Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Rémus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.
Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres…
Rémus James Lupin : Salut ! J'ai bien reçu tes commentaires, merci ! Je t'envoie la suite tout bientôt…Bisous.
Alisa Adams : Comme je l'ai dit les deux pendentifs représentent un flacon miniature, celui de Drago est plus rond à la base, c'est tout. Autrement, merci d'avoir apprécier « presque » tout le chapitre. Pour le mot en trop, c'est de loin pas la première fois, malheureusement, et pourtant, je ne compte plus mes relectures… Oui, je pense qu'on peut dire que Harry est recasé. Barnabé le Baveux fait comme ton père ? LOL. Ça prouve que c'est réaliste ! LOL. A plus. Au fait, à quand le retour de Kia ? Bises.
Angy : Ah ben, non, pas de lemon dans le chapitre précédent mais franchement, est-ce vraiment nécessaire de tout décrire à chaque fois ? Comme je n'ai pas de quota à respecter, je les mets quand je le sens et là, il était pas indispensable…Voilà. Bisous.
Céline 402 : Une drôle d'idée ? Peut-être. Mais je trouve qu'ils vont assez bien ensemble, non ? Leur « étranget » les rapproche. La fête continue ? Hum…Ouais, on peut dire ça. Voir plus bas. Bises.
Tolede : Ola el macho ! DEUX compliments dans la même review ?? 0_o. Ouh l ! Tu as raison, tu es sans doute fatigué ou peut-être qu'il y a un soleil exceptionnel sur la Normandie et qu'il tape dur ? En tout cas, merci ! Par contre, je n'ai jamais parlé des colliers avant parce que je ne savais pas moi-même ce que j'allais leur faire offrir avant d'arriver au passage où il fallait l'écrire. Pas très organisée parfois, Falyla ! LOL. Une chose était certaine, je ne voulais pas de serpent argenté sous quelque forme de ce soit parce qu'on l'a lu mille fois. Et que tu sais que je n'aime pas faire pareil que les autres ! Bon, à plus. Bisous.
Leslie Glady : Merci d'avoir trouver mon chapitre mignon. Celui qui est juste plus bas l'est nettement moins…Je continue, t'en fait pas ! Bises.
Popov : C'est étonnant comme Luna fait l'unanimité chez les garçons ! ça prouve que ce couple, même si les filles semblent plus sceptiques, est tout à fait possible. Bises.
Frite 12 : Merci pour tes dessins, j'ai bien tout reçu. Félicitations ! Tu réussis parfaitement ce que je suis incapable de faire, c'est-à-dire, dessiner les personnages en entier avec un mouvement très réaliste. Moi je ne fais que les portraits et j'ai besoin de m'appuyer sur un modèle, quitte parfois à pêcher les yeux, les cheveux et la bouche sur différentes photos. Oui j'aime bien le couple Drago/Hermione. D'ailleurs j'ai adoré un fic en anglais « Playing with a Dragon » de lafeemechante dont seul les deux premiers chapitres ont été traduit en français. Je la traduirai peut-être quand j'aurai fini QCDH, on verra. La suite juste plus bas…A plus. Bisous.
Lythanie : Salut fillette ! Comment vas-tu ? Je pense que tout le monde a compris ce qu'avaient dit les Trolls ! LOL. La suite juste en dessous. A plus. Bises.
Lunenoire : Je suis contente que tu approuves le couple Harry/Luna. Bisous.
Leaïs : C'est gentil de m'avertir en tout cas ! Bonnes vacances ! Très heureuse que mon nouveau couple t'ait convaincue. On m'avait dit que j'aurai sans doute du mal mais je trouve que ça passe assez bien finalement. Pour le lupanar…Sans commentaire….^_^. Bises.
Naya Witter : Salut ! T'étais passée o ? ça fait longtemps que je ne t'ai pas vue ! Comment vas-tu ? Harry/Luna, tu aimes ? Tant mieux, moi aussi ! A plus. Bisous.
