et continua sa tournée.
Lucius sentit un courant d'air caresser son visage et son regard acier détailla furieusement la porte entrebâillée. Il serra sa plume avec colère et la posa dans l'encrier avant de se lever. Inutile d'utiliser sa baguette pour fermer l'issue. Il était de si mauvaise humeur qu'il aurait bien marmonné malgré lui un sort de destruction à l'entrée de son bureau... Il se dirigea d'un pas lent vers la porte et posa sa main sur la poignée. Arthur Weasley, de l'autre côté, venait de se pencher pour remercier l'elfe de maison qui lui proposait un journal. Voyant un sorcier le fixer droit dans les yeux sans méchanceté dans le regard, le petit être trembla et s'enfuit.
– Ridicule... marmonna Lucius d'un ton cinglant en refermant la porte.
Ça alors ! s'exclama la voix de Weasley qui s'éloignait dans le couloir.
Malfoy suspendit son geste et tendit une oreille. Son ouïe sensible lui fit entendre le titre des potins en dernière page du journal ––– car Mr Weasley était incapable de lire un livre sans commencer par la fin.
– L'idylle de l'héritier Malfoy... quand Lucius va voir ça ! continuait l'homme roux en se dirigeant vers son bureau.
Lucius observa les papiers sur son bureau, fixant la Gazette du Sorcier qui trônait sur le bois vernis. D'un pas sec et nerveux, il regagna son fauteuil et tendit la main vers le journal. Il ne lisait jamais les dernières pages en temps ordinaire. Les commérages ne l'intéressaient pas. Mais cette fois-ci, le titre que ce stupide Weasley avait marmonné l'inquiétait sérieusement. Il ne mit pas longtemps à trouver l'article ; à peine eut-il retourné la masse de papier qu'une photographie en sépia attira son regard. Ses sourcils se froncèrent et il fixa les deux adolescents qui bougeaient dans le petit cadre. Là, sous ses yeux, son propre fils se penchait vers une Chinoise et l'embrassait. Malfoy serra les mâchoires alors qu'il repoussait le journal d'un geste impatient.
Il joignit nerveusement ses mains sur le bureau. Non, il n'accepterait certainement pas une femme typée comme belle-fille et il avait tout intérêt à se faire comprendre de cette peste qui séduit son fils.
Il reprit sa plume pour finir de rédiger les lettres administratives. Il se gardait bien de se hâter pour ne pas briser l'harmonie de ses lettres cursives et effilées, toutefois la rage le faisait bouillir. De temps en temps, il jetait un coup d'œil rageur au journal, maudissant tour à tour l'irresponsabilité de son fils et les charmes de celle dont il était amoureux. Il devinait déjà ce qu'il aurait à subir au Ministère. Les sourires polis mais un brin narquois de Weasley, les plaisanteries pesantes et douteuses de Fudge, les rires gras et stupides de Crabb et Goyle...
L'homme reposa sa plume et se massa les tempes pour tenter de rasséréner sa colère. Il ne supportait pas l'idée que l'on pût se moquer de lui à cause du sentimentalisme de Draco. Weasley, Crabb et Goyle n'étaient pas le problème... Ils pouvaient lui envoyer quelques piques à ce sujet, Lucius avait de son côté une certaine vélocité qui lui permettait de riposter aussitôt. Mais pour ce qui était de Cornelius Fudge, les rapports étaient différents. Il n'aimait pas faire basse figure et laisser ses supérieurs hiérarchiques le piétiner, cependant il n'avait pas d'autre choix que de contrer ces boutades avec tact et politesse. Fudge n'était pas intelligent... Il était même sérieusement limité au goût de Malfoy.
Quelques rires s'élevèrent dans les couloirs et il jeta un regard assassin vers la porte.
Y'a que Colin Creevey pour faire des photos pareilles et alimenter les dernières rubriques ! Ce petit gars est prometteur ! faisait une voix enjouée de l'autre côté du bois massif.
Lucius inspira profondément.
Oui, il paraît qu'il avait commencé à faire de l'ombre à notre amie journaliste. Ses photos devenaient plus intéressantes que les articles rédigés par Skeeter, elle en devenait folle de jalousie... Il a le talent pour se trouver où il faut quand il le faut...
