Comme promis, je me suis dépêchée d'écrire le chapitre 2, car j'avais hate d'arriver au coeur du sujet... Bonne lecture! N'oubliez pas les reviews!
Disclaimer: le monde d'HP n'est toujours pas à moi mais à JKR. Vivement que je sois Maîtresse du Monde pour que ça change.
Chapitre 2
354…
Ginny déplia les jambes et se releva.
355...
De sa main libre, elle tira sa baguette de sa poche.
356…
Ca y était. Dans un instant, elle se tiendrait face à Bellatrix Lestrange.
357…
Au mieux, elle la distrairait juste suffisamment pour que Sirius puisse esquiver le sort fatal.
358…
Au pire…
359…
Et bien, au pire, ce même sort lui serait destiné.
360…
Ca y était.
Tout se mit à tourner autour de Ginny, d'abord infiniment lentement, puis à une vitesse vertigineuse. Elle aurait voulu se retenir à l'arcade, mais ses bras semblaient incapables de se mouvoir, comme s'ils étaient collés à son buste. En fait, aucune partie de son corps ne paraissait disposée à remuer. Ses yeux demeuraient écarquillés, et voyaient sans les voir une infinité de silhouettes qui évoluaient autour d'elle en accéléré.
Enfin, après un laps de temps impossible à déterminer, une seconde ou un siècle, Ginny devina un ralentissement du processus. Un instant plus tard, elle tomba lourdement à genoux sur le sol. Elle réprima un « ouille » bien senti, l'heure n'était pas aux jérémiades. Son temps était compt
Elle leva les yeux pour découvrir trois sorciers aux mines sévères, engoncés dans de lourdes robes noires. Aucun d'eux ne faisait partie des Mangemorts qui accompagnaient Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom au Ministère. Ils ne portaient pas non plus l'uniforme caractéristique des Aurors. Enfin, et c'était sans doute le détail le plus important, on était en plein jour. Ginny sentit un nœud se former dans sa poitrine à cette constatation.
Elle avait fait une erreur ! comment était-ce possible ? Comment avait-elle eu la bêtise de ne pas compter les tours de Retourneur avec plus de soin ?!!!
-Miss ? interrogea l'un des Sorciers. Miss, par Merlin, que… que faites-vous ici ?
L'affolement de Ginny croissait d'instant en instant. Vite, trouver une excuse…
-Pardon, je… eh bien, en fait, je…
Mieux que ça !!!
-Miss, veuillez nous suivre, je vous prie. Vous n'avez absolument rien à faire ici, renchérit le second sorcier. Jamais, au grand jamais, je n'aurais pensé qu'une sorcière de premier cycle serait autorisée
Ginny n'écoutait plus. L'homme lui avait saisi l'épaule d'une main qui s'apparentait plus volontiers à des serres, et l'entraînait avec lui. Elle s'efforça de réfléchir à toute vitesse.
Je pourrais dire mon nom… Non, impossible, s'ils m'amènent au Département de Détournement de l'artisanat Moldu, Papa me passera le savon du siècle. Je ne peux pas non plus dire que je suis ici pour Dumbledore, puisqu'il est en fuite… Oh, mon Dieu, Ombrage va me coller en retenue à vie quand on me ramènera à Poudlard…
Elle sentit ses jambes avancer malgré elle au rythme des enjambées des trois sorciers. Elle effectua le chemin inverse de celui parcouru quelques minutes plus tôt, à ceci près qu'à présent (enfin, présent, faut le dire vite !), le Ministère grouillait de monde.
Je suis perdue… Si ça se trouve, ils vont m'amener à Fudge en personne…
Le plus âgé et ridé des trois sorciers qui l'avaient trouvée dans la salle du voile héla quelqu'un dans la foule. Une petite délégation de Mages qui arboraient les robes pourpres du Magenmagot s'approcha. Et parmi eux se trouvait…
-Professeur Dumbledore !
-On a trouvé cette jeune fille dans la Salle du Voile. Une élève à vous, mon cher Albus ? interrogea le Ridé.
