Et voila. La fin d'une aventure. Ca me fait bizarre. J'ai mis le point final à ma fic lundi à 2h56 du matin. J'ai eu beaucoup de mal à la terminer, la peur de la fin, le mécontentement et, pendant un moment, un raz le bol de cette fic. Mais grâce à l'obstination et l'entêtement de certaines, c'est bel et bien fini quelques jours avant la sortie du tome 6.
Alors, un merci spécial à Albane, motiveuse de choc, correctrice et béta-reader, qui m'a aidée tout le long de cette fic et de mon parcours dans l'écriture, mais qui, faute aux vacances sans Internet, aura du laisser son rôle pour ce dernier chapitre à Nessa. A toutes les deux, merci de votre aide plus que précieuse.
Disclaimer : Tout appartient à Mrs Rowling, sauf certains personnages. Le nom Morgoth appartient à Tolkien et est une idée de Nessa.
Je vous souhaite une bonne lecture, et vous dis au revoir, car c'est Albane qui postera l'épilogue dès qu'elle rentrera, pour que vous ayez la fin malgré mon départ.
Oleg, notre spécialiste de sortilèges a réussi après quelques recherches parmi les nombreux ouvrages qui composent notre bibliothèque et quelques essais infructueux à reproduire le sort le traduction, bien que légèrement moins efficace. Il n'a que onze ans après tout, et ce qu'il vient d'accomplir est tout de même un exploit ! Le silence se fait dans la salle, où mes deux compagnons continuaient à se disputer en russe, mais cette fois-ci, je peux les suivre et j'oublie cette angoisse qui monte pourtant en moi, dans le coeur, dans l'âme du Nundu.
Et puis, la porte s'ouvre.
Il est là. Revenu. Dans les bras de Strumpa. Inconscient. Non. Les larmes de l'elfe de maison nous font comprendre que c'est faux. Son visage si particulier est défiguré par un rictus de douleur, toujours présent, même si ses yeux fermés, je le sais, n'ont pu que garder une expression de courage. Je le quitte des yeux quand je remarque que derrière ce cortège funèbre, vient Kolia, pâle comme un linge, tremblant et totalement désorienté. Il a une coupure à la joue, qui semble assez profonde et qui n'est pas jolie du tout à voir, et un gros hématome commence à se former au dessus de son oeil, sans compter le fait qu'il boite bas et qu'il porte un bras en écharpe. Mais, la souffrance semble être plus intérieure que physique. Sous le choc, c'est tout juste s'il nous remarque quand il s'effondre sur le canapé.
"Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. C'est lui. Il l'a tué. Il l'a torturé. Devant moi. Parce qu'il n'avait pas, ou mal obéi. Je ne sais pas. Il s'était mis devant moi. Pour me protéger. Il a souffert. Il était en colère, très en colère, furieux. Ses yeux sont devenus rouges." Ses phrases sont sans queue ni tête. Il exprime ses pensées comme elles lui viennent à l'esprit. Dans tous les sens. Au point que l'on ne sait plus de qui il parle, et qui a fait quoi.
"Ta mère a été libérée Sirius. Je saigne. J'ai mal. Là." Il indique d'un geste mou son coeur. "Je ne l'aimais pas beaucoup Max, c'est vrai. Mais pas à ce point. Et il l'a tué. Il l'a tué. Parce qu'il voulait me protéger. Il l'a tué. Il a eu mal. Il n'a pas hurlé. Il l'a tué..."
Et au fur et à mesure qu'il parle, les sanglots se calment, et le sommeil l'emmène. L'infirmière que j'avais vu le premier jour vient soigner la coupure de Kolia et mettre de la glace sur son oeil. Mais je ne m'en aperçois pas. Assis sur la fenêtre, je regarde au loin, sans rien voir. Max est parti. Mort. Lui, dont l'Animagus représentait l'oiseau éternel, ne reviendra plus.
Je pleure. Pleure sans honte et sans faire attention au monde qui m'entoure. Les larmes emportent ma souffrance, ainsi que celle du Nundu. Et je sombre dans un monde où tout est noir, où tout est cendre, où la mort est une voisine à laquelle il faut s'habituer. Et toujours ce nom, ce nom qui tambourine dans ma poitrine. Max, Max, Max... à l'infini, pour lui redonner un nouveau souffle, un nouveau battement de coeur, et sans le savoir, je tente de le rejoindre. Max... Tout est noir, noir,... et blanc.
