Auteur: Amandaaa
spoiler: le tome 5
genre: PG-13
disclaimer: bouououh! Toujours pas de Drago Malefoy et de Harry Potter dans ma boîte aux lettres! Juste quelques factures (zut, elle date de 2003, celle-là…)
n/a : merci pour toutes vos reviews ! Elles m'ont fait chaud au cœur !
Chapitre 16: L'arrestation.
Ça ne peut pas être vrai. C'est impossible! Et pourtant, si. Je suis le pire des abrutis! Comme si Ombrage allait me laisser parler à Harry sans espionner notre conversation! Mais j'étais dans un tel état que je n'ai rien soupçonné. Idiot! Crétin! Ombrage lance un sort d'anti-transplanage sur la pièce et sort, le temps d'avertir la police.
« Qu'est-ce qu'elle fait? » demande Harry, candide et naïf.
« Elle alerte les autorités. Ils vont arriver dans moins de cinq minutes. » je l'informe d'une voix neutre, comme si ce drame ne me concernait pas.
Harry paraît comme galvanisé, électrisé par cette nouvelle alarmante. Bizarrement, je ne réagis pas. Il m'empoigne le bras, agité par l'énergie du désespoir.
« Fuyons! Dépêche-toi! Qu'est-ce que t'attends? »
Je lui adresse un pâle sourire.
« Ce n'est pas la peine. Ils nous rattraperont. J'ai fait tout pour que personne ne puisse dévoiler quoi que ce soit sur notre relation. Tu seras épargné, ne t'inquiète pas. »
« Idiot! Tu le fais exprès ou quoi! Il n'est pas question que je te laisse dans ce pétrin! »
Je me tourne vers lui, comme si on venait de m'offrir la lune.
« Tu as encore confiance en moi? »
« Non. Enfin, si, un peu. Mais je… Partons, vite! »
Je ne l'écoute pas, caresse sa joue sans qu'il se défende. Ce sont nos derniers moment d'intimité, autant en profiter.
Je rapproche son visage du mien et l'embrasse doucement. Il ne m'en empêche pas.
« Mais… Drago… tu pleures? »
Ombrage revient dans le salon sans que nous lui prêtions la moindre attention. Pas le temps de s'adonner à l'insulter.
« Adieu, Harry. C'est à toi que je penserais à Azkaban. Ne pleure pas, s'il te plaît. »
J'entends deux 'pop'! Le sort anti-transplanage a l'air de ne plus fonctionner. Mais je ne sais pas transplaner, de toute façon! Les deux policiers sont arrivés.
Harry pousse une exclamation.
« Non pas déjà! » murmure-t-il, au bord de l'effroi. Il vient de réaliser que je pars pour toujours. Je ne reviendrais pas. Ils ne me livreront pas aux Détraqueurs parce que je suis mineur mais je ne sortirais pas d'Azkaban.
« C'est lequel? » demande l'un d'eux.
« Le blond! » précise Ombrage, un sourire aux lèvres.
D'un pas martial, ils se dirigent vers moi. J'ai écarté Harry de mon corps. Les larmes ont déjà séché. Londubat et la barjo de Lovegood se pointent, effarés. Personne n'a songé à les mettre au courant de la situation? Ça ne m'étonne pas!
« Qu'est-ce qui se passe? » interroge Londubat.
Personne ne répond.
« Où est sa baguette? » interroge le même policier.
« Je n'en ai pas. » je réponds. « Elle s'est perdue dans le Poudlard Express. »
On me regarde d'un air méfiant. Le deuxième policier me fouille pour chercher la trace éventuelle de ma baguette. Mais puisque je te dis que je n'en ai pas, gros tas de muscles!
Il a l'air satisfait de son inspection, hoche la tête en direction de son collègue puis ils m'empoignent chacun sous un bras. Harry a des larmes dans les yeux. Mais je lui ai dit de ne pas pleurer. Mes lèvres forment un 'Sois heureux' avant que nous disparaissions.
