Disclamer : Hé oui, les personnages ne sont pas à moi ! Qui l'eut cru ? -
Explication : j'aime bcp les défis. Or, il se trouve que j'ai lu sur un site (l'asile), dans la partie "concours" que si on écrivait pour un concours, on devait respecter le style imposé. Par exemple, si ce style était le yaoi (hommeXhomme), on ne devait pas écrire un Hermione/Harry. Et bien moi, avec mon esprit de contradiction habituel, je dis que tout est possible, alors j'ai décidé d'écrire une ch'tite fic yuri (femmeXfemme) avec Ron et Hermione en persos principaux. Voilà donc le pourquoi de tout ceci ! -
Reviews :
Nelja : Encore merci pour ta review. Hermione ne se remet pas encore tout à fait en question dans ce chapitre mais ça viendra (quand, ça, Dieu seul le sait...). Mais comme c'est les vacances, je vais faire quelques efforts. ;)
Axoo : Et oui, c'était un chapitre de transition. Malheureusement, je ne pense pas que les choses vont vraiment s'accélérer parce que j'ai encore beaucoup d'idée à caser dans cette histoire.
Virg05 : Je ne peux pas promettre que les suites viendront rapidement, comme tu peux le voir, je suis encore une fois très lente, mais par contre, je vais faire des efforts, c'est promis.
Quand à tes bourreaux, impossibles qu'ils soient spécialistes du step, mes agents surveillent de près tous les profs de gym de cette espèce. -
Mag, Ada et Lalie : kikou toi, merci d'avoir pris de ton temps pour corriger mes innombrables fautes. Je te transmets pleins de kisous.
Aminteitha : merci pour ta review. Comme tu le vois, la suite s'est un (tout, tout) petit peu faite attendre. Et cela risque de continuer : je pars en vacances puis en camp...
Lauraineuh : Et bien non, je ne pense pas, désolée. Quelques baisers mais pas de lemon.
Note : Nelja m'a fait remarqué que j'avais laissé une faute dans mon chapitre précédant. Dans le titre qui plus est. Je rectifie donc ici pour tout le monde : puisque corpuscule est masculin, cela donne "Analyse des corpuscules opposés" et non opposées.
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Au Quartier Général de l'Ordre.
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Le grand moment était enfin arrivé. Durant quatre jours, Ron avait joué le grand malade devant ses parents pendant qu'Hermione contrôlait chacun de ses mouvements et chaque intonation de sa voix.
Hermione aidait Ron à boucler sa valise. Ce qui n'avait pas été une mince affaire : il avait fallu rassembler tout ce dont Ron aurait besoin pour sa future année scolaire. Or, bouquins, slips, oreiller,... étaient dispersés dans toute sa chambre. Hermione avait été affolée par un tel manque d'ordre.
Quoiqu'il en soit, toutes les valises étaient désormais bouclées et attendaient patiemment dans le hall d'entrée. Monsieur Weasley vérifiait s'ils n'aient rien oublié, Madame Weasley obligeait Ginny à mettre un pull, Ron et Hermione attendaient, assis sur une malle. Ils sentaient la tension des parents Weasley mais ne parvenaient pas à l'expliquer. Bien sûr, ils savaient que Vous-Savez-Qui était de nouveau actif mais y avait-il donc tant de danger à voyager ? Déjà qu'ils devaient partir de nuit comme des voleurs !
Finalement, après dix bonnes minutes, Monsieur Weasley donna le signal du départ. Toute la famille Weasley et Hermione chargèrent la voiture des bagages puis s'y installa. Hermione se coinça entre Ron et Ginny sur la banquette arrière. Elle n'était pas très à l'aise. Monsieur Weasley se retourna et montra aux ados un papier sur lequel une adresse était tracée d'une belle écriture étroite.
"Retenez bien cette adresse et ne la révélez à personne. Cette maison est placée sous la protection d'un sort. Seul le gardien à qui a été confié le secret de l'emplacement de la maison peut à son tour le révéler".
Ensuite, monsieur Weasley sortit de la voiture et brûla le papier en vérifiant bien qu'il n'en restait que des cendres illisibles.
