Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Remus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.
Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres.
Petite note de l'auteure : Un grand merci à vous tous, cette fic a atteint les 600 reviews !! C'est trop génial ! Ça ne fait pas très modeste mais je suis très fière de moi ! Un énorme bisou et un feu d'artifice virtuel à Dega qui a posté la 600ème.
Un petit mot d'excuse aussi pour ces retards répétés auxquels je ne vous avais pas habitués mais j'ai beaucoup à faire (en plus de mes fics et de mes traductions, je fais des travaux chez moi, ce qui me laisse peu de temps) et mon correcteur est tout aussi occupé. Merci de votre indulgence.
Remus James Lupin : Merci de toujours trouver une petite place dans ton emploi du temps et de me faire des commentaires si pertinents. Bises.
Dega: Bravo, tu es la grande gagnante ! Je continue, t'inquiète pas, mais cette fic est presque terminée. Bon, tu me diras, ça fait au moins 10 chapitres que je dis ça mais cette fois, c'est vrai. Bisous.
Frite 12 : Pour Narcissa, no comment. Effectivement les complications arrivent mais on peut dire que j'aime l'équilibre des choses par-dessus tout…Voir plus bas. Bises.
Minerve : Marrant ton conseil à Narcissa. Pour la retenue, j'avoue que je n'y avais pas pensé. C'est un peu vache quand même, non ? LOL. Bisous.
Vici Black : La bataille finale n'est pas pour ce chapitre mais j'espère qu'il va te plaire quand même. Bises.
Vif d'Or : Non, effectivement. Mais tu me connais, je me suis arrangée pour faire foirer les plans de Lulu l'Infâme aussi…LOL Bisous.
Anagrammes : Merci, je suis trop contente. Voici la suite. Bises.
Poisson Rouge : Elle est là ! LOL. Bisous.
Alixe : Bah oui ! LOL. Bises.
Leslie Glady : Merci pour tes vœux. J'espère aussi. Cette fic est presque terminée mais je vais en attaquer une autre bientôt. Bisous.
Alisa Adams : Dumbledore pas inquiet ? Pourtant, il me semblait l'avoir décrit comme ça. De toute façon, soyons lucides, maintenant qu'ils y sont, y a pas grand-chose d'autre à faire que leur faire confiance comme au Département des Mystères. Merci pour les compliments. Bises.
Eowyn 78 : Tu as fini au poste ?? Raconte-moi ça, s'il te plait ! Pour Remus et Hestia, au début, y avait rien, puis un lecteur y a vu un couple en devenir, alors, une fois que l'idée était lancée…LOL. Mais je ne pense pas en raconter plus sur eux dans cette fic. Peut-être un One Shot, on verra. Ce serait nouveau pour moi de faire court ! LOL. Quant à savoir si ça sent le roussi, je dirai : pas encore mais le dernier élément surprise de cette fin est lâché dans ce chapitre…Voir plus bas. Bisous.
Oxaline Merci ! Voici la suite ! Bises.
Tolede: Y a pas de problème ! Que des lecteurs inattentifs (toi, en l'occurrence ! LOL). Au tout début de la fic, dans le chapitre du petit-déjeuner, celui avec Luna qui a les oiseaux qui sortent de son foulard, je dis que Lucius (et les Mangemorts évidemment) est sorti de prison à cause d'un vice de procédure et qu'il est à nouveau libre comme l'air. En tout cas merci pour le compliment. Fortiche, hein ? On va voir si ce dernier élément surprise avant la bataille finale sera à ton goût. Quant à Narcissa, ma foi, tu verras bien… La suite est juste plus bas. Bisous.