La violente lumière me fait rapidement refermer les yeux. Blanche comme la neige qui continuait à tomber avant le noir. Et le tambour dans mon coeur est passé dans ma tête, j'ai mal. Une soudaine envie de vomir me prend et je me contracte totalement pour la réprimer.
L'effort que je fournis me sort de ma torpeur cotonneuse et même si je n'ouvre pas les yeux, je prends conscience des personnes près de moi. Au travers des martellements qui ponctuent chaque battement de coeur, j'essaie de distinguer ce qui se passe. Des pas, lourds, une voix aiguë, une voix calme apaisante qui menacerait de me renvoyer dormir si une plus excitée voire hystérique ne l'avait remplaçée rapidement. Quoi que... elle me strille les oreilles de fausses notes, et accompagnées du tambour toujours plus bruyant, je sombre de nouveau dans l'inconscience.
Cette fois-ci, le blanc qui succède aux ténèbres est moins agresseur à mes yeux, mais je ne reconnais pas l'endroit où je suis. Une pièce blanche, dans un lit blanc avec un drap blanc, un rideau blanc à ma gauche qui m'empêche de voir ce qui se passe. A ma droite, une fenêtre s'ouvre sur un paysage que je connais bien. Loin de la neige que j'ai quittée, les arbres n'en sont qu'à l'étape où leurs feuilles se colorent de rouge et d'ocre et il pleut. Je me sens bizarrement étouffer devant ce spectacle. Trop chaud. Je veux le froid, le froid, la neige, et Max. Max...
Mais non, Poudlard, toujours Poudlard, j'ai beau fermer les yeux, les rouvrir, les fermer de nouveau, et faire ainsi des dizaines de fois, rien n'y fait, rien n'y change. Toujours ce plafond blanc, toujours cette chaleur étouffante, et toujours ce paysage automnal. Je suis loin, si loin de ma Suède...
Un doute me prend. Qu'est ce que je fais là ? Rien n'indique depuis combien de temps je suis ici, comment j'y suis arrivé, et surtout, étais-je vraiment parti ? Une seule réponse me vient, du fond de mon coeur, le ronronnement sourd du Nundu. Je m'y plonge, cherchant du réconfort et des réponses au plus profond de moi-même. Et si mes sensations se font plus floues, plus animales, mes perceptions sensorielles, elles, sont plus élevées que jamais. L'odeur de l'infirmerie envahit mes narines et me donne la nausée, je sens tout, je vois tout, j'entends tout, je me sens si bien, si fort, si puissant. En dépit de la fatigue, je descends souplement du lit, d'un bond aussi léger qu'une plume, et en félin curieux, je visite la pièce. Tous les lits sont vides. Le bureau de l'infirmière aussi. Tiens, un miroir ! Pas un bruit, mais une image, un grand félin clair dont le garrot arrive à peu près à la hauteur du bureau, à la robe mordorée ornée de taches noires. Bien jolie panthère si vous voulez mon avis. Si je savais sourire sous cette apparence, je le ferai sans doute, la modestie ayant du mal à atteindre l'esprit du Nundu.
Un bruit de bas au dehors me fait sortir de ma contemplation, et avec un peu de mal, je m'extirpe du corps de l'animal pour rejoindre mon propre esprit et le lit dans lequel je me glisse. Je suis comme sourd et aveugle, sans les sens de mon animagus, mais j'entends néanmoins distinctement la clé tourner dans la serrure au moment où mon mal de tête me reprend.
L'infirmière je suppose, entre sans un bruit et a un soupir résigné en voyant que je suis éveillé.
"Je suis désolée Monsieur Black, ils veulent absolument vous voir. J'ai eu beau leur dire que mon infirmerie n'était pas une salle d'interrogatoire, ils ont l'aval du Ministère. Et comme vous êtes réveillé, je ne vois pas ce que je pourrais leur dire. Mais vous devriez peut-être aller prendre un douche avant qu'ils n'arrivent," ajoute-t-elle en plissant le nez.
