A/N : J'ai enfin réussi à poster ça ! J'ai dû tout reprendre deux fois parce que j'avais supprimé tout mon dossier des fics. Heureusement que Nath (ma bétalectrice) avait une copie incomplète de mon travail, sinon j'aurais dû tout reprendre à zéro.
Chapitre 3 partie 1 : Dérapage Incontrôlé.
Où l'on apprend que Harry aurait mieux fait d'y réfléchir à deux fois avant d'entreprendre son voyage, que les employés du Ministère sont des incompétents alors que les employées sont des perverses, malgré leurs airs de ne pas y toucher.
Oulala… La Terre n'en finissait pas de tourner dans tous les sens. Oui, je sais, elle fait ça depuis environ 4 milliards d'années… Mais il ne fallait pas non plus trop en demander à mon cerveau, qui depuis ces derniers mois n'était focalisé que sur une seule chose : en vouloir à la-dite Terre entière.
Pendant longtemps, je fus dans une espèce de… vortex (par manque d'autre mot), ce qui ressemblait à ce que je m'imagine être l'intérieur d'un trou noir. Je voyais autour de moi des images déformées défiler, en même temps que me parvenaient aux oreilles des bruits distordus ; le tout à une telle vitesse et en un si grand nombre, que mon cerveau ne parvenait pas à déchiffrer toutes ces informations avant que d'autres n'arrivent.
Je chutais sans fin dans cet abysse, et pourtant, je n'avais pas l'impression de tomber, car la gravité n'avait plus de prise sur moi. A un moment donné, je me rappelle m'être fait la réflexion que jamais l'unique voyage dans le temps que j'avais accompli avec Hermione ne m'avait paru aussi long. Je supposai que plus l'époque à laquelle je voulais retourner était lointaine, plus il me fallait de temps pour le transfert en lui-même. A moins que ce ne soit à cause du nombre de tours du sablier.
Tandis que cette interminable chute continuait encore et encore, je me demandai si un jour j'arriverai à destination, ou si mon estomac pourrait ensuite reprendre un sens à peu près normal, qui n'évoquerait pas la forme aérodynamique des tentacules du poulpe géant étant tombé par hasard sur la cachette des bonbons au citron de Dumbledore…
J'avais égaré depuis belle lurette tous mes repères spatio-temporels dans les méandres de mon voyage/1/, lorsque le sol décida avec mansuétude d'abréger ma désorientation sensorielle en se jetant vigoureusement sous moi. Dans un accès de gratitude, j'allai l'embrasser avec empressement et me rétamai par terre de tout mon long.
Je pense que j'étais en état de choc et je dus fermer les yeux contre la soudaine lumière ; mais elle était si vive qu'au travers de mes yeux clos je baignais dans une lumière rouge du sang de mes paupières. Cela contrastait fortement avec les ténèbres du mini trou noir dans lequel je m'étais jeté volontairement - et un peu imprudemment, il fallait bien l'avouer. Si j'avais su… Non, il ne fallait pas que mon raisonnement dérive dans ce sens-là ; je ne pense pas que ça aurait changé grand chose à ma décision de partir. Mais en tout cas, j'aurais pu être mieux préparé.
Malheureusement, si je pouvais me protéger – du moins partiellement - contre l'agression lumineuse, je ne pouvais rien faire pour me boucher les oreilles ; j'avais si peu de force que soulever une main m'aurait épuisé. Par dessus le bruit tonitruant de mon sang affluant aux oreilles, j'entendis comme l'écho lointain de sons déformés, semblables à des crissements de verre brisé. Le bruit s'intensifia brusquement, tel une respiration sifflante, jusqu'à ce que mes dents grincent. Puis un silence religieux s'abattit dans la pièce, m'apparaissant d'autant plus assourdissant à cause de la cacophonie précédente. Seuls les bruits provenant de mon cœur, qui semblait déterminé à battre son chemin hors de ma poitrine, et ceux de mes halètements, restèrent.
Qu'est-ce qu'on était bien, par terre, pensai-je avec soulagement, la joue chaude posée sur une pierre froide et lisse. Enfin quelque chose de solide sous moi… La sensation tactile me faisait un bien fou, car j'avais commencé à désespérer, quelque part au milieu de mon voyage, de ne pouvoir jamais retrouver un point d'ancrage pour rester sain d'esprit.
Je souhaitais ne plus jamais me relever - ou tout du moins, ne pas tenter quoi que ce soit jusqu'à ce que le sol s'arrête de bouger. Si seulement il voulait bien ne plus tanguer, ça serait parfait, soupirai-je… Tiens, c'est bizarre, me fis-je la réflexion lorsque quelques unes de mes cellules grises, qui avaient été éparpillées sous le choc, furent en état de se connecter. Depuis quand le Département des Mystères est-il un bateau ? Eurk… Je vais avoir le mal de mer…
…Ok, j'ai bien dit qu'elles étaient capables de se connecter, pas qu'elles fonctionneraient sans bug, non plus/2/.
Mon pauvre cerveau, mon pauvre estomac… et le pauvre reste de mon corps, tant que j'y étais.
Quelque part au fin fond de mon esprit, je me rendis compte que si je ressentais la douleur, cela voulait certainement dire que j'étais encore vivant. Cependant, je n'eus pas le temps de ressentir la joie de me trouver en vie, ni même le soulagement d'en avoir terminé avec ce voyage infernal ; déjà, mon corps se rappelait à mon bon souvenir avec trop d'insistance pour que je l'ignore plus longtemps.