Chapitre 41Perceval Weasley ressentait durement les effets de son immobilité forcée. Son corps affaibli et malmené ne lui laissait aucun répit. Une crampe plus violente que la précédente faillit le faire bondir et gémir de douleur. Il serra les dents, une fois de plus et se tint parfaitement coi. Le Mangemort derrière lui était si étonnement muet qu'on aurait pu croire qu'il avait quitté la pièce. Peut-être était-ce le cas, finalement. Un transplanage totalement silencieux, voilà qui arrangerait certainement cette bande d'assassins. Mais Perceval ne voulait pas prendre de risque inutile et se retourner, aussi tentant que cela puisse paraître. S'il voulait conserver une chance de se venger de ce salopard, son état d'éveil devait demeurer secret le plus longtemps possible.
A ce moment-là, il perçut un bruissement d'étoffe, le même qu'il avait déjà entendu auparavant quand le premier Mangemort était parti. Cela signifiait que le second, Rogue, était toujours là. La femme torturée, elle, aurait forcément émis une plainte après le traitement qu'elle avait subi.
Combien de temps allait-il pouvoir encore tenir ? Cette dernière crampe faisait presque trembler sa jambe et il était à bout de forces. Il ferma les yeux et exhala un très long soupir de façon à peine perceptible, qui, l'espérait-il, aiderait ses muscles à se détendre.
Il y parvint presque quand une voix retentit soudain derrière lui.
- Bravo, Weasley ! fit Rogue, sur un ton un peu grinçant.
Perceval arrêta de respirer, souhaitant que ce ne soit que du bluff mais la voix poursuivit, sarcastique :
- Vous forcez mon admiration. Vraiment. Je ne sais pas exactement depuis combien de temps vous êtes réveillé ni comment c'est arrivé mais le fait est que vous êtes à nouveau parmi nous.
Rogue fit une pause puis lâcha d'un ton brusque :
- Levez-vous, par Merlin ! Il est clair que vous souffrez le martyr !
Perceval fronça les sourcils mais ne bougea toujours pas. Depuis quand les Mangemorts se souciaient-ils de leurs prisonniers ? Etait-ce une ruse pour lui infliger un nouveau supplice ?
« C'est ridicule ! » pensa-t-il, les fidèles de Voldemort n'ont pas besoin d'excuse pour agir.
Il ne comprenait plus rien. Pourquoi donc Rogue s'inquiétait-il de ses douleurs ? Dans la logique des choses, il aurait plutôt dû s'en réjouir ouvertement. D'ailleurs, comment avait-il su qu'il était réveillé ? Renonçant à éclaircir le sujet dans l'immédiat, Perceval se tourna lentement vers celui qu'il prenait pour un de ses tortionnaires. Alors qu'il s'attendait à le voir debout, sa baguette pointée sur lui, le choc fut grand quand il vit un homme aux cheveux noirs pendants en longues mèches sur un visage au teint cireux, assis sur une chaise, les mains manifestement liées magiquement dans son dos, sans possibilité de bouger ou même de se défendre.
Une fois la surprise initiale passée, Perceval jeta un regard plus que méfiant autour de lui en se levant précautionneusement. Il redressa difficilement son immense carcasse mais réussit à se tenir sur ses jambes vacillantes. Il dévisagea Rogue un long moment sans rien dire, visiblement perplexe. Severus subit l'examen scrutateur sans broncher, gardant un visage totalement impassible. Il s'interdisait de penser à l'incident de l'hôpital Ste-Mangouste quand celui-ci l'avait assommé d'un coup de poing magistral, lui fendant, à cette occasion, méchamment l'arcade sourcilière. La question était : qui avait-il devant lui ? Le Perceval plongé dans le passé qui confondait sa fille avec sa défunte épouse ou le Perceval actuel, enfin sorti de son amnésie ?
Rogue frémit imperceptiblement quand il le vit s'approcher plus près de la chaise et en faire le tour. Puis Weasley se planta devant lui.
- Je n'avais pas compris qu'il y avait un troisième prisonnier, déclara-t-il d'une voix rauque de n'avoir pas parlé pendant longtemps. Où est le deuxième Mangemort ?
