Auteur: Amandaaa

spoiler: le tome 5

genre: PG-13

disclaimer: Malgré mes heures de travail qui augmentent pour finir cette fic, je ne possède toujours pas le quart de la moitié du dixième de Harry! Ni des autres, d'ailleurs!

n/a : alléluia ! Voilà le chapitre 15 ! Remarquez ma redoutable célérité à poster ce chapitre ! Comme quoi je ne mérite peut-être pas autant ma réputation de sadique… lol !

Chapitre 15: Mangemort!

Ah! Vision d'horreur! Encore une! Rien ne me sera épargné! Après Ombrage, pourquoi faut-il que cette journaliste à la noix vienne fourrer son long nez dans nos affaires?

« Bonjour, bonjour! »

Un silence hébété lui répond. Je croise les bras. Qu'elle n'attende rien de moi! J'ignore si Ombrage lui a parlé de Harry et moi mais ça ne saurait tarder. Non, elle ne le fera pas. Elle sait ce qui l'attend, autrement. Comme si Ombrage pouvait duper un Malefoy! Mais soyons prudents. Les autres sont des proies plus que faciles. Je vais devoir rester vigilant avec cette fureteuse de Skeeter.

« Quel accueil! » ironise la journaliste.

« Rita vient pour une petite interview pour la Gazette. Elle voudrait que vous racontiez votre accident. » explique Ombrage. « Dans les détails. »

Petite ordure d'Ombrage! Tous nos propos seront déformés! Et elle le sait pertinemment!

« Oui, les lecteurs ont le droit de savoir à qui on confie la sécurité de leurs enfants… » poursuit Skeeter en serrant contre elle son sac en peau de saurien.

« Bonne question » j'interviens. « A qui? »

« Mais voyons, ce n'est pas un train gouvernemental… mais bien la propriété exclusive de Poudlard. »

« Ne vous attaquez pas à Dumbledore, mademoiselle Skeeter. » dit une voix dure. Harry. Bien sûr. Le sauveur des veuves, des orphelins et des Dumbledore.

Les lunettes incrustées de pierres se tournèrent vers le Gryffondor. Skeeter sourit, un éclat doré s'échappant de sa bouche.

« Je n'en avais pas l'intention, Harry. Si nous commencions par toi? Tu as l'air d'avoir beaucoup à dire sur ce déplorable accident. Tu veux bien? »

Skeeter prend place à la table. Harry secoue la tête.

« Je… »

« Bien! Allons-y! »

« Mais je n'ai rien dit! »

« Voyons, Harry, ne fais pas l'enfant! » dit Ombrage.

« Puisqu'il vous a dit non. » je m'interpose d'un ton arctique.

Skeeter s'apprête à rajouter quelque chose mais Ombrage lui met une main sur le bras en signe de négation.

Elle s'adresse alors à moi:

« Drago, comme tu te proposes si généreusement pour remplacer ton camarade, allons-y! »

Je fronce les sourcils mais cette interview ne m'ennuie pas. Je sais où sont les limites de la prudence et vaut mieux que ce soit moi qui soit interrogé.

Skeeter sort un parchemin vierge et son horrible Plume à Papote verte.

« Alors, explique-moi, comment ça s'est passé. Tu es un fils de Mangemort, comme chacun le sait. Est-ce une attaque de Tu-sais-qui contre Harry Potter, le 'Survivant'? »

« Non. Ce n'est qu'un banal accident de train, comme il peut en arriver tous les jours. »

« Vraiment? Le wagon qui est revenu à la gare était pourtant endommagé très sérieusement! Raconte-moi votre périple. »

« Ce n'était pas un périple! Nous n'avons qu'utilisé la magie pour revenir à Londres sains et saufs, le plus rapidement possible. »

« Vraiment? Tu dis 'sains et saufs', est-ce parce que vous auriez été en danger à un moment donné? Et pourquoi 'rapidement'? »

« Parce que la seule chose qui nous importait était de revenir à Poudlard. Nous ne pouvons pas nous permettre de manquer tous nos cours. Nous passons plusieurs examens à la fin de l'année. »

