Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Remus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.

Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres…

Remus James Lupin : Merci pour ces dernières précisions, ô combien rapides ! Il faut le dire ! LOL. A plus. Bisous.

Alixe : Je suis toujours dure avec mes persos ! LOL. Qui aime bien, châtie bien ! Bises.

Frite 12 : On se calme, fillette ! C'est seulement une fic ! Mais, d'un autre côté, je suis ravie de te voir réagir comme ça ! La suite est en dessous. Bisous.

Agua : Salut la nouvelle ! Ravie d'apprendre que mon travail te plait. La suite est juste plus bas. Bises.

Julie : Salut ! Que va-t-il arriver à Tonks ? C'est une excellente question, merci de l'avoir posée. Début de réponse dans ce chapitre…Bisous.

Kikou224 : Je pense bien que Lucius n'est pas fou. Mais il est trop sûr de lui…Pour Tonks, ma foi, un petit bout de réponse en dessous. Bises.

Vici Black : Ah ! Je sens que ce chapitre va te plaire. C'est essentiellement un Kiara/Rogue. Pour Tonks, on va y venir…Bisous.

Julia Aris : Merci pour tes compliments. Ils font toujours plaisir. Tu sais, moi j'aime les histoires avec des vrais méchants, des victimes, des larmes…LOL. Je ne vais rien dévoiler du tout mais la fin n'est plus très loin. Patience. Bises.

Leslie Glady : Evidemment, c'est pas elle que voulait Lucius mais, lui, il ne le sait pas…La suite est un peu plus bas. Bisous.

Alisa Adams : J'espère que le langage des fleurs a été instructif. Dans ton adresse e-mail, tu ne mets jamais de nom après le , pourquoi ? parce que tu es inscrite chez tout le monde ? En tout cas, je souhaite que tu apprécies la suite. Bises.

Vif d'Or : Je sais, je sais…Je fais avec un plaisir non-dissimulé, en plus ! LOL. La suite, c'est plus bas. Bisous.

Lythanie : Toujours pas rattrapé les autres ?? Oh là là ! LOL. Je rigole ! ça ne fais plaisir que tu aimes toujours autant mes fics. Bises.

Tolede : Ola el macho ? ça veut dire quoi « ça va bouber ? ». Je ne pensais pas que ça demandait des précisions supplémentaires mais oui Tonks était en Kiara dans la clairière. La suite est en dessous. A plus. Bisous.

Logelz : Oh ! Un revenant ! LOL. Comment ça va ? Ravie que tu trouves un peu de temps pour lire la suite de cette fic. Bises.

Minerve : Ben, c'est bien plus marrant quand ils se disputent quoi. Merci d'avoir aimé ce que tu as lu. Bisous.

Chapitre 33

La rentrée au château de Poudlard se fit dans un silence pesant. Rogue était furieux contre lui-même. Même si Dumbledore avait donné son aval à cette expédition dans la Forêt Interdite, il se sentait responsable. La culpabilité le rongeait comme le plus corrosif des acides. Kiara le suivait, sans un mot. Elle était horrifiée par ce qui était arrivé. C'était elle qui aurait dû prendre le Portoloin et disparaître, pas Tonks. La jeune Serpentard s'en voulait, elle aussi, terriblement, d'avoir laissé faire une chose pareille. Rationnellement, seul le hasard avait décidé de cette méprise mais l'état psychologique de Kiara ne lui permettait pas de raisonner. Tout ce qui hantait son esprit était que, par sa faute, Tonks se retrouvait Merlin seul savait où, sans baguette, à la merci de son ravisseur.

Arrivés devant la porte dérobée qu'ils avaient empruntée pour sortir discrètement du château seulement plusieurs heures auparavant, Rogue se stoppa soudainement. En réalisant que le crissement de pas de la silhouette invisible, qu'elle suivait sans y penser, avait cessé, Kiara s'arrêta aussi.

- Mets la cape d'invisibilité, Kiara et suis-moi jusqu'à mes appartements.

Le ton était brusque mais la jeune fille n'y prit pas garde.

- Pourquoi ?

Elle perçut clairement la profonde inspiration que Rogue inhala avant de répondre.

- J'ignore s'il y a un traître à Poudlard. Mais si c'est le cas, j'imagine qu'il sera fort surpris de te voir dans l'école alors que tu es sensée être… ailleurs.

