Titre : One last love song for you, chapitre 1.
Base : Gundam Wing + contes et légendes mythologiques.
Auteur : Meanne77
E-mail : meanne77@noos.fr
Couples : Vous avez lu le prologue et vous devez à présent savoir que c'est du
Rx1xR (clin d'oeil à Shakes, lol), du 3+R et 4+R (avec du 2+H en backgroung,
apparemment...). Je pense aussi que vous devriez avoir reconnu qui de Quatre ou
Trowa est Mars, et qui est Apollon. Non ? Allons, c'est é-vi-dent !! *mdr*
Genre : Participation à un concours (j'ai bon espoir de finir à temps) :
cross-over entre un conte/mythe et une série au choix... Bastardisation de 03
et 04, mais c'est pas moi, c'est le mythe ! Et pis ça leur va bien, lol. OOC,
donc...
Disclaimer : Rien n'est à moi, pas plus les perso que les grandes lignes de
l'histoire. Quoique pour l'histoire, allez me chercher le nom de celui qui l'a
inventée, pour voir ! :p
Notes : Le personnage de 'Vénus/Aphrodite' a dû être pas mal adapté pour
coller à la personnalité de Relena (je pouvais quand même difficilement la
faire épouser Heero *de force* !! *imagine Zechs en Jupiter qui impose le
mariage* mdrrrrrr !).
Certaines choses ont aussi été modifiées, mais on a le droit, c'est dans les
règles, lol.
Archives : (remplacez les - par des /)
* In Love With Death : http:--2x1forever.free.fr
* FFNET : http:--www.fanfiction.net-profile.php?userid=269796
* Autres : http:--gundamwingua.free.fr ;
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http:--site.voila.fr-lacaverneauxmangas ; http:--anya.fantasy.free.fr.
REVIEWS : Je remercie tous ceux qui m'ont écrit ou laissé un mot pour cette
fic ; je dois dire que je suis très agréablement surprise sur ce coup là !
J'espère que la suite va continuer à vous plaire.
Petit message plus perso pour Lyrashin : ta review tombait à pic, je me
demandais justement si je devais écrire un petit passage sur le sujet ou pas. Du
coup, bin je l'ai fait, en l'intégrant dans la scène d'ouverture du chapitre 2.
Un peu de patience, donc ! ^^
One last love song for you
Chapitre un
A.C.198-200.
Relena ouvrit en grand les
portes-fenêtres et inspira fortement l'air frais qui s'engouffra dans la pièce
saturée. Elle s'appuya contre la rambarde du balcon et ferma les yeux,
savourant cette pause bien méritée. Elle aimait son travail ; aussi harassant
était-il de jongler entre les intérêts économiques des uns et la susceptibilité
des autres, elle adorait oeuvrer pour la paix. Et le challenge était de taille
; mais elle se sentait prête à relever le défi. Et puis, elle n'était pas
seule. Nombreux étaient ceux qui s'investissaient dans la tâche, même s'il
fallait fréquemment user de diplomatie et jouer les tampons entre les
différents protagonistes. Heureusement que Quatre était souvent là pour la
seconder ! Le jeune homme blond était véritablement doué pour aplanir les
tensions. Pas étonnant qu'il soit naturellement devenu le leader des pilotes de
Gundam vers la fin de la guerre...
Relena secoua la tête pour chasser ces mauvais souvenirs de ses pensées. A
présent, elle ne voulait penser qu'à la paix et à la manière de la construire
et de la préserver. Ce n'était pas facile, mais tant qu'Heero serait à ses
côtés, elle se sentirait capable de porter la Terre et les colonies à bout de
bras !
Mais pour l'instant, elle avait besoin de faire une pause. Elle épluchait des
rapports depuis tôt ce matin et _ elle consulta l'horloge murale _ oui, elle
avait encore sauté le déjeuner. La seule chose qui la consolait, c'était que
Heero ne pouvait pas le lui reprocher, puisqu'il faisait exactement la même
chose lorsqu'il était dans son atelier.
Relena soupira et se frotta les yeux.
Allez, ils avaient tous les deux besoin de s'aérer un peu l'esprit...
L'héritière de Sank descendit
au rez-de-chaussée puis traversa divers jardins, s'éloignant sensiblement de la
résidence.
