Un grand merci à mon UIDO, j'ai nommé Remus Lupin. Je ne le répéterai jamais assez, allez jeter un œil sur son site le Vif d'Or, le lien et dans ma bio, il est très bien fait et en plus, vous y trouverez quelques-uns de mes dessins ainsi que plusieurs news et interviews que je traduis à mes heures perdues.

Disclaimer : Toujours pareil, rien ne m'appartient, tout est à JKR. Je revendique cependant l'intrigue, Kiara Weasley et quelques autres.

Remus James Lupin : Merci de trouver du temps pour moi et d'être un correcteur si attentif. Bisous.

Vif d'Or : Comme je te l'ai dit, c'est trop long pour un seul chapitre. Mais voici le premier des cinq derniers. Bises.

Leslie Glady : Contente que tu aimes toujours autant mes écrits. Bisous.

Fayagirl : La suite est enfin là. Bises.

Vici Black : Enfin Vici ! Je pense que je l'ai dit il y a bien quelques chapitres, le sacrifice du Serpent, c'est celui de Rogue qui accepte de se livrer à Voldemort pour sauver la vie de Perceval. Bisous.

Alixe : Mais non, mais non, je ne suis pas dure. J'espère seulement que la fin que j'ai imaginée sera à ton goût. Elle est au mien, ce qui est déjà pas mal… LOL. Bises.

Liski: Non, non, ça ne se termine pas comme ça ! La suite est juste en dessous. Bisous.

Lem Black : Ce chapitre n'est pas non plus le dernier ! Je suis incapable de faire court et je ne voulais pas bâcler en me précipitant. Mais, je le jure, cette fois, la fin est écrite. Bises.

Julie : La suite est enfin là. Bisous.

Alisa Adams : J'ai beaucoup pensé à toi en écrivant le chapitre 49 qui est cette fois vraiment le dernier. J'espère que ce sera à la hauteur de tes attentes. Bises.

Oxaline : Oh merci ! C'est gentil. La suite est un peu plus bas. Bisous.

Qc-HP : Ravie d'avoir surpris le lectorat. Comme tu peux le lire dans ma note, il y aura encore cinq chapitres en fait. Bises.

Pomme : Merci, la suite est là. Bisous.

Tolede : Comme je te l'ai dit il y a quelques temps déjà, le sacrifice, c'est Rogue. En tout cas, encore bravo d'avoir bien deviné. A plus. Bises.

Ambrazka: Merci pour ces compliments ! C'est vrai, cette fois, la fin est écrite mais ce n'est pas pour aujourd'hui. Mais je suis très contente de l'avoir enfin terminée. Il faut savoir passer à autre chose. Bisous.

Lunae : Très contente de t'avoir surprise. Voici la suite. Bises.

Angel's heaven : Ben la preuve en est ! Encore 5 chapitres en fait ! Un épilogue court ? LOL. Je crois que je vais m'essayer au One-shot, ça me reposera. J'écris cette fic depuis 18 mois ! Mais je suis vraiment satisfaite de la fin. Bisous.

Dega : Merci, c'est gentil. Mais après la fin de celle-ci, j'en écrirai d'autres. Bises.

Minerve : Il faut bien une fin. Et franchement, je suis contente de l'avoir achevée enfin. Bisous.

Ash 2 en 1 : Ah ben si t'es une copine de Saael' alors, je te salue bien bas. Contente que mes fics te plaisent. Bises.

Petite note de l'auteure : Je sais, je sais, j'ai été très, très longue et je m'en excuse. Je vous assure qu'une bonne moitié de ce délai était indépendant de ma volonté. Mais c'est vrai que j'avais vraiment besoin de faire un break. Donc j'ai fait une longue pause, mais ensuite divers problèmes familiaux m'ont suffisamment stressée pour ne pas me donner envie de reprendre quoi que se soit. Il a donc fallu attendre que j'aie à nouveau « envie ». Et comme j'étais bien décidée à finir cette fic pour passer à autre chose, j'ai écrit la fin d'une seule traite. En fait, l'épilogue annoncé s'est transformé en… 5 chapitres ! Mon correcteur, Remus Lupin, m'en a déjà renvoyé deux. Le voici.

