Auteur: Amandaaa

spoiler: le tome 5

genre: PG-13

disclaimer: c'est le dernier épisode mais je n'ai toujours aucun perso! Sauf l'intrigue qui sort tout droit de mon esprit tortueux et compliqué!

n/a: et voilà, cette fic s'achève! je remercie tous ceux qui l'ont lue (et jusqu'au bout!) Et j'espère vous revoir la prochaine fois que j'entreprends une fic aussi délirante! Merci pour les reviews! je sais que vous avez beaucoup attendu et je m'en excuse humblement ...

Épilogue. (enfin!)

Mercredi 7 septembre. (n/a: 7, c'est mon chiffre porte-bonheur! Heureuse coïncidence! … enfin… aucun rapport avec la fic mais bon… quoi vous vous en foutez?)

« DRAGOOO! » hurle la voix de crécelle de Parkinson, me tirant du lit.

Je grogne. J'ai passé une très mauvaise nuit. Récapitulons: je viens de renier mon maître, Lord Voldemort, j'ai avoué à toute une foule de blaireaux (composée de quelques profs de ma propre école!) que je sortais avec un mec et pas n'importe lequel! Le héros national, le balafré, le cicatrisé, le binoclard, le survivant, dites-le comme vous le voulez. Ça reste encore et toujours Harry Potter. Et en plus de ça, j'ai rejoint le clan ennemi de mon ex-Seigneur. Tout ça pour qui? Pour un bouffon que j'aime à la folie, dont je ne peux plus me passer! La preuve, j'ai demandé (j'ai quêté, je me suis humilié!) à Dumbie de m'accorder une faveur pour voir ce foutu Gryffondor! Conclusion, toutes ces pensées ont tourné et retourné dans ma tête durant toute la nuit. Résultat? Je suis d'une humeur de chien.

Le bouledogue (appelons-le Pansy Parkinson) n'ose heureusement pas rentrer dans ma chambre. Je suppose que je lui ai fichu une frousse monstre mais pas pour autant de temps que je l'espérais. Je suis sûr que dans deux jours, elle va rappliquer et me refaire les yeux doux, cette truie! (désolé pour les truies)

« Quoi, Pansy? » je demande, déjà fatigué.

« Il y a un rat dans ma chambre! » crise-t-elle.

C'est dingue, je l'entends de mon lit. Je râle puis repousse mes draps. Adieu, chaleur nocturne! Je passe un pull sur mon torse (je dors torse nu) et me dirige vers la chambre de Pansy après avoir revêtu le premier pantalon que je vois.

Quand j'entre dans la chambre de Pansy, la pauvre minette est debout sur son lit, en une nuisette qui la grossit, toute tremblante, désignant du doigt un coin de la pièce.

« Je lui ai lancée une de mes chaussures mais il a bougé encore plus! Et il grimpe aux murs! » stresse Pansy.

Je lève un sourcil incrédule. Un rat qui monte aux murs?

Je m'approche, tandis que Parkinson pousse de petites exclamations effrayées. Eh ben! Quel Mangemort de choc elle va faire!

Et je découvre, malheureuse victime d'une Parkinson en pleine crise d'épilepsie, une pauvre petite araignée.

Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, je demande cinq secondes de silence et de prière et de recueillement pour l'âme de cette pauvre martyre. Encore une victime du bouledogue ambulant!

Snif, snif.

« Pansy » je fais, passablement excédé « ce n'est qu'une minuscule araignée. »

« Ah… ah bon? » demande la pauvre damoiselle en détresse.

« Oui! » je la rassure.

Salazar, qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça? Cette fille est vraiment une idiote de première.

Pansy descend alors du lit en ondulant des hanches. Humpf… elle est vraiment pathétique… mais son décolleté est assez intéressant… hum… euh…

« Merci, Drake… » dit-elle d'une voix chaude.

Il faut dire qu'aujourd'hui, elle est beaucoup plus attirante qu'hier. L'effet nuisette au décolleté plongeant? Nooon!

« Hum.. Je .. Pansy, je dois y aller. Ça va être l'heure de prendre le petit-déj'. »

« On a encore un peu de temps devant nous, Drake… » assure-t-elle en se collant langoureusement à moi.

Là, par contre, elle m'énerve. Elle est pire que de la super-glu!

Sa main descend le long de mon torse. Je m'écarte avant qu'elle n'atteigne mon intimité. Je lui interdis de me toucher! C'est pas une gosse qui a peur des araignées qui me mettra dans son lit!

« J'ai une douche à prendre. » je lâche, sec comme Rogue.

Je tourne le dos et sort. J'entends Pansy pousser un soupir de rage.

