A/N : Je tiens à préciser que, non, je ne suis pas sexiste envers les hommes (lisez et vous comprendrez), c'est simplement que j'ai essayé de m'imaginer dans la peau d'une petite fille (pardon, femme, comme nous l'avons déjà déterminé dans le chapitre précédent) de 14 ans, qui a un caractère légèrement sarcastique… Oh, si peu…
Chapitre 2, partie 2 : Les Héros à la Rescousse.
Où l'on apprend que Ron peut enfin jouer le rôle du héros en venant sauver la princesse, sa sœur, du démon Gratouilleur et que Dumbledore garde en toute circonstance son air impassible, même lorsqu'il est en face d'un Fudge antipathique et pathétique (essayez de répéter la fin à toute vitesse, pour voir le nombre de fois que vous pouvez le faire).
(P.d.V. Ginny)
Je ne sais combien de temps je restai là, à ne pouvoir bouger que les yeux : quelques minutes, quelques heures, des journées entières… (quoique, à la réflexion, ça ne devait faire qu'une heure à peine). La colère et le désespoir avaient fait place à la résignation depuis longtemps, sachant que j'étais incapable de faire quoi que ce soit. J'occupai mon temps comme je le pouvais. En clair, je m'amusais autant qu'une chocogrenouille à un concours de philuménistes/1/ qui pleurerait sur son triste sort (bin oui, la pauvre, que feriez-vous si vous aviez à supporter la présence de tous ces directeurs d'école, les seuls assez fous pour organiser ce genre de concours ? Si par bonheur vous réussissiez à vous échapper, vous seriez menacés de finir dans les ventres voraces des confrères sans cœur de Pettigrew).
C'est alors que j'entendis la porte s'ouvrir derrière moi. Pas besoin de tourner la tête, je savais déjà qui c'était. (Depuis quelque temps déjà, j'étais en mesure de la tourner d'au moins, oh… un poil de nez de Snape/2/). Il n'y a qu'une seule personne au monde pour faire ses entrées en fracassant la porte de cette manière.
Ron.
Ron, mon sauveur, mon héros, viens me délivrer, j'en ai marre, j'en peux plus, je te promets de ne plus trop t'insulter… Je resterai dans la limite du raisonnable tu verras.
De là où j'étais, je ne pouvais rien voir, mais ce que j'entendais me permit de suivre le drame qui se déroula ensuite (musique d'ambiance ajoutant du suspens).
Ron, lui aussi, eut une exclamation étouffée lorsqu'il vit notre père étendu sur le sol. Il y eut un bruit de pas lourds, comme s'il courait au ralenti, suivi d'un Finite Incantatem et du sifflement du vent soulevé par le sort.
Papa grogna, se leva lourdement et s'écria à son tour, comme s'il venait de s'en rappeler (ce qui devait effectivement être le cas) :
« - Harry ! »
Mon frère, qui avait pris l'habitude de passer tout de suite en mode mère-poule dès qu'il s'agissait de Harry (habitude qu'il avait reprise à notre mère, je suppose), se mit à dérouler le fil décousu de ses pensées, frénétiquement hystérique :
« - Quoi, qu'est-ce qu'il a, Harry ? Où est-il ? Où est Harry ? Il va bien ? J'ai attendu et attendu, mais je ne vous ai pas vus revenir. Alors je suis monté ; j'ai bien fait, hein ? Il s'est passé quelque chose ? On vous a fait du mal ? Je n'ai vu personne qui s'enfuyait sur le chemin… Il y a encore eu une attaque ? C'est encore Tu-Sais-Qui ? IL est revenu, c'est ça ? Est-ce qu'IL l'a kidnappé, encore une fois ? Il faut organiser des secours tout de suite ! Est-ce que tu as une idée de l'endroit où IL pourrait l'avoir emmené ? Si on n'agit pas vite, il sera peut-être trop tard !
Il s'agitait de plus en plus, de sorte que lorsqu'il dut s'arrêter de parler pour laisser une chance à Papa de répondre, il haletait – à moins qu'il n'ait cessé le débit de paroles tout simplement pour respirer.
Papa eut un gros soupir énervé devant le barrage de questions auxquelles il devait répondre.
- Non, ce n'est pas ça, au contraire… Quelqu'un nous a bien attaqués, mais… c'est Harry que j'ai vu… ajouta-t-il, confus.
Mon frère en était encore à reprendre son souffle, mais quand il entendit cela, sa respiration se bloqua - il venait d'avaler sa salive de travers sous le choc. Malheureusement, le silence ne dura pas ; il est du genre bruyant lorsqu'il est surpris - pour preuve, la série de jurons qu'il lâcha dut s'entendre jusqu'au Hall, au moins.
- Il… 'IL' a pris possession de son esprit !
Il sous-entendit si fort le « encore », que j'en eus l'oreille interne qui se mit à siffler.
- Je ne sais pas… hésita mon père.
Je n'écoutai pas la suite de leur conversation - qui, au demeurant, comprenait plus d'hypothèses farfelues que toutes les éditions spéciales du Quibbler réunies/3/ - car j'étais plongée dans mes pensées soudainement plus pétillantes qu'une biéraubeurre mixée avec une potion de Neville.
Possédé… Ça ne m'était pas venu à l'esprit. Harry ne m'avait pas paru anormal ; à première vue, il avait juste un comportement un peu plus stupide que d'habitude…
Cependant, maintenant que j'y repensais, le doute s'emparait déjà de moi, et je rejouais la scène dans mon esprit en suranalysant les paroles et les actes de Harry. Etait-ce seulement le reflet de la lumière bleutée des torches derrière moi ou sa cicatrice brillait-elle d'une lueur propre…?
Quelque chose clochait, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Harry n'avait pas vraiment été possédé, non, ce n'était pas ça. Mais j'étais de plus en plus convaincue qu'il s'était fait manipuler d'une manière ou d'une autre. Et j'avais ma petite idée sur la façon dont il s'était fait avoir. Il avait été renvoyé chez lui cet été, sans avoir maîtrisé l'Occlumencie, et qui sait ce qu'il s'était passé depuis… Voldemort avait toujours été un maître ès entortillement-de-cerveau-autour-de-son-petit-doigt ; j'étais l'une des rares personnes à y avoir survécu.
Oh, Harry, pourquoi avait-il fallu que ça tombe encore sur toi ?
En plus, il s'était bien gardé de me dévoiler sa destination pour que je puisse le sortir de cette mission qui tournerait encore une fois au vinaigre – je le savais. Enfin, ce n'est pas comme ça qu'il m'empêcherait d'aller à sa rescousse. Non mais, qu'est-ce qu'il croyait, que j'allais rester là, les bras croisés, à attendre que Môssieur ait fini de sauver le monde ? Certainement pas ! Mais j'allais perdre un temps précieux à le rechercher.
