Chapitre 01 : Le départ

Septembre était à la fin de ses jours, mais rien ne le laissait paraître. En effet, la nature resplendissait en un charmant concert de vie. Le temps était clément et cela les premiers à en jouir étaient les élèves de la célèbre école de Poudlard. A peine avaient-ils finis les cours qu'ils étaient allés se détendre dans le parc.

Ils profitaient tous du fait que les devoirs soient peu nombreux et de la douce température ambiante pour se prélasser paresseusement sur l'herbe encore tiède. Certains faisaient de longues promenades pieds nus, conversant tranquillement entre eux, savourant la quiétude des lieux. D'autres étaient allongés sur le gazon, bercés par le chant apaisant des oiseaux. Un petit groupe d'élève de première année s'amusaient avec le calmar géant en lui lançant divers objets que la créature leur renvoyait.

Une horde de colombes d'une pureté resplendissante vola au dessus des élèves, faisant valser une traînée de plumes nacrées dans le parc. Tous accueillirent cette bien étrange pluie avec s'émerveillement. Poudlard respirait la sérénité et la gaieté en cette fin de journée…

« SALE CON, HORS DE MA VUE ! »

« AH PARCE QU'AVEC TA MYOPIE AIGUE, TU ARRIVES A VOIR QUELQUE CHOSE ! CE SERAIT PLUTÔT A MOI DE TE DIRE CA, PAUVRE HYBRIDE ! »

« JE PREFERE ÊTRE MYOPE QU'UN CON FINI ! »

« JE T'INTERDIT DE M'INSULTER, APPÂT À EMMERDES ! »

« COMME SI J'AVAIS BESOIN DE TE PERMITION, FOUINE DELAVEE ! MOI, JE N'ATTEND PAS QU'ON DECIDE DE MA VIE ! »

« Arrêtez tous les deux, nous n'avez pas le droit de vous battre dans les couloirs ! Cessez de vous comportez comme des gamins ! » intervint une fille aux cheveux en broussaille, le visage rouge de colère. « Ron, aide-moi au lieu d'encourager Harry à faire une bêtise ! »

« Hermione, est-ce qu'il y a marqué 'dépressif suicidaire' sur mon front ? » riposta l'autre, les bras nonchalamment croisé, qui regardait les deux ennemis se faire face avec férocité.

« Mais tu es Préfet ! » s'insurgea la jeune fille, les mains sur les hanches.

« Contraint et forcé, note le bien ! » dit l'autre. « Et puis pourquoi tu demandes pas à la Préfète de Serpentard ? Elle, ce n'est qu'une figurante, on peut se permettre de la faire mourir dès le premier chapitre ! Moi, je suis le meilleur ami du héros, ce serait désastreux si j'explosais à cause d'un sort perdu ! »

« Mais toi aussi, tu n'es qu'un figurant, la belette ! » s'écria la Préfète de Serpentard, en fusillant l'indélicat des yeux. « Et je te ferais remarquer que moi je suis la fiancée de l'autre héros, alors j'ai plus d'importance que toi ! »

« La fiancé de Malefoy ! » s'horrifia le rouquin. « Merlin, je le déteste mais là vraiment, je compatis ! Paix à son âme ! »

Un deuxième foyer de dispute naquit, rendant le couloir encore plus bruyant. Bons nombres d'élèves étaient attroupés autour des braillards, attendant avec une curiosité plutôt malsaine le dénouement de l'affaire.

Parmi eux, se trouvait une jeune fille aux longs cheveux noirs et à la peau mate. Elle portait l'uniforme de l'école aux couleurs de Serpentard et ses yeux turquoise étaient rehaussés par le noir de sa robe. Elle fixait la scène d'un regard blasé et profondément agacé qui aurait laissé ses camarades bouche bée. Car, il était impensable que Ambre Jugson, prénommée « affectueusement » la poupée par ses camarades de Serpentard, puisse montrer autre chose qu'un visage placide vide de toutes émotions.