Bonne lecture.

Chapitre 45

Narcissa, la main toujours tendue devant elle, regarda la longue silhouette de son mari s'affaisser mollement, presque silencieusement, dans un imperceptible froissement de tissu. La baguette de Lucius s'échappa de sa paume lorsqu'il toucha le sol. Elle roula quelques centimètres sur les luxueuses dalles de marbre puis s'immobilisa définitivement.

Un incroyable silence s'ensuivit. Tous semblaient pétrifiés.

Bellatrix fut la première à recouvrer ses esprits, elle secoua vigoureusement la tête, refusant de croire ce qui venait de se passer. Elle leva ses pupilles d'obsidienne et fixa sa sœur comme si elle la voyait pour la première fois. Sa bouche se tordit en une sorte de rictus et elle partit d'un long éclat de rire qui se transforma rapidement en ricanement hystérique. Son rire se tut aussi soudainement qu'il avait débuté et, avant que quiconque ne puisse faire un geste, elle cracha une incantation en direction de Narcissa. Un éclair d'argent jaillit de l'extrémité de sa baguette et alla frapper sa sœur. Celle-ci ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Elle tomba à genoux en appuyant fortement sur sa maigre poitrine, ses yeux se révulsèrent puis elle s'écroula sur le sol.

Satisfaite, Bellatrix se tourna vers les autres Mangemorts et mit à hurler des instructions. Peu habitués à contester les ordres qu'ils recevaient, ils s'exécutèrent sans rechigner et la bataille reprit.

Kiara essuya rapidement les larmes qui sillonnaient ses joues. Le sortilège de torture lancé sur Drago avait cessé mais le jeune homme, d'une pâleur de spectre, s'était évanoui. Kiara se leva et tira péniblement le sorcier inconscient hors du champ de tirs et l'appuya contre le mur du couloir. Après s'être assurée qu'il était suffisamment à l'abri, elle empoigna sa baguette et rejoignit les membres de l'AD encore valides et les Aurors qui détournaient habilement aux sortilèges lancés par les Mangemorts.

Maugrey pointa sa baguette sur Bellatrix mais elle le vit et tira la première. Le vieil Auror se jeta sur le côté en lâchant un chapelet de jurons, évitant de justesse le rayon pourpre. Furieux, il répliqua par un sortilège d'entrave de son crû. Une corde magique jaillit de l'extrémité de sa baguette comme un serpent et s'enroula promptement autour de son cou, ses poignets et ses chevilles, immobilisant ainsi la Mangemort. Cette dernière poussa un cri de rage et tenta sauvagement de se débattre. Mais les liens magiques se resserraient à chacun de ses mouvements saccadés. Quand la corde se mit à écraser dangereusement sa carotide, manquant de peu de l'étrangler, elle consentit enfin à cesser de bouger. Ravi de cette petite victoire, Fol'Œil répéta plusieurs fois l'opération sur d'autres Mangemorts.

Les frères Lestrange se montrèrent particulièrement coriaces, utilisant efficacement divers boucliers de protection pour éviter les sortilèges mais Remus, Emmeline et Hestia finirent par les désarmer et les immobiliser complètement.

Dès que les tirs cessèrent, Kiara se précipita vers les deux Rogue pétrifiés. Malgré leur position rigidifiée, l'un d'eux roulait des yeux, fou de rage tandis que l'autre arborait un air beaucoup plus calme.

- Finite Incantatem ! fit-elle en exécutant un rapide mouvement du poignet.

L'instant suivant, Tonks reprenait ses traits et offrait un faible sourire à Kiara en se relevant.

- Par Merlin ! J'ai bien cru ma dernière heure arrivée !

Severus Rogue se leva à son tour, ses yeux noirs brillaient de colère, toisant froidement Kiara et ses camarades. Sans lui laisser le temps de réfléchir aux reproches qui n'allaient pas manquer de pleuvoir sur eux parce qu'ils avaient sciemment désobéi, Kiara courut vers la pièce rouge et en ressortit tout aussi vite en fronçant les sourcils, s'efforçant de ne pas céder à la panique.