Heero s'était installé loin dans la propriété, pour ne déranger personne par le
bruit, disait-il.
Pour être plus tranquille, oui ! songea avec amusement et tendresse
Relena tout en s'approchant de l'antre de son mari. Elle comprenait et
respectait ce besoin qu'avait Heero d'être parfois seul avec lui-même, même si
elle ne pouvait que regretter qu'il s'isolât aussi souvent. Mais cette fois,
c'était elle qui ne pouvait rien lui reprocher, puisqu'elle avait elle-même peu
d'instants de liberté. La paix était encore récente, et trop fragile, mais
petit à petit les choses se calmeraient et ils auraient plus de temps pour eux.
Relena savait qu'Heero comprenait.
La jeune femme fut accueillie
par les désormais traditionnels coups de marteau, même s'il lui sembla qu'ils
sonnaient différemment. Elle sut pourquoi en pénétrant dans l'atelier. Heero ne
frappait pas contre l'enclume mais martelait avec réflexion un... une sorte de
structure métallique.
Profitant que son mari s'interrompit pour réfléchir s'il devait ou non donner
un nouveau coup, elle s'approcha de lui.
- Chéri...
Heero tourna la tête, le sourire déjà aux lèvres. Il avait reconnu son pas.
Le Japonais posa ses outils et se nettoya sommairement.
Se mettant légèrement sur la pointe des pieds, Relena déposa un baiser sur ses
lèvres. Si elle devait reconnaître au moins un avantage à la ferronnerie,
c'était que cela rendait Heero heureux.
Elle aimait, lorsqu'Heero était heureux.
- Que fais-tu ? demanda-t-elle en lui souriant.
- Tu n'es pas censée le voir, ce n'est pas fini... C'est pour ton anniversaire.
- Oh... Tu veux dire... ça ? demanda-t-elle prudemment en désignant
l'assemblage métallique.
Des fleurs lui auraient suffit...
- C'est loin d'être terminé.
- Oh. Et, c'est... hum, ça représente... ra quoi ?
- Toi.
- Pardon ?
- C'est ainsi que je te vois.
Relena étudia de nouveau avec attention la sculpture, puisque c'en était
probablement une, et se demanda un instant comment elle devait le prendre.
Heero dut sentir sa réticence car il reprit la parole.
- Ne t'arrête pas à l'apparence première, koi-chan. La structure principale est
en platine, expliqua-t-il. Le platine est un métal précieux, bien plus que
l'or. Il est bien plus résistant et peut traverser les siècles en demeurant intact.
Il n'existe que peu de choses capables de l'altérer, et le temps n'en fait pas
partie. Ici, poursuivit-il en désignant la région centrale de la sculpture,
j'ai allié le platine avec du palladium, pour l'éclaircir. Et là, continua-t-il
en montrant la zone supérieure, c'est du laiton. Le laiton est nettement plus
résistant que le cuivre dont il est composé, parce qu'il est allié au zinc. On
obtient aussi ainsi des reflets dorés. Je trouve ça plus joli... fit-il en
effleurant du bouts des doigts la chevelure de Relena. Le cuivre est difficile
à extraire à l'état natif de toute façon, c'est aussi pour ça que j'ai utilisé
du bronze ici, ajouta-t-il en désignant la partie qui devait correspondre à la
zone 'cardiaque' de la sculpture. Tu sais, le bronze possède une particularité
intéressante. Lorsqu'on le fait rougir au feu et qu'on le refroidit ensuite
brutalement en le plongeant dans de l'eau froide, il ne devient pas dur et
cassant comme l'acier mais au contraire beaucoup plus ductile. Ça veut dire
qu'on peut le marteler pour lui donner la forme que l'on veut. Et si ensuite on
le chauffe de nouveau au rouge et qu'on le laisse refroidir lentement, il
retrouve sa dureté première et redevient aussi résistant qu'avant son modelage.
C'est exactement toi. Tu as été portée au rouge et modelée mais tu as toujours
su conserver ta force. ... Je n'ai pas encore fait les ailes, acheva-t-il en se
tournant vers Relena, mais elles seront en gundamium.
- ... Oh... parvint-elle à dire au bout d'un moment de silence, ayant du mal à
recouvrer un semblant de voix. Oh... c'est... Merci, finit-elle par dire en lui
retournant son regard. Je suis sûre que ce sera magnifique.