Nous atterrissons dans une pièce aux murs crème. Les murs sont vides, exempts de toute décoration. Une salle d'interrogatoire?
On me conduit sans un mot hors de la pièce. Un long couloir beige. Silencieux. Je ne desserre pas les lèvres. J'arrive dans une pièce plus grande où trois hommes en robes noires me regardent entrer sans un mot. On me fait asseoir sur une chaise inconfortable au centre de la pièce nue. Une lumière crue me pique les yeux mais je ne cille pas. Je ne vois pas à qui je parle. Mais je suis un Malefoy!
« Veuillez décliner nom, prénom, âge, adresse. » ordonne une voix directe.
Mon esprit carbure. Dois-je résister ou plutôt, pour une peine plus légère, coopérer? Ma fierté m'ordonne de résister.
« … »
« Veuillez décliner nom, prénom, âge, adresse! » répète la voix, un peu excédée.
Je lance mon regard froid qui glace mes adversaires, en temps normal. Aucune réaction de l'autre côté. Il faut dire que j'ai la lumière dans la gueule alors…
Je croise les bras, bien décidé à me taire.
« Avouez-vous appartenir à ce groupe terroriste que sont les Mangemorts? » demande une deuxième voix, plus grave et plus sèche.
Je regarde dans le vague, me concentrant pour ne pas détourner les yeux, la lumière me faisant atrocement souffrir.
« Niez-vous d'en faire partie, dans ce cas? » continue la première.
Silence. Je ne lâcherai pas un mot.
« On vous a entendu déclarer que vous aviez assassiné une personne. Est-ce vrai? Des témoins peuvent le confirmer. » intervient une troisième voix.
Harry.
« Quelle est l'identité de cette personne? » reprend la deuxième.
Ils commencent à m'énerver.. Vous n'avez toujours pas compris que je n'ouvrirai pas la bouche, bande de truffes?
Après mon énième silence, ils se retirent dans l'ombre et un conciliabule s'élève entre les trois personnages, trop bas malheureusement pour que je puisse saisir le moindre mot.
« Bien, monsieur Malefoy. Puisque vous ne voulez pas coopérer, nous allons devoir vous déléguer à d'autres services. » dit la voix sèche, l'une des trois.
D'autres services? Qu'est-ce que ça veut dire? Dans ma tête, des images planent, terrifiantes: salles de torture, geôles infestées de rats, ou pire? Peu importe. Je tiendrais le coup. Je suis un Malefoy. Je suis un Malefoy.
« Emmenez-le. »
Les deux policiers m'escortent le long d'un autre couloir d'un blanc sale mais toujours aussi vide. Je ne pose pas de questions. Ce serait la preuve que je m'inquiète pour mon sort et que j'ai un point faible à exploiter. Un Malefoy doit être sans faille! Nous tournons à droite puis arrivons à une intersection. D'un côté, beaucoup de portes fermées. De l'autre un couloir désert. Nous l'empruntons. Personne ne travaille ici ou quoi? Je n'entends aucun chuchotement ni discussion, pas même le crissement d'une plume sur le papier. C'est sûrement l'itinéraire qu'on emploie pour foutre la frousse à ceux qu'on arrête. Je suis mort de trouille…
Au bout du long couloir, une unique porte. L'un des deux hommes sort sa baguette et prononce une formule pour l'ouvrir, une formule que je ne connais pas. Ce n'est pas Alohomora. Vais-je parvenir dans un lieu hautement sécurisé?
La porte magique s'ouvre. Et derrière… je retiens ma respiration. Et ouvre grand les yeux. Un hall de gare. C'est une blague? Apparemment non. Je me retiens de demander aux deux gorilles parce que je me prendrais sûrement une tarte dans la tronche.
« Fais un geste pour t'échapper et nous n'hésiterons pas à nous servir de nos baguettes, même en pleine foule. » m'avertit Gorille n°1.