Pendant que je me lamentais misérablement sur le sort du Pauvre Petit Harry, j'entendis mon père réveiller l'autre sorcier, puis des pas se rapprocher de moi. Un Finite Incantatem plus tard, j'étais enfin libre de remuer autre chose que mes paupières. La première chose que je fis fut de me gratter le dos, car j'étais restée pendant plus d'une heure adossée contre un chambranle de porte comportant plus d'échardes que Fred et Georges de blagues douteuses dans leur petite tête (oui, je sais que j'ai mis ça au singulier, c'est fait exprès, ils n'ont qu'un esprit partagé entre deux corps).
Ensuite…, je retournai calmement dans l'autre pièce en compagnie de Ron, qui lui était un peu chamboulé, allez savoir pourquoi…
COMMENT ÇA, il manque une étape dans ma narration ?
Vous voulez que j'explique plus en détails pourquoi il était secoué, c'est ça ?
Eh bien, comment dire, je crois qu'il était agité parce que son débardeur préféré était taché, et que Maman le disputerait sûrement après… CQFD.
Comment ? Je n'ai pas expliqué d'où provenaient ces taches ?
…Est-ce que c'est vraiment nécessaire ? Je veux dire, ce qui s'est passé après est plus important, on ne pourrait pas revenir à la narration des principaux événements ? Non ? Vous êtes sûrs ?
Oh, et puis de toute façon, je n'ai pas la moindre idée de ce dont vous parlez, comment voudriez-vous que je vous le raconte ?
Ok, OK, OK/4/ ! Je vous l'explique, pas la peine de continuer à me secouer comme ça !
C'est juste que… Eh bien, quand je me suis retrouvée libérée, je me suis peut-être… oh, rien qu'un peu… jetée dans ses bras pour pleurer toutes les larmes de mon corps, parce que, franchement, j'en pouvais plus, j'en avais trop marre, j'étais sur le point de craquer, et que… Harry… était parti…
J'eus un rire jaune, en imaginant ces vieilles folles qui s'expriment par euphémisme, quand elles disent 'il est parti' pour parler de leur mari décédé… Comme si de ne pas le dire directement ferait qu'il serait toujours là. Est-ce que Harry aussi… ?
Je crois bien que c'est à ce moment-là, quand je me mis à rire en même temps que pleurer, que Ron passa du mode « je suis complètement dépassé par la situation » à celui du « j'ai dépassé Saturne (oh, la belle bleue !), y'a une fille folle à lier dans mes bras, elle ne veut pas me lâcher, oscour aidez-moi ! ».
Pfffff… comme si pleurer était une mauvaise chose/5/… De toute façon, verser des larmes est une réaction physiologique chez la femme, car c'est le cerveau qui ordonne à l'œil d'humidifier la cornée…
Comment ça, j'en entends qui disent que je rationalise le fait que je pleurais comme un bébé dans les bras de mon frère ?
Mais, mais, mais… pas du tout ! De toute façon, je viens de vous l'expliquer, je ne pleurais pas, mon cerveau venait de m'ordonner, dans le calme et la sérénité, d'humidifier ma cornée, d'abord ! Est-ce que vous suivez un peu, au moins ? Si vous voulez que je vous EXPLIQUE, vous devriez être un peu plus attentifs. Et effacez-moi ces sourires narquois de vos visages si vous voulez que je continue…
Bref… Tout ça pour dire que Ron était légèrement secoué lorsqu'il me délivra du sort.
Franchement, les hommes… S'il s'agit de faire les imbéciles - ce que eux appellent « jouer les héros », pour secourir une femme soi-disant en détresse (mais qui généralement se serait mieux débrouillée sans un gêneur dans les pattes) - vous pouvez être sûrs que tous les gigolos (oups… je voulais dire rigolos, bien sûr… lapsus révélateur…) du coin vont se ramener. Mais dès qu'il s'agit de montrer un tant soit peu de ses sentiments profonds… Alors là, ça les effraie encore plus que de servir de cobaye lors des cours de potions de Snape.
Heureusement d'ailleurs que Hermione est une fille qui a la tête sur les épaules, ça lui permettra de mieux éduquer son homme. Oui, les hommes, ça s'éduque, comme les bébés ou les chiots. Il faut leur apprendre tous les trucs basiques de la vie de couple, comme l'utilisation correcte du pot/de la litière ('oui, le couvercle des toilettes se lève et se rabat à chaque fois…')
On en était où, dans tout ça ?
Ah, oui… Le retour dans la chambre principale.
Je fus surprise d'y trouver le Commandeur du Grand-Ordre de Merlin, Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-Chef, Manitou Suprême réintégré de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers, Sorcier en Chef réintégré du Winzengamot, Directeur réintégré de l'Ecole des Sorciers Hogwarts, j'ai nommé… Albus Dumbledore ! (applaudissements préenregistrés d'une foule en délire, puissants projecteurs qui l'éclairent, confettis et paillettes descendant du plafond). Mais ce n'est pas lui qui attira mon attention. Mon père, qui était en train de le saluer, eut un mouvement furtif qui, aussitôt, me mit la puce à l'oreille/6/. En effet, je l'entraperçus glisser dans l'une de ses poches ce que je supposais être une plume de phénix. Mmm… quelque chose qui devait avoir la même fonction que nos mornilles pour les dates des réunions du DA/7/, je dirais, à première vue…
Mon père se mit à lui expliquer ce qui s'était passé, enfin, le peu qu'il connaissait de la situation. Il se tourna finalement vers moi.
- Tu ne devais pas nous attendre en bas avec Ron, Ginny ?
Ooooups… Grillée.
Pendant que je cherchais à toute vitesse une excuse valide (ou assez bidon), le Nom-à-Rallonge-Que-Je-Ne-Vais-Sûrement-Pas-Répéter-Une-Deuxième-Fois (comment ça, vous trouvez que c'est aussi trop long ?) se tourna vers le langue-de-plomb.
Sauvée.
- Seriez-vous assez aimable, Monsieur, pour aller chercher le Ministre Fudge ? dit-il d'une voix faussement enjouée. L'autre se contenta de hocher la tête, et de sortir par la porte qui était toujours entrouverte.
Une fois le sorcier sorti, tous les regards convergèrent une nouvelle fois vers moi.
Re-oups.
