Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Remus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.

Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres…

Remus James Lupin : Merci pour ton mail. Je te réponds plus longuement dans la journée. A plus. Bisous.

Kaorulabelle : Elle est là. Bises.

Alisa Adams : Monsieur est blond ! MDR ! Je sais pas si la confrontation Rogue/Tonks va déchirer mais elle est là, juste plus bas. Bisous, la barjo.

Lisandra : J'adore Tonks, à la fois naïve et impulsive. A plus. Bises.

Syd : Ce n'est pas un secret, je fais partie du club très fermé des trentenaires-fan-de-HP de Ffnet. LOL. En fait, il n'y a que 3 membres, mais on ne désespère pas ! LOL. Merci de trouver mon français pas trop mauvais, je fais ce que je peux. La suite est juste plus bas. Bisous.

Leaïs : Bonnes vacances ! Aller dans un cyber juste pour lire ma fic ?? 00. C'est flatteur mais franchement…A bientôt. Bises.

Paprika Star : Le problème, c'est que ça se passe jamais comme on veut…LOL. Bisous.

Vif d'or : Coucou toi ! Au fait, tu as trouvé pour ton tatouage ? Sinon dans les bonus du DVD du HP 1, dans la galerie, je crois, il y a de beaux croquis, tu trouveras peut-être ton bonheur. C'est vrai que Kiara et Drago sont différents mais je pense qu'elle lui fait beaucoup de bien. A plus. Bises.

Leslie Glady : Merci. La suite est juste en dessous. Bisous.

Frite 12 : Il m'a fallu un petit moment pour savoir de quelle comparaison tu parlais. La pelote ? LOL. C'est vrai que ce garçon est compliqué, il ne pense pas ce qu'il dit et ne dit pas ce qu'il pense ! Donc, Kiara doit trier et des fois, elle en a marre ! J'espère que tu aimeras la suite. Bises.

Dega : Drago et Rogue méritent des baffes ? Hum…La suite plus bas…Bisous.

Tolede : Les vacances vont te faire un bien fou. D'accord, Drago se prend un peu la tête mais ce qui est arrivé à Kiara n'est pas anodin et il se sent responsable. Pour ta prévision, sans commentaire…Bises.

Lythanie : La suite est là. Pour K/D, tu ne devrais plus attendre trop longtemps. Bisous.

Ambrazka : Salut la nouvelle ! Merci d'avoir dévoré LS et SdS d'un trait ! Je suis flattée ! Voici la suite. Bises.

Chapitre 23

Rogue scellait les derniers bocaux de sa potion quand de discrets coups frappés à la porte lui firent lever la tête. Il prit le temps d'apposer le sceau de Poudlard sur la cire encore tiède avant de répondre.

- Entrez ! dit-il d'une voix brève et sèche, dénotant un certain agacement.

Tonks, qui patientait docilement derrière le battant de chêne, inspira profondément et entra.

- Bonjour Rogue, fit-elle en tentant de garder une voix neutre alors qu'elle avait l'impression de voir la suggestion de Kiara clignoter devant ses yeux.

Rogue leva un sourcil ironique.

- Nous nous sommes déjà vus deux fois, aujourd'hui, Tonks, dit-il d'une voix moqueuse.

La jeune femme se sentit piquée au vif et allait répliquer vertement mais Rogue enchaîna :

- Mais sans doute étais-tu trop occupée par le bellâtre qui te sert de petit ami pour le remarquer.

- Iain n'est pas mon petit ami. Juste un ami, précisa-t-elle, s'obligeant à rester calme. S'il l'entraînait sur ce terrain-là, les propos qu'elle avait échangés avec Remus allaient être reportés.

- Oh ? fit-il en prenant un air étonné très exagéré. Ainsi donc tu te montres à moitié nue devant tes amis ?