Reçu 5 sur 5. Les cerbères fendent littéralement la foule. Est-ce à cause de leur gabarit impressionnant que tout le monde leur cède la place? Ou bien parce qu'ils coupent en deux tous ceux qui se mettent sur leur passage?
Quai n°5. Personne aux alentours. Ça doit être l'heure du déjeuner. Ou de la sieste. Pourquoi mes deux geôliers ne font-ils pas la sieste en ce moment? Biscoto n°2 me pousse droit sur la voie. Hein? J'ai un mouvement de recul. Quoi? Ils veulent déguiser mon meurtre en accident? Ils veulent me tuer? Au secours!
« Avance! » m'ordonne sèchement le seul garde apparemment doué de parole.
Ah, ça! Mais il n'en est pas question! Plutôt mourir! Ou non! Je préfère rester en vie que de me précipiter sous les roues d'un train! Le premier agent regarde autour de lui puis avance sur la voie. Et disparaît! Cling! (pour ceux qui n'ont pas compris, une idée vient de jaillir dans mon cerveau sublimissime!) Ça y est! J'ai compris! C'est comme pour la voie 9 ¾! Il suffit de franchir la voie et on se retrouve sur un autre quai! Magie, magie! n/a: et vos idées… Sans appréhension à présent, je franchis la voie et me retrouve sur un quai où de nombreux hommes en robes noires, auxquelles sont accrochées un badge argenté formé d'une baguette et d'un balai, aux fibres bleues et rouges, croisés -symbole de leur autorité- me conduisent et m'escortent jusqu'à un train dont je vois la masse noire et sombre se détacher nettement.
Me voilà face à mon destin. Le Terminus, plus connu sous l'appellation du Dernier voyage, au gouvernement. Il s'agit du train menant à Azkaban.
Quoi? Ils veulent m'emmener à la prison des sorciers? Mais.. Mais c'est impossible! Et mon procès? Suis-je déjà condamné? Pourquoi n'ais-je pas assisté à mon procès? Va-t-on me livrer aux Détraqueurs? Au fait, les Mangemorts passent-ils en procès?
Je pile. Le policier me pousse rudement. Je me remets en marche mécaniquement. Voilà donc la dernière chose que je verrais avant d'arriver à la prison. Piètre vision. Une porte s'ouvre sur un couloir sombre, éclairé magiquement par des torches inflammables. On me conduit au bout, loin des deux compartiments. La porte s'ouvre, révélant un grand espace vide où on a jeté en catastrophe et négligemment un matelas gras et sale, déchiré par endroits. Dans un coin, une bassine grisâtre où une eau pas plus prometteuse attend. Des toilettes à l'hygiène plus que douteuses dans le coin opposé. Charmant. On m'abandonne là.
Je reste debout cinq minutes. Peut-être plus. Regardant fixement la porte dont Gringotts elle-même envierait la largeur. Pas de fenêtre. Juste un éclairage approximatif venant du plafond.
Le train se met en marche.
°°°
Ils ont kidnappé Drago! Là, sous mes yeux, en direct live! Je ne les laisserai pas faire! Je ne peux pas les laisser faire! Je les tuerai! Je tuerai Ombrage! Dès qu'ils disparaissent, je fous tout le monde à la porte, sauf Ombrage. Je suis d'une humeur noire, très très noire. Ombrage a l'air de la situation amusante. J'en veux énormément à Drago pour ce qu'il m'a fait mais il était sincère, j'en suis sûr quand il m'a dit qu'il m'aimait. Je ne le laisserai pas entre leurs mains. Parce que moi aussi, je l'aime et que ce n'est pas facile à avouer pour un Drago Malefoy.
« Rappelez Skeeter. » j'ordonne d'une voix sèche et dure.
Elle a intérêt à m'obéir, cette vieille peau, sinon elle va savoir ce qu'il en coûte de s'attaquer à Harry Potter! Plus d'émotions. Plus de sentiments. Cœur HS. Tant que l'on ne me rendra pas Drago, je serai impitoyable.