Après la douche, je sors dans le couloir. Ouf, Pansy n'est pas là. Je traverse notre salle d'études communes et arrive au tableau nous permettant d'accéder aux couloirs peuplés de Poudlard. Sans attendre Pansy, je me rends dans la Grande Salle.

Crabbe et Goyle sont déjà là en train d'engouffrer le plus qu'ils peuvent. Je m'assieds face à eux, tournant le dos à la tablée Gryffondor. Pas la peine d'échanger des regards langoureux tôt le matin dans une salle pleine de monde, alors qu'il y a des tas de commères à l'affût de potins à colporter!

« On a quoi, maintenant? » questionne Crabbe, en réussissant à émerger quelques secondes à la surface (c'est à dire hors de la masse de bouffe qu'il a rassemblé autour de lui).

« Potions » je réponds, d'un ton méprisant.

Je suis arrivé hier au soir, c'est déjà la première semaine qu'il passe ici et je connais l'emploi du temps mieux que lui!

Attendez.

Potions?

Hum. Ça va pas être de la tarte. Merde! Ça va être l'enfer! Non, non, du calme, Malefoy, du calme. Rogue t'adore, c'est Harry qu'il a dans le collimateur, pas toi. Alors comment vas-tu faire pour ne pas exploser à chacune de ces remarques sournoises?

Une bonne dose de patience et tout sera bouclé, voilà tout!

Une bonne grosse dose de patience. Bordel, ça va pas être simple.

« Drago, grouille-toi, c'est l'heure! »

Quoi, déjà? Mais j'ai presque rien mangé! J'attrape un croissant, en arrache un bout et le mange dare-dare, avant d'aller chercher mes affaires pour les cours de ce matin.

Nous arrivons à l'avance au cours. Rogue est déjà là. Il me fait un hochement de tête. Hum. Son attitude s'est refroidie, on dirait. Il va lui falloir du temps pour digérer le fait que je sorte avec Harry.

Nous nous installons au premier rang. Le reste des Serpentard et quelques Gryffondor arrivent. Je me force à garder mon regard sur le tableau noir et à ne pas me retourner.

J'entends soudain le rire de Harry, la voix haut perchée de la Sang-de-bourbe. Les voilà. Respire, Drago. Je sors mes affaires, mes ingrédients et les pose sur la table.

Quand toute la classe s'est installée, Rogue fait apparaître une recette. Ouh, pas facile. Mais ça devrait être faisable. Harry et les deux blaireaux qui l'accompagnent ne sont pas dans mon champ de vision. Ça évitera que je me déconcentre.

« Cette potion nécessite beaucoup de temps et d'habileté, ce qui n'est pas à la portée de tout le monde. Un commentaire, Mr. Potter? Non? Il aurait été bien étonnant que vous en soyez capable. (du calme, Drago.) Bien, je disais donc que vu les larves au cerveaux atrophiés que l'on trouve dans cette classe, il serait bien étonnant que vous arriviez à un résultat satisfaisant. Vu la difficulté de cet élixir, il va vous falloir travailler par deux, ce qui ne sera pas de trop. Peut-être qu'à cette condition, on pourra enfin vous considérer comme un préparateur médiocre en potions magiques. »

Il frappe dans ses mains.

« Vous avez toute l'heure. Mettez-vous par deux. »

Il parcourt les allées. Je me mets avec Crabbe, Goyle va avec Zabini.

« Non, monsieur Potter. » fait la voix de Rogue. « Étant donné vos notes nullissimes et résultats abyssaux en matière de potions, je me vois dans l'obligation de vous faire travailler avec quelqu'un de plus intelligent que vous, ce qui ne présente franchement pas beaucoup de difficulté. (non, Drago, ne lui pète pas la gueule!) Mr. Crabbe, vous préparerez avec Mr. Weasley. Quant à vous, Melle Granger, mettez-vous avec cette erreur de la nature. (pour ceux qui ne comprennent pas, il parle de Londubat…) Mr. Malefoy, vous vous coltinerez Mr. Potter. »

Euh? Hein? Quoi? Oh, merci Severus! Vous êtes le meilleur prof de Poudlard! Je vous adore! En fait, je vais en profiter un peu…

« Monsieur? »

« Oui, Mr. Malefoy? Un problème? »

« Suis-je obligé de travailler avec Potter? » je fais avec un air de profond dégoût. « Je crois que je travaillerais plus efficacement tout seul. »

Je capte le visage furieux de Harry et ricane intérieurement… Les autres Serpentard rigolent sardoniquement.

Apparemment, Rogue goûte la plaisanterie.

« Je n'en doute pas Mr. Malefoy. Cependant, il faut bien que les bons éléments soutiennent les déchets. »

Je me mords les lèvres pour ne pas répliquer, les yeux pleins d'éclair. Ça, je n'apprécie pas du tout, professeur.

