Doloris

Par Maria Ferrari

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Base : Harry Potter tomes 1 à 5

Disclaimer : Les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de J.K. Rowling . Je ne tire aucun profit financier de leur utilisation.

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—Chapitre 6—

Cela faisait une semaine déjà que Lucius avait quitté le Terrier et sa maison n'avait jamais semblé aussi vide à Arthur ; même lorsque ses sept enfants y habitaient encore tous et que la rentrée venait les enlever pour quelques mois, elle lui semblait plus remplie.

Arthur se faisait l'effet d'être un père indigne ; trouver l'absence de Lucius Malefoy – un ennemi un mois auparavant ! – plus difficile à endurer que celle de ses enfants, il n'y avait pas lieu d'être fier. Il commençait à réaliser que Dumbledore avait raison, du moins en partie : il s'était beaucoup trop attaché à Lucius. Celui-ci n'avait pourtant rien fait pour.

Il avait besoin de se changer les idées. Il reprenait le travail le lendemain. Tant mieux ! Il allait pouvoir se plonger dedans corps et âme. Cette pensée le ramena encore une fois à Lucius et à ce qu'il lui avait dit à propos des esclaves du travail ; tout le ramenait à Lucius depuis qu'il était parti.

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Il pourrait peut-être aller le voir, pas tout de suite – ça se remarquerait ! –, mais durant les prochains mois ; il prétendrait qu'il venait voir Ron ou Ginny. Cet argument risquait de ne pas tenir : il n'avait jamais été voir aucun de ses enfants durant leur scolarité, cela pourrait sembler bizarre qu'il décide de le faire tout à coup, précisément l'année où Lucius se trouvait entre les murs de Poudlard et après qu'il ait passé quelques temps chez lui.

Ron ou Ginny ne feraient certainement pas le rapprochement, pas plus qu'aucun élève ou aucun professeur. A qui pourrait venir l'idée saugrenue que, lui, Arthur Weasley viendrait rendre une visite de courtoisie à Lucius Malefoy, l'aristocrate hautain qui l'avait méprisé durant tant d'années ? Et qui, du reste, le méprisait sans doute toujours. Qui oserait prétendre qu'il vient pour lui, qu'il se morfond sans lui ?… A part Dumbledore qui ne manquerait pas de voir cette visite d'un mauvais œil.

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Arthur se prit la tête entre les mains. Comment cet homme pouvait lui manquer à ce point ?

« Qu'est-ce qu'il y a Arthur ? » demanda la voix de Molly au dessus de lui. Il redressa la tête, se força à sourire.

« Rien, tout va très bien.

— Tu es sûr ? insista-t-elle en fronçant les sourcils.

— Mais oui, ne te fais pas de souci pour rien.

— Tu es bizarre depuis quelques jours.

— En quoi ?

— Je ne saurais dire précisément, mais tu es bizarre, c'est un fait.

— Tu me dis que c'est un fait alors que tu dis juste avant que tu ne sais pas ce qui te fait cet effet, c'est un peu contradictoire, tu ne trouves pas ? C'est juste une impression, Molly. Je vais très bien et je ne suis pas différent d'avant. Les enfants sont partis et tu as plus de loisirs pour m'observer, et comme tu ne le fais pas d'habitude – moins en tout cas – tu me trouves étrange.

— Tu parles de toi comme si tu étais un extraterrestre que je venais de découvrir dans mon jardin. Ceci dit, tu n'as pas tort, c'est depuis que les enfants sont partis à Poudlard que je te trouve bizarre. ça ne m'avait pas fait ça les autres années, ajouta-t-elle d'un ton pensif.

— Les autres années, je reprenais mon travail le lendemain de leur rentrée. Là, j'ai été forcé de les prendre une semaine plus tard, ce qui fait que je reprends avec un peu de retard sur eux.

— C'est vrai. » Cette explication la satisfaisait, elle paraissait rassurée. Arthur était soulagé et content de lui, il avait réponse à tout. Il se sentait tout de même mal à l'aise de cacher ainsi la vérité à sa femme. Il était malhonnête avec elle, il lui mentait, lui cachait qu'il était troublé.

Cependant, s'il agissait ainsi, c'était pour ne pas avoir à lui avouer la raison de son trouble, parce qu'il ne comprenait pas lui-même ce qui lui arrivait, parce qu'il était incapable de définir précisément ce qu'il ressentait, parce que Dumbledore avait raison : Lucius était bien un danger pour sa famille… et ceci de la façon la plus inattendue et la plus involontaire qui soit.

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Il irait le voir.