Le sourire d'Ombrage s'élargit.
« Pourquoi pas? Les première impressions après l'arrestation d'un Mangemort! Oh, ça risque d'être passionnant… »
Elle se dirige vers la cheminée, sort de la poudre de Cheminette et jette une bonne poignée dans l'âtre. Puis elle prononce l'adresse de Skeeter et enfouis sa tête dans la cheminée. Si je la poussais? Serait-elle dévorée par les flammes?
Animé d'une joie sadique, je la rejoins mécaniquement. Mes mains avancent par elle-même jusqu'au dos d'Ombrage. Je dois la tuer, cette créature maléfique! Je sélectionne dans les trois ou quatre instruments pour ramoner celui qui la fera le plus souffrir. Le plus coupant. Je lève les bras pour le lui enfoncer dans le dos. Tu as fait emprisonner Drago! Tu as ruiné ma vie et la sienne! Chienne! J'abats mes deux poings crispés sur l'instrument et… non, je ne peux pas! Je ne suis pas un assassin!
L'horreur de mon geste me prend à la poitrine, me fait suffoquer. J'envoie au loin la barre maléfique et recule, épouvanté. Comment ais-je pu penser une seconde à tuer?
Ombrage sort sa tête de la cheminée, ne se doutant pas à quel point elle a frôlé la mort. L'innocente (attendez. Je parle bien d'Ombrage, là? Ombrage, innocente? Il faut vraiment que j'aie un grain pour la qualifier de ce terme!). C'était de l'imprudence de m'offrir ainsi sa personne sans défense en sacrifice.
« A vous, M. Potter. Rita est prête. »
« Veuillez sortir de la pièce. C'est une conversation privée. »
Elle paraît interloquée que je lui donne des ordres mais obtempère. (Ombrage serait-elle fiévreuse pour m'obéir? Elle a dû chopper un rhume chroniquo-mystiquo-pesto-bulboniquo-terrifihique!)
Enfin, j'engouffre ma tête dans la cheminée. Drôle de sensation. Je crois que je n'y serais jamais habitué. Une pièce remplie des articles de journaux qu'a écrit Rita Skeeter. Ça doit être son bureau, là-bas, croulant sous la paperasse. La journaliste s'est installée près du feu, une Plume à Papote déjà en place sur un parchemin neuf.
« Enlevez ça. » j'intime en désignant de la tête le papier.
Rita Skeeter hausse un sourcil interrogateur.
« Je ne viens pas ici pour un des vos papiers à la con. » j'explique en quelques mots.
Déjà, la Plume écrit. Rita Skeeter l'arrête et déchire le parchemin sous mes yeux, puis elle me jette les morceaux à la figure, dans le feu. Saleté! Tout pour me provoquer!
« Je suppose que vous vos souvenez d'Hermione Granger? » je fais, ironique.
J'obtiens un gargouillement comme réponse. Ça doit signifier oui.
« Alors écoutez-moi bien, Skeeter (je prends ma grosse voix), écrivez quoi que ce soit sur l'arrestation de Malefoy et je divulgue au gouvernement que vous êtes une Animagus. Est-ce clair? »
La journaliste renifle de colère. Elle a apparemment horreur de se faire piéger. Eh bien moi, j'ai horreur qu'on piège mes amis.
« Bien, je crois qu'on s'est compris. Au revoir. »
Je m'apprête à partir mais elle me pose une question.
« Pourquoi le sort de Drago Malefoy t'intéresse autant, Harry? Je sais de source sûre que vous vous détestez cordialement. »
« C'est justement pour ce genre de questions que je vous dis de fermer votre clapet. Au fait, où emmène-t-on les prisonniers comme Malefoy? »
Elle rechigne à me livrer l'information mais je l'obtiens quand même. Quai 5 ²/1. C'est noté. Quai 5 ²/1? Elle se serait pas foutue de moi, par hasard? Elle m'a bien précisé qu'il fallait traverser la voie pour y parvenir, quand on était sur le quai n°5. Au fait, comment sait-elle tout ça? Bah, c'est une journaliste, la plus teigneuse de toutes, de plus!