Je ne sentais plus que des douleurs qui m'élançaient des pieds à la tête. La gravité ayant repris son empire sur moi, j'étais tombé dans les escaliers / bancs de pierre la tête la première et tout mon corps m'élançait. J'essayai de reprendre mon souffle, mais ce n'était pas tâche facile, car l'air avait été expulsé assez rudement de mes poumons. Manquait plus que je me sois cassé une côte ou quelque chose du genre. Pour arranger les choses, j'avais dans la bouche le goût du sang, m'étant mordu la langue en me cognant la mâchoire contre le sol.
Certes, tout ceci n'était rien en comparaison d'un Doloris, mais sur le moment, je n'étais pas loin de le croire.
Lorsque je me décidai à ouvrir les yeux, le monde m'apparut extrêmement flou et tournoyant. J'avais dû, à un moment donné de ma chute, me cogner la tempe ; j'espérai ne pas avoir de commotion cérébrale.
Je ne sais combien de temps je restai là, allongé par terre ; toujours est-il qu'à un moment ou à un autre, lorsque mes pensées s'éclaircirent un peu, je crus pouvoir me relever sans danger. J'ordonnai donc à mes membres tremblants d'arrêter de vouloir lâchement me laisser tomber par terre. Je ne réussis cette tâche herculéenne qu'au bout d'un nombre certain de tentatives, car mon estomac prit un malin plaisir à me démontrer que, malgré toute logique anatomique, il possédait un esprit… celui de la contradiction.
Cependant, je ne pouvais me permettre d'être découvert ici ; je ne tenais pas plus que ça à attirer l'attention, la discrétion pouvant m'être une arme utile par la suite. Autant que possible, je tenais à rester anonyme dans cette époque ; faire ce que j'étais venu faire ici, puis repartir tout aussi clandestinement. Avec un peu de chance, personne ne saurait jamais que j'étais passé… On peut toujours rêver.
D'ailleurs, cela me rappelait qu'ici, je ne serais plus jugé pour mes actions en tant que Survivant-du-Sort-de-la-Mort-Qui-Tue-du-Plus-Méchant-Seigneur-Noir-Ayant-Jamais-Existé. Les gens n'attendraient plus de moi que j'accomplisse des miracles, car je ne serais plus ce symbole de la victoire de la Lumière sur le Mal. Personne ne me regarderait, en ne voyant pas plus loin que ma maudite cicatrice ou ce visage qui appartenait à mon père. Les yeux qui se poseraient sur moi ne seraient pas éperdus d'admiration et surtout… d'espoir. Espoir que je survive encore et toujours à toutes les attaques de Voldemort et que je sauve tout le monde d'une mort certaine. Je ne voulais pas qu'on me regarde comme ça, je ne voulais pas que l'on espère de moi quoi que ce soit. C'était injuste ; pour moi, mais également pour eux. Parce que je savais qu'au fond, il y avait de grandes chances pour que cet espoir se brise, et ce, par ma faute. Comment pouvait-on attendre de moi que je sauve qui que ce soit, lorsque j'étais incapable de ne sauver qu'une seule personne, la plus chère à mes yeux ?
Je me devais de continuer inlassablement ma lutte contre Voldemort, quel qu'en soit le prix à payer ; m'arrêter dans mon combat était un luxe que je ne pouvais m'offrir, même pour pleurer ceux qui étaient tombés à mes côtés. Sirius… Mais je n'avais pas le temps de m'attarder sur lui ; le faire en aurait condamné d'autres.
Au moins, ici, pensai-je avec soulagement, on ne m'accorderait pas un regard de plus que n'en méritait tout adolescent ordinaire - ce que j'étais. Peut-être pas si ordinaire que ça, étant donné que j'étais un sorcier, mais bon… Il serait bon de me fondre dans la masse des anonymes et de ne plus être le centre d'attention de tout un chacun, surtout de personnes que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam.
En me relevant, ma tête se remit à tournoyer un peu. Je tentais de ne pas bouger, et de respirer calmement. Au bout de quelques secondes, la valse s'arrêta, mais je voyais toujours flou. Ah, oui… mes lunettes. Elles se trouvaient par terre, à côté de ma baguette. Je récupérai le tout et me rendis compte que, si ma baguette s'en était tirée indemne, la branche de mes lunettes et le verre droit étaient brisés. Bien sûr, me provenant des Dursley, c'était de la camelote pas chère - ils ne se seraient jamais ruinés pour moi. Je les réparai rapidement et me retournai vers les escaliers / bancs de pierre. Ouch… quand je les voyais en contre-plongée, je me disais que ça avait été une rude chute. Heureusement que j'étais déjà bien sonné lorsque je les avais dévalés.
Je les remontai lentement et récupérai au passage toutes mes affaires qui étaient tombées de ma poche déchirée. Par chance, rien ne semblait perdu.
Mes réflexions furent soudainement interrompues par des bruits de pas qui s'arrêtèrent juste derrière la porte, suivis de froissements de robes et de quelques murmures.
« - Je te dis que ça venait de derrière cette porte, entendis-je une voix qui, même si elle chuchotait, laisser deviner que son propriétaire était bien trop excité pour son propre bien. La seule comparaison qui me vint à l'esprit fut celle d'un Mickey sous amphé. Je me demandai quelques secondes s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme ; mais je me rendis compte que, même si sa voix partait dans les aigus à cause de l'excitation, ou encore en raison d'une mue jamais totalement achevée, il s'agissait bel et bien d'un homme.