Enfin, la voiture décolla. C'était un modèle de voiture similaire à la précédente voiture de monsieur Weasley bien que peut-être un peu plus récent. Monsieur Weasley avait lancé un sort de plus pour qu'elle soit entièrement silencieuse. Le voyage se passa en silence. Madame Weasley ne cessait de jeter des coups d'il dans les différents rétroviseurs de la voiture.
Après un temps qui leur avait paru interminable à tous, monsieur Weasley posa la voiture dans une rue de Londres. Ils déchargèrent toutes leurs affaires sans un mot puis monsieur Weasley remonta au volant de sa voiture trafiquée et repartit, par la route cette fois.
"Où va-t-il ?", demanda Ron en murmurant.
Mais sa mère lui fit comprendre qu'il valait mieux pour lui qu'il garde le silence.
"Chut ! Pensez à ce que Arthur vous a montré tout à l'heure".
Ron répéta dans sa tête l'adresse qu'il avait lue sur le morceau de papier. Il lui sembla alors distinguer une vieille porte de bois entre deux maisons. Il aurait pourtant juré qu'elle ne s'y trouvait pas la seconde d'avant.
Madame Weasley s'approcha et frappa contre la porte. Celle-ci s'entrouvrit d'abord légèrement puis en entier pour faire place à un Bill heureux et soulagé de voir que sa famille était arrivée à bon port.
Avec l'aide de Bill, ils transportèrent tous les bagages à l'intérieur en deux voyages à peine. Bill referma la porte et la verrouilla à l'aide de sorts sophistiqués. Il guida ensuite les nouveaux venus jusqu'à la cuisine.
"Qu'est-ce que vous foutiez ? Je peux savoir ce qui vous a pris tant de temps. Vous êtes en retard ! Je me faisais un sang d'encre.
- Arthur a préféré faire quelques détours en plus".
Ginny réagit au nom de son père et dit entre deux bâillements :
"Au fait, il est parti où papa ?
- Ginny, ma chérie, où va ton père tous les matins depuis des années , s'enquit madame Weasley. ... Il est parti directement au Ministère, voilà où il est. Le jour va bientôt se lever, il était temps.
- Il aurait pu prendre le temps de boire une tasse de café. Il risque de s'endormir au bureau. Papa est déjà assez mal vu comme ça.
- Ce qui est fait est fait, Bill, le coupa madame Weasley. Dis-nous plutôt où nous pouvons dormir.
- Ah ! Actuellement, seules la cuisine et une chambre sont habitables. Je compte sur vous pour vous occuper du reste. Jusque là, il vous faudra dormir dans la cuisine.
- Bon, moi je repars demain. En attendant, je retourne me coucher.
- Qui est là-haut ?
- Sirius et Rémus... et moi bientôt, ajouta-t-il en baillant. Bonne nuit".
Mais il n'obtint en réponse que des mots incompréhensibles. Ron, Hermione et Ginny s'étaient à moitié écroulés sur la table. Ginny dormait déjà tandis que les deux autres tentaient tant bien que mal de lutter contre le sommeil. Ils ne tenaient plus debout.
Madame Weasley fit apparaître des lits de camp et des couvertures pour improviser une chambre dans la cuisine. Les trois adolescents se traînèrent jusque-là et s'y effondrèrent. Madame Weasley ne les suivit pas. Elle alla chercher une cafetière dans les bagages qui traînaient dans le hall et se prépara une tasse de café noir pour se réveiller. De toute façon, dans quelques heures, Black et Lupin descendraient. Elle devait leur parler pour apprendre les dernières nouvelles concernant l'Ordre du Phénix.
Hermione se réveilla vers midi en sentant une odeur de rôti de buf. Ron et Hermione étaient déjà levés depuis deux heures. Ils étaient plus habitués qu'elle à se coucher à pas-d'heure.
"Ah, Hermione, on est en train d'écrire une lettre à Harry. Tu veux lui dire quelque chose ?"
Ron n'eut pas de réponse tout de suite. Devant le manque de réaction d'Hermione, il préféra la laisser émerger en douceur.
"Bon, Hermione, je note : C'est pas tout ça, Harry, mais je vais laisser un peu de place pour Hermione. Le temps qu'elle émerge et elle est à toi !
- Quoi ! Tu n'as pas écrit ça quant même ?
- Si, pourquoi ?
- Non mais ça va pas ?"