Rogue m'adresse un sourire en coin que je suis le seul à voir. Bon joueur, je finis par le lui rendre. C'est vrai, je l'ai cherché. Et il aurait très bien pu revenir sur sa décision de nous faire travailler ensemble…

Je m'efforce de garder un air horrifié alors que Harry vient s'installer à côté de moi, une expression ennuyée sur le visage.

« Quel mauvais acteur tu fais, Potter » je lui glisse tout bas en gardant un visage neutre alors qu'il pose ses ingrédients à côté des miens sur la table de travail.

« C'était quoi, cette magouille? » fait-il, furieux, à voix basse, en ne me regardant pas.

« Du calme, tête de troll, ce n'était qu'une plaisanterie. Tu as un sens de l'humour déplorable. » je réponds sur le même ton, en faisant comme si j'examinais mes différents ingrédients.

Visiblement, il n'est pas très content de ma réplique.

« On peut dire que l'effet de groupe a un sale résultat sur toi, Malefoy! » siffle-t-il. « C'est parce que tu as retrouvé tes copains Mangemorts que tu es si charmant? »

Je fulmine. Comment ose-t-il? Je… je les ai quittés pour lui! Enfoiré!

Je regarde sans les voir les instructions au tableau, aveuglé par la rage qui m'envahit.

« Qu'est-ce que tu veux Potter? On n'est jamais si heureux que quand on a retrouvé ses vrais amis! »

Il recule, comme si je lui avais filé un coup de poing en plein poitrine. Puis, serrant les mâchoires à l'extrême, il prend un ingrédient et tend la main au-dessus du chaudron.

Je mets ma main sur son poignet et le retient. Ce contact m'électrise mais je ne veux pas me laisser dominer par mes sensations. Ses yeux me regardent farouchement.

« Pas pour tout de suite. » dis-je tout haut.

Je lui prends la racine des mains, m'attardant un infime instant à l'intérieur de la paume sans qu'il ne s'écarte.

« Désolé. » souffle-t-il, yeux baissés.

Je sens mon cœur se fendre. Je lui ai fait mal. Mais ce n'est pas tout à fait le moment pour une scène de réconciliation!

« C'est moi qui suis désolé. » je m'excuse. « C'était nul. »

« Mais cette allusion aux Mangemorts, c'était con », renchérit Harry.

Ouais, bon, on va pas y passer toute la soirée! Les Serpentard tentent de comprendre ce qu'on dit et ça me gênerait qu'ils surprennent notre conversation…

« Allez, Potter, on s'y met, peut-être… Sauf si tu veux mériter le titre du plus mauvais préparateur de potions de l'histoire de Poudlard… »

Il sourit ironiquement.

C'est parti.

°°°

Je passe sur la fin du cours de potions. C'était un calvaire pur et simple. Et pas seulement parce que Rogue n'a pas arrêté de me « remettre à ma place ». Le corps de Drago à quelques centimètres du mien, sans que je puisse le toucher… douce torture…

Le pire: quand Rogue a dit, sournois (sournois? Salaud oui! Pervers! Sadique!):

« Mr. Potter, cessez de tripoter votre voisin! »

J'aurais voulu m'enfoncer à 10 mètres sous terre! Drago m'a lancé un regard coquin que j'ai été le seul à capter (qui m'a fait rougir jusqu'à la racine des cheveux, j'aurais pu passer pour le frère de Ron) avant de s'écarter violemment comme si je lui répugnais.

Je ne sais pas si je vais pouvoir supporter cette année. Les remarques sournoises de Drago la journée pour donner le change, les insultes, les piques de Rogue qui va s'en donner à cœur joie pour me faire sortir de mes gonds, Ron qui ne digère toujours pas le fait que je sois avec Drago, le regard de McGonagall, celui de Hagrid et du reste de la famille Weasley…

Heureusement qu'Hermione est plus compréhensive.

Et que je vois Drago ce soir!

C'est ce midi qu'il m'a pris à part, discrètement. Il m'a indiqué l'heure et le lieu et qu'il m'attendait ce soir… ses yeux pétillaient tandis que je me suis mis à rougir. Depuis que nous sommes de retour dans ce bon vieux Poudlard, mon Serpentard a pris de l'assurance. Moi? Je ne sais pas comment y réagir. Je prie pour contrôler mes hormones…

D'ailleurs, ce sont des hormones bien actives depuis quelques temps! Je ne comprends pas exactement ce qui m'arrive, en vérité. L'année dernière, j'étais plutôt craintif, coincé, timide envers les filles (cf. Cho!) et là, d'un coup, avec Drago…

J'ai beaucoup pensé à tout ça et à mon avis, c'est parce que je suis plus en confiance avec les garçons. Cho m'intimidait beaucoup. Ça a été la même chose avec Parvati, lors du bal de quatrième année! Je ne savais pas comment me comporter ni quoi dire ou quoi faire… c'était vraiment frustrant!