Je sors ma tête de la cheminée, m'ébroue un peu et rejoins le salon rose. C'est parti. Je rejoins Drago, je le sors de là, et le tour est joué. Et je me fous du reste. Ce petit imbécile! Sois heureux, qu'il me dit! Comment puis-je l'être sans lui? Idiot!
Attends une seconde, Harry. Tu ne peux pas foncer, hurler pour récupérer Drago et repartir avec, en distribuant des gifles si les gens ne sont pas d'accord n/a: cette phrase me fait mourir de rire! Lol!. Il te faut une baguette. Adressons-nous à Neville. C'est le seul en qui j'ai confiance. Je sors du salon. Tiens, tiens! Quelle surprise! Ombrage squatte le couloir pour essayer d'entendre ce que j'ai raconté à Rita Skeeter… ça doit l'étonner que j'ai déjà fini!
« Alors? La conversation vous a plu? » je fais ironiquement.
Elle me dévisage d'un air de chouette offensée.
« Je ne vois pas ce que vous voulez dire, M. Potter! »
Elle tourne les talons. Bon débarras! En tout cas, elle est restée sur sa faim. J'ai fait en sorte de ne pas parler trop fort.
Je trouve Neville dans la cuisine, en face de Luna. Ceux-là n'ont vraiment rien à se dire! Ils sont tous deux silencieux quand j'arrive. J'entraîne Neville hors de la pièce.
« J'ai besoin de ta baguette. »
Neville a l'air intrigué.
« Pourquoi? »
J'hésite puis j'avoue:
« Je veux aller libérer Malefoy. Je sais où ils le détiennent. Mais j'ai besoin de ta baguette, la mienne s'est brisée dans le wagon du Poudlard Express. »
Comme ce temps me paraît loin, maintenant!
« Okay, je veux bien. Mais pas question que tu y ailles tout seul. Je ne connais pas tes motivations mais je ne t'abandonnerais pas. »
Ça, c'est un vrai ami! Je le remercie d'un sourire. Mon fardeau s'allége d'un coup!
« Eh! Pourquoi personne ne me demande mon avis? » critique Luna.
Luna?
« Moi aussi, je veux venir! »
Je vais faire un bogue, si ça continue.
« Luna, tu ne peux pas, tu es trop jeune, pas assez expérimentée et… »
« J'ai déjà combattu Voldemort une fois! » fait-elle d'une voix déterminée.
« Il vaut mieux qu'elle vienne avec nous » plaide Neville. « Qui sait les bêtises qu'elle ferait en notre absence. En plus, elle sait où nous allons. Et deux baguettes valent mieux qu'une! »
Je soupire. Ma charge s'est soudainement alourdie, je sais pas pourquoi…
« Allez, tu peux venir, Luna. Mais je te préviens, ce n'est pas un jeu! Ils n'hésiteront pas à nous faire des sales coups! On va enfreindre la loi! » je la préviens, alors qu'elle s'apprête à sauter de joie.
« Mais…euh… comment on fait pour revenir à la gare avant le départ du train? » demande Neville.
Silence. Merde! J'avais pas pensé à ça!
« Et si on utilisait la poudre de Cheminette? » propose Luna.
Mais bien sûr! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt?
« Allons-y, vite! Avant qu'Ombrage ne rapplique! »
Nous courons presque jusqu'au salon. J'empoigne la poudre de Cheminette, la tend à Neville.
« Passe le premier, au cas où il y aurait du grabuge ici. »
« Mais… et si c'est là-bas qu'il y aura du grabuge? »
« Dis seulement que tu as rendez-vous avec ta mère à la gare. L'adresse que je vais vous donner est l'entrée principale pour sorciers dans la gare. Tu es prêt? »
Il acquiesce faiblement. Puis, d'un geste décidé, il jette la poudre dans le feu, prononce l'adresse et disparaît. Puis c'est au tour de Luna.