Et puis reconnaissons que cette petite Chinoise a un port assez noble. Je l'ai croisée un jour... Draco a vraiment bon goût en matière de femmes... Tout comme son père !
Ha-ha-ha ! Ne le dis pas trop fort, Mr Malfoy n'aimerait sans doute pas entendre ça !
Lucius poussa un soupir impatient, triturant sa baguette pour penser à autre chose. Il avait la mauvaise impression que cette rumeur suivrait sa famille pour longtemps encore... Et que les railleries qu'il pouvait déjà percevoir n'étaient qu'un début.
Avada Kedavra ou pas Avada Kedavra ? se demandait-il depuis plusieurs minutes déjà, répétant ce dilemme comme une interrogation philosophique.
Finalement, Malfoy se leva et délaissa ses lettres de la journée. Il était hors de question de subir une telle honte sur son lieu de travail et pour y remédier, il lui fallait détruire l'information depuis sa source. Il ouvrit la porte, croisant du regard les deux employés qui bavardaient. Ces derniers se turent et, d'un accord tacite, ils s'éloignèrent prudemment du sorcier mécontent.
Lucius referma la porte, satisfait de sa petite prestation qui avait refroidi ces deux compères. Il s'enveloppa de sa cape de velours vert anglais ; il était temps pour lui d'aller à Hogwarts. Heureusement, le monde sorcier ne manquait pas de moyens de transport quasiment instantanés : Poudre de cheminette, Portoloin, et tant d'autres. Mais Malfoy avait une préférence pour le Transplanage. Se concentrant rigoureusement, il ferma les yeux et disparut de son bureau. Un court instant plus tard, il se trouvait à l'entrée principale de Hogwarts. Il y entra, le visage conquérant, et embrassa la cour du regard comme si ce lieu lui appartenait. Surpris et intimidés, les plus jeunes collégiens baissèrent la tête à son passage.
Sans faire attention à eux, l'homme entra dans l'allée principale et se dirigea d'un pas ferme vers la salle où Severus Snape faisait cours. Après tout, même si tous deux ne partageaient plus le même camp, il était le seul Professeur en qui Malfoy pouvait faire confiance. Du moins, on pouvait lui faire confiance tant que les faits en jeu n'étaient que de simples incidents...
Il bifurqua et quitta l'allée principale pour s'enfoncer dans l'un des corridors les plus sombres. Son allure majestueuse et son visage fièrement levé défiaient les spectres et les tableaux animés qui osaient poser leurs regards sur lui. À l'autre bout du couloir, une silhouette apparut et il s'arrêta aussitôt. Ses pupilles fixèrent l'individu et l'identifièrent ; face à lui se trouvait Cho Chang. Sans doute profitait-il d'une heure de permanence pour flâner dans les couloirs... Il ne semblait guère attentif à sa promenade car il mit un moment avant de sentir la présence inquiétante à quelques mètres de lui. L'ombre de l'intrus attira son regard. Il leva les yeux et s'arrêta immédiatement, le teint blême.
Pétrifié, il dévisageait l'homme en réprimant des tremblements nerveux. Deux mètres les séparaient, mais malgré cette distance qui lui permettait encore de fuir, Cho demeura immobile. Le regard de Lucius sur lui ressemblait à celui d'un cobra sur un oiseau cloué au sol. Un regard de prédateur... Apparemment, Malfoy n'avait aucun mal à garder son flegme malgré la colère qui le rongeait. Ses yeux pâles contemplaient froidement l'élève, cherchant à le défier et l'intimider.
Ce long face à face avait réduit au silence les fantômes et les tableaux. Tous tentaient de se faire oublier pour mieux observer cet échange muet entre les deux antagonistes.
Lucius serra imperceptiblement le pommeau de sa canne d'ébène, mais Cho sentit la tension et toute sa vigilance se focalisa sur la main crispée. La nervosité de l'adolescent était presque palpable à présent. D'une pression de son pouce, l'homme sépara le pommeau de la canne évidée et dévoila aux yeux de tous la naissance de sa baguette. Ce simple geste fit tressaillir le garçon qui détala sans demander son reste.