Une nouvelle année qui commence à peine. Et tout a de nouveau changé dans ma vie.

J'ai un petit ami (pour combien de temps? Drago et moi n'arrêtons pas de nous disputer!) qui n'est autre que mon ancien ennemi juré. J'étais déjà très connu et anormal (choisissez: sorcier, survivant, et maintenant homo). Je le suis encore plus à présent. Et, en plus de ça, je ne peux même pas le clamer à la face du monde! Est-ce trop demander de pouvoir aimer quelqu'un en paix?

« Mr. Potter! Veuillez s'il vous plaît ne pas prendre encore plus de retard dans vos cours! »

Hein? Quoi?

« Oui, professeur. »

Ah, c'est McGonagall. En y repensant, elle doit être vraiment choqué que le héros national des sorciers du Royaume-Uni, autrement dit moi-même, soit gay. C'est vrai qu'elle est plutôt vieux jeu…

« Harry! » me sermonne Hermione. « Suis un peu! McGonagall va passer dans les rangs! »

Ah bon? Mais on n'a pas appris de formule!

« Mais tu n'écoutes donc rien! » soupire Hermione.

Ron lève les yeux au ciel.

« A quoi ça sert? Tu le fais pour trois! »

Je réprime un fou rire.

Hermione fusille Ron du regard, ce qui ne le dérange absolument pas.

« Alors? Tu nous expliques? » demande-t-il, agacé.

« Sois un peu plus poli, Ronald Weasley! » grince Hermione.

Ron louche dans ma direction pour me montrer à quel point Hermione lui prend la tête. Je tente de rester sérieux.

Hermione bout, de la fumée sort presque de ses oreilles. Ron fait alors quelque chose que je ne l'ai jamais vu faire. Il fait les yeux doux à Hermione. Quoi? J'ai dû louper un chapitre, là!

Hermione soupire.

« Bon, regardez bien, parce que je ne le ferais deux fois! » avertit-elle.

Elle lève sa baguette, tourne trois fois son poignet puis prononce la formule. Son miroir se transforme alors en Noueux.

« Euh… Hermione, tu es sûre que l'on va réussir à faire ça? »

« Ron! Voyons, c'est l'enfance de l'art! Seulement tu aurais dû écouter McGonagall… »

Ron grommelle. Il a horreur qu'Hermione le réprimande.

Cette fois, c'est elle qui lève les yeux au ciel.

À la fin du cours, je rejoins rapidement le dortoir. Maintenant que Ron a sa propre chambre de préfet, dans le même couloir qu'Hermione, nous ne sommes plus que quatre dans notre dortoir: Dean, Seamus, Neville et moi.

C'est un peu difficile de s'habituer à l'absence de Ron. Pourtant ce n'est que mon troisième jour à Poudlard! Troisième… alors que ça fait déjà une semaine pour Ron et Hermione! Vacances prolongées…

Nous sommes déjà le soir et je vais rejoindre Drago dans cinq petites minutes. Une nouvelle vie commence pour Harry Potter. Souhaitez-moi bonne chance…

Cinq minutes plus tard…

Bien, bien, bien. Ou plutôt non! Pas bien, pas bien, pas bien! Elle se trouve où, cette fichue salle? Ça fait un bon dix minutes que je crapahute dans les couloirs à la recherche de cette pièce! J'en ai marre, il est tard, et je ne sais même pas où aller! n/a: c'est là qu'on voit Harry le dégourdi! Enfin, je peux parler, je me perdrais même dans une boîte de conserve…

L'armure au casque défoncé… il aurait pu me dire que c'était à côté du caillou rouge, à trente pas de la fleur de pissenlit, ça aurait été pareil! Elles sont toutes défoncées, ces armures! À moins que… est-ce que ce tas de ferraille représenterait à l'origine une armure? Ah, ah! J'ai trouvé!

Et il faut parler à ce ramassis de débris? Euh… elle est où sa bouche? Et ses oreilles? En fait, il est passé où son heaume?

« Traînard. »

Ce serait un jeu de mots à la Dumbledore que ça ne m'étonnerait pas. Train. Traînard. Ah, ah, ah. À moins que ce soit Drago qui souligne le fait que je suis toujours en retard?

L'armure (?) s'écarte du mur. Un trou noir apparaît, juste derrière l'armure. Après lui avoir lancé un regard sceptique (quoi, je dois entrer là-dedans?), je prends une grosse respiration et fonce dans la gueule noire (de l'enfer? Du loup? Oh, merde, on s'en fout!).

