Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Remus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.
Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres.
Petite note de l'auteure : Comme la plupart de vos reviews concernaient un pronostic sur le « qui fait quoi », je ne me vois pas y répondre avant la lecture du chapitre. Donc pour une fois, je me contenterai d'un simple et grand merci à :
Alixe Remus James Lupin, Liski, Qc-HP, Alisa Adams, Lem Black, Minerve, Vici Black, Frite 12, Christelle, Vif d'Or, Eowyn 78, Leslie Glady, Pomme, Julie, Marie Potter, Niil-iste, Oxaline, Tolede, Mathieu 59.
Chapitre 44
Perceval Weasley prit une profonde inspiration dès que la porte de la pièce rouge apparut sur le mur. Le panneau magique s'ouvrit sur Lucius Malefoy, baguette à la main et grand sourire aux lèvres. Quand la porte offrit suffisamment d'espace pour qu'il puisse sortir sans bousculer le Mangemort, il s'élança aussi vite que son vieux corps meurtri et fatigué le lui permettait.
Il marqua un infime temps d'arrêt lorsqu'il vit la salle aux trophées et les invités attablés, tous avaient la même expression avide sur le visage. Empli d'un profond dégoût pour ces êtres abjects, il sentit une montée de bile lui brûler l'œsophage.
Tenter quelque chose, n'importe quoi. Mais il s'efforça de détourner les yeux. Les instructions de Rogue étaient limpides : s'enfuir de cet enfer le plus rapidement possible afin de rester en vie. Pour Kiara. Il détestait l'admettre mais il n'était pas en état de se battre. Affaibli et sans baguette, il n'avait pas d'autre choix. Il se demanda même s'il serait en état de transplaner si jamais il réussissait à sortir de cet endroit. La désartibulation n'était pas un risque à prendre à la légère.
Il quitta la salle aux trophées sans un regard en arrière et s'enfila dans le premier couloir latéral qu'il repéra. Il parcourut toute sa longueur puis s'engagea dans le suivant en pressant le pas.
Dès qu'il vit une fenêtre, il s'approcha. Même à travers l'obscurité de la nuit, il distingua assez facilement le sol enneigé en contrebas. Il pensa à juste titre qu'il devait être au 1er étage de cette immense bâtisse en estimant à près de quatre mètres la distance qui séparait la fenêtre du sol. Il y avait forcément un escalier quelque part qui l'amènerait au niveau inférieur et par conséquent, à la porte d'entrée.
Il reprit sa course en prenant un couloir puis un autre et encore un autre. Il s'arrêta quelques minutes plus tard, essoufflé et très en colère. Ce foutu manoir était un vrai labyrinthe ! Il avait tourné et tourné encore mais uniquement se retrouver devant un autre corridor bordé de hautes fenêtres.
Merde !
Il sentit son cœur s'emballer, la panique menaçant de l'envahir complètement. Il regarda rapidement à gauche puis à droite, indécis, lorsque son regard se fixa sur l'immense vitrail en forme d'écusson devant lui. La pâle lueur de la lune faisait ressortir en contre-jour les dessins finement ouvragés. Perceval reconnut ce qui semblait être une sorte de croix, trois « S », probablement des serpents, pensa-t-il, et une serre de rapace. Des armoiries. Celles des Malefoy. Ce qui signifiait que cette fenêtre donnait sur le devant du manoir, comme le voulait la tradition. Et si l'étiquette aristocratique des Sangs-purs avait été parfaitement respectée, ce dont Perceval ne doutait pas venant de Malefoy, les armoiries se situaient à droite de la porte principale. Il était donc proche du but.
Rassuré de ne pas être complètement perdu, Perceval repartit aussi vite qu'il pouvait. Lorsqu'il atteignit le bout du couloir, il se trouva face à une porte. Inspirant profondément, il l'ouvrit avec précaution, espérant qu'elle ne grincerait pas sur ses gonds, révélant ainsi sa présence aussi facilement que s'il avait été visible. Il découvrit un petit escalier plongé dans le noir et décida de s'y engager en espérant que ce dernier ne l'éloignerait pas de l'entrée principale. Mais la chance parut se mettre enfin de son côté. Après une volée de marches, il se trouva face à une autre porte. Il l'ouvrit également et lâcha un fort peu discret soupir de soulagement. Cette porte-là donnait directement sur le double escalier de marbre du hall d'entrée. Juste en contrebas, l'immense porte de chêne semblait le narguer.