Chapitre 12Rogue ne se présenta pas au repas du soir. Son absence n'avait, en soi, rien d'inhabituelle il n'était pas rare que son laboratoire l'accapare au point d'en oublier tout ce qui ne se rapportait pas à ses chères potions. Et la nourriture terrestre n'était pas, et de loin, une de ses priorités.
Kiara nota que sa chaise était inoccupée puis haussa les épaules, agacée contre elle-même, de s'en soucier.
Drago le remarqua aussi. Il se demanda, sans trop y croire, si la conversation qui avait suivi la séance de Veritasérum était la raison de son absence. Il coula un regard vers sa compagne, avisant son visage légèrement crispé. Il soupira, ne sachant que faire. Devait-il ou non avouer à la jeune fille qu'il avait brisé sa promesse de ne pas intervenir dans leurs relations ? Quoique, en y réfléchissant bien, « relation » n'était probablement pas le terme le plus approprié pour définir les rapports plus que tendus qu'ils entretenaient.
Il soupira imperceptiblement, indécis. Connaissant Kiara, elle allait lui arracher les tripes en apprenant son intervention. Qu'il l'ait fait sur un coup de tête, parce qu'il était inquiet, ne pèserait pas bien lourd…
Il décida d'attendre, peut-être que Rogue était simplement en mission.
Le lendemain, Drago dut admettre que sa théorie tombait à l'eau. Il avait aperçu le Maître des Potions déboucher d'un couloir, le visage plus fermé et plus austère qu'à l'accoutumée. Il était donc à Poudlard.
Quand le soir arriva, il n'avait toujours pas mis les pieds dans la Grande Salle. Pas plus que le jour d'après et le jour suivant.
Drago se sentait très mal à l'aise. Depuis trois jours, il voyait Kiara, la mine défaite, pâle et sans entrain. Elle n'avait participé à aucun entraînement, parlait peu, répondait par monosyllabes quand elle prenait seulement la peine de répondre… Elle, qui mangeait de bon appétit, avait perdu tout intérêt pour la nourriture et se contentait de déplacer ses aliments dans son assiette le temps que ses camarades terminent leur repas.
Harry lança un regard interrogateur à Drago. D'un discret mouvement de tête, celui-ci indiqua la chaise vide du professeur avec une moue écœurée. Les yeux émeraude du Gryffondor flamboyèrent d'indignation. Le comportement de Rogue devenait intolérable ! Il se leva d'un mouvement brusque.
Drago, devinant ses intentions, se redressa à son tour.
- Kiara ? J'ai oublié un truc dans ma chambre, je reviens.
La jeune fille opina vaguement du chef, perdue dans sa morosité.
Le Serpentard sortit de la Grande Salle, suivit de peu par Harry.
Drago entra dans la première salle de classe qui se présentait, le brun sur ses talons.
- Qu'est-ce qui se passe, exactement, Malefoy ? demanda Harry d'un ton abrupt. C'est Rogue ?
Drago soupira lourdement.
- Oui et non.
Harry fronça les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine.
- Tu veux bien préciser ce que tu entends par oui et non ?
- Et bien…L'autre jour, après Dumbledore, Rogue m'a fait passer un…comment dirais-je ? Il fit mine de réfléchir. Un entretien personnalis ? Bref, à la fin du test, je n'ai pu m'empêcher de lui…dire ce que je pensais de son comportement envers Kiara. Rogue n'a pas vraiment apprécié, mais tant pis ! Je ne pouvais plus me taire.
Le Gryffondor écarquilla les yeux puis siffla doucement entre ses lèvres.
- Tu as parlé de ça avec Rogue alors qu'elle nous avait très clairement interdit de le faire ? Hum…Tu aimes vivre dangereusement… Plaisanterie mise à part, comment a-t-il réagi ?