Je parcours un long couloir éclairé par de vaillantes et faiblardes petites torches puis arrive devant une porte. J'hésite. Appuie sur la poignée, rentre. Tout est noir. Drago ne serait donc pas là? Je ne vois rien. Hé, hé! Qu'il ne me dise plus jamais rien sur le fait de ne pas être à l'heure!

Je plisse les yeux, tentant de voir quelque chose. Cette salle n'a malheureusement aucune fenêtre. Même la lumière lunaire n'y pénètre pas. Soudain, j'entends la porte se refermer dans un bruit sec. Je me retourne en sursautant.

« D.. Drago? »

« Qui d'autre? » me fait une voix moqueuse.

Je soupire bruyamment, exaspéré.

« A quoi ça rime, ce cirque? Pourquoi tu n'allumes pas la lumière? »

Je sens soudain son odeur, près de moi. Il n'a pas lésiné sur le produit de douche, dites donc!

Sa main vient soudain se promener sur ma hanche. Il est dans mon dos, encore. À quoi joue-t-il exactement? Il me contourne et se retrouve face à moi. Je sens son haleine chaude sur mon visage. Puis son corps pressé contre le mien, ce qui me donne des frissons. Drago, ne penserais-tu donc qu'au sexe?

« Mais… Drago… tu es nu! » je m'exclame, réalisant soudain.

Sa main s'attarde sur mon torse puis descend lentement. Je retiens un cri lorsqu'elle frôle mon entrejambe.

« Drago! On ne peut pas se voir juste pour ça! »

« Juste pour ça? Pourquoi pas? »

Il accentue sa pression. Je respire plus difficilement, tentant de garder le contrôle de mon corps. Merlin! Pourquoi existe-t-il un être si tentateur que Drago Malefoy?

« Parce que… »

Et pourquoi je n'arrive pas à lui résister? Où est passée ma légendaire éloquence? (euh…non je confonds avec Hermione) Enfin, pourquoi mon corps réagit-il autant? Mayday, mayday, y a-t-il un pilote dans l'avion?

« Parce que? » répète Drago d'une voix langoureuse, tout en me frôlant, me contournant, touchant les rebords de mon pull pour me l'enlever.

« On n'est pas des bêtes! »

« Marrant » fait Drago « c'est pourtant toi qui est toujours prêt à en redemander… »

Marrant, ça? Moi, je ne trouve pas du tout! C'est…

« Drago! »

« Quoi? » demanda l'innocent.

« On peut quand même faire autre chose que… coucher ensemble, non? »

Drago s'éloigne.

« Ah. »

« Ça ne veut pas dire que je n'aime pas ça, Drago, au contraire.. »je le conforte en tâtonnant dans le noir pour le trouver.

« Bien sûr. »

Sa voix est sèche. Mais je ne suis pas son objet sexuel, merde!

« Je n'ai pas toujours envie de faire l'amour, Drago… Oh, bon Dieu, ne te vexe pas! »

« Je ne suis pas vexé. » dit Drago, horriblement vexé.

« Menteur.. » je souffle, essayant de le trouver. « Aïe! »

Je viens de me prendre quelque chose dans le genou. Comme je ne vois rien, je me prends tous les objets non identifiés.

Le silence. L'angoisse me prend. Je suis tout seul? Où est Drago? Il est peut-être parti. Il est peut-être très vexé du fait que je ne veuille pas toujours coucher avec lui. Mais je n'en ai pas envie! Il ne va pas me forcer, quand même! Un couple, ça ne se réduit pas à de simples relations sexuelles! Si?

« Harry? »

« Oui? »

« Tu veux parler? Quelque chose ne va pas. »

Ce n'est pas une question.

« Lumos! » dit-il.

Les torches s'enflamment et mon cœur manque un battement. Il est là, nu, au beau milieu de la pièce. Le plus magnifique spécimen humain du monde. Et il est à moi.

Il remarque mes regards sur son corps. Et, moi, je distingue enfin la salle. C'est une petite pièce carrée aux murs de grosses pierres blanches et de tailles inégales, sans fenêtre et aux poutres noires et marrons, comme dans un de ces chalets de montagne alpin. J'ai toujours aimé la neige. Un canapé de cuir foncé trône contre un des murs, bordé par une petite bibliothèque en bois de pin. À l'opposé, un panneau vierge accroché au mur. Au sol, un tapis persan. À ma gauche, une armoire de bois et, à l'opposé, une cheminée que Drago vient de ranimer.

