Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Remus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.

Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres…

Petite note de l'auteure : YOUPI ! Nous avons atteint la 400ème review, merci beaucoup à toutes et à tous ! La gagnante est Frite 12. Bravo, ma puce. Bisous et feux d'artifices virtuels !

Autre chose, je suis en vacances du 31 juillet au 17 août, donc pas de mise en ligne pendant cette période. (Mais si, mais si, vous survivrez ! Vous êtes braves ! LOL ).

Et je me permets un petit coup de pub pour moi. J'ai relevé le défi no 19 d'Ivrian « Trop blonde pour toi, Weasley ! » C'est une fic Fleur/Charlie. Allez jeter un coup d'œil et dites-moi ce que vous en pensez ! Merci d'avance !

Remus James Lupin : Pas de review cette semaine mais tu es pardonné. A plus. Bisous.

Lisandra : Merci ! Elle est juste plus bas. Bises.

Alixe : Je n'ai pas à me plaindre de ce côté-là, je n'ai jamais eu la langue dans ma poche… . Pas de quoi pour le suspens ! Je fais ce que je peux ! LOL. Bisous.

Paprika Star : Merci, c'est très gentil ! Je pouvais difficilement mettre en scène un Rogue sadique et injuste avec ces deux-là ! Bises.

Alisa Adams : Merci ! La suite est juste en dessous. Bisous.

Vif d'Or : Je crois que l'armoire a bien fait parler d'elle ! LOL. Quant à une éventuelle décision de Kiara, il faut lire plus bas. Bises.

Leslie Glady : Ton vœu est exaucé, du moins en partie. Merci d'aimer mon travail. Bisous.

Logelz : Le coup de l'armoire t'a donné chaud ? LOL. Pour Pansy et l'enlèvement de Perceval, les réponses sont plus bas. Bises.

Lunenoire : Merci pour tes 4 reviews. Pour Lucius, y a des chances…Bisous.

Ambrazka : Mais c'est pas grave ! Tu es là, c'est l'essentiel ! Merci de trouver mon intrigue bien ficelée, elle m'a donné du mal ! LOL. Et tu as raison, chaque chose en son temps. Bises.

Tolede : Ola el macho ! Drago, aimer les armoires toute sa vie ?? Tu crois ? MDR ! Pour le reste, lire plus bas. A plus. Bisous.

Frite 12 : Coucou toi ! Bravo encore ! T'es la 400ème ! Donc cadeau : Kiara et Drago sont à nouveau ensemble ! LOL. La suite est juste en dessous.

Chapitre 26.

Kiara ouvrit la bouche en un long cri muet tandis que les larmes coulaient le long de ses joues blêmes.

Elle paraissait foudroyée sur place, incapable de réagir. Son sang s'était figé dans ses veines comme si on l'avait instantanément immergée dans une mare d'eau glacée, anesthésiant ses sens.

Ses genoux fléchirent brusquement et elle serait tombée si Drago ne l'avait rattrapée de justesse. En la serrant contre lui, il s'aperçut qu'il tremblait aussi. Il inspira profondément et crispa ses poings. Recouvrant un semblant de sang-froid, il la redressa en la tenant fermement.

- Viens, chuchota-t-il, on ne peut pas rester là.

Tant bien que mal, ils atteignirent la salle commune des Serpentard.

- On monte à la mansarde ?

Elle acquiesça faiblement et se laissa guider.

Drago la fit asseoir sur le vieux canapé puis, une fois assuré qu'elle n'allait pas faire un malaise, il alla préparé du thé.

Quelques minutes plus tard, il lui tendit une tasse fumante.

- Attention, c'est chaud. Je l'ai fait fort et très sucré.

Elle allait prendre le mug quand elle s'aperçut, vaguement surprise, qu'elle tenait toujours l'espèce de miroir qui était joint à la missive des Mangemorts.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda le blond, instinctivement méfiant.