Hermione lui arracha la lettre des mains pour vérifier de ses propres yeux. Deux secondes plus tard, Ron se retrouva les deux mains plaquées contre son crâne, gémissant.
"Ca fait mal, Hermione !
- Tu n'avais qu'à ne pas me raconter des bêtises !
- C'était pour t'aider à te réveiller.
- C'est réussit, sourit Ginny, tu l'as fait se lever du pied gauche".
C'est à ce moment qu'ils entendirent un grand bruit dans le couloir d'entrée puis un hurlement déchirant.
"On assassine quelqu'un ?", demanda Ron tout en se précipitant vers la porte comme les deux autres adolescentes.
Mais ils n'eurent pas le temps de la franchir. Le Professeur Dumbledore la referma derrière lui.
"Non, non, Ron, c'est simplement Madame Black. Vous ferez bien assez vite sa connaissance. Désolé pour le bruit Molly. Non, ne vous dérangez pas, Sirius et Rémus vont arranger ça. Ils en ont l'habitude".
En effet, ils entendirent deux personnes dévaler les escaliers et purent aisément reconnaître la voix de Sirius qui hurlait à quelqu'un de se taire.
"Ainsi, vous écrivez à Harry Potter. Je vais malheureusement devoir vous demander de ne pas envoyer cette lettre.
- Mais pourquoi ?
- Ah, bonne question. Il serait regrettable que cette lettre se perde et tombe entre de mauvaises mains, si vous voyez ce que je veux dire... Très regrettable, dangereux même".
Ron regarda sa lettre. Il avait tout raconté dedans : la voiture, le voyage, la maison cachée (sans, bien sûr, mentionner l'adresse),... Il avait aussi prévenu Harry qu'il avait quelque chose d'important à lui dire. Il voulait bien sûr parler de son léger, tout petit problème.
Il avait bien réfléchit durant ces quatre derniers jours et pendant cette nuit. Tout bien pesé, il valait mieux qu'Harry soit au courant. Tout d'abord, parce que cela faciliterait les choses mais aussi parce que, après tout, Harry était son meilleur ami. Il était presque sûr maintenant qu'il ne se moquerait pas de lui. Il n'avait pas encore parlé de sa décision à Hermione. Il n'en avait pas eu le courage. Si Hermione savait cela, il pouvait déjà considérer qu'Harry lui-même était au courant. Il ne pourrait plus reculer une fois que son amie aurait entendu les mots Je veux que Harry sache. Elle lui en voudrait s'il revenait sur sa décision.
Mais ce matin, il avait pris son courage à deux mains et avait décidé d'écrire à son ami; il avait décidé de faire un premier pas vers sa révélation douloureuse. Devoir reporter sa décision le décourageait. Il n'était plus sûr qu'il allait retrouver la force – ou la folie, il ne savait pas trop – de raconter à Harry sa mésaventure.
"Pouvez-vous me promettre que vous n'enverrez aucunes lettres à Harry ou à qui que ce soit d'autre?"
La voix du professeur Dumbledore ramena Ron à la réalité.
"Mais, professeur, Harry est justement le genre de personne qui a besoin de recevoir des informations. Il est certainement en train de dépérir, tout seul, chez cette horrible famille.
- Non, non et non, c'est trop risqué.
- Hermione n'a pas tord, professeur. Harry déteste ces gens. Il risque de devenir fou si on le laisse là-bas sans même quelques nouvelles".
Ron, Hermione et Ginny regardaient le professeur Dumbledore de leurs yeux suppliants. Le directeur de Poudlard soupira.
"Bien, vous pouvez envoyer quelques lettre à votre ami mais elles ne pourront contenir aucunes informations. Vous ne devez en aucun cas mentionner l'Ordre".
Ron et Hermione échangèrent un regard avant d'accepter.
"J'ai votre parole à tous les trois ?
- oui.
- Bien, dans ce cas, il ne vous reste qu'à réécrire votre lettre.
- Mais, professeur Dumbeldore, que peut-on lui écrire ? Il ne reste presque rien à dire.
- Vous pouvez lui parler du beau temps, des oiseaux qui chantent, du repas de midi,...
- ... heu, professeur, je pense que c'est justement le genre de choses qui vont totalement le déprimer.
- Dans ce cas, dites-lui à quel point vous êtes occupés et que vous vous retrouverez bientôt.