- Je devrai me cacher ? demanda-t-elle d'une voix un peu trop aiguë.

- J'en ai bien peur, confirma-t-il, lugubre. Jusqu'à ce que l'Ordre mette au point un plan d'attaque.

Kiara hocha la tête sans rien dire. Elle tâtonna dans le vide jusqu'à ce que ses mains rencontrent le tissu magique et s'en enveloppa. Quand elle fut totalement cachée, elle sentit Rogue lui attraper fermement le coude à travers la cape.

- Je vais te tenir, ça facilitera notre progression vers les cachots. Et pas un mot, évidemment !

Après plusieurs centaines de mètres sans encombre, Rogue ouvrit la porte de son appartement et ils se glissèrent à l'intérieur. Kiara enleva la cape de Harry, son propre manteau de laine et s'affala dans un fauteuil en soupirant.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Elle suivit les déplacements de son géniteur dans la pièce grâce aux déplacements d'air qu'il provoquait, bien plus qu'en écoutant les éventuels bruits qu'il faisait. Rogue était capable de se montrer redoutablement silencieux.

- Kiara ? Tu veux bien faire un peu de thé ? lui demanda-t-il. Je reviens.

Sa voix provenait de la pièce d'à côté.

- Bien sûr. Lapsang Souchong ?

- Cette question était-elle bien nécessaire, jeune fille ?

Cette réponse amena un semblant de sourire sur ses lèvres et elle se dirigea vers la cuisine.

Rogue la rejoignit bientôt. Elle se retourna et faillit lâcher les deux tasses qu'elle tenait. Severus était debout sur le pas de la porte et sa silhouette se détachait en transparence, fantomatique, mais on en devinait déjà les contours.

- Par Merlin ! sursauta-t-elle en réprimant un cri d'effroi.

Rogue baissa la tête et examina brièvement son corps.

- Désolé. J'oublie toujours que l'effet peut être assez…surprenant. Je viens d'avaler une potion qui me rend à nouveau visible et ça prend toujours quelques minutes pour obtenir un résultat plus…opaque.

Kiara grimaça comiquement puis retourna à sa tâche.

- Je vais appeler Dumbledore par cheminée, dit encore Rogue.

La nuit ne fut pas de tout repos. Dumbledore fit appeler Drago, qui, à son tour, rejoignit Kiara dans l'appartement de Rogue tandis que le vieux directeur convoquaient les membres de l'Ordre. Le Maître des Potions relata en quelques phrases les événements de la soirée et expliqua au jeune sorcier que la disparition de Kiara, même s'il s'agissait de Tonks, serait mise sur le compte d'un urgent départ pour Ste-Mangouste au chevet de son père. Cette petite histoire devrait contenter la plupart des élèves qui s'étonneraient de son absence. Pour les autres, comme Potter, Rogue était encore incertain de la conduite à tenir.

- Mais ils sont déjà au courant ! plaida Kiara.

- Je t'avais pourtant défendu de le faire ! gronda son géniteur.

- Sauf qu'ils l'étaient avant ton interdiction ! Ils ont le droit de savoir que je vais bien.

Rogue soupira avec lassitude en glissant ses doigts dans les longues mèches noires qui masquaient en partie son visage. Il était blême et ravagé par l'inquiétude, ses yeux si noirs et brillants habituellement avaient perdu leur éclat.

- Très bien. Malefoy ? Vous voulez bien… vous occuper de ça ?

Drago le regarda, stupéfait par cette requête.

- Moi ? Vous êtes sûr, Monsieur ?

- Je suppose que Potter sera plus à même de vous écouter.

Le blond afficha un air clairement sceptique.

- Si vous le dites…

- Il n'est pas si tard finalement. Nous pourrions envoyer un elfe à Harry et lui demander de venir ici, intervint Kiara.

La bouche de Rogue se tordit comme s'il avait un morceau de citron coincé dans la gorge.

- C'est une idée, admit-il finalement du bout des lèvres. Je vais le faire appeler. Ensuite, je monterai chez le professeur Dumbledore.

Il se pencha vers la cheminée et transmit sa requête aux elfes de maison. Après ça, il se dirigea vers la porte. Il se retourna une dernière fois vers la jeune fille.

- Kiara ?

- Oui ?

