Titre : One last love song for you, chapitre 2.
Base : Gundam Wing + contes et légendes mythologiques.
Auteur : Meanne77
E-mail : meanne77@noos.fr
Couples : Vous devez à présent savoir que c'est du Rx1xR (clin
d'oeil à Shakes, lol), du 3+R et 4+R (avec du 2xHx2 en backgroung, c'est
officiel ;p). Si vous ne savez toujours pas qui de Quatre ou Trowa est Mars,
ce chapitre vous fournira la réponse...
Genre : Participation à un concours (j'y crois j'y crois) : cross-over
entre un conte/mythe et une série au choix... Bastardisation de 03 et
04, mais c'est pas moi, c'est le mythe ! Et pis ça leur va bien, lol.
OOC, donc...
Disclaimer : Rien n'est à moi, pas plus les perso que les grandes lignes
de l'histoire. Quoique pour l'histoire, allez me chercher le nom de celui qui
l'a inventée, pour voir ! :p
Archives : (remplacez les - par des /)
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Et toujours un grand merci à ceux qui 'review'ent, ici ou ailleurs... ^^
One last love song for you
Chapitre deux
A.C. 201-202
_ Wu Fei ! Par ici ! Youhou, man !!
Duo se trouvait dans le spacio-port de L2 et agitait les bras dans tous les
sens, appelant et criant pour que son ami le repère dans la foule.
- Wuuuffyyyyy !!
Etrangement, le Chinois se mit à presser le pas et à peine quelques
instants plus tard il se retrouva face au natté.
- Wuffy ! s'exclama Duo en prenant un Chinois réticent dans ses bras.
- Je ne suis pas sourd, Maxwell ! siffla ce dernier. Personne ne t'a jamais
appris la discrétion ?
- Pourquoi faire ? demanda l'Américain avec un sourire un peu trop
innocent.
Wu Fei soupira.
- Ah, le voyage t'a épuisé je vois. Viens, je te ramène
chez moi.
- C'est toi qui m'épuises... Je n'aurais jamais dû accepter que
tu m'héberges.
- Et je ne t'aurais jamais permis de loger ailleurs ! Si vous venez sur L2,
vous restez chez moi. Allez, cesse de faire ton grognon, je sais que t'es
content de me voir. La voiture est par là...
Duo conduisit donc son ami jusqu'à son véhicule, et de là,
jusque chez lui.
- Alors... quoi de neuf dans ta vie ? Toujours pas de future Madame Chang
à l'horizon ?
- Est-ce que je te demande où tu en es avec Hilde, moi ?
Duo se frotta la nuque en rougissant avec gêne.
- Si on m'avait dit que je te verrais rougir un jour...
- C'est ça, fous-toi de moi.
- Je ne vais certainement pas laisser passer une telle occasion, déclara
Chang avec un sourire très satisfait. Donc, ça y est,
c'est officiel ?
- Hm...
- Depuis quand ?
- Quelques mois...
- Il était temps que vous vous décidiez à cesser cette
comédie de l'amitié...
- Ce n'est pas si facile, Wu Fei... répondit Duo avec une expression
sérieuse _ et un peu douloureuse _ sur le visage.
- Tu as peur de la perdre ? demanda doucement Chang.
- Je n'y peux rien, c'est presque devenu un instinct de survie chez moi. Ne
pas trop s'attacher. Mais, elle... laissa-t-il en suspend.
- Aimer, c'est perdre des risques.
- Hm. Je sais que Hilde est forte, elle survivra, c'est juste que... Je suppose
qu'il me faudra encore un peu de temps avant de pouvoir être vraiment
à l'aise avec cette idée...
- Schbeiker n'est pas du genre à se laisser couver.
- Je sais. Je sais que le problème vient de moi, je... Non mais dis
donc toi, ne détourne pas la conversation ! On parlait de toi j'te
signale !
- Pas de future Madame Chang en vue, non, répondit avec un brin de
lassitude l'Asiatique.
- Wu Fei, Wu Fei, Wu Fei, mon ami... Tu veux qu'on passe une annonce ?
- Duo... gronda le concerné en guise d'avertissement.