Il le descendit rapidement et traversa le hall circulaire avant de se précipiter sur le lourd battant de bois. Là, il marqua un temps d'arrêt, incrédule. Dans la précipitation qui avait suivi son évasion, il n'avait pas songé une seule seconde que cette sortie se révélerait impossible. Pétrifié, il constata que la porte d'entrée ne comportait aucune poignée de quelque sorte que se soit pour la simple et bonne raison qu'elle était magiquement verrouillée.
Se maudissant de ne pas y avoir pensé avant, Perceval resta une longue minute à fixer le battant de bois massif. Puis revenant sur ses pas, il regarda tout autour de lui, cherchant frénétiquement une autre solution.
Il plissa les yeux, en tentant de se concentrer puis son regard se posa à nouveau sur les imposantes fenêtres. Il tenait la solution. Il s'avança vers les hauts vitrages pour grimacer à nouveau. Elles non plus n'avaient pas de poignée ni aucun moyen d'ouverture apparent.
Il serra les poings de frustration en se mordant la lèvre inférieure puis fronça fortement ses sourcils broussailleux. Quelque chose n'allait pas ! Il était certain d'avoir entrevu une poignée près du vitrail représentant les armoiries des Malefoy.
Il reprit le grand escalier de marbre en espérant ne pas se tromper.
Deux minutes plus tard, hors d'haleine et les côtes douloureuses, il se tenait debout devant le vitrail du 1er étage. Sa mémoire visuelle ne l'avait pas induit en erreur. Ces fenêtres-là pouvaient bel et bien s'ouvrir sans magie.
Cette bizarrerie, se dit-il, était sans doute à mettre sur le compte d'un ancêtre excentrique et personne n'avait pris la peine de modifier cet état de fait au fil des ans.
Il fit jouer la poignée et la fenêtre pivota sans bruit sur ses gonds, laissant entrer l'air glacé de cette nuit d'hiver. Il frissonna longuement, vêtu uniquement de son pyjama d'hôpital qu'il n'avait pu transformer en quelque chose de plus adapté. Il se pencha prudemment et évalua une fois de plus la hauteur qui le séparait du sol. Quatre mètres, c'était beaucoup mais il espérait sincèrement que la couche de neige amortirait sa chute.
Sans plus tergiverser, il enjamba le rebord, prit une grande inspiration et sauta.
§§§§§
Emmeline, tu n'as rien entendu ? chuchota Hestia en fixant intensément l'entrée du Manoir Malefoy.
Si…, confirma-t-elle en levant la tête, elle aussi. C'était… je ne sais pas…
Comme un grand bruit étouffé. Une sorte de « tchoufff… ».
De… « tchouff… » ? répéta Remus, vaguement amusé.
Hestia lui donna un coup de coude dans les côtes.
Ne te moque pas. Tu m'as comprise. Alors, tu vois quelque chose ?
Le loup-garou reprit son sérieux et scruta attentivement la façade de pierre du Manoir Malefoy, ses yeux d'ambre réduits à deux fentes.
Tiens, c'est étrange, ça…
Quoi ?
Une fenêtre est ouverte au premier et je suis absolument certain qu'elle ne l'était pas il y a quelques minutes. Le « tchouff » en question pourrait correspondre à la chute de quelque chose ou de… quelqu'un. Mais je ne distingue rien au sol.
Il leva son visage et huma profondément l'air froid. Malheureusement, le vent avait changé de direction et il ne distingua rien de particulier, mis à part l'odeur métallique du sang frais qui souillait le pelage d'un renard qui rentrait dans son terrier après une chasse fructueuse, une centaine de mètres derrière lui.
Je préfère aller vérifier sur place, ajouta le lycanthrope. On ne sait jamais.
En tout cas, il n'y a aucune trace de sortilège, précisa Hestia en abaissant sa baguette.