- C'est aussi ce que tu as dit devant les deux dernières portes, ronchonna une autre voix masculine.
- Mais cette fois, je suis sûr de moi, le bruit provenait bien de là, argua la première voix.
- Oui, comme tu étais sûr et certain que les gobelins en train de faire leur inventaire préparaient une autre révolte, répondit la seconde voix avec une voix dégoulinante de sarcasme. Et il y a eu aussi la fois où tu as cru que la femme du patron, alors qu'elle était en train de te passer un savon, essayait en fait de te faire du gringue.
Quitte à parier, j'aurais misé cent gallions que celui qui venait de parler avait dû être chez les Slytherins. Ceux-là ont élevé l'ironie, le sarcasme et autres commentaires railleurs au rang d'art.
- Mais, enfin… Ce n'était pas de ma faute, tout le monde aurait pu s'y tromper… tenta de se justifier l'autre. Les gobelins me regardaient bizarrement…
- Si tu avais évité de les traiter de fainéants, alors qu'ils faisaient leur inventaire du siècle, peut-être qu'ils ne t'auraient pas lancé des regards assassins/3/. Tout ça parce que Môssieur ne pouvait pas attendre un petit peu qu'ils aient fini, et voulait être servi tout de suite. Tu devrais plutôt remercier celui qui t'a jeté dehors en t'interdisant de remettre les pieds à Gringotts, il t'a sauvé d'un sort bien moins agréable… le contredit sèchement la seconde voix.
- Et puis, la femme du patron utilisait un vocabulaire suggestif… continua l'autre comme s'il n'avait jamais été coupé.
- Tu es le seul à pouvoir penser que mettre quelqu'un dehors à coups de balai aux fesses peut cacher des sous-entendus grivois. Crois-moi, si elle avait voulu te séduire, elle t'aurait suggéré d'autres utilisations possibles pour ce balai…
Etait-il possible d'entendre un sourire narquois ? Parce que, franchement, je peux vous jurer que j'imaginais parfaitement le retroussement sadique des lèvres qu'il devait lui montrer. Etrangement, l'image ressemblait de façon frappante à celle de Snape quand celui-ci me ridiculisait devant toute la classe – ou toute l'école, s'il était dans un bon jour…
- Et j'allais oublier, tu étais aussi convaincu que la machine à café ouvrait sur une dimension parallèle, non ? ajouta-t-il pour enfoncer le clou.
- Et je continue à croire que cette machine à café n'est pas normale. Elle absorbe plus de grains de café qu'il n'en est nécessaire. Il ne faut généralement que 950 grains d'un poids moyen de 0.01 gramme/4/ pour faire une tasse de café normale, continua l'autre sans se démonter une seule seconde, tellement il était loin dans ses délires. Et cette machine a besoin de 956 grains. Je le sais bien, j'ai passé des heures à compter et recompter les grains…
- Heures que tu aurais dû passer à travailler, comme nous tous. C'est pour ça qu'on appelle ça des heures de travail.
- Oh, voyons… Ce n'est pas comme si on avait quelque chose de vraiment important à faire… Je lui ai pourtant dit, au chef, qu'il fallait nous envoyer en première ligne, pour ne pas gâcher nos talents. Mais penses-tu qu'il m'aurait écouté ? Non, bien sûr que non… On perd notre temps, ici, à faire de la paperasse alors que les autres sont dehors à combattre et à s'amuser.
- S'amuser…! s'étrangla l'autre.
Il semblait incapable d'ajouter quoi que ce soit, tellement son indignation était grande.
- Et puis, apparemment, tu n'avais rien d'autre à faire que de faire le boulot à ma place, puisque je n'ai même pas eu à te le demander…
L'autre gronda puis prit une grande inspiration, pour se calmer les nerfs sans avoir à taper sur la tête de ce Gaston Lagaffe sorcier jusqu'à ce que le cerveau se mette en marche/5/, je suppose. Il devait être au bord de la crise de nerf, le pauvre. Tu m'étonnes, avec un collègue pareil… Deux secondes plus tard, j'entendis un bruit sourd et un cri indigné. La méthode zen n'avait pas marchée, apparemment, et il était directement passé au stade du défoulement physique.
- Ouch ! Pourquoi t'as fait ça ?
- Pour que tu arrêtes de dire des c… se retint-il de dire de justesse. On n'a franchement pas le temps pour tes idioties ; on a d'autres affaires beaucoup plus pressantes, je te rappelle. Tu as peut-être l'impression que ce que tu fais est ennuyeux à mourir, mais cette paperasserie, comme tu l'appelles, est nécessaire. D'autant plus qu'il ne reste pratiquement plus personne au Ministère pour s'en occuper. Le monde ne tient plus qu'à un semblant d'ordre, mais si on n'était pas là à faire ce boulot, ce serait le chaos le plus total. Alors tes simagrées comme quoi tu voudrais aller « t'amuser » sur le front, tu te les gardes bien pour toi et tu te les fourres où je pense, compris ?
- Eh, oh, c'est pas la peine de s'énerver comme ça, non plus !
Il ne semblait pas avoir du tout saisi ce que l'autre voulait lui dire ; il ne paraissait pas repentant pour deux sous.
- En tout cas, continua-t-il d'une voix aussi geignarde qu'auparavant, ça ne peut pas faire de mal de simplement jeter un coup d'œil au cas où. Etant donné que tout le monde est parti, il nous revient de surveiller les accès interdits.