- "Dragon solitaire cherche tigresse aux dents de sabre pour construire
doux dojo d'amour..."
- Maxwell !!
Duo éclata de rire.
- Surveille la route, Maxwell.
- Ouais ouais... T'as des nouvelles des autres ?
- Barton est en Russie avec le cirque. Winner est au siège de sa corporation,
je crois, sur L4. Heero doit être à Sank, pendant que Relena
est sur L1 pour une conférence au sommet...
- Hum... Toujours pas de petit Heero ou de petite Relena en route ?
- Pas que je sache.
- Je comprends pas, fit Duo en se mordillant la lèvre inférieure.
Sont mariés depuis plus de trois ans maintenant... J'aurais cru que
Lena se mettrait à pondre dans les neufs mois qui ont suivi leur mariage...
Tu crois qu'on doit s'inquiéter ?
- Je crois que tu devrais te mêler de tes affaires. Et employer un autre
vocabulaire. Même moi je n'oserais pas utiliser le mot "pondre".
Duo eut un rapide sourire.
- L'avantage d'être pris pour l'idiot de service, on peut dire n'importe
quoi. Mais plus sérieusement, j'ai pas reçu beaucoup d'nouvelles
d'Heero ces derniers temps. Je l'ai appelé mais y m'a pas rappelé.
- Ils vont bien.
- Mouais. Mais n'empêche... Leur baraque est trop grande pour pas grouiller
de mioches qui braillent dans tous les coins. Y'a p'être un problème
? Côté biologique, j'veux dire...
- Tu te vois aborder le sujet de la stérilité avec Yuy
?
- Tu me vois en parler avec Lena ? répliqua le natté.
- Je ne te vois en parler avec personne ! Je n'arrive même pas
à croire que nous ayons cette conversation !
Duo haussa les épaules.
- J'ai le droit de me sentir concerné, non ? Ce sont mes amis !
- Je te l'ai dit, Maxwell : ne te mêle pas de leurs affaires. Pour ce
que nous en savons, c'est peut-être un choix délibéré
de leur part. Et ils ont vingt ans à peine, ils ont bien le temps pour
avoir des enfants.
- Re-mouais... J'vais quand même appeler Hee-chan, juste pour avoir
des nouvelles...
- Très bien, capitula le Chinois, fais comme tu veux.
- Et je passerai aussi ton annonce. "Preventer grognon ayant une haute
opinion des femmes cherche..."
- MAXWELL !!
*******
Quatre raccrocha le combiné et s'autorisa un rapide sourire satisfait.
Il venait de recevoir confirmation du fait que Heero s'était absenté
quelques jours afin de réceptionner une commande de métal. Barton
était actuellement sur L3 avec son cirque... Il avait donc le champ
libre.
Il s'empara du téléphone et composa le numéro privé
de Relena, à Sank. Au bout de quelques sonneries, la jeune femme décrocha.
- Allô ?
- Bonjour Relena, ici Quatre à l'appareil.
- Oh ! Bonjour Quatre ! Comment vas-tu ?
- On fait aller... Dis-moi, je donne un petit concert dans deux jours, quelque
chose d'assez privé, et j'avais pensé que Heero et toi voudriez
peut-être venir ?
- Oh, non, c'est trop bête mais je crois que ça ne va pas être
possible ! Je reçois la délégation de L2 en ce moment,
ils seront là jusqu'à la fin de la semaine prochaine, et Heero
est parti ce matin, chercher du métal ou je ne sais pas trop quoi.
Enfin, tu connais Heero...
- Oh, je vois... fit Quatre en laissant transparaître sa déception.
- Je regrette, vraiment. Je me souviens encore de ce duo que vous aviez joué
avec Trowa pour notre mariage...
- Ah... oui... fit le blond à l'autre bout du fil, s'abstenant de mentionner
que lui n'avait joué que pour elle.
- Il y a une réelle osmose entre vous deux.
- Nous... connaissons bien l'autre.
- Ça ressort merveilleusement dans votre musique en tout cas ; c'était
absolument magnifique !
- Merci...