Attend, Lupin. Si tu brises les barrières magiques du portail, il y peu de chance pour que notre présence reste secrète, malgré toutes nos précautions. Tu es sûr de ce que tu fais ? lui demanda Alastor Maugrey d'une voix bourrue.
Remus dévisagea le vieil Auror qui avait posé sa main sur son avant-bras pour le retenir et lâcha un soupir frustré.
Non, tu as raison. Et pas moyen de savoir si c'est une fausse alerte ou pas. Et, toi, Fol'Œil, tu ne distingues rien ?
Le vieil sorcier se tourna vers le Manoir et fit rouler son œil magique dans son orbite puis il secoua la tête.
Non, je ne vois rien de spécial mais en même temps, contrairement à une réputation que je me plais à ne pas démentir, je ne vois pas tout. Sinon, je verrai à travers ses foutues briques et on en serait pas là.
Son visage couturé de cicatrices se tordit d'une étrange façon et Remus reconnut là sa manière de sourire. Il désigna discrètement du pouce les deux sorcières et se pencha vers Remus en baissant le ton :
Et je connaîtrai aussi la couleur des sous-vêtements de ces demoiselles, ajouta-t-il, goguenard.
Remus ouvrit la bouche pour répliquer mais une rafale de vent plus forte rabattit ses cheveux blonds striés de gris sur son visage et souleva un petit tourbillon de neige sur la lande. Il allait les repousser d'un geste agacé quand il suspendit son mouvement en se figeant.
Nom de Dieu ! jura-t-il à mi-voix. Weasley !
Quoi ? firent les trois autres à l'unisson.
Perceval Weasley ! Il est là ! Je l'ai senti juste à l'instant ! J'ai reconnu son odeur. La même qu'à Ste-Mangouste. C'était très fugace mais indéniable.
Tu es certain, Lupin ?
Oui, Alastor. Je n'ai aucun doute.
Dans ce cas… On y va, les enfants.
Les quatre Aurors coururent jusqu'au portail de fer forgé, baguette à la main. Maugrey prit la direction des opérations.
Vous êtes prêts ? On tente le Bombarda démultiplié ! Costaud et très bruyant mais radical en situation d'urgence !
Les sorciers se placèrent en demi-cercle.
A mon compte de trois. Un… Deux… TROIS ! BOMBARDA !
Quatre rayons violets émergèrent des baguettes pour se réunir en un seul qui frappa le portail de plein fouet. Il explosa sous l'impact dans un horrible gémissement de fer tordu. Le sortilège avait laissé un trou béant dans la ferronnerie ouvragée. Ils s'y engouffrèrent promptement et se dirigèrent au pas de course vers l'entrée du Manoir.
La neige crissait et craquait sous leurs pieds. Remus prit la tête et il se dirigea droit sous la fenêtre ouverte. Plus il s'approchait, plus il sentait l'odeur de Perceval. Arrivé à quelques mètres de la façade de pierre, il cligna plusieurs fois des yeux, balayant fébrilement le sol. Il ne comprenait pas, Perceval aurait dû être là ! Il le sentait ! Mais il n'y avait qu'un gros monticule de neige et rien d'autre. Le loup-garou refusa de se sentir stupide devant le regard interrogateur de ses collègues. Son odorat ne l'avait jamais trompé.
Il avança encore un peu en fronçant les sourcils, enjambant distraitement le tas de neige pour mieux regarder la fenêtre ouverte. Sans qu'il comprenne comment, il se prit les pieds dans la neige et trébucha lourdement par-dessus le monticule qui… gémit de douleur.
Remus se redressa brusquement et tâtonna prudemment. Aucun doute, il y avait bel et bien un corps sous lui.
Weasley ? Perceval Weasley ?
Il le sentit se raidir et répondre par un grognement étouffé. Le lycanthrope se dégagea doucement et le palpa à l'aveugle.
Vous allez bien, Weasley ? Vous êtes blessé ? Qui vous a rendu invisible ?
Seul le silence lui répondit.