- Mal, évidemment. Depuis, il s'enferme dans son cachot et Kiara, qui n'est, bien sûr, pas au courant de ma petite mise au point avec ce bâtard, supporte vraiment très difficilement cette nouvelle situation. Ce déni supplémentaire est le coup de grâce. Ce salaud est d'une cruauté sans borne. Il ne se rend même pas compte qu'il la pousse à bout… Elle refuse d'en parler… Il planta ses pupilles bleu glacier dans celles de Harry, le défiant de se moquer. Je ne sais plus quoi faire…
Mais Harry n'avait nulle envie de se moquer, le courage de Kiara avait toujours forcé son admiration. Ce qu'elle traversait depuis cinq mois en aurait terrassé plus d'un mais sa force de caractère peu commune l'avait maintenue debout. Jusque-là. Cette soudaine mélancolie n'augurait rien de bon. Elle était comme un filin trop tendu, sur le point de se rompre.
- Allons lui parler ! dit Harry d'un ton décidé.
- A qui ? A Rogue ?
- D'abord à Kiara. Le tour de Rogue viendra bien assez tôt…
Les deux jeunes sorciers retournèrent dans la Grande Salle pour s'apercevoir que Kiara n'était plus l !
- Mais où est-elle ? questionna Drago en scrutant inutilement les alentours.
Luna se leva et s'approcha d'eux.
- Si vous cherchez Kiara, elle est partie ! Elle n'avait pas l'air d'aller bien. On lui a proposé de l'emmener chez Pomfresh mais elle a refusé catégoriquement. Elle s'est levée et elle est sortie. J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi furieux.
- Tu dis qu'elle était furieuse ? Potter, tu penses à ce que je pense ?
- Y a qu'un moyen de le savoir ! Il se pencha vers la jeune fille. Merci Luna ! dit-il en déposant un rapide baiser sur sa bouche.
La jeune Serdaigle rosit légèrement, un peu interloquée par cette démonstration publique alors qu'ils s'étaient montrés plutôt discrets jusque-là. Puis elle lui sourit, les yeux pétillants.
- Pas de quoi ! Dépêchez-vous, elle a quitté la Grande Salle depuis un moment, déj !
Drago et Harry se retrouvèrent dans le Grand Hall. Le Gryffondor sortit rapidement sa baguette et la pointa en direction de la Tour des Lions.
- Accio Carte des Maraudeurs !
Moins d'une minute plus tard, le vieux parchemin atterrissait dans la main tendue de Harry. Il le déplia promptement.
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.
Aussitôt un entrelacs compliqué de droites et de courbes apparut sur le papier jauni par le temps. La cartographie de Poudlard s'étalait sous leurs yeux. Harry parcourut rapidement de l'index les différentes petites bulles nominatives qui surgissaient ici et là. Son doigt s'arrêta brusquement.
- Merde ! Elle arrive devant la salle de classe de Potions et Rogue est dans son laboratoire.
Kiara se stoppa devant la vieille porte en chêne. Ses oreilles bourdonnaient, le sang lui battait les tempes. Les poings crispés, la poitrine soulevée par saccades, elle ouvrit le battant à la volée. Il était là. Elle le savait. Elle le sentait.
Le montant de bois alla violemment frapper le mur de pierres grossières.
Elle entra dans la salle de classe d'un pas martial, le souffle court la colère qui l'animait faisait paraître ses yeux bleu nuit presque noir.
Rogue, que le fracas avait alerté, sortit précipitamment de son laboratoire. Il ravala la remarque acerbe qui lui venait spontanément à la bouche quand il rencontra le regard chargé de fureur difficilement contenue de la jeune fille. Elle semblait sur le point d'exploser. Il déglutit péniblement, réfléchissant à toute vitesse, désespérant de trouver les mots pour désamorcer la situation.
- Fermez la porte, Weasley, ordonna-t-il avec son autorité coutumière.
Elle devint plus pâle encore et lui lança un regard meurtrier.
- Pourquoi ? Vous avez peur que tout le monde connaisse votre petit secret, siffla-t-elle en plissant le nez de dégoût.
- Taisez-vous, Weasley ! Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! dit-il sèchement.
- NE M'APPELEZ PAS WEASLEY ! JE NE SUIS PAS UNE WEASLEY ! CESSEZ DE VOUS CACHER DERRIERE CE PATRONYME ! VOTRE SANG COULE DANS MES VEINES ! hurla-t-elle à pleins poumons.