Severus parut interloqué un instant puis il eut une moue désabusée quand il comprit la méprise du sorcier plus âgé. Le Perceval actuel n'avait aucun souvenir de Ste-Mangouste et ne le reconnaissait pas, pas plus qu'il ne se rappelait l'avoir agressé moins de deux semaines auparavant. Il fut tenté une seconde de cacher son identité puis renonça. Il réfléchit à toute vitesse. Il devait trouver un moyen de sauver Weasley mais il fallait faire vite et cela impliquait de le mettre rapidement au parfum. Même si c'était brutal. Avec les risques que ça comportait.
- Il n'y a pas de deuxième Mangemort…
- Je l'ai entendu ! le coupa vivement Perceval. D'ailleurs, il s'appelle Rogue et…
- C'est moi que vous avez entendu.
- Quoi ?
- Je suis Severus Rogue.
Devant l'air franchement incrédule de Weasley, il lâcha tout à trac :
- Le Severus Rogue. Celui dont il est question dans le journal de Kathy, précisa-t-il encore.
Perceval ouvrit la bouche, la referma puis l'ouvrit à nouveau en secouant la tête. Apparemment, son cerveau refusait d'enregistrer la nouvelle. Il s'assit lourdement sur le sol.
- Mais… Non… C'est impossible… Rogue est un Mangemort de la pire espèce et vous, vous êtes…
A court de mots, il fit un geste éloquent englobant Severus ligoté sur sa chaise.
- Prisonnier ? proposa Rogue, narquois. Effectivement mais ce n'est pas l'important dans l'immédiat.
Rogue laissa tomber le mode ironique et reprit :
- Weasley, écoutez-moi. Je ne sais pas quand Malefoy compte revenir alors il faut…
Mais Perceval continuait à le fixer, les yeux écarquillés, n'écoutant visiblement pas un mot de ce que lui disait Rogue. Il était trop secoué. Il avait sous les yeux le salopard de Mangemort qui avait trahi Kathy, qui l'avait forcé à fuir pour sauver sa vie – et il mourait d'envie de le frapper sauvagement – mais la situation qu'il avait sous les yeux cadrait assez mal avec ce que la mère de Kiara avait décrit dans son journal intime. Quelques explications ne seraient pas superflues avant qu'il décide ou non de le massacrer. Puis, il réalisa soudain quelque chose.
- Vous connaissez le journal de Kathy ? Est-ce que vous l'avez… lu ?
Rogue acquiesça d'un signe de tête. Perceval pâlit affreusement et déglutit.
- Mais… Mais comment ?
Rogue soupira.
- C'est Kiara qui me l'a donné, répondit-il simplement.
- Kiara ? répéta Perceval dans un souffle. Oh Merlin… Vous la connaissez ?
- C'est une longue histoire et nous avons peu de temps. Je vais tâcher de faire court. Vous êtes resté dans un état d'amnésie sélective pendant presque six mois et la veille de Noël, un violent choc émotionnel vous a plongé dans le coma.
Rogue passa sous silence que sa propre présence à l'hôpital avait été à l'origine du choc de Perceval. Il s'empressa de poursuivre.
- Quelle est la dernière chose dont vous vous rappelez ?
Perceval fronça ses sourcils broussailleux.
- Je ne me rappelle rien de cette période d'amnésie. Ce qui me vient à l'esprit c'est l'accident avec le jeune Charlie et Kiara. Charlie n'est pas… ?
- Non, il s'en est sorti. Je ne connais pas tous les détails mais après l'accident, vous avez été soignés tous les trois à l'hôpital Jobarille d'Oslo. Arthur et Molly Weasley sont venus chercher leur fils. Comme vous étiez n'étiez plus en état d'assurer l'éducation de votre fille, les Weasley l'ont prise chez eux avec le statut de tuteurs provisoires. Kiara a ensuite été inscrite à Poudlard. C'est là que je l'ai vue la première fois, je suis professeur de Potions.
