Un grand merci à mon décortiqueur officiel, j'ai nommé Rémus Lupin.
Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres…
Petite note de l'auteure : Mon nouveau correcteur en chef est le webmaster du site HP : Le Vif d'Or. Allez visiter son site, le lien est dans ma bio. De plus, quelques-uns m'ont parfois demandé comment je m'imaginais Kiara. J'ai fait deux dessins que Rémus Lupin a eu la gentillesse de mettre en ligne. Il suffit de cliquer dans la rubrique fanart.
Rémus James Lupin : Salut mon p'tit loup ! Alors, c'est la reprise ? LOL. N'hésite pas à m'envoyer du boulot, même plusieurs à la fois, je le fais quand j'ai un moment, sans stress. A plus. Bisous.
Popov : Désolée pour le a de trop mais c'est toi qui l'a mis ! J'ai vraiment cru que c'était une autre personne. Je pense effectivement que je pourrai renommer cette fic « les malheurs de Rogue » mais c'est déjà pris ! LOL. Tu n'es même pas un poil compatissant ? Rh !! Tu es dur avec ce pov' Sev' ! LOL. A plus. Bises.
Frite 12 : Avec Rogue, comment savoir vraiment ce qu'il pense ? En tout cas, je crois qu'il y a un début de réponse dans ce chapitre. Merci beaucoup d'être là chaque semaine. Bisous.
Alisa Adams : Tact et Rogue dans la même phrase ? Non, c'est impossible, je suis d'accord. Réaction de notre Maître de Potions favori juste plus bas. Bises.
Lunenoire : C'est bien vrai ! Mais ce n'est pas une surprise, je n'ai jamais dit que Kiara était un ange. Bisous.
Luffynette : Voilà la suite. C'est gentil, je suis contente que tu te régales. Bises.
Lythanie : Salut fillette ! Elevage de saumon en Californie ? Hum…C'est pas une mauvaise idée. Quoique à mon avis, fait trop chaud là-bas pour les saumons… La suite est là. Bisous.
Melepha : Salut ! Merci. La suite en dessous. Bises.
Emy Black : Suite et fin de l'emplâtre répugnant dans ce chapitre. Je me suis vraiment amusée à décrire un truc pareil. C'est dégueu à souhait. Tu veux que Rogue s'excuse ? Pourquoi le ferait-il ? Il trouve son attitude parfaitement adaptée à la situation même si un très léger doute commence à germer dans son esprit si glacé. Harry, c'est pour maintenant. Drago est « en vacances » au manoir Malefoy, je te le rappelle. Bisous.
Tolede : Ola el macho ! Tu n'es pas le seul à échafauder des plans. C'est marrant ! Je te mail dès que je peux. A plus. Bises.
Leslie Glady : Merci ! La suite est là. Bisous.
Eowyn 78 : Merci pour cette longue review pleine d'excellentes remarques. Je ne vais, évidemment, pas répondre à tes hypothèses. Je pense pas qu'il y aura autant de chapitres que L+S, même si j'apprécie ton compliment. Je ne sais pas trop, entre 20 et 30. En fait, j'ai enfin écrit un plan assez détaillé de la fic, même sa fin, mais parfois, j'emploie des chemins très détournés pour y arriver, donc on verra. Et puis comme tu as pu le constater, il y a des fois 3 chapitres pour une seule journée. Aussi bizarre que cela paraisse, nous sommes en début d'après-midi du 24 décembre et cette fic a commencé le 23 au matin. A plus. Bises.
FannyMJV : Coucou ! Mais non, mais non ! Rogue est tout simplement…Rogue. Pour ta remarque sur les « géniteurs » qui n'en ont que le nom, on me l'a déjà dit que c'était assez réaliste. Je suis plutôt satisfaite parce que c'est une situation que je n'ai jamais vécue et pourtant je n'ai aucun mal à imaginer ce que ça peut donner. Pour ton mail, en fait, je ne travaille plus à l'extérieur depuis les jumelles. Je garde des enfants en plus des miens. A plus. Bisous.