Kiara secoua la tête.

- Je ne sais pas. Ce…C'était… avec.

- Tu permets que j'y jette un œil ?

Elle le lui donna sans hésiter. Drago examina l'objet attentivement. Il ne faisait que quelques centimètres de diamètre, le dessus était une banale surface réfléchissante et le jeune sorcier y vit le reflet de son iris quand il le porta à la hauteur de ses yeux. Il retourna le miroir, le dos était constitué d'un simple disque de métal argenté.

Perplexe, il le rendit à Kiara qui l'étudia à son tour, le tournant et le retournant entre ses doigts. Lorsque ses yeux accrochèrent le verre dépoli, elle eut un sursaut. Elle battit des paupières tandis que sa vue se faisait floue. Elle avait l'impression de regarder à travers les ondulations montantes d'un air chauffé à blanc. Presque indépendamment de sa volonté, elle approcha le miroir de son oeil et l'en recouvrit comme un monocle.

Elle hoqueta d'épouvante quand elle réalisa ce que le miroir lui montrait. La vision déformée, comme si elle regardait à travers le judas d'une porte, elle reconnut son père, allongé dans une cellule de cachot. Ses ravisseurs l'avaient déposé à même le sol, sans ménagement, sur un lit de paille moisie. Les murs de pierres grises suintaient d'humidité, renvoyant une très pâle lumière bleutée. L'imposante silhouette de Perceval était inerte mais elle put distinguer sa large poitrine se soulever faiblement. Manifestement, il était toujours dans son semi-coma.

Avant qu'elle n'ait pu enregistrer d'autres détails, l'image disparut.

Elle abaissa lentement le miroir, incapable de proférer une parole. Elle leva les yeux en secouant la tête, comme si ce dérisoire geste de déni allait effacer la terrible réalité.

Drago déglutit difficilement mais osa poser la question qui lui brûlait les lèvres :

- Qu'as-tu vu ? demanda-t-il doucement.

- J'ai…vu mon père, dans un cachot. Etendu par terre.

- Il est blessé ?

- Je…Je ne sais pas. Je ne crois pas. Mais ce que j'ai vu était si furtif, ajouta-t-elle, la voix brisée par le chagrin.

Elle se mordit sa lèvre tremblante et tenta tant bien que mal de ravaler ses larmes.

- Qu'est-ce que je vais faire, Drago ? Qu'est-ce qu'ils me veulent ?

Le sorcier blond s'assit à côté d'elle et la prit dans ses bras. Il la tint serrée contre lui et la berça doucement, sans répondre.

Une multitude de questions assaillaient son cerveau et les réponses que son esprit osait formuler lui glaçaient le sang.

- Severus, tu es là ? demanda Remus Lupin, sa tête flottant au-dessus des flammes.

Rogue se tourna vers la cheminée.

- Oui. Je les ai renvoyés dans leur dortoir. Alors ? Tous les détails sont réglés ?

Remus se permit un sourire en coin.

- Je dirai qu'oui mais, tu sais, avec l'Administration, on se sait jamais…Albus a le bras long, c'est le moins qu'on puisse dire. Comme je te le disais avant que tu n'ailles délivrer tes prisonniers de leur retenue, l'autorisation de consulter le Bureau des Adresses est arrivée par hibou-express, il y a à peine une heure. Demain matin, Hestia et moi, on ira consulter les listes et les archives. Si le domicile de Kotzwinkle y est répertorié, nous pourrons nous y rendre directement en transplanant. Seul le résultat de ces investigations déterminera la suite des évènements.

Le Maître des Potions se permit un léger soupir.

- Très bien. Il n'y a plus rien à faire pour ce soir. Contacte-moi dès que tu as du nouveau.

Remus hocha la tête.

- Bonne nuit, Lupin.

- Bonne nuit, Severus.

