Disclaimer : Ni propriétaire, ni possesseur, ni rien ouvrant droit à quoi que ce soit.
Précédemment dans le Monde d'En-Dessous : Comme ça fait un bail qu'il n'y a pas eu de chapitre sur le monde des morts, je résume ce qu'il s'est passé la dernière fois : Sirius a commencé son entraînement auprès de la colérique et très très forte Bian pour devenir Ange d'Or. Mais il n'est pas le seul prétendant ou aspirant à ce statut envié : il est entouré de cinq autres âmes, Akaki Akakiévitch le Russe vieux moche et pas doué qui a déjà essayé de devenir un Ange d'Or six fois sans succès; Krom le Barbare, costaud mais pas rigolo; Diane Le Bout du Château Thiers une française ayant connu l'Ordre du Phénix; Light S Mamayan, une sorte d'Auror américain péteux et arrogant; et Gertrudon Kwackthrister Boïnzewood, sorte d'extra-terrestre génial mais bizarre. C'est tout … Ah si ! J'espère que vous vous souvenez du Grand Intendant Volker, car he's coming back …
Mot de Wam : Bon en apparence, le chapitre n'a pas l'air moins débile que les précédents, mais il était prévu comme ça dès le départ, et je vous jure que j'ai bien mieux contrôlé ce que j'écrivais. J'en suis plutôt contente d'ailleurs, pour une fois … Bref, merci à mes bêta Kazy et Karine, et merci toujours et encore aux reviewers. D'ailleurs, comme je n'avais rien fait de spécial pour le cap des 100 reviews de la fic, et que vous avez apprécié les divagations d'Hermione sur Arlene Machiavelli au chapitre précédent, je vous ai écrit un petit bonus contenant des extraits de son manuscrit ! C'était un peu improvisé, mais j'espère que ça vous amusera ! Adios !
CHAPITRE 16
DES MORTS VIVANTS
Sirius se sentait étrangement bien. Bian n'avait pas expliqué les choses comme ça en réalité. D'ailleurs elle ne leur avait pas expliqué grand-chose, sinon que l'univers allait s'ouvrir à leurs consciences et leurs consciences à l'univers. Une fois qu'ils auraient réussi à communier, normalement, ils devaient être submergés par la connaissance. Sirius ne savait pas dans quoi il était submergé, mais ça ne ressemblait pas à l'univers. Ni à l'idée qu'il se faisait de la connaissance. En fait, c'était juste chaud, légèrement humide, comme dans un de ces pays exotiques dans lesquels il avait fui de son vivant. Il lui semblait entendre des rires de femmes ou de jeunes filles, et sentir des mains caressantes et aventureuses. Plutôt affectueux l'univers. Si on lui avait dit que communier avec lui était aussi agréable, il s'y serait mis avec sérieux depuis un bail.
« BLACK ! »
Un hurlement froid et sadique. Probablement la voix de Bian. C'était un cri, mais il était tellement bien qu'en même temps cela paraissait très lointain, comme un éclat enfermé dans un cercueil capitonné. Il n'allait pas y répondre. Il était vraiment à l'aise, et les mains le caressaient de plus en plus audacieusement. C'était loin des sensations qu'il éprouvait quand il était vivant, et que les plaisirs de la sensualité se goûtaient avec gourmandise et lenteur et précaution, comme planter ses dents dans un fruit trop mûr et juteux, c'était très différent. Et puis il ne s'en plaignait pas, puisque tout cela disparaissait de son esprit. Cette nouvelle sensation n'en était pas vraiment une, mais ce n'était pas désagréable.
« BLACK ! JE VAIS ME METTRE EN COLERE ! »
Bah, Bian passait son temps à être en colère. Il allait rester encore un peu. Tant pis pour Bian. Elle essayait toujours de lui gâcher son plaisir. Il n'était pas mort pour devenir aussi prisonnier que de son vivant. Sirius Black détesterait ça. Sirius Black était mort mais il l'était encore d'une certaine façon, même si c'était à la fois exactement pareil et radicalement différent. Sirius Black se rebellait contre ce qui ne lui plaisait pas. Sirius Black vivait pour sa liberté tout en lui marchant dessus, avec culpabilité.
Sirius Black avait honte de lui, quand il était enfant. Et puis il avait rencontré un garçon de son âge qui était son semblable tout en étant son opposé. Il se rappelait cette sensation de jalousie et d'envie quand il avait aperçu cette tête aux cheveux ébouriffés et portant des lunettes s'agitant sans cesse, voulant tout découvrir, s'enthousiasmant devant le train sifflant, et tirant ses parents par les bras pour leur montrer.
Non … En fait c'était un garçon triste et maigre, avec une cicatrice sur le front, et qui était rempli de peur même s'il souriait au gros chien noir gambadant à ses côtés … Non … Non, d'abord il y avait bien eu le garçon joyeux et excité qui découvrait avec ses parents ce monde dont il rêvait depuis qu'il était en âge de rêver. Oui, d'abord, ça avait été lui. Quelle désinvolture, et quelle joie sur son visage. Quelle assurance aussi, celle que cette école allait lui appartenir, qu'il allait se l'approprier pendant sept années et connaître le bonheur, comme ses parents l'avaient connu. Ses parents lui souriaient avec fierté. L'enfant Sirius Black, mort, mais vivant dans un coin de sa conscience, avait regardé les visages froids de ses parents.
Son père ne lui avait rendu aucun regard, se demandant probablement ce qu'il faisait là. Sa mère ne le regardait pas vraiment, mais faisait comme si, en récitant ses ultimes recommandations, l'exhortant à ne pas faire honte à son nom, à ne pas se mélanger avec n'importe qui, à mériter sa place à Serpentard. Elle lui parlait et le regardait tout en insultant et dévisageant les sorciers qui ne valaient pas son enfant et qui se pressaient en traînant leurs grosses malles sur le quai. A cette époque l'enfant Sirius Black avait peur. Il savait qu'il ne voulait pas tout ça. Il savait qu'il avait plus peur de ses parents qu'il ne les aimait. Il savait que ce n'était pas comme ça que les choses devaient être. Mais il n'osait pas dire non, ni se révolter.
Et puis il avait regardé le garçon aux cheveux ébouriffés qui gambadait sur le quai avec une sorte d'arrogance rafraîchissante. Puis il l'avait observé dans le train, toquant de compartiments en compartiments pour se présenter à tout le monde, se faisant souvent jeter par les plus âgés, attirant la curiosité des plus jeunes. Il l'avait regardé rougir devant une petite fille rousse exaspérée qui le priait de cesser de se faire remarquer inutilement. Il l'avait regardé se faire talonner par ce garçon grassouillet, son voisin depuis leur enfance et qui l'admirait avec béatitude. Et il l'avait aussi regardé s'acharner à arracher un sourire à un garçon timide et pâle qui disait sortir de convalescence et être un peu fatigué pour vraiment faire connaissance. Et puis, il s'était senti blessé quand il était arrivé devant lui et avait froncé les sourcils en disant « je te reconnais toi, tu es Black ! », avant de se détourner, et de l'éviter.
L'enfant Sirius Black avait alors ressenti une telle colère, que la peur de ses parents avait fini par plier devant. Quand un chapeau pointu avait été posé sur sa tête et lui avait demandé s'il était certain que Serpentard lui conviendrait le mieux, il avait osé penser, penser assez fort pour que son cœur batte à tout rompre dans sa poitrine, qu'il ne voulait pas. Et après ce jour-là, l'enfant, puis l'adolescent, puis l'homme Sirius Black n'avait cessé de ne pas vouloir. Toujours refuser.
Refuser Serpentard, refuser la magie noire, refuser sa famille, refuser la trahison, refuser la culpabilité, refuser le baiser des Détraqueurs, refuser d'abandonner son filleul. Toujours refuser. Se fermer aux cris de colère de Bian. Laisser les mains le caresser et l'emmener loin, très loin. Ne pas s'inquiéter, si les rires des jeunes filles deviennent des cris atroces et aigus. Se laisser emmener. Des bras puissants qui l'arrachent aux mains caressantes devenues crochues ? … Non ! Pourquoi ? Pourquoi l'arracher à cette quiétude inquiétante ?
« BLACK ! ESPECE DE CRETIN ! »
Sirius sentit une désagréable frustration refroidir l'illusion chaleureuse qui couvait son âme. Il regarda devant lui, clignant des yeux et la bouche pâteuse, comme s'il subissait une sorte de gueule de bois du cosmos. L'aura d'or de Bian brûlait furieusement et remplissait son champ visuel, même s'il savait que les autres se trouvaient là. Diane Le Bout du Château Thiers n'arrêtait pas de parler, vivement, et Light Mamayan la suppliait de la fermer, agacé. L'ombre imposante de Krom se dressait à sa gauche, et formait un contraste étrange avec les maigres silhouettes de Gertrudon Kwackthrister Boïnzewood et d'Akaki Akakiévitch. Quelque chose lui disait, tant il sentait son âme faible et fébrile, que l'entraînement s'était encore mal passé.
« BLACK QUAND VAS-TU TE DECIDER A ECOUTER CE QUE JE TE DIS AU LIEU DE FAIRE LE MARIOLE ? » tonna Bian.
« Gné ? » Put-il seulement rétorquer à l'Ange d'Or furieux qui se dressait devant lui.
« Je t'ai dit de communier avec l'univers, crétin ! L'U-NI-VERS ! Et je vous ai bien répété à tous, et je l'ai même fait apprendre par cœur à Akaki, VOUS NE DEVEZ PAS PRENDRE DE RACCOURCI ET SURTOUT VOUS DEVEZ EVITER LES FAUSSES ILLUMINATIONS ! As-tu une seule idée de l'endroit où tu étais, Black ? »
Des cris et des questions. Tout ce que Sirius détestait. Il avait déjà du mal à se rendre bien compte de l'endroit où il était, alors répondre à une interro surprise de son Ange d'Or en chef, ça ne lui paraissait pas possible pour l'instant. Quelque chose lui disait que l'endroit dont l'avait tiré Bian était dangereux, mais à l'instant il se sentait groggy, et aurait souhaité y retourner. Là-bas c'était … Bon. Une sensation de paix étrange : sa conscience et ses souvenirs de son passé se détachaient de lui, comme pour l'en vider. La mort est plus agréable sans le passé de vivant.
« Euh … C'était sympa, lâcha-t-il sous le regard inquisiteur et éreintant de Bian. C'était accueillant et réconfortant. Je voyais des couleurs dans les tons roses et dorés. Il y avait des tas de jeunes filles ! » sourit-il, reprenant un peu son aplomb.
« Pourquoi les trucs sympas n'arrivent qu'aux autres ? » soupira Light.
« Ce n'était pas un TRUC SYMPA, MAMAYAN ! Tempêta Bian. Fallait-il absolument qu'on me refile des incapables à former ? »
« Je proteste ! Sourit Light avec nonchalance. J'ai presque réussi à communier avec l'univers la dernière fois, mais l'autre grand singe aux yeux exorbités là, m'en a empêché ! »
Sirius retint un soupir devant l'arrogance perpétuelle de Light. Depuis qu'il le connaissait, il réalisait à quel point ils devaient être agaçants, lui et James dans leur jeunesse, et comprenait mieux les réguliers soupirs de frustration de Remus. A sa gauche, ledit grand singe aux yeux exorbités tourna la tête vers Light pour lui poser un regard scrutateur et une face indifférente au moindre simuli d'émotion.
« Tu n'allais pas communier avec l'Univers, Light. En fait, tu as juste vu une Fausse Illumination, et cette Fausse Illumination c'était mon Ame. »
« Ben quoi ? Se défendit Light. Elle nous a dit un truc brillant, et puis submersion dans la Connaissance, bla bla bla. J'ai cru que j'avais réussi. »
« Au troisième essai ? » se moqua Akaki, sceptique.
« Tu peux parler toi, ça fait la sixième fois que tu essaies devenir un Ange d'Or ! Tocard ! »
« Light avoir exprimé ma pensée, Akaki Tocard. » conclut Krom, placide.