Angel 293 : Rogue n'est jamais agréable, c'est un fait. Pour le reste, un vague éclaircissement dans ce chapitre. Bises.
Bonne lecture.
Roxanne de Bromélia : J'aime bien Tonks aussi. A plus. Bisous.
Libellule : Réaction de Rogue, un peu plus bas. Mais, on va dire qu'il commence à se sentir un peu dépassé. Pour la fin des chapitres, c'est normal, comme tu reviens la semaine prochaine, non ? LOL. Bises.
Chapitre 7Rogue ne fit aucun geste pour rattraper Kiara. Il se contenta de fixer la porte plusieurs minutes. Puis, avec un profond soupir, il se pencha en avant et contempla longuement ses deux mains jointes qui pendaient entre ses genoux, cherchant une réponse qui ne venait pas.
Il était tellement sûr d'avoir choisi la bonne option. Pour la sécurité de tous, tenta-t-il de se persuader pour l'énième fois.
Il se leva enfin, l'esprit encore tourné vers la sortie fracassante de la jeune fille et les propos qu'elle lui avait haineusement jetés à la figure et se dirigea vers la salle de bain attenante.
Là, il se plaça devant le miroir et entreprit d'enlever le cataplasme contre l'avis de l'infirmière. Pour une totale efficacité, il aurait dû le laisser encore plusieurs heures mais il ne souhaitait pas rester un instant de plus dans cet hôpital.
La répugnante masse verdâtre émit un curieux bruit de succion mais se décolla facilement et tomba mollement dans l'évier de porcelaine.
Rogue fit immédiatement couler de l'eau dessus pour la faire évacuer dans le siphon.
Au contact de l'eau, la substance visqueuse parut se rétracter et se mit à cloquer comme si elle entrait en ébullition, les minuscules bulles explosèrent les unes après les autres comme autant de micro-bombabouses, laissant échapper une abominable odeur d'œufs pourris. Quelques secondes plus tard, quand elles eurent toutes éclatées, l'emplâtre se désintégra en fumant. La vapeur soufrée qui s'en dégagea lui piqua horriblement les yeux et il recula vivement en grimaçant de dégoût, tout en maudissant son inattention.
Mais où avait-il la tête, par Merlin ? N'importe quel imbécile de 1er cycle savait que les larves de sirex ne devaient jamais entrer en contact direct avec de l'eau ! Cette inadmissible distraction était digne d'un Londubat, pas d'un Maître de Potions expériment !
Une main sur son nez et sa bouche, il jeta un sort pour assainir l'air ambiant et dissiper les dernières volutes de fumée âcre.
Il se replaça devant le miroir pour évaluer honnêtement les dégâts.
Son teint, habituellement pâle, était blafard. Les propriétés de guérison des larves avaient été mises à mal par un temps de pose écourté mais la méchante entaille qui partageait son arcade sourcilière en deux était déjà partiellement refermée. Le pourtour de son œil, encore un peu enflé, offrait un intéressant camaïeu allant du rouge au violet foncé.
Il avait hâte d'être à Poudlard. Pomfresh l'aiderait à faire disparaître cet hématome. Il ne souhaitait qu'une chose, rencontrer le moins de monde possible !
Son état soulèverait forcément tout un tas questions gênantes et il n'avait nulle envie d'y répondre. Il savait pertinemment que Dumbledore ne se contenterait pas d'une réponse vague et d'un regard dissuasif. D'ailleurs, il se demandait si le vieux sorcier n'était pas déjà au courant. Ce genre d'agression n'était pas monnaie courante dans un hôpital et les tableaux adoraient jaser entre eux. Ça leur faisait passer le temps…
Secouant imperceptiblement la tête en signe de désapprobation face à une telle oisiveté, même forcée, il sortit de la chambre et se rendit au restaurant de l'établissement.
Rogue fit mine de ne pas remarquer les coups d'œil furtifs qu'on lui lançait. Néanmoins, la mine sévère et renfrognée qu'il arborait dissuadait quiconque de faire des commentaires autrement qu'à voix basse.