« Pourquoi étiez-vous dans la soute à bagages? Car c'est bien là-dedans que vous êtes revenus, non pas dans le wagon que vous occupiez. »

« Il nous a paru plus sûr d'être dans un wagon qui ne s'ouvrait pas sur l'extérieur. »

« Pourquoi? Vous sentiez-vous menacés? Vous étiez dans une région particulièrement dangereuse du parcours. Avez-vous rencontré des difficultés majeures? On a relevé des traces de brûlures dans la soute et des caisses étaient ouvertes. »

« Ce ne sont que des sorts mineurs nous permettant de nous réchauffer. Nous n'avons eu aucun problème. Nous avons ouvert les caisses pour trouver de la nourriture. »

Ombrage l'arrête.

« Ca suffira, Rita. »

« Merci pour ces réponses, monsieur Malefoy. » dit-elle en souriant d'une grimace absolument pas convaincante.

Suspicieux, je louche sur son papier.

Mardi dernier, le dernier wagon du Poudlard Express s'est détaché. Maladresse du personnel chargé de sa sécurité? Ou attaque du Seigneur des Ténèbres? Notre reporter s'est rendue aux côtés des rescapés de ce tragique accident qui, heureusement, n'a produit aucun mort. Nous avons interrogé Drago Malefoy, dont son père est tristement célèbre pour ses méfaits en tant que Mangemort et le jeune homme a nié catégoriquement et avec brusquerie que Vous-Savez-Qui avait la moindre responsabilité dans cette catastrophe. Mais que croire?Drago Malefoy ne serait-il qu'un alibi pour nier toute participation à cet horrible événement qui concerne nos enfants de près? Les quatre élèves sont revenus, exténués, à Londres, grâce à des efforts intenses en magie pour faire bouger la masse qu'est la soute à bagages du Poudlard Express. Pourquoi donc ne pas voyager en wagon? Drago Malefoy, qui n'a d'ailleurs laissé répondre aucun de ses autres camarades -par crainte de quoi?-, affirme qu'il s'agissait de leur sécurité. Se peut-il qu'ils aient été menacés personnellement? Les pauvres étudiants semblent trop choqués pour pouvoir émettre un seul mot sur ce voyage éprouvant. On peut également se demander ce que contenait la caisse éventrée sauvagement qui indiquait qu'une créature probablement dangereuse et qui a côtoyé les jeunes gens. Ils ont dû agir de leur propre initiative pour trouver à manger et à boire, ce qui nous prouve que Poudlard n'est pas le plus sécurisé des lieux, si leur moyen de transport a des défaillances graves. Peut-on dire la même chose de l'école? Cela se vérifiera dans les prochaines années peut-être trop tardivement malheureusement.

Qu'est-ce que c'est que ce tissu d'inepties?

« Vous vous foutez de moi? » je demande d'une voix glaciale.

« Un problème, Drago? » fait Skeeter.

« Je n'autorise pas la publication de ce…machin. »

Dans ma bouche, ça sonne comme une insulte. Et ça en est.

« Vraiment? » la voix de Skeeter est devenue plus sèche.

« Vraiment? » répète Ombrage, une pointe de moquerie dans la voix.

« Ça a du mal à parvenir au cerveau, à ce que je vois. Faut-il que je répète? » j'ironise, le visage impénétrable.

« Oh, il n'y a aucun souci sur ce point. Mais ce n'est pas ce que vous voulez qui va nous faire changer d'avis. » susurre Ombrage.

De quoi parle-t-elle exactement? J'ai peur de la suite, soudain. Ça sent mauvais pour moi.

« Ceci me concerne, sans mon autorisation et celle des autres, vous n'avez pas le droit de le publier. » j'assène de ma voix la plus posée et sèche.

« Si les autres ne sont pas d'accord, ce sera le cas, c'est sûr. » réplique Ombrage. « Mais on ne demande pas son avis à un Mangemort. »

J'ouvre la bouche, la ferme. Je n'arrive plus à articuler un son. Et sur mon bras, la marque de Voldemort me brûle la peau.