« Oh c'est drôle, ça ! S'amusa Diane qui détachait pour la première fois son regard de Sirius. Akaki Tocard ! Essayez de le prononcer dix fois de suite très vite, pour voir ! Moi je n'y arrive pas ! »
« Très fin, vraiment, la panacée de la subtilité ! Renifla Akaki avec dédain. Comme si on ne s'était pas suffisamment foutu de mon nom de mon vivant. »
Sirius sourit goguenard, puis risqua un coup d'œil du côté de Bian, pressentant que ce nouvel écart de discipline de son groupe allait lui faire péter les plombs. Elle n'avait pas l'air ravie, mais depuis le temps, elle commençait à se résigner à leur inconséquence quasi-perpétuelle.
« Dites, je ne vous dérange pas trop là ? » Fit Bian, agacée
« Hum … Un peu oui … fit mine de réfléchir Light. On fait connaissance voyez, comme en colonie de vacances. … Euh … Là, j'aurais dû m'abstenir de répondre, c'est ça ? »
« Pour une fois tu dis un truc intelligent, Mamayan. »
« Mais … Je suis très brillant ! » bouda Light.
« Je sais. Ca ne signifie pas que tu dis des trucs intelligents. » rétorqua Bian, imperturbable.
« Mais … »
« LA C'ETAIT LEMOMENT OU TU LA FERMAIS POUR M'EVITER DE M'ENERVER ! »
« Oui Chef ! Pardon Chef ! »
Sirius leva les yeux au ciel. Il n'aimait ni les petits chefs, ni les petits soldats, mais ça faisait du bien de voir Light la fermer.
« Bon … se calma Bian légèrement. BLACK ! A nous deux : quelle a été ton erreur ? »
Il fronça les sourcils, se demandant vaguement de quoi elle lui parlait, et réfléchit bien à sa réponse. Il savait qu'elle ne perdait jamais le fil de sa pensée, contrairement à tous ses élèves. Ah oui, elle devait faire allusion à sa tentative ratée de communion avec l'Univers.
« Eh bien … Comme vous me l'avez hurlé à l'instant, j'ai apparemment pris la Connaissance pour une Fausse Illumination, et je me suis retrouvé … Euh je me suis retrouvé où ? »
« Je t'ai repêché dans l'Enfer des Succubes, crétin ! »
« Elles ont un Enfer ? » s'étonna-t-il, abasourdi.
« Elles existent ? » renchérit Diane.
« C'était comment ? » sourit Light avec un air lubrique.
« Vous voulez bien tous la fermer ? Cria Bian. Je ne m'entends même plus penser, et considérant qu'une fois morts nous sommes faits uniquement de nos pensées, c'est plutôt handicapant ! Black, je devrais te coller une belle branlée pour avoir plongé dans une Fausse Illumination, mais en même temps, tu es allé dans un autre Enfer que le nôtre. »
« Et alors ? »
« C'est balèze. » éclata la voix juvénile de Gertrudon Kwackthrister Boïnzewood.
Sirius sursauta et se rendit compte avec un grand malaise que l'étrange aspirant à devenir Ange d'Or se tenait courbé, le visage si proche du sien, le scrutant comme une bizarrerie scientifique, qu'il pouvait presque compter son nombre de cils à chaque œil.
« Tu veux arrêter de me coller de si près, ça me rend nerveux. »
« J'admire c'est tout, expliqua Gertrudon. C'est pas facile d'aller dans un autre Enfer. Seuls les Anges d'Or parviennent à faire ça. »
« C'est vrai ? Demanda Sirius à Bian. Je suis un Ange d'Or alors ? »
« Ne rêve pas Black. Tu n'as même pas encore réussi à communier avec l'Univers. »
« Mais j'ai presque réussi ! Et je suis le seul ici, non ? »
« Non. » répondit Gertudon.
Sirius regarda ces deux énormes globes écarquillés qui remplissaient son visage. Il avait beaucoup d'assurance, mais rentrée, presque sauvage, contrairement à l'arrogance nauséabonde de Light.
« J'ai frôlé la communion avec l'univers lors de mon dernier essai. Les lumières étaient magnifiques, mais au dernier moment j'ai été comme aspiré en arrière. Très désagréable. Je réussirai la prochaine fois. »
« C'était très bien joué, belle concentration, bel effort, confirma Bian avec un sourire de fierté. Ah si tous mes aspirants pouvaient être aussi doués que celui-ci … Ce groupe a de la chance de vous avoir, Kwackthrister Boïnzewood ! »
« Non … Vraiment … Appelez-moi L, ça vous facilitera la tâche et arrangera tout le monde. » dit-il doucement.
« Impossible, c'est ainsi que se fait appeler la Liberté, trancha Bian. Les Entités ont tendance à se faire nommer d'après leur initiales. Un ridicule phénomène de mode lancé par la Mort. Celle-là, dès qu'il faut se faire remarquer … BLACK ! »
« Oh non ! Vous me faites sursauter à chaque fois Bian … Même si au début ce côté McGonagall dans ma jeunesse me rendait nostalgique, maintenant ça commence à être stressant … Vous ne pouvez pas prononcer mon nom sans le hurler ? »
« Tu n'es pas en position de demander quoi que ce soit ! »
« Hey mais je viens de faire un truc balèze là ! »
« Le but de l'exercice c'était de communier avec l'Univers crétin. Tant que tu n'arriveras pas à te maîtriser, ça ne sert à rien de savoir voyager dans d'autres Enfers, parce que TU NE SAIS PAS COMMENT EN SORTIR TOUT SEUL ! J'ai été obligée de me déplacer là-bas pour toi, et je déteste l'Enfer des Succubes, ces sales sangsues … Elles sont pires mortes que vivantes. »
« Moi j'ai plutôt apprécié mon séjour … Ces mains, ces caresses, ce bien-être … »
« ILLUSIONS ! Elles t'ont bouffé ton énergie, regarde-moi ce travail ! Ton âme est toute affaiblie, je ne vais rien pouvoir tirer de toi pendant un moment ! Si je t'y avais laissé trop longtemps, elles t'auraient bouffé entièrement et ton âme serait allée en perdition ! Et que cela vous serve de leçons à tous ! EVITEZ CES SCREUGNEUGNEUS DE FAUSSES ILLUMINATIONS ! »
Le cri de Bian, comme toujours quand elle criait, ramena un silence total dans les rangs. Mais Diane semblait ne pas vraiment avoir prêté une grande attention à son discours.
« Akakitocard akakitocard akataki … Akatoka … Oh mince, je n'arrive pas à le faire dix fois de suite ! » bouda Diane.
« LE BOUT DU CHÂTEAU THIERS ! As-tu écouté un seul mot de ce que je viens de dire ? »
« Euh … Moui, hésita-t-elle, tendant l'oreille vers Krom qui lui soufflait les réponses discrètement. Fausses Illuminations pas bien. Black Crétin … Akaki Tocard … Moi … Boulet. »
Vaincue par le regard de feu de l'Ange d'Or, Diane baissa la tête, et tendit les mains, comme pour se prendre un coup de règle. Bian lui envoya une pichenette auréolée d'or qui l'éjecta dix mètres plus loin sur le sol, le regard méchant. Il fallait toujours que ça tombe sur quelqu'un.
« Aïeuh. » cria-t-elle de loin, se relevant péniblement pour les rejoindre.
« Quoi vouloir dire Akaki ? » demanda Krom à Akaki, comme si l'idée flottait autour de lui depuis une heure et qu'il se décidait seulement à l'attraper.
« Moi pas vouloir répondre. » fit Akaki avec une ironie mordante.
Ironie mordante qu'il regretta dans la seconde puisque Krom le latta avec une certaine violence, pour l'envoyer rejoindre Diane quelques mètres plus loin.
« Moi pas aimer qu'on se paie ma tronche. »
« Bon sang, Krom ! S'emporta Bian. Il est déjà tout faible et tout pourri, ça fait des siècles que je me le coltine parce qu'il veut à tout prix élever son âme, et j'en suis venue à la conclusion que le seul moyen de me débarrasser de lui était d'en faire un Ange d'Or. Mais si tu me l'affaiblis sans arrêt comme ça, jamais je ne vais y arriver ! Déjà qu'il perd connaissance à chaque fois qu'il tente de communier avec l'Univers … »
« Pardon Madame Bian … » s'excusa alors Krom en rougissant légèrement, tout penaud.
« Mon mythe de la brute nordique vient de s'effondrer … » se moqua Light.
Et comme Sirius l'avait anticipé avant même qu'il ne finisse sa phrase, Light se prit un coup dans la tronche. Il vacilla et s'écrasa sur le sol, évitant par chance le vol plané. Krom ne se préoccupa pas de lui et rougit de nouveau en croisant le regard mécontent de Bian.
« Pardon encore Madame Bian. »
« Nan, lui ça va, marmonna-t-elle. Cogne-le tant que tu veux. Black aussi, si ça te dit. »
« Heeeeeeeeey mais non je ne t'ai rien fait ! Protesta Sirius alors que Krom levait son bras massif vers son beau minois de trentenaire sur le retour. Frappe-le lui plutôt ! Rajouta-t-il en désignant lâchement Akaki qui revenait, soutenu par Diane. Vous avez un passif commun. »
Krom regarda Akaki avec une certaine envie, mais se retenait, surveillé par Bian. « Moi toujours pas savoir ce que vouloir dire Akaki. »
Akaki haussa les épaules, et répondit, ne souhaitant sans doute pas se faire latter de nouveau.
« Ca veut dire petitsouliercharmant. » marmonna-t-il, se morfondant.
« Petit soulier charmant ? » explosa Diane.
« Ca nom de fille. » commenta avec concision Krom.
« La honte, renchérit Light, dégoûté. Je veux dire, c'est un prénom à la con. Moi mon nom signifie, Lumière, la classe. Krom signifie « désosser ses ennemis » ce qui manque de subtilité mais a son charme, surtout connaissant ses origines. Diane désignait une déesse de la chasse et de la nature, Sirius une constellation et même Gertrudon signifie « l'homme genèse ». »
« L'homme génial. » rectifia Gertrudon.
« Tu veux mon poing sur la figure ? » rétorqua Light, vexé.
« Pas de ma faute si je suis génial … »
« Frimeur. Tout ça pour dire, Akaki, que tu as un nom de perdant. Jamais tu n'y arriveras. A devenir un Ange d'Or, j'entends. » conclut Light.
Akaki haussa les épaules, pas touché pour deux sous par cette sombre prédiction que tout le monde lui faisait sans cesse.
« Pourquoi tu cherches toujours à le rabaisser et à le décourager comme ça ? » s'indigna Diane.
« Je voulais juste voir s'iI allait pleurer. J'ai encore jamais vu de mort pleurer, et je me demandais si c'était possible. Bian ? »
« Oh, il y a toujours des âmes pour geindre et pleurnicher, répondit l'Ange. Surtout ceux qui ont une conscience difficile à supporter. Mais on en voit peu chez les Anges d'Or, ou les aspirants. On n'est quand même pas des âmes de mauviettes, sales pleurnichardes qui font dans leur froc. J'AI PAS RAISON ? »
« OUI CHEF ! » hurlèrent-ils en même temps, histoire de monter un peu de cohésion, pour une fois.
« Bon. Vous n'êtes pas totalement minables. »
« Hum c'est sûr, tout le monde ne peut pas être chouchou de l'Ange d'Or comme Kwackthrister … » bouda Light.
« Ce complexe d'infériorité me laisse froid. Encore que. Tu as failli m'affaiblir en me fonçant dessus, pendant que tu communiais. Je te soupçonne de l'avoir fait sciemment, par ailleurs. »
« A peine parano, lui … soupira Diane. Et arrête de me fixer avec tes yeux de dingue ! Il me fait un peu peur, on ne peut pas le muter dans un autre équipe ? »
« Tu rigoles là, Le Bout du Château Thiers ? Grommela Bian. C'est le seul qui vaut quelque chose ici, il a été le plus proche de la communion que n'importe lequel d'entre vous ! »
« Hum hum ! » Fit Sirius.