- Où est mon père ? Il n'est pas avec vous ? demanda-t-elle, sa voix montant dangereusement dans les aigus.

Hestia s'approcha de Kiara et posa une main rassurante sur son avant-bras.

- Il est sain et sauf, Kiara. Il a pu s'enfuir grâce à une potion d'Invisibilité que le professeur Rogue lui a donnée. Il nous attend dehors.

Kiara poussa un cri de soulagement en jetant ses bras autour de Hestia, pleurant et riant à la fois, tandis que l'énorme poids qui écrasait sa poitrine se dissipait. Elle se tourna vivement vers Rogue pour le remercier mais il ne se tenait plus derrière elle. Elle vit qu'il examinait attentivement les blessés. Narcissa était étendue à côté de son fils et plus loin, Seamus reprenait peu à peu ses esprits tandis que Luna se tenait encore le ventre en grimaçant. Harry était assis près d'elle et lui tenait la main.

Dumbledore, son visage ridé offrant un curieux mélange de colère et de soulagement, apparut soudain à l'extrémité du couloir. Il marchait avec une rapidité surprenante pour un homme de cet âge. Kingsley Shacklebolt et Iain Pears l'accompagnaient, baguettes tendues devant eux. Tandis que les deux nouveaux Aurors se joignaient à ceux présents pour faire léviter les corps inertes des Mangemorts, Rogue s'approcha du directeur de Poudlard qui lui prit les mains.

- Severus ! Je suis heureux de vous savoir toujours parmi nous !

- Le Seigneur des Ténèbres, Monsieur…

- … N'a pas daigné se montrer, confirma le vieux sorcier. La Marque des Ténèbres de Lucius l'a prévenu immédiatement de sa mort.

Il jeta un rapide coup d'œil à la dépouille de Malefoy.

- Ce soir, Tom a perdu son bras droit et une bonne partie de ses fidèles va se retrouver en prison dès demain. Je ne doute pas de sa capacité à recruter rapidement de nouveaux éléments mais former des Mangemorts prend du temps et Jedusor ne veut plus attendre. Depuis la débâcle du Département des Mystères, je le sens impatient et fébrile de nous montrer qu'il est à nouveau tout puissant.

Dumbledore se permit un mince sourire.

- Sa précipitation sera sa perte, Severus mais il faut néanmoins nous tenir sur nos gardes.

Le Maître des Potions se contenta de hocher silencieusement la tête et s'éloigna pour aider les Aurors.

- Kiara ? appela doucement le vieux Directeur en lui faisant signe d'approcher. Vous ne verrez pas votre père ce soir. Nous l'avons trouvé trempé et frigorifié ; j'ai donc préféré l'envoyer directement à Ste-Mangouste. Un tel état d'hypothermie n'est pas à prendre à la légère.

La jeune sorcière s'efforça de cacher sa déception.

- Je comprends, Professeur. Quand est-ce que je pourrai le voir ?

- Dès qu'il sera guéri, je vous le promets. Ça ne devrait pas prendre plus de quelques jours.

Merci, Professeur, dit-elle avant de retourner vers Drago, toujours inconscient.

- Oh, Mademoiselle Weasley ? la rappella Dumbledore comme s'il venait tout juste de se souvenir de quelque chose.

Kiara se raidit un peu, l'emploi soudain de son nom de famille n'augurait rien de bon. Elle se tourna en affichant tant bien que mal une expression sereine qu'elle était loin de ressentir.

- Oui ?

- A l'occasion, je vous saurais gré de passer à mon bureau pour m'expliquer comment neuf jeunes gens ont réussi à entrer dans un Manoir réputé impénétrable…

Kiara le regarda, embarrassée. Le ton était sévère mais les yeux du vieux sorcier n'exprimaient rien d'autre qu'une intense curiosité.

§§§§§

Kiara frappa à la porte de l'infirmerie et entra.

- Bonjour Madame Pomfresh. Drago ? Tu es prêt ?

Madame Pomfresh se précipita vers elle dès qu'elle la vit.