Cela faisait maintenant 6ans qu'elle était à Poudlard pourtant personne n'avait jamais vu la moindre émotions traverser son visage. Son imperturbabilité mettait très souvent les autres mal à l'aise. Son humeur toujours égale, sa froideur et sa passivité impressionnaient beaucoup de ses congénères qui ne savaient jamais comme l'aborder. Donc ils préféraient l'ignorer et ainsi elle n'avait pas vraiment d'ami mais de toute façon elle n'en cherchait pas. Telle semblait être sa devise : plus on était seul, mieux on se portait. Face à cette attitude beaucoup la trouvait hautaine, mais ils se trompaient. Elle ne se trouvait nullement supérieur aux autres mais voulait seulement un peu la paix pour pouvoir ainsi atteindre son but plus rapidement

De plus comme cela qui pourrait penser que sous ce masque, se cachait une jeune fille blasée par la vie et éprise de liberté ?

Personne, assurément.

Elle avait toujours été enfermée, avec interdiction de sortir, même dans le l'immense jardin qui entourait sa demeure. Elle avait eu pour seule compagnie que des elfes de maison et une mère qui n'avait plus toute sa tête. Bloquée dans cette cage dorée, il était étonnant qu'elle soit toujours seine d'esprit. Quoique, certains de ses camarades auraient émis quelques réserves à ce sujet.

Sa mère avait à moitié perdu l'esprit lors du combat qui avait opposé son mari aux aurors. Trevis Jugson, tel était son nom, avait été un Mangemort du premier règne du lord noir. Il avait été découvert à la suite des enquêtes des aurors qui après la chute du mage noir avait tenté d'arrêter le plus de mangemorts possibles. Les représentants de l'ordre étaient donc venus l'arrêter mais le père d'Ambre ne l'entendant pas de cette oreille, avait tenté de tuer ses assaillants et c'était lui qui s'était fait avoir. Sa mère s'était prise un méchant sort qui l'avait rendu légèrement fêlée sur les bords.

Ambre ne pouvait pas vraiment dire que son père lui manquait, puisqu'elle ne l'avait jamais connu. Elle avait à peine un an lorsqu'il était mort. Par contre, elle pouvait assurer qu'elle le haïssait. Elle le détestait car à cause de lui sa vie était un enfer. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait du se plier à des règles très strictes qu'il avait établi pour son éducation, avant sa mort. Sa mère s'était toujours fait un plaisir de suivre le plan éducatif de feu de son mari à la lettre, brimant la jeune fille d'une façon honteuse.

Son destin était déjà tout tracé, elle n'avait pas son mot à dire. Elle épouserait un noble de sang dit pur, appartenant aux mêmes sphères privilégiées qu'eux. Un Wilkes, un Malefoy ou un Rosier de préférence. Elle élèverait ses enfants dans les mêmes principes et serait une épouse modèle. Voilà le destin que son si aimable père avait tracé pour elle. Mais elle, elle n'en voulait pas.

Et bien sur, d'après sa mère, rien de mieux comme histoire pour enfants pour s'endormir le soir que de faire les louanges de son père et de Vous-Savez-Qui tout en descendant en flèche Harry Potter et les stupides amoureux des moldus comme Albus Dumbledore. En plus sa mère courrait la plupart du temps à travers la demeure en criant le nom de son bien-aimé tout en hurlant les pires injures sur ses ennemis.

Sa cinglée de mère, malgré le fait qu'elle n'avait pas la marque, avait toujours été une fervente partisane de la Cause, comme ils appelaient l'idéologie mangemoresque. Depuis que le retour de Vous-Savez-Qui avait été annoncé officiellement, sa mère n'avait de cesse de la pousser à entrer à son service. Elle n'était plus destinée à être une épouse soumise à présent, mais un pantin de plus entre les mains du Lord Noir.

Ambre ne s'était jamais insurgé contre sa mère, bien qu'elle ne partage absolument pas les mêmes idées qu'elle. Pour elle, ce n'était pas la naissance qui glorifiait l'homme, mais ses actes et ses paroles. Et fort lui était de reconnaître que ses géniteurs étaient des timbrées. Elle avait ouvert les yeux le jour de ses huit ans, quand sa mère lui avait offert un livre d'histoire montrant la sottise des moldus. Sa mère lui avait montré d'horribles clichés sur ses hommes pas plus épais qu'un lethifold (créature qui ressemble à une cape noir d'à peine un centimètre d'épaisseur) qui avait été réduis à l'état de loque par la folie d'un seul homme répondant au nom d'Hitler.