« Bon, d'accord, à part Black. Mais il a failli se faire bouffer par des Succubes mortes, donc ça ne compte pas ! »
Sirius ne chicana pas, sachant que c'était déjà une grande victoire que de le lui avoir fait admettre.
« Chouchou du prof. » cracha de nouveau Light.
« Je crois que je suis amoureux. » soupira Gertrudon en regardant Bian méthodiquement.
« Tu es mort, tu ne peux pas être amoureux. » soupira Diane.
« Alors pourquoi j'ai cette sensation étrange dans le ventre, comme des papillons ? »
« Euh … fit Sirius. C'est parce que tu as un trou dans le ventre, vieux. »
« Hum ? »
Gertrudon regarda son ventre. Un énorme trou béait dans son estomac de Gertrudon.
« Oh tiens. » dit-il.
« Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? S'écria Bian, incrédule. Ca fait longtemps que tu as ça ? »
« Pas la moindre idée. » répondit-il avec calme comme si en soi l'événement n'avait rien de spectaculaire.
Au moment où il finissait sa phrase, il se mit à basculer et à vaciller bizarrement, agitant les bras autour de lui. Comprenant qu'il perdait l'équilibre, Sirius le retint.
« Perte d'équilibre, diagnostiqua Gertrudon. Logique quand on a un trou dans le corps. »
« Je suis la seule à trouver ça bizarre ? » intervint Diane, répugnée.
« Il y a plusieurs explications possibles, dit Bian. Soit tu as laissé un morceau de ton âme quelque part la dernière fois que tu as tenté de communier, soit c'est une plaisanterie douteuse de la Vie, soit ça vient de toi. »
« Comment ça de lui ? » interrogea Light.
« Oh j'y suis, comprit Gertrudon. L'image que nous projetons dans le monde des morts, est l'image que notre conscience a de nous-même. C'est une sorte de miroir logique. »
« Ou de miroir réfléchi ! » Rajouta Diane, contente de son jeu de mot stupide.
« La plupart des âmes construisent l'image qu'ils avaient avant leur mort. Rares sont ceux qui se projettent plus jeunes ou plus beaux, à moins d'être particulièrement vaniteux. »
Bizarrement Sirius sentit à ce moment-là les regards combinés de tous se poser sur lui, lui qui depuis sa mort avait bien perdu quatre ou cinq ans et pris des muscles un peu partout.
« Pourquoi vous me regardez comme ça ? Je vous signale que je n'avais que 36 ans quand je suis mort, et j'ai toujours été beau gosse. »
« Oui mais tu as accessoirement passé plus de dix ans à Azkaban, lui oppose Diane. Tu devrais ressembler à … A Akaki. »
« Ah ah, très drôle, maintenant attaquez moi sur mon physique … » maugréa Akaki.
« Mais je vous jure, je n'ai rien changé à mon apparence, je ne savais même pas qu'on pouvait faire ça ! »
« Il suffit que ta conscience l'ait voulu, vieux. » lâcha Light.
« C'est dingue ça, c'est comme de la chirurgie esthétique mais … Au lieu de scalpels on a juste besoin de … De le vouloir. Oh il y a des gens qui feraient fortune comme ça, chez les vivants. » nota Diane.
« Cela dit, je ne vois pas pourquoi mon esprit me construirait un physique avec un trou dans le ventre …poursuivit Gertrudon. C'est peut-être cet idiot qui m'a abîmé quand il a essayé de s'introduire dans mon âme … »
« Je te répète que je croyais avoir vu un truc brillant et … commença Light. Non ! De toute façon je t'avais à peine effleuré que tu me repoussais d'une force … C'était brutal … »
« Bon fermez-la, tous, vous m'empêchez de réfléchir. Gertrudon, tu me suis. C'est plus ou moins au-delà de mes pouvoirs, je dois t'emmener voir le Grand Intendant. Vous autres, vous pouvez vaquer à vos occupations, on fait une pause. Et je crois qu'on va laisser tomber la communion avec l'Univers pendant un moment. La prochaine fois, on va s'entraîner à forcir et affaiblir son âme. Disposez ! »
« Forcir et affaiblir âmes ? » s'enquit Krom, le regard vide.
« Nous y en a nous foutre sur la gueule, pour voir. »lui traduisit Diane.
« Krom content ! » dit le barbare, candide.
Bian prit le bras de Gertrudon, qui était soutenu par Sirius, et s'apprêta à le conduire vers le Grand Intendant. Sirius y vit une chance de lui poser une question qui lui trottait dans la tête de visu moment. Il les rattrapa, ignorant dans son dos Light, Krom, Diane et Akaki qui l'appelaient à faire il-ne-savait-quoi en leur compagnie, et lorsqu'il les rejoignit, Gertrudon scrutait avec des yeux ronds son trou dans le ventre.
« Je me demande si je suis assez souple pour regarder au travers … » dit-il songeur.
« Euh Bian ! » l'interpella Sirius.
« Quoi ? »
« Voilà, ça fait un certain laps de temps cosmique que je suis mort … »
« Ouais. »
« Et que je m'entraîne à devenir un ange d'or … »
« Ouais. »
« Et ce sans trop me faire remarquer … »
« Mmmmmmmmouais … »
« Et sans qu'on fasse la moindre pause, même si je comprends aisément que c'est pour nous rendre forts que vous épuisez totalement nos âmes ! » s'empressa-t-il de rajouter avec un sourire qui se voulait charmeur.
« Ouais. »
« D'ailleurs c'est très généreux de nous faire faire une pause à présent ! »
« Pas de lèche, je n'aurais rien arrêté si Kwackthrister n'avait pas un trou dans le bide. »
« Oui voilà … Enfin tout ça pour vous demander si … j'aimerais savoir quand je pourrai voir James Potter et Lily Evans. »
« Comme si c'était mon problème à moi ! Quand tu veux ! »
« Quand je veux ? »
« Bah ouais, qu'est-ce qui t'en empêche ? »
« Euh … Vous voulez dire que j'aurais pu y aller dès le début ? Depuis tout ce temps ? »
« Bah ouais. Sur tes moments de récupération bien sûr, et brièvement, mais ouais, t'aurais pu. »
« Et je n'avais pas besoin de votre autorisation ? »
« Tu crois que Krom et Mamayan me demandent l'autorisation quand ils vont batifoler avec les naïades ? »
« Non mais … Ils y vont sans moi ? S'indigna-t-il. Les salauds ! »
« Moi non plus, ils ne m'invitent jamais. » intervint Gertrudon.
« Ils ont sans doute peur qu'avec mon physique exceptionnel je leur vole l'attention de toutes les naïades. » se rassura vaguement Sirius.
« C'est sans doute aussi la raison pour laquelle ils me mettent sur la touche. » réfléchit Gertrudon à haute voix, l'index posé sur sa lèvre inférieure.
Sirius lui lança un regard profondément sceptique, et il haussa les épaules, cessant de mordiller son index.
« Non je déconne. Ils me trouvent juste bizarre. De toute façon, je ne suis pas doué en sociabilité. »
« Autre chose à me demander Black ? » demanda Bian en s'arrêtant, se lassant de sa présence.
« Euh non … Si ! Où je peux les trouver ? James et Lily ? »
« Qu'est-ce que j'en sais moi ? Ce sont tes amis, pas les miens ! »
« Oui mais un Ange d'Or a le pouvoir de repérer tous ses semblables … »
« Rho tu me fatigues … Tiens-moi Kwackthrister. »
Elle lui refila l'âme titubante de l'aspirant Ange d'Or doté d'un trou dans le ventre, et qui avait tendance à perdre de plus en plus l'équilibre, à mesure que ledit trou grandissait. Pendant que Bian se concentrait en grimaçant violemment pour localiser James et Lily, Gertrudon regardait son trou dans le ventre, fasciné, et murmura « ça pourrait être amusant », sans que Sirius sache de quoi il parlait. Puis il passa son bras dans son trou, et essaya de voir s'il pouvait se gratter la nuque ainsi. Il ne pouvait pas. Son bras était trop court.
« Potter et Evans sont à l'Arène, déclara finalement Bian, surprenant Sirius dans son observation hypnotique de Gertrudon. Tous les deux. Comportements de bagarreurs. Et puis ce sont des Anges d'Or récents, ils ont besoin de forcir et prendre de l'expérience. »
« Et c'est où, l'Arène ? »
« Suis-moi. Le Grand Intendant s'y trouve. Il aime ce spectacle, comme je lui amène Kwackthrister, je t'autorise à nous suivre. »
« Trop délicat. »
« Continue à supporter Kwackthrister, son trou grandit. »
« Euh oui bon bon … »
L'improbable trio se mit à marcher en direction d'une bâtisse gigantesque et impressionnante, en forme d'arène tout logiquement, et qui venait de pointer hors du sol, à mesure qu'ils s'en approchaient. Sirius trébuchait sous le poids de Gertrudon, incapable d'utiliser ses jambes correctement. A l'idée de revoir James et Lily, il était impatient. Mais il ne ressentait rien d'autre, du moins pas vraiment. Une question d'habitude, on ne lui répétait sans cesse depuis qu'il était mort.
« Et c'est quoi l'Arène ? » s'enquit Sirius.
« Une sorte d'aire de combats. Les Anges y vont pour se distraire ou pour prendre de la force en affaiblissant un autre au combat. Les Blancs, comme les Anges d'Or. »
« Je n'ai jamais vu deux Anges s'affronter. C'est sûrement impressionnant. »
« Si t'es de ces midinettes que ça émoustille de voir deux âmes puissantes s'exploser l'une sur l'autre, alors oui, je suppose. »
« Sans être une midinette, j'aimerais voir ça également. » commenta Gertrudon.
« Ecoutez-moi bien tous les deux, gronda Bian, faites attention une fois dans l'Arène. C'est rempli de gens qui soit ont un sens de l'humour navrant les poussant au bizutage, soit sont énervés et ont besoin de se défouler, soit sont des bagarreurs violents. Et il y a des Anges Blancs. Beaucoup d'Anges Blancs. Donc, évitez de vous faire remarquer, vous vous feriez pulvériser. Kwackthrister, tu restes collé à moi, et ne va pas vaciller et tomber n'importe où. Black tu restes dans mon champ visuel jusqu'à ce que tu troues tes chers copains, et après tu évites de les quitter. »
« J'ai l'impression d'avoir quatre ans. »
« Face à des Anges, oui, c'est une bonne analogie. »
« S'ils sont si surexcités et bagarreurs, ils vont bien vous provoquer en duel non ? On fait quoi dans ce cas ? » demanda Sirius.
« Personne ne me provoquera. »
« Pourquoi ? »
« Parce que tous ceux qui l'ont déjà fait, se font purement faits démolir. Parce qu'ils savent que je n'aime pas ces gamineries. Parce que les gamineries me mettent en colère. Et parce qu'à part toi Black, toi Kwackthrister, et tous vos autres petits copains débiles que j'essaie de transformer en Anges d'Or, tous dans le Monde d'En-Dessous SAVENT parfaitement qu'il ne faut jamais me mettre en colère. »
Sirius se demanda si elle disait vrai ou si elle avait un ego trop développé, quand ils s'arrêtèrent devant l'entrée de l'Arène. C'était grandiose. Gigantesque. Une véritable arène comme à l'époque Gréco-romaine, sauf que ses dimensions étaient spectaculaires. Elle était aussi haute qu'un petit gratte-ciel et sa largeur faisait bien plusieurs terrains de Quidditch. Lorsqu'ils entrèrent, une clameur étourdissante agressa leurs oreilles, et Sirius se sentit presque perdre l'équilibre comme Gertrudon devant toute cette énergie, toute cette puissance et tout ce monde. Des gradins gigantesques, s'étendant à perte de vue, étaient noirs de monde. Anges d'Or comme Anges Blancs les remplissaient, émettant des halo dorés ou blancs bleutés.