La feinte indifférence qu'affichaient Neville et sa grand-mère le renseigna aussitôt. Tonks et Kiara les avaient mis au courant.
Kiara avait sans doute trouvé une explication satisfaisante pour relater l'incident car rien dans leur attitude ne trahissait la surprise ou la gêne face à de fracassantes révélations.
- Londubat, Weasley, il est temps de rentrer, dit d'un ton sans réplique.
Les deux étudiants se levèrent. Pendant que Neville écoutait stoïquement les dernières recommandations de sa grand-mère et que Kiara attendait pour la saluer, Tonks s'approcha de Rogue qui s'était éloigné de quelques pas.
Elle leva les yeux vers la haute silhouette et le dévisagea sans vergogne.
- Joli coquard, Rogue! commenta-t-elle, la mine réjouie.
Seul un froncement de sourcil menaçant suivi aussitôt d'une crispation de douleur lui répondit. Le sourire moqueur de Tonks s'élargit.
- Ça fait mal, hein ? demanda-t-elle, faussement compatissante.
- Tonks…la prévint-il, les dents serrées.
Ils se défièrent un bref instant.
- Mademoiselle Tonks !
La grand-mère de Neville lui faisait signe de venir. Cette interruption fut la bienvenue. La tension entre eux se relâcha.
- Je vais lui dire au revoir, tu ne viens pas ?
Rogue la sonda intensément, cherchant le sarcasme sous la question anodine. N'y décelant aucune malice, il se décida à répondre, le visage impassible.
- J'ai bien peur qu'Agnès Londubat ne m'accorde jamais aucun crédit, expliqua-t-il simplement, sans paraître affecter outre mesure par l'attitude ouvertement hostile de la vieille dame. Ce n'est ni la première, ni la dernière. Le regard que les gens portent sur moi m'indiffère totalement.
- Même celui de Kiara ?
Les traits de Rogue se figèrent instantanément, il lui jeta un regard meurtrier.
- Cette question est hors de propos, Tonks.
- Mais…
- Tonks…
Sa voix grave contenait une menace implicite et la jeune Auror la perçut on ne peut plus clairement. Elle renonça en soupirant bruyamment et s'approcha de Madame Londubat pour lui faire ses adieux.
Ils quittèrent l'hôpital Ste-Mangouste en ressortant discrètement de la vieille boutique. Les flocons avaient cessé de tomber, laissant derrière eux une épaisse couche de neige.
Pendant le trajet qui la ramenait au n°12 de la place Grimmault, Kiara s'enferma dans un morne silence. Si Tonks semblait revenue à de meilleurs sentiments et avait passé l'éponge sur la grossièreté de Rogue, ce n'était pas son cas. Les poings serrés dans les poches de son manteau, elle fulminait littéralement.
Mais elle était surtout fâchée contre elle-même. Incapable, qu'elle était, de se montrer aussi indifférente que lui.
Elle coula un regard venimeux vers lui. Rogue marchait à quelques distances de là, fermant la marche.
« Bâtard insensible ! » pensa-t-elle, rageusement.
L'hématome qui se détachait clairement sur la peau pâle ne l'attendrissait pas le moins du monde. Finalement, elle trouvait le spectacle assez réjouissant. Quelque part, elle se sentait vengée de cette distance glacée que lui imposait Rogue depuis que le journal de Kathy lui avait révélé sa paternité.
Sa colère quelque peu apaisée, elle accéléra et rejoignit Tonks et Neville.
Arrivés à la place Grimmault, Rogue fit apparaître le n°12 et ils pénétrèrent dans l'ancienne maison de Sirius Black.
Kiara et Neville allèrent directement dans la cuisine, Rogue leur avait fait clairement comprendre qu'il ne désirait pas s'attarder.
Un homme était assis à la table de la cuisine, une tasse de thé à portée de main, lisant son courrier.
- Professeur Lupin ! s'exclama Neville, visiblement ravi de cette rencontre.
- Oh, bonjour Neville !