A partir de là, elle avait cherché en cachette des informations sur le règne du Lord noir, mettant en doute les paroles de sa mère, pour qui, rien n'était plus vénérables que les actions de Vous-Savez-Qui et feu son mari. Ce qu'elle avait découvert l'avait écoeurée et elle s'était promise de ne jamais emprunter le même chemin que ses parents.

Ambre qui avait toujours été assez précoce pour son âge, avait clairement vu les similitudes entre la doctrine de Hitler et celle de Vous-Savez-Qui. Elle en était même venu à la conclusion que le Lord Noir avait du s'inspirer de Mein Kanph pour sa propre idéologie, tant les ressemblances étaient troublantes. Elle trouvait tout de même assez contradictoire qu'un homme qui prône l'éradication des moldus, prenne justement ses idées de l'un d'eux.

Elle n'avait jamais montré son dégoût à sa mère, se servant habilement du masque placide que lui avait offert son éducation. Sa génitrice pensait d'ailleurs qu'elle était facilement malléable et soumise. Mais elle se trompait du tout au tout. Tous ce que ambre attendait, c'était sa majorité pour quitter l'horrible mausolée qui lui servait de prison. Sa mère ne pourrait rien faire pour l'en empêcher. Après tout, elle serait majeure et elle était bien plus puissante qu'elle, magiquement parlant. Elle pourrait aisément la tuer le cas échéant, faisant passer ce meurtre pour un suicide. Personne n'en serait étonné, sa mère ayant une solide réputation de déséquilibrée dans le monde magique.

Malheureusement pour elle, le retour du Lord Noir contrecarrait quelque peu ses plans. Son imbécile de mère n'avait rien trouvé de mieux que d'écrire à son idole, lui vantant les capacités exceptionnelles de sa fille.

Ambre avait en effet hérité du don très convoité des Jugson : elle était une Oratrice. Elle pouvait envoûter et contrôler les gens par sa simple voix. Qu'elle parle ou qu'elle chante, elle était capable de réduire à néant les systèmes défensifs de l'esprit d'autrui, pour en faire des pantins à sa solde

Dès qu'il fut mis au courant de ce don, le lord Noir avait exigé de rencontrer Ambre. Et lorsqu'elle s'était retrouvée face au visage froid et blême de l'homme, elle avait eu peur. Et cela pour la première fois de sa vie. Elle avait sentit une panique sans nom l'envahir. Seule son éducation et sa fierté l'avaient empêché de s'enfuir à tout jambe, signant ainsi son arrêt de mort. La puissance et la dureté qu'elle avait perçu chez cet homme, lui avaient fait comprendre qu'elle ne pourrait plus jamais être libre. Car maintenant qu'il tenait un être au don exceptionnel, il ne le laisserait plus jamais partir, sauf si la Mort s'en mêlait.

Le lord ne lui avait pas apposé sa marque car elle devait retourner à Poudlard et il était hors de question que Dumbledore devine l'importance qu'elle avait pour lui. Le vieux fou lui contrecarrant déjà assez ses plans. Après cette rencontre, sa mère était devenu plus impossible que jamais, l'abreuvant de félicitations dont elle n'avait que faire, lui donnant aussi moult conseils pour plaire à un 'maître' qu'elle n'avait certainement pas envie de servir.

Les seules choses qui lui avaient permis de garder son imperturbabilité et une once d'espoir, c'était l'idée qu'une fois à Poudlard, elle pourrait se mettre sous la protection du directeur. Mais elle avait aussi placé en quelques sortes son destin entre les mains de l'ennemi juré des verts et Argents : Harry Potter. Elle savait que Voldemort le craignait bien que personne ne sache pourquoi, mais peut-être que lui parviendrai à tuer le mage noir encore une fois lui rendant ainsi sa liberté qu'on lui avait si injustement volé. Mais cet espoir un peu imaginaire s'était vite éteint quand elle s'était rendue compte qu'elle était sous une étroite surveillance par les fils de ses autres Mangemorts étudiant aussi à Poudlard. Elle s'était donc résolue à ne rien raconter au directeur sinon ses gardes du corps préviendraient aussitôt le Mage Noir. Et elle savait que celui dont on ne doit pas prononcer le nom avait bien d'autres méthodes de punition que la mort.

Ainsi au lieu d'être le havre de paix qu'elle avait imaginé, l'école était devenu une seconde prison.