Perceval cligna des paupières plusieurs fois, visiblement troublé par cette révélation supplémentaire.
- Vous enseignez les Potions ? A Poudlard ?
Rogue se permit un sourire froid.
- Rassurez-vous, Weasley, le professeur Dumbledore connaît parfaitement la situation. Et ce, depuis fort longtemps... Je travaille pour lui depuis plus de dix-sept ans.
- Plus de dix-sept ans ? répéta Perceval, une expression soupçonneuse sur le visage. Mais Kiara n'a que seize ans… ça voudrait dire que…
La fin de sa phrase mourut sur ses lèvres.
- Oh mon Dieu, articula-t-il silencieusement, son regard planté dans celui, impassible, de Rogue.
Il sembla se tasser davantage en accusant le coup. Il ferma les paupières et se massa l'arête du nez pendant de longues secondes puis il leva à nouveau les yeux sur Severus. Ils se fixèrent sans rien dire une poignée de secondes puis Rogue continua son récit.
- La suite, je la tiens de Kiara, elle-même. Arthur Weasley s'est occupé de la gestion de vos papiers et autres affaires courantes et il est tombé sur le carnet noir, frappé aux initiales de Kathy. Il l'a envoyé à votre fille qui s'est débrouillée pour en faire apparaître son contenu.
- Si elle l'a lu, elle a appris que sa mère croyait être enceinte d'un Mangemort...
- En effet. Mais il semblerait que quelques explications ont permis à Kiara de revoir son jugement. C'est pourquoi elle a tenu à ce que je lise le carnet aussi.
Perceval avala avec difficulté, ne sachant trop comment prendre le fait que Kiara ait jugé bon d'introduire Rogue dans sa vie. Il avait toujours considéré Kiara comme sa propre fille. Mais il devait bien se l'avouer, découvrir maintenant, que son véritable géniteur, celui qu'il avait haï, sans doute à tort, pendant quinze, était une personne en qui Dumbledore avait toute confiance, lui laissait un goût amer dans la bouche. Cependant Kiara avait l'âge et la maturité pour faire ses propres choix. Et même, s'il comprenait ce choix de connaître l'autre, il ne pouvait s'empêcher d'être terriblement blessé. Aussi absurde que cela puisse paraître, il se sentait supplanté dans son rôle de père et trahi par le besoin, pourtant naturel, de la jeune fille.
- Maintenant, reprit Rogue fermement en interrompant le fil de ses pensées, il faut chercher un moyen de vous sortir de là.
- De là ? répéta Weasley sans comprendre. Mais où sommes-nous exactement ? Et surtout pourquoi ?
Il se tourna vers Tonks, toujours inconsciente. Le menton de la jeune Auror retombait mollement sur sa poitrine mais on pouvait voir que sa respiration était régulière.
- Et elle ?
Rogue soupira profondément.
- Nous sommes au Manoir Malefoy. Si vous êtes là, c'est à cause de moi.
Perceval haussa un sourcil interrogateur.
- Le Seigneur des Ténèbres n'aime guère qu'on ait deux employeurs, dit-il avec une grimace ironique. Et quand il est revenu, il y a dix-huit mois, Lucius Malefoy a vu là une excellente occasion d'affirmer sa loyauté. Offrir le traître au Maître, quelle meilleure preuve ? Pour cela, il lui fallait un moyen de pression pour m'obliger à venir à lui. La veille de Noël, j'ai accompagné Kiara à Ste-Mangouste et, peu importe les circonstances, notre filiation, que j'avais pris soin de cacher pour des raisons de sécurité évidentes, a été révélée. Nous pensons que Kotzwinkle, le guérisseur en chef, était de mèche avec les Mangemorts ou alors, ils exerçaient un chantage quelconque sur lui. Quoiqu'il en soit, Malefoy en a été averti. Il a très rapidement échafaudé un plan. Il vous a enlevé de Ste-Mangouste pour attirer d'abord Kiara ici et…
- Kiara ? croassa Perceval.