Rogue couvrit la distance qui les séparait en trois enjambées, la saisit rudement par le bras pour l'écarter et sans la lâcher, claqua la porte si fort qu'elle trembla sur ses gonds.
Il tourna ensuite vers elle, amenant son visage contracté par une fureur sans nom tout près du sien.
- Etes-vous devenue folle ? gronda-t-il sourdement, en resserrant sa poigne.
Kiara retint le gémissement de douleur qui menaçait de franchir ses lèvres. Elle refusa de se débattre pour se dégager, utilisant la souffrance morale et physique qu'elle ressentait pour attiser son ressentiment trop longtemps refoulé.
- Espèce de salopard insensible ! Vous êtes mon père, que vous le vouliez ou non !
Sa voix était coupante comme un rasoir et Rogue tressaillit malgré lui et relâcha son emprise.
- Comment un être aussi abject que vous a pu séduire ma mère ? Hein ? Il est vrai que les Mangemorts ne reculent devant rien…
Le professeur de Potions plissa dangereusement les yeux mais elle n'y prit pas garde. Elle continua de le haranguer, cherchant à provoquer une réaction, n'importe laquelle…
- Alors ? Vous l'avez mise sous Imperium et vous l'avez sautée en toute impunit ? Vous…
La main de Rogue s'abattit brutalement sur sa joue et la renversa comme une quille. Rogue sembla soudain pétrifié, n'osant croire qu'il avait réellement perdu son sang-froid.
La jeune fille se releva, elle essuya rageusement les larmes qui coulaient du revers de la main et se planta devant lui. Sur sa figure exsangue, l'empreinte de cinq doigts se détachait clairement, comme si elle avait été marquée au fer rouge.
Elle martela ses deux poings sur la poitrine de Rogue en scandant ses mots ce dernier resta figé, tétanisé, trop choqué par sa propre réaction et la gifle qu'il lui avait assénée.
- JE VOUS DETESTE ! JE VOUS DETESTE ! JE VOUS…
La voix de Kiara monta dans les aigus, se fêla puis se tut brusquement. Elle ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois comme si elle manquait d'air, ses yeux prirent une curieuse expression étonnée puis elle s'affaissa mollement comme une poupée de chiffons.
Rogue eut juste le temps de glisser son bras autour de sa taille et de la serrer contre lui pour l'empêcher de tomber.
- Kiara…dit-il dans un souffle.
Il l'allongea sur le sol dallé inégal et écarta les longues mèches noires de son visage d'une pâleur de spectre. Il lui tapota les joues en vain, la jeune sorcière était toujours sans connaissance. Il vérifia son pouls, il était faible mais régulier.
Rogue inspira profondément, tentant de calmer les battements de son cœur. Il n'était pas loin de se sentir dépasser par les évènements.
En premier lieu, Madame Pomfresh devait l'examiner. Il ouvrit la porte de la salle de classe en grand puis retourna vers sa fille. Il passa un bras sous ses genoux, l'autre sous ses aisselles et la cala contre son torse.
Un souvenir fugace lui traversa alors l'esprit, il avait l'habitude de porter Kathy ainsi, elle était si menue dans ses bras. Elle adorait entendre battre son cœur, disait-elle, pour s'assurer qu'il en avait un, ajoutait-elle en riant.
Severus fronça les sourcils et chassa ses souvenirs d'un mouvement de tête ennuyé comme on chasse un insecte particulièrement agaçant.
Sans effort, il s'engagea dans le couloir sombre et humide et partit en direction de l'infirmerie.
- Regarde, Malefoy ! Ils sortent des cachots ensemble ! s'écria Harry en désignant les deux petites bulles pratiquement collées l'une à l'autre. Tu crois qu'ils se sont expliqués ?
Drago eut un sourire narquois devant tant de naïveté.
