Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Rémus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.
Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres…
Rémus James Lupin : Pas de retard, cette semaine ! Donc, en progrès…^_~. Merci encore du temps que tu m'accordes et cette fic ne serait probablement pas ce qu'elle est si je n'avais personne derrière moi pour m'encourager. Bisous.
Leaïs : Merci pour tes 3 reviews ! Je suis très contente que ma fic te plaise toujours autant et que le « changement » de Rogue se perçoive en douceur tout en restant crédible. Bises.
Frite 12 : Salut la puce ! Comment vas-tu ? Merci d'être toujours fidèle au poste ! Bisous.
Lunenoire : Tu fais dans le style laconique depuis les premiers chapitres de L+S donc je suis habituée mais parfois je me demande bien de quoi tu parles…Bises.
Roxanne de Bromelia : Salut ! Ravie que tu aimes toujours cette fic. A plus. Bisous.
Alisa Adams : Elle a gagn ! Elle a gagn ! Tu es la 200ème revieweuse ! Bravo et surtout merci ! Je sais, je sais, tu n'aimes pas Rogue et c'est ton droit mais je n'ai franchement pas envie de le rendre aussi sucré que sa potion, personne n'y croirait et moi la première. A plus. Bises.
Vif d'Or : Rogue gentil ?? CHUT !!!!! ça ne se dit pas ! D'ailleurs, on dirait un pléonasme ! LOL. S'il l'est, personne ne doit savoir, même pas lui ! LOL. Et merci de trouver que j'ai du talent. Je ne sais pas si plaire à beaucoup en est une preuve mais je prends un énorme plaisir à écrire et à traduire. Bisous.
NayaWitter : Salut ! Comment vas-tu ? Comme tu vois, la suite de L+S se poursuit. Contente de voir que tu es venue y jeter un coup d'œil. Bises.
Tolede : Ola el macho ! Alors ? Tu as dansé sur le Pont ? Tu as trouvé ta Demoiselle ? Bon, elles sont très faciles, je sais, mais j'ai été malade comme un chien jusqu'à samedi donc on fera pas mieux. Quidditch se porte à merveille, sauf qu'on va la surnommer « Bièreaubeurre » si elle continue à manger comme ça…Jamais vu une goinfre pareille… Pour ta théorie, pas mal quoique inexacte, quelques explications dans ce chapitre. A plus. Bises.
Dega : Salut la nouvelle ! Et ben, merci beaucoup pour cette avalanche de compliments. Je suis très flattée. La suite est juste plus bas. Bisous.
Petite note de l'auteur : Yihhhhaaaaa !! Les 200 reviews ont été atteintes ! Un grand merci à tous ! Votre soutien constant est un vrai bonheur ! La gagnante est Alisa Adams ! Alors, gros bisous et feux d'artifice virtuels.
La semaine passée, j'ai été malade au point de ne pas allumer mon pc pendant 3 jours, c'est tout dire ! Ce qui signifie que je n'ai pas pu avancer ma fic comme je le voulais. Pour la mise en ligne de lundi prochain, je ne peux malheureusement rien vous promettre. Le chapitre suivant sera sans doute prêt mais comme j'ai d'autres obligations dans la vie, on ne sait jamais…De plus, je ne le posterai sur Ffnet que dûment lu et corrigé par mon UIDO Remus Lupin. Ce serait dommage de bâcler le boulot, non ?
Chapitre 14Kiara se mordit la lèvre inférieure nerveusement, manifestement indécise. Elle attendait ces mots depuis si longtemps et maintenant que Rogue les prononçait, elle ne savait comment y répondre.
Le professeur de Potions n'avait pas vraiment prémédité cet aveu et le silence de la jeune fille le rendait inconfortable.
Finalement, il se décida à parler le premier.
- Prenez votre potion et ensuite nous parlerons. Si vous êtes prête à m'écouter, évidemment…
Kiara hocha silencieusement la tête. Elle avala promptement le dosage prescrit en le regardant avancer la chaise près du lit. Rogue s'y assit et la dévisagea longuement, réfléchissant à la meilleure manière d'aborder les choses.