- Oui, confirma Rogue. Elle était prête à venir vous chercher elle-même. Mais nous avons pu intervenir à temps et Tonks a pris sa place.
- Tonks ?
- Nymphadora Tonks, précisa-t-il brièvement en la désignant de la tête. Elle est Auror. C'est une métamorphmagus.
- Oh…
Rogue fit une pause puis il prit une profonde inspiration.
- Ecoutez, on va laisser tomber les détails. Vous devez sortir d'ici…
Un long gémissement retentit. Le visage de Tonks ballotta un peu de gauche et de droite pour se relever enfin. Elle battit des paupières pour stabiliser sa vision et geignit douloureusement.
- Oh la vache ! lâcha-t-elle en grimaçant.
- Tonks, est-ce que ça va ? demanda Rogue avec plus d'empressement qu'il ne l'aurait souhaité.
Elle ferma les yeux et étira doucement son cou.
- J'ai connu mieux.
Elle le regarda à nouveau et sursauta.
- Oh Merlin ! Monsieur Weasley, vous êtes réveillé ?!
Perceval ne put s'empêcher de sourire.
- On dirait. Au fait, Rogue, comment avez-vous su, je veux dire, pour moi ?
- Le langage corporel, Weasley, il est très révélateur. Une personne dans le coma est comme dans un profond sommeil, son corps est mou et relâché. Mais après le départ de Malefoy, je l'ai vu le vôtre se crisper d'abord imperceptiblement puis de plus en plus, alors j'ai compris.
Tonks suivit cet échange de propos civilisés avec stupeur. Elle ne comprenait pas très bien comment, mais Perceval ne semblait pas vouloir se jeter sur Rogue pour lui arracher les tripes comme à Ste-Mangouste alors elle se tut. Elle examina silencieusement les deux hommes puis une idée lui traversa l'esprit.
- Monsieur Weasley ?
- Oui ?
- Kiara et moi, on est devenu amies et elle m'a parlé de son enfance en Norvège. Elle m'a dit aussi que vous lui aviez enseigné tout ce qu'elle savait avant d'entrer à Poudlard parce qu'elle n'était pas inscrite dans aucune école de sorcellerie.
- C'est exact, confirma Perceval, une lueur de fierté dans ses prunelles bleues.
- Tonks, c'est une très charmante conversation mais…
- Une seconde, Rogue ! le coupa-t-elle, en fronçant les sourcils. Je cherche un moyen de nous sortir d'ici. Kiara m'a dit que vous lui aviez appris un sortilège d'attraction d'objet sans l'aide d'une baguette, l'Attractio, je crois.
- Oui, c'est vrai.
Rogue fixa tout à coup Perceval très attentivement puis son regard glissa à nouveau vers Tonks.
- Je me demandais, poursuivit-elle, si vous pouviez tenter quelque chose avec nos liens ?
Perceval secoua la tête puis soupira.
- Je ne sais pas. J'avoue que je n'ai pas fait très attention.
Il se leva et se plaça derrière Rogue pour examiner les liens qui les retenaient prisonniers.
- Je n'ai jamais utilisé la magie sans baguette pour faire ça auparavant. Quel est le charme qui a été placé sur la corde ?
- C'est un sortilège de blocage qui nous interdit également de bouger nos doigts, le renseigna Rogue.
Perceval palpa la cordelette en entourait les poignets de Severus et raidissait ses mains.
- Simple mais remarquablement efficace. Un contre sort particulier ?
- S'il y en a un, je ne le connais pas. Tonks ?
La jeune femme fit non de la tête.
- Bon, fit Perceval, inutile de chercher plus loin, dans ce cas. Je ne peux tenter que le plus simple. Et encore, j'ignore si j'en ai la force.