- Rogue, si tu fais allusion à ma robe d'hier, sache que…

- Bien sûr que je fais allusion à ta robe ! ricana le Maître des Potions devant cette évidence. Tous les élèves bavaient littéralement ! On aurait dit une de ces traînées qui racolent dans l'Allée des Embrumes !

Tonks se sentit bouillir de colère. De quel droit se permettait-il de l'insulter pareillement ?

- Ah vraiment ? rugit-elle. Et je suppose que tu es un spécialiste en la matière ?

- Si je continue à te côtoyer de si près, il est fort probable que j'en deviendrai un, effectivement, jeta-t-il, l'air méprisant.

Aveuglée par sa fureur, la jeune Auror sortit sa baguette d'un mouvement vif et la pointa directement sur lui. Il eut l'air surpris une fraction de seconde avant d'être frappé par le sortilège qu'elle lui lança.

- Expulsio !

Rogue fut brutalement soulevé par une main invisible et projeté contre le mur derrière lui. Sa tête cogna violemment l'étagère qui s'y trouvait et il s'affala, face contre terre, tandis que diverses fioles et bocaux tombaient sur lui et se brisaient sur le sol dallé.

Tonks, la respiration un peu haletante, afficha un sourire vengeur et attendit qu'il se relève pour entamer un second round.

Mais Rogue ne bougea pas.

Elle fronça les sourcils et s'approcha prudemment. Rogue pouvait très bien feindre un évanouissement et l'attaquer par surprise. Quand elle fut à quelques pas de lui, elle leva sa baguette et rassembla tous les morceaux de verre cassés et le contenu des bocaux et les poussa dans un coin. Puis, toujours soupçonneuse, elle le poussa du pied en restant sur ses gardes. N'obtenant toujours aucune réaction, elle l'appela :

- Rogue !

Le corps inerte du professeur de Potions ne bougea pas d'un pouce.

- Putain de merde ! jura Tonks à mi-voix, sentant la panique l'envahir.

Elle lâcha sa baguette et se pencha vers lui. Elle souleva les mèches noires qui recouvraient sa nuque et son cou et tâta pour trouver sa jugulaire. Elle sentit l'artère pulser sous ses doigts rendus tremblant par l'appréhension et poussa un très peu discret soupir de soulagement. Le pouls était parfaitement régulier.

Elle déplaça sa main sur son épaule et le secoua doucement.

- Rogue !

Tout à coup, une main surgit de nulle part lui enserra fortement la cheville et la fit basculer d'un mouvement sec. Elle fit plusieurs moulinets désespérés avec les bras puis chuta lourdement sur les fesses. La silhouette noire de Rogue bondit, la clouant au sol. Assis à califourchon sur Tonks, il attrapa ses poignets graciles d'une seule main en les maintenant au-dessus de sa tête et pressa l'extrémité de sa baguette sous son menton. Ce n'était pas douloureux tant qu'elle ne bougeait pas et Rogue paraissait en être parfaitement conscient.

Un lent rictus se dessina sur ses lèvres et Tonks trouvait son air suffisant tout à fait écœurant. Elle n'en voulait terriblement de s'être fait avoir. Rogue la dévisageait, tranquillement moqueur, comme s'il connaissait précisément le cheminement de ses pensées. Ce qui l'énerva encore plus.

Une lueur de défi traversa les prunelles de la jeune femme.

- Tu adores ça, Rogue, non ? Cette position dominante ? Elle flatte ton ego ?

Elle savait que se taire était la meilleure option mais provoquer Rogue avait toujours été plus fort qu'elle. Les yeux noirs flamboyèrent et Tonks sentit un frisson lui parcourir l'échine. Cependant, elle n'aurait su dire avec certitude ce qui l'avait provoqué. Elle n'avait jamais eu peur de l'ancien Mangemort, même si ce dernier faisait son possible pour adopter un comportement de misanthrope qui le mettait le plus à l'écart des autres membres de l'Ordre. Il ne s'était jamais montré menaçant envers ses collègues mais d'un autre côté, personne, à sa connaissance, n'avait osé lui jeter le moindre sort. Donc, sa réaction était imprévisible.