Malfoy s'autorisa un soupir méprisant et il rabaissa le pommeau pour le sceller à la canne. Il n'était pas peu fier d'avoir effrayé l'Asiatique, mais il n'avait pu s'empêcher d'éprouver une sorte d'amertume en le voyant fuir à toute allure. Lui parler directement aurait peut-être été plus intéressant que prendre Severus Snape pour intermédiaire...
Il reprit calmement sa route et entra dans la partie la plus sombre du château de Hogwarts. Depuis la lourde porte en bois, il percevait la voix du Maître des Potions qui donnait des indications aux première année pour la concoction d'un breuvage aux vertus thérapeutiques. Manifestement, cet homme était incapable de faire cours sans terroriser ses élèves, car aucun bavardage ne se faisait entendre --- fait remarquable quand on connaissait la piètre éducation de beaucoup d'élèves au sein de l'École.
Les leçons ne s'étaient pas toujours déroulées ainsi lorsque Lucius était encore collégien dans cette école. Il se souvenait que durant sa dernière année entre les murs de ce collège, il avait connu quelques difficultés à supporter un certain quatuor de jeunes Gryffindors décidément bien prolixes. Cette Maison avait démontré à travers plusieurs générations que certains de ses éléments étaient passés maîtres dans l'art de contourner le règlement et mener les professeurs par le bout du nez.
Malfoy frappa à la porte pour signaler sa présence et attendit.
De l'autre côté, Severus fronçait les sourcils, peu habitué à voir ses cours ainsi perturbés. Voyant que la personne refusait d'entrer, il se renfrogna et grogna un ordre aux élèves. Tous baissèrent la tête vers leurs chaudrons, se gardant bien de profiter de l'occasion pour papoter.
Le Professeur se dirigea vers la porte et l'ouvrit.
– J'aurais dû m'en douter, murmura-t-il en toisant Lucius. Quelqu'un qui frappe à ma porte ne peut être qu'exceptionnel...
– Je ne sais pas si c'est toi ou moi que tu flattes en disant cela, Severus...
Snape fronça le nez et marmonna :
– Que me vaut cette visite ?
– J'aimerais te parler d'une certaine Ravenclaw...
– Je vois...
Le regard de Severus s'était assombri de colère. Depuis sa discussion avec Cho Chang, sa simple évocation suffisait à le faire sortir de ses gonds. Heureusement pour lui, il avait appris au fil des ans à intérioriser ses sentiments et ses éclats.
Severus jeta un coup d'œil à ses élèves par-dessus son épaule et soupira. Il n'appréciait guère que l'on perturbât ses leçons, mais par ailleurs il savait que faire attendre Lucius Malfoy n'était guère conseillé.
– Exceptionnellement, ce cours finira avec un quart d'heure d'avance, déclara-t-il à ses élèves. Nettoyez vos chaudrons et rangez vos affaires.
Tels des fourmis, les collégiens obéirent et s'appliquèrent à ranger leur table convenablement. Enfin, dans un même mouvement, tous sortirent de la salle en remerciant timidement le Maître des Potions. L'homme ne leur accorda pas le moindre regard et il entra dans la pièce, invitant Lucius à le suivre. Il s'assit derrière son bureau et croisa les mains en attendant que son convive prenne la parole.
– J'ai un petit problème avec Cho Chang, expliqua enfin Malfoy.
– Je ne suis pas le seul à ce que je vois...
Malgré son visage apparemment blasé, une lueur moqueuse allumait ses prunelles noires. Malfoy le remarqua aussitôt mais il décida de ne pas en tenir compte. Après tout, le plus à plaindre était Snape. Ce dernier pouvait bien prendre des tons grinçants et un masque impassible, Lucius savait qu'il ne lui serait pas difficile de le pousser dans ses derniers retranchements si l'envie le prenait.
– J'imagine que tu es au courant à propos de Draco et Cho Chang...
– J'en ai vaguement entendu parler, oui, répliqua Severus d'un ton calme. Un Malfoy amouraché, il y a de quoi s'étonner.