Après ces événements, elle paraissait face aux autres toujours aussi indifférente. Mais à l'intérieur elle bouillait de rage. Elle était constamment tendue et sur les nerfs, et les lettres délirantes que lui envoyait chaque jour sa mère, n'arrangeait en rien son humeur.

Depuis le début de l'année, elle s'était déjà retrouvée à deux reprises à l'infirmerie pour cause de violentes crampes à l'estomac. Elle qui n'avait jamais mis le bout d'un orteil dans cette partie de l'école en six années d'étude à Poudlard, était maintenant royalement servie !

Cependant, à part ses maux d'estomac, sa nervosité passait inaperçu. Mais elle était tellement tendue qu'à un moment ou un autre cela aller exploser. Et elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l'impression que cela n'allait pas tarder.

Pourquoi ?

Tout simplement parce qu'elle avait passé une journée pourrie qui avait bien sûr commencé avec une douce lettre de sa tendre foldingue de mère, suivit d'une crampe qui l'avait clouée au lit toute la matinée. Et lorsque enfin elle avait réussis à retourner en cours, ça avait été pour subir les moqueries de Parkinson et Bulstrode parce qu'elle avait raté sa potion, son mal de ventre l'empêchant de travailler correctement.

Et là, alors qu'elle n'aspirait qu'à aller se coucher et dormir jusqu'à ce que mort s'en suive, elle était bloquée dans ce couloir de malheur parce que des crétins finis tapaient leurs crises d'adolescences. Pour finir c'était elle qui allait péter les plombs ! A croire qu'ils s'étaient tous donné le mot pour lui faire perdre son sang-froid légendaire !

Elle eut un petit sourire en pensant à la tête que feraient les autres si jamais elle pétait un câble. Elle qui n'avait jamais haussait la voix plus que de raison et qui était toujours d'un calme presque effrayant ! Cela les tuerait à coup sûr !

« Alors raison de plus pour péter un câble se dit-elle en pensée. »

« TU PEUX FAIRE TON MALIN, MAIS J'ATTENDS AVEC IMPATIENCE LE JOUR OU TU CREVERAS UNE BONNE FOIS POUR TOUTE ! ENFIN DE COMPTE, C'EST MÊME UN SERVICE QU'ON TE DONNERA ! COMME CA, TU POURRAS ALLER PLEURER DANS LES ROBES DE TA SANG-DE-BOURBE DE MERE ! »

L'insulte fit pâlir de rage Potter, qui au lieu de sauter à la gorge de son adversaire, comme tout le monde s'y attendait, contre-attaqua d'une voix aussi froide qu'un vent sibérien.

« ET COMMENT VA TON CHER PERE ? IL SE PLAIT DANS SES NOUVEAUX APPARTEMENTS ? »

« ESPECE DE… »

La fin de la phrase s'étouffa dans un cri rageur, alors que l'offensé sortit sa baguette à une vitesse incroyable. Cependant, son adversaire avait été plus rapide. Il le narguait de la pointe de sa baguette, un mince sourire au coin.

« Harry ne fais pas ça ! » cria Granger.

De la main, elle obligea Potter à baiser son arme. Malefoy profita de cet instant pour jeter un sort à son ennemi juré.

« Drân Blettjan ! »

« Protegio » eut à peine le temps de dire Potter.

Il avait été si rapide que sa barrière se dressa avant même que le sort ne sorte de la baguette de Malefoy. Le rayon tapa contre le bouclier, changeant de trajectoire. Et bien sûr, pour bien justifier que c'était une journée pourrie pour elle, le sort fendit l'air et passa si près de Ambre qu'il lui coupa légèrement la joue. Tous les autres élèves s'étaient enfuis en panique lorsqu'ils en étaient venus à la baguette. En un rien de temps le couloir se vida, ne laissant présent que Ambre, Potter, Malefoy, Weasley, Granger, Zabini et Parkinson… ah oui, sans oublier les deux éternels trolls de Malefoy qui malgré qu'ils aient redoublés leur cinquième année, étaient toujours collé au basque de leur prince.

Très lentement, la Serpentard leva la main pour toucher sa joue. Elle traça tout aussi lentement sa coupure avec ses doigts, peu soucieuse de l'air horrifié du Trio Inséparable ou de la moue déçu de Malefoy parce que sa cible n'était pas en train de se tordre de douleur par terre. Elle sentit le bout de ses doigts se couvrirent de sang et les leva au niveau de ses yeux. La vue du sang la fit trembler, alors qu'une crampe vint contracter son estomac.