'Je crois qu'il va falloir passer à table, Ginny…' pensai-je. En effet, même si personne ne m'interrogea, la levée d'une panoplie de sourcils m'incita à m'expliquer : un sourcil levé, poliment inquisiteur, du directeur ; un froncement de sourcils de mon père (que j'espérais ardemment ne pas être le signe avant-coureur d'une délation auprès de ma mère) ; et mon frère, l'Eternel Ahuri toujours en admiration devant les merveilles de ce monde, avait les sourcils tellement haussés qu'on aurait dit qu'ils faisaient partis de ses cheveux.
- Eh bien… J'avais remarqué que Harry se comportait bizarrement depuis quelques temps… enfin, plus bizarrement que d'habitude… débutai-je.
Je déglutis difficilement, ma timidité revenant en force alors que les personnes en face de moi se faisaient de plus en plus imposantes. Les autres attendirent avec plus (mon père) ou moins (l'Eternel Ahuri) de patience que je continue ou restèrent carrément indéchiffrable (Dumbledore), selon leurs préférences personnelles.
- Quand je suis arrivée, dis-je (en omettant consciencieusement de décrire dans quelles conditions exactes j'avais pu accéder à cet étage), j'ai vu que Papa était allongé par terre, à côté du langue-de-plomb. J'ai essayé un Finite Incantatem, mais il n'a pas voulu se réveiller…
A ce stade de mon récit, mon cher frère (notez le sarcasme) intervint :
- Pourtant, je n'ai eu aucune peine à le réveiller, moi, quand j'ai essayé. Peut-être que tu l'avais mal formulé, dit-il pensivement.
'Tu vas voir exactement à quel point je suis capable d'envoyer un sort quand je vais en essayer un méchamment efficace sur toi,' ripostai-je mentalement. Le sort auquel je pensais m'avait été appris par les jumeaux, quand ils avaient vu le nombre grandissant de garçons à me tourner autour - à condition que je promette de ne jamais l'utiliser sur eux (pas folles, les guêpes…). Selon eux, il devait régler le problème de leurs hormones surexcitées à sa base…
Malheureusement, Dumbledore intervint avant que je ne puisse démontrer plus avant mes talents de jeteuse de sorts - sauvant par là même la future progéniture de mon frère.
Rabat-joie…
En y réfléchissant bien, ce n'était pas une mauvaise idée, car cela épargnait à nos oreilles les cris suraigus que mon Frère-Qui-Aurait-Pu-Etre-Ma-Soeur n'aurait pas manqué de pousser. Par ailleurs, détail qu'il ne faudrait pas négliger, cela sauvait également ma peau (et tous mes autres organes) d'une Hermione en colère. Je ne tiens PAS à l'énerver, merci bien, j'ai vu ce qui est arrivé à Rita Skeeter. Et Dolores Umbridge.
Je ne me demandais pas moins comment il aurait été en tutu rose. Mmm, ça aurait juré avec ses cheveux, sauf s'il s'était mis aussi un grand nœud tout rose pour les cacher. Peut-être qu'il comprendrait ainsi la douleur d'être la seule fille dans une famille de sept marmots, s'il devait supporter lui aussi les 'kélémimi-la-'tite-pupuce-à-son-papounet-d'amour'.
- Allons, allons, les enfants… dit Nom-à-Rallonge d'un ton qu'il souhaitait apaisant, mais qui en réalité me fit grincer des dents à cause de sa condescendance.
Je me retins de lui sortir un « Oui, Mère-Grand » de justesse, et dis à la place, du bout des lèvres, en même temps que Ron :
- Désolés, professeur Dumbledore, chantonnâmes-nous.
Enfin, je chantonnai, Kelémimi semblait soudain avoir du mal à respirer, je ne comprends pas pourquoi. Ça ne pouvait pas être à cause de mon accidentel coup de coude dans les côtes, tout de même ?
- Miss Weasley, si vous pouviez continuer et en finir avant que le Ministre n'arrive…
Tiens, tiens, on ne veut pas que Fudge sache ce qui s'est passé ici, hein ? Du moins pas dans les détails…
- Euh… Oui, donc, pendant que je cherchais un autre moyen pour réveiller Papa, j'ai entendu dans cette pièce (là je me retournai pour leur montrer de la main la pièce en question) du bruit. Je me suis rapprochée et j'ai vu Harry qui était en train de farfouiller dans des étagères. Avant que j'aie pu faire quoi que ce soit, il m'a pétrifiée. Il a pris un sablier avec une chaîne, qu'il a mis autour de son cou. Ensuite, il est venu me faire… ses adieux… en racontant quelque chose de stupide, comme quoi ça ne le dérangeait pas de risquer sa vie si ça pouvait en sauver d'autres, ou un truc idiot du même genre. Là, il s'est mis à tourner son sablier et puis il a soudainement disparu…
Je voyais bien que ce qui n'avait pas de sens pour moi, en avait un pour eux. A côté de moi, je vis Kélémimi pâlir affreusement, jusqu'à ce que ses taches de rousseur ressortent autant qu'un sorcier de sang pur en centre-ville moldu. Mon père avait à peu près la même expression horrifiée sur le visage… Quant à Mère-Grand, il était aussi impénétrable que jamais, mais ses épaules voûtées me semblaient porter avec plus de difficulté le poids du monde ; bah oui, c'est pas pour rien que les héros sont tous dans la force de l'âge (Harry), tandis que les grands méchants sont toujours des vieillards qui devraient être grabataires, mais qui par miracle (ou magie noire, ou ce que vous voulez) nous enquiquinent plus longtemps qu'ils ne le devraient.
- Miss Weasley, s'il vous plaît, me demanda-t-il d'un ton très grave, c'est très important. Il faut que vous vous souveniez avec précision combien de fois il a tourné le sablier.
- C'est facile, il a compté tout haut jusqu'à 52, et il a retourné encore une fois le sablier après.
- 53 heures ! Qu'est-ce qui a bien pu se passer il y a 53 heures ? explosa Kelémimi tout haut.
- Les retourneurs de temps ne reculent pas toujours seulement d'une heure, Mr. Weasley. Il y en a pour des secondes, comme pour des éons/8/, et toutes les périodes imaginables entre les deux. Certains d'entre eux sont aléatoires, et ne remontent pas deux fois de suite pour une même période de temps. En plus, certains ont d'autres propriétés que de simplement remonter dans le temps…
- Attendez, dis-je, pas certaine de comprendre, et craignant de nele faire que trop. Vous voulez dire que Harry a remonté dans le temps ?
Pitié, n'importe qui (le basilic de la Chambre des Secrets, les cafards infestant les boites de nourriture avariée que les jumeaux ont placées sous le lit de Percy, même Draco Malfoy, c'est pour vous dire à quel point je suis désespérée), dites-moi qu'il n'a pas fait ça…
- Oui, le sablier que tu as vu est un retourneur de temps, qui permet de remonter le temps, m'expliqua alors mon père.