- Tu joues encore avec Trowa de temps en temps ?
- Non... On ne se voit que de façon sporadique, quasi accidentelle.
- C'est dommage.
- Hm... Donc... c'est sans espoir pour cette fois ?
- Je suis désolée... Heero revient dans quatre ou cinq jours,
tu pourrais peut-être venir faire un saut ? Vous lui manquez tous je
crois...
- Surtout Duo j'imagine. Non, je ne pense pas pouvoir, j'ai des réunions
importantes de prévues, expliqua Quatre en consultant son agenda.
- Je regrette...
- Moi aussi, soupira Quatre. Très bien, je vais te laisser alors.
- La prochaine fois ?
- Oui, bien sûr, répondit-il en songeant combien il était
difficile de concilier leurs emplois du temps avec les trop rares absences
d'Heero et les bien trop fréquentes visites de Trowa.
- A bientôt alors.
- Ne t'épuise pas à la tâche.
Relena eut un rire bref et cristallin.
- Je vais essayer. Porte-toi bien.
- Toi aussi, eut-il tout juste le temps de dire avant que la communication
ne soit coupée.
Pliant ses bras sur son bureau et y posant le menton, Quatre se laissa aller
pour un petit moment à la déprime.
Au mois il avait pu discuter un peu avec elle et entendre sa voix. Et puis
il y avait cette assemblée au Luxembourg qui se tiendrait le mois prochain...
Mais tout de même, il commençait à être fatigué
d'attendre et de ne jamais pouvoir faire ce qu'il voudrait faire, dire ce
qu'il voudrait dire. Si seulement Relena n'avait pas rencontré Heero
en premier ! Quand se rendrait-elle compte qu'il était celui
qu'il lui fallait ?
- Nous sommes du même monde, Relena. Combien de temps encore avant que
tu n'ouvres les yeux... et que tu me vois ?
Quatre soupira de nouveau avant de se redresser avec détermination.
- On sera ensemble, Relena. Toi et moi. C'est ainsi que les choses doivent
être. Et c'est ainsi qu'elles seront !
*******
Relena retint un soupir et força le sourire adressé à
son interlocuteur.
Autant elle avait été d'un optimisme à toute épreuve
au début, autant ces derniers mois elle avait l'impression que les
choses stagnaient. Cette réunion au Luxembourg était totalement
inutile ; rien de plus qu'une illusion de pourparlers faite de paroles vides
de sens et d'actions. A croire que les gens ne s'impliquaient plus dans la
paix que par un effet de mode, parce que ça "faisait bien".
Mais l'enthousiasme du début n'était plus là, alors qu'il
restait tant de choses à accomplir ! Seuls Quatre et elle-même
semblaient être encore réellement motivés, mais elle avait
de plus en plus l'impression d'être toute seule, et l'attitude d'Heero
n'arrangeait rien à son malaise naissant.
Heero restait enfermé dans son atelier quasiment en permanence. Il
semblait ne pas avoir de temps pour elle, pour eux. A chaque fois qu'elle
lui proposait, lui demandait de l'accompagner, elle se heurtait à
un mur de refus. Jamais, pas une seule fois n'avait-il accepté de participer
; à croire qu'il se désintéressait totalement de l'avenir
de ce monde qu'il avait été le premier à rendre possible...
Relena commençait à ne plus supporter ce vide qui grandissait
en elle...
*******
- Relena ?
- Hm ? Qu'y a-t-il, Heero ? Tu t'es perdu sur le chemin de ton atelier ?
- ... Tu sembles fatiguée, koi-chan. Tu ne devrais pas travailler autant...
- Le travail doit être fait, Heero.
- Rien ne t'oblige à l'assumer seule, koi-chan...
- Serais-tu en train de me proposer de m'aider par hasard ? demanda Relena
d'un ton un peu trop acide, mais que Heero décida de mettre sur le
compte de la fatigue.
- Je pense simplement que tu travailles trop. Tu passes ton temps dans ce
bureau...
- Et toi, tu passes ton temps dans cet atelier de malheur, alors que tu pourrais
très bien faire quelque chose de plus utile, comme participer, au moins
une fois de temps en temps, aux réunions qui sont organisées
pour décider de l'avenir du monde, par exemple !
