Auteur: Amandaaa
spoiler: le tome 5
genre: PG-13
disclaimer: encore un disclaimer palpitant! Et surtout unique! Car je ne possède encore et toujours que l'intrigue, tout le reste étant la propriété de JKR.
N/a : merci pour toutes ces reviews ! Je me sens aimée, là…lol
Chapitre 17: Évasion!
Combien de temps suis-je resté là, sans faire un geste? Une heure? Une minute? Un siècle? Quelle importance? Bientôt, je serai à Azkaban. Je reverrai mon père. Mais ce n'était pas mon but, dans ma vie. Revoir mon père. Revoir cet homme qui a subi un échec. Je l'ai méprisé pour ça. Et j'ai haï ce vieux fou de Dumbledore. Pas si vieux que ça, visiblement. Mais maintenant… nous sommes à égalité, père. À égalité. Bientôt, bientôt, dans si peu de temps, nous serons réunis. Pourquoi est-ce que ça ne me fait rien? Disons que je n'ai jamais aimé mon père. Il n'était que celui qui me transmettait le nom de Malefoy, pour que je le hisse aux plus hauts sommets. Je suis tombé dans les limbes de l'enfer. Et pourtant, je n'ai pas encore vu le pire. L'enfer lui-même. Azkaban. Pourquoi tenter de survivre? Il n'y a pas de porte de sortie. C'est là que je mourrai, méprisé de tous les sorciers, sauf de mon Maître. Vous vous étonnez?
Comment? Un jeune homme comme lui! Si orgueilleux! Si hautain! Si fier! Comment peut-il servir quelqu'un? Connaît-il ce mot, au fait?
C'est le destin des Malefoy. C'est donc mon destin. Mon père a choisi d'honorer et de servir cette immense puissance qu'est Lord Voldemort. J'ai suivi. L'attrait du pouvoir… et aussi, peut-être, parce que je haïssais Potter.
Le destin m'a joué un sale tour. Je vais m'asseoir sur le matelas posé à même le sol. Il est dur et j'en sens les ressorts. Mon maître me sortira de là. J'espère.
Un bruit de pas. Je tourne vivement la tête vers la porte. Des éclats de voix. Je me compose un visage neutre, hors de toute réalité. Espèces de chiens! Je ne sais pas pourquoi vous venez -ou plutôt si! Je ne le sais que trop bien! M'humilier, me battre, me faire gémir de douleur et de souffrance! Comme quoi les pires des bêtes ne sont pas toujours ceux qu'on croit- mais je résisterais de toutes mes forces! Pas un son ne franchira ma gorge!
Ils ouvrent la porte. Je l'aurai parié. Deux des gardiens. Tous deux un peu éméchés.
« Regarde-moi ce petit salopard qui sort à peine des jupes de sa mère… il nous attendait, bien sagement sur son lit… »
Je ne réagis pas, ne daigne pas leur accorder un regard.
« P'tit con! »
Il m'envoie un coup de pied en pleine poire. Ma tête part en arrière. Je vois des étoiles. Tiens le coup, Malefoy! Je reviens à ma position initiale. Je préfère me faire casser la gueule mais rester toujours digne que de leur laisser la joie de me voir à terre. J'ai du sang dans la bouche. Et des plaques noires devant les yeux. Et un mal de crâne horrible.
« Regarde-le, c't'enfoiré! Y se croit plus fort que les autres! » fait le deuxième en me donnant un coup au ventre.
J'avais prévu le coup et serré les dents et mes abdos. Mais ça fait quant même mal. J'ai le souffle coupé. Je tousse. Une fois. Deux fois. Relève la tête, Malefoy!
Je croise leur regard d'ivrognes d'un air détaché, malgré le sang qui me coule sur le menton et tâche mes habits. Ça les rend plus furieux que des hippogriffes en chaleur, lorsqu'on vient de leur piquer leur femelle sous le nez. Le premier se jette sur moi et m'immobilise les bras. Qu'est-ce qu'ils…? Non! Le deuxième veut m'enlever mon pantalon! Je lui envoie un coup de pied dans la figure. Il hurle en s'écartant.
« P'tit merdeux. » me souffle l'autre en plein visage. Son haleine empeste. Il me fiche un coup de boule qui me laisse à moitié K.O. Je vois des étoiles partout, des étoiles noires et…
Je sens qu'on me retire mon pantalon. Puis mon boxer.