Certains étaient assis, d'autres debout. Ils encourageaient, criaient, invectivaient les combattants sur le terrain. D'autres ne regardaient pas, et se contentaient de discuter entre eux, comme s'il s'agissait d'un lieu de socialisation. Mais la plupart des Anges étaient tellement pris par les combats ou excités au point d'être prêts à se battre à leur tour, qu'ils avaient déployé leurs ailes et volaient rageusement en faisant le tour des gradins, ou encore se trouvaient en lévitation au-dessus des gradins en attendant de trouver un adversaire. Sur l'aire de combats, il y avait cinq binômes de combattants, deux au sol, s'agrippant et se frappant, et trois autres dans les airs, masqués par les battements gracieux et puissants de leurs ailes d'or et blanches. C'était totalement impressionnant. Sirius admirait, enthousiasmé, et Gertrudon semblait plus pragmatique.
« Je n'ai jamais fait ça, mais ça a l'air intéressant. Mon trou grandit exponentiellement. »
Sirius ne sut quoi répondre au juste mais ne ressentit pas le besoin de le rassurer car il n'avait pas l'air inquiet le moins du monde. Avec un soupir, Bian les conduisit vers la tribune d'honneur des gradins où se trouvait le Grand Intendant. En passant, un Ange Blanc aux ailes déployées les provoqua mais fit un peu moins son malin en reconnaissant Bian. Il verdit d'un coup et se tut, retournant auprès de ses amis. Alors c'était vrai qu'elle était vachement forte, songea Sirius. Le groupe d'Anges Blancs qu'il avait rejoint s'agita lorsqu'il leur parla, et plusieurs regardèrent nerveusement en direction de Bian. L'un deux partit en volant rapidement. Bian fronça les sourcils.
« Que se passe-t-il ? » s'alerta Sirius.
« Ils vont prévenir quelqu'un de votre présence ici ? » comprit Gertrudon.
« Je viens rarement à l'arène. Quand un Ange vient à l'Arène, il ne peut jamais refuser une provocation au combat. Cerr a probablement demandé à un de ses compagnons fidèles de le prévenir si jamais je franchissais les portes. »
« C'est qui Cerr ? »
« Un imbécile qui s'est mis en tête de me combattre et de me battre. »
« Pourquoi ? Il est inconscient ? » plaisanta Sirius.
« Non. Il est très fort. Il veut le devenir encore plus. Il aurait aimé être nommé Grand Intendant, à la place de Volker, et il y a échoué. Depuis, il cherche la bagarre avec tout le monde. Et comme il ne m'a jamais battue, ça l'énerve. Crétin. »
Bian n'épilogue pas plus et les amèna devant le Grand Intendant. Celui-ci regardait les matchs, semblant s'ennuer ferme devant le spectacle. Il discutait âprement avec un autre homme que Sirius identifia tout de suite pour avoir vu son portrait : son fils, Garaton 1.
« Vraiment pas très palpitant, toujours les mêmes qui se battent. Et si grossièrement. »
« Tu es mal placé pour parler de finesse, père. »
« Et toi tu es mal placé pour parler tout court, Parricide ! »
« Oh toujours les mêmes rancoeurs … Notre vivant est si lointain maintenant. »
« Bah moi je m'en souviens très bien ! »
Volker aperçut Bian à ce moment-là et parut enchanté.
« Oui ! Enfin du vrai bon divertissement ! Bian, vous allez faire comme la dernière fois ? Battre trois Anges Blancs en même temps ? Ou vous allez faire encore mieux ? » Applaudit-il les yeux agrandis comme un gamin surexcité.
« Pardon Grand Intendant, je ne me sens guère d'humeur belliqueuse. Je vous demande audience pour vous faire part d'un problème avec une des mes recrues. »
« Oh ? » Dit-il fronçant les sourcils, vaguement inquiet.
Bian lui désigna Gertrudon et Sirius. Leur vue parut l'enchanter encore plus que l'arrivée de Bian.
« Oh deux Héros ! Je me rappelle de vous ! Prometteurs oui, prometteurs, comment se passe vos entraînements mes petits ? Ô folle jeunesse ! Ô Héros de votre vivant, grâciés par les ailes d'or dans leur vie consciente au-delà de la Mort ! C'est tellement émouvant : vivants il y a si peu, demain de puissants et glorieux Anges d'Or se battant dans l'Arène pour leur Grand Intendant ! Je vous aime mes petits … »
Volker se lança alors, au grand dam de Garaton et de Bian dans un discours assommant et confondant de niaiserie sur leur grand héroïsme. Sirius se sentit un peu conforté, ça lui changeait des insultes perpétuelles de Bian, mais Gertrudon commençait à être gêné.
« Je commence sentir des courants d'air, là … »
« Hein ? S'interrompit Volker. Oh mais jeune homme, vous avez un trou dans le ventre ! »
« C'est précisément pour cette raison que je vous demandais audience, Grand Intendant. Je ne suis pas certaine de savoir comment … Réparer ça. »
« Ca vous fait mal mon petit ? »
« Non. C'est amusant en fait … répondit Gertrudon. Mais je me sens tout nu. »
« On va arranger ça. C'est rare, mais ça arrive, surtout quand des prétendants veulent aller plus vite que la musique. »
Volker se pencha sur Gertrudon et mit ses deux gros bras grassouillets dans son trou, les fit remonter et semblea fouiller à l'intérieur de son corps, comme pour chercher ses tripes ou ses organes internes. Sirius se demanda si ça faisait mal, car le corps de Gertrudon prenait des formes bizarres, comme s'il devenait élastique et s'étirait.
« Non, ça chatouille vaguement. » répondit-il après qu'il lui ait posé la question.
« Ah la voilà, la coquine ! » s'écria soudain Volker.
Sa main ressortit du corps de Gertrudon avec un bout de son âme flottant comme un petit nuage entre les doigts boudinés de Volker. Il le fixa au milieu de son ventre vide, en suspension. Puis sa chair sembla se reconstruire d'elle-même, comblant peu à peu l'espace qui constituait le trou, lentement mais parfaitement. Volker soupira de satisfaction.
« Voilà, ça va mieux mon petit ? »
« Oui. Merci beaucoup Grand Intendant. »
« Oh de rien ! Ca arrive, quand un prétendant s'approche un peu trop de la communion avec l'Univers alors que son âme n'est pas assez forte, il arrive de petits incidents mineurs de ce genre, des difficultés à reconstituer son corps, par exemple. Ca dépend un peu des gens. C'est une expérience qui déboussole un peu les âmes, et elles ont du mal à se reconnecter au Monde d'En-Dessous après avoir frôlé l'Univers. Dites donc, Bian, avant de les amener aussi loin il faut les endurcir. »
« Pardonnez-moi, Grand Intendant. Je n'avais pas anticipé de progrès aussi rapides. Dès que le problème est apparu, j'ai résolu de les entraîner les uns contre les autres au combat. Ce genre d'incident ne devrait plus se reproduire. »
« Je vous fais entièrement confiance. Comme toujours, je vois que j'ai eu raison de vous les confier. Leurs progrès sont impressionnants. Black aussi a presque réussi, n'est-ce pas ? »
« Il s'est déplacé dans l'Enfer des Succubes. »
Volker sursauta presque et Garaton le dévisagea longuement. Quelque chose dit à Sirius que c'était encore plus balèze que ce qu'il ne pensait.
« Je vois … Oui … Très bien. Excellent. Impressionnant. J'aurais dû le savoir, Bian n'autorise jamais des âmes qui ne sont pas des Anges à se rendre dans l'arène, à moins qu'ils ne démontrent de capacités étonnantes. »
Sirius sourit, narquois, à Bian, sachant qu'elle admettait sa valeur ainsi même si ce n'était pas à haute voix. Elle contint sa colère devant Volker alors il pouvait en profiter et se montrer satisfait de lui.
« Et quel est son problème à lui ? » demanda Volker en désignant Sirius.
« Aucun Grand Intendant. Il voulait rencontrer les Ames de James Potter et Lily Evans. Comme de toute façon je devais venir ici pour Kwackthrister, je l'ai mis sous ma protection pour l'emmener. »
Bian brûla de nouveau Sirius d'un regard noir, celui-ci étant de plus en plus content de lui : non seulement il avait frôlé l'univers, mais en plus, il n'avait eu aucune séquelle, contrairement à Gertrudon.
« Oh bien, je les ai vus tout à l'heure, lui sourit Volker. Lily Evans est juste là. »
Le Grand Intendant désigna une femme à la chevelure rousse entourée d'un halo d'or, assise plusieurs dizaines de mètres plus bas. Soudain enivré par des dizaines de pensées et de souvenirs s'entrechoquant, Sirius s'excusa et descendit vers elle, seul, même s'il sentait le regard de Bian sur lui, prête à assurer sa protection. Il se sentit un peu écrasé, une fois éloigné d'elle, par la puissance des énergies des Anges agglutinés dans les gradins, mais son désir de reparler à Lily était si fort, qu'il se fraya un chemin rapidement. Arrivé à hauteur de Lily Evans, il lui tapota sur l'épaule. Elle sursauta violemment, dans un mouvement d'humeur très Bianesque, elle déploya ses ailes et s'envola d'un petit mètre ou deux pour toiser son adversaire.
« LILY ! Cria Sirius en levant les mains en signe d'apaisement après avoir trébuché. C'est moi ! SIRIUS ! JE SUIS MORT ! On t'a bien prévenue non ? »
« Hein ? Sirius ? »
Elle le regarda attentivement, en plissant des yeux, comme si elle était myope. Puis elle sourit, et d'un battement d'aile retrouva le sol, écartant les bras joyeusement.
« Sirius ! Quelle joie de te voir mort ! »
Elle voulut le serrer fort dans ses bras mais ses ailes la gênaient dans son mouvement, et après avoir cogné trois fois le visage de Sirius, elle se résigna à se calmer pour les remballer. Leur accolade fut plus simple, et très chaleureuse.
« Excuse-moi pour le coup des ailes mais à chaque fois que je viens à l'Arène, c'est toujours le même cirque, je me sens d'humeur à latter tout le monde, et la moindre petite surprise, et paf ! Je pète les plombs ! Je déteste ce endroit. »
« Alors pourquoi tu viens ? »
« Oh tu sais … Rien de mieux à faire … J'accompagne James. Il a toujours aimé les sports violents, tu sais. »
Elle lui désigna de l'index James qui volait à plusieurs dizaines de mètres au-dessus d'eux, hurlant et vociférant pour encourager un Ange d'Or qui se battait avec acharnement dans les airs contre un Ange Blanc.
« Tu vas me la démolir cette fiotte ! » vociférait-il en faisant de larges mouvements d'épaules.
« Toujours son esprit sportif qui le titille … » commenta Sirius.
« Oui voilà. La dernière fois qu'il est venu, il n'a pas eu le temps de mener un combat et depuis il est très nerveux. J'espère qu'il va y passer cette fois, sinon il va faire de ma mort un enfer ! »
Sirius fronça les sourcils sous son trait d'humour douteux.
« Oh, excuse, une blague de non vivante. C'est nul, je sais, mais je les adore. »
Sirius acquiesça et observa Lily avec un sourire. Elle était toute jeune et toute fraîche de ses vingt ans. Elle ressemblait presque encore à une gamine. Sirius en fut un peu perturbé. Il ne la voyait pas si jeune dans ses souvenirs, mais le temps avait passé. Avant de mourir, il avait eu le temps de vieillir. Maintenant il la voyait encore comme une gamine, avec son visage lisse et rond. Très perturbant.
« C'est incroyable ce que tu es … Jeune et … Enfin la dernière fois que je t'ai vue, tu étais un cadavre Lily. Sans vouloir te vexer. »
« Oh mais tu ne me vexes pas du tout. Les gens ici sont un peu susceptibles quand on leur parle de leur mort, mais pas moi. Je sais que j'ai fait ce qu'il fallait, je me suis battue pour mon fils, et ça lui a offert une protection qui l'a sauvé. J'ai bien fait de mourir ! » S'exclama-t-elle joyeusement, et avec une certaine désinvolture qui choqua Sirius.