Heero détourna brièvement le regard.
- Je suis un soldat, Relena, je n'ai pas ma place dans vos conférences
pour la paix.
- Ex-soldat, Heero, ex-soldat. Tu es mon époux, ta place est à
mes côtés. De plus, tu t'es battu pour que cette paix soit possible
; nous te la devons. Je suis sûre que tes opinions méritent d'être
écoutées.
- J'ai tué pour permettre à des personnes meilleures que moi,
des personnes comme toi, d'instaurer la paix, Relena. J'ai... déjà
fait ma part. Je te fais confiance pour le reste. Venir avec toi ne ferait
que tâcher de sang le symbole que tu représentes. Ma seule opinion
est que le monde ne doit pas avoir besoin de gens comme moi.
- A t'entendre, on croirait que tu regrettes d'avoir survécu !
- ...
- Tu ne peux pas le penser sérieusement, n'est-ce pas ?
- ... Tu me vois peut-être comme un sauveur, koi-chan, mais c'est parce
que l'a... parce que tu es aveugle. Je suis un meurtrier.
- En temps de guerre, les choses sont différentes !
- Les changements de perspective ne laveront pas le sang sur mes mains.
- Qu'est-ce que tu essayes de dire, Heero ? Que le monde tel que nous essayons
de le construire est trop étroit pour pouvoir accepter ceux qui se
sont battus pour qu'il puisse voir le jour ? Que les anciens soldats n'ont
pas le droit, eux aussi, de vivre dans un monde en paix ? Que tu aurais dû
mourir en martyr de la guerre, comme Treize ? Que tu regrettes d'être
encore là ? Que tu préférerais être mort
? s'écria de plus en plus fort Relena, debout, mains appuyées
sur son bureau. Si tu n'as pas envie de vivre, Heero, qu'est-ce que tu fais
encore là ?
- ...
- Si tu n'as pas envie d'être avec moi, qu'est-ce que tu fais encore
là ?? cria-t-elle au travers de la pièce.
- Relena...
- A quoi ça sert que je fasse tout ça, Heero, si tu penses de
la sorte ?
- Je...
- Je travaille trop ? Pour rien ? Très bien ! Je vais prendre l'air
alors, tu vois, je sors de ce bureau ! s'exclama-t-elle en de dirigeant avec
furie vers la porte. Toi, tu n'as qu'à retourner t'enfermer dans ton
trou !
La porte claqua violemment.
- Lena... murmura Heero, resté seul, la main légèrement
tendue vers l'avant.
Que faire ? L'attendre ? La suivre ?
Relena était visiblement furieuse, sans qu'il comprenne vraiment pourquoi.
Il n'avait fait que dire la vérité. Mais Lena était en
colère contre lui ; sans doute valait-il mieux lui laisser le temps
de se calmer. Elle n'avait sûrement pas très envie de le voir
maintenant.
Heero s'installa dans un fauteuil et commença à attendre.
Relena passait sa vie ici, alors elle y reviendrait forcément...
Relena laissait ses pas la mener où bon leur semblaient lorsque quelque
chose la retint brusquement par le coude.
- Relena ? Que se passe-t-il ?
- Tro... Trowa ! Oh Trowa, je, je... bafouilla-t-elle.
- Relena ? Calme-toi. Que s'est-il passé ?
- Je me suis disputée avec Heero !
Trowa reçut comme un brutal coup au coeur et hésita entre la
joie, l'inquiétude, et l'incompréhension.
- Vraiment ?
- Mon Dieu, c'était horrible ! Je lui ai dit des choses...! Je...
- Attends. Viens, ne restons pas dans le couloir.
L'Européen guida rapidement une Relena bouleversée vers un jardin
à l'écart, tout en songeant avec angoisse et fébrilité
que c'était peut-être bien là l'occasion qu'il attendait
depuis des années.
A l'abri des regards, il la fit asseoir sur un banc.
- Raconte-moi.