Rogue continuait à la fixer sans rien dire, dardant sur elle son regard devenu impénétrable.

La jeune fille déglutit et commença à se tortiller sous lui, mal à l'aise, tentant vainement de se dégager.

Rogue se figea brusquement, un désir fulgurant lui brûla les reins. Les mouvements, involontairement lascifs de Tonks allumaient un brasier dans son ventre. Elle écarquilla les yeux quand elle comprit. Son corps se tendit, comme appelé par l'autre. Son souffle se fit plus court et elle frissonna en humectant ses lèvres sèches.

Leurs yeux toujours rivés l'un à l'autre, Rogue ôta la baguette qui meurtrissait son cou et déposa l'objet magique derrière lui. Ses doigts se posèrent sur la gorge frémissante de la jeune fille et remontèrent doucement. Son pouce recouvrit la marque que la baguette avait laissée et il caressa doucement l'épiderme rougi. Tonks gémit en fermant les yeux. Cette douceur, si inattendue, la prenait de court et lui faisait perdre la tête. Elle sursauta en sentant les cheveux de Rogue lui chatouiller le visage et la bouche remplacer les doigts sur son cou.

Rogue libéra finalement ses poignets et elle put enfin le serrer contre elle. Quand ses lèvres trouvèrent enfin les siennes, elle trembla et plongea ses doigts dans ses longues mèches noires qui tombaient sur sa nuque.

Son baiser était fougueux et avide. Elle répondit avec empressement, soupirant de volupté. Elle sentit la langue de Rogue s'insinuer dans la bouche et entamer un farouche duel avec la sienne. Elle perçut clairement le long frémissement qui le parcourut et son propre désir s'accrut.

Son bassin pulsait douloureusement, comme si un deuxième cœur battait en elle. Rogue abandonna sa bouche pour butiner à nouveau sa gorge. Sa langue se mit à tracer un sillon humide sur sa peau. Quand il descendit sur sa clavicule, elle fut parcourue de frissons et prit sa tête entre ses mains pour appuyer la caresse. Malgré le désir qui embrumait son esprit, elle sentit sous la pulpe de ses doigts une masse collante et humide. Elle ouvrit les yeux et regarda sa main pour sursauter aussitôt.

- Merde, Rogue ! Tu saignes à la tête !

Le professeur de Potions releva la tête, ses prunelles pleines de désir.

- Quoi ?

La jeune fille se redressa sur les coudes alors qu'il roulait de côté et lui montra les traces de sang frais qui maculaient ses doigts.

Perplexe, il toucha son cuir chevelu sur le haut du crâne et sentit une entaille rendue gluante par le sang qui s'en écoulait.

Il soupira lourdement et elle le regarda, embarrassée.

- L'Expulsio ? demanda-t-elle d'une toute petite voix.

Rogue lui lança un regard lourd d'ironie.

- Parce que tu as des doutes ?

La jeune fille se leva.

- Je suis vraiment désolée de t'avoir lancé ce sortilège mais tu m'avais poussée à bout.

Rogue haussa un sourcil.

- Tu es en train de me dire que c'est de ma faute ?

- Parce que tu as des doutes ? répliqua-t-elle du tac au tac.

Elle vit les coins de sa bouche frémir.

- Viens. Je t'accompagne chez Pomfresh.

- Pas la peine. J'ai de quoi me soigner ici. Les accidents sont fréquents dans mon cours. Je ne compte plus les fois où Londubat s'est coupé ou brûlé.

- Très bien. Où est la trousse de secours ?

- Je peux le faire moi-même ! Ce n'est qu'une égratignure !

- Rogue…Où est-elle ? insista-t-elle gentiment, comme si elle avait à faire à un enfant récalcitrant.