« Oui, enfin, il ne dirait pas la même chose. »
« Qui ça ? »
« Ton fils ! »
« Oh oui Harry ! Comment va-t-il au fait ? Toujours vivant ? »
« Pour l'instant oui. Mais Voldemort est de retour et veux à tout prix le tuer. »
« Oh mince. C'est ennuyeux. Le pauvre. Mais il a quel âge maintenant ? Il ne doit pas être bien vieux parce que … Même si toi tu as pris un sacré coup de vieux, désolée de te le dire … »
« Non non je comprends très bien. Ca change. »
« Voilà. Eh bien tu ne m'a pas l'air si vieux que ça. Il ne s'est pas passé beaucoup d'années de vivants depuis ma mort, alors ? »
« Quinze ans. »
« Ohhhhhh ! Le petit en a 16 alors ! Amusant. Il doit être en chasse. Il a une copine ? »
« Euh … Honnêtement je n'en sais rien. Un jour, il m'a demandé des conseils sur les filles, mais comme je pataugeais un peu, Remus s'est foutu de moi et résultat j'ai laissé tomber mes explications sans lui poser la question. »
« Remus ? Comment va-t-il ? Vous vous parlez ? Il me semble qu'avant ma mort, vous étiez en froid. »
« Oh oui, stupides erreurs de jeunesse. Je croyais qu'il était le traître, mais en fait ce n'était pas lui … Enfin ça tu le sais mieux que moi. »
« En effet. Alors, toi et Remus vous êtes occupés de l'éducation du petit ? »
« Non Lily, malheureusement. On m'a pris pour le traître, je suis allé en prison, Remus est parti en exil et Harry a été élevé par ta sœur. »
« Attends une minute Sirius … Orphelin à un an, élevé par ma sœur, Voldemort qui veut le tuer … Tu essaies de me dire que mon fils a une vie de merde ? »
« Oui c'est un peu ça. »
« Comme c'est triste … Bon parlons de choses un peu plus gaies : comment tu es mort ? »
« Encore ton humour de non vivante Lily ? » soupira Sirius, se rendant compte que la mort de Lily avait atténué ses sentiments pour son enfant, et qu'elle passait d'un sujet à l'autre vraiment rapidement.
« Oui. Tu n'aimes pas ? »
« Pas le moins du monde. Et pour ta gouverne, je suis mort en tombant dans un rideau. Qui cachait une Arche. »
« Ce genre « d'Arche » ? »
« Oui ce genre. »
« T'as encore moins de bol que mon gamin alors ? »
« C'est une façon de voir les choses. Enfin bref, je suis là maintenant. Héros. Ange d'Or en formation. »
« Je vois ça … Tu dois être doué si ton maître te laisse venir dans une Arène alors que tu n'es pas encore un Ange. »
« J'ai toujours été doué en tout Lily » dit-il avec un sourire charmeur.
« Oh c'est amusant ! J'avais presque oublié à quel point tu pouvais être vaniteux ! Depuis le début de la conversation, j'avais du mal à te reconnaître. »
« Oui, c'est sûr qu'Azkaban m'a un peu changé. »
« Entre nous, je préfère être morte jeune Sirius, plutôt que d'avoir vécu plus longtemps mais à Azkaban. Au fait, qui est ton Ange d'or ? »
« Bian. L'asiatique à l'air en colère, là-haut. »
« Oh oui je connais. Une légende. Dure, mais très forte. Elle aurait pu devenir Grand Intendant à la place de Volker, mais ça ne l'intéressait pas. James et moi on a été formés par Helga Poufsouffle. C'était sympa, et on parlait du bon vieux temps à Poudlard et tout. Attends, je vais appeler James pour qu'il nous rejoigne. OH HEEEEEE ? JAMES ? »
« Quoi ? » cria-t-il.
« VIENS ICI ! »
« Le match est super Lily ! »
« NE FAIS PAS TA TETE DE COCHON ! UN AMI A NOUS EST ARRIVE ! »
« M'en fous ! » bouda-t-il en faisant du sur place, ses ailes agitées.
« ALLONS CE N'EST PAS TOUS LES JOURS QU'UN DE NOUS AMIS MEURT? C'EST LA FETE ! »
« Un ami ? Pouah ! »
« Oh mais ce n'est pas le misérable traître ! C'est SIRIUS ! » cria-t-elle, ses mains en porte-voix.
« Sirius ? Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? »
En quelques battements d'ailes, James arriva à leur hauteur et dévisagea joyeusement Sirius.
« Patmol mon vieux ! Hey ! T'as pris du bide ? T'es presque un vieillard, Black ! »
« Si tu n'étais pas déjà mort, Potter, je te ferais passer l'envie de plaisanter ! »
« Surveille ton language, petite âmounette, je te signale que MOI je suis un Ange d'Or, donc je peux te démolir si j'en ai envie. Ah ah ah ! Moi, pouvoir enfin battre Sirius Black. »
« Moui, ça te changera de notre vivant, où tu t'écrasais derrière moi en tout. »
« Pas du tout ! On finissait toujours ex-aequo ! »
« Pas avec les filles mon vieux … »
« Peut-être, mais au moins moi j'étais une star du Quidditch. Et je n'ai peut-être pas eu autant de petites copines que toi, mais au moins, j'ai épousé la mienne ! »
« Vous seriez gentils de me laisser en dehors de votre rituel de retrouvailles viriles … Je crois que je vais vomir. Enfin, je le ferais si je le pouvais … »
« Oh les femmes … Même une fois mortes, et même après avoir communié avec l'Univers et atteint un autre niveau de conscience, … Elles sont toujours incapables de nous comprendre. Un peu pathétique non ? »
« J'en ai autant à ton service James ! » bouda Lily.
« N'épiloguons pas. Il n'est pas bon de mettre un Ange d'Or en colère, surtout si ce sont des femmes. Elles sont beaucoup plus violentes que les hommes souvent … Alors Sirius, c'est bon de te voir enfin ! On avait hâte qu'un de nos amis crève pour avoir de la compagnie ! Ce n'est pas que Lily et moi on ne s'apprécie pas mais bon … Quand deux êtres étaient liés par l'amour de leur vivant, ils ne savent plus trop quoi faire une fois mort. »
« A ce propos, commença Sirius. Je me demandais … A propos du couple, et tout ça … Parce que moi je me rappelle très bien de la femme que j'ai le plus aimée, de mon vivant, mais je ne ressens plus grand-chose enfin … Vous voyez ? »
« Oh oui. C'est normal, soupira Lily. L'amour meurt. Les poètes nous les brisent sans arrêt avec leurs histoires d'amour éternel, mais c'est bidon. L'amour dure une vie humaine, soixante-dix ans au plus. Si James et moi on est souvent ensemble, c'est parce qu'on a été mariés. Les âmes qui étaient liées de leur vivant ont tendance à se retrouver. Ce pourquoi tu as voulu nous rechercher dès que tu es arrivé ici. Et la raison pour laquelle on voulait que tu deviennes un Ange d'Or le jour où tu mourrais. On a fait la même chose pour Remus. C'est ancré dans nos consciences, tout simplement. Mais les sentiments … On ne peut pas dire qu'ils existent encore. On a des impressions de sentiments, et ils s'estompent à mesure que l'âme prend de la force. Depuis que nous sommes des Anges d'Or, ce que nous ressentions en tant que vivants a presque totalement disparu. Tu verras, ça t'arrivera à toi aussi. »
« Oh. C'est pour ça que tu n'as pas semblé plus inquiète que ça pour Harry tout à l'heure ? »
« Et oui. Ma conscience s'intéresse toujours à lui mais … Je ne suis plus une mère. Je suis juste … Morte. »
« Pourquoi ? Le gamin a des ennuis ? » s'enquit James.
« Oh la routine, James, les vivants et leur manie de s'attirer toujours des problèmes. Il nous racontera quand il mourra. Même si je ne le lui souhaite pas trop tôt, mais ce serait sympa de l'avoir parmi nous, non ? »
« Oui, très amusant. En attendant, on peut toujours profiter de Sirius ! Bon, rigolons un peu Patmol : comment tu es mort ? »
A Suivre …
Réponses aux reviews :
Chimgrid : Salut ! Ai bien reçu tes reviews des chapitres 12, 13 et 14, et comme toujours ça m'a bien fait plaisir ! Je réponds à tes quelques remarques, notamment sur le miroir à double sens : et oui, tu as relevé une incohérence, effectivement, j'avais complètement oublié que Harry l'avait cassé ! Je suis prise en faute ! Mea culpa alors euh … Bon ouais, on va dire qu'il a été réparé … Hum hum … D'ailleurs j'ai relevé d'autres incohérences dans mon texte : il me semble que Katie Bell sera en Septième Année dans le Tome 6, donc elle devrait toujours être dans l'équipe de Quidditch, et je crois que le père de Goyle a déjà été arrêté après l'attaque du Ministère. Des inconvénients de ne pas apprendre par cœur les tomes ! Enfin, errare humanum est, comme dirait l'autre ! J'ai adoré que le chapitre 14 t'ai fait tant rire, toi comme les autres reviewers d'ailleurs ! Et si tu veux un conseil pour Isibeal, pour retenir son nom voici sa prononciation : Izibil. Tout simple non ? Bon sinon, tu peux faire comme moi et mes bêta et l'appeler par son surnom : Zib-Zib. Ridicule, mais ça lui va si bien ! See you !
Ange de un cisme : lol ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas du tout de n'avoir pas reviewé au chapitre précédent ! Mais je suis contente qu'il t'ait plu ! Tu me rassures un peu sur Isibeal, depuis le début de la fic j'avais peur qu'elle fasse Mary Sue (c'est pour ça que je l'ai vraiment présentée seulement au chapitre précédent) mais je suis contente que tu la voies comme une casseuse de pieds amusante. On va dire que son style passe ! Et pour Hermione, je ne suis pas d'accord. Pour moi elle n'est pas du tout sage. On ne peut pas paraître aussi sérieuse et droite à l'extérieur sans au minimum péter les plombs à l'intérieur. Alors voilà, je l'ai faite péter les plombs ! Mdr ! A bientôt !
Théalie : Meuh non, Hermione n'est pas méchante ! Juste acerbe et de mauvaise humeur ! Quant à Isibeal, oui c'est sûr, elle est un brin vulgaire, mais c'est fait pour. J'aime bien les gens qui font leur malins comme ça, ça me fait rire ! Bref, merci pour la review !
Ayako : Bah ma vision d'Hermione n'est pas déroutante, elle est juste Out of Character. J'ai profité du fait que j'étais dans sa tête et qu'elle était de mauvais poil et en colère contre Harry et Ron pour la faire dévier. Je pense qu'elle a un léger complexe de supériorité dans certains domaines par rapport à eux, ça se voit à la façon dont elle s'adresse à eux quelques fois dans les bouquins. Mais ça ne les empêche pas de les aimer et de les respecter ! Pour ce qui est de l'ouvrage de cette chère Arlene Machiavelli, il m'est impossible de te fournir un exemplaire, pour des problèmes de droits d'auteur agaçants … Il va falloir se contenter des extraits que j'ai joint en bonus au chapitre … La vie est cruelle, n'est-ce pas ? Je ne sais pas si Sev avait aussi une fan, je ne suis pas spécialiste … Mais fouille dans les entrailles de ça doit se trouver ! Bonne théorie sur Peter, excellente même : ça explique tout. Tu es un génie ! Bon sinon je te rassure définitivement : Zib-Zib ne lit pas Harlequin. Elle n'est pas du genre à se sniffer de la littérature à l'eau-de-rose. C'est juste qu'imaginer Sirius Black comme étant son père, c'est plus classe que se dire que c'est Momo le boucher du quartier. Allez bye bye, et + sur MSN !