- Grindelwald ne va pas nous attendre pour que tu puisses vérifier chaque petit bruit que ton imagination créera. En plus, tu crois vraiment que je ne vois pas au travers ton histoire bidon ? Je sais très bien que tu veux simplement éviter de travailler, mais tu ne vas pas y couper, 'tite tête… C'est pas en perdant notre temps comme ça que l'on va pouvoir arrêter le Seigneur des Ténèbres. Mais peut-être que tu le trouveras ici, au beau milieu du Ministère, en plein jour ! Si ça se trouve, tiens, il nous attend derrière cette porte pour prendre une tasse de thé/6/… railla l'autre, d'un ton on ne peut plus dérisoire.
- Mais c'est notre devoir de nous assurer que tout est en état de marche au Ministère tant que les gardes sont partis !
Sa voix partit encore plus dans les aigus, et involontairement je grimaçai. Elle aurait mieux convenu à un gamin de 3-4 ans suppliant ses parents à Noël. « Dis, tu veux bien m'acheter la maquette du Hogwarts express ? Y'a de nouveaux sorts dessus, et pis il va encore plus vite, et pis y'a ce truc vraiment génial qui fait qu'il est vraiment indéraillable, et pis avec le sifflement, y'a des musiques qu'il joue qui sont vachement bien, et pis on peut le changer de couleur comme on veut… Dis, Papa, tu veux bien me l'acheter ? Hein, dis ? Dis ?… »
- On fait un tour rapide, et on retourne bosser… répondit l'autre d'un ton las.
Sa capitulation ne devait, j'en étais sûr, qu'au fait qu'il n'aurait pu supporter une seule seconde de plus d'entendre le pleurnichard. Comme moi, d'ailleurs.
Rapidement, pendant qu'ils parlaient, je m'étais revêtu de ma cape d'invisibilité que je venais de récupérer par terre. Je les écoutai et m'amusai en entendant la seconde voix qui insistait sur le fait qu'aucun sorcier pratiquant la magie noire ne pourrait jamais pénétrer les défenses « imprenables » du Département des mystères.
Si seulement ils savaient…
Juste à temps. La porte s'ouvrit sur deux langues-de-plomb. L'un était un grand échalas bedonnant, qui débordait d'autant d'enthousiasme que moi quand j'allais à un cours de Snape. Il essayait de bomber son torse, mais ne réussissait qu'à mettre un peu plus en avant son ventre proéminent. A sa gauche, se voûtait un petit machin maigrichon, qui regardait dans tous les coins de la pièce avec un air aussi scrutateur que Draco Malfoy en furet.
Laurel et Hardy/7/.
Tandis qu'ils étaient là à parler (enfin, se chamailler serait un terme plus exact), je restai figé dans les escaliers, tentant de ne faire aucun bruit.
« - Et maintenant, tu n'as toujours pas entendu de bruit ? interrogea Hardy.
Je cessai de respirer par précaution, me demandant si j'aurais le temps de désarmer les deux sorciers avant de me faire attraper.
- Quoi encore ? Ton cerveau qui se mettrait enfin en marche ? dit Laurel. Son faux air innocent ne trompait personne.
- Mais non, voyons, si tu voulais bien arrêter avec tes plaisanteries douteuses… J'ai bien entendu quelque chose par ici… insista l'autre.
Il désigna de son doigt osseux un espace qui ne me ratait que de… arf, une bonne dizaine de mètres, à vue de nez. Certes, la pièce était spacieuse, mais pas à ce point.
Je commençais à mieux cerner le personnage, maintenant. Il avait fallu que je tombe sur ce genre de fabulateur/8/, qui aurait tout fait pour un peu d'attention.
C'était bien ma veine, tiens…
Ils s'avançaient un peu dans la pièce pour mieux voir dans la pénombre lorsque Laurel marcha sur quelque chose qui crissa sous ses pieds.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? s'étonna Laurel. Il leva une jambe, puis l'autre, pour voir ce sur quoi il marchait. Il ne réussit pas (avec son gros ventre il ne devait pas pouvoir voir ses doigts de pieds) et finit par se déplacer sur la gauche.
Hardy ne lui prêta pas attention tout d'abord et partit faire un petit tour de la pièce sur la dernière marche, un air d'intense concentration sur le visage. L'amphithéâtre étant hémisphérique, cela ne servait pas à grand chose, puisqu'il voyait la même chose où qu'il aille. N'ayant rien trouvé, il fit demi-tour et se dirigea vers son collègue. A mi-chemin, il se retourna très vite et prit un air de détective à l'affût, scrutant la pénombre pour vérifier que rien n'avait bougé.
- On dirait du sable et des éclats de verre… observa Laurel, qui ne faisait pas attentions aux mimiques de l'autre. Et ceci…
Il se pencha et prit quelque chose dans sa main. Je retins mon souffle et me rapprochai un peu plus des deux hommes qui contemplaient les restes du sablier que j'avais utilisé. Il avait dû se briser lorsque j'étais tombé. Et moi qui pensais utiliser le même pour rentrer… Il me faudrait faire sans.
- Regarde, continua encore Laurel, est-ce que cette forme et cette couleur ne te rappellent rien ? dit-il avec un air songeur, tout en rapprochant certains éclats d'autres. On dirait… le retourneur de temps qui crée ses propres dimensions, celui qu'on nous a rapporté la semaine dernière…
Hein ? Comment ça ? « Qui crée ses propres dimensions », qu'il dit ? C'est quoi ce délire ? Je voulais un retourneur tout simple moi…
- Pourquoi quelqu'un l'utiliserait-il ? Il est complètement inutile, non ? Je veux dire, à quoi servirait d'aller dans le passé pour ne rien changer dans sa propre dimension ?