« Le fiston à son papa va aller le rejoindre… » bêtifie le deuxième en se tenant toujours le visage, à l'endroit où mon pied a touché sa mâchoire.
Puis ils me retournent sur le ventre. J'entends le zip d'une fermeture éclair. Non, pas ça! Retiens tes larmes, Drago! Le premier en profite pour me mettre un coup de poing dans la figure. Je dois avoir maintenant une superbe gamme de couleurs rien que sur le visage.. non…non… je sens ma peau à l'air. Deux mains qui me prennent les fesses. Non… ne faites pas ça… Je ne peux plus réagir… je suis…
« Connard! »
Le cri a jailli dans la pièce. Est-ce moi qui…?
« Qu'est-ce que…? » fait le premier garde -celui qui m'immobilise le haut du corps. Ça m'énerve! Je ne vois rien!
Un coup de poing le cueille au passage. Il s'effondre par terre.
« Neville, immobilise-le! »
Neville? Londubat? Harry? C'est toi? Qu'est-ce qu'ils foutent ici, tous les deux?
« Drago! »
C'est lui. Oh, mon Dieu, c'est lui…
Il retient un cri quand il voit dans quel état je suis.
« Putain, les salauds, je vais les tuer… »
J'ai la force de tendre le bras pour le retenir.
« Non. Fais pas ça, Harry. Casse-toi. »
Il me regarde, éberlué, se demandant s'il a bien compris.
« Qu… quoi? »
« Barre-toi. Les autres vont pas tarder à se pointer… je… je veux pas que tu sois là… ils vont t'attraper… »
« Rhabillez-le. » ordonne Harry. « ou plutôt, non. Ça, je vais le faire. Neville, Luna (parce que la loufdingue est là elle aussi?), vous montez la garde. Faites gaffe que ces deux salauds ne s'enfuient pas. On emmène Malefoy. »
Il est dur de la comprenette! Je viens de lui dire de me laisser, à cet abruti! Il veut m'accompagner à Azkaban ou quoi?
« Mais, Harry, il a dit… »
« Je sais ce qu'il a dit, Neville! » hurle Harry, furieux. « Il délire. (quoi? Je délire? J'ai l'air de délirer, là?) alors, on se magne ou c'est un aller simple pour Azkaban qu'on aura gagné. »
J'entends de froissements de vêtements. Ils nous font quoi, là? Ils les ligotent? Peu importe. Des choses autrement plus importantes requièrent mon attention. Entre autres, convaincre Harry d'aller mettre son joli cul à l'abri.
« Harry, tu dois t'en aller. »
« Je vais te rhabiller, Drago, du calme. »
Il sort de mon champ de vision. Du calme? Du calme! Mais il risque sa vie, là! Je sens qu'il me passe mon boxer, puis mon pantalon. C'est vrai que c'était assez gênant que Loufoca me voit à demi-nu… ça y est, je le vois de nouveau. Vision de rêve. Harry est là, je suis le plus heureux des hommes. Mais pourquoi, bon Dieu, a-t-il fallu qu'il se fourre dans ce pétrin? Il passe son bras sous mes aisselles. Me relève. Mes jambes flageolent encore. Mais je dois lui dire.
« Harry, c'est impossible.. Pourquoi tu m'as pas écouté? Tu te fourres toujours dans les pires emmerdes. On ne pourra pas sortir d'ici à quatre! Je .. Je peux à peine marcher. Et tu crois que personne n'alertera la sécurité quand on me verra dans cet état? Je ressemble à un arc-en-ciel sur pattes! Je t'en supplie, sauve ta peau. Et pense aussi à Lovegood et Londubat. Ils ont pas mérité de se retrouver à Azkaban. »
« Arrête de débiter de sonneries, Malefoy, tu veux? Sinon, je te bâillonne. » dit Harry d'une voix tout ce qu'il y a de plus sérieux.
Puis, doucement, il rapproche son visage du mien. Et il m'embrasse. Je passe mes bras autour de son cou et approfondit notre baiser. Dieu que c'est bon… j'oublie tout. Les douleurs. Les humiliations. La cellule. La prison. Voldemort. Les soucis. Puis il met fin au baiser.
« Allez, go. » fait-il d'une voix plus rauque.
Je me retourne. Zut! J'avais aussi oublié Londubat et Lovegood!
« Euh… » je fais.