- Merci Merlin, vous venez enfin le cherchez ! déclara-t-elle, avec emphase. C'est le pire patient que j'ai jamais eu, et de loin !

Kiara jeta un rapide coup d'œil au dit patient. Il était assis sur le lit et il avait pris son air renfrogné typiquement malefoyien. Il ne daigna même pas lever les yeux vers elle mais elle put constater que les cernes qui marquaient son visage en début de semaine avaient presque disparu. Kiara pinça durement ses lèvres en fronçant les sourcils puis adressa un sourire de commande à l'infirmière, en espérant ne pas se montrer trop sarcastique.

- Allons, je suis certaine qu'il s'est montré d'une correction exemplaire…

L'infirmière émit une sorte de grognement qui pouvait signifier n'importe quoi et secoua la tête.

- Monsieur Malefoy, vous êtes officiellement libre de quitter l'infirmerie. Je vous supporte depuis sept jours et je pense que c'est assez ! Ouste !

- 'Pas trop tôt ! grommela le jeune sorcier entre ses dents.

Madame Pomfresh soupira en levant les yeux au ciel.

- Ah ! Une dernière petite chose pour fêter votre départ. Le professeur Rogue a préparé cette potion fortifiante, tout exprès pour vous.

Drago jeta un regard morne au flacon.

- Je suis certain qu'elle a un goût affreux, dit-il d'une voix boudeuse.

- Oh ça ! Il n'y a aucun doute, jeune homme, confirma-t-elle avec un sourire réjoui.

Il lui lança un regard noir en se levant et empoigna la bouteille, la mort dans l'âme.

- Autre chose, Madame Pomfresh ? s'enquit Kiara après avoir jeter une œillade pleine de reproches au sorcier blond.

- Non, je ne crois pas, répondit-elle en secouant la tête. Ah si ! Pendant que j'y pense…

Elle jeta un bref coup d'œil à Drago et baissa la voix.

- J'ai votre potion pour vos douleurs menstruelles.

L'infirmière se dirigea vers une petite armoire placée en hauteur, marmonna une formule et ouvrit le battant. Elle vérifia soigneusement les étiquettes et prit la bouteille destinée à Kiara. Elle referma puis se tourna vers la jeune fille.

- Pourriez-vous dire à Mademoiselle Parkinson que son propre médicament est prêt depuis plus d'une semaine et qu'elle peut venir le chercher ?

Kiara haussa les épaules.

- Bien sûr, je ferai passer le message. Mais vous ne croyez pas que ce serait plus pratique que je le lui amène directement ?

- Vous feriez ça ?

- Oui, bien sûr, si ça peut vous rendre service. Après tout, Pansy et moi sommes dans la même chambre et comme j'y vais…

-Dans ce cas, je ne dis pas non. Mademoiselle Parkinson a la très fâcheuse habitude de ne s'en souvenir qu'à la dernière minute et n'hésite jamais à exiger ce dont elle a besoin aux heures les plus indues…

Kiara hocha la tête, compréhensive. Les caprices de Pansy n'étaient un secret pour personne.

- Pas de problème.

Dûment munie de la seconde bouteille qu'elle glissa dans la poche de robe, Kiara quitta l'infirmerie en compagnie d'un Drago maussade et renfrogné. Ils marchèrent sans un mot un bon moment puis le blond se décida à briser le silence.

- Alors ? demanda-t-il sans cacher son agressivité. Tu t'es décidée ? Tu t'en vas ? Tu me laisses maintenant ? Quand j'ai le plus besoin de toi ?

Kiara soupira lourdement. Ce semblant de conversation – qu'elle qualifiait plutôt d'échange répété de propos acerbes – revenait sans cesse depuis presque une semaine.

- Drago… fit-elle, exaspérée. Mon père sort de l'hôpital aujourd'hui. Tu sais parfaitement que je n'ai pas pu le voir au Manoir. Dumbledore l'a trouvé couché dans la neige, hypothermique et l'a envoyé sans délai à Ste-Mangouste. Donc, je te le répète encore une fois, je ne sais pas encore ce qu'il compte faire exactement. Mais je pense ne pas me tromper en supposant qu'il voudra retourner en Norvège dès que possible.