Je sentais les problèmes poindre à l'horizon, ainsi qu'une migraine qui se promettait d'être phénoménale. J'aurais peut-être mieux fait de me renseigner un peu plus sur les retourneurs avant d'entreprendre ce voyage… Mais ce n'est pas comme si j'avais vraiment eu le temps de me préparer. J'avais saisi la première chance de partir qui s'était présentée, ne sachant pas si j'aurais de meilleure occasion.
- Je peux voir plusieurs hypothèses. La plus innocente étant que quelqu'un voulait se procurer n'importe quel retourneur avant que la nouvelle loi sur l'interdiction de changer le cours du temps ne soit votée, pour le revendre ensuite au marché noir… aventura Laurel. Il n'aura cependant pas eu le temps d'en prendre autant qu'il le voulait, et il aura cassé ce retourneur dans sa hâte de partir avant qu'on ne le découvre… Si c'est le cas, le voleur doit être loin, maintenant.
- Mouais, plausible… admit à contrecœur Hardy.
Il n'avait pas vraiment l'air d'aimer le fait que Laurel puisse avoir raison, mais n'avait pas l'intelligence nécessaire pour formuler une hypothèse crédible lui-même.
- Dans ce cas, il vaudrait mieux vérifier quand même s'il n'a rien pris d'autre, on ne sait jamais », termina-t-il.
Il n'avait peut-être pas envie de corroborer les dires de Laurel, mais ça ne l'empêcherait pas de profiter de l'occasion pour traîner dans les parages et ne pas travailler.
Il descendit les marches vers des cartons à moitié déballés qui contenaient visiblement des objets attendant d'être rangés sur les étagères, et je me dégageai rapidement de son chemin. L'autre le suivit lourdement quelques instants plus tard, après avoir fait disparaître les débris par terre. Il arborait une expression pensive, voire un peu inquiète, sur le visage.
J'espérai qu'il n'aurait pas l'idée que quelqu'un ait pu venir dans cette dimension en utilisant ce retourneur, et qu'il n'aurait aucun moyen de savoir s'il avait servi. Quoique, avec ma chance ces derniers temps, il valait peut-être mieux ne pas espérer grand chose. Autant filer d'ici au plus vite.
Tandis que je me faufilais en toute hâte dehors, je les entendis encore par la porte grande ouverte « mais non, ce n'est pas dans ce carton », mais je cessai d'écouter. Comme de bien entendu, il n'y avait aucune marque sur les portes pour indiquer quel chemin prendre, puisque Hermione ne les avait jamais faites. Mais peu importe. Je savais que la sortie se trouvait droit devant moi, par la porte directement opposée à celle qui ouvrait sur la pièce du Temps.
J'avançai discrètement, et bientôt, je me retrouvais dehors. Heureusement pour moi, il ne paraissait pas y avoir tant de sorciers que ça à traîner dans les parages. Logique, s'ils étaient en temps de guerre ; ils devaient tous se concentrer sur des tâches plus importantes que garder un étage la plupart du temps inusité. Tous les sorciers sachant se battre devaient être au front, ne restant à l'arrière que ceux qui en étaient incapables.
Ce qui en disait long sur la compétence de ces langues-de-plomb sur lesquels je venais de tomber…
J'attendis l'ascenseur avec impatience, mon cœur battant la chamade sans raison. Enfin, sans raison apparente, tout du moins. Je ne ressentais pas vraiment une quelconque peur ou le pressentiment d'une catastrophe sur le point de survenir. Au bout du compte, j'étais resté assez calme lors de la confrontation avec ces deux sorciers consécutive à mon arrivée inhabituelle. Non, si je devais donner une raison, je pencherais plutôt en faveur des effets différés de l'adrénaline/9/, me fis-je la réflexion, tout en essayant de prendre de grandes inspirations pour me calmer.
Perdu dans mes pensées, je sursautai et poussai presque un cri d'effroi lorsque l'ascenseur tinta et que ses portes s'ouvrirent. Mon cœur repartit encore une fois pour une danse folle. Autant pour le calme…
Je montai dans l'ascenseur qui s'arrêta à chaque étage - pour narguer mes nerfs, j'en suis sûr. Au 4ème étage, je dus me contorsionner pour ne pas me faire marcher dessus par deux jeunes employées qui, visiblement, étaient en train de philosopher sur leurs ragots - ou devrais-je plutôt dire leurs popotins/10/ ? Malfoy aurait été là qu'il n'aurait pas manqué de me ridiculiser. Elles gloussaient en comparant les vertus des émérites postérieurs (ou autres attributs de l'anatomie des hommes) des sorciers de leur service. Je me sentais virer au rouge tomate trop mûre et craignis un instant qu'elles ne sentent la chaleur se dégager de mon visage, tellement j'avais le feu aux joues. Comme elles commençaient à faire des gestes de plus en plus amples pour faire des comparaisons et que je faillis, une ou deux fois, me ramasser un coquard, je descendis au 5ème étage. Seulement par crainte de me faire repérer, bien entendu… ce n'est pas du tout parce que j'étais plus que mort de honte en écoutant ce qu'elles disaient. Qu'est-ce que vous allez imaginer.