Nobd : Oui, effectivement, c'est génial d'avoir percuté que Archer et Arche, ça se ressemblait. Bon. Je l'ai déjà expliqué dans une RAR dès les tout premiers chapitres, mais c'est pas gave, j'applaudis ton esprit d'observation ! Maintenant on comprend mieux pourquoi tu es fan de Ron … Ah Ronnie, je l'aime ! J'adore son côté anti-héros maladroit qui fait des bourdes, mais qui en même temps est attachant et sait faire preuve de courage quand il le faut ! Un perso en or ! (là, pour faire de l'humour, je pourrais rajouter « poil de gryffondor » mais nous ne tolérerons pas cette faute de goût, donc je m'abstiens) C'est vrai que les Héros des POV font asser les autres pour des cons, mais ils passent en même temps eux aussi pour des cons. Pas que Ron d'ailleurs. Là, Hermione par exemple, elle était sacrément boulet avec ses pensées débiles … Je crois que son cerveau fait une décharge, à cette pauvre fille … Bref : bienvenue à la LPBR (non ce n'est pas un parti révolutionnaire, juste la Ligue de Protection de la Bouletude de Ron, et non cela n'a aucun rapport avec le Référendum sur le TCE … J'aime la politique … HS, je ferme la parenthèse). Adioooooooooooos et merci pour la review !
Kazy : Yop Matt a peur des oiseaux. Je ne lui propose pas le coup du revolver le matin, il risquerait de devenir accro … Déjà que l'odeur de tabac c'est chiant, mais alors l'odeur de poudre en plus … Beurk. Ravie que Zib-Zib t'ait conquise et ce n'était pas gagné d'avance avec son étrange ressemblance avec Rogue … Par contre euh … Ne te creuse pas trop la tête quant à l'identité de son père : c'est juste une « clé de compréhension psychologique » (j'adore cette expression) et ça n'a pas la moindre importance dans le récit ! Lol ! Tes propositions sont intéressantes mais ni Remus, ni Rogue, ni Flitwick ne sont les bons (t'imagine si elle était la fille de Flitwick ? Elle aurait du sang de gobelin ! Yeuk). Remus le Furieux t'emmerde, comme l'indique son nom et Arlene Machiavelli se fout que tout l'adore, elle préférerait que Sirius ou James ou Remus la vénère. La pauvre. Que de désillusions !
Ilys : Aïe ! Trois côtes fêlées ? C'est pas bon pour le trou de la sécu ça … Dis, tu comptes pas me présenter la note hein ? Parce que je suis un peu juste question finances en ce moment et j'économise pour me chopper en DVD les Saisons 1 de Six Feet Under et de Nip/Tuck … Je suis vraiment ravie de te remonter le moral et de te faire rire avec mes élucubrations, même si les chapitre suivants devraient commencer à être un peu plus sérieux (mais il y aura toujours de l'humour hein, j'ai du mal à me prendre totalement au sérieux !). Par contre, ce n'est pas moi qui dis que Sirius était accro à la bibine, JKR dit dans le Tome 5 qu'il se balade avec une odeur rance d'alcool quand Harry arrive à Noël. Pas de sa faute, mais c'est indéniable : il picolait ! Bref, tu te prépares déjà au choc psychologique du Tome 6 ? Moi aussi. En même temps, JKR dit que c'est son second Tome préféré après le POA alors ça sent bon même si elle est persuadée que les fans vont être choqués … Que va-t-elle nous sortir ? Allez, encore deux mois et demi pour se préparer ! Rhaaaaaaa ! Kisses Goodbye !
Fëaranë : Yop, j'ai poussé le bouchon un peu loin avec le POV d'Hermione … Mais sa vision est déformée par la caricature et par sa colère … Elle les aime, et au fond elle ne les trouve pas si boulets ni si crétins (même si je suis persuadée qu'elle se pense plus intelligente, d'ailleurs elle l'est sans doute à sa façon). Bref, contente que tu continues à aimer, et noooooooooooooooooooooooon je ne me lasserai jamais de tes reviews ! Lol ! Bye bye !
Karmaa : Moi ? Kief Cool ? Tu me fais rougir, dear ! Désolée de t'avoir fait ruiner un second clavier, c'est sûr que tour à tour le café, puis le chocolat chaud … Evite toute boisson, chaude ou froide, la prochaine fois que tu me lis. Evite aussi la bouffe, ton écran n'aimerait pas si tu lui crachais du cake mâchouillé dessus ! Je remarque qu'après Ron et ses fantasmes Dahudien-Hermionesques c'est maintenant les égarement d'Hermione sur Remus la bête que tu retiens … Tu ne serais pas un peu obsédée toi ? (sourire innocent) Et comme je l'ai déjà dit, je ne vois pas Hermione sage. Moi par exemple, de l'extérieur, j'ai l'air très sérieuse. Et en fait bah … Oui tu sais. Pas besoin de m'étendre. A mon avis, même si elle ne le fait pas en public, Hermione pète souvent les plombs. Pour le nom de Carter, à mon avis, ça n'a aucun rapport avec le STL ni avec E.R. : en fait au départ elle s'appelait autrement, mais quand j'ai inventé le détail de l'almanach au chapitre 13 avec le Sirius de la photo rendant visite à l'Aquene de la photo, je me suis dit qu'il fallait que leurs noms soient proches alphabétiquement. D'où Carter. Comme avec Minip, je note que tes propositions pour le père de Zib-Zib sont intéressantes, mais le répète que ça n'a aucune importance dans l'histoire, d'ailleurs je ne donnerai de réponse à ce point que si j'ai le temps. Donc vraiment pas important ! Pour les extraits du récit d'Arlene Machiavelli, rendez-vous en fin de page ! Enfin bref, merci pour ta review énauuuuuuuuuuuuuuuuuurmément (non non je les adore, elles ne m'ennuient pas du tout !) et de rien pour M ! Ce fut un plaisir !
Loyalbus : Voilààààààààààààààààààààààààà ! Un nouveau chapitre sur le Monde d'En-Dessous ! Je me suis donnée du mal pour qu'il tienne debout, et j'espère que tu n'es pas déçu ! (j'ai la pression moi maintenant …) Gertrudon était correct ? (oui je l'appelle Gertrudon maintenant, parce que L, c'est trop dur, ça me fait penser au vrai et … Ouiiiiiiiiiiiin ! Mello et Near sont de bien maigres substituts …) Le prochain devrait être assez dense également, j'ai déjà hâte de l'écrire ! Rassure-toi pour mes pétages de plomb … Je crois que ce sont les révisions, la pression … Ca ira mieux après … Le chapitre suivant devrait être plus calme, le temps de me rappeler comment on fait pour écrire un chapitre non-débile. Y arriverai-je ? Let's cross fingers ! Merci de tes encouragements !
BONUS :
Et non, vous ne rêvez pas, en exclusivité mondiale et euh … Bon en fait pas mondiale du tout, il y a quinze personnes qui lisent ma fic … lol. Bref, en exclusivité quand même, voici quelques extraits du chapitre 4 du fameux manuscrit d'Arlene Machiavelli « GRANDEUR ET DECADENCE : L'Epopée des Maraudeurs ». Un document rare, récupéré partiellement par votre auteur dévoué. Les (…) signifient que le texte est incomplet sur ce passage ou que j'ai jugé bon de couper un passage laborieux à lire, l'auteur se perdant régulièrement dans les divagations lyriques dès qu'il s'agit de ses bien-aimés. Bonne lecture !
Chapitre 4 : Les ravages de l'homosexualité
(…) dans les toilettes. Mais Mimi Geignarde ne m'en a pas dit plus, soi-disant qu'elle trouvait pathétique qu'on suive des garçons dans les toilettes. Mais qu'est-ce qu'elle y connaît, elle, d'abord ? Bon, en pathétique, c'est certain, elle est dotée d'une sacrée expérience. Déjà, mourir dans les chiottes, il y a plus digne. Ensuite elle est moche. Et puis personne ne l'aimait de son vivant, et encore moins de sa mort. Nick-Quasi-Sans-Tête m'a confié que les fantômes évitaient de la croiser, parce qu'elle était le seul ectoplasme de l'histoire des ectoplasmes à pouvoir donner mal au crâne à des gens morts, qui par définition ne peuvent plus jamais avoir mal quelque part.
J'ai testé une fois, en lançant un caillou sur la tête de la Dame Grise. Il lui est passé au travers et a frappé de plein fouet le Capitaine de l'équipe de Serdaigle qui est resté inconscient trois jours, malgré les soins diligents de Madame Pomfresh. Privés de leur Attrapeur, l'équipe a fait un bide contre Gryffondor, et James était tout content d'avoir gagné, ses délicieux yeux noisettes pétillant de malice, qu'il était beau ! J'avais envie, pendant la fête dans notre Salle Commune après la victoire, de me lever, de me dresser fière et haute, debout sur une table, écartant les bras et de lui crier « Oui James, c'est grâce à moi que tu as pu remporter cette si belle victoire ! C'est moi qui ai envoyé Lear à l'infirmerie ! C'est moi le Psycho à la brique dont tout le monde parle depuis trois jours ! ». Ce que j'ai fait. Comment pouvait-il apprécier mon noble geste d'amour, involontaire certes mais c'est sûrement la destinée ou une divinité de l'amour qui m'y avait poussé ce matin-là, s'il n'était pas au courant ?
Mais bizarrement, ma révélation a jeté un froid : tous me dévisageaient avec dégoût, la musique s'est arrêtée, l'autre là a cessé de s'empiffrer de son cake. Seul Sirius continuait à s'amuser, mais c'est parce qu'il était en train de peloter Kerry Hagen dans un coin pendant ma déclaration et qu'il n'avait pas entendu. James était tout gris. Je crois que ça lui a cassé sa joie d'avoir gagné de cette façon (…). Apparemment, ce n'est pas fair-play de gagner en assommant les joueurs des autres équipes. Comprends pas. C'était même pas volontaire. « Oui, mais tu vois, c'est un truc de Gryffondor, on a le sens de l'honneur tu comprends ? ». Qu'est-ce que cette Lily Evans peut être rasoir quand elle s'y met. Puisque le mal était fait, autant profiter de la victoire, non ? Bref, toujours est-il que ça a coupé la joie de James qui est parti se coucher. Plus de fête. Dire que je pensais gagner des points auprès de lui, notre beau Capitaine (Ô Capitaine Mon Capitaine !) mais j'ai plutôt fait demi-tour, du coup.
Point positif de la soirée, Remus est venu pour me gronder. Hi hi hi … Il avait un regard tout mimi et tout sévère (n'y a-t-il rien de plus beau au monde qu'un regard bleu comme un paisible ciel d'hiver sans nuage qui se pare d'éclats de tonnerre, brûlant de vie ? Je lui aurais bien ravi sa virginité sans son accord à ce moment-là, si nous n'avions pas été en public). Il m'a fait la morale, et m'a dit que c'était très dangereux de lancer des briques sur les gens. C'est bizarre, il me l'a expliqué comme si j'avais deux ans d'âge mental et que je n'avais pas le pouvoir de comprendre un concept aussi simple. Bref, il m'a longuement fait la morale (je suis sûre qu'il est très bon en préliminaires) et même si je ne l'avais pas fait exprès, j'aurais dû me dénoncer et m'excuser auprès de Lear. (…) en me prenant par le bras, si autoritaire, si fort, si puissant, si … Préfet ! Ô pourquoi je n'arrête pas de fantasmer sur lui depuis qu'il est Préfet ? En début d'année, je m'étais pourtant jurée de choisir James et de m'en tenir à lui …
En même temps, vu l'échec monumental de ma déclaration sur la brique de Lear, mes chances s'étaient légèrement amenuisées avec lui … Et puis j'ai finalement réussi à bien me faire voir de Remus, puisqu'il m'a accompagnée le lendemain matin, m'interrompant en plein petit-déjeuner, et me tirant par le bras (jamais de ma vie j'avais eu autant envie de hurler « MIAOUW » en pleine Grande Salle), pour que je me dénonce auprès de McGonagall. L'équipe a perdu la moitié des points que le match lui avait fait gagner et j'ai eu une semaine de retenues, du coup tout le monde à Gryffondor me déteste temporairement. Mais Remus était satisfait, et j'ai fait en sorte qu'il sache que pour me faire pardonner auprès de Lear je lui avais offert des tas de sucreries de chez Honeydukes et fait rattraper les cours de Potions qu'il avait manqué (ma matière fétiche). Il m'a souri, félicité de mon effort, puis fait un clin d'œil.