- Je ne plaisantais pas quand j'ai dit que tu ne devais pas sortir de cette pièce. Passer outre mettrait la vie de ton père et celle de Tonks en danger, sans parler de la tienne…

Il avait repris son attitude rigide coutumière. Kiara acquiesça gravement.

- J'ai bien compris, Severus. Je ne ferai rien de stupide. Promis.

Rogue n'eut pas l'air tout à fait convaincu mais il hocha la tête avec ce qui pouvait passer chez lui pour un sourire.

Avant qu'il n'ait passé le pas de la porte, Kiara se leva et le rejoignit pour le serrer dans ses bras. Bien qu'encore un peu gêné par le regard ouvertement curieux de Drago, il lui rendit son étreinte et quitta la pièce.

Harry frappa un bon quart d'heure plus tard. Il était un peu anxieux. Il ne savait pas si une convocation émanant de Rogue était une bonne chose ou pas et il était pressé de connaître les derniers événements de la soirée.

Par mesure de prudence, ce fut Drago qui ouvrit la porte tandis que Kiara se tenait dans l'autre pièce

- Malefoy.

- Potter.

- Où est Kiara ?

- Je suis là, répondit la jeune fille en émergeant de sa cachette.

- Est-ce que tu vas bien ? Que fais-tu ici ? Pourquoi tu n'es pas venue directement à la salle commune des Gryffondor ?

Kiara leva la main pour endiguer ce flot de questions.

- Assieds-toi, Harry. Je vais parfaitement bien mais la soirée ne s'est pas déroulée comme on s'y attendait, malheureusement. Je vais t'expliquer…

XXXXXXXXXX

Severus Rogue fixait d'un air absent les dernières minuscules braises rougeoyantes qui se mouraient parmi les centres. Il frissonna de froid mais ne fit rien pour ranimer le feu. Il ne sortit de son immobilisme que lorsqu'il entendit une voix juvénile s'exclamer :

- Nom d'un gnome à verrues, qu'est-ce que ça caille ici !

Il se retourna et vit sa fille qui sortait de la chambre en frictionnant les manches de sa veste de pyjama. Elle retourna d'où elle venait et revint, armée de sa baguette. Elle plaça rapidement une pile de bûches dans l'âtre et pointa sa baguette sur le foyer presque éteint et murmura :

- Inflammare !

Aussitôt des longues flammes avides léchèrent le bois sec et le feu repartit en crépitant. Ensuite elle pivota et fit face à son géniteur. Il avait le visage pâle et les traits tirés. De larges cernes soulignaient ses yeux sombres.

- Tu n'as pas dormi de la nuit.

C'était plus une affirmation qu'une question.

- Et en plus, tu te laisses mourir de froid…

Le ton était franchement réprobateur. Rogue leva les yeux vers elle et sourit presque de la voir les sourcils froncés, les poings sur les hanches.

- Je suis rentré tard de la réunion des membres de l'Ordre et de toute façon, je n'aurai pas pu dormir, j'ai trop de choses en tête, s'entendit-il répondre, plutôt surpris de vouloir se justifier, alors qu'il ne l'avait jamais fait devant quiconque.

L'expression de Kiara s'adoucit et elle s'accroupit en posant sa main sur la sienne.

- Je suppose que ta pensine ne t'est d'aucun secours…

- Effectivement, soupira-t-il d'un air las. Pour tout te dire, ce n'est d'un tri d'idées dont j'ai besoin mais plutôt d'une solution-miracle.

Kiara hocha la tête en se pinçant les lèvres et ne dit rien. Elle savait exactement ce qu'il voulait dire.

Elle se releva d'un mouvement souple en rejetant sa longue chevelure dénouée sur son autre épaule. Severus resta un instant sans voix.

- Quoi ? demanda Kiara, intriguée.

Rogue affichait maintenant une expression qu'on aurait aisément pu qualifier de… tendre.

- Ta mère faisait ça aussi. Elle balançait sans cesse ses cheveux d'un côté ou de l'autre sans jamais décider lequel lui convenait. J'avais beau lui dire que le mieux était de les attacher une fois pour toutes, elle riait en disant qu'elle savait que je les préférais ainsi.

Kiara se sentit émue. Rogue venait d'ouvrir une fenêtre, une toute petite fenêtre, avec cette confidence inattendue et lui permettait d'entrevoir une infime partie des relations qu'il avait entretenues avec sa mère Kathy.