– Un Malfoy écervelé, tu devrais dire. Je n'ai pas l'intention de le laisser faire ce qu'il veut. Son mariage avec Pansy Parkinson sera daté prochainement. Ses états d'âme et ses élans amoureux ne m'intéressent pas...
Snape haussa un sourcil surpris.
– Je comprends mieux pourquoi Draco est revenu à Hogwarts ce week-end.
Lucius réprima un soupir fatigué. La colère de son fils avait pour origine un mélange entre l'amour-propre et l'instinct de survie. Dans l'absolu, ses arguments étaient rationnels et défendables. Il était triste de voir qu'un garçon doué d'une telle intelligence se trouvait condamné à passer le reste de son existence avec une Sang-Pur un brin stupide. Cependant, il était trop tard pour reculer.
– Mais pourquoi ne pas marier Cho Chang à Draco ? murmura Severus en ourlant ses lèvres.
Il était rare de le voir sourire. Et même si, en l'occurrence, il s'agissait là d'un sourire moqueur, Lucius ne put s'empêcher d'y répondre pareillement. Recouvrant son sérieux, il secoua négativement la tête et déclara :
– Son sang n'est pas digne du nôtre...
– À toi de voir si tu préfères altérer l'intelligence de ta famille plutôt que le sang.
Malfoy se dirigea vers l'une des fenêtres et il contempla le paysage au dehors. Snape avait malheureusement raison. Pansy Parkinson avait beau être une Sang-Pur, elle n'avait guère plus d'intelligence qu'un Troll des montagnes au cerveau refroidi.
– Pour l'instant, ma seule préoccupation est de séparer Cho de Draco, murmura l'homme blond en serrant le pommeau de sa canne.
– Lucius... Je suis plus intime avec mes potions qu'avec l'espèce humaine, mais j'ai assez de psychologie pour savoir que si tu viens me voir, ce n'est pas par pure courtoisie, mais plutôt pour me demander quelque chose...
Severus observa attentivement le sourire que Malfoy lui retournait. Cet homme était un prédateur. Il l'avait toujours pensé. Mais cette fois-ci, l'impression était d'autant plus forte alors qu'il croisait deux yeux pâles que la malveillance illuminait. Pour rien au monde, Snape n'aurait voulu être à la place de Cho...
– Cho Chang est convoquée à mon bureau à onze heures demain matin. Je te demande simplement de lui transmettre ce message.
– J'espère au moins que tu te maîtriseras durant cette convocation...
Lucius fronça les sourcils et l'ancien Mangemort croisa nonchalamment les jambes. Plongeant ses yeux dans la contemplation de la porte en face de lui, il articula :
– Cho est quelqu'un de particulier qui sent les faiblesses de chacun. Cette petite peste pourrait te pousser à bout plus facilement que tu ne le crois...
– Comme elle l'a fait avec toi, je suppose.
Snape se borna dans son mutisme, mais un muscle de sa joue frémit nerveusement, trahissant sa rage contenue. Il n'avait pas l'intention de faire part de cette discussion à qui que ce soit. La lucidité de Cho l'avait énormément meurtri ; il ne cherchait pas à se complaire dans cette douleur et se faire plaindre. Non, certainement pas. Et même si la colère l'emportait en cet instant, il devait reconnaître qu'il appréhendait son premier cours de l'après-midi, quand il ferait face à Chang pour la première fois depuis leur altercation.
– Je saurai lui faire passer l'envie de me titiller... marmonna enfin Lucius en reportant son regard ambitieux vers la fenêtre comme pour défier l'horizon.
Le visage de Snape se tordit en une moue dubitative.
– Attention tout de même... Il ne faudrait pas qu'un élève de Hogwarts soit assassiné par un Mangemort, ce serait plutôt fâcheux. Et je ne donnerai pas cher de ta peau...
– Je me maîtriserai. Un simple Endoloris suffira... Je soumettrai cette garce par la souffrance.
– Je n'aimerais pas t'avoir pour beau-père, Lucius... soupira le Professeur, un brin perplexe quant à ces méthodes d'assujettissement.