- Bien, commença-t-il, d'une voix ferme. Malgré la piètre opinion que vous avez de moi, je vous demande de m'accorder toute votre attention et de mettre votre ressentiment de côté pour un temps. Vous croyez que cela sera possible ? demanda-t-il très sérieusement. Comme elle acquiesçait, il poursuivit : mon comportement avec vous n'était pas aussi gratuit que vous semblez le penser. J'imaginais sincèrement vous protéger de mon passé en vous écartant ainsi. Et bien que vous n'ignoriez rien de mes antécédents, vous n'avez nul besoin de connaître tous les détails. Le Seigneur des Ténèbres sait que je l'ai trahi au profit de Dumbledore et il n'est guère enclin au pardon.
La jeune fille ne peut réprimer un frisson.
- Soyons clairs, ma tête est mise à prix et si notre filiation devenait publique, vous seriez un moyen de pression tout trouvé.
Kiara pâlit mais hocha la tête en signe de compréhension.
- Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? demanda-t-elle doucement. J'aurai compris. Mais tout ce gâchis, cette rancune accumulée…
Rogue eut une moue désabusée.
- Il semble que j'aie un don particulier pour choisir la mauvaise option…En plus de mettre en danger ceux qui m'approchent…C'est pourquoi je vous demande d'être extrêmement vigilante et de ne pas hésiter à me faire part de tout ce qui pourrait vous paraître inhabituel.
- Mais nous sommes à Poudlard ! C'est l'endroit le plus sûr au monde, non ?
- J'aimerais tant que cela soit vrai, répondit-il en grimaçant, se remémorant brièvement les évènements qui avaient émaillé les années précédentes.
Il se leva.
- Je vais retourner dans mon laboratoire. N'oubliez pas de prendre votre médicament ce soir.
- Oui, Professeur, répondit-elle docilement. Au fait…
Rogue se retourna alors qu'il avait la main sur la poignée.
- Oui ?
- Vous pouvez m'appeler Kiara et me tutoyer comme ce matin, ça ne me dérange pas.
Il eut alors une expression étrange, presque un sourire.
- J'y penserai, assura-t-il sans s'engager.
Kiara regarda Rogue fermer la porte derrière lui.
Peut-être que les bases d'une relation étaient-elles établies, après tout. Non pas qu'elle recherche une autre figure paternelle - son père était et resterait à jamais Perceval – mais elle avait envie de mieux connaître son géniteur, ce qu'elle estimait, à juste titre, légitime. Malgré sa nature plutôt optimiste, elle n'espérait pas qu'il se dévoile. Rogue était un être secret et renfermé. Si sa mère Kathy avait accepté sans rechigner ce trait de caractère, Kiara se monterait plus exigeante. Oh bien sûr ! Rogue n'allait pas facilement se laisser approcher ! Elle en était tout à fait consciente !
Ses yeux se posèrent sur le liquide ambré de la potion tonique et un sourire joua sur les lèvres pleines de la jeune fille.
Maintenant qu'elle avait la certitude qu'il n'était pas le salopard insensible que tout le monde croyait, elle était prête à se montrer patiente.
Rogue passa le reste de l'après-midi dans son laboratoire puis, quand cinq heures sonna, il prit le chemin de ses appartements. En attendant les nouvelles de Tonks, il décida de se préparer une tasse de thé. Le Lapsang Souchong avait sa préférence. Les feuilles noires et fumées donnaient un breuvage particulièrement corsé dont le parfum si caractéristique en rebutait plus d'un.
Il s'installa confortablement dans le fauteuil qui faisait face à la cheminée et se plongea dans un vieux grimoire.
Bien plus tard, quand il releva la tête, il fut surprit de constater que l'heure du repas du soir approchait. Fronçant les sourcils, il se redressa et s'approcha de la cheminée.
Par Merlin, qu'est-ce que Tonks fichait ? Est-ce que cette écervelée avait tout bonnement oublié de le rappeler ?
Il soupira, agacé.
Un jour il faudrait qu'il interroge sérieusement Dumbledore sur ses motivations quand il avait décidé de prendre Tonks dans l'Ordre du Phénix. Le fait qu'elle soit une métamorphmagus justifiait-il vraiment tout ?
Rogue se mit à arpenter la pièce de long en large, son exaspération augmentant à chaque minute. Dans un souci de discrétion, il pouvait difficilement appeler lui-même. Si ce n'était pas la gamine qui répondait, il aurait à justifier son appel, et il n'y tenait pas vraiment.
Il jeta un regard noir en direction des flammes comme si par le seul pouvoir de sa volonté, il pouvait faire apparaître la tête de la jeune femme.
Il sursauta en entendant frapper à la porte. Ça ne pouvait tomber plus mal !