- Bah, c'est pas vrai, on a rien à faire.
- Que tu crois, Ron !"
Tous se retournèrent vers la porte. Sirius venait d'entrer. Il avait enfin réussit à calmer la vieille.
"Il y a au contraire beaucoup de choses à faire ici. Nettoyer les chambres, astiquer la vaisselle, dératiser, désinfecter, faire la lessive, ranger les...
- STOP !"
Les trois adolescents avaient criés en même temps. Ginny se bouchait les oreilles, Ron s'arrachait les cheveux et Hermione se tenait la tête entre les mains. Pour couronner le tout, le professeur Dumbledore ajouta un 'vous voyez' tout sourire.
"Au fait, professeur, dînez-vous avec nous aujourd'hui ?
- Non, Rémus, je venais juste prendre des nouvelles des arrivants".
L'ancien professeur de Défense Contre les Forces du Mal venait à l'instant d'enter dans la cuisine. Il paraissait un peu moins fatigué que d'habitude.
"Les potions du professeur Rogue sont efficace, Rémus, remarqua Madame Weasley.
- Oui, Molly. Elles me soulagent un peu.
- Il faut dire que le professeur Rogue sait y faire avec les potions, approuva Dumbledore.
- N'est-ce pas. Mais peut-être que s'il passait un peu moins de tête-à-tête avec ses chaudrons, il serait moins froid.
- Sirius, cessez donc de toujours rabâcher les mêmes choses. Vous n'êtes plus à Poudlard. Oubliez un peu cette haine.
- Allons, allons, calmez-vous".
Mais Madame Weasley continua à faire la morale à Sirius Black, qui n'avait pas perdu son répondant, pendant que le professeur Dumbledore tentait de calmer les esprits. Lupin, lui, se désintéressa totalement de l'affaire et souleva le couvercle de la casserole. Une délicieuse odeur de buf rôtis emplit la pièce, ce qui mit fin à la dispute.
"Sirius, si c'est Molly qui s'est occupée de la cuisine, je pense bien que je vais changer d'avis, dit le professeur Dumbledore en prenant place à table.
- Dites tout de suite que ma cuisine est mauvaise.
- Pas du tout mais on ne compare pas la cuisine d'une parfaite mère de famille à celle d'un vieux célibataire comme toi".
Tout le monde s'assit. Molly servit le repas, les joues légèrement rosies, pendant qu'une joute verbale amicale s'engageait entre Sirius et Dumbledore. En effet, Sirius voulait savoir si Dumbledore fréquentait les parfaites mères de famille au point de pouvoir goûter à leur cuisine.
Hermione s'approcha de Ron et lui glissa un mot à l'oreille.
"Qu'en penses-tu ?
- De quoi ?
- Rogue".
Il fallut que le galion tombe mais une fois que Ron eut saisi ce à quoi elle pensait, Ron réagit au quart de tour et lui dit sur un ton vif mais murmurant pour ne pas attirer l'attention :
"Tu es folle ? Jamais je ne demanderai à Rogue de me préparer une potion !
- Et si je ne peux rien faire pour t'aider ?
- ... J'en parlerai à quelqu'un mais sûrement pas à ce sale type".
Ron sourit.
"Mais de toute façon, rien n'est trop compliqué pour toi. Tu es un vrai génie !
- J'espère pour toi que c'est vrai".
Ginny se pencha vers eux.
"De quoi est-ce que vous parlez ?
- De ce qui nous attend, répondit automatiquement Hermione, pas du tout décontenancée.
- ... ?
- Oui, tu sais, des choses comme le ménage ou le rangement de cette si accueillante maison.
- Beurk..."
Dégoûtés et déprimés, ils plongèrent tous les trois dans leur assiette et mangèrent en silence.
"Tu es prêt, Ron ?
- Vas-y !"
Hermione ouvrit un tiroir qui contenait Merlin-sait-quoi. Quoi qu'il en soit, la chose faisait trembler toute la commode.
Il était déjà quatre heures de l'après-midi. Ron, Hermione et Ginny s'étaient attaqués à la première chambre, au premier étage. Le temps avançait vite, le nettoyage pas tellement.