Malfoy secoua simplement les épaules, un rictus ourlant le coin de ses lèvres. Il se dirigea vers la porte pour quitter la salle mais se tourna une dernière fois vers Snape.
– Je compte sur toi pour faire passer le mot à Cho Chang.
Severus se contenta d'un hochement de tête. Une fois Lucius parti, il s'accouda à son bureau et soupira. Le menton sur ses mains jointes, il se perdait dans ses pensées les plus noires sans même écouter son ventre qui criait famine. Il n'appréciait guère la compagnie de Malfoy et encore moins ses préceptes un peu trop extrêmes à son goût. Avec l'âge, Snape avait appris à modérer ses propos malgré sa position de Directeur des Slytherins... Cependant, en ce qui concernait Cho, il n'avait aucun scrupule à jouer les intermédiaires tout en sachant ce qui attendrait le Chinois. Ce dernier avait pris de gros risques en posant le doigt sur une blessure mal cicatrisée. Attenter à la pudeur de Severus n'était pas une simple affaire, car l'homme était très rancunier de nature.
Pour cela, il se savait être une vraie teigne. Personne ne s'en tirait aisément lorsque sa vie privée était malmenée... Il était des choses qu'il ne pouvait pardonner. Cho avait commis l'affront de s'insinuer dans son intimité la plus secrète par sa simple faculté de « voir » les gens ; il s'était pleinement exposé à la hargne de Severus...
En y réfléchissant un peu plus, l'ancien Mangemort trouvait ce comportement étrange. L'Asiatique n'était pas stupide, loin de là ! Et ils se connaissaient assez pour savoir ce qui attendait celui qui poussait à bout un Snape. Alors pourquoi avoir pris un risque aussi inconsidéré ?
La porte s'ouvrit, faisant presque sursauter le Maître des Potions. L'homme se crispa, les nerfs à fleur de peau et les sens exacerbés. Mais il ne s'agissait que des élèves de septième année. Las, il passa une main sur son visage. L'espace d'un instant, il avait senti son âme de Mangemort reprendre le dessus, et de vieux réflexes dictés par son instinct de survie l'avaient saisi.
Il reprit son masque impassible et évita de poser les yeux sur Cho. Une fois les élèves assis et leurs chaudrons placés, il se leva vers le tableau et marqua en guise de titre de leçon le nom de la potion qu'ils s'apprêtaient à étudier. Les pointes des plumes trempèrent dans l'encrier avant de gratter le parchemin et tous les collégiens recopièrent consciencieusement l'énoncé inscrit au tableau.
– À présent, je vous laisse vous débrouiller seuls, marmonna le Professeur. Tâchez de faire attention quant aux proportions des ingrédients.
Tous opinèrent et l'homme déambula dans les rangées, étudiant d'un œil critique la potion préparée par chaque élève. Une fois arrivé à la hauteur de Cho, sa main claqua le bois de la table et leurs prunelles plus sombres que des hématites s'étudièrent.
– Vous êtes convoquée au Ministère, à onze heures demain matin dans le bureau de Mr Malfoy, grogna-t-il d'une ton traînant et menaçant. Mademoiselle Chang.
Cho le défia du regard mais s'abstint de tout commentaire. Jouer les fiers-à-bras une fois, pourquoi pas. Mais il n'avait pas l'intention de faire perdre des points à sa Maison à chaque cours de Potion de l'année. Préférant réfréner son arrogance, il hocha simplement la tête et soutint jusqu'au bout le regard assassin de Severus Snape.

À suivre...


Alerte ! Alerte ! Mon scénario se fait la malle ! Je suis parvenue à mettre ici tout ce que je voulais, mais normalement, ça ne devait pas se passer comme çaaa... . ... La discussion entre Cho et Harry n'aurait jamais dû se faire comme ça ! Oh mon Dieu, j'ai la mauvaise impression que là, ça ne va pas du tout ! Et ce n'est pas pour vous soutirer des compliments ou pour me plaindre que je le dis, mais je ne suis absolument pas fière de ce chapitre !