Nous ne sommes pas des Mangemorts, Monsieur Weasley. Nous sommes des Aurors, le rassura Hestia avec empressement. Que s'est-il passé à l'intérieur ? Dites-nous où sont les autres…
Les Aurors virent la neige se tasser en s'enfonçant comme la silhouette invisible se relevait péniblement. Le silence perdura encore quelques secondes, sans doute, Perceval était-il en train de décider s'il leur faisait confiance ou pas. Finalement, il tenta une explication.
L-Lucius Malefoy… a ouvert la porte… Rogue… m'avait donné la potion…et m'a dit… partir… Me suis perdu… Pas de baguette… Pouvais pas sortir alors… sauté.
Malgré ses paroles quelque peu décousues, les membres de l'Ordre saisirent immédiatement l'urgence de la situation.
Faites vite ! Malefoy… Il allait… avec les autres… Rogue… Tonks…
Dépêchons-nous, ordonna Maugrey, il n'y a plus une minute à perdre. Les gamins sont toujours à l'intérieur.
Gamins ? Quels gamins ? s'enquit la voix encore chevrotante de Perceval alors qu'ils se dirigeaient déjà vers la porte d'entrée.
Les Aurors échangèrent un rapide coup d'œil puis Hestia revint sur ses pas.
Un groupe d'élèves de Poudlard a trouvé le moyen de venir jusqu'au Manoir… pour tenter de vous délivrer. Votre fille Kiara est avec eux, Monsieur Weasley.
Quoi ? Ce n'est pas possible…
Malheureusement si.
Un sortilège fut crié à plusieurs reprises, suivi à chaque fois d'une brève détonation et enfin, il y eu un énorme bruit de craquement : les membres de l'Ordre avait eu raison de l'imposante porte de chêne ensorcelée. Remus appela Hestia d'une voix pressante qui lui fit signe qu'elle avait entendu.
Je dois vraiment y aller. Monsieur Weasley, vous êtes en état de transplaner ? Si c'est le cas, allez à Ste-Mangouste, ils s'occuperont de vous et vous rendront votre visibilité. Dans le cas contraire, restez bien à l'abri et attendez notre retour.
Elle se rembrunit soudain.
Mais soyez très vigilant, ne signalez votre présence que lorsque vous serez bien certain de savoir à qui vous avez à faire.
Oui mais je peux aussi…
Monsieur Weasley… le coupa gentiment mais fermement la jeune femme, on m'attend. Prenez soin de vous.
Sur ces dernières paroles, elle se dirigea au pas de course vers ses collègues qui se tenaient prudemment de chaque côté de la porte éventrée.
Alastor Maugrey se retourna à l'arrivée de Hestia, fit sévèrement tourner son œil dans son orbite mais ne fit aucun commentaire. Remus lança un rapide coup d'œil dans le grand hall mais l'endroit semblait bizarrement désert. Il échangea un regard perplexe avec Maugrey qui haussa les épaules et leur fit signe d'entrer.
Les quatre Aurors pénétrèrent dans le Manoir, baguette tendue, à l'affût du moindre mouvement suspect. Ils avancèrent dos à dos pour se protéger les uns les autres.
La silhouette menue de Narcissa Malefoy apparut soudain en haut du majestueux double escalier. La moue hautaine, elle les jaugeait avec un mépris souverain. Elle descendit les marches de marbre, le dos raide de colère et se stoppa à quelques mètres d'eux. Son regard gris clair flamboyait.
Comment osez-vous pénétrer au Manoir Malefoy de la sorte ? siffla-t-elle. Votre comportement est inqualifiable, mon mari travaille au Ministère et il ne manquera pas de…
Madame Malefoy, rugit Fol'Œil, cessez votre petit numéro de bourgeoise offensée. Nous connaissons tous les activités de votre mari et cette fois, ses relations au Ministère ne pourront rien pour lui. Dites-nous où il est !
La jeune femme ne frémit même pas, elle croisa les bras sur sa maigre poitrine et haussa un sourcil dédaigneux sans répondre.
Maugrey grommela quelque chose de très impoli, son œil magique roulait furieusement en tous sens. Sa main se crispa nerveusement sur sa baguette, il semblait à deux doigts de lui jeter un Imperius pour la faire parler.