°°°

Je reste abasourdi. Est-ce que c'est vrai? Je… non, ce n'est pas possible! Pas toi, Drago, pas toi! Tu ne peux pas être Mangemort! Tu es… tu es différent d'eux!

Oh, Merlin! C'est un cauchemar! Celui que j'aime… un Mangemort!

Mon cerveau tourne à vide. Toujours les mêmes mots qui tournent et qui finissent par perdre leur sens tant ils sont absurdes.

Drago est un Mangemort. Drago est un Mangemort. Drago est un Mangemort. Drago est un Mangemort.

NON! Ça ne peut pas être vrai! Ce n'est pas possible! Pas possible! Dis-leur, Drago, dis-leur! Pourquoi tu ne dis rien? Mon cœur se serre. J'ai envie de vomir. Je t'en prie, parle Drago. Parle. Parle!

Je le regarde avec des yeux vides. Il ne s'est pas tourné vers moi. Il n'a pas démenti.

« Malefoy? » j'articule, blanc comme un mort.

« Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer, ça, Ombrage? » m'ignore-t-il, plus pâle que d'habitude.

La dame en question se fend d'un rire qui me perce les tympans. Comment peut-on encore être joyeux? J'ai envie de lui casser la gueule.

« J'ai des moyens de détection que vous ignorez, Mangemort. Vous croyez qu'un vulgaire sort de dissimulation va permettre de cacher la marque sur votre bras? Que vous êtes naïf. On voit bien que votre père ne vous prodigue plus de conseils depuis qu'il s'est fait arrêter… » exulte Ombrage.

J'ai l'impression que je ne suis plus moi. Bon sang, Drago! On a fait l'amour ensemble, je pensais que ça signifiait quelque chose pour toi! Pour moi, ça voulait tout dire!

« Saisissez-le, Rita. Tenez-le fermement. »

« Ne me touchez pas. » fait Drago d'une voix calme qui me fait dresser les rares épis encore plaqués sur la tête.

Ombrage éclate d'un rire grinçant. Espèce de sale enflure! Je t'interdis de rire dans un moment pareil! Je veux effacer ce sourire stupide et méprisant. Pour toujours. Je veux la tuer.

Mais Drago m'a trahi. C'est mon ennemi. Oh, Merlin, s'il n'a fait ça, ce n'est que pour me livrer pieds et poings liés à son maître… Drago, je te hais! Tu n'es qu'une sale fouine! Comment ai-je pu croire un instant que tu m'aimais? Salaud! Tu n'es qu'un salaud!

Je recule inconsciemment, refusant de rester près de lui une seconde de plus. Personne ne fait attention à moi. Je veux vomir, me rouler dans mon lit et ne plus vivre, jamais! Ça fait trop mal de souffrir… Je me cogne à l'évier. Si seulement ce n'était qu'un mauvais rêve! Si seulement… Malefoy, petite ordure. Tu ne voulais que grimper dans la hiérarchie des Mangemorts et prendre la place de ton père. Avoue-le. Avoue-le!

Je tremble de tous mes membres.

Soudain, je reprends contact avec la réalité. Ça fait comme une décharge électrique, ou comme une radio dont on augmente le son.

Rita Skeeter s'est emparé du bras de Drago. Non Malefoy. Et Ombrage a sorti sa baguette. Elle prononce une formule. Et la marque horrible de Voldemort apparaît.

« Je vous interdis! » hurle Drago.

Les yeux de Rita Skeeter brillent.

« Quel scoop! Le fils suit la voie du père! »

« Ne vous l'avais-je pas dit? » exulte Ombrage. « D'ailleurs, on m'a dit que pour leur cérémonie d'initiation, on sacrifie des vies! Les jeunes candidats doivent tuer une personne pour prouver leur fidélité! Une loyauté gravée dans le sang d'un autre… »

Je me sens étranger à toute cette agitation, comme si j'avais du coton dans les oreilles.

« Vous feriez mieux de fermer votre bec, Ombrage! Je crois qu'il y a des choses qu'il vaut mieux garder pour soi… et d'autres non! » renchérit Drago.