Hem, je crois que j'ai intérêt à revoir tout ça à tête reposée, et surtout à me rattraper sur le chapitre 5 (même si vu le plan, certains risquent de vouloir éradiquer la race des Tanuki à la fin du chapitre 5...). La vie des fanficteurs est difficile et parsemée de dangers. Le moindre faux-pas et les lecteurs vous tourneront le dos, ou sonneront chez vous pour porter plainte et vous accuser de préjudice moral... Non non, vraiment, ce métier est risqué... ... je suis crédible, là :-D
Plus sérieusement, va falloir que je dorme un peu plus... ça doit être le manque de sommeil qui me pousse à extrapoler certaines scènes au-delà de ce que je prévoyais o.O ... bref, j'espère vous pondre un joli chapitre 5 d'ici quelques semaines, mais j'ai malheureusement les partiels qui tombent juste après mes deux semaines de vacances... depuis quand les vacances sont-elles faites pour réviser, hein ? dites-le moi ! T–T ...

Allez ! Let's go pour le chapitre 5 ! (mine de rien, ça avance, cette histoire o.O ...)
Bzu-bzu à tous, et réponses aux reviews maintenant !

Tanuki, qui part s'enfouir sous un chêne.

Onarluca : (vérifie chaque lettre du pseudo pour être certaine de bien lire Onarluca, LA Onarluca qui commente de grands auteurs tels Lychee...) ... (pousse un long gémissement suraigu en plein milieu de la salle informatique) ö.ö ma fic a été reviewée par la grande Onarluca... ... ma fic a été reviewée par la grande Onarluca... (s'en va allumer un cierge à l'église Sainte Anne d'Auray)

Anonymous : ouh-là, que de compliment sur mon style d'écriture ! merci mille fois, petite anonyme :-D comme j'ai déjà dû le dire, j'attache énormément d'importance à la syntaxe, car je pense sincèrement que la lisibilité d'une histoire est importante ! Mais bon, chaque fois que je me relis, je me dis ; « Nan... trop lourd comme phrase, on change... ». De ce fait, je change, et je remets à jour sur FFNet, je rechange, je remets à jour... une éternelle insatisfaite, on pourrait dire ! En tout cas, j'avoue que j'ai été émue de lire ce compliment, merci encore ! Sinon, je suis heureuse de constater à quel point les personnages sont appréciés dans cette fic, ça me fait énormément plaisir. J'aime travailler sur la psychologie des adolescents, c'est une source de fascination pour moi ! (attend toujours sa crise d'adolescence à 20 ans passés) Pour la réponse au PS, voui, on peut dire que Harry a une certaine fascination pour les yeux noirs ! Maintenant, pour ce qui est de Snape... bah advienne que pourra... (soupir) T–T

Luuslynn : wouaouh ! bon retour à toi, ô lycéenne éprouvée par les emplois du temps impitoyables de l'Éducation Nationale ! (t'inquiète, je sais ce que c'est, les emplois du temps de la fac, c'est encore plus anarchique que José Bové dans un champ de maïs transgénique...) Alors vraiment, je ne veux pas jouer dans la sensiblerie, mais ta review m'a tiré les larmes... j'ai vraiment eu chaud au cœur en lisant ces lignes pour le chapitre 2. Quant au succès de Cho Chang en tant que garçon, il dépasse de loin ce que j'avais osé imaginer. Je m'attendais à des avis mitigés, mais je n'irai pas me plaindre des louanges qu'on lui chante ! ;-) Je pense aussi que la dernière partie du chapitre 3 est plutôt attendrissante du fait que les personnages sont très maladroits dans leurs expressions, dans leurs paroles... mais étrangement, c'est l'endroit où je butais inexorablement, sans savoir quoi mettre exactement. La confrontation Cho/Severus était plus facile, je trouvais... Maintenant, je vais me concentrer sur le chapitre 4... j'avoue que j'ai l'angoisse de la page blanche... (même si en l'occurence le chapitre sera bouclé quand tu liras cette réponse o.O)

Cholera : ta-ta-ta ! Cho n'est pas parfait, il est Chinois, nuance ! ;-) ok, il est beau, intelligent, mature, mais ce n'est pas ce qui fait de lui quelqu'un de parfait. Il est assez manipulateur, joli menteur, fin stratège et surtout, il cache très bien son jeu. Anyssia, une amie, m'a sorti y'a pas longtemps « Je l'aurais en face de moi, je lui foutrais des baffes » ah bon... o.O ? En tout cas, ravie que le baiser Cho/Malfoy t'ait plu, moi aussi ça m'a plu en l'écrivant (rire nerveux et sadique). Au fait ! Merci pour ton compliment sur mon orthographe ! (se tortille sur sa chaise) t'inquiète, je suis moi-même très sévère avec l'orthographe, donc je te comprends. Ce n'est pas pour rien si je rechigne à lire les fics sur FFNet, car je suis trop souvent tombée sur des histoires dont l'orthographe était négligée...