Légèrement surpris, je me dirige machinalement vers la salle d'eau, et quand des voix se font entendre de l'autre coté, je me surprends à prendre tout mon temps tandis que je tends l'oreille. Mais, mis à part quelques bruits, pas grand chose ne filtre, et certainement rien de compréhensible. A quoi ça sert de repousser ce moment, je ne sais pas, mais je m'y applique, laissant toute pensée douloureuse ne faire que pâle figure par rapport à l'eau brulante mais pourtant soulageante. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et quand quelqu'un finit par frapper à la porte, je reviens sur terre.
Me sêchant et m'habillant en vitesse (tout est relatif, n'est ce pas ?), je sors de la salle de bain. Ils m'attendent. Trois Aurors, droits comme des I sont face à moi, l'infirmière s'est, elle, plantée entre la porte et eux, les bras croisés sur la poitrine, comme pour me protéger, et Albus Dumbledore est assis en tailleur sur un des lits, en train de lire avec attention un journal pour enfants, le sourire aux lèvres, sans avoir l'air de se rendre compte des regards courroucés que lui lancent les autres.
Mais sitôt après m'avoir remarqué, ils se seraient sans doute rués sur moi si l'infirmière ne formait pas un mur qui semblait infranchissable. Ne sachant pas où me mettre, mon regard se dirige comme naturellement vers le vieux directeur qui m'indique, en levant brièvement les yeux de son journal qui semble particulièrement l'amuser, de venir m'asseoir à ses cotés.
Je m'assieds, mal à l'aise devant ces regards inquisiteurs.
"Sirius Black ?"
J'acquièce timidement.
"Nous, Aurors de la Coopération Internationale, de par l'ordre de notre département, sommes ici pour vous interroger sur vos activités dans le domaine de l'école de sorcellerie de Durmstrang. Vous êtes accusés de complicité, volontaire ou non ce sera à nous d'en juger, aux actions menées au service de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Que pouvez vous répondre à ceci ?"
Je tombe des nues. Je croyais qu'ils étaient là pour ma mère, ou pour Max. Mais de là à me relier à Voldemort, il y a un pas que je n'avais pas fait.
"Je n'ai rien à répondre à ça, je n'ai jamais eu le moindre rapport avec Voldemort." Et en me murant dans le silence, je me giffle mentalement. Qu'est ce qui m'a pris de les agresser comme ça ? Et puis, ils ont raison, je me force à admettre : c'est bien moi qui ai reçu une lettre de Voldemort qui me disait de le rejoindre, c'est bien moi qui ai eu un prof qui a entrainé un de ses élèves devant lui. C'est bien moi qui l'ai vu revenir, lui, sans vie, et Kolia blessé.
Ma réponse n'a pas eu l'air de leur plaire non plus. Le plus agé des trois me dit d'un ton glacial :
"Après avoir examiné votre dossier, il a été décidé que vous seriez mis sous surveillance : à la moindre incartade, mineur ou non..." Son silence est plus éloquent que n'importe quelle fin de phrase. "De plus, votre animagus sera scellé dans les heures qui viennent. Vous êtes actuellement interdit de sortie du territoire, par quelque moyen de transport que ce soit, et nous vous interdisons de tenter d'avoir le moindre contact avec les élèves de Durmstrang ou tout autre personne résidant sur cette zone."
Là dessus, ils claquent des talons et sortent tous les trois, suivis jusqu'à la porte par l'infirmière, qui, aux mépris de ses chères règles de silence, la claqua sur leurs pas avant de rejoindre son bureau.
A coté de moi, le Professeur Dumbledore soupire et semble se résigner à poser son journal pour enfants avant de se redresser. Je lève les yeux sur lui, et plonge mon regard dans le sien. Bleu, bleu clair, d'un blond profond, mais bleu... Ma gorge se serre en repensant au regard si particulier de Max. Je me giffle mentalement, et lui demande en butant un peu sur les mots :
- Monsieur, ma mère va bien ?
Il sourit.
- Oui, en bonne santé et sans trop de mal. Elle est en observation à Sainte Mangouste pour le moment, mais elle devrait bientôt sortir. A ce propos, Mme Pomfresh vous fait dire que vous allez garder l'infirmerie pendant trois jours. Veillez à trop éviter les promenades dans le château trop souvent d'ici là.
Il se relève, ajuste sa robe.