Le professeur de Potions lui jeta un regard exaspéré et lui désigna le tiroir supérieur de son bureau. Tonks lui répondit par un sourire éblouissant.

Elle revint avec une boîte en bois de taille moyenne qui contenait des compresses de gaz et des pansements, diverses lotions désinfectantes et cicatrisantes et quelques pots d'onguents.

Elle le fit asseoir sur une chaise pendant qu'elle se lavait les mains. Rogue grommela pour la forme mais s'exécuta. Elle revint auprès de lui, prit un carré de gaz, l'imbiba de désinfectant et entreprit de nettoyer l'entaille. Une fois propre, la coupure semblait nette et peu profonde et le sang commençait à coaguler en surface. Satisfaite, Tonks y appliqua délicatement l'onguent que Rogue lui désigna.

- Voilà. Tu as été un patient vraiment très…patient.

Tonks rit de sa propre plaisanterie tandis qu'il levait les yeux au ciel. La jeune Auror sentit à nouveau une vague de chaleur l'envahir. C'était étrange ce sentiment d'intimité partagée qu'elle ressentait. Rogue était certainement la personne la moins expansive qu'elle eut jamais rencontré et pourtant, elle se sentait bien. Aucun embarras ni gêne d'aucune sorte ne venait ternir ce qu'ils avaient partagé.

Elle se pencha et déposa un bref baiser sur ses lèvres. Il la regarda, surpris.

- Pour hâter ta guérison, précisa-t-elle, malicieuse.

Il fronça les sourcils.

- Humpf…grogna-t-il en guise de réponse.

Tonks réprima une grimace de dépit. Rogue avait repris son attitude froide et distante. Très bien. C'était plutôt prévisible finalement. Même s'il était clair qu'elle ne lui était pas indifférente malgré tout ce qu'il pouvait dire, Rogue restait Rogue et elle ne savait pas trop où cette attirance allait les mener.

Mais, comme il ne l'avait pas repoussée ni insultée alors on pouvait considérer honnêtement que leur relation avait évolué, non ?

Elle alla remettre la boîte de premiers soins à sa place et quand elle se retourna, elle vit que Rogue évaluait les dégâts d'un air sombre. Il redressa l'étagère et y replaça l'unique bocal encore entier.

- Je suppose qu'il n'y a rien à récupérer, constata-t-elle, penaude.

Si elle estimait avoir été dans son droit quand elle lui avait jeté un sort, elle regrettait néanmoins la perte des poudres et ingrédients sachant que certaines plantes étaient fort rares.

« Sans oublier leurs prix » songea-t-elle en plissant comiquement son nez.

- Tu me feras parvenir la facture. Je paierai pour le remplacement des produits perdus.

Rogue pivota vers elle et rétorqua, sarcastique :

- Oh ? Vraiment ?

- Bien sûr ! affirma-t-elle avec fougue.

- Et avec quoi comptes-tu vivre les trois prochains mois ?

Tonks pâlit affreusement et déglutit difficilement.

- Je…Je trouverai bien un moyen, dit-elle avec bravoure.

Rogue fit une grimace.

Foutus Gryffondor ! Toujours prêts à tout pour s'acquitter de leur dette !

Elle sembla lire dans ses pensées parce qu'elle esquissa un faible sourire.

- Et puis tu l'as dit toi-même. Maintenant, que j'ai une place permanente sous une porte cochère dans l'Allée des Embrumes, je peux facilement arrondir mes fins de mois.

Les joues blêmes de Rogue se colorèrent subitement.

- Je suis désolé, marmonna-t-il si bas qu'elle se demanda si elle avait bien entendu.

- Moi aussi. Je suis navrée d'avoir occasionner autant de dégâts. La prochaine fois, je choisirai un endroit plus dégag

Rogue lui jeta un regard noir et parut se souvenir de quelque chose.