À peine Hermione eut-elle ouvert le tiroir qu'une sorte de gros cafard ailé en sortit. Ron abattit de toutes ses forces la planche de bois qu'il tenait en main et il écrasa l'horreur avec un cri dégouté.
"Et un de moins, s'écria-t-il. Euh, Hermione, Ginny, vous allez bien ?
- Ben, tu sais, les insectes, c'est pas trop mon truc. Les toute petites bêtes, ça va mais les choses de ce genre..."
Ginny quant à elle restait immobile au centre de la pièce. Elle était toute pâle et semblait sur le point de s'évanouir.
"Ginny, peut-être que tu devrais aller aider ta mère, tu te sentirais mieux.
- Hermione a raison. Ne t'en fais pas pour nous. On peut très bien se débrouiller à deux. On forme une super équipe. Hein, Hermione ?
- Oui, dans deux heures à peine il n'y aura plus trace du moindre insecte ou parasite ici.
- J'ai une idée. On fait un pari ! C'est à qui sera le plus rapide. Nous on devra avoir fini de récurer cette chambre et toi tu devras astiquer toute la vaisselle de la grande armoire.
- Tu rigoles, Ron ? Je ne pourrais jamais y arriver. Il y a au moins une centaine de pièces sans compter les couverts.
- Bon, la moitié alors".
Ginny reprit quelques couleurs. Elle préférait de loin astiquer des coupes et des assiettes plutôt que de faire la chasse à toutes les bêtes qui squattaient cette maison depuis des années. Elle sortit donc de la future chambre avec un poids en moins sur l'estomac.
Il lui restait une dizaine de marches à descendre quand, ses pieds s'accrochant un peu trop au tapis recouvrant les marches, elle chuta la tête la première.
Ron et Hermione avaient à peine repris leurs activités qu'ils entendirent un bruit de chute puis les hurlements de la vieille Madame Black. Ils se précipitèrent sur le palier pour voir ce qui était arrivé à Ginny. Ils arrivèrent sur le lieu de l'accident au moment où Ginny s'excusait devant le professeur Rogue qui ronchonnait. Personne ne s'occupait de la peinture hurlante. Madame Weasley, toute alarmée, présenta aussi ses excuses à Rogue pour la maladresse de sa fille. Sirius et Rémus débarquèrent à leur tour et prirent les choses en main : ils renvoyèrent Ron et Hermione en haut, demandèrent à Madame Weasley de retourner à la cuisine avec Ginny – Rogue s'y était déjà dirigé depuis longtemps, doit comme un i, en ignorant superbement ce qui se passait autour de lui – et entreprirent pour la deuxième fois de la journée de calmer la vieille folle comme l'appelait volontiers Sirius.
"Professeur, dit Madame Weasley, je suis vraiment désolée de vous accueillir de cette manière. Ginny, présente tes excuses à ton professeur !
- Maman, je me suis déjà excusée!"
- Ginny !
- Je m'excuse, professeur", marmonna Ginny en râlant.
"Hermione, que fait Rogue ici ?
- Tu ne sais pas ? Voyons, Ron ! Il fait partie de l'Ordre.
- Mais... C'est un ancien Mangemort. Il a déjà dû se rallier à son maître depuis longtemps !
- Non, non, non, Rogue était un espion pour Dumbeldore. Aujourd'hui, il joue toujours ce rôle. C'est d'ailleurs dangereux puisque tous les Mangemorts sont au courant de sa trahison".
Ron arracha les tentures et les fourra dans un sac poubelle. Hermione se chargea des draps des deux lits qu'elle expédia au fond du sac. Heureusement, ils ne durent exterminer qu'une dizaine de parasites au passage.
"Comment tu sais ça ?"
Ils mirent ensemble les matelas infestés hors de la chambre. Hermione ouvrit le robinet et fit couler de l'eau chaude dans un seau.
"J'observe ce qui se passe, moi. Tu peux me passer le savon qui est à côté de toi ?"
Ron s'exécuta et, tous les deux, ils commencèrent à laver les meubles : les deux lits, les deux armoires, la commode et le bureau. Ils éliminèrent encore quelques parasites qui avaient échappés à leur première offensive. Ce seul travail leur prit deux bonnes heures mais au moins, on voyait qu'il y avait du progrès. Hermione s'attaqua ensuite au sol et Ron aux murs. Encore une ou deux heures et la chambre serait habitable.