- Mais où est-ce qu'il a bien pu aller ? Kélémimi se mit à réfléchir à voix haute. Il a dit qu'il voulait empêcher des gens de mourir… 53… 53… 53 jours ! Il y a 53 jours on était au ministère non ? C'est le jour où Sirius… Bien sûr, il veut le sauver !
- Mais dans ce cas, qui sont les autres personnes qu'il veut sauver ? Il en a parlé au pluriel, je te rappelle, alors qu'il n'y a personne qu'on connaisse qui soit mort depuis, fis-je remarquer.
Il eut une expression que Maman a très tôt appris à reconnaître : j'ai fait quelque chose que je n'aurais pas dû faire, je pensais pas que ça me retomberait dessus, et ils vont s'en rendre compte dans 5 secondes top chrono, 4, 3, 2, 1…
- Euh… Harry m'a fait promettre de ne pas en parler, mais… En fait, il a continué à rêver pendant cet été, des différentes attaques que V… les Mangemorts ont perpétrées… Il n'a jamais su maîtriser l'Occlumencie complètement…
Ron La Palice/9/, le champion des nouvelles sensas' que tout le monde connaît depuis des siècles. Il devrait devenir journaliste au Daily Prophet, tiens, pour ce qu'ils nous informent.
- Et… ? Le pressai-je, car son allure aurait rendu vert de jalousie un mille-pattes unijambiste en période d'hibernation, s'ils n'étaient pas déjà naturellement de cette couleur.
- Et bien, d'après ce qu'il m'a dit, ses cauchemars se sont aggravés…
Devant les regards noirs qu'il reçut, La Palice s'empressa d'ajouter :
- Mais il m'a dit que ses rêves n'étaient plus sur Vol… Vous-Savez-Qui, seulement sur ses victimes !
Et bien sûr il l'a cru sur parole ? C'est évident, voyons, Harry ne penserait jamais à mentir pour protéger ses amis et son honneur de mâle gryffondorien ne le pousserait pas à minimiser ses tourments, pour paraître plus viril. Bien sûr.
Quelle idée intelligente Ron a eu là encore, de nous cacher la vérité.
Que ceux qui ne voient pas le mot IRONIE inscrit en majuscules et caractères gras aillent voir de toute urgence un ophtalmo… (C'est grave docteur ?)
- Et tu n'as pas estimé une seule seconde que ça pouvait être d'une importance capitale que l'Ordre soit au courant d'une telle chose ? s'offusqua mon père. Quand tu sais en plus ce qui s'est passé la dernière fois que Harry s'est mis à rêver ce genre de choses ?
Ron prit une teinte qui décidément virait entre le vert maladif (car il se souvenait avec trop de précision à son goût de ce qu'il s'était passé) et le rouge de honte. Le mélange était, comment dire… intéressant (tout autre qualificatif aurait été mensonger). Rien que pour ces raisons esthétiques évidentes, les Gryffondors et les Slytherins ne devraient jamais se mélanger. Pareil pour les autres couleurs, qui ne peuvent pas se mélanger (rouge et argent ou or et argent). Quoique, le vert et or, ça pourrait encore marcher…
La honte finit par l'emporter.
- Mais j'avais promis ! se défendit-il
Tout en disant cela, il recula d'un pas devant l'air menaçant de notre père. On ne le dirait pas, parce qu'il ne se met pas souvent en colère (il laisse ça à notre mère), mais Papa peut être très impressionnant quand il le veut.
Nom-à-Rallonge décida de finalement intervenir.
- Arthur, je pense que je suis aussi responsable que votre fils pour ne pas m'être rendu compte que Harry n'allait pas bien, et ne pas lui interdire de revenir ici, assura-t-il en interrompant d'un regard les protestations de mon père. Nous n'avons cependant pas le temps de déterminer si quelqu'un est fautif ici. Je…
Mais il ne put jamais finir sa phrase, car à ce moment-là, un Fudge essoufflé pénétra lui aussi dans la pièce, tout anxieux de savoir ce qu'il était encore survenu dans le Département des Mystères. Derrière lui, une escouade de sorciers (elle comprenait des langues-de-plomb et des aurors, suivis de ces curieux qui adoptent une attitude animale caractéristique, celle des charognards, dès qu'ils sentent l'odeur d'un accident), leurs baguettes dégainées, des sorts sur le bout de la langue.
Le ministre se calma un peu lorsqu'il vit que tout, à vue d'œil, paraissait calme. Il en profita pour reprendre son air important, et nous jeta un regard qui devait vouloir dire « Il s'est passé quelque chose ici, je le sais, ne croyez pas que vous allez pouvoir me raconter des bobards. Vous allez tout me dire bien gentiment et je n'aurais pas à imaginer des menaces que tout le monde sait que je ne pourrais jamais mettre en pratique. Je suis le Ministre, bon sang ! Je veux qu'on m'obéisse ! » Nous lui répondîmes par des regards faussement innocents, qui équivalaient à « Est-ce que vous croyez vraiment que nous essayerions de vous emberlificoter, Monsieur le ministre ? Oh, vous nous blessez… Vraiment, si ce n'était pas vrai, on aurait de quoi se vexer ! »
Quand il vit que son expression n'avait pas beaucoup d'effet, il adoucit son attitude par un sourire hypocrite, certifié conforme© par tout homme politique (qu'importe leur bord) signifiant : « Vous pouvez tout me dire, mes agneaux (tout en accentuant son sourire jusqu'à ce qu'il devienne carnassier). Vous verrez, Tonton Fudgy ne vous disputera pas même si vous avez fait une grooosse bêtise - du moins pas trop fort ».
C'est fou ce que ça peut révéler, une attitude et un sourire…
- Qu'est-ce qui se passe encore ici ? On m'a dit qu'il y a encore eu une attaque de Vous-Savez-Qui ?
Fudge, incarnation ratée du Zorro qui est arrivé… une fois de plus en retard. Tu peux aller te rhabiller, tu sais… Mais non, pleure pas, ça arrive même aux meilleurs d'entre nous…
- Non, non, rien d'aussi grave, Cornelius, le rassura aussitôt Mère-Grand, qui voulait minimiser les faits devant Zorro. Si nous pouvions discuter de tout cela par ici, s'il vous plaît, dit-il en signalant la porte derrière moi.
Zorro grogna un peu par habitude, puis finit par désigner deux personnes pour nous suivre, et une autre pour garder la porte. L'un de ceux qui nous accompagna fut le langue-de-plomb qui avait joué à la Belle au Bois Dormant avec mon père tout à l'heure. Son petit nom était Grungers, ou Grongers, apparemment.