En sortant de l'ascenseur, je me retrouvai dans un couloir. Zigzaguant entre les personnes, j'allais finalement me cacher derrière une grande plante. J'attendis que tout le monde soit parti, avant d'enlever ma cape et de la fourrer dans ma poche, avec le reste de mes possessions. Autant sortir du Ministère de la même manière que j'y étais entré : par la grande porte. On pose moins de questions aux gens lorsqu'ils ont l'air de savoir où ils vont.
J'allais repartir vers les ascenseurs, lorsque je sentis quelque chose tirer le bas de mon jean. Me retournant, je vis que l'une des branches de la plante s'était accrochée à moi. Apparemment, elle devait bien m'aimer… Mais comme je n'avais pas de temps à perdre, je me dégageai brusquement. Un peu trop, peut-être… La branche se cassa avec un bruit sec, et avant que je n'ai rien pu faire plusieurs branches, qui se retrouvaient soudainement pourvues d'une ribambelle d'épines (elles devaient être rétractiles), s'attaquaient à moi. Elles réussirent à me griffer les mains et la joue avant que je ne m'éloigne suffisamment. Elle s'en sortait plus mal que moi ; trois autres de ses branches étaient en mauvais état. Essuyant le sang de ma joue, je pensai à me jeter un sort camouflant mes blessures, ce qui cacherait également les traces de mon arrivée brutale. Ainsi, j'aurais moins de chance d'attirer l'attention.
Maugréant toujours contre la sale bête (enfin, à proprement parler, c'était une plante, mais bon, les sentiments étaient les mêmes), je retournai aux portes des ascenseurs. Là, j'attendis avec plus ou moins de patience que l'un d'eux n'arrive, tout en ignorant les regards étonnés que me lançait une autre personne attendant devant les portes. J'imagine qu'elle avait dû voir mon combat épique contre la Plante du Mal, et devait se demander ce qu'un jeune homme comme moi faisait là.
Heureusement, elle remontait, et je fus seul jusqu'au rez-de-chaussée.
Au lieu de ressortir par le téléphone, j'avais décidé d'utiliser la connexion au réseau de cheminées. Prendre le premier m'aurait conduit à sortir du monde magique, alors que je n'avais aucune intention de le faire.
Le Grand Hall n'avait pas beaucoup changé par rapport à mes souvenirs, si ce n'est l'horrible statue censée représenter l'entente 'harmonieuse' entre les différentes espèces magiques, qui était absente. Je supposai qu'elle avait été confectionnée aux bons soins de l'idéalisme utopique de Fudge, lors de son accession au ministère… Bon débarras.
Quoi qu'il en soit, je ne m'attardai pas en ces lieux et me dirigeai rapidement vers la queue devant la cheminée, pour pouvoir prendre la poudre d'escampette et partir je ne sais où - mais loin d'ici. Je suppose que le mieux serait que je prenne une chambre au Leaky Caldron/11/ (tiens, peut-être que Tom y était déjà le tenancier ?), en attendant que les cours à Hogwarts ne reprennent. Ça me permettrait de me poser un peu pour réfléchir à la suite de mon plan, qui, je dois le dire, était resté des plus sommaires jusqu'à maintenant.
La file d'attente avançait lentement, mais sûrement. Il ne restait plus qu'une seule personne devant moi, lorsque soudain, un bruit éclata derrière moi, suivi de plusieurs détonations de sortilèges, et un cri perçant déchira l'air.
Avant que je n'aie le temps de me retourner plus qu'à moitié, un choc dans mon dos me repoussa en arrière, vers le manteau de la cheminée. Je ressentis une explosion de douleur sur la tempe, puis ce furent les ténèbres salutaires avant même que je ne sente mon corps tomber et tomber…
/1/ « J'avais égaré depuis belle lurette tous mes repères spatio-temporels dans les méandres de mon voyage ».
J'ai l'impression de faire de la pub pour Air France… Qui n'a pas encore perdu des bagages avec eux ?
/2/ Les cellules grises du cerveau de Harry ressemblent étrangement à l'ADSL de l'auteure. Tout est connecté, mais rien ne marche…
/3/ Petit cours d'étymologie, le retour : le mot assassin provient du nom d'une troupe de tueurs à gages créée par le chef d'une secte musulmane dissidente au XIème siècle ; leur rôle était de rançonner les voyageurs qui passaient aux abords de la forteresse qu'il avait envahie. Il les envoyait aussi assassiner des dignitaires et des hommes importants. Pour les rendre fidèles, il leur faisait croire que la forteresse était le paradis et qu'ils n'auraient le droit de revenir que s'ils accomplissaient leurs missions ; il les accoutuma également au chanvre indien, plus couramment appelé haschisch, ce qui donna leur nom à cette troupe : les Haschischins (consommateurs de haschisch), qui, comme c'était imprononçable, fut déformé en assassin.
Note de la bétalectrice : c'est expliqué dans les voyages de Marco Polo.
On peut faire le rapprochement avec le nom de vandale, qui provient d'une peuplade germanique des premiers siècles de notre ère, qui, poussée par l'arrivée des Huns, migra et pilla les villes attaquées, notamment en Gaule et en Italie, puis en Espagne et en Afrique du Nord.