Il ouvrit le battant assez brusquement, prêt à chasser cet importun quand il se retrouva nez à nez avec… Severus Rogue !
Les yeux écarquillés par la surprise, il eut un infime mouvement de recul devant cette copie conforme de lui-même qui le regardait en adoptant une posture rigide et un peu hautaine. Puis les pupilles sombres de son vis-à-vis pétillèrent de malice et le visage sévère se fendit d'un sourire malin.
- Si tu voyais ta tête, Rogue ! lança joyeusement le double. Le timbre de voix était parfaitement identique et mais le ton employé semblait incongru avec une physionomie si austère. Ça fait un choc, hein ?
Rogue lui prit le bras et l'entraîna d'un geste rude à l'intérieur.
- Tonks ! Qu'est-ce que tu fiches ici ? gronda le Maître de Potions.
L'impression était tout de même très étrange. Se voir ainsi dupliqué était assez troublant. Le double lança un regard significatif sur la main qui lui tenait encore l'avant-bras. Rogue le relâcha aussitôt et Tonks reprit son physique habituelle.
- Je suis ravie de te voir aussi, Rogue, dit-elle, moqueuse.
Rogue ignora le sarcasme.
- Je t'avais demandé de m'appeler par le réseau de cheminée, pas de me faire une visite surprise ! Et tu as pris mon apparence, en plus ! Qu'est-ce que tu aurais fait si quelqu'un t'avait arrêtée en chemin, croyant avoir affaire à moi ?
La jeune Auror ne se laissa nullement démonter. Elle haussa négligemment les épaules.
- Ce que tu fais habituellement. J'aurai lancé un regard lourd de mépris sur l'être insignifiant qui aurait osé m'importuner et il aurait filé sans demander son reste.
Il prit une profonde inspiration et s'ordonna de rester calme.
- Pourquoi es-tu venue jusqu'ici ?
- Et bien, un Mundungus légèrement imbibé a décidé de squatter la cuisine du QG. Impossible de l'en déloger, ne serait-ce que dix petites minutes pour te parler. A un moment, il s'est endormi sur la table mais j'ai pensé que tu préférerais ne prendre aucun risque d'être entendu par un tiers.
- Tu aurais pu le stupéfixer.
- C'est vrai mais je ne l'ai pas fait. Et puis, venir directement ici me donnera l'occasion de voir…
- Pears ? proposa Rogue d'un voix grinçante.
Tonks arqua un sourcil.
- Je pensais plutôt à Kiara, mais j'irai sans doute aussi faire un petit coucou à Iain. Pourquoi ? Ça te pose un problème ?
- Pas le moindre, tu as le droit de voir qui tu veux, répondit sèchement le professeur de Potions.
- Je ne te le fais pas dire !
Elle regarda autour d'elle sans cacher sa curiosité tout en frottant ses mains l'une contre l'autre pour tenter de se réchauffer.
- Tu m'offres quelques chose de chaud ? Ça caille dehors !
Rogue lui désigna silencieusement le fauteuil près du feu et fit apparaître une tasse de thé fumant sur la table basse.
Elle ôta sa lourde cape de laine, prit le mug brûlant avec gratitude et le remercia d'un hochement de tête. Rogue s'installa dans le siège qui lui faisait face et attendit qu'elle parle.
Dire que Tonks détonait dans le décor sombre de Rogue était un euphémisme. Le casque hérissé de piques rose bonbon qu'elle osait appeler chevelure était quasiment la seule touche de couleur dans l'appartement.
Il la vit avaler la dernière gorgée, reposer la tasse et soupirer de bien-être.
- Merci, Rogue. J'adore le Lapsang Souchong.
Jugeant sans doute son devoir de civilité accompli, Rogue demanda sans autre préambule :
- Tu as appris quelque chose à Ste-Mangouste ?
- En effet. On peut dire que tu as du nez ! Parce qu'il se passe des trucs pas très nets dans cet hôpital !