Harry revient également à la réalité. Les deux glandus nous regardent, ébahis. Je ne parle pas des gardiens, ils sont à moitié dans le pâté, ils pigent que dalle.
Lovegood se reprend. Un curieux sourire se forme sur ses lèvres.
« On comprend tout. » dit-elle en riant presque. Eh.. Elle est quasi normale, cette fille, non?
Par contre, Londubat n'absorbe pas la nouvelle. M'étonne pas, avec son cerveau d'attardé!
Enfin, au moins, on n'est plus obligés de se cacher! Vraiment? Fait une petite voix dans ma tête. Et qu'est-ce que tu comptes faire? Ce train file tout droit en direction de la prison la plus terrifiante d'Angleterre et tu veux t'échapper avec une folle, un attardé, et ton amant? Comment tu comptes t'y prendre exactement? Hem… Harry m'a fait reprendre espoir mais à moins d'un miracle, je ne vois pas comment on va faire pour s'enfuir.. Je le défendrai jusqu'à ma mort, s'il le faut! Ouais. Et qui le défendra quand t'auras clamsé? Les gens du ministère n'hésiteront pas à t'abattre, vu que tu as été reconnu Mangemort! Ben…
« Tu as un plan pour sortir, Harry? » je demande, brisant le silence qui s'éternise.
Il baisse la tête.
Oh, merde! Et ça servait à quoi, alors, cette opération suicide? M'accompagner à Azkaban? Mais il est inconscient, ma parole!
« Les balais de secours? » propose la-barjo-presque-normale.
Pas une mauvaise idée…
« C'est quoi, ça? » demande Harry.
« C'est pas vraiment le moment de poser des questions, mon cœur. » je fais en essayant de marcher vers la sortie.
Nous nous mettons en marche. Souvent, ils les mettent près des portes. Mais dans un train aussi spécial, ils doivent être ultra bien gardés. Trop peut-être. On a tout à gagner. (Tout à perdre aussi, mais ça, il ne faut pas le rappeler)
« Mais… »questionna Londubat qui a enfin repris ses esprits (la nouvelle est arrivée au cerveau mais il lui a fallu dix bonnes minutes pour le trouver (le cerveau)!) « Qu'est-ce qu'on fait des deux autres, là? »
Harry leur adresse un regard assassin.
« Du calme, mon ange. » j'apaise Harry.
Mon ange? Mon cœur? Je deviens effroyablement sentimental, moi! Horreur! Infamie! Mais c'est délicieusement rétrogradant…
« Assomme-les » je commande. Puis, voyant l'air ahuri de Londubat, je soupire. Il faut tout faire soi-même, ici! Mais… dans mon état, je doute de mes capacités de frappe…
« Vais le faire… » dit Harry avec un sourire sadique.
Je réprime un sourire amusé. Il apprend vite, le petit…
Il me lâche un moment. Je chancelle. Me retient au mur grisâtre. Je peux enfin voir la scène d'un meilleur point de vue. Harry envoie deux directs dans leur mâchoire. Mince! Je ne pensais pas qu'il était si fort! Misère… J'ai pas intérêt à en venir aux mains à l'avenir, avec lui…
« Pas trop mal à la main? » je demande, ironique, alors qu'il vient remettre son bras sous les miens pour me soutenir.
« J'ai le poing en feu.. » m'avoue-t-il en grimaçant.
J'éclate d'un rire brisé. Comme si je tentais de rire pour la première fois depuis des millénaires. C'est peut-être vrai, après tout. Retrouver le bonheur, en une minute, quel homme pourrait le supporter, alors qu'il se trouve déjà dans les abîmes des enfers? Tentons de survivre… ça ne devrait pas se révéler trop difficile, non? Surtout avec un certain jeune homme brun aux grands yeux verts qui me rend fou…
C'est parti, on tente de s'évader. Je les dirige. Ah! Heureusement que mon sens de l'orientation est meilleur que le leur!
« Gauche. Tout droit. Au bout, à droite. »
Je halète. Je soufre atrocement au niveau du ventre, comme si on appuyait dessus. Ça m'empêche de respirer normalement.
« Eh! Qu'est-ce que vous foutez là? » dit une voix grave.
Merde! Repérés! D'où il vient, ce connard?
« Courrez! » j'ordonne.
« Par où? » crise Londubat.
« Alerte! » hurle l'homme.
Mais ferme-la, imbécile! On va se faire cerner par tous les flics d'Angleterre!