- Oh…C'est vrai ? Elle faisait ça ? Papa ne me l'avait jamais dit…

- Et bien, je suppose que nous avons chacun notre part de souvenirs, dit Rogue avec un tact très inhabituel.

- Tu l'as beaucoup aimée, n'est-ce pas ?

Elle crut que Rogue n'allait pas répondre.

- Oui, fit-il enfin après un long silence. Je l'ai beaucoup aimée. Probablement pas comme elle l'aurait souhaité mais certainement bien plus qu'elle ne le pensait.

- Je suis certaine qu'elle le savait.

- Je ne serai pas aussi affirmatif que toi, Kiara. Elle a fui Londres en croyant que j'étais un Mangemort assassin et je devrai vivre avec ça le reste de ma vie.

Kiara eut une moue compatissante et soupira.

- Tu ne peux pas changer ce qui est arrivé, Severus mais tu as le droit d'être heureux maintenant.

Toute douceur quitta le visage de Rogue et il émit une sorte de bruit sec qui ressemblait à un ricanement désabusé.

- Oh ça, je ne crois pas, non ! Tous ceux qui me côtoient de près ou de loin finissent par le regretter, un jour ou l'autre. Mon passé…Il est si…Non ! Je ne veux personne dans ma vie !

- Tu n'as pas le droit de dire ça ! Et Tonks, alors !?

- Tonks ? Quand on la sortira de là, je lui dirai que… Non, crois-moi, Kiara, ça ne marchera pas. Elle est aussi vive et colorée que je suis sombre et taciturne. Ça ne lui apportera rien de bon de rester avec moi.

Kiara croisa les bras sur sa poitrine et le regarda avec défiance.

- Ça, je crois que c'est à elle d'en décider, non ?

Rogue soutint son regard et fronça les sourcils.

- Je ne m'explique même pas comment cette conversation a pu dériver de la sorte et je n'arrive pas à croire que je me retrouve à te parler de ma vie privée.

Il se leva et la toisa, faussement sévère.

- Maintenant, fin de la discussion, jeune fille. Si tu es dispensée de cours, pas moi. Je ne suis pas en avance et j'aime prendre mon petit déjeuner avant de commencer ma journée.

- Vendredi de 8 heures 30 à 10 heures, cours commun avec les Serpentard et les Gryffondor de 6ème année, récita-t-elle. Pauvres Lions ! Déjà que pour eux, c'est pas facile mais si tu as l'estomac vide…

Il haussa un sourcil en accent circonflexe.

- Qu'est-ce qu'est sensé vouloir dire ?

Elle eut une moue innocente et haussa les épaules.

- Ma foi…

- Je vous trouve bien insolente, Mademoiselle Weasley.

- Je crois que c'est de famille…

Rogue grommela un « Mumpf » peu convaincant et se détourna mais Kiara aurait pu jurer que ses yeux noirs pétillaient.

Une demi-heure plus tard, douché et rasé, il s'apprêtait à quitter son appartement.

- J'ai appelé un elfe de maison, il va arriver avec ton petit déjeuner. Il sera là si tu as besoin de quoi que se soit. Ne réponds à la cheminée que si c'est Dumbledore. Les autres membres de l'Ordre n'ont pas à t'appeler personnellement.

- Tout cela n'est-il pas un poil excessif ?

- Non, fit-il catégorique. Ces consignes de sécurité sont tout à fait nécessaires et si tu les…

- Ça va, ça va, le coupa-t-elle, vaguement agacée. Je connais le refrain.

Cette attitude nonchalante avait le don de hérisser Rogue et ne lui rappelait que trop le comportement irresponsable de Potter et ses conséquences.

- Alors n'oublie pas les paroles, Kiara, répliqua-t-il plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

Elle lui lança un regard blessé et partit dans la cuisine.

Rogue soupira et sortit dans le couloir.

XXXXXXXXXX

La matinée de Rogue se passa relativement bien, si on exceptait les inquiétudes qu'il nourrissait à l'égard de Tonks. Mais son ancien statut d'espion lui avait appris à maîtriser parfaitement ses émotions quand c'était vital et il offrit à tout un chacun sa froideur coutumière et sa partialité légendaire. Les paroles réprobatrices de sa fille sur son comportement injuste n'éveillaient en lui aucune once de culpabilité. Comme il trouvait parfaitement normal de favoriser les élèves de sa propre Maison – et il était intimement persuadé que McGonagall, Chourave et Flitwick faisaient pareil, même s'ils refusaient de l'admettre – il pouvait sans remord aucun ôter et distribuer des points à sa guise.