/4/ Euh… Juste une précision. Je n'ai pas la moindre idée du nombre et du poids de grains nécessaires à une tasse de café normale, pour la simple et bonne raison que je ne bois pas de café (la béta non plus). Ce sont donc des chiffres tout à fait farfelus. Je suppose, en outre, que les proportions varient selon le type de café utilisé. Désolée…
Le seul truc d'approchant que j'aie trouvé, c'est ça :
http/www.koffiebureaucafe.be/fr/cafeine.main.1.dhtml
Ce site explique (entre autres) la différence entre le café avec caféine et sans. Dans une tasse de café avec caféine, il y a environ 75 grammes de caféine, alors qu'il n'y en a que 3 dans un café décaféiné.
/5/ Taper sur quelque chose jusqu'à ce que ça marche est une méthode que j'ai acquise par expérience avec mon ordi et ma bétalectrice.
Note de la bétalectrice : Ha ! Messante ! C'est pas que ça marche, c'est que ça fait moins mal de faire ce que tu veux !
Bin tu vois bien que ça marche…
/6/ J'ai appris avec surprise que le thé est la boisson la plus bue au monde, avant même l'eau. Enfin, quand on sait quel est le pourcentage d'eau potable sur la planète (97,2 pour cent de l'eau est salée, il ne reste donc que 2,8 pour cent d'eau potable) et que la majeure partie de l'eau potable ne peut être puisée (70 pour cent de ces 2,8 pour cent sont emprisonnés dans les glaces, et la majorité du reste se trouve sous forme d'humidité dans les sols ou dans des nappes souterraines trop profondes)… Au final, nous pouvons utiliser à peine 1 pour cent de l'eau présente sur terre (lacs, fleuves et nappes souterraines accessibles), ce qui représente 14 millions de km cube.
Pour en revenir au thé… ce n'est pas ma tasse de thé. Il en existe deux principales sortes, le thé noir et le thé vert. La dénomination ne vient pas de la variété de feuilles de thé utilisée, mais du processus de préparation de la feuille ; le thé noir est fermenté, tandis que le thé vert ne l'est pas. De nombreuses variétés de thé sont entre les deux.
Pour plus d'info :
http/ dernière chose. Il existe une rumeur selon laquelle on boirait du thé brûlant dans les déserts chauds pour se rafraîchir (la température du corps baisserait en réaction à la chaleur du thé). C'est complètement faux : si l'on fait bouillir l'eau dans les déserts chauds, c'est, d'une part, pour en neutraliser les microbes, et, d'autre part, pour se réchauffer la nuit (les températures descendent très bas la nuit dans les déserts chauds).
La chaleur du corps humain, comme celle de tous les mammifères, est constante. 80 pour cent de ce que nous consommons sert à produire l'énergie nécessaire pour produire notre chaleur et notre corps s'autorégule par les processus de sudation (pour abaisser la température) et de frissonnement (pour la monter). Que l'on soit à Vostok, en Antarctique, où l'on a enregistré la température la plus basse du monde en 1893 de 89,6° Celsius, ou à Azizia (El Aziziyah), en Lybie, où l'on a enregistré 58° en 1922, la température du corps humain demeure de 37,6° Celsius. Il ne fait donc pas forcément plus chaud à l'équateur et plus froid au pôle Sud (Aziza et Vostok sont situées à plus de 1000 km d'eux, réciproquement), car d'autres facteurs entrent en ligne de compte. Le meilleur exemple reste Madrid et New York, qui, bien qu'étant à la même latitude, sont soumises à des climats très différents (l'Espagne est l'un des pays où il fait souvent le plus chaud au monde, tandis qu'il y a un fort taux de mortalité de SDF à cause du froid à New York).
Au contraire, les reptiles (serpents, croco, tortues et autres bestioles), à l'inverse des mammifères, ne peuvent produire leur propre chaleur à partir de ce qu'ils consomment. Ils ne peuvent réchauffer leur corps que par la chaleur externe (les bains de soleil, le plus souvent) et ne peuvent réguler leur température par la sudation ou les frissons (ils sont obligés de changer d'environnement pour modifier leur température ; par exemple, lorsque les crocodiles ont trop chaud, ils plongent dans l'eau). Ils ne peuplent donc qu'une partie de la Terre, concentrée sur les régions chaudes du globe, contrairement aux mammifères qui ont colonisé toute la planète. En contrepartie, leur mode de vie est beaucoup plus économique que celui des mammifères ; ils n'ont pas besoin de consommer autant que nous et peuvent survivre avec un repas par semaine environ.
/7/ Stan Laurel et Oliver Hardy est un duo de comiques anglais de l'entre-deux guerres, qui ont fait carrière dans le cinéma noir et blanc avec leurs sketchs. Laurel, un grand corpulent, se moque souvent, et profite, de Hardy, un petit maigre. Pour s'en souvenir, il suffit de se référer au très célèbre générique de leur show : "C'est moi Laurel, c'est toi Hardy, c'est moi le gros, c'est toi le petit."
/8/ La racine indo-européenne fa veut dire la parole. On peut la retrouver dans des mots tels que la fable, la fabulation, l'emphase, l'aphasie (mutisme), le mot fame en anglais (la rumeur, la réputation de quelque chose), ou encore le mot latin infans (qui a donné enfant en français).
Ce que l'on considère comme l'enfance de nos jours était divisée comme telle chez les latins : de la naissance jusqu'à 7 ans, l'infans ne pouvait pas parler (raisonner dirait-on aujourd'hui). Les enfants étaient tous élevés ensemble par les femmes.