En entrant dans la pièce, les autres, à l'exception de mon frère qui était venu me chercher tout à l'heure, furent étonnés de voir le bazar que Harry avait réussi à y mettre en si peu de temps en farfouillant dans les étagères. C'est un don, je vous dis…
Mère-Grand se dirigea tout de suite vers les étagères contenant les retourneurs, et tout le monde le suivit. Vous n'avez jamais remarqué que l'hébétude a tendance à développer chez les gens l'instinct grégaire ? Plus important, cela signifierait-il que nous sommes les moutons qui suivent notre pasteur Dumbledore ?
- Cornelius, je ne sais pas moi-même ce qui s'est exactement passé, mais je peux deviner certaines choses… Harry a voulu utiliser un retourneur de temps pour retourner dans le passé, commença notre Pasteur.
- Qu'est-ce qu'il a encore fait, ce petit… ce cher ange ?
Je voudrais bien ouvrir les paris pour savoir ce qu'il voulait dire exactement ; « petit prétentieux » étant la seule phrase ne contenant pas de grossièreté qui me vint à l'esprit.
- Après tout nous ne voudrions pas qu'il lui arrive quoi que ce soit… continua-t-il avec un sourire aussi faux que celui d'un serpent.
Je crois que notre Pasteur se rendit compte des intentions du loup… pardon du renard/10/ envers son Petit Harry au Chaperon Rouge, car ses yeux avaient encore cette lueur amusée qui énerve tant ceux qui ont le malheur de jouer contre lui - c'est-à-dire tout le monde, puisqu'il considère que tout est un jeu.
- C'est justement ce que je cherche à savoir, Cornelius. Miss Weasley, dit-il en se tournant vers moi, est-ce que vous pourriez vous souvenir précisément de l'endroit où Harry a pris son retourneur ?
- Et bien, je me rappelle que c'était cette étagère-là, dis-je en pointant mon doigt sur l'étagère de droite. Mais je ne me souviens pas bien à quel niveau exactement, sauf que c'était à peu près au milieu, parce qu'il n'a pas eu trop à se pencher, ni à s'étirer. C'est difficile à savoir, parce que je le voyais en plongée.
En même temps que je parlais, je me rapprochai de l'étagère en question, et je pus lire les inscriptions dessus. Sur chacun des douze niveaux était collée une étiquette, indiquant ce que je supposais être le temps de retournement. C'est-à-dire, de haut en bas : nanosecondes, secondes, minutes, heures, jours, mois, années, lustres, décennies, siècles, éons. Tout en bas, sur une étagère autrement vide, il y avait un retourneur d'une forme bizarre, digne d'un Picasso épileptique, posé sur une étagère exhibant : aléatoire.
- Nous pensons pour l'instant que Harry aurait pu retourner 53 jours en arrière, au moment de l'attaque du ministère, dit Pasteur Dumbledore pour en revenir à ses moutons.
Ne voulant pas être considérée comme un mouton comme les autres, je me vis obligée de mettre mon grain de sel.
- Mais, professeur, s'il était revenu ce jour-là, est-ce que nous ne l'aurions pas su d'une manière ou d'une autre ?
- Non, pas forcément, Miss Weasley. Voyez-vous, le passé tel qu'on le connaît peut déjà être le passé qu'a modifié Harry…
- Vous voulez dire qu'il aurait échoué une seconde fois à sauver Sirius ? Voulus-je éclaircir.
- Rien ne pourrait empêcher Harry de sauver Sirius, s'il l'a décidé, décréta fortement Toutou-Fidèle-qui-Défend-Toujours-l'Honneur-de-ses-Amis.
- Je crains bien que si, malheureusement… soupira Pasteur Dumbledore. Il faut s'attendre au pire, avec Voldemort. Si c'est le cas, soit il est son prisonnier, soit il est déjà…
Il laissa sa phrase en suspens, mais tout le monde comprit.
- Mais, s'il est mort, se récria le Ministre-Loup, ce à quoi Toutou et mon père grimacèrent, qui est-ce qui va nous sauver ?
Pfffff… Typique. Il casse Chaperon-Rouge parce qu'il fait des déclarations qui gênent son petit monde en paix, mais dès qu'il y a danger, il court se réfugier derrière lui.
- Quoi qu'il en soit, il existe aussi une autre possibilité. Je vous ai déjà parlé du fait que les retourneurs peuvent avoir plusieurs fonctions. Certains permettent, en plus de retourner dans le temps, de créer une autre dimension dans laquelle se déroulera un autre futur à partir des éléments qui auront été changés, sans que rien ne soit modifié dans le nôtre.
L'Eternel Ahuri fit une tête qui aurait rendu fier Goyle et Crabbe réunis.
- Vous voulez dire que… même s'il arrive à sauver Sirius là-bas, il ne pourra pas changer le fait qu'il est bien mort ici ? demandai-je.
- Oui, c'est bien ça, Miss Weasley.
- Mais, dans ce cas, comment fera-t-il pour revenir dans notre dimension une fois qu'il aura changé ce qu'il veut ? questionna l'Eternel Ahuri.
- La question est plutôt de savoir s'il aura envie de revenir ici, le détrompai-je.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr qu'il va revenir ici ! Jamais Harry ne nous abandonnerait, Hermione et moi, on a traversé trop de choses ensemble !
J'avais touché un point sensible, on dirait. Il devait en vouloir à Harry de ne jamais se reposer vraiment sur lui, et de préférer se débrouiller seul (enfin, quand il en avait le choix, car souvent, on l'accompagnait sans lui demander son avis), plutôt que mettre en danger ses amis.
- Pour ce qu'on en sait, dis-je en sentant la moutarde me monter au nez aussi, Hermione et toi feriez aussi partie de ce monde ! Et Sirius aussi ! Alors explique-moi pourquoi il reviendrait ici, hein ? Pour son devoir, peut-être ? Mais ouvre donc un peu les yeux ! S'il est parti c'est justement parce qu'il ne voulait plus agir en héros, il voulait agir égoïstement, pour une fois dans sa vie !
J'enrageais, et je me défoulais sur Ron qui n'y était pour rien, je le savais. Mais franchement, il l'avait bien cherché, aussi. Il était incapable d'enlever par lui-même ses œillères qui le faisaient toujours considérer Harry comme infaillible, alors même qu'il était le mieux placé pour connaître toutes ses faiblesses. Harry ne supportait plus cette image, il me l'avait dit lui-même - en des termes plus qu'explicites.