Devant, deux hommes apparaissent. Oh, non! C'est cuit! Je jette un coup d'œil à l'arrière. Aucune possibilité de fuite. Harry…
°°°
« Zut! » je grince.
On s'est faits prendre. Je me tourne vers le Serpentard, désespéré:
« Drago, je suis désolé… »
« Idiot! Je t'avais pourtant dit de ne rien faire… » soupire Drago. « C'est ma faute. J'aurais dû t'enfermer à triple tour dans la salle de bains d'Ombrage. »
« Ne dis pas ça! »
« Levez les mains! » commande d'une voix de stentor l'un des hommes qui pointent sa baguette sur nous.
Comme je n'obéis pas, il réitère son ordre.
« Lève les mains, petit! »
Petit? Petit? Je suis horriblement vexé.
« Je ne peux pas. » je réponds. « Il (à ces mots, je sens ma voix durcir)… il a été blessé. »
« Je ne tiens pas debout tout seul. » explique Drago.
« La ferme, Mangemort! » intime un autre.
« Donnez vos baguettes. Plus vite que ça! »
Neville et Luna me regardent, indécis. Je hoche la tête. Ils déposent leurs baguettes par terre et les font glisser jusqu'aux hommes.
On est mal, on est mal, on est mal! n/a: j'ai piqué ça d'une réplique de film mais lequel? Ma mémoire flanche…Un truc style l'arme fatale, sûrement…
« Allez, Malefoy, rejoins ta cellule. » ordonne celui qui semble diriger.
« Il ne peut pas marcher seul! » je plaide. « Laissez-moi l'accompagner! »
Un des sorciers se penche vers le gardien-chef et lui murmure quelque chose à l'oreille. Le dirigeant se frotte longuement le menton, signe de haute réflexion.
« Okay. Vous y allez tous les quatre. Il n'y a qu'un seul lieu hautement sécurisé ici, de toutes façons. On verra ce qu'on fera de vous arrivés à Azkaban. Quant à toi, Mangemort, ça aggrave ton cas. Tentative d'évasion. »
« Ils l'ont tabassé! » je crie, hors de moi. »Vous ne voyez pas son visage? Et si on n'avait pas été là, ils l'auraient… »
« Ca va, Harry. » me coupe Drago.
Je le regarde, le cœur fendu. Drago, Drago, comment fais-tu pour rester si stoïque après ce qu'ils t'ont fait subir? C'est ça, la justice du ministère? Je crache dessus! Je resserre ma prise pour ne pas relâcher Drago. Jamais je ne les laisserai te faire du mal. Plus jamais. Je ne veux pas. Que tu ailles à Azkaban. Que tu m'abandonnes. Que tu y meures. Pas question!
On nous reconduit à la prison de Drago. Les hommes qui nous escortent découvrent avec stupeur le corps de leurs deux collègues évanouis. Je devrais ressentir de la honte? Il n'en est rien. Ils ont failli violer celui que j'aime. Celui qui est un Mangemort. Mais je l'aime. Ils ramassent les corps et j'entends le lourd loquet s'abattre impitoyablement. Je dépose doucement le corps du Serpentard sur la couche et m'installe à son côté.
« Qu'est-ce qu'on fait, maintenant? » demande Neville.
Bonne question.
Les minutes s'égrènent lentement. Je me blottis contre Drago. Neville se laisse tomber sur le sol, désespéré. Luna croise les bras et regarde dans le vague.
« Je t'aime aussi, Drago. » je chuchote, la tête dans son épaule.
Pourquoi ais-je dit ça? Je ne sais pas. J'ai peur. De le perdre. J'espère qu'il ne m'a pas entendu. Ou le contraire.
« C'est vrai? »
Il m'oblige à le regarder en face. Je rougis, incapable de supporter son regard. Pourquoi ça n'arrive qu'à moi, de m'empourprer comme une jeune mariée? Les yeux de Drago brillent quand j'ose enfin les croiser.
« Alors? C'est vrai? »
Il a l'air amusé, maintenant. Je prends un air -faussement- furieux.
« Bien sûr que c'est vrai! Les Gryffondor ne mentent jamais! »
« Menteur! » fait Drago dans mon oreille.
Je frissonne. Il joint nos lèvres en un baiser passionné. Je m'écarte.
« Drago! Il y a du monde! » je grogne en désignant du menton Luna et Neville.