- Reposez-vous bien, Monsieur Black, vous reprendrez les cours parmi nous à votre sortie. Et cessez de vous tracasser pour le professeur Omatos, cela ne le fera pas revenir.
Si les paroles de Dumbledore m'avaient paru jusque là réconfortantes, ces dernières me glacèrent le sang, dénuées de compassion, de compréhension du dilemne qui me rongeait.
Et quand, une quarantaine de minutes plus tard, je ressens une impression étrange et que le Nundu dans ma poitrine se rua contre les parois sous l'effet des scellés que venait de poser le Ministère sur mon animagus, je perds les pédales. Pieds nus sur le carrelage froid de l'infirmerie, je me précipite vers la porte, puis dans les couloirs, sans vraiment savoir où aller, cherchant juste à me débarasser de cette sensation d'emprisonnement. Et detours après détours, tournant après tournant, escaliers après escaliers, je me retrouve une nouvelle fois devant une porte que je reconnais, tout comme elle semble me reconnaitre. Si une porte pouvait sourire, je pense que c'est comme ça que Viir m'aurait accueillie.
Elle s'ouvre sans poser de question ni demander le mot de passe. Tant mieux, je ne sais pas si j'aurais pu m'en souvenir autrement. La salle est toujours aussi grande, aussi vide, aussi blanche. Les alvéoles sont toujours là, tout comme l'armoire sur le coté de la porte. Au dessus de celle-ci, mon portrait me fait un petit sourire triste avant de repartir dans une conversation avec son voisin immédiat. La salle s'accorde à mon humeur, triste et morose, et la sensation d'étouffement à cause de la température ambiante se dissipe quand les premiers flocons de neige se mettent à tomber de Merlin sait où et à tapisser le sol. Mes orteils se recroquevillent sous le froid mais je n'y fais pas attention, profitant de cet instant de sérénité, et je fixe du regard les flocons jusqu'à ce que ceux-ci se posent au sol. Quand l'épaisseur de neige m'arrive aux chevilles, se trace doucement dedans un portrait de celui dont je n'oublierai jamais ce qu'il a fait ni ce qu'il a subi. Mes sanglots redoublent en pensant à ce professeur, assassiné par Voldemort - oui, Voldemort, je le hurle ce nom honni, VOLDEMORT, VOLDEMORT, VOLDEMORT ! -, serviteur de ce monstre et mort sous ses ordres pour avoir mal obéi. Quelque part, je ne peux pas y croire, ou je ne veux pas y croire. Mais le résultat est le même. Il ne reviendra plus.
D'un coup de pied rageur, je recouvre le dessin tracé dans la poudreuse, pour l'effacer de mes pensées, de mes idées, pour évacuer mon désespoir, et cette honte de pleurer un Mangemort...
Le besoin de parler me prend et d'un pas décidé malgré mes pieds nus gelés et engourdis, je me dirige jusqu'à l'armoire sculptée qui laisse place à un bureau. Comme la première fois, le carnet d'Imina m'y attend. Sur la page de garde, le compte à rebours est toujours présent. "Propriété de Sirius Black pour les 78 mois à venir." Du bout du doigt, j'effleure le minuscule portrait de Dame Imina qui se trouve dessus avant de me décider à en tourner la page. Un coup d'oeil au grand portrait qui préside de l'autre coté de la salle me permet de raffermir ma volonté de ne plus souffrir seul. Egoïste au possible, car, sans me soucier des réactions d'Imina, je déverse tout dans le carnet, larmes et chagrin, fureur et colère, impuissance et douleur, tout, allant inévitablement de la mort de Max à mon retour à Poudlard loin de mes amis, de ce sentiment d'avoir été trompé à la douleur des adieux avec tous, Elfes et Humains. Et plus je déverse, plus les souvenirs affluent que je place immédiatement dans le message que je fais passer à la petite fille des fondateurs de Poudlard. Ce qu'elle me laisse faire sans intervenir jusqu'à ce qu'elle sente qu'elle peut essayer de me réconforter. Mais c'est la présence d'une mère, l'étreinte chaude et pleine d'amour que je voudrais... elle essaie tout de même, maladroitement, mais de manière touchante, de changer de sujet, de me faire parler de la course de dragons et d'une certaine manière, je la sens vraiment interessée par ce que je raconte. Les Elfes, surtout semblent la passionner, et elle me demande toujours plus de détails sur leurs noms, leurs vies, leur description... Au nom de Njord, le malaise s'installe dans la salle.