Pendant ce temps, ils discutaient du futur.
"Il faut écrire régulièrement à Harry et lui trouver un cadeau d'anniversaire.
- Dis, Hermione, tu m'aideras ?...
- Mmm ?... A quoi ?
- Pour mon problème, pour lui dire. Je n'y arriverai pas tout seul.
- Oui, dis-moi juste quand je dois t'aider. Fais-moi signe et j'enchaînerai.
- Ok, merci. Sans toi, je ne sais pas ce que je ferais".
Ron s'avança vers son amie et la serra dans ses bras. Son étreinte était un peu gauche, même carrément maladroite mais Hermione se sentit fondre. Elle était si troublée qu'elle n'osa pas lui rendre son étreinte. Ron interpréta mal son manque de réaction. Il pensa qu'Hermione était gênée d'être enlacée par lui; lui, ancien garçon devenu fille. Il la lâcha, lui aussi gêné. Hermione fut troublée par cette gêne qu'il affichait. Elle se dit que, finalement, elle avait peut-être sa chance.
"Pour ce qui est de Poudlard, ne t'en fais pas, on s'arrangera. Avec Harry dans le coup, il n'y aura pas de problème. Si on s'y met tous les trois, on arrivera à tout régler sans trop de difficulté.
- Merci, Hermione.
- Bon, allez, viens et souris un peu ! Encore quelques coups de loque et cette chambre sera vivable. On ne sera pas obligés de dormir dans la cuisine cette nuit. Mieux, si on se sert un peu, on pourra tous tenir dans un lit ce soir.
- Comment ça tous ? On ne pourra jamais tenir à huit dans trois lits.
- Huit... ?
- Ah, c'est juste, tu n'es pas au courant. J'ai entendu mes parents en parler il y a quelques jours : Fred et George viennent nous rejoindre dès demain. Papa et maman ont jugé préférable qu'ils passent le reste des vacances avec nous.
- Ah, forcément, ça change tout. J'avais même oublié de compter ton père dans mes calculs. ... Oh, non ! Ça veut dire qu'on devra encore camper dans la cuisine. N'est ce pas Mag ?
- Bah, non, t'en fais pas. Honneur aux dames. Vous dormirez dans cette chambre. Dès qu'on aura remis des matelas et des draps...
- ... Je vois... Et toi, dis-moi, tu comptes dormir où , le taquina Hermione.
- Très amusant", répliqua Ron quand il eut compris de quoi elle parlait.
Il faut dire que dans sa tête, il se considérait toujours comme un garçon et non comme une fille. Il n'en avait pas totalement conscience. Bien sûr, il sentait bien que son corps avait changé mais dans son esprit cela se passait ainsi : il avait un problème – il était transformé en fille – et devait s'arranger pour le cacher à son entourage et tenter de le résoudre. À aucun moment, il ne s'était considéré comme une fille. Ce problème n'était que passager pour lui. Il devait s'en accoutumer jusqu'à ce que cette mauvaise farce finisse, c'était sa seule vision de ce qui lui arrivait.
Ron et Hermione descendirent à la cuisine. Ce serait bientôt l'heure de manger mais ils avaient aussi très envie de voir où en était Ginny dans son astiquage.
Quand ils poussèrent la porte, ils furent on ne peut plus étonnés par ce qu'ils virent.
Madame Weasley cuisinait. Jusque-là, rien que de très normal 1.
L'argenterie de toute l'armoire brillait de plein feu comme si elle avait été astiquée tous les jours sans exception depuis qu'elle appartenait à la famille Black. Là, cela devenait surprenant. Ils en restèrent bouche bée.
Rogue, avec son air froid et hautain habituel parlait de Scrouts avec Ginny – qui parlait plus que son professeur. Cette vision, ce mirage avait bloqué les commandes de leurs cerveaux. Ils échangèrent un regard incrédule et restèrent sur le seuil sans réagir. Rogue et Ginny tournèrent la tête vers eux.
Heureusement pour Ron et Hermione, le couvercle que madame Weasley tenait rencontra la casserole qui était sur le feu. Ce son les ramena à la réalité.