« Est-ce que ça va ? » s'alarma Granger, en se penchant sur Ambre. Elle examina sa blessure et soupira en avisant qu'elle était superficielle. « Ce n'est rien de grave, mais il vaut mieux aller à l'infirmerie pour que Mrs Pomfresh te mette un pansement. »

« Tu as vue ce que tu as fait, Potter ! » cracha Malefoy en pointant un doigt vers Ambre. « A cause de toi, une Serpentard est blessée ! Attend un peu que j'aille en informer le professeur rogue, tu seras renvoyé d'ici avant même que le vieux fou ait pu te proposer ses stupides bonbon au citron ! »

« Malefoy, je te ferais remarquer que c'est toi qui a envoyé ce sort ! » se défendit Potter, d'un ton glacial. « Je n'ai fait que me protéger ! »

« Cause toujours ! » lança Malefoy.

« Une étude de nos baguettes révèlera clairement lequel de nous deux est en tord ! » répliqua Potter.

« Mais vous avez pas fini, oui, de vous disputer comme des gamins ! » cria Granger, les poings sur les hanches.

Mais rien n'y fit, les deux adolescents repartirent dans leurs disputes, baguettes à la main. Ambre tremblait de plus en plus violement, son sang rouge aveuglant toute autre couleur à ses yeux. Elle sentait quelque chose de brûlant monter en elle. Quelque chose qui balayait tout sur son passage. Et puis, cela explosa.

« VOS GUEULES ! » hurla-t-elle, les yeux rouges de rage.

Un souffle agressif projeta les autres contre le mur avec une violence inouïe. Seuls Potter et Malefoy ne furent pas emportés par lui, car ils avaient réagit au quart de tour et avaient dressé une barrière dès l'instant où ils avaient perçu la menace. Cependant, ils avaient tout même reculés de plusieurs centimètres. Ambre respira brillamment, cherchant son souffle comme si elle s'étouffait. Elle fixa les deux adolescents avec une fureur effrayante qui les fit reculer.

« Jusgon… » tenta Malefoy, blême.

Mais il fut interrompu par une magistrale gifle magique que lui envoya la jeune fille en balayant l'air d'un geste sec de la main. Malefoy fut envoyé au sol sous la violence du coup. Cette fois, il n'avait pas eut le temps de se protéger. Mais, il se réleva vite, le visage n'exprimant plus qu'une sombre colère. Bizarrement, il vint se positionner à côté de Potter, faisant face à la jeune fille avec cette froide détermination qui en impressionnait plus d'un. Potter, quant à lui, fixait Ambre avec les yeux plissés, attentifs à tout mouvement suspect.

« ESPECE DE SALE VERMINE ! COMMENT AS-TU OSE LEVER LA MAIN SUR MOI ! »

La main de Ambre fendit l'air à nouveau d'un mouvement rapide. Et Malefoy se prit une nouvelle gifle qui l'envoya de nouveau au sol.

« COMME CA ! TU VEUX QUE JE RECOMMENCE POUR QUE CA RENTRE DANS TA PETITE TÊTE DE FOUINE GELIFIE ! »

Malefoy se releva d'un bond, un filé de sang coulant au coin de sa bouche pincé de rage. Il leva sa baguette, avec l'intention évidente de faire payer l'offense à la jeune fille. Loin d'être apeurée, Ambre s'avança d'un pas menaçant vers ses deux congénères et planta ses deux prunelles rouges sur eux. Le défit qu'elle lut sur leur visage lui fit perdre le peu de contrôle qu'elle avait encore sur elle-même. Ils allaient payer ! Ils allaient payer pour tous les autres !

Au moment même où Malefoy allait jeter son sort, où Potter tenta de lui arracher la baguette des mains pour l'en empêcher et où Ambre leva de nouveau la main pour assener une nouvelle gifle, une voix glaciale de colère les figèrent sur place.

« Mais qu'est-ce qui se passe, ici ? » cingla Rogue.

Toutefois aucun d'eux ne put lui répondre car un vent les entoura brutalement. Il était si dense qu'ils ne pouvaient pas voir au travers.