« Qu'est-ce que ça veut dire? » questionne Rita Skeeter, intéressée.

Ombrage a pâli mais se reprend.

« Je ne vous le fais pas dire, M. Malefoy! Il y a des choses à garder pour soi! »

Elle jette un regard appuyé en ma direction. Drago a suivi ses yeux. Il serre les dents, se tait. Il fait du chantage à Ombrage. Voilà pourquoi elle n'a rien divulgué nous concernant. Mais il n'y a plus de 'nous'. Fini. Exit. Kaputt. Tchao bambino.

Rita Skeeter tente de comprendre mais elle n'a pas vu que c'est moi en particulier qu'Ombrage visait. De toute façon, comment pourrait-elle soupçonner la vérité? C'est tellement…illogique.

« Bien, Rita, je crois que vous avez tous les renseignements qu'il vous faut pour un bon article. »

« Ils paraîtront demain. J'en prévois deux. Un sur l'accident et un autre, sensationnel, sur les Malefoy, Mangemorts depuis deux générations.. »

C'était une blague? Personne n'en a saisi le comique.

« Une minute! » j'interviens alors qu'elle range papier et plume dans son sac en croco.

Elle tourne ses yeux de lynx vers moi, à l'affût du moindre scoop.

« Oui, Harry? Tu désires rajouter quelque chose? »

« Effectivement. Je refuse la publication de ces articles. »

Le sourire de Rita Skeeter se transforme en grimace.

« Le premier? Si tu opposes ton veto, je ne peux pas, évidemment… Mais pour le deuxième, tu n'es pas mentionné. Tu n'as aucun droit dessus. Il paraîtra en première page de la Gazette du Sorcier demain matin! Dolores est abonnée! Bonne lecture! »

Sur ce, elle sort de la cuisine. Ombrage la raccompagne.

Personne ne pipe mot. Drago ne nous regarde pas mais tous le regardent, lui. Sauf moi. Je sors de la pièce en claquant la porte.

Les larmes me montent aux yeux. Retiens-toi, Harry, retiens-toi! Pas avant d'être seul! La salle de bains. Parfait. Je ferme la porte à clé, m'assieds sur le rebord de la baignoire. Et je laisse échapper toute ma rancœur, mon désespoir, ma misère et ma déception. Et ma tristesse.

Mon Dieu, je ne me savais pas capable de tant verser de larmes! J'enfouis ma tête dans mes mains. Tu m'as trahi, Drago, trahi. Mais tu es un Serpentard, après tout! Que pouvais-je attendre de positif de toi?

Connard!

Plein de rage, je me lève et frappe de toutes mes forces le miroir au-dessus de l'évier. La glace se fendille et j'ai mal à la main. C'est une douleur pratiquement insoutenable. Si je n'étais pas anesthésié, je crois que je hurlerais. Comme si convenait de me couper les nerfs.

Je ris d'un rire de dément en regardant les gouttes, les filets de sang couler le long de mes doigts, ma paume. Le miroir me renvoie une image fendue et infinie de moi. Je suis déformé. Derrière la glace, le mur. J'ai frappé trop fort. La cloison va garder une trace de mon passage, à présent. Quelle importance? Je m'assoies par terre, fixant la ligne vermeille qui hésite au nouveau du poignet puis se répand par gouttes sur le tapis de bain rose moquetté. Ça jure affreusement, non? Sais pas.

« Ouvre, Harry! »

Je tourne la tête. Sors d'un long sommeil léthargique. Depuis quand appelle-t-on?

Me lève. Avance la main vers la poignée. Mais je n'arrive pas à tourner la serrure. Ça glisse. Ah, c'est le sang. Pas cette main-là, alors, j'ai mal, ça saigne. L'autre. Oui, c'est mieux. Je tourne le bouton pour déverrouiller. Rencontre un visage derrière la porte. Il entre. Referme la poignée qui grince.

« Ca va, Harry? »

« Oui, Neville. »

« Ne mens pas, tu ressembles à un zombie. Mais! Tu saignes! »

Vraiment? Je porte mes regards sur ma main invalide. Ah oui, ça coule toujours.