Rémus Lupin se leva, un sourire aux lèvres.
- Et vous êtes Kiara Weasley, n'est-ce pas ? Je suis Rémus Lupin. Arthur nous a parlé de vous.
Le sorcier lui tendit la main tout en la regardant de ses étranges yeux dorés.
Kiara allait répondre à son salut quand Tonks entra à son tour en poussant un cri de joie.
- Rémus ! Tu es de retour ! Comment ça va ?
- Je vais bien, la rassura-t-il, et toi ? Oh…Rogue ? Mais qu'est-ce qui…
- Rien, coupa sèchement le maître des Potions d'un ton qui n'admettait aucune réplique. Weasley, Londubat ! On y va !
- Très bien, fit calmement Rémus. Très heureux de vous avoir rencontrer, Kiara. Bon retour et passez un joyeux Noël, les enfants.
Les deux étudiants le remercièrent puis embrassèrent chaleureusement Tonks. Rogue ne faisait rien pour cacher son irritation mais ne les gratifia d'aucun commentaire acerbe. Quand ils en eurent terminé avec leurs effusions, il leur tendit la bouteille de bièreaubeurre qu'il venait de transformer en Portoloin.
- Tenez-la bien ! A trois ! Un…Deux…Trois !
L'instant suivant, ils matérialisaient devant la petite gare de Pré-au Lard.
Surpris par le vent glacé qui balayait le village, Kiara, Neville et Rogue se hâtèrent de regagner Poudlard.
La journée touchait à sa fin. La lumière du jour baissa rapidement et la pénombre envahit la salle d'entraînement de l'AD. Harry interrompit son duel avec Hermione et pointa négligemment sa baguette en direction des torches groupées par paires dans les appliques de fer forgé fixées à intervalles réguliers le long du mur.
- Inflammare !
L'extrémité des torches prirent feu dans un bel ensemble éclairant les étudiants présents d'une agréable clarté dansante.
- Bien. L'entraînement est presque terminé, on arrête dans un moment. Hermione, on essaie une dernière fois ? Tu es prête ?
La jeune fille acquiesça d'un hochement de tête, tentant de maîtriser son appréhension.
- Obstrua ! murmura-t-elle fermement en dirigeant sa baguette sur sa poitrine.
Elle sentit une douce chaleur l'envahir, suivi d'un infime fourmillement. Elle se concentra sur le bouclier protecteur qu'elle percevait autour d'elle. Harry leva sa baguette.
- Rictusempra !
Le sortilège frappa Hermione qui vacilla légèrement sous le choc mais tint bon. Enhardie par ce succès, elle pointa immédiatement sa baguette à son tour vers son camarade et cria :
- Expelliarmus !
Harry contra in extremis avec un « Protego ! » et dévia le sortilège de désarmement.
Ginny, Luna, Ron et Seamus, qui avaient stoppé leurs exercices pour suivre la confrontation, applaudirent et sifflèrent avec enthousiasme. Hermione rougit de plaisir.
- Bravo à tous ! La séance d'entraînement est finie ! Ginny, Luna, excellent travail ! L'Obstrua est pratiquement maîtrisé par tous, au moins pour le bouclier. La prochaine fois, on essaiera un nouveau sort que Hermione nous a déniché.
Hermione s'éclaircit la gorge.
- Il s'agit du sortilège Nebbiatus. Ce n'est pas un sort d'attaque mais il peut se révéler très utile, vous verrez.
- Il sert à quoi ? demanda Ginny, intriguée.
Harry se tourna vers Hermione avec un demi-sourire.
- Je suppose que tu t'es déjà exercée ? Alors, montre-nous de quoi il s'agit !
La jeune Gryffondor hocha la tête et recula d'une bonne dizaine de mètres.
- Nebbia !
Aussitôt, un dense rideau de brouillard s'abattit entre eux. L'écran blanc était si opaque que leurs sens en étaient désorientés. Leurs yeux ne parvenaient pas à pénétrer cette masse blanchâtre un peu irréelle, les sons qu'ils percevaient étaient lointains, comme étouffés. Déroutés et confus, ils commencèrent à tâtonner autour d'eux, tentant instinctivement de se regrouper.