- Une fois de plus, je me demande si tu n'as pas eu ton diplôme d'Auror dans une pochette surprise, Tonks, commenta-t-il d'un ton sec.

- Ne commence pas !

- Tu t'es fait avoir comme une bleue !

- Mais j'ai vraiment cru que tu t'étais assomm !

- Et c'est une raison pour lâcher sa baguette, faisant fi de toute prudence ?

- Je sais bien que je ne dois jamais quitter ma baguette ! Je ne suis pas idiote ! Mais ce n'était pas tout à fait comme une attaque de Mangemorts !argumenta-t-elle encore.

Le professeur de Potions soupira, exaspéré.

- C'est une question de principe !

La jeune femme siffla entre ses dents :

- Message reçu, Rogue ! La prochaine fois, tu pourras bien crever sur place ! Je ne lèverai pas le petit doigt pour toi !

- Mais personne ne te le demande ! Je n'ai besoin de personne ! affirma-t-il avec aplomb.

Tonks soupira.

- Tu sembles oublier que tu as une fille maintenant. Elle, elle a besoin de toi.

- Et quand Weasley sortira de son coma ?

Rogue parut se geler sur place. Il ne semblait pas croire que de telles paroles avaient pu franchir la barrière de ses lèvres.

Tonks s'approcha de lui et posa ma main sur son avant-bras.

- Kiara n'a pas besoin de choisir. Elle peut vous avoir tous les deux, dit doucement la jeune femme.

L'incertitude se refléta brièvement dans les prunelles d'obsidienne puis fut promptement remplacée par son arrogance coutumière.

- J'ai encore du travail, Tonks, dit-il avec un mouvement de tête vers les débris. Je dois terminer de nettoyer les rappels de fin de stock.

- Les rappels de fin de stock ? répéta-t-elle sans comprendre. Ce ne sont pas des ingrédients rares et chers ?

Rogue eut un sourire diabolique.

- Non. Juste des rappels de fin de stock. Pour qu'on n'oublie pas d'en refaire. C'est le travail de Kiara et Drago.

- Oh ! s'exclama-t-elle, outrée. Et tu as osé me faire croire que…

- Tonks ! la coupa-t-il impatiemment. Pourquoi es-tu venu me voir ?

La jeune fille lui lança une œillade meurtrière mais consentit à répondre :

- Je suis venue pour te dire que j'ai reçu un hibou de Remus, tôt ce matin. On s'est parlé par cheminée, il y a moins d'une heure. Je lui ai exposé les faits et en ce moment, il devrait être à Ste-Mangouste.

- Tôt ce matin ? Et c'est maintenant que tu le dis ?

- Rogue…Depuis ce matin, tu affiches un air qui est tout sauf engageant.

- Quand Lupin doit-il rentrer au QG ?

- En fin de journée, je suppose. Il a dit qu'il m'appellerait dès qu'il pourrait. Bien. Je te laisse travailler.

Elle se dirigea vers la porte quand il la héla :

- Tonks ! Tu as dit à Lupin pour moi et…

- Non. Bien sûr que non. Je lui ai dit que tu t'inquiétais pour elle et que tu ne voulais pas que ça se sache.

Rogue grommela une réponse qui pouvait être n'importe quoi. Tonks éclata de rire alors qu'elle refermait le battant derrière elle.

L'après-midi touchait à sa fin, la nuit avait déjà envahi le parc. Tonks tambourinait la vitre du bout des doigts cherchant désespérément à tromper son impatience. Ella avait terminé son livre, but quatre tasses de thé et fait vingt fois le tour de sa chambre. Chambre qu'elle n'osait quitter de peur de manquer l'appel de Remus. Ce qui arriverait à coup sûr si elle envisageait d'aller faire un tour.

Elle retourna s'asseoir dans le fauteuil et reprit le Sorcière-Hebdo qu'elle avait négligemment jeté sur la table basse. Son horoscope de la semaine n'était franchement pas très optimiste et elle avait pour habitude de ne tenir compte que des prévisions heureuses. Elle reprit le sommaire depuis le début et chercha une rubrique qui pourrait l'aider à passer le temps.