Perceval fit lentement tournoyer sa paume au-dessus des poignets liés de Rogue qui sentit sa peau le picoter et les poils de son avant-bras se dresser. Le sorcier plus âgé concentra son énergie magique dans sa main et formula à mi-voix :
- Finite Incantatem !
Sous ses yeux incrédules, la cordelette se déroula, se dressa comme un serpent puis glissa sur le sol dans un petit bruit mat.
- Par la barbe de Merlin ! s'exclama Perceval, médusé. Je n'arrive pas à y croire ! Ça ne peut pas être si facile !
Rogue ramena ses mains libres devant lui et fit bouger ses doigts avec un soulagement visible.
- Merci, Weasley.
Puis un sourire narquois fleurit sur ses lèvres fines tandis qu'il se dirigeait vers Tonks.
- C'est bien le genre de Lucius. Il est tellement certain de tout maîtriser qu'il pêche par excès de confiance.
Il agita sa main dans sa direction et le lien magique qui la retenait prisonnière tomba par terre. Tonks se leva aussitôt en poussant un cri de joie. Elle se précipita sur Rogue et se jeta à son cou. Trop surpris pour réagir autrement, Severus referma machinalement ses bras sur la sorcière aux cheveux roses. Après une seconde d'hésitation, il lui rendit son étreinte et la serra contre lui à la briser.
- Tu m'as manqué, Rogue, lui chuchota-t-elle à l'oreille.
Severus ne répondit rien, Il se sentait égoïstement heureux et pourtant tellement coupable de l'avoir entraînée dans un tel guet-apens. Il respira profondément les courtes mèches qui lui chatouillaient le menton, se disant que lors que le Seigneur des Ténèbres le tuerait, il emporterait avec lui l'odeur enivrante de la jeune femme. Il la repoussa doucement.
- On doit sortir d'ici, dit-il en se tournant vers Perceval.
Ce dernier s'était discrètement éloigné quand ils les avaient vu s'enlacer et examinait attentivement les murs aveugles de la pièce rouge. Il pivota vers Rogue.
- Aucune sortie visible, annonça-t-il avec un haussement d'épaules.
Rogue s'approcha, ainsi que Tonks, pour constater, au bout de quelques secondes que Perceval avait raison.
- Finite Incantatem ! lança à tout hasard Severus sur les quatre murs, sans que rien ne se produise.
Tonks cala ses deux mains sur ses hanches et se mordit pensivement la lèvre inférieure.
- Bon, fit-elle, ça valait le coup d'essayer. Mais visiblement, Malefoy ne verse pas toujours dans la facilité. On fait quoi ? Même si on est plus attaché, on est coincé ici, à la merci de ce cinglé.
- Peut-être pas, répliqua Rogue.
Il glissa son majeur et son index dans ce qu'on prenait, même de près, pour un pli naturellement cousu sur sa robe de sorcier. Il sursauta et grimaça de douleur puis réussit à en extirper deux petites fioles, allongées et très plates. Le bout de ses doigts était taché de sang. Il les essuya assez brusquement sur sa robe et grommela, très mécontent :
- Merde ! J'étais pourtant certain de leur avoir jeté un sort de renforcement…
- Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Perceval en louchant sur les minuscules bouteilles.
- De la potion d'Invisibilité. J'en avais en stock dans mon laboratoire et j'en ai pris trois fioles quand j'ai quitté Poudlard. Je me suis dit que ça pourrait servir, si Lucius ne respectait pas sa part du marché. Maintenant, buvez ça, vous deux. Quand Malefoy ouvrira la porte, vous vous glisserez derrière lui et filerez au plus vite.
Tonks fronça les sourcils et le toisa durement.
- J'ai dû manquer une virgule quelque part, Rogue, parce que je dois avoir mal compris. Est-ce que tu suggères que je t'abandonne ici ?
Severus soutint son regard sans sourciller.