Alors, je sors de la pièce et m'égare dans les couloirs avant de rejoindre, transi, l'infirmerie sans croiser qui que ce soit. Je me blottis dans la couverture et m'endors. Je me réveille, pris par une quinte de toux. L'infirmière se précipite et me tend une potion fumante, me la faisant ingurgiter de force. Pimentine, évidemment, je sens mes oreilles chauffer avant qu'elles ne se mettent à fumer. Mrs Pomfresh se met à marmonner contre "les écoles qui n'ont pas la moindre notion de moralité et qui laissent les enfants être éduqués dans des régions polaires sans penser à leur dire de se couvrir". Sa voix se perd quand la porte de son bureau se referme derrière elle. Je lève les yeux au ciel. Si elle n'est pas contente, elle n'avait qu'à fermer la porte de l'infirmerie, et je n'aurai pas pris froid dans les couloirs ! Enfin, si le Ministère n'avait pas scellé le Nundu, je ne serais pas parti, mais si Voldemort n'avait pas tué Max, le ministère n'aurait pas scellé le Nundu. Voldemort, tout est de sa faute, toujours de sa faute... du plus simple rhume à l'assassinat et l'enlèvement des personnes chères. Je voudrais dormir, dormir pour oublier tout ça, mais impossible avec les oreilles qui sifflent toujours. Alors, je me contente de compter les trous dans le plafond, sans doute l'oeuvre d'autres élèves désoeuvrés. J'en suis a 257 quand la porte s'ouvre sur le concierge, qui tient à bout de bras par les oreilles apparemment, deux élèves gesticulant tant pour se dégager de la prise de l'homme que pour cogner sur l'autre.
Les cheveux noirs en bataille ne me laissent pas longtemps dans le doute... Potter... je l'avais presqu'oublié celui là. Partant de là, l'autre ne peux évidemment être que Rogue. Je soupire et tente, le plus silencieusement possible de me tasser dans le lit en espérant disparaitre. Peine perdue, mon nez me chatouille et j'éternue. Le temps semble se figer quand Potty et Rogue se rendent compte de ma présence.
Si j'en avais le coeur, j'aurais éclaté de rire devant les yeux écarquillés de mon ennemi intime et la machoire décrochée du Serpentard, mais là, je me contente de les fixer d'un oeil noir. Rogue fait d'ailleurs demi-tour après s'être dégagé de la poigne du concierge qui lui hurle des menaces et qui sous les réflexions de l'infirmière, laisse James à Mrs Pomfresh pour lui courir après. Potter qui d'ailleurs me salue d'un discret hochement de tête. J'ai envie de l'étrangler avec le rideau de mon lit. Son regard s'assombrit, c'est curieux, j'aurais pourtant juré avoir parlé à voix basse.
Durant les deux jours suivants, je me suis ennuyé, j'ai compté les trous du plafond, les ai recompté, encore et encore. Mais j'hésite sur leur nombre, est ce qu''il existe des demi trous, ou est ce que ce sont des trous comme les autres ? Alors 472 ou 489, là est la question. Enfin, tout ça pour dire qu'il n'y a rien à signaler. Mon retour n'a pas eu l'air de s'ébruiter puisque ni Lily, ni Remus ne sont venus me voir. Alors que je me prépare à recompter une nouvelle fois les trous (alors, demi trous ou pas ?) du plafond, l'infirmière entre et me tend un livre.
"C'est de la part du directeur. Il dit que ça vous permettra de vous remettre à niveau pour l'Histoire de la Magie qui n'est pas au programme à Durmstrang." Je lui souris gentiment et prends le livre auquel je jette un coup d'oeil intrigué. L'histoire de Poudlard. Gros pavé à l'aspect moins qu'engageant, à la couverture élimée et dont certaines feuilles volent. C'est vraiment, mais vraiment parceque je n'ai rien d'autre à faire, hein ? Alors, je l'ouvre. J'ai un soupir de soulagement, son contenu me semble plus enviable que ce que j'ai pu penser au premier abord. Des petits paragraphes, bien éclairés avec un titre et un plan explicites, des arbres généalogiques, des illustrations...