« Je veux que tu saches, si on ne se revoit jamais et qu'on est dans des cellules différentes à Azkaban, que je t'ai beaucoup aimé! »
Gloups! Merci Luna, ça me remonte le moral, tu peux pas savoir! Elle disparaît elle aussi. À mon tour, je jette une poignée de poudre et pénètre dans l'âtre.
« Gare de King's Cross! »
Adieu Ombrage!
« Keuf, keuf! » je m'étrangle.
Nous sommes dans une pièce bondés de sorciers et de cheminées. Il y règne un brouhaha monstre et nous sortons le plus vite possible. J'époussette mes vêtements (pourquoi suis-je toujours le seul à devoir les nettoyer après être passé dans une cheminée?) puis nous arrivons dans la gare-même.
« Hop, hop, hop! » nous stoppe un sorcier habillé d'un jean et d'un pull en velours. « Enlevez vos robes, s'il vous plaît. Les vestiaires sont à côté. »
Je n'ai pas que ça à faire! Mais le gars ne nous laissera pas passer. Je l'enlève rapidement, imité par Neville et Luna. Puis nous pouvons enfin sortir, ayant été déclarés par le garde 'aptes à déambuler parmi les Moldus'. Quai numéro 5, quai numéro 5... C'est par où, ça?
Neville m'agrippe le bras, désigne une pancarte. Vite, vite! Je ne sais pas à quelle heure part le train mais je ne veux pas arriver trop tard! Là! C'est là!
Sans hésiter, je marche droit sur la voie. Je passe de l'autre côté sans dommage. Je me cache derrière un imposant poteau de pierre. Qu'est-ce qu'ils foutent, les deux autres? On n'a pas idée d'être aussi lent!
J'en profite pour examiner le train sur la voie. Deux-trois wagons, une soute, une loco. Drago doit être à l'arrière. Et justement, il y a une porte dans ce wagon-là, le plus proche de nous, qui est restée ouverte! Enfin, les voilà! C'est pas trop tôt! Je leur fais un signe discret pour qu'ils me rejoignent. Quai n° 5 ²/1 indique un panneau. Le train que nous pouvons voir est noir et terne. Il fait peur à regarder. C'est sûrement dans ce but qu'il a été créé, à mon avis!
Personne à gauche, personne à droite. Il est vide, ce quai! J'entend soudain un sifflement aigu. Oh, non! Il va partir! Ets-ce que Drago est là, au fait? S'il était dans le suivant? Ou le précédent? Et s'il ne partait pas en train? Ça, Harry, t'aurais dû te le demander un peu avant, non? Maintenant, c'est un peu tard!
« On fonce! » je fais.
« Où? » demande Neville, en vain.
Je pique un sprint depuis notre cachette.
J'ai repéré la porte ouverte. Pitié qu'il n'y ait personne! Pitié qu'il n'y ait personne! Pitié qu'il n'y… il n'y a personne. C'est quoi cette sécurité décadente? Nous entrons dans la place. Merde, un homme arrive! Il ne nous a pas encore vus mais ça ne saurait tarder. Les toilettes sont juste là. J'ouvre la porte, nous nous y engouffrons. Clac, refermé. Et en douceur, en plus. Harry, tu es un chef. La porte du wagon se ferme. Il n'y a pas à dire, j'ai un bol de cocu. Euh.. Peut-être que non, en fait.. Ce n'est qu'une expression!
Les pas s'éloignent. J'entends un bruit de voix puis plus rien. Nous n'osons pas bouger. Enfin, le train se met en marche et je ne comprends toujours pas comment nous avons fait pour ne pas nous faire repérer. Miracle! C'est un miracle!
Au bout de quelques siècles, je demande à Luna (je suis coincé entre le lavabo et Neville. Quand à lui, il est assis sur le siège de toilettes et je peux voir une trace humide de la forme ovale de la cuvette lui mouiller les fesses. Délicieux.) de rouvrir la porte.