« Ça te plaît? »

Parle-t-il du décor ou du corps? (ha ha. Je suis un comique, dans le fond…)

« Oui… »

« Il.. Il y a une salle de bains, à côté. Comme ça, si tu veux dormir ici… euh… je sais qu'on ne dort pas dans une salle de bains… mais il y a le canapé! Et on peut l'agrandir! enfin, on peut… on n'est pas obligés de repartir tous les soirs dans nos dortoirs… »

Vous savez quoi? Drago est étonnament touchant quand il bégaie.

Il passe un peignoir de soie blanc qui traîne sur le canapé et noue la ceinture rapidement. Puis il s'effondre dans le sofa.

« Viens t'asseoir, Harry. En fait, j'avais des choses à te dire, aussi. »

Je m'approche, vaguement appréhensif.

« Des choses? »

« Assieds-toi! » me presse Drago, impatient.

J'obtempère.

« Mets-toi à l'aise. Déjà, enlève-moi cette cape, tu vas crever de chaud. » m'intime le Serpentard.

Mal à l'aise, j'obéis encore, craignant la suite. Drago voudrait-il mettre fin à notre relation? Il soupire et passe sa main dans ses cheveux, les décoiffant. Il me regarde, baisse les yeux d'un air distrait. Puis recommence ce manège une deuxième et une troisième fois. Ce qui a pour effet de me mettre encore plus mal à l'aise. Il doit s'en rendre compte car il finit par parler.

« Je crois qu'on devrait installer un climat de confiance entre nous deux, tu ne crois pas? »

Cette entrée en matière me laisse interdit. Apparemment, il n'est pas question de me plaquer. Une minute, messieurs, dames, ne partez pas, vous en aurez pour votre argent, attendez la suite.

« En fait, tu avais raison, on ne se connaît pas tant que ça. Je veux dire, juste les défauts… mais aussi quelques qualités, bien sûr! Mais je ne sais rien de ta vie… à part ce que j'en lis dans les journaux… » conclut-il avec un sourire en coin.

Je m'efforce de ne pas sourire trop largement en retour (et de ne pas craquer, arrrrgh!). Il passe sa main sur ma joue puis reprend:

« Ce serait bien qu'on se pose des questions, tu vois? Pour apprendre à connaître l'autre, pour se faire confiance. Je veux dire, j'ai vraiment confiance en toi mais il y a des choses sur lesquelles je ne peux rien dire… des moments de ta vie que j'ignore, des blessures peut-être.. Et si l'on veut vraiment construire quelque chose de durable ensemble, on ne doit rien se cacher. »

Je hoche la tête.

« Même si c'est dur. » ajoute-t-il.

Ma gorge se serre. La vérité sur Sirius. Mes rêves sur Voldemort. La mort de Cedric Diggory. Mon père si affreux envers Rogue. Queudver qui a trahi mes parents. Les affrontements avec Voldemort. La mort de Sirius. La prophétie. Les Dursley (encore que ce ne soit qu'un aspect peu important de ma vie, comparé aux autres…). Mes peurs. Mes angoisses. Mes terreurs. Mes haines. Mes colères. Mes douleurs. La mort. Les Détraqueurs.

Comment résumer une vie en quelques mots? Il faut tout une vie pour ça! Une vie auprès de Drago Malefoy?

Je ne sais pas comment ça s'est produit mais je me retrouve soudainement blotti contre Drago. Il a dû passer son bras autour de mon épaule. Je ne sais pas. Je ne sais plus.

« Quand j'avais huit ans, j'ai vu mon père tuer un de nos elfes de maison. » dit Drago d'une voix abrupte puis atone. « Avec ses mains. Elles étaient rouges de sang. Il s'est tourné vers moi, m'a vu et m'a regardé d'un air glacial, plus glacial encore que celui de Rogue. Ses yeux étaient plus rouges encore que le sang de l'elfe. Sa robe était toute tachée et l'elfe avait un tête énorme, les yeux éxorbités et sa langue violette pendait sur le côté. Il m'a jeté un de ces regards… Je ne l'ai jamais oublié. »

Je suis tétanisé. Drago semble dans un autre monde. Quels secrets scandaleux cachent encore les Malefoy au fond de leurs placards poussiéreux? Drago poursuit, raidi, tendu, à l'évocation de ses souvenirs.

« À dix ans, j'ai tué. Un an plus tard, j'ai découvert la marque sur le bras de mon père. La marque de Voldemort. »

« Qui? »

Ma voix ressemble à un couinement de souris aphone.

« Pas un elfe. Ça commençait à devenir cher et même si nous n'étions pas pingres, loin de là, après la période de guerre civile qu'a entreprise Voldemort, l'Angleterre se remettait doucement du choc. L'économie n'était pas au plus fort, comme maintenant. Du moins, jusqu'avant son retour. Alors j'ai étouffé mon premier animal domestique. Un chat. Il m'a laissé des marques là… (il désigne son cou), là… (les joues), là… (les avants-bras) et là… surtout là. »

Son cœur. Je déglutis.