- La candeur des Gryffondor est proprement stupéfiante, Potter. Je crois que Kiara lui a expliqué sa façon de penser, nuance. Quant à Rogue…Tu devrais le connaître mieux que ça, depuis le temps. Franchement, je les vois mal tomber dans les bras l'un de l'autre, versant chacun leur petite larme, la lèvre tremblante d'émotion contenue.
- Le cynisme des Serpentard est tout bonnement écœurant, Malefoy, répliqua Harry du tac au tac. Espérer une réconciliation entre eux n'a rien d'utopique.
Le blond leva exagérément les yeux au ciel.
- Bon et bête commence par la même lettre, Potter.
- L'ironie, c'est bien beau mais la preuve est l !
Drago haussa un sourcil, ne voyant visiblement pas où Harry voulait en venir.
- Regarde-nous, par Merlin ! Le Lion et le Serpent ! Qui l'eut cru ? Quand Kiara m'en avait parlé, je lui avais ri au nez !
- Moi aussi, marmonna sombrement Drago, manifestement peu enclin à disserter sur ses nouveaux rapports avec Harry.
Le jeune Serpentard reporta son attention sur la carte.
- Eh ! Mais ils vont où, l ? Potter, j'y comprends rien à ta carte ! lâcha-t-il, excédé.
Harry se contenta d'afficher un petit sourire qui exaspéra Drago.
- Ils atteignent le deuxième étage et empruntent le couloir de gauche…C'est étrange…murmura Harry, une pointe d'inquiétude dans la voix.
Ce ton alarma le sorcier blond qui demanda, pressant :
- Quoi ? Qu'est-ce qui est étrange ?
- On dirait qu'ils vont chez Pomfresh…
Quand Rogue pénétra dans l'infirmerie, Kiara, évanouie dans ses bras, Madame Pomfresh poussa un cri et se leva précipitamment. Elle lui indiqua le premier lit à disposition. Le professeur de Potions y déposa Kiara avec une douceur qui le surprit lui-même. Pomfresh l'examina très soigneusement, s'attardant un bref instant sur sa joue meurtrie qui ne présentait plus qu'une rougeur diffuse.
- Par Merlin, Severus, mais que s'est-il pass ?
Rogue avait eu le temps de se préparer.
- Elle est venue dans ma classe pour me parler et tout à coup, elle s'est effacée.
- Pauvre gosse ! Pas étonnant avec tout ce qu'elle traverse en ce moment…
Severus se raidit imperceptiblement.
- En ce moment ? répéta-t-il d'une voix sourde.
- Mais où avez-vous la tête, Severus ? le tança vertement l'infirmière. Vous étiez à Ste-Mangouste avec elle, non ? Elle est séparée de son père depuis presque six mois et la guérison de Perceval Weasley est très hypothétique. Pensez-vous vraiment qu'une enfant aussi jeune puisse supporter toutes ces épreuves sans broncher ? A son âge, la présence d'un père est indispensable !
Pompom soupira lourdement.
- Ce qui vient d'arriver n'est pas une surprise, vous savez ? Ah, c'est vrai, vous n'avez pas pris vos repas avec nous depuis quelques jours. Mais le professeur Dumbledore m'avait fait part de son inquiétude. Kiara avait un air maussade très inhabituel et ne touchait pratiquement pas à son assiette. Il m'avait demandé de la surveiller discrètement. Je suis navrée, Severus, bien qu'elle soit élève dans votre Maison, j'ai oublié de vous prévenir.
Rogue ne répondit rien.
- Cependant, je vous confirme que son état actuel n'est pas alarmant. Son évanouissement est dû à une trop grande fatigue et une sérieuse hypoglycémie. Une bonne alimentation et l'attention de ses amis devraient lui permettre de surmonter ce début de dépression.
Severus sursauta en entendant le mot.
- Vous en êtes certaine ?
- Malheureusement oui. Ce n'en sont que les prémices mais c'est à prendre au sérieux, il faudra la surveiller de près.
Cette nouvelle parut l'ébranler sérieusement. Enfermé depuis si longtemps dans sa tour de glace, il ne prenait que rarement le temps d'en descendre pour voir comment se portaient ses semblables.