Lululle : hé-hé ! bah moi je t'avoue qu'en relisant le passage du baiser entre Cho et Harry dans le tome 5, je vois à présent Cho comme le petit travesti que j'ai façonné :-D sinon, je pense qu'il ne faut pas blâmer le personnage de Rowling. Dans la version Rowling, Cho a quand même enduré la mort de Cedric et a souffert. Et puis... je ne veux pas être méchante ni faire l'apologie de notre Ravenclaw, mais dans le tome 5, euuuh... Harry mériterait le prix du Boulet d'Or... Bon, dans ma version, Cho souffre aussi de la disparition de Cedric, mais il est pt-être plus supportable que sa version féminine, je le reconnais :-) mais ma version de l'histoire est la version non-officielle. Lol, on fera avec...

Kima Laphaul : Hi-hi kima ! Bah merci pour les critiques, ça me permettra d'évoluer ! Généralement, ce que je fais quand j'ai des critiques aussi constructives (merciii encore XD !), c'est que je recorrige et rerecorrige à chaque fois les chapitres précédents quand j'en poste un nouveau ! En gros, quand le chapitre 4 sera posté, tu peux être sûre que les précédents chapitres auront été updatés en prenant en compte tes remarques ô combien précieuses ! Je compterai sur toi pour me dire ce que tu en penses ! et pour ce qui est de Snape, peut-être est-il OOC... je ne sais pas, je ne le prends pas comme ça, surtout sachant ce que cache Cho derrière lui, ce que vous ne savez pas encore :-/ donc en effet, ça peut paraître OOC au premier abord... les liens qui unissent Cho et Severus, le passé que j'ai construit entre Severus et James (qui est le sujet d'un oneshot en cours)... Tel que je vois Cho, son passé, ses secrets, Snape ne peut pas rester indifférent face à lui. Il perd ses moyens. Peut-être est-ce dû aux origines de Cho (vous les apprendrez bientôt), mais en tout cas il ne laisse personne indifférent. On en apprendra plus sur Cho dans le chapitre 5 ou 6. Peut-être que la réaction de Snape face à Cho sera alors plus compréhensible ? Peut-être ne sera-t-elle sinon qu'un bon prétexte... (part pleurer) Enfin, on verra bien :-D ! Mais je ne peux pas tout avouer maintenant, même si mes doigts brûlent de raconter la suite ! Les spoilers, c'est pas sympa :-( (y'a que Anyssia qui sait et je suis Gardienne du Secret, alors n'essayez pas de la soudoyer ;-p !)

Vif d'or : (rougit derrière son écran) merci, je suis vraiment flattée que tu sois venue lire ma fic... Anyssia me parlait souvent de toi (d'ailleurs elle m'en reparlait le jour même de ton commentaire !), et vraiment, te compter parmi les reviewers est un véritable honneur pour moi... :-) bon, maintenant, tu m'as foutu les jetons en faisant mine de blâmer le baiser Draco-Cho, et même si je m'étais préparé à cette éventualité, j'ai commencé à m'excuser devant l'écran... Quoi ? MOI ? névrosée ? o.O quelle idée... en tout cas, merci mille fois pour cette petite review ! Si tu savais comme ça m'a fait plaisir ! Je me sens toute reboostée ! (réattaque son chapitre)

Rhooo maintenant je peux le dire, le crier, (et l'écrire tant qu'à faire...) vous êtes tous des Reviewers charmants ! je vous adore tous ! CHU !