Elle obtempère. Nous sortons de ce réduit aussi silencieusement que des chats. Ah! Si seulement j'avais ici ma cape d'invisibilité! Mais… Idée!
« Neville », je murmure à voix basse, « tu as dit l'autre jour que tu connaissais un sort de camouflage. Ça pourrait nous protéger? »
Il hoche la tête positivement. Nous nous rassemblons autour de lui. Il fait un bref mouvement du poignet puis dit:
« Abscondeo. »
Ça marche! n/a: eh oui, Neville sait faire fonctionner sa baguette! Et il peut très bien connaître des sorts que les autres ignorent! La preuve! L'effet est pratiquement le même qu'avec une cape! Génial!
« Ca ne dure pas très longtemps » fait Neville. « Je ne maîtrise pas le sort en entier. »
« On va passer par le conduit d'aération. Ça marche toujours, dans les films » je décide.
« C'est quoi un film? » demande Luna.
Je me retiens pour ne pas l'étrangler.
En silence, nous nous éloignons des compartiments peuplés de gardiens, trouvons une bouche d'aération assez grande pour que nous puissions nous glisser à l'intérieur en rampant. Le sort de Neville se rompt. Nous n'avons rencontré personne. Je fais passer Luna en premier. Dans le couloir, toujours personne. Si seulement aucun des gardes ne sortait pendant que nous entrons dans la bouche! Sans le sort de camouflage de Neville, je me sens comme mis à nu. Je presse le Gryffondor pour qu'il se dépêche un peu. Les jambes de Neville passent. Okay, à moi, à présent. Un dernier coup d'œil de chaque côté du couloir. Toujours aucun signe d'activité. Je referme la grille. Qu'est-ce que? Merde! Des bruits de voix! Des gens passent dans le couloir! Je ferme les yeux et prie pour qu'ils ne nous voient pas.
« …pas mal du tout! Elle faisait son show, seule sur la rue, comme si elle pouvait nous prendre quatre à la fois. Je te jure… »
L'autre rigole grassement. Ils sont bientôt près de moi. Leur tête sera juste un peu en-dessous. Il leur suffirait de la lever un peu et nous sommes cuits tous les trois. Surtout. Pas. Un. Geste. Plus que quelques pas. Pitié que Luna ne me sorte pas qu'elle voit un rat ou une araignée. Qu'elle ne hurle pas. Qu'ils ne nous voient pas!
« Le type l'a embarqué, on est restés comme deux ronds de flan! puis, y a O'Mannagan qui a sorti sa p'tite blague. Lui, y veut toujours avoir le mot de la fin, tu peux pas savoir comme c'est chiant… »
Tac. Tac. Ils ne s'arrêtent pas à ma hauteur. Oh, mon Dieu, merci! Béni soit Merlin! Ma bonne étoile veille encore sur moi. Je fixe plus solidement la grille puis part en exploration. Je me mets en marche dès que les jambes de Neville disparaissent de mon étroit champ de vision. C'est difficile de ramper, surtout que mes genoux me font mal et mes coudes… n'en parlons pas! Malheureusement, le conduit tourne à droite, alors que je voudrais aller vers la gauche. Là où Drago est le plus susceptible d'être.
Tant pis. À la prochaine intersection, on tentera de…
« Harry, gauche ou droite? » me demande Neville?
Quoi? On en est déjà à la deuxième?
« Gauche. »
« Gauche » répète Neville pour Luna.
Nous avançons tant bien que mal, et je prie pour que ce tuyau supporte notre poids. Déjà, avec Drago, c'était limite… alors à trois! Je préfère en pas penser à comment on va faire à quatre!
Troisième carrefour.
« Gauche. »
« Gauche. »
Tout droit. Tout va bien.