"Hé bien, monsieur Weasley, je vois que vous ne changez pas vos bonnes vieilles habitudes, vous continuez à gober les mouches. Par contre, venant de vous, cela m'étonne, miss Granger"
Ron et Hermione furent piqués au vif par cette remarque. Madame Weasley rougit un peu mais ne dit rien. Ginny, quand à elle, ne savait plus sur quel pied danser.
Hermione réagit immédiatement, d'un ton froid, et sauta sur la première excuse qui lui traversait l'esprit (voilà ce qui arrivait à force de fréquenter Ron et Harry...).
"Nous sommes simplement stupéfiés de constater que Ginny ait pu nettoyer toute la vaisselle qui se trouvait ici en moins de quatre heures".
Rogue eut un sourire mesquin puis annonça qu'il devait voir Lupin pour sa potion mais que, puisque celui-ci semblait être sorti pour longtemps, il repasserait plus tard.
Deux questions brûlaient les lèvres de Ron et Hermione mais ils ne voulaient pas les poser devant madame Weasley. Ils durent donc attendre la fin du repas et l'arrivée de Rémus Lupin qui amenait un stock de nouveaux matelas pour les futures chambres afin de pouvoir enfin s'éclipser. Bien qu'ils n'eurent pas trop le choix non plus. Une réunion se déroulait dans la cuisine et ils ne pouvaient pas y assister; pas du tout même, si on en croyait le regard de madame Weasley.
Ils montèrent donc arranger la future chambre. Là, ils n'épargnèrent pas Ginny.
"Ginnyyyy !... Tu parlais de Scrouts avec Rogue !", s'écria son frère.
Mais Ginny ne dit rien. Elle se contenta de rougir et de prendre un air gêné.
"Expliques-nous. Comment as-tu fait pour, premièrement, commença à énumérer Ron, parler à Rogue; deuxièmement, lui parler de façon aussi enjouée; troisièmement, lui parler de Scrouts et quatrièmement, qu'il t'écoute ?"
Ginny rougit de plus belle au fur-et-à-mesure que son frère parlait et son visage exprima un air très embarrassé.
"Ben, ... tu vois, Rogue me donne des sueurs froides. Alors, comme j'étais super gênée de lui être tombée dessus, je me suis mise à parler de tout et de rien pour décompresser parce que le silence de la pièce me mettait mal à l'aise. Et je ne sais pas comment on en est arrivés à parler de scrouts mais il paraît que le sang des scrouts sauvages a des vertus thérapeutiques".
Ron et Hermione se contentèrent de cette réponse et posèrent la deuxième question qui les turlupinait.
"Ginny, comment as-tu fais pour astiquer toute la vaisselle de l'armoire , s'enquit Hermione.
- Avoues, maman t'a aidée à tout nettoyer en lançant un sort de Récurvit !
- Non, maman ne voulait pas qu'on utilise ce sort pour de l'argenterie de si bonne qualité. Elle disait que ça pouvait l'abîmer".
Ron et Hermione comptaient bien tirer le fin mot de cette affaire mais ils en furent empêchés par un long et puissant tambourinement qui résonna sur la porte d'entrée. Puis, la vieille madame Black, pour ne pas changer ses bonnes vieilles habitudes, entra dans la danse et laissa échapper ses hurlements.
Ils descendirent les escaliers quatre à quatre pour voir ce qui se passait. C'est ainsi que Ron et Hermione firent la connaissance de la mère de Sirius. Sur un tableau, une vieille femme assise dans son fauteuil de luxe gesticulait et hurlait des injures à s'en étouffer.
Sirius, dont les nerfs commençaient sérieusement à craquer, entreprit pour la troisième fois de la journée de faire taire sa mère avec l'aide de Rémus, toujours aussi impassible pour sa part.
C'est dans cette ambiance électrique que les jumeaux, accompagnés de leur père, firent leur entrée au Square Grimmaurd, tout guillerets. Et rien, pas même les regards noirs qu'ils s'attirèrent pour avoir provoqué ce tapage, ne put entamer leur bonne humeur.
Les jours passèrent au même rythme que le nettoyage des pièces et des réunions de l'Ordre. Réunions auxquelles aucun des adolescents n'avait le droit de participer. Ce qui les mettait en rogne, surtout les jumeaux. C'est pourquoi, entre deux transplanages (transplanages qui soit dit en passant énervaient fortement Hermione), ils inventèrent les oreilles à rallonge pour pouvoir écouter le contenu de ces réunions qui, une fois que les jumeaux s'en furent mêlés, ne furent plus très top secret au sein du groupe d'adolescents.