Je le feuillette rêveusement, en m'attardant sur celles représentant l'évolution de Poudlard, l'ajout d'une nouvelle aile ou d'une tour, l'installation de la famille calamars géants dans le lac, la plantation d'une partie de la Forêt Interdite, ... Non, Poudlard ne s'est pas bati en un jour comme on dit chez nous !
Et puis, par hasard, je tombe sur une reproduction, d'assez bonne qualité du tableau qui préside dans la salle d'Imina. Alors, je m'attarde sur cet article.
"Imina Gryffondor est la fille unique de Naikaï Gryffondor et de Sylma Serpentard et donc la petite fille des quatre fondateurs de l'éminente école de sorcellerie. Elle nait durant l'été 1004 et est presque immédiatement orpheline : sa mère décède en couches et son père ne tarde à la suivre dans la tombe par désespoir. Imina est alors confiée à ses grands parents qui s'occupent de son éducation et de son enseignement dans la toute nouvelle école de Poudlard où la jeune fille fait preuve de puissance et de talent avant d'obtenir sans difficulté son diplome. En 1020, la jeune sorcière refuse d'épouser le fils adoptif de Salazar Serpentard qui est donc son oncle, Morgoth, de vingt-trois ans son ainé avec lequel elle était en perpétuel désaccord : Histoire de prestige, de descendance, d'héritage, qui du sang ou de l'homme, de l'adopté ou de la femme serait la suite de la descendance. De ce refus naitront une rivalité et une haine sans commune mesure qui atteindront d'ailleurs des sommets quand la jeune fille décidera d'accepter la demande en mariage de Njord Dracos, du clan d'Idrion (note d'actualisation : Idrion décède en 1457 et son clan porte dorénavant le nom de son fils, Elirophen) choisi contre toutes les attentes et les moeurs d'alors, parmi les êtres d'un autre peuple. Sans enfant, le couple n'en est pas moins heureux. Néanmoins, privée de l'appui de ses grands-parents décédés entre 1016 et 1025, Imina Gryffondor est sujette à des attaques de son rival dès 1025. D'abord frontales, les altercations tournent à l'avantage de la jeune fille, mais l'enlèvement de son mari constitue un tournant dans l'histoire des héritiers. Pour sauver la vie de Njord Dracos, elle accepte de sacrifier ses pouvoirs, mais à l'âge de 23 ans, elle est assassinée par cet oncle adoptif. Sans descendant pour succéder à la jeune Imina, Morgoth s'attribue le titre d'héritier de Serpentard et est la racine d'une lignée qui perdure encore aujourd'hui, héritière de Serpentard mais sans lien de sang."
Quand je relève le nez du livre, Dumbledore est assis sur le pied de mon lit. Trop absorbé par ma lecture, je ne l'ai pas entendu arriver. Je repose tranquillement le livre à coté de moi et le regarde. Le vieil homme se lisse la barbe et se contente finalement de demander de mes nouvelles. Je hausse les épaules.
"Bien. J'ai hâte de sortir et de reprendre les cours. Mais au fait, qu'est ce que je fais à Poudlard ?"
"Votre professeur étant décédé, vous ne pouviez plus suivre les cours à Durmstrang. Même si vos camarades ont été replacés dans d'autres classes de manière provisoire, votre mère a insisté dès son retour pour que vous reveniez étudier ici. Ce qui n'a, évidemment, posé aucun problème."
Il me fait un sourire chaleureux, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que si je n'étais pas revenu en Angleterre, je n'aurais pas cette douleur continue au niveau du coeur, fatigué par les bonds du Nundu contre ses parois. Ce qu'il semble comprendre puisqu'il continue.
"Je sais que ça fait mal, Sirius. J'ai été professeur de métamorphose avant de devenir directeur, et même si je ne l'ai pas subi, je sais combien c'est dur d'enfermer son Animagus. D'ailleurs, le Ministère n'a rien contre eux, surtout que votre étude était déclarée, mais ils ont eu peur. Peur de ce qu'ils ne comprennent pas ou de ce qu'ils ne peuvent pas diriger, alors ton lien, même indirect avec Voldemort les a convaincu, et s'il fallait autre chose, ils auraient prétexté qu'entre anglais à Durmstrang, vous vous seriez serrés les coudes, or, tu dois savoir que tous les sorciers ne voient pas d'un bon oeil que la famille Malfoy, se targant d'un sang des plus "purs" soit souillée par l'épouse d'Anspråklös Malfoy, la fille de Mianaï Dracos, autrement dit, la mère de Lucius."