« Harry » chuchote Neville. « Nous passons sur les compartiments! Il… il y a des gens à l'intérieur! »
Merde! Mon cœur va à cent à l'heure mais je suis prêt à tout pour sauver cet imbécile de Serpentard. Crac. Mince, ça grince. n/a: et ça rime!… Mon humour est de plus en plus abominable… Du calme, ils n'ont rien remarqué.
« Doucement. » je recommande à voix très basse, pratiquement inaudible.
Une goutte de sueur me descend le long du visage, c'est extrêmement désagréable. Je respire le plus silencieusement possible. Pourvu que Neville ne soit pas claustro! Ou asthmatique! Ou les deux! J'avance un bras, une jambe. L'autre. Du calme, on n'est pas pressés. Encore un peu. Allez…
Ouf! On est passés! Mais pas question de crier victoire! Il reste encore sûrement beaucoup de conduits et c'est probable que nous devrons passer une fois de plus au-dessus des compartiments! Mais j'ai cru que j'allais mourir de frayeur, alors pitié qu'il n'y en ait pas d'autre!
Mes vœux sont exaucés. J'entends alors la voix surexcitée de Luna (la folle! On est censés être discrets!):
« Je le vois! Il est là! »
Quoi? Il est là? C'est vrai! Oh, Miracle de Dieu! Merci Merlin! Oh, bonheur! Joie! Fortune! Allégresse! On me rend la vie!
Je veux le voir! Qu'on me laisse le voir!
« Arrête de bouger autant, Harry, tu vas faire s'effondrer le tuyau! » m'avertit Neville, alors que le conduit commence à tanguer dangereusement.
Hum. Pardon.
« Est-ce qu'on peut passer par sa propre bouche d'aération? » je demande, au bord de la crise de nerfs, alors que je tente extérieurement d'être aussi calme que possible.
Luna secoue la tête.
« Non, pas possible! Ce serait une porte de sortie pour tous les prisonniers, sinon. »
Bien sûr. Alors, on va devoir, reculer un peu (en rampant, aïe, aïe!) jusqu'au couloir qui mène à la cellule de Drago. Si j'ai bien calculé, c'est moi qui l'atteindrais le premier.
« On recule. » j'avertis. « Au fait, Neville, ne m'envoie pas tes pieds dans la figure, merci. »
Neville bafouille une réponse incompréhensible. Je souris, première fois depuis deux heures. Peut-être même plus.
Allez, fini de bavasser, on recule. En arrière. Une, deux, une, deux! Fiou, c'est pas facile! Ah, j'y suis. Je transmets l'information aux autres. Ils s'arrêtent.
« Ta bag… Merci Nev' »
Je n'ai même pas fini de formuler ma question que Neville m'a déjà passé sa baguette. Suis-je si prévisible?
D'une main, je tiens l'extrémité de la grille, de l'autre je tends du mieux que je peux ma baguette:
« Alohomora! »
La grille ne montre plus aucune résistance. Je la passe provisoirement à Neville puis je sors prudemment la tête. Ce train serait-il aussi désert que le Poudlard Express? À moins que l'on ne m'ait jeté une malédiction? Un truc genre: Tu ne rencontreras personne dans les trains, Harry Potter! C'est possible?
Enfin, j'extirpe mes jambes et sors mon corps. Les bras… voilà! Je saute lestement sur le sol, aussi silencieux qu'un clan de loups affamés.
À nous deux, Drago Malefoy.
°°°
Eh oui, il était plus long… Vous n'allez pas vous plaindre, j'espère? J'ai eu un mal fou à l'écrire et je n'en suis pas du tout satisfaite. Mais comme je ne le réécrirais pas sous peine de ne jamais finir l'histoire, je le publie tel quel. J'espère qu'il vous a quand même plu. Et je sais, cette situation est totalement improbable, on se croirait dans un film d'espionnage à la noix, style James Bond où le héros a toujours une chance folle! Mais bon, il fallait bien que l'on arrive à tirer Dray de son merdier! Encore que… je ne donne pas plus de précision…