Heero lui sourit, de ce léger sourire qui indiquait qu'il était gêné, sa façon
à lui de rougir.
- Tu es un artiste, Heero, murmura-t-elle en se rapprochant de lui et en lui
prenant doucement la main pour l'appliquer contre sa joue. Tu as des mains
d'artiste, continua-t-elle en déposant un baiser sur le bout de ses doigts. Et
tu es aussi un peu poète, à ta manière, ajouta-t-elle, un brin de taquinerie
dans la voix en relevant les yeux pour les planter dans ses siens, avant de lui
sourire avec amour.
- Duo dit que mes discours font peur, répondit-il avec auto-dérision. [1]
- Il est sans doute jaloux, répliqua-t-elle pour plaisanter. Accepterais-tu de
délaisser un instant ton atelier pour te promener un peu avec moi ?
Heero eut une brève hésitation. Son genou ne lui permettait pas de marcher de la
sorte, pas sans menacer de le lâcher à chaque instant en tout cas, et il
haïssait lorsque cela lui arrivait, surtout en présence de Relena. Jamais
jusqu'ici elle ne l'avait regardé avec pitié, mais il savait que si ça devait
arriver un jour, il ne le supporterait pas.
Son genou le tiraillait aujourd'hui, et il avait déjà manqué de perdre
l'équilibre deux fois dans la journée. Mais il savait aussi que se promener
avec Relena revenait souvent à simplement s'asseoir sur un banc et profiter de
la présence de l'autre.
Il acquiesça.
- Donne-moi quelques instants, je vais me rafraîchir... dit-il en lui caressant
la joue avant de se diriger vers le lavabo situé un peu plus loin de là.
Moins de cinq minutes plus
tard, il la rejoignit à l'extérieur, et elle passa immédiatement son bras sous
le sien, le guidant à un rythme qu'elle connaissait à présent par coeur vers
une allée bordée de plantes pas encore en fleur. Une légère brise se leva,
faisant s'envoler ses cheveux blonds, et Heero admira l'effet vivant qu'ils prirent
alors, se demandant s'il pourrait rendre cet effet et avec quel métal.
- Alors... fit-elle gaiement, tu penses finir mon cadeau pour mon anniversaire ?
- Hai. Duo m'a promis de me procurer suffisamment de gundamium pour que je
puisse finir à temps.
Elle sourit.
- Je pensais que les transactions de gundamium étaient surveillées de près ?
Heero eut l'ombre d'un sourire.
- Nous avons un piston chez les Preventers.
- Je ne veux pas savoir avec quoi tu as acheté la complicité de Wu Fei !
Le sourire d'Heero s'accentua mais il conserva le silence.
- Mais... tu sais... reprit-elle après un moment en repensant à la sculpture
qui la représentait à ses yeux, je ne suis pas un ange...
- Je sais. Toi, tu existes ; tu es réelle. Tu n'es pas un ange, mais tu as des
ailes.
A nouveau prise par l'émotion, Relena se contenta de donner une pression sur
l'avant-bras d'Heero. Il pouvait être si... si...!
Les époux se promenèrent
quelques minutes avant que Relena se sente un infime déséquilibre dans la
démarche d'Heero.
- Et si on s'asseyait ? proposa-t-elle en désignant du doigt un banc non loin
d'eux.
Elle le guida jusque là et ils s'assirent l'un près de l'autre. Leurs mains
jointes et les doigts mêlés, Relena laissa aller sa tête contre l'épaule
d'Heero.
Ils parlèrent un peu.
*******
Relena releva la tête en
entendant brusquement les 'toc toc' à la porte. Depuis combien de temps l'on
frappait de la sorte sans qu'elle l'entende ?
- Entrez !
La porte s'ouvrit doucement, un peu comme si le visiteur vérifiait qu'il n'y
avait personne dans la pièce, puis une tête blonde fit son apparition.
En la voyant assise à son bureau, Quatre se redressa de toute sa hauteur et lui
adressa un plaisant sourire.
- Relena... je crains de te déranger. Tu travailles tard...
- Oui, la réunion de demain risque d'être capitale pour l'avenir et je n'ai pas
encore fini de revoir tous les...