Me laissant digérer ces informations, il se lève. Mais parvenu sur le pas de la porte, il se retourne et avec un air malicieux, il me glisse "489 ! Un demi trou est un trou !"
Malgré une légère rancune, je ne peux pas m'empêcher de sourire en regardant le plafond.
Puis, les cours ont repris avec une monotonie déroutante sitôt sorti de l'infirmerie. Attraction numéro une chez les Gryffondor, je me mets à éviter leurs questions, leur empressement, leurs regards plus ou moins inquiets, et puis, petit à petit, leur présence. Toujours à part en cours, j'essaie de rattraper plus ou moins mon retard dans les matières que je n'avais pas étudiées, je m'ennuie dans les autres, et je continue à sombrer dans les confins du nul absolu en potions. Lily, jolie Lily aux grands yeux verts qui s'obstine à essayer de me faire sourire, Remus à attirer mon attention. Et les Serpentards à m'énerver, me demandant détails sur détails sur Durmstrang, la magie noire, les mangemorts et Voldemort. Ils me donnent envie de vomir et je leur ai fait savoir.
D'ailleur, à un détour de couloir, ils sont cinq à m'attendre. J'ai beau me creuser la mémoire, mis à part Rogue, je n'en connais aucun de nom. Arborant fièrement leur insigne, ils ont un sourire mauvais. Je n'ai pas le temps de réagir qu'un poing s'écrase contre ma pommette qui explose sous l'impact. Même enfermé, le Nundu ne se laisse pas faire et me fait parvenir, Merlin sait comment, une vague de rage qui parcourt mon corps. Je me rue sur mon assaillant qui s'écroule sous le choc, heurté par mon poing en plein nez duquel jaillit une fontaine de sang qui excite encore d'avantage le fauve qui, malgré ça, refuse de s'acharner sur sa proie et passe à un autre. Mais aussi furieux que je sois, à cinq contre un, je ne fais pas le poids et ils me maitrisent facilement en me plaquant contre le mur. Rogue, le nez ensanglanté se met devant moi, en position de frappe.
Je n'ai pas la sensation de fermer les yeux en attendant le choc, et pourtant, quand je les rouvre, la bataille est bien plus équilibrée puisque Potter et Franck Londubat ont mis à terre Rogue et en tiennent deux autres en joue avec leurs baguettes. Des pas dans le couloir et les Serpentards détalent, me laissant face à deux de ceux que j'essayais d'éviter jusque là. Les pas étaient ceux de Remus et Lily qui sont arrivés en courant et regardent la scène avec un air curieux. Ma pommette me fait mal, mais je me refuse de l'admettre. Potter devrait arborer son petit sourire supérieur et lancer une ou deux vacheries avant de s'en aller, mais non. Il reste planté là devant moi, l'air anormalement sérieux, ses yeux bruns plongés dans les miens.
Et lentement, comme au ralenti, il me tend la main. J'hésite, mais aucune réflexion désobligeante ne l'accompagne, alors, avec un léger sourire, je me relève en l'agrippant. Sourire qui s'étend à ses lèvres. Puis à celles de Remus et Lily qui nous regardent toujours, ne sachant pas trop s'il faut intervenir ou non.
D'une voix un peu étouffée, j'arrive quand même à articuler ces syllabes qui m'auraient brulé la bouche il n'y a pas si longtemps.
Merci.
Rassuré, le Nundu se calme, tourne en rond pour se coucher et s'endort pour l'éternité, toute rancune effacée par cette simple main tendue.
RAR
La Folleuh : Une autre personne ayant participé à la motivation de finir cette fic, du moins ce chapitre puisque l'épilogue est écrit depuis novembre 2003 et inchangé depuis septembre dernier ! Donc oui, électrochoc pour le chapitre précédent et pour celui-ci également Non, la mère de Lu' n'est pas l'ex de Mianaï, c'est d'ailleurs expliqué dans ce chapitre, mais tu es la seule à avoir établi un lien entre les deux familles, alors... +décerne une couronne de lauriers à son disciple préféré+ Tous des Mangemorts ? Non, n'exagère pas quand même ! Qu'il pleuve ou qu'il neige, tu attendras, mais c'est sous un soleil de plomb que ça arrivera ! (+s'autocongratule pour la rime+). Merci, merci, merci !