Un clin d'œil. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai adoré ce clin d'œil. Je crois que je pourrais écrire des pages entières sur ce clin d'œil, malicieux, coquin, plein de promesses, amusé, tendre, masquant une espièglerie si rare chez le Préfet de mon cœur, auréolé de son aura de mystère. Un clin d'œil qui voulait dire (…) et cet iris dont la couleur était synonyme au douzième siècle de fidélité et d'amour inconditionnel (…) Ô Malice barbotant dans l'infini lac placide de tes yeux (…) et voilà tout ce que je voulais dire sur ce clin d'œil. Ah. J'ai fait quatre pages quand même sur le sujet … Toujours est-il que j'en suis venue à la conclusion que Remus était probablement l'amour de ma vie.
Mais une minute … Ce n'était pas là le sujet de ce chapitre. Où en étais-je ? Ah oui Mimi Geignarde. Donc Mimi Geignarde, après m'avoir fait remarquer qu'il était pathétique de suivre les garçons aux toilettes, et elle peut parler elle qui ni de son vivant ni de sa mort n'a jamais eu de clin d'œil de la part d'un Remus Lupin (jel'aimejel'aimejel'aimejel'aimejel'aime), s'est mise à ricaner comme une dingue en inondant les toilettes. Je n'ai pas pu donc découvrir ce que James, Sirius, Remus (lovelovelovelovelove) et l'autre là faisaient sans arrêt dans ces toilettes. Surtout que c'est assez suspect qu'ils aillent aux toilettes pour filles quand ils pourraient aller ben … Dans des toilettes pour garçons.
Un peu perturbée par ce problème, j'ai demandé son avis sur la question à ma meilleure amie, Clodie Papple, entre deux rédactions de pages de mon manuscrit, une nuit à trois heures du matin. Etonamment elle m'a envoyé au diable (les sorciers issus du monde moldu sont souvent grossiers quand on les réveille la nuit. D'une façon générale, j'ai remarqué que les gens sont peu dispos en pleine nuit. Je ne sais pas pourquoi). Après avoir insisté, elle a juste marmonné « ils passent leur temps à se cacher aux toilettes des filles ? Alors ils sont sûrement gays. Laisse-moi dormir maintenant. ».
Et là, ce fut le drame. La vision de cauchemar. Tout mon mythe qui s'écroule. James, Sirius et Remus homosexuels ? Bon pour l'autre là, je ne dis pas. Il n'a rien de viril. Remus à la rigueur, il est tellement doux, calme, sensible, compréhensif (…), généreux, en phase avec son côté féminin (jel'adoooooooooooore), que finalement, je pourrais admettre qu'il soit gay. Sauf que ça me briserait le cœur. Sirius … Pourquoi pas ? Bon c'est vrai qu'il a la réputation d'être le tombeur de l'école (il est tellement beau et sexy et bôgosse et charmeur et sexy et … Sexy.) mais l'homosexualité ou du moins les pratiques homosexuelles sont fréquentes dans les familles de Sang Pur.
Je parle en connaissance de cause : mon oncle est une folle, et j'ai un jour surpris mon père en train de se taper notre majordome dans un placard à balai. Au début j'ai été perturbée, et puis papa m'a bien expliqué que ça se faisait par tradition dans toutes les familles aristocratiques, et qu'il n'était pas utile que je le dise à maman. Malheureusement, notre majordome a quitté la maison dès le lendemain matin, donc je n'ai pas eu le loisir d'en découvrir plus. Alors du coup, je peux admettre que comme papa et Tonton Henry, Sirius ait des « penchants ». Mais James. JAMES ! Lui qui respire la virilité ! Lui qui est Capitaine de l'équipe de Quidditch ! Lui qui passe son temps sous les douches avec d'autres garçons ! Ca se saurait s'il était gay.
Comment l'imaginer, lui, Sirius, Remus, et l'autre là impliqué dans des parties à quatre orgiaques cachées du regard des autres dans les toilettes de Mimi Geignarde ? Et comment font-ils pour ne pas être gênés par sa présence ? Que dois-je faire ? Qui suis-je ? Où vais-je ? A présent que mes hommes idéaux sont des fiottes, je fais quoi moi ? Je suis censée trouver l'homme de ma vie parmi le nombre incroyable à Poudlard de garçons … Ordinaires ? Mais quelle horreur ! Comment les oublier ? Comment tirer un trait sur eux ? (…) et j'ai résolu ainsi de les soutenir, par amour. Ils sont gays ? Et alors ? Ca ne doit pas m'empêcher de les aimer ! Je vais dores et déjà les soutenir dans leur lutte pour leur droit à la différence, et jamais, plus jamais, ils n'auront à se cacher dans les toilettes de Mimi Geignarde ! (…) mais Remus n'a pas eu la réaction que j'escomptais. Il a regardé le T-shirt avec l'arc-en-ciel et m'a remerciée d'un air incertain.
A ce moment-là, Sirius nous a interrompu bruyamment en criant « Lunard ! Au lieu de draguer, viens nous aider à faire travailler Queudver ! ». Depuis la rentrée ils n'arrêtent pas de se donner des noms entre eux, « Lunard », « Patmol », « Cornedrue » et « Queudver ». Probablement des mots de code pour gays. Je ne les ai pas bien compris, mais j'ai bien vu tout de suite les connotations phalliques dans Queudver et Cornedrue. On peut aussi en voir une dans Patmol, mais ce n'est pas très flatteur. Reste que Lunard demeure un mystère pour moi … (…) mais plus tard au dîner, alors que j'écoutais d'une oreille distraite leur conversation grâce à un Auditronus (une saloperie qui m'a coûté 12 Gallions chez Derviche et Bang, mais sur le long terme j'amortirai facilement l'achat), j'ai eu un doute. Sirius a dit « Alors, tu as une touche avec Machiavelli, Lunard ? ». Remus a répondu « Non. Je crois qu'elle pense que je suis gay. » James a éclaté « Toi ? Gay ? Pourquoi pas moi et Sirius, pendant qu'on y est ! Cette fille est complètement à l'ouest. ».
Magnifique et ô combien satisfaisante conversation. Bon, le moment où James insinue que je serais maboule est un petit peu vexant, mais je suppose qu'il a dit ça sous le coup de la colère. Les Gryffondor m'en veulent globalement encore pour le coup de la brique et des soixante-dix points en moins. Je n'en reviens pas, qu'ils s'ennuient avec des peccadilles de la sorte, alors que la vie est magnifique : je sais à présent avec certitude que James, Sirius et Remus ne sont pas gays ! C'est génial ! Bon, j'ai toujours un doute pour l'autre là, mais ce n'est pas comme si ça m'intéressait. D'ailleurs il l'est probablement.
Du coup je suis soulagée. Cette nuit, après avoir fini ma retenue (j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour nettoyer la classe de métamorphoses car j'ai renversé toute une étagère lors de ma danse de la victoire quand j'ai eu terminé de laver la première fois), j'ai réveillé Clodie pour lui faire part de la bonne nouvelle. Elle n'était pas contente. « Bien sûr, qu'ils sont hétéro ! Ce crétin de Potter est dingue d'Evans, ce prétentieux de Black passe son temps à rouler des galoches à Kerry Hagen et ce tout-mou de Lupin sortait avec Jenny Bloom l'année dernière. T'es vraiment crédule. Maintenant laisse-moi dormir et va te laver, tu empestes le détergent. »
Je comprends avec horreur que Clodie m'a mis de fausses idées en tête par pur mauvais esprit. Elle n'éprouve pas la même passion que moi pour les Maraudeurs, ce que je ne comprends pas mais peux au moins concevoir. De là à me mettre des bâtons dans les roues lors de mes investigations, ce n'est pas très sport. Lorsque je le lui ai fait remarquer, elle s'est contentée de marmonner dans son oreiller « Vis ta vie et laisse-les tranquille, ces abrutis. ». Elle n'a pas l'air de comprendre que l'un d'entre eux sera le futur père de mes enfants. S'il elle l'avait vu comme moi dans ma boule de cristal en Divination, elle serait moins acerbe et aigrie. Mais elle préfère faire de l'Arithmancie et des Runes, soi-disant que la Divination c'est pour les désespérés, les paresseux ou les illuminés. Et je crois qu'elle me classe dans les trois catégories. Tu parles d'une amie.
Je la crois jalouse, tout simplement. Le fait qu'elle les traite sans arrêt d'abrutis est très révélateur : on ne peut pas les dénigrer, ils sont trop parfaits. Ca veut tout simplement dire qu'elle aussi les aime mais ne veut pas l'admettre. Si elle se décidait, on pourrait travailler main dans la main pour les conquérir, et ainsi, une fois que j'aurais choisi mon Elu, elle pourrait parfaitement avoir le champ libre pour les deux restants. Mais à chaque fois que je lui fais cette proposition elle me répond des trucs du genre « Meurs » ou « Je viens de devenir lesbienne à l'instant. ». A partir de maintenant, je vais me méfier de ce qu'elle me dit. Je ne lui demande pas de nouveau si elle a une théorie concernant leur disparitions fréquentes dans les toilettes de Mimi Geignarde. Et je finis par ne plus me poser la question. Un matin de novembre, après m'être cassée la tête pour trouver un moyen de les y espionner sans succès, l'autre là a débarqué dans notre Salle Commune en criant « J'ai réussi ! ».
Les autres l'ont forcé à se taire puis l'ont emmené dans leur dortoir. Je les ai suivis et les ai écoutés avec mon Auditronus. J'ai loupé le début de la conversation et tout ce que j'ai compris fut « Maintenant, Lunard, Patmol, Cornedrue et Queudver vont être enfin réunis pour leur première pleine lune ! ». La perspective avait l'air de tous les enthousiasmer et Remus se confondait en remerciements. Je n'ai rien pigé. Toujours est-il qu'après ce jour-là, ils ne sont plus jamais allés aux toilettes de Mimi Geignarde. On dit que Sirius y a emmené une fois Kerry Hagen pour avoir de l'intimité, mais que Mimi avait trempé la fille par jalousie. Kerry était furieuse et comme Sirius se tordait de rire, leur belle histoire d'amour prit fin ce jour-là.
Quant aux noms de code « Lunard, Patmol, Queudver et Cornedrue », ils leur sont restés. J'en ai déduit que c'était une de leur nouvelles lubies, comme le jour où ils se sont auto-proclamés comme étant les « Maraudeurs ». J'ai voulu les espionner à la pleine lune, pour savoir ce qu'ils projetaient, mais quoi que ce fut, ça a sûrement été annulé : comme souvent, Remus s'est absenté pour aller au chevet de sa mère malade. Quel bon fils, quel garçon prévenant, c'est si adorable, si (…) et des caractéristiques communes des producteurs actifs de spermatozoïdes. Plus le temps passe, plus je me dis qu'il sera le père de mes enfants.
(…) un autre incident, qui je le crains, brisa temporairement mes chances avec Remus. Tout est de la faute de Lear. Ce type-là, je n'aurais jamais dû l'assommer. J'aurais dû le tuer. Parce que voilà, comme Lear est une brêle en potions, il a profité du fait que je me sentais coupable pour sa convalescence (bon je ne me sentais pas hyper coupable, mais ça le faisait devant Remus, lui qui est si juste, et rempli de compassion), pour me demander des cours de rattrapage. Le fait est que je n'avais rien de mieux à faire puisqu'à Gryffondor, tout le monde me déteste encore temporairement, et que Clodie ne me parle plus depuis que j'ai pris la manie de la réveiller en pleine nuit. Alors j'ai accepté pour m'occuper, montrant ainsi à Remus à quel point je pouvais faire preuve d'un sens de l'abnégation confondant.