- …de votre ressort, Severus.
Rogue, perdu dans ses pensées, ne réagit pas tout de suite.
- Je vous demande pardon ?
L'infirmière le dévisagea longuement.
- Vous allez bien, Severus ? Je vous disais qu'en tant que Responsable de la Maison Serpentard, c'est à vous d'y veiller. Je sais que vous n'affectionnez pas particulièrement de vous mêler des problèmes de toute cette jeunesse, que vous les trouvez futiles et sans intérêt mais le cas de Kiara Weasley n'a rien à voir avec une peine de cœur éphémère.
Elle marqua une pause, hésitant visiblement à poursuivre.
- Severus…Je ne voudrai pas vous offenser mais…cette jeune demoiselle a vraiment besoin de beaucoup d'attention et de soutien. Un adulte sur qui compter, le cas échéant. Vous sentez-vous capable de…
- Allons, Pompom, ne parlez pas au professeur Rogue comme s'il était encore un enfant, intervint Dumbledore, un léger reproche dans la voix.
Madame Pomfresh et Rogue se retournèrent vivement. Le vieux sorcier posa sur lui son regard pénétrant et ses yeux pétillèrent de bienveillance.
- Vous avez toute ma confiance pour surveiller l'état de santé de votre élève, Severus.
Avec un froncement de sourcil, Rogue tenta de déceler une allusion cachée derrière ses propos.
Albus avait-il eu vent des paroles haineuses de Kiara ?
Après l'incident de Ste-Mangouste, il avait craint les bavardages des tableaux mais l'explication succincte qu'il avait donné des événements survenus à l'hôpital avait paru le satisfaire pleinement. Pourtant l'air aimable et tranquille de Dumbledore était parfois une façade trompeuse, le vieux sorcier savait se faire impénétrable.
Dumbledore se pencha vers Kiara, il posa délicatement sa paume sur les paupières de la jeune fille et sourit.
- Elle ne va pas tarder à se réveiller. Venez, Pompom, j'ai besoin que vous me prépariez mon onguent. Mes rhumatismes me tiennent éveillé une bonne partie de la nuit.
- Mais…protesta faiblement l'infirmière.
- Laissez, laissez. Severus s'en occupe.
Une fois le directeur et Pomfresh partis, Rogue marcha vers la fenêtre et laissa ses sentiments le submerger. La culpabilité gagna haut la main. Elle le rongeait plus efficacement qu'un acide.
Il se savait craint et haï par la majorité des élèves de Poudlard et ne s'en portait pas plus mal. Potter, sur qui il se défoulait allégrement depuis plus de cinq ans, ne semblait pas affecter outre mesure par son mépris évident et d'ailleurs, le Survivant le lui rendait bien. Ne pas le traiter comme s'il était en cristal avait forgé le caractère du Gryffondor, l'avait endurci, rendu plus fort. Mais dans son ignorance des rapports humains, Rogue avait traité Kiara sans égard, avec pour seule excuse de vouloir la protéger en l'écartant sciemment de sa vie, en évitant tout rapprochement. Si leur lien de parenté arrivait aux oreilles du Seigneur des Ténèbres, elle était en grand danger. Voldemort avait juré de se venger de celui qui l'avait trahi au profit de Dumbledore et la jeune fille deviendrait une faille que le Mage Noire ne se priverait pas d'exploiter…
Il n'avait pas compris que son attitude avait un tel impact sur Kiara, déjà fragilisée par l'accident de Weasley et ses conséquences, sans parler de ce foutu journal !
La décision qu'il avait prise avait été une erreur monumentale, il s'en rendait compte maintenant. S'il avait pris le temps de lui expliquer clairement le danger de divulguer leur filiation au lieu de prétendre qu'elle n'existait tout bonnement pas, Kiara n'aurait jamais accumulé cette rancœur, s'il ne s'était pas terré lâchement dans son cachot, elle ne serait pas venue lui hurler sa haine au visage…
Rogue soupira lourdement. Avec des si… Ce qui était fait ne pouvait être changé. Son aveuglement était responsable de tout ça. Il allait devoir faire face et assumer.