Rogue s'éloigna de la cheminée en déboutonnant sa robe de sorcier. Il aurait dû se sentir satisfait mais, étrangement, ce n'était pas le cas. Pourtant, obtenir, en une journée, l'autorisation de fouiller le Bureau des Adresses avait de quoi contenter la personne la plus exigeante. Les méandres de l'Administration pouvaient se révéler fort complexes et Dumbledore avait, sans conteste, tiré les bonnes ficelles.

Non, ce n'était pas ça qui ennuyait le Maître des Potions.

Il passa dans sa chambre et déposa le vêtement noir sur une chaise, puis entreprit de se déshabiller. Une douche serait la bienvenue.

Une fois nu, il se glissa sous le jet d'eau brûlant et se lava en essayant de vider son esprit de tout ce qui le parasitait. Il ferma les yeux et se concentra sur les milliers de gouttes qui fouettaient agréablement sa peau. Après un long moment, il secoua la tête et poussa un long soupir exaspéré.

Pour un spécialiste en occlumencie et en légilimencie, il y avait de quoi devenir fou !

Imprimée dans ses rétines, aussi réelle que si elle était dans la même pièce que lui, le visage joviale d'une sale gamine à l'incroyable chevelure rose bonbon le narguait de son éclatant sourire.

Tonks…

D'un geste rageur, il ferma le robinet de la douche et tira sèchement une serviette de son suspend. Il se frotta vigoureusement le corps et la tête, revêtit une robe de sorcier d'intérieur et se plaça devant le miroir pour s'examiner sans complaisance.

Son visage était pâle et marqué. Son air sévère le faisait paraître plus âgé. Il trouvait qu'avec ses yeux et ses cheveux noirs, son nez crochu, il ressemblait à un oiseau de mauvaise augure.

Il ne se trouvait rien d'attirant et ne comprenait pas l'intérêt de la jeune Auror pour lui. Au début, il avait préféré croire à une farce de mauvais goût, une sorte de pari mais la façon dont il l'avait traitée, l'après-midi qui avait précédé le bal du Nouvel-An, aurait calmé définitivement n'importe quel plaisantin.

Il avait eu honte de l'avoir si brutalement rembarrée d'autant plus qu'il n'en pensait pas un mot. Elle était petite et bien faite, sur son visage, il restait quelques traces de rondeurs enfantines mais le corps que sa robe de bal avait dévoilé n'avait rien de juvénile. La vision de ses seins compressés par le corset lacé le poursuivait encore.

Et puis, le lendemain, elle était revenue et ils s'étaient à nouveau disputés. Elle avait osé lui lancer un sort ! La sale petite peste !

Ah ! Le moins qu'on puisse lui accorder, à la petite Gryffndor, c'est qu'elle ne manquait pas de courage ! Ou était-ce plutôt de l'inconscience ? Comment en être tout à fait certain avec ces foutus Lions ?

Et ensuite, il s'était retrouvé à califourchon sur elle, Merlin, seul, savait comment, et il l'avait embrassée.

Sa bouche était aussi douce et tiède que dans son souvenir. Leur baiser s'était rapidement approfondi, les laissant pantelants de désir.

En étant tout à fait honnête avec lui-même, Rogue devait admettre que s'il n'y avait eu cette blessure à la tête, il lui aurait fait l'amour à même le sol.

Tonks avait répondu à ses caresses de manière si exquise qu'il avait senti ses bonnes résolutions de ne pas se laisser distraire par elle, s'envoler.

Il y avait bien longtemps qu'aucune femme n'avait gémi d'aussi délicieuse façon sous ses attouchements. Il ne vivait pas comme un moine, le corps a ses exigences propres, mais la satisfaction de ses besoins étaient devenus plus une nécessité physique que réellement dictée par une quelconque passion.

Ce qui avait changé au contact de Tonks était cette soif, ce besoin d'elle qui le taraudait.

Rogue eut un sourire un peu cynique, plein d'autodérision.