Soudain, une voix cria :
- Clarica !
L'épais brouillard disparut en volutes vers le plafond. On entendit clairement un profond soupir de soulagement collectif. Ginny, Ron, Seamus et Harry s'entre-regardèrent, manifestement surpris de se retrouver disséminés dans toute la salle. Ils éclatèrent de rire un peu nerveusement. Le sentiment d'oppression qui les avait envahit les quitta peu à peu. Hermione s'approcha, perplexe.
- Mais qui a lancé le contre-sort ?
- C'est moi.
Tous se tournèrent vers Luna qui tenait encore sa baguette tendue devant elle. Devant leur air interrogateur, elle expliqua en haussant négligemment les épaules :
- J'ai jeté un coup d'œil au livre de Hermione tout à l'heure.
- Un simple coup d'œil ? répéta Seamus, incrédule. Et tu t'es souvenue de la formule ?
La stupéfaction se lisait sur tous les visages, sauf celui de Ginny qui apparemment connaissait le don de mémorisation de son amie.
- Oui, confirma la jeune Serdaigle comme si tout ceci était banal et sans intérêt. Mais mémoriser une formule est une chose, lancer un sort correctement en est une autre. J'ai essayé, c'est tout, pas de quoi fouetter un chat, dit-elle sans fausse modestie. Hermione est la seule élève que je connais qui réussit pratiquement n'importe quel enchantement du premier coup, ce qui est loin d'être mon cas.
Ses camarades approuvèrent en souriant, apparemment satisfaits de cette explication. Harry regarda sa montre.
- Bien, il se fait tard. On se retrouve à la Grande Salle un peu plus tard.
Tandis qu'il parlait, il jeta distraitement un sort de rangement. Les coussins s'empilèrent dans un coin, les tables et les chaises s'alignèrent contre le mur et les livres consultés se replacèrent dans la bibliothèque.
Ginny, Ron, Luna et Hermione quittèrent la salle de la Demande. Alors qu'il éteignait les torches d'un coup de baguette, Seamus s'approcha, hésitant.
- Harry, je peux te parler ?
- Bien sûr. Y a un problème ?
- D'abord, je voulais te remercier de n'avoir pas dit devant tout le monde que je ne maîtrisais pas complètement l'Obstrua.
- Je suis sûr qu'avec un peu d'entraînement supplémentaire…
- Justement. C'est à ça que je pensais. Kiara est celle qui obtient le bouclier le plus efficace. Tu crois qu'elle accepterait de m'aider ?
- Je suppose que oui mais je ne peux répondre à sa place. Tu lui demanderas quand elle rentrera.
- Mais tu crois qu'elle sera d'accord ? Je veux dire, je suis un Gryffondor et…
- Seamus…l'interrompit Harry en secouant gentiment la tête. Je peux t'affirmer que Kiara n'a pas ce genre de préjugés. Allons-y maintenant. On va finir par être en retard au repas de Noël.
Kiara sortit de la salle commune des Serpentard. Elle s'était douchée et changée et se dirigeait, d'un pas alerte, vers la Tour des Gryffondor. Elle avait hâte de raconter les évènements de la journée à Harry. Restait à savoir si elle en aurait l'occasion. Ginny, Ron et Hermione ignoraient tout du lien qui l'unissait à Rogue. Seuls Harry et Drago savaient que le Maître de Potions était son père biologique.
Elle soupira lourdement. Le journal de sa mère lui avait apporté plus de peine que de joie. Elle avait beau se forcer, elle ne pouvait imaginer que le Severus décrit par Kathy et cette espèce de chauve-souris austère, glaciale et sans cœur soit une seule et même personne.
C'était tout bonnement inconcevable.
Arrivée devant le tableau de la Grosse Dame, elle énonça le mot de passe :
- Sursum corda !
La Dame en rose la salua avant de faire pivoter le cadre et dévoiler ainsi l'entrée de la salle commune des Lions.