« Ca ne te gênait pas tant que ça il y a une demi-heure! »
Je râle dans ma barbe. Il se fout de moi!
« J'ai la dalle! » s'exclame soudain Neville.
« Je l'aurai parié! » s'écrie alors Drago en levant les yeux au ciel. « Tu n'es qu'un ventre sur pattes, Londubat. »
« Drago! »
Je n'aime pas qu'il critique mes amis! Il m'adresse un petit sourire qui me fait fondre mais j'ai horreur de céder si vite.
« Fiche-lui un peu la paix! Pourquoi t'es toujours si agressif? »
Le Serpentard se renfrogne. Il n'aime pas que je le houspille devant tout le monde.
« Je ne suis pas agressif! C'est juste que tes amis n'ont aucun sens de l'humour! »
Je respire bruyamment, montrant par là mon exaspération croissante. Puis j'enserre sa taille de mes bras.
Le silence se fait. Dix minutes de plus. Que le temps est long quand on ne fait rien!
« Drago? »
« Hum? »
« Est-ce qu'ils… quand nous sommes arrivés… est-ce qu'ils t'avaient déjà….? »
Je n'ose pas prononcer le mot. Violé? Oh, pitié que non, pitié que non.
Drago comprend immédiatement où je veux en venir.
« Non! Ne t'inquiète pas.. Tu es arrivé juste à temps. »
Je l'entends déglutir. Je n'aurais pas dû lui en parler. C'est un souvenir trop terrible pour lui et trop vivace encore. Comment ont-ils pu? Ce n'est qu'un enfant… euh… okay, ce n'est plus un gosse mais il n'est même pas majeur! Il n'a que 16 ans! (moi aussi mais ce n'est pas à moi qu'on a fait subir ce traitement!)
Je lui donne un léger baiser sur la joue. Si douce… Drago, tu n'as été envoyé sur terre que dans le but de me corrompre, j'en suis sûr! Sinon, pourquoi existerait-il un être aussi parfait que toi? Non… pas parfait… il t'a caché des choses… des choses trop importantes…Mangemort!
Je m'écarte de lui. Il me regarde, ne comprenant pas.
« Harry? Ça ne va pas? »
« Pourquoi es-tu devenu Mangemort? » n/a: comment rafraîchir l'ambiance…
Il reste muet. Je sens que les deux autres sont à l'écoute. J'aurais préféré parler de ça en privé mais c'est sûrement la dernière fois que l'on se voit. Alors autant en finir tout de suite. Je veux avoir la réponse.
Il se racle la gorge, mal à l'aise.
« Je… comment l'expliquer… La famille Malefoy a toujours aimé le pouvoir. Pouvoir sur les autres. Et… et cela depuis des générations. Nous avons toujours tenté d'être au-dessus des autres, supérieurs. Au temps de la royauté, nous étions une famille aristocratique. Cela remonte à loin. J'ai été élevé dans cette dynamique. Le pouvoir. Être le meilleur. Supplanter les autres. À l'apparition de Lord Voldemort, mon père a saisi sa chance. Le ministère ne lui offrait qu'un pouvoir restreint, tandis que Lui… c'était autre chose. Mon père est Mangemort. Il croit que Le Seigneur des Ténèbres viendra le libérer d'Azkaban, maintenant que les Détraqueurs l'ont rejoint. Et moi… je suis Malefoy. Et j'ai suivi la voie de tous les Malefoy. »
« Je comprends. » dis-je, ne comprenant pas du tout. « Donc, si ton père se suicide, tu fais pareil, et sur l'heure. Si Voldemort t'ordonne de me tuer, tu… »
« Non! » m'interrompt-il. « Jamais, jamais je ne le laisserai te faire du mal. »
Il a l'air si décidé et si convaincant que j'ai envie de le croire. Et idiot que je suis, je le crois.