Albane : Ma Maman Poule à moi +yeux humides d'émotion+ Suis déçue que tu ne sois pas là, mais Nessie fait bien son boulot, et sinon, n'hésile pô à la gronder ! Hihihi. Merci de ta présence, de ton aide, de m'avoir confié Oleg, ... Mais évite de rougir, fait déjà trop chaud, et je suis pas sure que mes Russes, nordico-Europe de l'Est apprécient !
La faute, on en a déjà parlé, mais j'ai jamais retrouvé le txto pour vérifier, et j'ai d'ailleurs jamais essayé de le corriger +honte+ Mais tu as bien fait de le signaler !
Affrontement entre Max et Kolia aux échecs... +s'effondre en larmes dans les bras de Dray+
Pourquoi Sam veut pas essayer ? Pour l'amour de la science, il faut faire des sacrifices ! (sacrifice- tuer Max +se remet à pleurer+) Bien sur que Sept est aussi belle qu'Oleg est beau ! C'est notre n'Um internationale après tout ! Pourquoi le petit blond a tous les applaudissements ? Euh, Dmitri +regard innocent vers son russe+ euh, surement une coincidence ! lol, et puis, fallait bien que Lucius profite de la foule aussi, hein ! C'est pas un Malfoy pour rien ! Et puis la vainqueur, euh, si je te dis que ça a été très difficile de choisir, tu me crois +bat des cils d'un air angélique+
+plaint le malheureux Pippin et en profite que Blan est pas là pour compatir encore un peu plus+
En tout cas, comme toujours, merci de ton aide et de ton soutien, j'espère que ce dernier chapitre t'aura plu puisque tu le découvres comme tout lecteur 'normal' ! Et dis toi que si tu es fiere, c'est rien par rapport à la réciproque +lui offre la palme de la meilleure béta-béton+
Ness : Ma béta readeuse du chapitre ! Merci de te donner tant de mal ! Tu sais, ces temps-ci Sauron cause pas beaucoup, même si l'allusion à Morgoth l'a un peu requinqué, je m'inquiète, je me demande s'il couverait pas quelque chose ! Non, en fait, tu avais 4 mois pour la poster à peu près ! lol
+regarde le harem de Ness qui a gagné son pari et rougit+
Pour les concurrents, c'est vrai, on avait deja du en parler mais bon, ça interesse peut-être qqun ! lol. Le 1 : pas grand chose à en dire si ce n'est que j'ai emprunté Vassili à Werber. Le 2, Pavel (+ Netchev) sont une référence à Pavel Nedved, plus ou moins déformée même s'il n'est pas dans le harem, je l'aime beaucoup :). Le 3, Dmitri, évidemment en référence à Sychev. Bellet, c'est kazakh je crois, mais on a jamais su la vraie signification du juron ! (Bakhitzan étant pour l'ancien entraineur kazakh de mon frère). Le 5, Topain, c'est le nom d'un rouge-gorge que j'avais sauvé in extremis des griffes de mon chat ! Le 7, Maris pour Verpakovskis (dans ce contexte, le Russe étant Marat et le roumain Marian ! lol), et Ikev pour Iker Casillas. Le 8, Boris pour Boris Sanson et récemment (qui n'avait donc aucun rapport !) Andreievich pour Andriy Shevchenko. De même pour le 9 et Viktor pour Victor Hanescu. Donc voila comment replacer les gens qu'on aime aux hasards d'une fic ! lol
Donc voila la suite ! Merci pour ta review !
Skyblack4 : Je sais, j'écris lentement ! Et ce chapitre, j'en étais tellement mécontente que je l'ai totalement effacé pour le recommencer ! Pour tout dire, je suis assez contente de moi ! Oui, Lucius descend des Elfes, c'est fini d'expliciter dans ce chapitre ! Pour Sept et Sirius, ça ne les mènera, hélas nulle part, du moins que je sache ! En tout les cas, merci de tes encouragements et de tes compliments !
Et merci à tous, lecteurs, revieweurs, amis et connaissances ! Ze vous z'aimeuh !