Kiara pénétra dans la pièce tendue de rouge et or.
- Ah Kiara ! l'apostropha aussitôt Ron, un sourire jusqu'aux oreilles. Neville nous a raconté que ton père avait mis une branlée à Rogue !
- RON ! s'étrangla Hermione plus choquée par la forme que par le fond.
- Allons, Hermione ! Tu ne vas pas prétendre que tu le plains, quand même ! Par contre, les explications de Neville sont un peu confuses, on n'a pas bien compris pourquoi Perceval avait fait ça…Mais quelle que soit sa raison, on le remercie du fond du cœur ! Un Weasley nous a enfin vengés de ce sadique frustr ! Longue vie aux Weasley !
Kiara éclata de rire sans une once de culpabilité, elle avait pensé la même chose un peu plus tôt dans l'après-midi.
La jeune Serpentard comprenait parfaitement le ton jubilatoire de son cousin, de même que sa curiosité. A Ste-Mangouste, elle avait décidé de raconter à Madame Londubat et à son petit-fils les événements en restant le plus proche possible de la vérité. Plus le mensonge était compliqué et plus le risque de se trahir était grand.
Elle afficha un air ignorant qu'elle espérait convaincant.
- Et bien, je ne sais pas pourquoi Papa s'est jeté sur Rogue. Ils ne s'étaient jamais vus. Il l'a peut-être pris pour un autre…
Il lui sembla que son ton sonnait aussi faux que précédemment mais Ron ne parut pas le remarquer. Il se contenta de ricaner.
- Délit de sale gueule, peut-être ? proposa-t-il sardonique.
- Ron ! intervint une fois de plus la Préfète des Gryffondor. Je crois que c'est bon, là, on a compris.
Le rouquin se tourna vers elle, vaguement agacé, les poings sur les hanches.
- Qu'est-ce qui te prend de défendre Rogue, tout à coup ? ça te plait tant que ça qu'il t'appelle Miss-Je-Sais-Tout ?
- Non, bien sûr. Mais on n'est pas obligé non plus de…
- T'as raison ! la coupa Ron. Rien ne m'y oblige. Mais pour une fois qu'on a l'occasion de se moquer de Rogue, je ne vais pas m'en priver ! Tu comptes m'en empêcher, peut-être ?
Hermione se leva un peu raide. Ses pupilles chocolat lançaient des éclairs mais c'est d'une voix dangereusement calme qu'elle dit :
- Loin de moi l'idée de t'empêcher de te réjouir du malheur des autres, Ronald Weasley. J'espérais seulement qu'un certain degré de maturité suffirait. Degré que tu n'as visiblement pas encore atteint.
Ron ouvrit la bouche mais elle ne lui laissa pas l'occasion de répliquer. Elle tourna les talons et faillit percuter Harry qui arrivait à son tour.
- Où tu vas, Hermione ? C'est presque l'heure de descendre à la Grande Salle.
Elle ne répondit pas et monta quatre à quatre l'escalier qui menait à sa chambre.
- Ron ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Humpf ! fut la seule réponse qu'il obtint de son ami. Mais sa mine renfrognée le renseigna aussi bien.
Harry regarda autour de lui. Neville avait l'air embarrassé, Ginny fixait son frère, exaspérée par son attitude boudeuse et immature. Quant à Kiara, elle lui retourna son regard en levant les yeux au ciel.
Harry sourit, amusé.
- C'était quoi cette fois ?
- C'est ma faute, je crois, avoua Neville, penaud. Je leur ai raconté ce qui s'était passé à Ste-Mangouste et…
- Il est arrivé quelque chose ? le coupa Harry, alarmé en interrogeant Kiara du regard.
- Et bien…Pour faire simple et concis, Papa a méchamment assommé Rogue. C'était pas beau à voir.
Harry en resta bouche bée.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Kiara dit qu'il l'a probablement confondu avec un autre, dit Ron sortant de son mutisme.
Kiara articula un discret « Je t'expliquerai plus tard » en direction de Harry qui hocha la tête.