Il semblait que l'impertinente Auror avait réveillé en lui quelque chose qu'il croyait mort depuis longtemps. Quelque chose qu'il avait perdu en même temps que Kathy, la mère de Kiara.

Et il n'avait pas encore décidé s'il devait s'en réjouir ou amèrement le déplorer.

Il secoua une nouvelle fois la tête. Ses pensées le menaient exactement là où il ne voulait pas aller. Penser à Tonks le mettait dans un état qu'il ne maîtrisait pas. Un étrange mélange de panique et de douce chaleur.

Maudissant son corps de réagir comme s'il était un de ces adolescents incapables de se contrôler, Rogue jura à voix haute et retourna sous la douche.

Kiara se réveilla très tôt, en grimaçant.

L'angoisse les avait tenus éveillés une bonne partie de la nuit. Ils avaient parlés, encore et encore, de la nature du message, de son contenu, de la menace clairement exprimée, du risque d'en faire part à quiconque. Mais leurs esprits étaient encore trop secoués par cette terrible nouvelle pour réfléchir correctement. Drago l'avait réconfortée du mieux qu'il pouvait et ils avaient fini par s'endormir ; la fatigue avait fini par avoir raison d'eux.

Elle ouvrit un œil, une très pâle lueur entrait par les fenêtres de la mansarde. Elle chercha une position plus confortable, en se lovant contre le corps souple et tiède de Drago mais une brusque douleur lui traversa le ventre, la faisant gémir. Elle se mordit la lèvre pour étouffer sa plainte mais le sorcier blond avait le sommeil léger. Il se retourna promptement et la regarda, l'air inquiet.

- Kiara ? Quelque chose ne va pas ? Tu as fait un cauchemar ?

La jeune fille grimaça un sourire mais une nouvelle vague lui déchira le bas-ventre et la fit se plier en deux.

- Tu es malade ? demanda Drago en asseyant brusquement.

Elle secoua la tête en signe de dénégation et soupira.

- Rien de bien grave. Juste des douleurs prémenstruelles.

- Oh ? Tu as ta potion ? questionna le sorcier, désolé.

- Malheureusement pas ici. Je vais aller en chercher dans ma chambre. Je reviens.

Kiara défroissa ses habits qu'elle avait gardés sur elle et quitta la mansarde. Elle traversa la salle commune et remonta en direction de son dortoir. Elle ouvrit doucement la porte de sa chambre. Les ronflements de Pansy et Millicent lui firent lever les yeux au ciel ; malgré les malheurs qui s'abattaient sur sa tête, il y avait des choses qui ne changeaient jamais. Elle alla directement dans la salle de bain et ouvrit le petit meuble qui servait de pharmacie. Elle chercha dans la partie qui lui était réservée et prit un petit flacon étiqueté à son nom. Madame Pomfresh avait mis au point une potion à base d'achillée mille-feuilles, remarquablement efficace, qu'elle dosait en fonction de ses patientes. Kiara fronça les sourcils et secoua la bouteille étonnement légère.

- Oh merde ! J'ai oublié de la faire renouveler, murmura-t-elle, dépitée.

Sachant ce qu'elle allait endurer, pendant plusieurs heures, à cause de son oubli, elle s'en voulait terriblement. Et il était hors de question de déranger l'infirmière pour ça.

Pouvait-elle se permettre d'en emprunter à Millicent ? Cette dernière ferait certainement moins d'histoire que Parkinson. Kiara se mordit la lèvre, hésitante puis, comme une nouvelle crampe la prenait, balaya ses scrupules. Elle rouvrit le petit meuble et chercha une fiole identique à la sienne.

Elle finit par mettre la main dessus.

Elle est presque pleine. Parfait.

Une grimace se dessina sur ses lèvres quand elle vit le nom de Pansy Parkinson soigneusement calligraphié sur l'étiquette. Elle chercha encore mais apparemment, il n'y avait pas d'autre bouteille.