Neville sort sa baguette. Il prononce une formule. Le sang disparaît mais la blessure est toujours là et ça me fait souffrir.

« J'ai mal. »

« Où ça? »

Il prend mon poignet. Je secoue ma tête.

« Non, là. »

Je pointe mon cœur. Neville me regarde bizarrement, comme si j'étais un extraterrestre.

« Tu devrais aller voir Ombrage. Je n'ai fait que stopper l'hémorragie mais je ne sais pas faire cicatriser une plaie ni arrêter la douleur et... »

« Non! Pas Ombrage! » je rugis.

« Comme tu veux. » dit-il d'un air décontenancé.

Allez, reprends-toi, Harry! Tu vas pas te foutre le moral en l'air à cause d'un petit salaud! Je respire à fond.

« Je vais aller me coucher » je fais d'une voix plus énergique. « Je manque de sommeil. »

Je me dirige vers la porte.

« Je comprends pourquoi tu réagis comme ça. »

Je m'arrête, une sueur froide me coulant dans le dos.

« Vraiment? »

« Oui. Quand on pense qu'on l'a côtoyé pendant des jours… Il aurait pu très bien te tuer! Jamais on n'a frôlé la mort de si près en si peu de temps. Jamais je n'aurais pensé que Malefoy irait jusqu'à vouloir te liquider. »

Je me retourne, l'estomac à l'envers, bouscule Neville et vomis mon petit-déjeuner dans le lavabo. Neville me tapote le dos.

« Ca va, Harry? Tu as raison, il vaut mieux aller te coucher. »

J'acquiesce faiblement puis rejoins le salon. Désert. Ouf, je n'aurais pas pu supporter la présence d'une autre personne que Neville, entre tous ceux qui occupent cet appartement.

Je m'étends sur mon lit, inerte et amorphe. Mes pensées vagabondent et se succèdent sur le plafond blanc. Mais, malgré tous mes efforts, je ne m'endors pas. Et ces paroles, toujours les mêmes.

Drago est un Mangemort. Drago est un Mangemort. Drago est un Mangemort. Drago est un Mangemort.

« Harry. »

Je tourne brusquement la tête vers Malefoy, mâchoires contractées, dents serrées, les yeux lançant des éclairs. Me redresse brutalement comme si je venais de m'être électrocuté sauvagement.

« Dégage! » je crache, hors de moi.

Comment ose-t-il encore me parler! Comment ose-t-il!

Il s'approche de mon lit et reste debout, près de moi. Je renifle de mépris. Salaud. Salaud. Salaud!

« Je… je suis désolé. Je sais que ça ne suffit pas. Je voudrais que… tu me pardonnes pour ne pas te l'avoir dit. »

Il passe une main sur son front.

« Oh, Salazar! Tu ne me facilites pas la tâche! »

« Pourquoi le ferais-je? » je l'interroge, d'une voix dure que m'envierait Rogue.

Il soupire.

« Je comprends que tu sois furieux. Déçu. Mais… mais j'ai toujours été sincère avec toi… »

Sincère? Sincère! J'explose!

« Sincère! Tu te fous de ma gueule! Depuis la première année, tu n'as fait que des mauvais coups à mon égard, seul comptait le fait de me briser, me détruire! Et tu me parles de sincérité! Crève, Malefoy! »

Il reste silencieux, a le bon goût de baisser la tête.

« Qu'est-ce que tu as fait à ta main? »

Je jette un coup d'œil. La plaie recommence à saigner. Zut. Je lui envoie un regard terrible. C'est pas tes oignons, Malefoy. Il n'insiste pas.

« Harry, je voulais dire que depuis… que… quand… que quand je t'ai embrassé la première fois… et toutes les fois qui ont suivies… et… quand nous nous sommes aimés… eh bien… j'étais sincère… et… je n'ai jamais été aussi heureux qu'avec toi. »

Pendant qu'il parlait, il a relevé les yeux et me fixe. Regard franc et direct. Ça me touche en plein cœur mais je ne veux pas lui pardonner ça. C'est trop important.