- Tu travailles trop, la sermonna-t-il gentiment. Je suis venu t'offrir un
petit moment de détente. Du vin ? proposa-t-il alors avec un sourire élargi,
faisant apparaître de derrière son dos une bouteille accompagnée de deux
verres, comme par magie.
- Je ne sais pas si c'est très raisonnable... sourit-elle, un brin amusée par
la distraction.
Quatre prit le sourire comme une réelle invitation à entrer et se dirigea d'un
pas enjoué vers le bureau.
- Un petit verre ne pourra jamais faire de mal. Laisse-toi tenter...
Relena étouffa un petit rire.
- Soit, va pour un verre alors.
Quatre s'assit sur le bureau et ouvrit la bouteille. Il versa élégamment le vin
dans un verre, qu'il tendit à Relena, avant de se servir lui-même.
- C'est une bonne bouteille, fit remarquer la jeune femme, ayant lu la
provenance et l'année.
- Tu ne pensais tout de même pas que je te proposerais quelque chose de
médiocre, n'est-ce pas ? Tu mérites ce qu'il y a de mieux.
Quatre porta rapidement son verre à son nez, et prit une brève inspiration,
pendant que Relena, qui avait déjà effectué cette étape, admira pendant un
instant la robe à l'aide d'une des feuilles qu'elle étudiait quelques minutes
plus tôt. La couleur rouge était belle et limpide, le vin promettait d'être
savoureux.
Tous d'eux exercèrent ensuite un mouvement rotatoire et souple du poignet pour
aérer le liquide carmin, et seulement après avoir apprécié tous les arômes qui
se dégageaient, goûtèrent-ils le vin.
Il y eu un moment de silence appréciatif de part et d'autre.
- Il est vraiment excellent, finit par commenter Relena, tous ses sens
réveillés. Je me sentirais presque coupable.
- Il ne faut pas, répondit Quatre, moins enivré par le contenu de son verre que
par la vision qui se présentait sous les yeux.
Les cheveux de Relena paraissaient moins blonds à cause du manque de lumière,
mais pas moins lumineux. La soirée étant déjà bien avancée et ses yeux bleus
prenaient une coloration foncée que Quatre ne se lasserait jamais d'admirer.
Des reflets rouges provenant du vin se promenaient sur son visage pale. La
grâce avec laquelle elle portait le vin à sa bouche, par petites gorgées, était
presque insupportable de beauté. Relena était trop parfaite, trop parfaite pour
être avec quelqu'un d'autre que lui.
- Tu possèdes une excellente cave, en tout cas, reprit-elle, ayant un instant
fermé les yeux pour mieux apprécier tout ce que le grand cru avait à lui
offrir. Tu caches d'autres merveilles comme celle-ci ?
- Des monts et merveilles, oui, répondit-il, ne parlant pas que de vin. J'avais
pensé que tu pourrais avoir besoin de décompresser un peu...
- Je te remercie, c'était une gentille attention de ta part, et oui, je crois
que j'en avais besoin, sourit-elle.
- Je te sers un autre verre ?
- Non, merci ; cette fois, ce ne serait vraiment pas raisonnable. Et je
me sens fatiguée tout à coup. Tu as raison, je travaille trop. Je pense que je
vais aller me coucher. Et puis je crois qu'Heero est incapable de dormir tant
qu'il ne s'est pas assuré que je suis en sécurité à ses côtés...
Elle eut un sourire rêveur, un sourire amoureux.
- ... alors je crois que je vais aller rassurer mon mari.
Quatre réussi à faire bonne figure, si bien que Relena ne remarqua pas que sa
main s'était légèrement crispée sur son verre.
- Est-ce que ça t'ennuie si j'emporte la bouteille ? Heero doit absolument
goûter cette petite merveille.
- ... Je t'en prie, tout le plaisir est pour moi.
Relena lui adressa un sourire de remerciement amical, bien qu'un peu assoupi.
- J'y vais alors. Bonne nuit, et à demain.
- Oui. A demain. Dors... mez bien.
- Toi aussi. A demain.
Relena quitta la pièce avec la bouteille de vin. Elle ne se donna pas la peine
de s'encombrer d'un verre propre, Heero et elle dégusteraient le vin dans le
sien.
Elle fut rapidement trop loin pour entendre le bruit de verre brisé qui ricocha
au travers de son bureau...