Tant pis. C'est un cas de force majeur.

Elle vérifiait le dosage prescrit pour le comparer avec le sien quand elle se figea brusquement en enregistrant la date de remise. 2 janvier.

Cela signifiait que Pansy était allée à l'infirmerie dans la soirée de dimanche ou même dans la nuit. Ce pouvait-il qu'elle ait espionné une conversation qu'elle n'aurait jamais dû entendre ? Rien ne le prouvait mais ça semblait assez logique et ça expliquerait facilement comment elle avait su pour le Furonculus.

Une petite conversation avec Seamus s'imposait, afin d'étayer sa théorie, bien qu'elle n'ait plus vraiment de doute. D'une manière ou d'une autre, cette garce de Parkinson avait surpris des propos qu'elle s'était empressée d'exploiter contre elle et ça, Kiara allait le lui faire payer !

Kiara but une gorgée de la potion, sentant presque immédiatement ses entrailles se détendre, puis regarda la fiole, pensive. Jeter le contenu de la bouteille de Pansy était tentant mais un peu puéril. Il suffirait à la sorcière de retourner chez Pomfresh pour s'en procurer. Parkinson était loin d'être idiote, ça ne servirait qu'à lui mettre la puce à l'oreille. Non, le mieux était de ne rien faire pour l'instant. Aussi longtemps qu'elle se croirait à l'abri d'éventuelles représailles, elle ne se méfierait pas.

Kiara remit le flacon à sa place et quitta la chambre sur la pointe des pieds.

Elle avait encore quelques heures à dormir avant de commencer sa journée. Elle soupira profondément. Faire bonne figure et prétendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes allait lui prendre toute son énergie.

Elle se glissa discrètement sous la couverture, pensant que Drago avait replongé dans les bras de Morphée. Mais elle sentit un bras s'enrouler autour de sa taille et lui masser doucement le ventre à travers ses vêtements.

- Est-ce que ça va mieux ? chuchota-t-il à son oreille.

Elle se retourna et lui sourit.

- Oui, merci. Je n'en avais plus alors j'ai dû en piquer à Parkinson.

Drago leva un sourcil.

- Vraiment ?

- Et je crois que je sais comment elle a su pour Finnigan.

Le sorcier se redressa, franchement intéressé et elle lui raconta, en quelques mots, ses soupçons.

Quand elle eut terminé, Drago avait l'air très mécontent.

- Et tu ne lui as pas immédiatement jeté un sort ? grommela-t-il.

Kiara secoua la tête.

- Parkinson n'en est pas à son premier coup d'essai, pour tenter de me faire du tort et réagir immédiatement lui aurait simplement prouvé que j'avais quelque chose à cacher. Non, je vais la laisser mariner un peu et de toute façon, j'ai pas vraiment la tête à ça. Mais tout vient à point à qui sait attendre…

Lucius Malefoy était de ceux qui pensaient que le monde appartenait aux lève-tôt. Son ambition démesurée, qu'il assumait pleinement et régissait toute sa vie, le faisait se réveiller aux aurores. Il dormait peu, en général, seules quelques heures de repos lui étaient nécessaires. Le soir d'avant, comme de nombreux soirs précédents, il avait veillé tard mais son esprit vif et aiguisé tournait à plein régime dès qu'il ouvrait un œil.

Il se leva, sans un regard pour la silhouette étendue à ses côtés.

Au fil des années, Narcissa avait acquis la remarquable capacité de se fondre dans le décor. Même endormie, sa respiration était si ténue et discrète qu'au premier coup d'œil, on aurait pu la croire morte. Sa maigre poitrine se gonflait à peine comme si soulever le drap de soie qui la recouvrait et qu'elle partageait avec son mari, aurait pu le déranger d'une quelconque manière et le mécontenter. Et Narcissa craignait, par-dessus tout, de faire un faux-pas et ainsi s'attirer le courroux de son seigneur et maître.