Il y eut un silence assourdissant qui suivit mon éclat de voix, mais le directeur s'éclaircit la gorge, et nous dit, alors que nous nous tournions vers lui :
- Avant de chercher à savoir ce que ferait ou ne ferait pas Harry, il nous faudrait déjà être sûrs de sa destination, non ?
Le langue-de-plomb profita du silence qui s'ensuivit pour nous affirmer qu'aucun retourneur ne manquait sur l'étagère des jours.
- Hein ? Mais alors à quelle époque est-ce qu'il est reparti ? s'exclama notre Eternel Ahuri national.
- Comment veux-tu qu'on le sache ? le réprimandai-je.
- 53… 53 mois ? Où est-ce qu'on était, il y a 53 mois ? se demanda-t-il tout haut.
- Non, mais franchement… Ça fait 4 ans et 5 mois, déclamais-je de mon ton le plus professoral (qui ressemblait étrangement à celui de Hermione, lorsqu'elle faisait la leçon aux garçons sur le pourquoi-du-comment-qu'il-faut-bien-traiter-les-personnes-du-sexe-opposé-que-certains-hommes-qualifient-de-faible-mais-ils-feraient-mieux-de-se-taire-s'ils-ne-veulent-pas-qu'on-leur-prouve-balai-en-main-notre-supériorité-incontestable). Vous étiez en deuxième année, quand Tom… Voldemort me faisait ouvrir la Chambre des Secrets.
J'hésitai toujours sur le nom à lui donner, car même encore maintenant, j'avais du mal à considérer 'Tom' comme étant Voldemort. Il était si brillant, si séduisant… Il était très difficile pour moi de réconcilier son image à celle du monstre qu'il était devenu par la suite.
- C'était le moment où tout le monde soupçonnait Harry. Je ne vois pas ce qu'il aurait pu faire là-bas, continuai-je.
- Peut-être, me répondit mon frère avec un regard hésitant vers le Loup, justement le fait qu'on ne l'a pas cru ? Parce que si on l'avait cru alors, il y aurait eu plus de chances qu'on le croie l'été dernier…
Il n'alla pas plus loin, l'effet du regard colérique de notre père, qui voyait son fils critiquer devant lui son patron, se faisant ressentir. Vraiment subtil, Ron…
- Cherche dans ta tête au lieu de parler, rétorquai-je pour l'empêcher de dire d'autres âneries.
Mais ce qu'il disait avait un certain mérite, il fallait l'avouer. C'était un peu capillo-tracté/11/ ; mais qui sait ce qui peut se passer dans la tête de Harry, un mâle dont la logique est le plus souvent aléatoire, alors que par-dessus le marché, il aurait pu être influencé par Voldemort ? Si vraiment J'-M-Les-Serpents était à l'origine de sa décision, la solution me paraissait limpide, j'en avais bien peur : IL comptait utiliser Harry pour le posséder. Avec moi, il s'était finalement contenté de le faire temporairement, mais dans le cas de Harry avec qui il possédait un lien magique étroit… Il pourrait prendre son corps définitivement, récupérant sa jeunesse. Dans le pire des scénarios, il en profiterait également pour feindre la personnalité de Harry, afin que les autres dépendent de lui, ne rendant ainsi sa trahison que plus dure.
Pendant que nous causions amicalement entre frère et sœur, le langue-de-plomb nous avertit, de sa voix toujours aussi rauque :
- Le retourneur de temps qui manque est un retourneur de un an. C'est aussi l'un des rares à créer sa propre dimension.
Court, net, précis. L'art de lâcher une bombe en aussi peu de mots que possibles/12/.
- 53 ans ? Mais qu'est-ce qu'il a bien pu aller f… faire il y a 53 ans ? dixit l'Eternel Ahuri.
Je ne suis pas sûre de qui, le Pasteur ou moi, comprit le plus vite. Je lâchai, estomaquée :
- L'ouverture de la Chambre des secrets !
/1/ Les philuménistes sont des collectionneurs d'allumettes. Passe-temps passionnant, comme vous pouvez le remarquer… Bin vi, ce sont des bouts de bois de quatre centimètres à peu près, recouverts de souffre sur l'un des bouts, et on peut apprendre des TAS de choses en les observant, en les triturant… Attention, il faut les mettre sous verre (parce que c'est fragile ces petites choses là…). Bref, pour ceux qui ont du temps à perdre pendant leur retraite.
/2/ Le poil de nez de Snape est une mesure de grandeur qui est très en vogue en ce moment à Hogwarts. Elle correspond environ à un poil de quatre à cinq millimètres de diamètre. Il est très facile d'effectuer des comparaisons, étant donné que Snape a l'habitude de relever le nez dès qu'il s'approche d'un non-Slytherin (cela lui permet de regarder de haut n'importe qui, même quelqu'un comme Hagrid, qui est pourtant plus grand que lui), comme s'il se trouvait en présence de quelque chose de particulièrement répugnant… (c'est-à-dire, plus répugnant que lui).
/3/ Le Quibbler est le journal que tient le père de Luna Lovegood. La traduc française est le Chicaneur. Seul problème : ça laisse de côté le fait qu'il y a un rapprochement à faire entre les mots Quibbler et Squib (traduit comme cracmol en français). Je trouve que les deux mots se ressemblent trop pour que ce soit une coïncidence. Ils ont la même consonance et emportent dans leur signification le même mépris. Du coup, ça ne m'étonnerait pas d'apprendre que le père de Luna est un Squib.
Plus, loin, la référence au Daily Prophet (le Prophète Quotidien), a été traduite en français comme la Gazette du Sorcier. Je ne vois absolument pas de rapport entre l'original et la traduc, mais qui peut savoir ce qui se passe dans l'esprit d'un traducteur français…?
/4/ Je n'aime pas trop utiliser l'expression OK, car c'est un terme, qui, sorti de son contexte, ne veut rien dire. C'est l'abréviation de Zero Killed, ce qui se traduit par aucun mort. Cette expression est issue de la Guerre de Sécession, lorsque les militaires revenaient de leur mission et qu'aucun des leurs n'avait été tué. De là, est restée l'idée que OK est une locution exprimant quelque chose de positif.
Etant donné que c'est une anglaise qui parle, je me permets de l'utiliser. Je ne le ferais pas si c'était un Français.
/5/ Contradictoire Ginny ? Nan, vous pensez ? Elle donne un nouveau sens à ce mot…
D'abord, elle veut partir à la rescousse de Harry, parce qu'il a eu la mauvaise idée de partir tout seul, mais elle compte y aller seule, elle aussi.
Ensuite, elle dit qu'il n'y a aucune honte à pleurer, mais est-ce qu'il n'a pas fallu lui faire avouer de force qu'elle le faisait ?