- Et tu partiras avec lui.

C'était plus une amère constatation qu'une question. Elle lui lança un regard désespéré.

- Mais… Il n'a que moi au monde… Je ne pourrai pas le laisser seul. On en a déjà parlé cent fois…

Drago serra les poings de colère.

- Et moi alors ? Je ne compte pas ? Tu vas me lâcher ? Comme ça ? Un petit tour dans ta vie et puis s'en va ?

La jeune sorcière sentit ses joues s'empourprer. Elle se raidit et, les poings sur les hanches, répliqua vivement.

- Ça, c'est dégueulasse, Drago ! Tu sais parfaitement que c'est faux ! Vous comptez tous beaucoup pour moi !

Un petit groupe d'élèves qui marchaient en sens inverse les dévisagèrent avec une curiosité non déguisée.

- Manifestement pas assez… siffla-t-il entre les dents, plein de rancœur.

- Mais enfin ! s'exclama-t-elle, outrée avant de baisser précipitamment la voix. Tu ne peux pas honnêtement me demander de choisir entre mon père et toi ?

Drago lui offrit une expression butée.

- Et alors ? marmonna-t-il d'une façon presque inaudible, je l'ai bien fait, moi.

Kiara pâlit brusquement, elle avait parfaitement saisi ses propos. Se ressaisissant rapidement, elle pointa son index sur lui.

- Est-ce que tu te rends bien compte de ce que tu viens de dire, Drago ? Tu énonces sans sourciller que tu as choisi le camp de Dumbledore parce que je suis ta petite amie, comme pour me faire plaisir et non par intime conviction ni éthique morale.

Le sorcier blond grimaça.

- C'est une raison comme une autre, non ? répondit-il avec hargne, l'air obstiné.

Kiara secoua la tête avec colère.

- Toute cette discussion est complètement absurde et totalement prématurée. Rien n'est encore décidé alors ne dis pas n'importe quoi et cesse de te comporter comme le sale morveux capricieux et immature que tu n'es plus.

- Je suis comme je suis, contra Drago en croisant les bras, en la regardant, hautain.

La jeune fille réprima son envie de le gifler.

- Oh ! Comme c'est pratique de dire ça ! se moqua-t-elle. C'est l'excuse parfaite pour te comporter comme un parfait crétin tout ce qu'il y a de plus puéril !

Il se rembrunit sous l'insulte et lui lança un regard meurtrier. Elle lui rendit son regard puis soupira. Elle compta jusqu'à dix en tout observant le va-et-vient des étudiants qui ne faisaient même pas semblant de ne pas s'intéresser à leur conversation. Cette discussion ne pouvait décemment se poursuivre dans un couloir. Elle le saisit sans trop de ménagement par le bras et entra dans la première salle vide qui n'était pas verrouillée, en l'entraînant avec elle. Puis elle inspira profondément avant de continuer :

- Ecoute-moi bien. A l'heure actuelle, l'important n'est pas mon hypothétique départ mais ce qui va arriver à ta mère à sa sortie de Ste-Mangouste. Que t'a dit Dumbledore ?

Le blond lui jeta un regard mauvais. La mort de Lucius l'avait plus ébranlé qu'il ne l'aurait cru. Ou alors, savoir que sa propre mère avait lancé le sortilège mortel pour le sauver était tout simplement trop lourd à assumer pour lui. Il n'avait pas pleuré la disparition de son père. Pas une larme. Bien sûr, Lucius Malefoy était un homme cruel, machiavélique et infiniment mauvais – même avec les propres membres de sa famille – mais, malgré cela, Drago se sentait coupable de ne rien éprouver d'autre qu'un intense soulagement. Aurait-il dû ressentir du chagrin ? Après tout, c'était son géniteur ? Les liens du sang auraient dû être les plus fort, n'est-ce pas ? Mais non. Rien. En repensant à la dépouille de Lucius, qui avait été inhumée sans cérémonie dans le caveau familial des Malefoy, deux jours plus tôt, avec pour seuls témoins Remus Lupin, Hestia Jones et un sous-fifre de Cornelius Fudge qui devait livrer un compte-rendu de l'opération au Ministre – il se sentait étrangement détaché. Apaisé, aurait-il pu rajouter s'il avait osé pousser son introspection face aux sentiments que lui avaient inspirés son père. Et cette indifférence – bien qu'il ne sut pas réellement ce qu'il était sensé ressentir pour un homme qui les avait terrorisés, lui et sa mère, de toutes les manières possibles – se diffusait en lui comme un lent poison. Et comme si ça ne suffisait pas, sa mère allait probablement passer en jugement devant le tribunal du Ministère et il était littéralement terrifié par l'issue d'un éventuel procès. Que deviendrait-il si elle terminait ses jours dans une cellule pour avoir voulu le soustraire au Doloris ?