- Je ne sais même plus comment ça a commencé ! Je crois
que... c'est toute une accumulation de choses que je traîne depuis quelques
temps et je... je ne sais pas, je... Je ne sais vraiment plus où j'en
suis !
- ... Avec Heero ? demanda prudemment Trowa.
- Avec tout ! ... Oui... oui, avec Heero. Je ne sais pas, il... il est...
J'ai l'impression qu'on passe complètement à côté
de l'autre ! On ne se voit pratiquement jamais et quand on se voit, il est
tellement... Je ne comprends pas ! On dirait parfois qu'il n'est pas vraiment
là ! J'ai parfois l'impression que c'est un garde du corps que j'ai,
pas un mari ! On dirait que la seule chose qui l'intéresse, c'est son
atelier, que le reste ne fait que partie du décors ! On dirait qu'il
attend mais je sais pas quoi et je... mon Dieu, je lui ai pratiquement dit
qu'il ferait mieux de partir, ou même pire ! Comment ai-je pu dire une
chose pareille ?? Qu'est-ce que je vais faire, Trowa ? Qu'est-ce que je dois
faire ?
Trowa garda le silence pendant quelques instants avant de prendre une grande
inspiration.
- Tu veux que je te dise ce que tu as envie d'entendre ou bien ce que je pense
vraiment ?
- Je ne comprends pas, que veux-tu dire ?
Trowa la regarda dans les yeux puis lui prit doucement la main.
- Relena... il arrive parfois... Il arrive parfois qu'on puisse sincèrement
aimer quelqu'un sans que... sans que ce soit pour toute la vie... dit-il avec
douceur.
La bouche de Relena forma un petit "o" silencieux.
- Je crois que vous avez précipité les choses. Ce mariage...
était prématuré. Vous étiez trop jeunes, et je
crois que vous vous êtes laissés entraîner par l'euphorie
de l'instauration de la paix...
- Tu... tu... tu penses vraiment ce que tu dis ?
- Je ne suis pas le seul, Relena, ajouta le jeune homme. Wu Fei le pense aussi...
- Wu Fei ? fit-elle avec incrédulité.
- ... Et Quatre.
Relena porta lentement la main à sa bouche.
Trowa acquiesça avec gravité. Pour Wu Fei, il en était
sûr, ayant été présent lorsque le Chinois avait
commenté pour lui-même, mais à voix haute, les conséquences
d'un mariage lorsque les deux époux étaient moins prêts
que leur entourage ou eux-même pouvaient le croire. Quant à Quatre...
il n'était pas difficile de croire que l'Arabe avait désapprouvé
ce mariage en son fort intérieur, et ce pour toutes les raisons possibles
et inimaginables.
- Relena... reprit-il, Heero te dit-il jamais qu'il t'aime ? risqua-t-il,
mais il connaissait Heero presque aussi bien qu'il connaissait Quatre...
- Je... il... il...
Non, il ne le lui disait pas.
Mais il le montre, n'est-ce pas ? s'éleva une petite voix _ faible
_ en elle. Heero n'était pas le genre de personne à se déclarer
avec des mots... Et parfois, il l'appelait "koi-chan", ça
voulait dire quelque chose, non ? Mais était-ce vraiment un petit nom
d'amour, un surnom affectueux, ou tout simplement une habitude prise ? Ou
parce que ça sonnait bien ? Est-ce qu'il lui donnait encore la signification
que Relena voulait y trouver ?
La jeune femme sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Je ne doute pas un instant qu'au moment de votre mariage vous étiez
sincères tous les deux, mais il arrive que l'amour ne dure pas toujours.
Surtout les premiers amours, et encore plus lorsqu'ils prennent naissance
pendant une période troublée et incertaine, comme une guerre...
Relena secoua la tête, mais sans grande conviction.
- Je sais que ce n'est pas facile, poursuivit Trowa, ça ne l'est jamais,
mais peut-être est-il temps d'ouvrir les yeux et de voir. Vous
tenez beaucoup l'un à l'autre, mais tenir à quelqu'un et l'aimer
sont deux choses différentes. ... Heero... tient aussi énormément
à Duo, risqua-t-il encore en se demandant s'il n'allait pas un peu
trop loin. Peut-être est-il temps d'accepter d'ouvrir les yeux sur ce
qui t'entoure, murmura-t-il en posant avec douceur sa main sur sa joue, et
tu verras que tout près de toi il y a quelqu'un qui n'attend que ça,
depuis des années... Que tu le regardes...