Ensuite, venait le puer et la puella (vient de pur, et a donné des mots comme puériculture ou puérile en français), éduqués séparément selon leur sexe. Les garçons quittaient l'âge infantile avec une cérémonie d'initiation vers les 17 ans (qui fut ramenée plus tard à 14 ans), au cours de laquelle ils se dépouillaient de leur toge prétexte, pour revêtir la toge virile entièrement blanche, et ils abandonnaient leur bulla, talisman en forme de bulle d'or qui leur était donné à leur naissance, et était censé avoir des propriétés protectrices. Ils devenaient de ce fait des citoyens, et pouvaient prendre les armes. Prétexte vient du verbe latin praetexo, qui veut dire border (ou prétexter que) car la toge était blanche bordée de pourpre ; virile vient de vir, l'homme de sexe masculin, qui a donné également virtus, la vertu ou la force (qualité propre à l'homme ; il n'existe donc pas de femme vertueuse…), virtuel (ce qui existe en puissance), virtuose (le génie de l'homme), le virilisme (maladie qui entraîne l'apparition de caractères masculins chez la femme) ou, dans la même veine, la virago (femme robuste).
Les filles, quant à elles, n'avaient pas de cérémonie particulière. On fixa cependant leur passage à l'âge adulte (elles pouvaient donc se marier) à 12 ans.
/9/ L'adrénaline est une hormone produite par les glandes surrénales (au dessus des reins) et a de nombreux effets sur l'organisme. Sa principale fonction est de lui permettre, en cas de peur ou de stress, de réagir de façon optimale, notamment en accélérant le rythme des battements du cœur, en dilatant les bronches et les artères coronaires (irriguant le cœur) et en augmentant la glycémie (taux de sucre dans le sang) pour améliorer la réactivité du corps. Cette hormone est également un neurotransmetteur (elle permet le passage des informations entre les cellules, tout en les modifiant), ce qui provoque généralement un état d'excitation - qui peut être pris, chez certains, dans les deux sens du terme… En effet, après une situation où leur vie était mise en jeu, les hommes ont souvent des relations sexuelles.
A ce propos, des scientifiques ont tenté une petite expérience très amusante… Un homme essayait d'inviter à sortir avec lui des femmes dans la rue. Il n'avait pas beaucoup de succès. Retentant l'expérience sur un pont suspendu, les résultats étaient nettement plus probants.
/10/ L'auteur tient à faire remarquer ici que la traduction française est nullissime, encore une fois. Potter veut dire potier en anglais, mais Draco Malfoy déforme ce mot en Potty, ce que l'on peut traduire par le pot des enfants (le pot de chambre, quoi). Les traducteurs ont, pour je ne sais quelle raison, décidé de garder l'insulte en anglais au lieu d'essayer de la traduire (ou tout du moins d'essayer de trouver un sens équivalent, vu qu'on ne peut pas vraiment prendre la traduction littérale). J'ai donc décidé d'utiliser un jeu de mot avec l'utilisation de la première syllabe, et de trouver une insulte qui soit en rapport avec des mots utilisés par des enfants. C'est pour ça que l'idée d'employer popotin au lieu de potin me paraissait ici une bonne idée, même si la phrase n'a qu'un rapport indirect avec Harry.
/11/ The Leaky Caldron est le Chaudron Baveur. To leak, en anglais, veut dire fuir (au sens de la fuite d'un robinet, pas la fuite devant un ennemi – à moins qu'on ne parle d'une fuite urinaire, mais c'est autre chose encore). La traduction par 'baveur' me gêne, car on ne le comprend pas au sens de fuite (comme de l'encre qui bave). Mais il est vrai qu'il aurait été difficile de traduire par le Chaudron Fuyant, ça n'aurait eu aucun sens.
A/N : Ne vous attendez pas à avoir la suite avant la semaine prochaine, Nath est partie faire du camping. En plus, ce que j'avais commencé a été perdu. Snif.
Toute autre nouvelle : mon nouveau site est en bonne voie de construction. Je suis trop contente. Merci de tout cœur à Johera, je t'adore.
Je tiens à vous inviter tous pour le prochain lancement, donc. Et si vous êtes intéressés, je vous annonce d'ores et déjà que j'accueillerai dessus toute personne qui voudra y poster ses fics qui m'aura écrit une review (ou non, d'ailleurs), à la condition qu'il n'y ait pas de fautes dans les textes. (Nath et moi, on se débrouillera pour faire de la bétalecture, si vous ne trouvez personne). Profitez-en ! Plus vous posterez sur des sites, plus vous serez connu(e)s.
Autre chose… je ne ferai aucune discrimination sur le contenu de votre texte (Enfin, j'espère qu'il sera de bonne qualité quand même. Ecrire des fics, c'est un plaisir personnel, mais il faut aussi que ça donne envie de se surpasser et de devenir meilleur). Sinon, ça serait un peu hypocrite de ma part, étant donné que je crée un site principalement parce que je ne suis pas en accord avec les règles de FFNet, qui se laisse mener par le bout du nez par des lobbyings sur la belle et bonne famille américaine. (Oh, mon Dieu, serait-ce un bout de peau nue que je vois, par hasard ? Arrêtez tout, on risque de pervertir l'esprit de nos jeunes ! Ne prenons surtout pas en compte le fait que les « jeunes » sont beaucoup plus matures et ouverts d'esprit qu'ils ne le seront jamais…)
Je trouve que c'est quand même le comble de l'hypocrisie que de dire qu'on vit dans une société libertaire et de ne pas respecter toutes les formes d'expression de la pensée, même si elles nous dérangent, non ?