*******
Relena était au téléphone
lorsque l'on frappa à sa porte. Interrompant momentanément sa conversation,
elle autorisation l'intrus à entrer et remplaça son expression absorbée par un
sourire ravi en reconnaissant Trowa.
Lui faisant signe de s'asseoir, elle écourta l'appel téléphonique pour pouvoir
le saluer comme il se doit.
- Trowa ! Que nous vaut le plaisir ?
- L'hiver est la saison creuse pour le cirque, j'en profite pour rendre visite
à mes amis.
- Tu seras toujours le bienvenu ici. Heero sera content d'apprendre que tu es
là. A moins que tu ne sois déjà passé le voir ?
- Non, je viens d'arriver. J'irai le saluer plus tard. Comment vas-tu, toi ?
- Oh, ça va. Le congrès sur les New types m'a épuisée mais ça en valait la
peine. J'ai l'impression de progresser un peu plus chaque jour.
- Et avec Heero, tout va bien ?
- Oui, bien sûr...
Pourquoi demande-t-il ça ?
- Tant mieux alors, répondit le jeune homme avec un sourire criant de
sincérité. Je ne voudrais pas que tu t'épuises à la tâche.
Relena eut un vague rire en secouant la tête de droite à gauche.
- C'est une coalition, vous vous êtes lignés contre moi ou quoi ?
- Heero ne cesse de te le répéter ?
- Heero, et Milliardo, et Quatre...
- Quatre ?
La princesse acquiesça.
- Nous nous voyons régulièrement. La Winner Corp. est d'un grand soutien, mais
la famille Winner l'a toujours été... En fait, la seule à ne pas me reprocher
de trop travailler, c'est Dorothy ! Elle, ce serait plutôt le contraire,
rit-elle.
Trowa sourit poliment. Ils s'éloignaient du réel but de sa visite.
- Que dirais-tu d'aller manger un morceau ? Je n'ai pas encore eu le temps, et
je meurs de faim.
- Oh, je te remercie mais j'ai déjà mangé sur le pouce, et j'ai encore des
dossiers à étudier. Mais reste pour le dîner de ce soir ! Quatre sera là
justement, ce sera l'occasion de tous nous revoir et de discuter un peu.
Trowa se mordit discrètement la langue. Autant que possible, il préférait
éviter de croiser le blond mais... comment refuser sans paraître suspect ?
- Avec plaisir.
- Formidable ! Je suis sûre que ça leur fera très plaisir de te revoir ! A moi
aussi, bien sûr.
Trowa sourit légèrement, pour donner le change.
- Heero doit être dans son atelier, il y passe ses journées, même en hiver...
mentionna Relena, ce que le châtain prit comme une invitation polie à la
laisser à présent.
Il n'insista pas.
- Je ne vais pas te déranger plus longtemps alors... A ce soir.
- Vois avec l'intendant pour qu'il fasse le nécessaire pour ton séjour ici.
Combien de temps penses-tu rester ?
- Je n'ai pas encore décidé. Quelques jours sans doute.
Il se demandait depuis combien de temps Quatre était là et avec quelle
fréquence il venait "leur" rendre visite...
Trowa prit congé rapidement
et s'installa dans la chambre qui lui fut attribuée, celle habituelle. Il
n'avait pas envie de voir Quatre mais il était encore plus hors de question de
fuir devant lui.
Des quatre autres pilotes, il était celui qui connaissait le mieux le jeune
Arabe. Peut-être même le seul à le connaître réellement. Quatre avait une
personnalité bien plus complexe qu'il ne pouvait le paraître au premier abord.
Il n'était pas l'ange de bonté que sa blondeur et son visage ouvert laissaient
penser. Quatre était un combattant hors pair, possédant une volonté, une
détermination qui forçaient l'admiration. C'était sa force de caractère alliée
à sa grande intelligence et à son sens de la diplomatie qui l'avaient
naturellement amené à devenir leur leader pendant la guerre. Quatre parvenait
toujours à ses fins. Mais il était hors de question de lui laisser Relena.
Tôt ou tard, il était persuadé que l'un d'eux finirait par obtenir les faveurs
de la princesse. Mais Quatre était trop impatient, trop passionné. Lui se
montrerait plus subtil.