« Drago, tu dois choisir. Voldemort te tueras si tu tentes de t'immiscer dans ses projets. Tu ne peux pas être avec moi et contre moi! Je suis avant tout l'ennemi de Voldemort. Demande à n'importe qui! Je suis considéré comme le justicier qui viendra l'anéantir! Pour le moment, tu jongles entre les deux. Mais tu devras choisir ta voie. Si tu as tellement foi en ton maître (à ces mots, je frissonne. Voldemort, son maître!), alors ne m'aime pas. Aime Parkinson. Marie-toi avec. Ou quelqu'un d'autre, peu importe. Il n'y a aucun compromis possible dans cette situation. Tu vas te trouver dans une impasse si tu ne fais pas de choix! (une idée me traverse soudain l'esprit quand je prononce cette phrase et je continue, d'une voix étranglée) Mais… peut-être as-tu déjà fait ton choix? »
Merlin! S'il avait choisi Voldemort! S'il préférait ce salaud à moi? Il ne croit pas que je vaincrai Voldemort. Sinon, il ne serait pas devenu Mangemort. Il n'a pas confiance en moi, en tout cas, pas comme tous les sorciers d'Angleterre. Mais, à vrai dire, je n'ai pas non plus confiance en moi! Toutefois, était-ce une raison pour s'engager parmi les Mangemorts? Sa famille, bien sûr. Elle l'a obligé à le faire. Mais c'est sûrement de sa propre volonté qu'il a exécuté le rituel d'initiation. Exécuté? J'avais presque oublié qu'il avait tué quelqu'un.
« Qui as-tu tué? »
Il se tend.
« Un homme. C'est plus résistant qu'une femme ou qu'un gosse. »
« Ne parle pas comme ça! » je crie, horrifié par la neutralité à glacer le sang de sa voix.
« Tu crois que c'est facile de tuer? Tu es là, autour d'un immense feu, avec les autres prétendants. On est tous habillés de noir, une cagoule qui te couvre le visage. Tu es mal à l'aise, on prononce autour de toi des sorts en latin dont tu ne comprends rien et qui font jaillir du feu des cris inhumains . Soudain un grand silence qui te terrifie. Apparition de Voldemort. C'est gigantesque, stupéfiant, grandiose. Terrifiant. D'une voix à te glacer le sang dans les veines, il t'ordonne de prêter serment. Puis vient l'épreuve. Tu t'es entraîné chez toi à tuer des cafards, des mouches, puis des petits animaux. Et tu étais si fier le jour où tu as réussi à éradiquer un elfe de maison! »
Il a tué un elfe de maison? Oh, Merlin! Quelle horreur!
« Une fois que tu as commencé à tuer, tu ne peux plus t'en empêcher. Ça devient comme une drogue. Mais là, ce soir-là, quand j'ai vu cet homme qui me regardait avec ses yeux suppliants… je crois que je n'oublierai jamais ça. J'ai levé ma baguette et je lui ai jeté un Endoloris. Je l'ai regardé se tordre de douleur. Puis j'ai arrêté. Je voulais être celui que le maître remarquerait. J'ai recommencé. Ses hurlements m'écorchaient les oreilles. Alors j'ai jeté un Avada Kedavra. Une lumière verte aveuglante. Il n'est pas mort sur le coup. J'ai dû recommencer deux fois. À la fin, il n'arrivait même plus à crier. Ses cordes vocales s'étaient déchirées. »
Un long, long silence salue l'histoire. J'ouvre la bouche pour parler mais j'ai l'impression de ne plus avoir de cordes vocales, moi non plus. Je réussis à ramener un peu de salive dans la bouche et humecte mes lèvres sèches.
« Et qu'est-ce que ça t'a fait? »
C'est moi qui ai parlé, là? J'ai la voix de Hulk.
« Sur le coup, rien, parce qu'on m'a écarté tout de suite du corps et que Voldemort m'a appliqué sa marque sur le bras. Je serré les dents pour ne pas sentir la douleur. Mes oreilles sifflaient encore du meurtre que l'on me saignait moi-même. Maintenant, Sa marque est inscrite dans ma peau. Ça a brûlé pendant les trois premiers jours. Puis la douleur s'est calmée. Mais je n'ai pas réussi à dormir tranquillement depuis ce jour. Surtout que je sais que je devrais recommencer à tuer. »
« Je… »
J'entends un grincement de freins. Le train s'arrête! Qu'est-ce qui se passe? À ce moment, la porte de la geôle s'ouvre. Deux sorciers nous ordonnent de sortir et de les suivre. Nous arrivons dans un compartiment assez large. Plusieurs hommes nous attendent. Ils s'interrompent à notre arrivée.
« Alors, c'est toi, Harry Potter? » fait un des sorciers.
« Que se passe-t-il? » je demande.
« On fait demi-tour. » répond le chef. « Vous êtes libres. »
°°°
Encore un chapitre de bouclé! Et il est long également, celui-là! Youpi, youpi! Vive l'inspiration!