(…) une soirée superbe, au coin du feu. Je finissais mes devoirs, ayant pris du retard à cause de la bêtise sans nom de Lear qui n'arrivait pas à me concocter une potion de Paix correcte, quand Remus s'était assis près de moi. Mon cœur chantait comme un oisillon venant de naître. Prenant le prétexte de s'inquiéter en tant que Préfet de ma situation : toute ma Maison qui me déteste, des devoirs en retard, il me demandait gentiment si j'allais bien. JE T'AIMEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! Eus-je alors envie de crier, émerveillée par cet élan de sympathie si adorable. Mais je me retins, et démontrant mon courage (je n'ai pas été envoyée à Gryffondor pour des prunes quand même) je lui affirmai, digne, que tout allait bien. (…) et me félicitant pour donner de mon temps auprès de Lear. Soudain, j'eus le désir de m'enquérir de James et de sa colère à mon égard.
« Hum ? Oh non laisse tomber, il n'y pense déjà plus. Il n'est pas du genre à se laisser abattre ! Il pense déjà au prochain match. » Adorable. Jaloux que j'ai remis sur le tapis le nom de James, son ami et néanmoins rival dans la quête de mon amour, Remus s'était empressé de me mentir, alors qu'au fond de moi je savais bien que James était détruit par la trahison de celle pour qui il comptait tant. Mais cela ne fit que conforter mes sentiments profonds pour Remus. Oui j'en étais certaine à présent. C'était LUI ! Adieu James, ô oui, toi aussi je t'ai aimé, mais qu'est-ce qu'une fugace passion comparée au déploiement irrésistible des ailes du Grand Amour ? Qu'est-ce que l'amourette (…) et ne pouvait valoir tant de soupirs cachés. A présent, ce n'était que Remus, et à tout jamais. (…) avec ce merveilleux sourire timide « C'est dommage que tu sois si prise, j'ai quelques ennuis en potions, et comme c'est l'année des BUSEs, j'aurais eu besoin d'un peu d'aide. »
Aïe ! Déconfiture ! A trop me faire mousser et à trop insister sur ma dévotion sans limite à instruire Lear, je me suis fermée sans le vouloir la porte à des cours particuliers en tête à tête dans l'obscurité humide des cachots avec mon Remus. « Tant pis, je demanderai demain à Kimber. Elle aussi est excellente en potions. » Aïe ! Deuxième déconfiture ! Kimber, la superbe blonde de Sixième Année au regard de biche et à la lippe boudeuse ? La fille-faisant-fantasmer-le-tout-Poudlard prenant ma place en tête à tête dans l'obscurité humide des cachots avec mon Remus ? Pas bon ! « Mais Sirius et James ne peuvent pas t'aider ? » me suis-je empressée de demander, désespérée. « Sirius a essayé, mais il est tout aussi dénué de pédagogie et de patience que je suis dénué du moindre don en Potions. Quant à James, il est trop pris par ses entraînements au Quidditch et par la rédaction de lettres d'amour enflammées à Lily Evans ! ». Aïe. Troisième Déconfiture.
Bon c'est vrai que j'ai expliqué sur deux pages tout à l'heure que je préférais Remus à James, mais ça ne veut pas dire que je vais sauter de joie en apprenant qu'il nourrirait une certaine passion pour l'autre rabat-joie d'Evans. Il faudrait que je revienne sur le cas de cette fille dans un chapitre ultérieur. (…) Mais j'y pense ! Remus est probablement toujours sous le coup de mon allusion à James tout à l'heure ! Peut-être que par jalousie, il me fait croire qu'il est amoureux de l'autre rabat-joie d'Evans ! Tout s'éclaire ! Oh c'est tellement mignon de penser que mon Préfet Parfait ressente une pareille insécurité à l'idée de me perdre. (…) accompagné d'un clin d'oeil. Mais cette fois je n'aime pas du tout ce clin d'œil. Mais alors pas du tout. NON REMUS ! Comment peux-tu croire que j'ai envie de sortir avec Lear ? Nooooooooooooon !
« Pourquoi tu fais cette tête ? Oh, tu as peur que je lui parle de tes sentiments pour lui ? Mais ne t'en fais pas, je garderai le secret ! » Je souris, tentant de masquer ma frustration complète. « Mais euh … Non non … Je ne l'aime pas du tout moi ! Qu'est-ce qui te fait dire ça ? ». Il sourit comme un papa devant le caprice de sa fille de trois ans. « Allez, je connais par cœur ce genre d'attitudes … James fait toujours ça pour attirer l'attention de Lily : l'énerver. Tu lui as jeté la brique pour attirer l'attention, hein ? Maladroit et dangereux, mais ce n'est pas facile de se faire voir d'un Capitaine de Quidditch, ils sont très sollicités, n'est-ce pas ? Et puis tout le reste, les chocolats que tu lui as apportés à l'Infirmerie, les cours particuliers … Je vois clair dans tout ça. » Aïe. Quatrième Déconfiture. Pour la première fois de sa vie, Remus fait preuve d'une débilité déconcertante et se montre à côté de la plaque.
J'aimerais nier mais je crois qu'il ne me prend pas au sérieux ou que je suis dans une phase de déni, liée à ma timidité. Il va se coucher en me laissant pantelante, me tapotant l'épaule avec bienveillance. Et merde. (…) donc logiquement ma seule chance est d'utiliser cette situation à mon avantage. Puisque j'ai découvert que Remus était très jaloux, et que son apparente décontraction en me parlant de Lear n'était qu'un masque pour dissimuler son aigreur et se protéger du chagrin, il me suffit d'exacerber cette jalousie en draguant Lear comme une malade jusqu'à ce que Remus craque et se batte pour moi. C'est un Gryffondor après tout ! (…)
Malheureusement, ce fut une très mauvaise opération, qui entraîna une succession d'événements horribles. Je fus, malgré moi, impliquée dans les marasmes et dilemmes du triangle amoureux. Lecteur, tu te dis sans doute qu'au moment où mon Remus se décidait à me déclarer sa flamme, envoûté par ma générosité et rendu jaloux par tout le temps que je passais avec Lear, ledit beau Capitaine des Serdaigle commençait à nourrir de tendres sentiments à mon égard, me laissant troublée et hésitante ? Eh bien pas du tout ! Triangle amoureux il y a eu, mais ce n'était pas Lear et Remus amoureux de moi, mais moi ET Lear amoureux de Remus. Oui. Lear est une tapette. En fait, comme il me voyait discuter avec Remus de temps en temps, il étudiait les potions avec moi pour en apprendre plus sur lui.
Moi qui me demandais pourquoi il ne réussissait jamais cette potion de paix à la con et ne cessait de me poser des questions sur Remus au lieu de me demander quelles avaient été ses erreurs. Moi, de toute bonne foi, je pensais qu'il s'intéressait à Remus pour faire une étude comparative des Préfets dans les différentes Maisons ou tout simplement par admiration, comme tout le monde. Enfin comme moi au moins. Mais non. Le choc. Etourdie, je lui demande « Mais qu'est-ce qui te fait penser que Remus est gay ? ». Réponse qui me tue sur place « Oh je l'ai vu porter à Pré-au-Lard un T-shirt avec un arc-en-ciel, et c'est le symbole des gays ! ». Patatras. Le coup du battement d'ailes du papillon, l'événement en entraînant un autre. Quelle conne.
(…) à moi ! Me demander de l'aider à draguer Remus ! Je vous l'avais dit, j'aurais dû le tuer, ce débile de Lear ! Malheureusement (toujours l'effet papillon), comme j'ai décliné son offre peu aimablement, Lear a résolu de séduire Remus par ses propres moyens. Et comme le garçon manque de subtilité, il lui a carrément roulé une pelle devant tout le monde dans un couloir entre deux cours. Le choc. Mes yeux ne s'en sont pas remis, et je crois que je ne pourrai plus voir Remus de la même façon pendant des siècles ! Naturellement, n'étant pas gay (du moins mes derniers doutes à ce sujet se sont dissipés), Remus l'a repoussé. Ca brisé le cœur et la réputation de Lear, mais on s'en fout de ce sale embrasseur de futur père de mes enfants ! Remus lui s'est fait chambrer par Sirius, James et l'autre là, jusqu'à ce que les Serpentard s'y mettent. Un bizutage et un sortilège transformant Rogue en clown plus tard, il était désormais interdit de se foutre de nouveau de lui pour cette raison. Solidaires ces garçons. Ils sont géniaux comme toujours. Des êtres hors normes.
Quant à mes affaires avec Remus, comme toujours, tout a foiré. Non seulement je ne l'ai pas rendu jaloux de ma relation avec Lear mais en plus je me suis ridiculisée : il a toujours su qu'il était gay, et n'a pas voulu me faire de la peine en me l'annonçant. D'où les sourires de compassion et petites tapes sur l'épaule ce soir-là dans la Salle Commune. Ouaip. Entre ça et la vision d'horreur de Lear tentant de lui fourrer sa langue dans la bouche, j'ai décidé de renoncer temporairement à Remus. Me reste Sirius. Ah, Sirius ! Comment n'ai-je pas vu plus tôt qu'il était l'homme de la situation, celui avec qui j'avais le plus de point commun, bref l'être parfait pour fusionner. (…) Dès le lendemain je résolus de lui faire part subtilement de mon nouvel intérêt pour lui, car étant plus au fait des choses de l'amour que Remus et James, il avait sûrement remarqué la tension sexuelle qui torride qui avait régné entre nous avant que je me détourne d'eux.
(…) et s'en est allé en marmonnant « A plus, Marlene. ». J'aime bien quand il me taquine en faisant semblant de ne pas retenir mon nom. Il aime beaucoup provoquer, et c'est côté rebelle qui le rend vraiment très attirant. Et j'aime son allure : tellement sexy, cette nonchalance, cette assurance, ce port d'aristocrate. Je ne comprends pas que le Professeur McGonagall ne le viole pas sur place quand ils ont une retenue en tête-à-tête. (…) de mes notes en chute libre. Pourquoi les Professeurs me tombent-ils tous dessus en même temps ? C'est agaçant à la fin, ils ne voient pas que je cherche à assurer mon avenir en me cherchant depuis deux ans un mari, comme maman me l'a enseigné ? (…) moins de temps à consacrer à l'espionnage des Maraudeurs de mon cœur. Pas drôle du tout. En plus, ces crétins de Gryffondor continuent à m'en vouloir, ce qu'on peut être rancuniers dans notre Maison, c'est pas croyable …
(…) pour me consoler, a-t-il dit. Je ne vois pas du tout l'intérêt. Et pourquoi il me colle d'abord, l'autre là ? Je n'ai rien contre lui, mais bon, ce n'est pas comme si sa présence sans arrêt dans mon champ visuel était excitante. En plus il est gay. Donc il me fait penser à Lear. Et à ma cruelle déception sentimentale alors que j'étais à deux doigts de me fiancer à Remus Lupin. « Tu sais, ça m'est déjà arrivé à moi aussi. » a-t-il continué. Mais de quoi me parlait-il ? Lui aussi était amoureux de Remus ? « Quand j'étais en Deuxième Année, pour voir, j'ai lancé un caillou dans le Baron Sanglant. J'ai failli crever l'œil d'un Préfet. ». Quel boulet celui-là. Non seulement il me rappelle ma déception avec Remus, mais en plus il enchaîne en me mettant sous le nez la triste erreur qui me sépara de James. Tout pour plaire. Et pourquoi me sourit-il béatement ? Le pauvre doit se sentir seul. Je devrais peut-être le présenter à Lear …
A Bientôt pour le ...
CHAPITRE 17 : UN MONDE DE TENEBRES
POV Harry, où l'on joue au Quidditch, où les Centaures pètent les plombs, où les étoiles brûlent et les présages sont inquiétants.