Comment allait-il gérer cette nouvelle situation ? Il n'en avait pas la moindre idée…
Il se retourna pour contempler sa fille, surpris d'y penser spontanément en tant que telle maintenant qu'elle l'avait forcé à ouvrir les yeux et sursauta en rencontrant deux prunelles brûlantes de haine puis la lueur hargneuse s'éteignit comme on souffle une bougie pour laisser place à une morne lassitude.
- Que…croassa-t-elle difficilement tant son timbre de voix était cassé.
Il lui tendit un verre d'eau qu'elle prit, hésitante, en lui jetant un regard vague. Cette apathie l'alarma. Il aurait presque préféré qu'elle lui balance le gobelet à la figure. Elle en but une gorgée et le reposa sur la table de chevet.
- Que faites-vous ici ? Vous n'avez pas fait assez de mal ? demanda-t-elle faiblement. Allez-vous-en, votre place n'est pas ici, ajouta-t-elle, en détournant les yeux.
Rogue réfléchit rapidement. Il devait à tout prix trouver le moyen de la sortir de cette attitude résignée qui lui ressemblait si peu. Il avait maintes fois constaté que Kiara avait un caractère bouillant et soupe au lait. Provoquer sa colère, la pousser dans ses retranchements ne ferait qu'accroître son ressentiment pour lui mais au moins elle réagirait.
Kiara ne le lâchait pas des yeux, souhaitant qu'il quitte la pièce au plus vite. Comme il ne bougeait toujours pas, elle s'emporta :
- Mais partez ! Qu'est-ce que vous attendez ?
Les yeux noirs de Rogue flamboyèrent. Il ne s'était pas trompé. La colère était un formidable vecteur d'énergie.
- Je m'en irai. Mais d'abord, j'ai une ou deux choses à vous dire.
- Ça ne m'intéresse pas, lâcha-t-elle, catégorique, en lui tournant le dos.
Bien. Dans ce cas, les explications devraient attendre encore un peu. Elle n'était visiblement pas prête à l'écouter. Les menaces de Voldemort n'étaient pas à prendre à la légère et il avait besoin de toute sa coopération. Et pour cela, il allait devoir montrer patte blanche et elle n'allait probablement pas lui faciliter la tâche.
- D'accord. Cependant, une chose ne peut être reportée. Je tiens à vous présenter des excuses…
- Pourquoi ? le coupa-t-elle aussitôt, d'un ton mordant, oubliant qu'elle avait décidé de ne pas lui parler.
- Je n'aurai pas dû perdre mon sang-froid, ni vous frapper. Je suis désolé.
La jeune sorcière était plus ébranlée par ces paroles de regret qu'elle ne voulait l'admettre mais elle refusa de se laisser attendrir. Elle croisa les bras, adopta une moue renfrognée et refusa de répondre. Rogue faillit sourire. Cette expression-là, il la voyait tous les matins dans le reflet que lui renvoyait son propre miroir.
- Bien. Je vais vous laisser. Je reviendrai vous voir plus tard. Reposez-vous et tâchez de manger un peu.
Il se retourna une dernière fois lorsqu'il atteignit la porte.
- Kiara ? appela-t-il doucement.
Elle sursauta en entendant son prénom.
- Je n'ai jamais mis ta mère sous Imperium.
Rogue parut aussi surpris qu'elle-même, comme si les paroles s'étaient échappées de sa bouche avant qu'il puisse les arrêter. Il attendit, néanmoins, un commentaire qui ne vint pas.
Avec un soupir imperceptible, il sortit. Il allait refermer le battant quand il l'entendit murmurer :
- Je sais.
Ça vous a plu ? J'attends vos impressions.
Je fais un petit break pour les vacances de Pâques, donc pas de mise en ligne lundi prochain.
Je vous donne rendez-vous le 19 avril si tout va bien.
Bonne Fête de Pâques et ne mangez pas trop de chocolat !
Bye.
Falyla