- Tro... wa ? balbutia Relena à mesure que la réalisation de
ce que le châtain essayait de lui dire la frappait.
- Je sais que le moment n'est pas idéalement choisi, mais... Relena...
murmura-t-il encore en se penchant vers elle... et en l'embrassant.
Le baiser resta chaste, mais ne laissa malgré tout aucun doute sur
la signification qu'il portait. Sous le choc, Relena se laissa faire, ses
yeux bleus restant grands ouverts.
A regret, Trowa ne prolongea pas le baiser plus que nécessaire. Il
était sur la corde raide et ne devait pas précipiter les choses,
surtout pas alors qu'il sentait la jeune femme troublée et toute prête
à céder.
- Je t'aime, dit-il d'un ton doux et ferme à la fois, sans équivoque.
Relena ferma les yeux. Comme ils semblaient simples et évidents dans
la bouche de Trowa, ces mots que Heero ne lui disait jamais...
- Je t'aime depuis longtemps, Relena. Et te voir pleurer aujourd'hui... me
rend malheureux. Je ne peux pas laisser Heero te faire pleurer, ajouta-t-il
avec force et tendresse. Relena...
A nouveau, il se pencha vers elle, mais cette fois la princesse eut un mouvement
de recul et plaça sa main sur son torse, en guise de frontière.
- Attends ! Je... je ne sais pas, je... Je crois que j'ai besoin de réfléchir
un peu...
Trowa se força au calme.
- Bien sûr, je comprends.
- Il faut... que je marche un peu... Excuse-moi... fit-elle en se levant et
en s'éloignant à petits pas, l'esprit en ébullition.
"Je t'aime."
Trowa l'aimait. Trowa. Depuis des années. Etait-elle à ce point
aveugle pour ne l'avoir jamais ne serait-ce que soupçonné?
"Je t'aime."
... Heero lui-même le lui avait dit, qu'elle était aveugle. Qu'est-ce
que ça voulait dire ?
Mon Dieu, je ne sais plus du tout où j'en suis... Heero ?
"Koi-chan..."
Trowa ?
"Je t'aime."
"Je t'aime."
"Je t'aime."
"Ouvre les yeux..."
Ses pas la portèrent jusqu'à l'atelier d'Heero. Dieu comme cet
endroit pouvait paraître froid en l'absence du jeune homme !
- Heero...? Je... je ne sais plus, Heero, je ne sais plus. Qu'est-ce que tu
ressens, toi ?
Heero attendait Lena depuis près de deux heures, totalement immobile
dans son fauteuil.
Au dehors, le soleil d'automne s'était déjà couché
et la lune reprenait tous ses droits dans le ciel sombre et étoilé.
Le téléphone avait sonné une ou deux fois, mais Heero
n'avait pas répondu. C'était la ligne privée de Relena
et il ne s'en sentait pas le droit. Alors il attendait. Relena finirait bien
par revenir, il se trouvait dans son bureau après tout...
Lorsqu'une demie-heure plus tard il entendit des bruits de pas dans le couloir,
il ne put s'empêcher de se lever et d'aller ouvrir la porte en boitillant.
Mais il ne s'agissait pas de la personne qu'il avait espérée...
- Trowa...
- Heero...? demanda le châtain, un sourcil inquisiteur relevé
en guise d'interrogation.
- Tu... as vu Relena ?
- ... Non. Pourquoi ?
Heero eut un instant de malaise.
- Si tu la vois, peux-tu lui dire que je l'attends ici ? S'il te plaît,
ajouta-t-il, se rappelant combien Duo le sermonnait au sujet de ces formules
de politesse qui devaient devenir, selon lui, des automatismes.
- Bien sûr, Heero.
- Merci...
Après un bref salut de la tête, Heero referma doucement la porte
et regagna tant bien que mal son fauteuil et reprit son attente.