Lucius passa une luxueuse robe de shantung argenté, rebrodé de serpents entrelacés et sortit de sa chambre à coucher pour se diriger directement vers son bureau. A peine assis, il appela sèchement son elfe de maison.

- Tinky !

L'elfe apparut aussitôt avec un léger « pop ». La petite créature vert pâle s'inclina craintivement, tellement bas que les oreilles touchaient le sol.

- Le Maître m'a fait appeler, Monsieur ?

Lucius, comme à son habitude, ne leva pas la tête immédiatement pour répondre. Il continua à relire ses papiers comme s'il était seul dans la pièce. Du coin de l'œil, il observait son esclave courbé avec déférence et soumission, attendant le bon vouloir de celui qui détenait le droit de vie et de mort sur son insignifiante personne.

Cette pensée amena un lent sourire froid sur les lèvres de Lucius. Savoir qu'on pouvait disposer de la vie des autres était un sentiment infiniment jouissif. Jouer avec les elfes et les maintenir dans cette position inconfortable était un plaisir, certes, puéril mais qui le mettait en joie chaque matin. Mais ce qui le faisait vraiment frémir d'un plaisir quasi sexuel, était de voir que les Mangemorts qu'ils dirigeaient, étaient prêts à mourir pour lui, à se sacrifier quelle que soit sa requête.

Le Seigneur des Ténèbres lui avait épargné le Doloris lors de sa renaissance et lui avait pardonné la débâcle du Ministère. Bien que fort reconnaissant de cette mansuétude à son égard, Lucius, aveuglé par son ambition, y avait vu une sorte de traitement spécial de la part de Voldemort. Comme si la clémence de son Maître lui conférait une aura de toute puissance sur les autres Mangemorts, qui, eux, avaient été punis. Telle n'avait sans doute pas été l'intention de Voldemort mais, ce dernier, s'il avait remarqué la soif de pouvoir de Lucius et un certain ascendant sur ses Fidèles, avait, jusqu'à présent, affecté de ne rien voir.

Lucius releva enfin brièvement la tête de ses parchemins.

- Fais-moi porter mon petit déjeuner, Tinky.

- Oui, Maître. Tout de suite, Monsieur.

Le sorcier regarda l'elfe disparaître et se replongea dans ses documents. Il avait sous les yeux le compte-rendu complet de la petite mission qu'il avait commandité le jour d'avant.

Enlever Perceval Weasley avait été un jeu d'enfant. Un simple Portoloin et le cousin d'Arthur Weasley s'était retrouvé enfermé dans un de ses cachots. Ensuite, un métamorphmagus, grassement payé par ses soins, avait pris sa place à Ste-Mangouste.

Même si on découvrait le pot aux roses, et il n'y avait aucune raison que cela se produise -  le problème Kotzwinkle avait été définitivement réglé – le métamorphmagus ne parlerait pas. Pour la simple et bonne raison qu'il ne savait rien. Toutes les transactions avaient été faites sous le couvert de l'anonymat.

Une fois l'échange effectué, Lucius avait envoyé un de ses hiboux personnels à la fille. La fierté qu'engendrait la réussite de son plan lui avait, en quelque sorte, donné envie de revendiquer la paternité de l'opération.

Reste à savoir comment elle va réagir.

Mais Lucius n'était pas inquiet. Quelle que soit l'option, il était gagnant.

Son plan, quand tout serait mis en place, lui permettrait d'offrir le cadeau que son Maître attendait depuis si longtemps.

D'une manière ou d'une autre, le traître allait comprendre qu'on ne quittait jamais le Seigneur des Ténèbres de son plein gré.

C'était une allégeance sans faille ou la mort. 

A suivre…

Ça vous a plu ? J'attends vos impressions.

A mardi 17 août.

Bye.

Falyla