Elle parcourut rapidement les titres quand quelque chose accrocha son regard. C'était coincé entre : Nous avons testé le nouveau régime « Poudre de Perlimpinpin » pour vous. Nos impressions ! et Un mois chez les Lutins de Cornouailles.

Elle tourna rapidement les pages du journal et trouva enfin ce qui avait retenu son attention.

L'article était titr : Votre homme est bourru comme un grizzli des montagnes ? Nos 10 astuces infaillibles pour le transformer en  nounours !

Tonks se plongea avidement dans la lecture dudit article. Peut-être trouvait-elle son bonheur ?

Après une dizaine de minutes, elle reposa l'hebdomadaire, perplexe, et se demanda brièvement si la journaliste qui avait pondu ces conseils les avait réellement testés. La jeune Auror ne put approfondir la question plus avant, quelqu'un frappait à sa porte. Elle reposa son journal ouvert sur la table et se leva pour ouvrir.

Rogue se tenait sur le seuil. Elle s'effaça pour le laisser entrer. Elle devança sa question.

- Non, Remus n'a pas appelé. Je t'en prie, assied-toi ! Tu veux une tasse de th ?

Le professeur de Potions acquiesça distraitement en regardant autour de lui. Tonks n'était là que depuis trois jours mais la pièce était dans un désordre indescriptible, selon ses propres critères, évidemment. Quand elle avait accepté l'invitation de Dumbledore, elle avait fait venir quelques effets personnels. Quoique « quelques » ne soit sans doute pas le terme approprié…Et les avait disséminés partout. Rien que sur la table basse devant lui, s'entassaient, pêle-mêle, journaux et livres, un mug avec une croûte de sucre collée dans le fond, une assiette avec un reste de scones et une brosse à cheveux.

Tiens, pourquoi faire ?

Quelques minutes plus tard, Tonks revint avec un plateau dans les mains. Elle faillit trébucher et tout lâcher quand elle vit que Rogue lisait l'article sur les grizzlis avec un intérêt sceptique. Elle s'éclaircit la gorge nerveusement et s'approcha de la table. Elle plaça son plateau sur le bord, en équilibre précaire et prit la pile de journaux qu'elle posa sans façon à même le sol.

Puis elle lui tendit une tasse. Il referma tranquillement le Sorcière-Hebdo et darda sur elle un regard ouvertement moqueur.

Tonks envisagea sérieusement de se noyer dans sa tasse de thé pour échapper à cette œillade sarcastique mais il y eut une sorte de claquement provenant de la cheminée et la tête de Remus Lupin apparut dans les flammes.

- Tonks ?

- Oui, Remus, je suis là. Rogue est avec moi, précisa-t-elle en se penchant vers le foyer.

- Je suis désolé d'avoir mis si longtemps mais j'ai du faire face à un problème auquel nous n'avions pas pensé sur le moment.

- Lequel, Lupin ?

- Et bien, comme je n'ai jamais vu, et encore moins senti, Perceval Weasley auparavant, je n'avais aucun moyen de savoir si c'était vraiment lui ou pas.

- Qu'est-ce que tu as fait alors ?

- Je me suis rendu à Ste-Mangouste en me disant que je trouverais bien une solution sur place. Comme tu me l'avais indiqué, le 6ème étage est pauvre en personnel, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais malgré ça, pour éviter les questions, j'ai maintenu autour de moi un sortilège d'Immemoris. Comme ça, j'ai pu me déplacer à ma guise et interroger les infirmières. Elles m'ont vu mais je ne resterai qu'un très vague souvenir. C'est toute l'histoire de ma vie, malheureusement.