De l'autre côté de la porte, Trowa fixa pendant un instant le
panneau de bois avant de poursuivre son chemin.
- ... Relena ? appela doucement le jeune homme aux yeux verts en pénétrant
d'un pas prudent dans l'atelier. Je t'ai apporté de quoi manger, ajouta-t-il
après l'avoir repérée dans l'obscurité.
- ... Merci... Trowa... mais je n'ai pas très faim...
- Très bien, n'insista-t-il pas, mais couvre-toi au moins...
Il s'agenouilla auprès de la petite forme recroquevillée qu'était
Relena et plaça avec attention la couverture qu'il avait apportée
sur ses épaules.
- Merci, murmura-t-elle en serrant la couverture autour d'elle.
- Je t'en prie...
Trowa décida qu'il valait mieux laisser Lena être seule. A présent qu'il s'était officiellement déclaré, il n'y avait que deux issues possibles : le succès, ou l'échec. Dans les deux cas, il avait quand même pu embrasser Relena... Il n'aurait aucun regret.
Plus tard dans la nuit, Relena quitta l'atelier et monta directement dans
la chambre qu'elle partageait avec Heero, la couverture de Trowa serrée
autour d'elle comme deux bras protecteurs.
Heero n'était pas là.
Avec un pincement douloureux au coeur, elle se coucha. Seule.
Le lendemain matin, Heero se réveilla dans son fauteuil. Grimaçant
mentalement après la forme qui se perdait, il étira ses muscles
endoloris, apportant une attention particulière à son genou,
puis parcourut la pièce du regard.
Pas de trace de Relena.
Après une brève hésitation, il décida de descendre
aux cuisines. A cette heure-ci, Relena devait probablement prendre son petit-déjeuner...
Ce matin-là, Relena petit-déjeuna de façon exceptionnelle dans leur chambre.
Les époux se croisèrent dans un couloir, plus tard dans la
matinée.
Heero eut un discret sourire en apercevant sa femme : Relena ne semblait plus
en colère contre lui. Un peu hésitante, peut-être, mais
plus en colère.
Tout allait donc bien.
Il s'approcha d'elle avec un "ohayo" murmuré puis déposa
un léger baiser sur sa tempe.
- Travaille bien, dit-il, ayant reformulé à temps son "ne
travaille pas trop".
Relena se mordit la lèvre inférieure alors que Heero poursuivit
son chemin. Sûrement vers son atelier...
La démarche peu assurée, elle se rendit dans son bureau, l'esprit
remplit de doutes et de questions.
Deux yeux verts et tranquilles l'accueillirent lorsqu'elle franchit le seuil
de la pièce.
Trowa se leva en silence.
Relena referma la porte.
Le jeune homme leva la main, lui effleura la joue puis déposa un baiser
sur ses lèvres. Après un bref moment de flottement, les bras
de Relena se refermèrent autour de son cou et ceux de Trowa vinrent
lui enserrer la taille.
Le baiser s'approfondit.
(à suivre)
*******
Quatre : ...Trowa... Sale traître...
m77 : quel enfoiré ce Trowa !
Trowa, regardant Meanne avec incrédulité : hey... c'est pas *ma*
faute !
Quatre : je ne peux pas les laisser faire ! Foi de dieu du soleil, je vais pas
vous laisser faire ! Justice doit être rendue !
m77 : je sens que les vrais ennuis vont commencer... Chouette !
Heero : v_v Mais pourquoi c'est toujours moi qui trinque ???
Duo : et moi, pourquoi je suis pas là pour protéger Hee-chan ?
m77 : parce que tu ne joues pas le rôle d'un personnage du mythe original.
Wu Fei : j'ai beau dire que tout ça ne sont pas nos affaires, je trouve
tout cela honteux. Barton, Winner, vous me décevez profondément
!
Quatre : ma vengeance sera terrible ! *smiks*
m77 : go go go Quatre ! (vous trouvez pas que le sourire en coin va troooooop
bien à Quatre ? ^^)
m77 & Quatre : DARK SIDE POWA !!!