« Chi… hic… en…

Co… coq… hic… hic

Mou… hic… ton

Hic…Dra…hic… co… hic

Sala… hic… ambre… hic…

Hic… ca… a... hic… aris…

Vive…hic… saké ! »

« Qu'est-ce qui ce se passe ? » s'inquiéta Potter en jetant des coups d'œil affolés autour de lui pour tenter de voir d'où venait la voix qu'ils entendaient.

« Potter, qu'est-ce que tu a encore fais ! » hurla Malefoy, d'une voix rendue stridente par la panique.

« Mais rien du tout ! » s'indigna l'autre, en jetant un regard noir au Serpentard.

Ambre, contrairement au deux autres, était étrangement calme. Personne n'aurait cru que deux secondes plus tôt, elle était à la limite de l'homicide à cause d'un moment de folie pure. Elle fixa avec un froncement de sourcils les inscriptions noirs qui se gravaient à vive allure sur le sol, décrivant un cercle autour d'eux.

« C'est ta faute ! C'est forcément ta faute ! Il se passe toujours des choses bizarres autour de toi ! Réponds-moi ou je t'avada kedavrise ! » s'importa Malefoy.

« T'es dure de la feuille ! Puisque je te dis que j'y suis pour rien ! »

« C'est ta fau… » commença le Serpentard, avec obstination.

Il se tut lorsqu'une lumière vive jaillie du sol. Il y reporta son regard pour s'apercevoir qu'ils étaient encerclés de sigles étranges qui montaient lentement vers le plafond. Les deux garçons s'échangèrent un regard affolé.

« Potter, dis-moi que c'est ta faute ! » supplia pathétiquement Malefoy, comme le lui rappellerais Potter plus tard.

« Putain, t'es lourd, à la fin ! » s'agaça Potter, qui n'en menait pourtant pas large, lui non plus.

« Si c'est pas toi alors c'est qui ? »

Potter regarda Malefoy, avant de poser les yeux sur Ambre qui ne leur prêtait strictement aucune attention. Elle avait sa baguette levée, prête à jeter un sort.

« Ne fais pas ça ! » cria Potter en s'élançant vers elle pour l'arreter mais il était déjà trop tard.

Le sort tapa contre le mur de vent et rebondit dessus, et alla se cogner contre la paroi inverse de la barrière. Le rayon fit du ping-pong ainsi, obligeant les adolescents à s'accroupir pour ne pas se le prendre de plein fouet.

« Ah bravo ! Très intelligent ! » grogna Malefoy, lançant un regard noir à Ambre.

« C'est pas le moment, Malefoy ! Il faut trouver un moyen de sortir de là ! » fit Potter.

« Et bien, éclaire-nous de ton savoir, le balafré, puisque tu es si malin et que tu sais te sortir de toute les situation périlleuses ! Et comment tu as su qu'il ne fallait pas lancer de sort, j'en suis sur que c'est de ta faute ce qui nous arrive ! »

Au moment où Potter allait répliquer vertement, les inscriptions se fermèrent, les retenant prisonniers dans une boule lumineuse. Celle-ci se leva lentement dans les airs, secouant les adolescents paniqués. Même Ambre avait perdu son calme. Elle poussa un cri lorsqu'elle atterri durement sur Potter, le genou de celui-ci d'enfonçant dans son ventre contracté par une crampe. Se pliant en deux, elle ferma les yeux avec force pour ne pas pleurer sous la douleur.

Potter voulut s'enquérir de sa santé, mais la boule de lumière se mit à tourner, les plaquant contre sa paroi. Ambre entendit un sifflement aigue à son oreille s'intensifiant au fur et à mesure que la boule plus vite. Elle tenta de garder les yeux ouverts, mais le tournis la prit vite. Elle tentait de respirer régulièrement mais c'était très difficile vu la saturation de l'air et la panique qui menaçait de prendre le contrôler sur elle. Elle sentit une main prendre la sienne et bizarre, elle eut l'impression qu'un poids s'enlevait de sa cage thoracique. Même sa douleur au ventre se calma. Elle jeta un coup d'œil étonné à la main qui appartenait à Potter. Celui-ci avait les yeux fermés, mais un visage étonnamment serein. Comme s'il comprenait ce qui se passait. Ambre ne put se poser qu'autres questions car soudain ils furent happés dans un gouffre noir, sans entendre appels angoissés des professeurs arrivés entre temps ou voir leurs tentatives désespérées pour les extraire de là.