Quand l'heure du repas de midi sonna, il hésita à se rendre auprès de Kiara puis il se dit qu'elle ne souhaitait sans doute pas sa présence plus que nécessaire et renonça. Il se sentait parfois maladroit et emprunté avec elle et réagissait de façon excessive. Elle n'avait que seize ans après tout et son comportement était typique d'une adolescente de son âge. Mais pour Rogue, la voir passer en une seconde d'une conversation très mature à une attitude boudeuse et puérile était quelque chose d'assez déroutant.

Etait-il fait pour son rôle de père ? Père d'une adolescente qui plus est ? D'une adolescente qui avait, elle-même, un autre père ? Saurait-il, un jour, trouver sa place ? Y en avait-il vraiment une pour lui ?

Rogue secoua la tête et chassa ce flot de questions inutiles dans l'immédiat. La réponse, si réponse il y avait, arriverait bien assez tôt.

Il traversa le Grand Hall en jetant, ici ou là, un regard sévère sur les élèves qui s'attardaient dans les couloirs et pénétra dans la Grande Salle.

Il s'avança jusqu'à la table des professeurs et s'assit à sa place habituelle.

Il sentit le regard interrogateur de Dumbledore sur lui et lui répondit par un discret signe négatif.

Une fois de plus, ils étaient comme des marionnettes dont Lucius Malefoy tirait les ficelles : ils devaient attendre son bon-vouloir.

Le soir d'avant, à la réunion de l'Ordre, Rogue avait été un des seuls qui avait prôné une attaque-éclair au Manoir Malefoy, puisqu'ils avaient l'avantage de savoir ce qui s'était passé. Le vieux directeur avait dû user de toute sa persuasion pour lui faire renoncer à cette idée fixe. Ils ne pouvaient se permettre d'agir inconsidérément, la vie de Perceval Weasley et de Nymphadora Tonks étaient jeu. Absolument rien ne prouvait que Lucius la détenait au Manoir, le Portoloin avait pu l'envoyer n'importe où. Cette simple évidence avait failli le rendre fou et son impuissance avait décuplé sa rage. Quand il était revenu dans ses appartements tard dans la nuit, Rogue s'était assis devant le feu et avait laissé le pouvoir hypnotique des flammes agir sur son esprit et le calmer.

Le professeur de Potions se servit de ragoût de mouton et de légumes bouillis. Comment les elfes de maison arrivaient-ils à rendre goûteux un plat d'apparence aussi insipide ? Ça restait un mystère total pour lui mais ne l'empêchait pas d'apprécier la saveur du met.

Il avait à peine fini son assiette lorsque qu'un murmure parcourut la salle. Un majestueux hibou grand Duc était entré par une des hautes fenêtres et traversait la salle à tire-d'aile. Rogue retint son souffle, le cœur battant. Le volatile vola jusqu'à l'estrade et se posa devant lui. L'homme plongea son regard sombre dans les pupilles jaunes de l'oiseau. Celui-ci cligna indifféremment des paupières et lui tendit sa patte. Rogue détacha le parchemin et le hibou s'envola aussitôt. Il fixa le sceau clairement visible, un instant désarçonné par tant d'audace. Le relief du cachet de cire verte indiquait avec une précision presque indécente les trois petits serpents, les deux baguettes croisées et la serre de rapace : les armoiries des Malefoy !

Dumbledore se leva, très raide et sortit par une petite porte située derrière l'estrade, Rogue le suivit quelques secondes plus tard.

- Severus, allons dans mon bureau, voulez-vous ?

Il souleva une tapisserie qui avait connu des jours meilleurs et ils se glissèrent dessous, pour se retrouver aussitôt derrière celle qui ornait le mur devant la gargouille.

Ils montèrent dans l'antre de Dumbledore. Le directeur de Poudlard s'assit, l'air soudain plus vieux que jamais et Rogue fit de même. Il tourna le parchemin dans ses mains plusieurs fois puis, d'un geste brusque, brisa le cachet et déroula la missive. Un long objet métallique tomba sur ses genoux. Il le regarda avec suspicion et le laissa chuter sur le sol sans le toucher. Puis il reporta son attention sur ce qui était écrit.