« Après, je m'en suis voulu parce que je ne ressentais absolument rien. Pas parce que j'avais fait souffrir un animal, non. Parce que ça ne me faisait rien. Mon père ne supportait pas ma mère. D'ailleurs, il ne l'aime toujours pas. Ne parle jamais d'amour au manoir Malefoy. On te rirait au nez. J'ai appris à vivre en autodidacte, sans précepteur réel. J'ai fait comme tous les Malefoy avant moi: j'ai juste suivi les traces des ancêtres. »

Un long, long silence suit sa déclaration. Qu'a donc été sa vie? Mon cœur se serre de douleur. Rien n'est facile, je l'ai appris tant de fois depuis que je suis né mais jamais je n'aurais imaginé que l'existence de Drago a été si dure, sans amour! Je ne vais pas dire que les Durlsey m'aimaient bien, bien au contraire! Mais l'atmosphère qui a dû régner au manoir Malefoy ne doit certainement pas être comparable à celle de la maison de mon oncle et ma tante!

« Sirius est mort. Il y a deux mois. C'était la personne qui comptait le plus pour moi, avec Hermione et Ron. C'est différent avec toi, Drago! On ne se connaît que depuis une semaine… »

Mais il ne bronche pas, comprenant sans doute que je ne voulais pas le blesser.

« Sirius? Sirius… Black? »

« Oui. »

Il reste silencieux un moment.

« Il n'a pas dévoilé à Voldemort la cachette de mes parents. C'est Queudver qui l'a fait. Queudver, c'est… »

« Je sais de qui il s'agit. » me coupe-t-il doucement, alors que ma voix se remplit de larmes.

C'est vrai. Il l'a sans doute rencontré. Chez Voldemort.

« Bellatrix Lestrange l'a tué. Je la tuerais. »

Je sens Drago frissonner.

« Ne dis pas ça… »

« Je la hais de toutes mes forces, sûrement autant que Voldemort. Elle a tué mon parrain, le seul être qui me restait de ma famille. Les Dursley se sentent obligés de veiller sur moi -c'est d'ailleurs le cas-, je ne peux pas les considérer comme des parents à moi. Voldemort a tué mes parents et elle a tué mon parrain, le meilleur ami de mon père. Je la tuerais, Drago. »

« Tu n'as jamais tué, Harry. Je t'en prie, ne tue pas. »

Je me tourne vers lui, soudain tendu.

« Pourquoi? Je veux l'éradiquer. C'est une pourrriture, un insecte, un parasite. Elle ne mérite pas de vivre! »

« Tu seras changé à jamais si tu la tues. Le Harry que je connais disparaîtra. D'ailleurs, il commence déjà à s'estomper à cause de ces idées de meurtre. Je t'en prie, n'y pense plus… Du moins, pour le moment… ne rumine pas ces idées noires, Harry… »

Il passe sa main dans mes cheveux, les caressse doucement. Je me détends mais l'idée même de laisser la vie à Bellatrix Lestrange m'est insupportable. Cette femme doit mourir, même si je dois y laisser ma peau.

Mais Drago a raison. Je ne dois pas la laisser me détruire.

« Je te soutiendrais toujours, Harry, quoi que tu fasses. Mais je t'empêcherais à tout prix de la tuer. Je le ferais moi-même, si tu ne peux pas vivre normalement à cause d'elle. Je ne laisserais rien se mettre entre toi et moi. »

Je lève la tête et embrasse légèrement les lèvres de Drago. Il frotte doucement son nez contre le mien.

« Merci.. »

« Je t'aime, Harry. »

« Je sais. Moi aussi. »

« Est-ce que j'ai le droit de te faire l'amour, maintenant? »

« Drago! »

« Ça veut dire oui? » demande-t-il avec un sourire ravi.

J'enlève sauvagement son peignoir et me jette sur lui…

FIN.

n/a: En fait, je n'étais au départ pas très inspirée pour la fin de cette histoire alors comme cadeau (d'adieu? De consolation?), voici un petit extra!

°°°

« Ron? Tu ne crois pas qu'on aurait dû… »

« Quoi donc, 'Mione? » demande le jeune Gryffondor, assis dans un siège de leur salle d'études privée, essayant en vain de déchiffrer un livre de potions.

La préfète passe une main dans ses cheveux, à quelques chaises de là. Elle lisse sa robe comme pour lire dans le tissu noir ce que l'avenir leur réserve. Mais Hermione Granger n'a jamais été très portée dans le domaine de la divination.