« Je t'en supplie, Harry, pardonne-moi! »

Une boule dans la gorge, je lui réponds sincèrement (mot haï!):

« Je ne sais pas si je pourrais…il… Il me faut un peu de temps. C'est trop grave. »

Il a baissé les yeux de nouveau.

« Bien sûr. Je… excuse-moi. Je voulais que tu saches… jamais je n'ai eu l'intention de te faire du mal, quand nous étions dans le train. Je… je t'aime, Harry. »

Sa voix se brise. Je ne réponds pas.

« Bon Dieu, Harry! Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu me pardonnes? Me mettre à tes pieds? Je suis prêt à le faire! Je suis même d'accord pour que Skeeter le dévoile au monde entier si ça peut te faire plaisir! Mais dis quelque chose, bordel! »

Je ne m'émeus pas devant ce débordement de rage, de frustration et de désespoir.

« Tu m'as trahi, Drago. Tu as trahi ma confiance. »

Je le laisse s'installer à côté de moi sans broncher. Il me prend la main doucement, je détourne la tête pour ne pas le regarder en ôtant ma main. Il tremble légèrement. Des convulsions nerveuses, parce que je le repousse, peut-être pour toujours.

« Tu as caché ta marque délibérément. » je poursuis. « Quand on a baisé, tu n'avais rien sur le bras. »

Ma vulgarité le choque. C'est fait pour. C'était un acte merveilleux. Mais je dois en avoir une plus haute estime que lui, puisqu'il m'a caché sa nature profonde, c'est à dire suppléer les autres, accéder au pouvoir uniquement. Quelles motivations!

« Ne parle pas comme ça! »

Je hausse les épaules. Quelle importance, hein?

Soudain, les paroles d'Ombrage me reviennent à l'esprit. S'il est Mangemort, Drago a subi une cérémonie d'initiation. Ombrage soutient le fait qu'il ait pu tuer.

« Est-ce que tu as tué quelqu'un? » je demande d'une voix abrupte.

« Quoi? »

Il est abasourdi. Je réitère ma question, un ton plus fort, un ton plus tendu.

« As-tu dû supprimer une vie pour entrer dans le groupe de Voldemort? »

Je le regarde droit dans les yeux. Et il baisse les siens. Je réprime un hurlement d'horreur.

« Assassin… » je souffle.

Je m'écarte brusquement de lui, me lève, m'écarte, effrayé.

« Assassin, assassin… »

« Harry! »

« Tu as tué quelqu'un, Drago! Tu as tué! » je hurle.

« Tais-toi! »

Sa voix sèche me cloue le bec.

« Assieds-toi là. (il désigne le lit. Terrifié, je lui obéis sans m'approcher de lui.) il faut que.. Tu comprennes.. Ce n'est pas si simple.. »

« Vraiment? » je fais, ironique. « Il suffit de prononcer une petite formule! Je vais te rafraîchir la mémoire: Avada Kedavra. C'est un sort que je connais bien! »

Je suis encore plus dégoûté, maintenant. Je le méprise pour ce qu'il est. Un Lucius junior. Rien que ça. Rien de plus. Rien de moins. Fumier.

Il serre les dents.

J'entends des applaudissements de l'autre côté de la pièce. À la porte du salon se tient Dolores Ombrage. Elle est toujours là où il ne faut pas, celle-là!

Oh, God. Qu'a-t-elle entendu?

« Merci, monsieur Malefoy! Vous venez d'avouer avoir tué quelqu'un et sous témoins! Je peux vous dire que votre peine à Azkaban sera longue, longue, longue… »

Il se lève. Je l'imite.

« Qu'est-ce que vous voulez dire? » je fais d'une voix blanche.

« Monsieur Malefoy va être jugé, arrêté et peut-être même remis aux mains… des Détraqueurs, qui sait? »

°°°

Fin du quinzième chapitre! Qu'en pensez-vous? Est-ce que les sentiments de Harry sont bien rendus? Est-ce trop guimauve? Donnez votre avis! Oh, mais dites donc, ça nous fait un autre rebondissement! Je m'améliore!