Comme Rogue arquait un sourcil interrogateur, elle commença son récit de la journée :
- Donc, dès que Hestia Jones est revenue au QG, je suis partie pour Ste-Mangouste. J'ai pris l'apparence d'une aide-soignante rencontrée dans les toilettes du 6ème étage. Comme j'avais besoin de pas mal de temps pour vérifier les détails dont tu m'avais parlés, je l'ai stupéfixée et cachée dans le placard à balai que moi seule pouvait ouvrir. Ensuite, j'ai pu me rendre sans problème dans les locaux réservés au personnel. Le tableau de service était affiché juste devant la porte. Les vacances de Kotzwinkle étaient prévues pour début février mais il semblerait qu'il ait changé ses plans à la dernière minute. Une infirmière prenait justement sa pause et je l'ai discrètement interrogée sur la date de son retour. Elle m'a répondu qu'elle n'en savait rien mais qu'elle pensait que Kotzwinkle ne le savait pas non plus. Quand je lui ai demandé ce qu'elle entendait par-là, elle ne s'est pas trop fait prier pour tout me raconter. Tu sais ? Le genre bonne cliente…à répéter cent fois les histoires que tout le monde connaît. Une aubaine ! Elle m'a précisé qu'elle n'aimait pas dire du mal de ses collègues, encore moins de ses supérieurs mais l'attitude du Dr Kotzwinkle l'avait…Hum… choquée. Choquée, c'est bien le mot qu'elle a employé. Le lendemain de Noël, il est arrivé à l'hôpital très nerveux. Lui, d'habitude tiré à quatre épingles, était mal rasé, mal peigné, les yeux injectés de sang, comme s'il avait fait la bringue toute la nuit, m'a-t-elle dit avec un regard lourd de sous-entendu. Bref, il était très agité. Il a déclaré qu'il devait partir immédiatement. Quand il s'est heurté aux inévitables questions de ses collègues, il a paru extrêmement mal à l'aise et a fini par déclarer que c'était pour raisons familiales. Il était sur le point de s'en aller quand il a encore dit « En mon absence, personne n'est autorisé à divulguer des renseignements sur mes patients ». Cette décision en a surpris plus d'un mais comme il est guérisseur en chef, il a toute autorité sur cet étage.
Rogue médita un instant sur le récit de Tonks puis en donna sa première analyse :
- Je vois pour l'instant deux possibilités. Soit le Dr Kotzwinkle a effectivement des problèmes familiaux qu'il doit résoudre de toute urgence au mépris de ses patients soit quelque chose ou quelqu'un s'est chargé de motiver son départ. Départ qui, vu sous cet angle, ressemble bigrement à une fuite, non ?
- Je suis assez d'accord. Mais ce ne sont que des hypothèses, nous n'avons aucune preuve qui nous permette de justifier une enquête plus approfondie. On peut parfaitement supposer que son éthique médicale n'est tout simplement pas à la hauteur.
- C'est possible en effet mais sa dernière instruction concernant ses patients ne me dit rien qui vaille. Rogue fronça les sourcils. Tu as vu Perceval Weasley cet après-midi ?
- Oui. Son état n'a malheureusement pas changé.
- Combien de temps ?
- Combien de temps quoi ?
- Combien de temps es-tu restée avec lui ?
- Oh…Assez longtemps en fait. Comme Ste-Mangouste manque cruellement de personnel à cause des Fêtes, j'ai proposé de faire sa toilette et par la même occasion, la chambre. Je dirai que j'y suis restée une bonne heure.
- Une heure ? Tu en es certaine ? Et personne n'est entré pendant que tu y étais ?
La jeune femme secoua négativement la tête.
- Absolument personne. Elle se mordilla la lèvre inférieure. Et je suis sûre que j'ai mis plus d'une heure pour m'acquitter de ma tâche. Pourquoi ?
Rogue tapota nerveusement le bras de son fauteuil avec ses doigts.
- Trop de coïncidences dans cette histoire. Kotzwinkle disparaît et le 6ème étage de Ste-Mangouste se retrouve, provisoirement du moins, sans responsable. Et c'est justement l'étage de Weasley. Et nous savons que les Weasley sont aussi la cible des Mangemorts. Enlever Perceval Weasley dans ces conditions aurait été un jeu d'enfant, tout comme administrer du polynectar à la personne chargée de le « remplacer ». Mais si tu dis que tu n'as vu personne pendant plus d'une heure, la théorie du polynectar ne vaut pas grand chose.
- A ta place, je ne serai pas aussi affirmatif, Rogue.
Tonks plissa les yeux sous l'effet d'une intense concentration. Sa silhouette parut quintupler de volume et le fauteuil s'affaissa dangereusement sous le poids de sa nouvelle apparence. Les traits de son visage s'arrondirent de façon spectaculaire, se ridèrent, une longue barbe broussailleuse apparut sur son menton et l'instant suivant Perceval Weasley, vêtu d'un imposant pyjama d'hôpital, se tenait dans le salon de Severus Rogue !