Il déglutit avec difficulté. Sa vie se fissurait de toutes parts et ne tarderait pas à s'effondrer comme un château de cartes. Il avait tant besoin de Kiara. Se sentir aimé et soutenu lui avait tellement apporté. Et maintenant, alors qu'il traversait la pire période de sa courte existence, elle l'abandonnait !

- N'essaie pas de me faire croire que mon avenir t'intéresse, parce que, manifestement, ce n'est plus le cas, siffla-t-il rageusement entre les dents mais ses pupilles brillaient d'un éclat douloureux qui masquait mal son angoisse de devoir faire face seul à ce qui l'attendait.

Mais la jeune sorcière sentit la colère l'envahir à nouveau en l'entendant proférer ce commentaire parfaitement injuste et ne remarqua pas son anxiété derrière l'apparente dureté de ses propos. Elle enfonça ses ongles dans ses paumes pour s'empêcher de sortir sa baguette pour lui jeter un sort et planta ses iris flamboyantes dans les siennes.

- Comment oses-tu dire ça ? Ce que tu viens de traverser ne te donne pas tous les droits. Et tu n'as certainement pas celui de mettre en doute mes sentiments ! Tu crois que c'est facile pour moi ? Je me sens écartelée ! Je retrouve enfin mon père, qui, merci Merlin, est en bonne santé et ça me rend folle de joie mais cela signifie tout à coup que je vais sans doute devoir partir, renoncer à tout ce que j'ai appris à aimer ! Mes nouveaux amis, cette école, … toi.

Drago émit un ricanement désabusé.

- Ravi de voir que je n'arrive qu'en troisième position…

- Nom de Dieu, Drago ! Merde ! jura-t-elle, excédée. Ne déforme pas sciemment mes paroles ! J'essaie de te faire comprendre ce que je ressens et…

- Et ce que je ressens, moi, tu le comprends ? la coupa-t-il sans vergogne.

Il lui agita son flacon de potion fortifiante sous le nez.

- Et Rogue ? Tu y as pensé ?

Kiara se raidit à nouveau et marmonna d'un ton brusque et froid :

- Rogue ? Je ne vois vraiment pas ce qu'il vient faire là-dedans ?

- Tu ne vois pas ce qu'il vient faire là-dedans ? répéta le sorcier blond d'une voix incrédule.Je me permets de te rappeler que c'est ton géniteur et qu'il…

Kiara éclata d'un rire sans joie qui sonnait plutôt comme un grincement aux oreilles de Drago.

- Mon géniteur ? Oh ? Vraiment ? Alors, laisse-moi te dire une petite chose, Drago. Visiblement, ce tout petit détail semble s'être brutalement effacé de sa mémoire parce que depuis notre escapade au Manoir, ce cher professeur Rogue m'ignore totalement. C'est même pire que son mépris d'avant quand il pensait que je n'étais qu'un fardeau dans sa vie. Maintenant, j'ai un tout nouveau statut, ajouta-t-elle, acerbe. Je suis devenue entièrement transparente.

Elle se détourna un instant, déglutissant avec difficulté pour chasser la boule qui menaçait d'obstruer sa gorge.

- Alors, je suis tout à fait persuadée qu'il sera infiniment soulagé de me voir dégager.