- Tu as parfaitement compris, il reste deux fioles, la troisième est cassée. Vous, vous prenez la potion et moi, je me débrouille seul.
- Pas question ! Je reste me battre avec toi !
- Tonks, ne discute pas ! Weasley n'est pas en état de se battre contre des Mangemorts. Vous buvez et vous disparaissez ! ajouta-t-il d'un ton péremptoire.
Tonks fulminait littéralement. Elle serra les poings et darda sur lui son regard le plus noir.
- Je refuse ca-té-go-ri-que-ment, tu m'entends ?! Et si l'Imperius te démange les doigts, tu peux l'oublier, je sais parfaitement lui résister.
- Moi aussi, fit valoir Perceval qui réussit enfin à se glisser au milieu de la querelle.
Elle pivota vers lui et son visage s'adoucit aussitôt.
- Monsieur Weasley, dit-elle en prenant une voix douce et raisonnable, Rogue a raison sur un seul point et c'est celui-là. Après ce long séjour à l'hôpital, vous ne pouvez pas vous battre contre ces hommes surentraînés. Vous prenez la potion d'Invisibilité et vous sortez de cet enfer le plus rapidement possible.
- Mais…
- Kiara vous attend, Weasley. Elle a besoin de son père, lâcha Rogue d'une voix sans timbre.
Perceval eut l'air terriblement surpris par cette déclaration puis il rencontra les prunelles noires de Rogue qui brillaient étrangement. Ce qu'il y lut sembla le convaincre. Il soupira lourdement et s'inclina.
- Très bien.
Severus lui tendit un des deux flacons. Il ôta le petit bouchon de liège et avala le liquide. Après quelques secondes, le corps massif de Perceval se transforma en un halo brumeux pour s'évanouir complètement l'instant suivant. Semblant penser que la première partie du problème était résolue, Rogue reporta à nouveau son attention sur Tonks.
- Tonks, cesse de te comporter comme une gamine et bois ça ! ordonna-t-il sèchement.
La jeune femme se contenta de le fixer calmement, les bras croisés sur sa poitrine et il réprima difficilement l'envie de la secouer.
- Nom de Dieu, Tonks ! jura-t-il en perdant patience. C'est moi le cadeau que Lucius veut offrir au Seigneur des Ténèbres. Pas toi ! A quoi tu joues, par Merlin ?!
Le visage en forme de cœur de la jeune Auror parut s'illuminer et un grand sourire se dessina sur ses lèvres.
- Mais oui !
Rogue lui jeta un regard très, très méfiant.
- Oui quoi ?
- Malefoy ne t'a pas jeté le Doloris, Rogue. Tu te rappelles pourquoi ?
- Evidemment. Il veut garder la… marchandise intacte, rétorqua Severus en grimaçant.
- Exactement, fit Tonks, la mine réjouie. Et que crois-tu que ce bon Lucius ferait s'il ouvrait la porte maintenant et qu'il découvrait qu'un de ses prisonniers s'est mystérieusement envolé… ?
Elle ménagea une petite pause stratégique dans son explication, ce qui lui attira un regard impatient de la part de son interlocuteur. Elle roula des yeux et secoua la tête comme s'il était un cas désespéré. Puis elle se reprit et son expression devint sérieuse et concentrée. Lentement, ces traits délicats se métamorphosèrent en un visage très pâle et austère à l'expression perpétuellement sévère, ses courtes mèches roses s'allongèrent en devenant noir corbeau et retombèrent mollement sur sa figure tandis que sa silhouette menue grandissait et s'épaississait pour adopter la carrure sèche et musclée de son vis-à-vis.
- Mais que, reprit-elle d'une voix grave et rauque, identique au timbre habituel du Maître des Potions, pour le même prix, il n'y ait, non plus un, mais deux Rogue dans la pièce ?
A suivre…
Ça vous a plu ? J'attends vos impressions.
Bye.
Falyla