« Tu te souviens de ce qui s'est passé? Quand on a cru que Harry était mort et… »

Les oreilles de Ron se teintent de rouge, ainsi que le reste de son visage à ce souvenir.

« …Eh bien? »

« Je voulais te dire que… je suis désolée. Je ne voulais pas te gêner, tu vois et… en fait, c'était un peu … surprenant… je ne comprends pas pourquoi j'ai agi comme ça… »

Le cœur de Ronald Weasley se serre.

« Tu regrettes? »

Les yeux d'Hermione brillent.

« Je… pas du tout. »

Ron a l'impression à ces mots que son appareil respiratoire se remet en marche. Se pourrait-il que…?

« Pourtant, tu es sortie avec Krum. »

La voix du préfet est dure et amère. Jaloux, Ronny boy?

Hermione retient un sourire… Elle choisit de le faire enrager.

« Un garçon très bien. Vraiment très sympa. Quel dommage qu'il ne soit plus là, hein? »

Ron grogne et s'assombrit encore plus.

Hermione observe ses réactions à travers le rideau de ses cheveux, amusée. Peut-être que ce geste inconsidéré d'il y a quelques jours n'était pas si suicidaire, en vérité…

« En fait, il a trouvé le grand amour… »

« Ah. »

Plus sec et irrité, tu meurs.

Eh non, pas auprès de moi, Ron, mais d'une petite Russe à (trop) grosse poitrine… mais ne crois pas que j'en sois déçue, au contraire…Je t'ai, toi…du moins, je l'espère…

« Elle s'appelle Natacha. Une blonde. Je suis très heureuse pour eux. »

Ron relève la tête vers Hermione, abasourdi.

« Tu veux dire que… ce n'est pas toi? »

« Moi quoi? » demanda innocemment Hermione.

« Que… tu ne l'aimes pas? »

« Pourquoi t'intéresses-tu à ma vie sentimentale, Ron? » fait le plus ingénument Hermione.

Elle entend un crissement de chaise. Soudain, le préfet est auprès d'elle. Son cœur à elle bat plus fort, trop fort. Elle sait bien qu'il ne peut pas l'entendre, c'est scientifiquement impossible. Mais elle a l'impression qu'un gros tambour est en train de résonner dans toute la salle tandis que Ron s'approche d'elle.

Elle déglutit péniblement. Ron passe ses mains sur ses hanches et l'oblige à se lever. Hermione se retrouve à quelques centimètres de lui, essoufflée comme si elle venait de courir le trois cent mètres haies n/a: je ne sais pas si ça existe mais bon! Auteur imaginateur! en une minute et quarante secondes.

« Dire que tu passes pour l'élève la plus intelligente de Poudlard, Hermione… »

Ses lèvres se penchent vers celles d'Hermione. Sans réfléchir aux conséquences. La préfète noue ses bras autour du cou du jeune homme. Celui-ci goûte les lèvres de la jeune fille doucement, tendrement. Enfin, il l'embrasse.

« Harry va avoir une grosse surprise demain… » dit-il en mettant fin au baiser, tout en rapprochant Hermione de lui.

« Tu lui dis ou c'est moi? » fait Hermione d'une voix rauque, tout en raffermissant sa prise.

Ron l'embrasse à nouveau. Un sourire sadique se dessine sur ses lèvres.

« Moi… »

Il n'avait qu'à pas nous lâcher pour Malefoy…

« Je t'aime, Mione… »

« Si je te réponds que moi aussi, est-ce que tu me prendras pour une fille facile? » fait Hermione avec espièglerie.

Ron grogne.

La préfète se penche et glisse à l'oreille de son amant, en riant doucement.

« Je t'aime aussi, Ron… »

°°°

Alors, là, c'est la fin de la fin de la fin! Non, vous ne saurez pas ce que font Drago et Harry dans leur petite pièce rien que pour eux pendant deux heures! C'est pas Loft Connery! Les caméras n'étaient installées que dans les trains, gares et autres lieux publics… (à vous de choisir si l'appart' d'Ombrage mérite le nom de « lieu public » (beurk!))

Arrrrrgh! Cet épilogue est le plus long de tous mes chapitres, même en enlevant mon petit extra sur Ron/Hermione! Misère de misère! Mais qu'au moins, on ne m'accuse pas de faire des chapitres trop courts! Je vous ai gâtés pour la fin!

Plein de bisous à vous tous! Et merci pour ceux qui ont eu le courage de lire cette fic jusqu'au bout! Parce que ce n'était pas vraiment facile d'écrire tous les jours!

Et désolée pour l'histoire un peu guimauve de Ron et Hermione… C'est dur de faire en trois pages ce qui est censé se passer en un chapitre!