Drago la dévisagea, bouche bée, il n'en croyait pas ses oreilles. Le pire, c'était qu'elle semblait vraiment penser au bien-fondé de son analyse. Un tel manque de discernement de sa part le stupéfiait. Sa colère retomba d'un seul coup. Comment pouvait-elle ne pas voir que Rogue s'était simplement effacé, maintenant que Perceval était revenu ? Le sorcier blond soupçonnait aussi le Maître des Potions de s'être bien plus attaché à Kiara qu'il ne le jugeait raisonnable. Ainsi, se mettre volontairement en retrait, c'était sa manière à lui de se protéger. C'était tellement évident ! Même si Drago estimait le procédé brutal, il le comprenait parfaitement.

Le jeune sorcier soupira et se massa les tempes d'une main lasse. Egoïstement, il n'avait pensé qu'à sa propre situation. Mais, il fallait bien reconnaître que celle de Kiara, dans un tout autre registre, ne valait guère mieux.

- Kiara… commença-t-il d'une voix considérablement radoucie. Vous ne vous êtes pas du tout parlés depuis notre retour ?

Elle secoua négativement la tête.

- Non. J'ai fait quelques tentatives mais il me fuit comme si j'étais devenue une pestiférée. Ça m'a tellement rappelé comme il se comportait avec moi il y a quelques semaines que… que j'ai laissé tomber.

- Je vois, fit Drago.

Il réfléchit au moyen de leur ouvrir les yeux à tous les deux et de rétablir l'infime relation qu'ils avaient mise en place mais il ne pouvait écarter Perceval de l'équation. Et il ignorait totalement si le père de Kiara et Rogue s'étaient parlés lors de leur séquestration au Manoir ou même s'il avait abordé le sujet – ô combien délicat – de leur fille commune. Le mieux était d'aller se renseigner directement auprès de Rogue. Parce que Drago avait dans l'idée que Kiara refuserait d'en parler à Perceval de peur de le blesser.

- Ecoute, il… Rogue n'est pas… il est un peu…, dit-il enfin d'une voix hésitante.

En voyant Kiara froncer des sourcils, il s'éclaircit la gorge. Il devait la convaincre. Il reprit donc sur un ton ferme et bien plus assuré qu'il ne l'était en réalité.

- Je pense vraiment que tu devrais avoir une conversation avec Rogue.

- Est-ce que tu écoutes quand je te parle ? Il ne veut ni me voir, ni me parler !

Drago haussa un sourcil narquois et un léger sourire en coin tordit sa bouche.

- Et depuis quand ce genre de détail t'arrête ? Je t'ai connue plus téméraire.

Elle lui jeta un regard incertain tout en se mordillant la lèvre inférieure mais une infime lueur d'espoir s'était allumée dans ses yeux bleu et or et il sut qu'il avait gagné. Tôt ou tard, elle irait voir Rogue.

§§§§§

Kiara chercha Pansy pour lui remettre son médicament mais elle n'était nulle part en vue. Elle ouvrit donc leur pharmacie commune et y déposa les deux bouteilles, en ce faisant une note mentale d'en parler à sa peste de compagne de chambre afin que celle-ci n'aille pas déranger inutilement l'infirmière.

Drago, lui, en profita pour se changer.

Une heure plus tard, ils sortaient de la salle commune des Serpentard pour se rendre au rendez-vous que Dumbledore leur avait fixé.

A suivre…

Petite note(bis) : Je vous invite à jeter un coup d'œil à ma bio, j'y ai rajouté une note concernant la nouvelle menace qui peut s'abattre sur n'importe lequel/laquelle d'entre nous, auteurs. Bien que l'administration de FFnet n'ait encore rien à me reprocher, la récente mésaventure de Blanche Malfoy, accusée à tort de plagiat (!), nous apprend que personne n'est à l'abri de la malveillance d'autrui.

Petite note(ter) : J'ai traduit quelques interviews et divers reportages sur le tournage HP 4. Vous les trouverez sur le site de Remus Lupin, sous la rubrique « film ». Le lien est dans ma bio.

Merci d'avoir lu jusque-là (merci Origine, j'adore ta formule) et merci de prendre le temps de me faire part de vos remarques.

Gros bisous à tous.

Bye.

Falyla