D'un autre côté, il est vrai que pleurer n'est pas une mauvaise chose : les larmes permettent une meilleure humidification de la cornée et la nourrissent, dégagent de l'organisme les produits chimiques provoquant le stress, la colère ou la tristesse (les émotions diminuent d'environ 40 pour 100 après avoir pleuré) et lubrifient la paupière.
En plus, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les machos, pleurer n'est pas un signe d'hystérie féminine. Il est vrai que les femmes pleurent beaucoup plus que les hommes, mais c'est physiologique, non pas psychologique. L'hormone supposée responsable des pleurs, la prolactine, est présente en quantité égale chez les jeunes garçons et filles, ce qui fait que les enfants pleurent dans les mêmes quantités, qu'importe leur sexe. Après la puberté, les femmes produisent 60 pour 100 de plus de prolactine que les hommes (cette hormone les prépare à allaiter, d'où son nom), ce qui fait qu'elles pleurent environ quatre fois plus.
En contrepartie, cela fait que les femmes ont moins de problèmes d'yeux que les hommes, passée la cinquantaine (c'est prouvé scientifiquement).
Autre détail : 'pleurer des larmes de crocodile', qui est une expression signifiant faire semblant de pleurer, vient du fait que les crocodiles, lorsqu'ils avalent leurs proies, pleurent. Ce n'est pas parce qu'ils ont des remords, loin de là, ni même par hypocrisie. Seulement, ils avalent avec leurs immenses mâchoires de trop grosses proies ; du coup, dans leurs efforts pour respirer, ils appuient sur leurs glandes lacrymales. (C'est la même chose pour les humains, lorsqu'ils ont du mal à respirer, ils pleurent ; par exemple, lorsqu'on rit ou lorsqu'on avale quelque chose de travers.)
/6/ L'expression 'avoir la puce à l'oreille', signifiait, à l'origine, avoir des démangeaisons sexuelles. La 'puce' est un animal qui démange, tandis que l'oreille était représentée par une coquille, ce qui était, dans l'argot du Moyen-Age, le sexe féminin.
Bizarre… étant donné que la coquille était également une protection du bas-ventre masculin (elle est toujours de vigueur dans certains sports de combats). D'où, peut-être, le mot cock en argot anglais…
En tout cas, l'expression a changé de sens pendant la Révolution. Selon la croyance populaire, nous serions mystérieusement avertis lorsque quelqu'un parle de nous à notre insu (d'autres cultures ont la même croyance ; par exemple, les asiatiques pensent que si l'on éternue, c'est parce que quelqu'un parle de nous dans notre dos). 'Mettre la puce à l'oreille' c'est aujourd'hui avertir quelqu'un en lui glissant un petit détail révélateur.
/7/ DA veut à la fois dire Dumbledore Army et Dark Arts, l'abréviation de Defense Against the Dark Arts, Défense Contre les Forces du Mal en français, dont le sigle est DADA. Pour une fois, je suis complètement d'accord avec les traducteurs. Ils ont traduit Dark Arts par Association de Défense, gardant ainsi et la référence aux cours de Défense contre les Forces du Mal, et les mêmes initiales que l'Armée de Dumbledore. C'est rare que je trouve leur traduction intelligente…
Par contre, toujours pas de « la Défense…? C'est mon DADA ! » à l'horizon…
/8/ Petit Larousse : « éons : chez les néoplatoniciens et gnostiques, ensemble de puissances éternelles émanées de l'être et rendant possible son action sur les choses ». Vous n'avez rien compris ? C'est normal. Remplacez simplement par éternité (en clair, on retourne le sablier de plusieurs éternités en arrière. Une éternité, deux éternités…)
Plus loin, je parle également des lustres, qui sont des unités de 5 ans, malgré ce qu'en pense l'expression populaire.
/9/ La Palice est considéré à tort comme ayant eu la manie de proférer des évidences. En fait, il était gouverneur de Paris au début du XVIème siècle, et ses exploits à la bataille de Marignan en 1515 lui ont valu le titre de Maréchal de France. Il est mort en héros à la bataille de Pavie en 1525, à tel point que ses fidèles soldats lui écrivirent une chanson posthume, dont en voici quelques extraits :
Hélas, La Palice est mort/
Est mort devant Pavie/
Hélas, s'il n'était pas mort/
Il ferait encore envie…
Il est important de préciser quelque chose sur la calligraphie de l'époque… Les f et les s s'écrivaient de la même manière, c'est-à-dire avec une lettre ressemblant à un grand s en italique, avec une barre sur le milieu (comme pour notre f). Pour un meilleur visuel, écrivez sur Word avec Times New Roman en italique un f minuscule, et vous verrez immédiatement à quoi ça ressemble. La seule différence, c'est que sur la lettre ancienne, la queue du f ne dépassait pas la ligne (enfin je crois). Maintenant, relisez les deux derniers vers, en remplaçant le f par un s… Vous comprenez ? Au fil du temps, toutes les strophes de la chanson furent réécrites sur ce modèle, ce qui a donné naissance aux légendaires lapalissades.
/10/ Zorro (prononcez le z comme un th anglais, et roulez les r avec la langue, non pas dans la gorge) veut dire renard en espagnol, car Don Diego de la Vega est censé être très rusé.
On a tenté en France l'expérience d'attacher un chien et un renard juste hors d'atteinte de la nourriture. Le chien essaya de tirer de toutes ses forces sur la laisse et échoua, tandis que le renard, lui, se retourna et attira à lui la nourriture par une de ses pattes arrière.
Dans de nombreuses cultures, le renard est considéré comme un animal très intelligent, mais également souvent maléfique. Par exemple, au Japon les yôko (démons renards) prennent souvent l'apparence de jeunes femmes qui séduisent, puis mangent les hommes.
Sauf, bien sûr, lorsque ce sont des yôkos mâles ayant fusionnés avec un embryon humain et ayant été élevés comme des humains… (Je fais référence à Kurama de Yuyu Hakucho).
/11/ Capillo-tracté signifie tiré par les cheveux, selon Gustave Parking. Je vous conseille d'aller voir ses spectacles, je suis toujours morte de rire. Pfff… J'adore cette expression.
/12/ Cherchez pas, il a pris des leçons avec Heero, je vous dis… Sauf que Heero, ce sont plutôt des bombes au sens propre qu'il jette sur les Ozzies.
A/N : J'ai la flemme de reprendre toutes les reviews auxquelles j'ai déjà répondu. Ça me prendrait du temps, et franchement, je suppose que vous préférez avoir le chapitre plutôt que de me lire déblatérer sur des sujets qui parfois ne vous intéressent pas. Peut-être qu'un jour j'aurai le courage de les reprendre ici.