Tonks pouffa mais Rogue lui enjoignit d'un geste sec de continuer, ce qu'il fit complaisamment :

- Vu ma nature un peu particulière, le sang est mon meilleur point de repère. Je suis allé au labo. J'y ai trouvé des prélèvements sanguins datant de son arrivée à Londres. Alors, j'ai supposé qu'ils étaient authentiques. Ensuite, je me suis rendu dans la chambre de Perceval Weasley. J'ai pratiqué une micro-incision dans son bras et…j'ai comparé les deux odeurs.

- Et alors ? demandèrent d'une même voix Rogue et Tonks.

- Il n'y a aucun doute. L'homme dans le coma est le même qui a été admis à Ste-Mangouste en août. Donc, c'est bel et bien Perceval Weasley.

Tonks poussa un énorme soupir de soulagement et remercia chaleureusement Remus pour le service qu'il leur avait rendu.

- Pas de quoi, répondit le lycanthrope. Severus ? Tu es bien silencieux.

Le Maître des Potions se pencha un peu plus, il avait l'air pensif.

- Tu n'es pas convaincu ? Tu veux que je fasse autre chose ?

- Non, non, tu as fait ce qu'il fallait.

Remus lui adressa un sourire moqueur.

- Méfie-toi Severus, c'est presque un compliment.

Lupin redevint sérieux.

- Où est le « mais » ?

- Je ne sais pas. Et c'est justement ce qui me tracasse.

- Et le Dr Kotzwinkle ? questionna soudain Tonks.

- Et bien ? interrogea Rogue, en haussant un sourcil.

- Rappelle-toi. Tu avais émis l'hypothèse que ses vacances précipitées ressemblaient à s'y méprendre à une fuite. Je crois qu'il est temps de vérifier si tu as vu juste, non ?

- Pour l'instant, invervint Remus, il n'y a qu'une chose à faire : attendre. Nous sommes vendredi soir, 1er janvier de surcroît, le Ministère est fermé jusqu'à lundi matin. Sans autorisation officielle d'enquête – et, crois-moi, je connais bien l'administration, personne ne nous la délivrera sur de si vagues soupçons - même Kingsley ne se fera pas ouvrir les portes du Bureau des Adresses. Quant à y aller officieusement…

Rogue secoua la tête.

- Non. Shackelbolt ne doit pas risquer sa couverture. S'il se faisait prendre dans un bureau qui n'est pas le sien, alors que le Ministère est fermé, c'est lui qui ferait l'objet d'une enquête. De plus, on peut également supposer que le domicile de Kotzwinkle est incartable et protégé par un Gardien du Secret. Auquel cas, nous nous retrouvons à la case départ.

Tonks soupira de frustration et croisa les bras sur sa poitrine.

- Je vais aller voir Dumbledore, indiqua encore Rogue. Il est grand temps de lui faire part de mes inquiétudes. Il pourra sans doute faire le nécessaire pour que le Bureau des Adresses soit accessible. Je t'enverrai un hibou, Lupin.

Remus acquiesça.

- D'accord. Tonks ? Tu reprends le boulot lundi ?

- Oui.

- Alors, on se verra à un moment ou un autre. Je vous laisse.

- Merci pour tout, Remus. A lundi.

- Severus.

- Lupin.

Le visage du loup-garou disparut dans une dernière volute de fumée.

Tonks s'affala dans le fauteuil, en affichant une moue boudeuse.

- Quoi ? demanda Rogue.

- Oh rien ! C'est juste que chaque fois qu'on croit avancer d'un pas, on recule de trois. Et maintenant, on doit attendre jusqu'à lundi.

- C'est exact. Rien ne peut être fait avant lundi. Et si j'étais toi, je ne compterais pas trop sur le succès de ces recherches.

- Tu es d'une nature si pessimiste, Rogue !

Rogue grimaça.

- Non. Je suis seulement réaliste.

A suivre…

Ça vous a plu ? J'attends vos impressions.

A la semaine prochaine.

Bye.

Falyla