Severus,

Comme je ne suis pas en mesure de deviner ce que tu ignores et ce que tu sais déjà, j'irai droit au but.

Je détiens ta fille, Kiara, dans mes cachots ainsi que celui qui l'a élevé, Perceval Weasley.

Je sais que tu as les moyens de vérifier tout ça très rapidement, tes amis de l'Ordre t'y aideront très certainement. Que ne feraient-ils pas pour te remercier de ta dévotion à leur cause ?

Quoiqu'il en soit, le marché est simplissime.

Toi contre les deux otages.

Je suis magnanime, je te laisse une heure pour te décider.

Passé ce délai, le Portoloin, prévu pour une seule personne, se déclenchera automatiquement, que tu sois au bout ou pas.

Est-il vraiment utile de préciser que ton absence signifiera une mort lente et douloureuse pour mes deux prisonniers.

L.M.

Rogue leva les yeux du texte qu'il venait de lire à haute voix. Dumbledore semblait réellement effondré.

- Par la barbe de Merlin ! Comment ose-il…?

- C'est de Lucius Malefoy dont il s'agit, ricana Rogue. Je ne suis pas si surpris et vous me devriez pas l'être non plus. Il ferait n'importe quoi pour son Maître.

Il fit une courte pause et reprit sur un ton plus modéré :

- Albus, je sais que vous connaissez déjà ma filiation avec Kiara.

Dumbledore lui offrit un pâle sourire.

- En effet, il y a peu de choses qui m'échappent dans ce château. Mais peu importe. La question est : comment Lucius l'a appris, lui ?

Rogue se fendit d'un rictus.

- Si on met bout à bout les trop nombreux événements de ces deux dernières semaines, je pencherai pour Ste-Mangouste. C'est là que j'y ai rencontré Weasley pour la première fois, la veille de Noël et, son esclandre, quand il a appris qui j'étais, a fait pas mal de bruit, dit-il en se frottant machinalement l'arcade sourcilière que le poing de Perceval avait fendue en le frappant.

- Et ensuite, il y a eu les étranges instructions du Dr Kotzwinkle à propos de l'état de santé de Perceval…poursuivit pensivement Dumbledore.

- J'ai longuement réfléchi à tout ça. Je pense que Lucius Malefoy recevait des renseignements réguliers de Kotzwinkle ou avait trouvé le moyen d'en obtenir de lui d'une manière ou d'une autre. Quand celui-ci lui a relaté l'incident du 24 décembre et, sans doute, les inévitables conversations qui en ont découlés, Malefoy a vu immédiatement le potentiel de cette nouvelle donne et en a rapidement tiré profit. Et quand ce bon docteur n'a plus servi à rien, il n'a pas hésité à s'en débarrasser… Il a échafaudé un plan diabolique pour attirer Kiara dans ses filets en enlevant Weasley puis en la kidnappant elle aussi.

- Sauf que c'est Tonks qui est là-bas à sa place et qu'elle est Auror, le coupa le vieux directeur.

Le Maître des Potions eut une moue sceptique.

- Elle n'a même pas sa baguette…Mais ce n'est peut-être pas plus mal. Au moins, comme ça, elle ne sera pas tentée de faire quelque chose de vraiment stupide.

Il secoua la tête, cachant son inquiétude derrière son irritation.

- Quoi qu'il en soit, Lucius a parfaitement manœuvré. Il sait très bien que je suis impliqué…personnellement - même s'il ignore que c'est Tonks, pour moi ça ne change rien - et c'est bien là-dessus qu'il compte.

Dumbledore ôta ses petites lunettes en demi-lune et se massa l'arrête du nez en fermant les yeux. Puis il les rouvrit et posa son regard bleu clair sur celui qui avait rejoint ses rangs quelques dix-sept ans auparavant.

- Que comptez-vous faire, Severus ? Nous avons si peu de temps…

- Je vais y aller. Sans aucune hésitation.

- Et si Malefoy ne respecte pas sa part du marché ? S'il ne libère pas les otages…

Rogue lui lança un regard perçant plein de détermination.

- Je ne pense pas avoir le choix et Lucius en est parfaitement conscient.

A suivre…

Ça vous a plu ? J'attends vos impressions.

Bye.

Falyla