Narcissa, je t'en prie, intervint Hestia d'une voix pressante. Ne te rend pas coupable de complicité. Ton mari détient deux Aurors en otage. Nous devons l'arrêter.
Narcissa daigna se tourner vers celle qui l'interpellait. Rien sur son visage ne montrait qu'elle avait reconnu Hestia et qu'elles avaient partagé le même dortoir dans la Tour des Serdaigle pendant leurs années d'études à Poudlard.
Je ne sais pas de quoi vous parler, répliqua-t-elle d'une voix monocorde comme un discours bien appris et maintes fois répété. Si vous avez un mandat de perquisition, montrez-le-moi, dans le cas contraire, vous êtes sur une propriété privé alors sortez de chez moi !
Hestia allait argumenter mais Remus posa une main sur son avant-bras et secoua la tête.
Laisse tomber, Hestia, tu n'en tireras rien.
Le loup-garou eut une expression amère.
Nous allons devoir les chercher nous-mêmes dans le Manoir et nous perdons un temps précieux.
Mais la sorcière brune ne s'avoua pas vaincue. Elle plongea son regard vif dans celui de Narcissa.
Narcissa, tu n'es pas comme lui, ni comme ta sœur, tu n'es pas une Mangemort. Aide-nous. Fais-le pour ton fils. Fais-le pour Drago.
La blonde parut recevoir une décharge électrique et lui jeta une œillade meurtrière.
Je t'interdis de mêler mon fils à tout ça !
Remus et Alastor, qui avaient compris où leur collègue voulait en venir, lui firent des signes frénétiques pour qu'elle se taise mais Hestia poursuivit :
Et pourtant je me dois de te prévenir, Narcissa. Ton fils y est mêlé que tu le veuilles ou non. Il est, en ce moment même, dans le Manoir avec plusieurs élèves, pour tenter de délivrer les prisonniers.
Narcissa devint affreusement pâle et dut se tenir à la rambarde de fer forgé pour ne pas vaciller. Mais elle recouvra rapidement son aplomb.
Tu mens, Hestia, l'accusa-t-elle avec force, c'est impossible. Il n'y que deux façons d'entrer ici, attendre d'y être invité ou…
Elle désigna d'un hochement de tête ironique la porte d'entrée béante qui fumait encore par endroit.
… entrer par la force. Alors comment expliques-tu que…
L'Auror secoua la tête, frustrée.
Je ne sais pas, Narcissa, mais Drago a clairement choisi son camp et si Lucius le découvre…
Cette fois, Narcissa prit une teinte cadavérique et sa lèvre inférieure se mit à trembler.
C'est… Non ! Je ne te crois pas ! Tu essaies de…
Mais son agitation croissante trahissait le doute qui s'était insinué en elle. Elle serra nerveusement ses mains l'une contre l'autre pour cacher son anxiété tandis que le souvenir fugace du petit elfe inconnu vêtu du torchon neuf traversait son esprit.
Hestia enregistra chaque détail qui indiquait que ses paroles avaient atteint leur but mais se garda bien d'afficher sa satisfaction. Au contraire, elle émit un bref soupir résigné.
Tu avais raison, Remus. Elle ne nous aidera pas. Allons-y. Espérons que nous arriverons à temps…
Commençons par le rez-de-chaussée, ordonna Maugrey. Selon nos indications, les salons de réception sont par là.
Les quatre Aurors partirent dans la direction que désignait Fol'Œil. Ils avaient presque atteint le couloir qui y menait quand la voix hésitante de Narcissa retentit derrière eux.
Attendez !
Les membres de l'Ordre échangèrent un regard.
Ils… Ils sont au 1er étage, dans la salle aux trophées. Je… Je vais vous y conduire.
Hestia s'approcha d'elle.
Merci, Narcissa.
Je vais vous indiquer le chemin. Mais si Lucius me voit avec vous, il va me…
Ne t'inquiète pas, la rassura Hestia. Tu n'auras pas besoin de t'approcher de trop près.
Vite, Madame Malefoy, insista Emmeline. Nous perdons un temps précieux.