Bon les résultats du concours. Enfin…
Il y a 11 personnes qui ont trouvé juste. Par ordre ce sont :
- Pheniamon
- Evil Kelpy
- Eledhwen
- U.S. Hermy
- Dragonwing4
- Ranae
- Onalurca
- Najika
- Couli de fraise sur lit d'aneries
- Le Faune
Ces personnes sont priées de me contacter pour recevoir leurs prix, bien que je devrais normalement les avoir contactées s'ils m'ont laissé une adresse.
Je remercie toutes les autres personnes d'avoir participé, et vous annonce d'ores et déjà que j'ai crée une boite e-mail qui devrait recevoir tous les prix, que vous pourrez vous aussi obtenir. J'espère qu'elle sera assez grosse pour cela…
Dernière précision, je ne mets pas de lien hypertexte (vous cliquez simplement sur l'adresse) vous devrez faire un copier coller sur votre barre d'adresse, car FFNet les refuse, à cause des spams.
Pour y accéder, c'est très simple, il s'agit d'aller sur le site de caramail :
http:www.caramail.lycos.fr
Dans l'espace connexion, mettez dans le premier rectangle blanc (adresse) : carthae et dans celui d'en dessous (mot de passe) : regina.
Attention : veillez à respecter les minuscules.
Ensuite, cliquez sur connexion. Vous allez devoir attendre normalement 30 secondes pendant que des pubs passent (surtout ne touchez à rien, vous cliqueriez sur un lien qui vous emmènerait sur un autre site), puis vous allez enfin arriver sur la boite de messagerie. Vous devez voir apparaître alors : Chez Didon. Sinon, recommencez tout depuis la page de démarrage.
Pour voir si des choses sont arrivées, allez dans caramalette, qui se trouve sur votre gauche. Des petites annonces pourront être faites si vous allez aussi dans votre boite de réception (à gauche, dans les dossiers, ou plus simplement quand vous arrivez sur la page d'accueil).
Tenez, si vous le voulez, je peux vous créer un espace forum, où vous pourrez discuter entre vous (enfin je me joindrai peut-être à vous, si vous le voulez bien…), de tout ce qu'il vous plaira.
Je crée cet espace pour vous, amusez-vous autant que vous le voulez, vous pouvez faire de lui ce que vous désirez.
Re : A/N : Johera et Elea m'a gentiment proposé de me créer un site internet, au lieu de la boite caramail. Je t'adore ! Je ne sais pas encore dans combien de temps le site pourra être ouvert, vu que c'est elle qui devrait s'en occuper (enfin, telle que je me connais, perfectionniste comme je suis, je serai toujours en train de jeter un coup d'œil et d'apporter mes petites touches personnelles).
Provisoirement, en tout cas, il y a des petites choses sur la caramalette, que j'avais récupérées sur internet.
Altaïr de l'Aigle : J'ai été surprise en lisant ta review. En effet, quand j'ai été voir sur internet le soir où j'ai posté ce chapitre, je me suis rendue compte que FFNet avait (encore) merdé, et qu'il avait mis à la place du chapitre 2-2 le prologue, alors que dans mon back up, il n'y avait aucun problème. Je suis vraiment désolée, mais je ne peux absolument rien faire pour réparer ce genre de boulettes (déjà que FFNet considère que j'ai 7 chapitres au lieu de 4…). L'erreur a été supprimée automatiquement au bout d'une heure, quand FFNet a fait son update.
La prochaine fois qu'il y a un problème avec FFNet (comme je ne doute pas qu'il y en aura beaucoup), je t'en prie, au lieu de ruer dans les brancards, pourrais-tu me laisser une adresse, que je puisse te répondre directement ? J'avais voulu te passer le chapitre 2-2 directement avec un mail, mais comment veux-tu que je m'explique si tu ne me laisses aucune adresse ?
Autre chose, je sais bien que les boulettes de FFNet vous ennuient. Laissez-moi vous dire que moi, elles m'horripilent au plus haut point. Je sais que vous avez envie de vous en prendre à quelqu'un de ne pas pouvoir lire normalement ma fic, mais est-ce que vous devez vous en prendre à moi ? J'y suis pour rien, moi, si FFNet, en plus de censurer tout ce qui bouge, est incapable d'assurer un service de qualité.
Juste pour vous dire : j'ai envoyé un mail il y a plus de deux semaines à propos du mauvais calcul des chapitres. J'attends toujours la réponse…
Sinon, pour la suite… étant donné que le chapitre suivant est assez gros, je vais le séparer en plusieurs morceaux. Nath, ma bétalectrice, ne revient que samedi, donc il n'y aura pas d'update avant dimanche. En attendant, j'avance.
Re : Re : A/N : Je viens de trouver un site qui va faire mon bonheur, je le sens. Ils ont fait une analyse comparative des tomes 3 en français et en anglais, avec toutes les explications sur les traductions, et les passages manquants.
L'adresse (désolée, FFNet refuse toujours les liens hypertextes) :
http:perso.club-internet.fr/rernould/SAISONS/a2PotFr3.html
Chronologie indicative (à ne pas regarder avant d'avoir fini le chapitre)
53 jours :
- épisode du département des mystères vers la fin juin (après les examens).
- Retour chez les Dursley à la fin de l'année scolaire (début juillet).
- Vers le 20 juillet, envoi d'une lettre à Ron.
- Vers le 23 juillet, réception de la réponse.
- Vers le 24 juillet, arrivée au Terrier. Dans la soirée, demande à Mr. Weasley d'aller au ministère.
- Le 31 juillet, soit une semaine plus tard, anniversaire de Harry.
- Vers le 15 août, 3 semaines après la demande, et à peu près 53 jours après la première venue au ministère (un peu moins de 2 mois), retour au département des mystères.
53 ans :
- Dans le 2ème tome, 50 ans se sont écoulés depuis la première ouverture de la Chambre des Secrets.
- 3 ans de plus se sont écoulés depuis le 2ème tome.
Je précise, pour les puristes. Normalement il ne devrait y avoir que des retourneurs de temps de 1 heure. Absolument rien dans les livres ne nous dit qu'il en existe d'autres. Cependant, pour les besoins de la fic, je me suis permis d'en créer d'autres. Sinon, il aurait fallu :
24 heures x 365 jours x 53 ans
464280 tours.
En comptant les années bissextiles, cela nous donne :
464280 + (53/4 x 24 heures)
464280 + 13 x 24
464280 + 312
464592 tours.
Je n'ai pas que ça à faire de compter autant de tours, ni Harry d'ailleurs.