- Par Merlin ! souffla Rogue malgré lui.
Tonks lui fit une petite courbette moqueuse et reprit son aspect premier.
- A ma connaissance, ce don est assez peu répandu mais on peut très bien envisager que les Mangemorts aient un métamorphmagus dans leurs rangs.
- Alors, il est impossible de déterminer si c'est le vrai Weasley ou un double gavé de potions de sommeil ? questionna Rogue, que cette nouvelle option inquiétait plus que tout.
La jeune Auror se leva et fit quelques pas dans la pièce.
- Pas tout à fait ! Si les métamorphmagi étaient parfaits, ça se saurait ! Je peux reproduire un humain à l'identique mais en aucun cas son odeur corporelle. Je ne tromperai pas un chien plus d'une seconde. Ils ne se fient qu'à leur odorat, l'aspect extérieur importe peu…
- Malheureusement Sirius Black n'est plus parmi nous pour jouer de sa truffe, la coupa Rogue, sarcastique.
Les yeux de Tonks flamboyèrent.
- C'est vraiment de très mauvais goût, Rogue ! Tu es ignoble ! s'emporta-t-elle, indignée.
Rogue soupira et se pinça l'arête du nez en pressant fortement les paupières.
- C'est vrai, tu as raison. Je suis désolé. Je suis un peu à cran depuis quelques jours, expliqua-t-il d'une voix fatiguée. Que proposes-tu ?
Tonks le regarda, surprise. Les excuses spontanées n'étaient dans le caractère de Severus, les excuses tout court, non plus, d'ailleurs. Une grande lassitude marquait ses traits. Oubliant sa colère, elle s'approcha du fauteuil et s'accroupit.
- En fait, je pensais demander à Rémus. Même en temps normal, ses capacités olfactives sont surdéveloppées. Elle plissa comiquement le nez. Je suis bien placée pour le savoir, avec lui, mes canulars ne prennent jamais. Il me reconnaît dès que je rentre dans la pièce ! C'est agaçant à la fin !
Rogue réprima le commentaire acide qui lui venait spontanément aux lèvres puis opina du chef sans conviction.
- Bien. Je suppose que je n'ai pas le choix. Nous demanderons à Lupin. Quand reviendra-t-il ?
- Aucune idée. Dumbledore te renseignera mieux que moi.
Severus ferma les yeux et se passa la main sur la figure d'un geste las. Tonks le regarda attentivement un long moment.
- Alors, tu n'as pas mis Dumbledore au courant pour Kiara et toi ? demanda-t-elle, sans le moindre reproche dans la voix.
Rogue secoua négativement la tête sans rien dire puis un sourire sans joie étira sa bouche.
- Ce matin, Kiara et moi avons eu une …discussion un peu…houleuse. Et je doute qu'après ça, Dumbledore ignore encore ce qui nous lie. Mais, apparemment, il a choisi de ne pas intervenir ouvertement.
- Je ne suis pas sûre de comprendre…
Rogue parut vaguement mal à l'aise.
- Eh bien, j'ai dû emmener Kiara à l'infirmerie juste après. Elle s'était évanouie…
- Quoi ?? M'enfin, tu n'as quand même pas…
- Non ! Mais mon attitude n'a rien arrangé, je m'en rends compte maintenant.
Il écarquilla les yeux, stupéfait d'avoir prononcer de telles paroles devant la jeune femme.
- Je me demande bien pourquoi je te raconte tout ça…
- Parce que tu en as besoin, Rogue, affirma Tonks, péremptoire. Je suis là, je suis au courant de tout et que malgré tous tes reproches, tu me fais confiance. Non ?
- Probablement, admit-il à contre-cœur.
- Probablement ? répéta-t-elle, avec une moue moqueuse. Je suppose que je devrai m'en contenter pour l'instant. Et comment va Kiara ?
- Mieux. Nous avons enfin pu parler de certaines choses me… concernant.
Tonks ouvrit de grands yeux, incrédule.
- Vous vous êtes parlés ?? Je veux dire : vraiment parlés ? Avec des mots, des phrases et tout ??
Rogue fronça les sourcils, prêt à répliquer à cette insolente puis il se dit qu'il méritait amplement cette ironie.
- Oui, dit-il simplement.