Narcissa acquiesça silencieusement et grimpa prestement l'escalier qui menait au premier, les Aurors à sa suite.
Elle leur fit emprunter plusieurs couloirs. Les torches accrochées au mur s'allumaient magiquement sur leur passage et s'éteignaient dès qu'ils s'en éloignaient. Puis ils débouchèrent finalement dans le corridor qui menait à la salle aux trophées. Ce dernier était envahi de fumée grise qui formait un rideau opaque.
Qu'est-ce que c'est que ça ?
Aucune idée.
La salle aux trophées est juste un peu plus loin, précisa Narcissa à mi-voix.
Ils se figèrent soudain en entendant un hurlement de douleur provenir du fond du couloir. Maugrey fronça les sourcils et tenta en vain de percer le brouillard de son œil magique.
On y va ! Tenez vos baguettes prêtes, les enfants.
Puis il se tourna vers Narcissa.
Madame Malefoy, ajouta-t-il de sa voix bourrue, pour votre propre sécurité…
Il fut coupé par la voix sèche de Lucius qui provenait elle aussi de la salle encore invisible.
Ne bougez plus. Attendez mes ordres.
Les Aurors, suivis de Narcissa s'approchèrent encore tandis que la fumée se dissipait lentement. Ils commençaient à entrevoir quelques silhouettes, ici et là, qui, au vu de leur gabarit, ne pouvaient appartenir qu'à des adolescents. Narcissa mit une main sur sa bouche pour réprimer le cri de terreur qui montait en elle.
Endoloris !
Tout le monde se gela sur place en entendant le sortilège Impardonnable claquer dans l'air comme un coup de fouet. Puis une silhouette aux cheveux blonds facilement identifiables s'écroula, frappée sans pitié par son propre père.
Drago… articula silencieusement Narcissa, le souffle coupé.
Elle vit son fils à terre, tressauter, le corps raidi de douleur. Elle avait le cœur au bord des lèvres. Une bile acide envahit sa bouche sous le coup d'une violente nausée puis son regard se posa sur son mari qui torturait leur enfant. Son enfant. La chair de sa chair. Une vague de haine, comme elle n'en n'avait jamais ressentie au cours de ces années, lui brûla soudain la poitrine.
Cet homme était un monstre de cruauté qui suppliciait son fils sans sourciller. Quelqu'un devait l'arrêter.
Elle vit Remus Lupin se préparer à riposter.
Sans réfléchir, les oreilles bourdonnantes d'une colère trop longtemps refoulée, elle tira sa propre baguette cachée dans un pli de sa robe et la pointa sur Lucius. Suffoquant presque elle-même en voyant Drago se tordre sous les assauts de l'abominable sortilège, elle hurla :
AVADA KEDAVRA !
Un puissant rayon vert émergea de sa baguette. Il traversa la salle aux trophées pour aller frapper Lucius Malefoy en pleine poitrine. Ce dernier eut l'air vaguement surpris puis il tomba sur le sol, sans un mot. Mort.
A suivre…
Petite note de moi (bis) : Bon, vous l'aurez compris, j'avais annoncé que ce serait le dernier chapitre avant l'épilogue, mais comme je suis incapable de faire court… Il devrait y en avoir un autre ou alors je vais grouper tout ça, je verrai.
En attendant, je tenais à vous remercier toutes et tous de votre participation au « qui fait quoi ? ». C'était très amusant de lire vos remarques, presque aussi amusant que de deviner qui Harry va embrasser dans le tome 6. LOL.
Il y a cependant UN gagnant, UN SEUL, à mon petit jeu ! C'est Tolede ! Bravo à lui !
Tolede, fidèle lecteur et critique dès mes premiers balbutiements d'écrivaillon, je m'incline très bas devant ton immense perspicacité et ta clairvoyance légendaire, il faut dire que tu me parles de Narcissa depuis un bon moment et que j'ai à chaque fois habilement (hum…) fait semblant de rien. Je me suis fait, comme qui dirait, griller en beauté ! LOL.
Mais rancunière, je ne suis pas, donc cadeau tu recevras ! LOL
Merci et gros bisous à tous.
Bye.
Falyla