Par contre, s'ils ne pouvaient pas (officiellement) assister aux réunions, ils purent rencontrer certains membres de l'Ordre comme Tonks ou Mondingus, notamment lors des repas. Rencontres qui ne manquaient pas d'intérêt.
Ron et Hermione écrivirent aussi plusieurs lettres à Harry.
Un jour, ils furent réveillés en sursaut aux petites heures par un hurlement de madame Weasley. Les jumeaux transplanèrent et furent les premiers sur place. Le reste des jeunes arriva à leur suite après avoir dévalé les escaliers.
"Que se passe-t-il ?"
Madame Weasley était assise, presque en pleurs. À côté d'elle se tenaient Rémus, Sirius et monsieur Weasley. Ce dernier répondit à la question posée.
"Harry a été attaqué hier, en fin de soirée, par deux Détraqueurs.
- QUOI , fut la réaction générale.
- Il a dû utiliser la magie, continua monsieur Weasley, qui plus est devant son cousin, pour faire apparaître un Patronus. Pour ça, le Ministère le convoque à une audience. Il va devoir s'expliquer. Il a frôlé le renvoi direct mais Dumbledore a agit et a rappelé au Ministère qu'il ne pouvait pas être condamné sans avoir pu faire entendre sa version des faits et son argumentation.
- Mais ils n'ont pas le droit , s'offusqua Hermione.
- Ça, nous le savons. Mais ils ont un peu tendance à oublier certains règlements pour le moment au Ministère. Ceux qui les arrangent bien sûr, répondit Sirius plein de rage".
Hermione se lança dans de furieuses recherches sur la juridiction des mineurs grâce à son livre intitulé Le Droit dans le Monde de la Magie, outil pour comprendre les règles du jeu. Ron, en la voyant sortir le livre de sa valise, se demanda sur quels sujets son amie ne possédait pas de livre et comment elle les casait tous dans sa valise.
La tension au sein de l'Ordre était à son comble et il y avait plus de passage que d'habitude dans la demeure des Black. On jugea préférable qu'Harry vienne passer les derniers jours des vacances au quartier général de l'Ordre du Phénix.
Finalement, après de longues heures d'angoisse (tout le monde craignait qu'il ne fasse une bêtise ou ne soit de nouveau attaqué par des Fétraqueurs ou des Mangemorts), Harry arriva enfin au Square Gimmaurd. Madame Weasley le conduisit directement dans la chambre où se trouvaient Ron et Hermione puis redescendit à la cuisine. Dés qu'elle le vit, Hermione l'agrippa et partit dans un long monologue sur l'injustice qu'il subissait. Elle allait lui expliquer en long et en large ses droits si elle n'avait pas été interrompue par Ron.
"Hermione, laisse-le un peu respirer. Et puis, on doit parler d'autre chose, dit-il d'un air tendu.
- C'est vrai".
Et là, Ron et Hermione avaient l'intention de tout expliquer à Harry. D'abord la condition de Ron, avant que les autres n'arrivent, puis tout ce qui tournait autour de l'Ordre. Je peux vous assurer qu'ils en avaient la ferme intention.
Mais il y eut un léger imprévu. 2
Et oui, c'est ce moment-là qu'Harry Potter, le Survivant, l'étoile du monde sorcier, choisit pour entamer sa crise d'adolescence.
Devant les cris de leur ami, Ron et Hermione, d'un tacite accord, décidèrent de reporter à plus tard cette difficile révélation que Ron devait faire à son meilleur ami.
1 Traduction française de cette phrase à la grammaire un peu déjantée : jusque là, rien de très
normal.
2 Comment ça, la fanficeuse en a décidé autrement ? Pas du tout ! C'est pas ma faute. Où allez-
vous chercher des idées pareilles ?
J'espère que ce chapitre vous aura plus. N'hésitez pas à me dire ce qui ne va pas dans mon texte mais aussi ce que vous avez aimez. Cela me verrait très plaisir. Donc, si vous voulez me combler de joie, cliquez et envoyez-moi un p'tite review. Merci beaucoup.