- Oh ! C'est génial ! s'exclama-t-elle avec enthousiasme. Et alors ?
Le professeur de Potions plissa dangereusement les paupières mais elle n'y prit pas garde.
- Et alors quoi ?
- Rogue, tu le fais exprès ou quoi ? Qu'a-t-elle dit ?
- A ton avis ? demanda-t-il aigrement. Je lui ai appris que mon passé la mettait en danger et qu'elle devrait se monter prudente.
- Quoi, c'est tout ? fit Tonks, la mine dépitée.
Rogue eut un rictus sardonique et se moqua méchamment :
- Qu'est-ce que tu croyais ? Qu'on allait fêter nos émouvantes retrouvailles aux Trois Balais autour d'une Bièreaubeurre ? Cesse de lire Sorcière Hebdo, Tonks ! Ce tissu d'inepties ne reflète guère les réalités de la vie !
- Mais…
- Mais s'il avait autre chose, je ne vois pas du tout en quoi ça te concernerait, ajouta-t-il d'une voix coupante.
Les yeux de Tonks lancèrent des éclairs en voyant que Rogue était redevenu l'être glacial qu'elle détestait. Sans réfléchir, elle cracha, venimeuse :
- Tu es méprisable, Rogue ! Tu cherches à te faire haïr de tout le monde ? Bravo ! Mission accomplie ! Que la mère de Kiara t'ait supporté suffisamment longtemps pour faire un enfant tient du miracle !
Le Maître des Potions se redressa brusquement et fondit sur elle. La dominant de toute sa hauteur, tel un prédateur. Elle recula vivement, effrayée par la lueur menaçante qui brillaient dans ses yeux noirs. Elle se retrouva rapidement acculée contre le mur de pierres. Un sourire mauvais naquit sur les lèvres de Rogue. Il avança encore un peu et se pencha. Tonks se recroquevilla contre la paroi et sentit l'arrête pointue d'une pierre s'enfoncer dans son dos. Réprimant une grimace de douleur, elle releva courageusement la tête. Rogue paraissait se délecter de son inconfort.
Elle se sentit frémir sous le regard sombre. Elle était tout à coup très consciente de son corps très proche du sien, de la chaleur qui s'en dégageait. Un long frisson la parcourut et ses joues prirent une délicieuse teinte cramoisie.
L'esprit de Rogue parut soudain tourner au ralenti. Tout son être réagissait malgré lui au trouble de la jeune femme. Sans qu'il sache comment, alors que sa tête lui hurlait de reculer et de la mettre à la porte sans ménagement, il prit brutalement possession de ses lèvres. C'était un baiser féroce et violent, qui ressemblait plus à une punition qu'à une tentative de séduction, bien loin des timides approches auxquelles elle était habituée.
Contre toute attente, alors que logiquement, elle aurait dû refuser cet assaut sans douceur, elle se serra contre lui et noua ses bras autour de son cou pour répondre à son baiser. Elle gémit doucement en sentant la preuve irréfutable que Rogue était bien un être de chair et de sang. Il sursauta en sentant le corps souple et tendre se presser contre le sien. La douce plainte de la jeune femme acheva de le ramener définitivement à la réalité.
Il dénoua promptement les mains de Tonks croisées sur sa nuque et se recula, le souffle court, affichant un air totalement incrédule.
Tonks ne s'offusqua nullement de sa manière abrupte de mettre fin à cette étreinte. Elle le dévisagea tranquillement, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.
Rogue tenta de se recomposer une attitude sévère et froide mais la lueur d'amusement qui s'alluma dans les yeux de la jeune femme lui prouva qu'il en était encore loin.
Elle fit quelques pas en direction de fauteuil, près de la cheminée, prit sa cape qu'elle agrafa sur ses épaules puis elle se dirigea vers la porte.
- Je vais annoncer ma présence à Dumbledore, ensuite j'irai à l'infirmerie.
Rogue hocha silencieusement la tête, encore trop abasourdi par ce qui venait de se passer pour prononcer la moindre parole.
Tonks haussa un sourcil.
- Rogue ?
- …
- Te fais pas tant de mouron ! De nos jours, un simple baiser n'est pas suffisant pour exiger le mariage…
Elle éclata de rire en voyant la mine que ses paroles provoquaient et quitta la pièce.
A suivre…
Ça vous a plu ? J'attends vos impressions.
A la semaine prochaine.
Bye.
Falyla