- Comment va Perceval ?
La jeune fille se rembrunit.
- Pas trop bien depuis l'incident.
Harry n'insista pas et lui offrit un sourire compatissant.
- Tiens voilà Finnigan ! Ron ? C'est l'heure. Si tu allais chercher ta moitié d'orange ? proposa Kiara en le poussant pratiquement dans l'escalier.
Ron protesta pour la forme, sous les rires de ces camarades mais monta docilement.
Seamus s'approcha de Kiara et posa sa main sur son avant-bras.
- Eh Kiara ! J'aimerai te demander quelque chose.
La jeune fille fixa la main du Gryffondor puis leva un regard sans chaleur sur lui.
- Je t'écoute, Finnigan, dit-elle finalement, avec un imperceptible soupir.
Le visage de Seamus qui s'était figé devant la froideur manifeste de Kiara, s'éclaira quelque peu.
- Voilà. On a été à l'entraînement de l'AD cet après-midi. L'Obstrua me pose un réel problème, tu sais. Alors, je voulais savoir si tu accepterais de me donner un coup de main.
La jeune Serpentard le dévisagea, vaguement méfiante.
- Pourquoi moi, Finnigan ? Harry peut très bien…
- Tu es celle qui le réussit le mieux, c'est pas vrai ?
- Oui, mais…Ecoute, Seamus, je ne pense vraiment pas que…
Le jeune homme se recula brusquement d'un pas, les traits décomposés.
- C'est parce que je suis un Gryffondor que tu refuses de m'aider ? C'est ça ? demanda-t-il en haussant d'un ton. Je croyais vraiment que tu n'étais pas comme tous ces Serpentard égoïstes et méprisants, cracha-t-il.
Harry, Ginny et Neville se tournèrent vers eux, surpris.
Kiara leva les mains en signe d'apaisement, ne comprenant pas très bien comme une simple conversation avait pu dégénérer si rapidement.
- Seamus, calme-toi ! Ce que j'essaie de dire c'est que ce n'est pas…
- Te casse pas, j'ai compris ! Il fallait bien qu'un jour le masque tombe !
Cette dernière remarque fit bondir la jeune fille. Ulcérée, elle pointa son index sur sa poitrine.
- Finnigan ! Je ne te permets pas de mettre en doute mon intégrit ! Tu veux que je t'aide pour l'Obstrua ? Très bien, je le ferai !
Seamus se permit un sourire ironique.
- Faudrait pas que tu te sentes obligée, surtout…
Piquée au vif, Kiara voulut répliquer vertement mais elle s'obligea à inspirer fortement par le nez pour apaiser la bouffée de colère qui menaçait de déborder. Elle ne voulait surtout pas gâcher le Réveillon de Noël par une dispute qui n'avait pas lieu d'être.
Ce fut d'un ton beaucoup plus posé qu'elle déclara sincèrement :
- Personne ne m'oblige à faire quoi que ce soit, Finnigan. On organisera des séances d'entraînements supplémentaires si tu en as besoin.
Les traits de l'Irlandais se détendirent instantanément et il lui offrit un sourire éblouissant.
- Merci !
Le retour de Ron et Hermione, bras dessus, bras dessous, la dispensa de répondre. Ses pensées étaient toujours tournées vers la requête de Finnigan. Elle n'avait jamais laissé quiconque lui forcer la main mais, à tout bien réfléchir, elle avait furieusement l'impression que Seamus venait subtilement d'y parvenir.
Seamus, quant à lui, affichait un sourire on ne peut plus satisfait. Tout s'était merveilleusement déroulé. Malgré sa réticence évidente, Kiara avait dit oui. La traiter de « sale Serpentard » avait été sa plus brillante idée. Elle n'avait pas pu résister. L'envie de lui prouver qu'il avait tort, qu'elle était de bonne foi était la plus forte.
« Maintenant, se dit Seamus, à moi de tirer profit de ces…leçons particulières. »
Ça vous a plu ? J'attends vos impressions, à lundi prochain.
Bye.
Falyla