Il ne laisserait pas Quatre gagner.
*******
Les valses étaient jouées
depuis plusieurs heures et les couples virevoltaient dans un déluge de couleurs
et de sons, au rythme des violons et des autres instruments qui rivalisaient de
sonorités enchanteresses pour le plus grand plaisir des convives.
L'été débutait à peine et les nuits déjà chaudes étaient souvent le théâtre de
réceptions toutes plus somptueuses les unes que les autres. Bien sûr, c'était
surtout l'occasion pour Relena de réunir dans un cadre plaisant et détendu ceux
qui décidaient de l'avenir du monde et des colonies. Elle avait travaillé une
bonne partie de la soirée, allant de l'un à l'autre, discutant ou complimentant
ici et là, ajoutant parfois un mot sur la politique actuelle, mais toujours de
façon qui semblait dite en passant, pour ne pas donner l'impression qu'ils
étaient là pour autre chose que se divertir. Mais elle savait que pour tous,
les débats qui auraient lieu dans les jours à venir n'étaient jamais très loin
en arrière pensée.
Mais finalement, elle en avait plus qu'assez de ne pas s'amuser à son propre
bal.
Elle voulait danser !
Parcourant la salle du
regard, elle ne tarda pas à repérer Heero, assis bien entendu à l'écart. Un
déplacement de foule lui apprit que Duo lui tenait compagnie. Elle n'en fut pas
surprise ; le jeune homme natté avait toujours eu horreur de danser et était
somme toute plus là en visite officieuse que pour faire acte de présence
officiel. Au moins, grâce à lui, Heero devait malgré tout passer une bonne
soirée. Elle savait que les deux jeunes gens se vouaient une profonde amitié,
qu'elle enviait parfois, et que Duo seul était capable d'amener sur les lèvres
d'Heero certains sourires. Mais la relation qu'elle avait avec son mari n'avait
rien de comparable, et elle savait également qu'elle ne pourrait jamais tout à
fait comprendre les liens qui s'étaient tissés entre les cinq pilotes. Relena
était heureuse de savoir que sortis du carcan de la guerre, ils restaient
proches les uns des autres. Preuve en était les visites fréquentes de Quatre et
Trowa...
La jeune Vice-ministre des Affaires étrangères se dirigea avec légèreté vers
l'homme qu'elle aimait, armée de son plus beau sourire.
- J'ignorais que les pilotes de Gundam aimaient autant se
"planquer"... Auriez-vous peur que l'on vous invite à danser,
messieurs ? fit-elle en arrivant, d'un ton moqueur.
- N'est-ce pas aux hommes de faire ce genre de trucs, dans la bonne société ?
répliqua du tac au tac le natté.
- Lorsque les hommes se montrent lâches, il faut bien que les femmes prennent
les choses en main... Monsieur Yuy, m'accorderez-vous cette danse ?
demanda-t-elle en s'inclinant légèrement devant Heero, sa main droite gantée
tendue vers lui.
- Relena... commença-t-il d'un ton semi-menaçant.
- Oh, s'il te plaît Heero, j'ai envie de danser !
- Je ne peux pas danser, Relena.
- Tu ne veux pas, contra-t-elle.
- Non, je ne peux pas, s'obstina-t-il en se crispant sur son siège. Tu
sais bien que je ne peux pas faire ce genre de choses, Lena, reprit-il avec
plus de douceur, et une pointe de regret.
- Nous irons doucement... proposa-t-elle sans réel espoir.
- Relena...
La jeune femme poussa un soupir déçu.
- Très bien... Tant pis pour moi alors...
- Si tu veux, je peux t'inviter, moi...
Tous tournèrent la tête vers le nouveau venu.
- ... si ça ne te dérange pas, Heero, bien entendu...
- Pourquoi ça me dérangerait ? Non, Quatre, je t'en prie. Au contraire, fais-la
danser.
- Si ça te convient, Relena ?
- Euh, oui, bien sûr, répondit-elle après une brève hésitation avant de sourire
aimablement. Allons nous faire tourner la tête !
L'Arabe lui fit un baisemain, que la jeune femme prit pour une plaisanterie,
puis il la mena sur la piste de danse.
- Quatre en fait trop, se moqua gentiment Duo.
- Hn. ... Il danse bien.
- Elle danse bien. Il ne fait que la mettre en valeur, nuance !
- Hm...
- Hee-chan... tu aurais dû danser avec elle. Elle en avait vraiment envie, tu
sais ?
- Je sais, mais moi je n'ai pas envie de m'étaler par terre devant tout le
monde, et si je fais trois pas sur ce sol marbré, c'est ce qui arrivera. Et je
ne crois pas que lui faire honte et l'humilier soit ce dont elle ait envie.
- Heero, Relena ne... Bon sang mais tu recommences ! Je croyais qu'on avait
déjà discuté de ça, Heero !
- Et puis je n'aime pas danser.
- Menteur. Je sais vraiment pas ce qui me retient de t'étrangler sur place, tu
sais ?
- Ça ferait désordre.
- Ha ha ha, très drôle. Je suis sérieux, Heero.
- Moi aussi.
- C'est bien ce que je te reproche.
- Regarde... Relena sourit. C'est l'important, non ?
Duo poussa un soupir et laissa courir pour cette fois. De toute façon, Heero
avait raison : l'engueuler dans les règles de l'art ferait désordre, et puis
son ami était bien trop plongé dans la contemplation de la femme de sa vie pour
réellement l'écouter, alors... Duo ferma les yeux et laissa son pied battre la
mesure.
- Excusez-moi... Vous dansez ?
Duo rouvrit les yeux lorsqu'il comprit que la question s'adressait à lui. Face
à lui se tenait une jeune femme d'environ vingt ans, un sourire timide aux
lèvres. L'Américain jeta un coup d'oeil de biais à Heero, qui contenait
manifestement avec difficulté un sourire en coin.
Je hais ce type...
- Euh... commença la jeune femme d'un ton hésitant.
- Oui, bien sûr, pardon. Va pour une danse alors, ça remplira mon quota pour la
soirée...
La jeune femme sourit, aux anges. Elle n'aurait jamais pensé que ce beau jeune
homme accepterait !
Quatre fit valser et
tournoyer Relena avec dextérité et grâce. Il comptait profiter de chaque
seconde qui s'offrait à lui. Les occasions de véritablement toucher
Relena étaient trop rares, et en forçant à peine l'imagination, il pouvait
presque croire qu'il la tenait dans ses bras.
A cette distance, il pouvait aisément sentir son parfum et admirer sans retenue
son beau visage, puisque lorsqu'on dansait, on devait regarder son partenaire
dans les yeux.
Et quels yeux elle a ! songea-t-il, perdu dans des profondeurs océanes. Comme
j'aimerais pouvoir caresser ses cheveux... goûter ses lèvres. Ah, elle a un si
joli sourire ! Je veux qu'elle me sourit comme elle sourit à Heero. Ce n'est
pas juste. Pourquoi lui et pas moi ? Pourquoi lui ? Qu'est-ce qu'il a de plus
que moi ? Rien ! Alors qu'est-ce que j'ai de moins que lui ? ... Un jour, oui,
un jour c'est à moi que tu feras ces sourires-là !
Quatre sourit avec charme, et fit valser Relena avec plus de détermination
encore.
Relena se laissait conduire
par le jeune homme blond. Quatre était un excellent danseur.
Mais c'est avec toi que je voulais danser, Heero... ça a toujours été toi.
S'efforçant de ne pas laisser transparaître sa déception, elle adressa un
sourire à Quatre, même si le coeur n'y était pas vraiment. Oh, elle appréciait
beaucoup le jeune homme, c'était seulement que... et bien elle avait parfois
l'impression qu'il la regardait étrangement. Mais elle se faisait probablement
des idées.
Ils en étaient à la moitié de leur danse lorsque Relena aperçut du coin de
l'oeil une personne qu'elle avait cherchée à voir toute la soirée. Celle-ci
semblait s'éloigner de la salle du bal et la jeune femme n'aurait su dire si
c'était un simple tour pour prendre l'air ou un départ définitif.
- Oh, Quatre, je suis désolée, je crains de devoir interrompre notre danse...
Quatre resta interloqué pendant un court moment. Qu'avait-il fait ?
- ... Il faut absolument que je parle à Monsieur Von Her Myes avant la réunion
de demain.
- Oh... je vois.
Von Her Myes était un représentant important des satellites de L1.
- Excuse-moi, fit-elle en quittant les bras de son cavalier.
- Non, je t'en prie. Ce n'est que partie remise...
- Hm ? émit-elle distraitement en surveillant que Von Her Myes ne s'éclipse pas
sans elle. Oh, oui, bien sûr Quatre, répondit-elle d'un ton absent.
Excuse-moi... ajouta-t-elle avec un vague salut de la tête avant de le planter
au milieu de la piste de danse.
Quatre dut faire appel à tout son sang froid pour conserver un sourire
plaisant.
L'ancien pilote de Sandrock
chercha par la suite à approcher Relena mais celle-ci avait semble-t-il repris
sa ronde de mondanités. Quatre refusait de se montrer paranoïaque et de croire
que l'élue de son coeur l'évitait.
La soirée touchait à sa fin lorsqu'il put enfin se retrouver seul à seule avec
elle. La jeune femme se tenait près des boissons et étanchait sa soif avec un
verre de punch.
- Relena ? commença-t-il sans formalité.
Mais avant qu'il ait eu le temps de l'inviter à se joindre à lui, quelqu'un
d'autre s'avança pour lui faire la même proposition.
- Lena ?
- Heero ! s'exclama-t-elle, un peu surprise de le voir là. Pour ce qu'elle en
avait vu, son mari avait passé toute la soirée assis sur la même chaise.
- Tu... veux danser ?
- Oui ! Oh, oui, bien sûr ! Mais... je croyais que...
- Et bien... hésita le Japonais en détournant légèrement le regard, c'est la
dernière danse et... Duo a dit que je t'avais sûrement fait de la peine...
- Oh, Heero, je ne veux pas que tu te sentes obligé...
- Non. Je veux dire... si tu veux danser... avec moi ?
Relena sourit.
- Toujours.
Heero eut un sourire incertain, avant de tendre la main vers elle et de la
guider en claudicant sur la piste.
Quatre vida son verre d'un trait ; ils ne s'étaient même pas rendu compte qu'il
était là ! Maudit Heero, et maudit Duo a toujours vouloir se mêler des affaires
des autres ! Fulminant intérieurement, il fit le tour de la salle du regard et
tomba en arrêt devant Trowa. Trowa qui le regardait et affichait un sourire
discret et moqueur avant de détourner la tête, le sourire toujours accroché aux
lèvres.
Le verre de Quatre manqua d'éclater dans sa main.
Heero et Relena dansaient
lentement. En réalité, ils faisaient surtout du surplace, mais Relena s'en
moquait.
Elle était dans les bras d'Heero.
( à suivre)
*******
m77 : la déclaration d'amour métallurgique d'Heero m'a donnée énormément de
mal à écrire ! Je pensais pas que j'aurais autant de difficultés à trouver des
info exploitables sur le métal ! -_- Mais au final, j'aime bien. C'est
exactement le genre de truc que je voulais qu'il dise.
Heero : hn. #¬_¬#
m77 : y'a vraiment que toi pour parler d'amour en parlant de métal ! lol !
Relena, yeux papillonnant, à Heero : je t'aime...
m77 : ouais, euh... enfin bref ! J'aime bien la scène avec le vin entre Quatre
et Relena aussi. ^^
Quatre : nous appartenons au même monde, Lena. Nous sommes faits l'un pour
l'autre !
Relena : pff !
m77 : *hem* ! Sinon, j'ai énormément de mal à naviguer entre le OOC/IC
dans cette fic, surtout pour Quatre et Relena. C'est chaud ! ^^; Pour Quatre,
je suis pas bien sûre d'être dans le ton qu'il faudrait, peut-être que
j'exagère un peu son côté... enfant gâté, lol, mais bon... il était un peu
comme ça avant de devenir pilote... Et puis, Apollon, dans le genre, l'est
encore pire que Quatre ne l'était dans sa jeunesse ! ^^;
Trowa : tout le monde croit qu'il a changé mais c'est faux. Moi, je le sais. Il
a simplement vieilli. Ça le rend plus dangereux encore.
m77 : ouais... Gare au Quatre ! lol ! Oh j'ai hâte d'en être au chapitre 3 !
^^;
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[1] Petite référence personnelle à la fic "Another version of events", par Karan Seraph. Lisez ! lol !