Ginny lança à l'intéressé un regard éperdu. Si Dumbledore avait à nouveau droit aux honneurs du Ministère, elle était tirée d'affaire.
Le directeur la scruta un instant par-dessus ses lunettes en demi-lune.
-Non. Désolé, Baltius, mais je crains fort de n'avoir jamais vu cette jeune personne. Je n'oublie jamais un visage.
Il sembla à Ginny que le sol se dérobait sous elle.
-Mais enfin, professeur ! C'est moi ! Pourquoi…
Mais ses interrogations moururent avant d'avoir franchi ses lèvres. Le Dumbledore qui se tenait face à elle n'était pas celui qu'elle connaissait. Si elle n'avait pas été si désespérée par l'urgence du moment, elle aurait remarqué plus tôt que quelque chose clochait. Oh, bien sûr, il s'agissait bien de la même personne : elle aurait reconnu entre mille le regard bleu et pénétrant du directeur, son nez aquilin et son sourire inimitable. Pourtant, sa longue barbe et sa chevelure nouée entre les omoplates n'étaient pas du blanc qu'elle leur connaissait : elles grisonnaient, mais l'on devinait encore leur couleur véritable, un beau roux foncé.
Dumbledore fronça les sourcil et l'observa encore plus intensément.
-Tout compte fait, énonça-t-il très lentement après un silence, je crois que je connais cette jeune fille…
-Une élève à vous ? questionna le Ridé.
Dumbledore considéra Ginny. Celle-ci eut un mouvement de tête approbatif, à peine perceptible.
-Oui. Veuillez m'excuser, un moment d'égarement sans doute. Miss, venez avec moi.
Malgré l'inquiétude qui lui glaçait les entrailles, Ginny ne fut que trop heureuse d'emboîter le pas au vieux mage.
-Ce Dumbledore ! fit l'un des sorciers dans leur dos. Il passe pour un directeur exemplaire, et il n'est même pas fichu de reconnaître ses étudiants !
-Il vieillit, conclut le Ridé avec philosophie.
Dumbledore arpenta en silence les couloirs du Ministère, Ginny sur les talons, jusqu'à un bureau relativement petit mais confortable (rien à voir avec le recoin attribué à Mr Weasley). La plaque de cuivre sur la porte annonçait « Albus Dumbledore , Ordre de Merlin 1ere classe, membre du Magenmagot ».
Sur un geste de son hôte, Ginny prit place sur un petit fauteuil de chintz (décidément le vieux mage semblait les affectionner). Dumbledore s'installa derrière son bureau, s'y accouda et l'observa par-dessus ses doigts croisés.
-Bien. J'écoute, dit-il simplement.
-Je vous demande pardon ? risqua la jeune Weasley, la voix légèrement tremblante.
-Vous semblez me connaître, Miss, mais contrairement à ce que j'ai maladroitement prétendu devant les Langues-de-Plomb qui vous ont trouvée, je n'ai aucune idée de votre identité. Donc, puisque je viens de vous sauver la mise, j'attends que vous me disiez qui vous êtes, d'où vous venez, et comment vous êtes arrivée impunément dans un Lieu Magique sous haute surveillance.
Il y eut un long silence, le temps que Ginny remette un peu d'ordre dans son esprit. Elle prit une grande inspiration et lâcha tout à trac :
-Je crois que la véritable question n'est pas d'où je viens, mais de quand je viens.
Prononcer cette idée à haute et intelligible voix lui fit prendre conscience de ce que cela signifiait réellement. Ginny eut la sensation d'avoir reçu une gifle monumentale en pleine figure.
Dumbledore fronça les sourcils mais continua de l'étudier de son regard calme.
-Expliquez-vous.
L'adolescente commença résolument son récit. A mesure qu'elle avançait, sa voix se faisait plus assurée.
Elle relata les évènements en vrac, tels qu'ils lui venaient en tête, mais en s'appliquant à ne nommer personne. L'année 1996, le retour de Vous-Savez-Qui, la bataille du Ministère, le Garçon-qui-a-Survécu et la mort du parrain de ce dernier…
-J'ai été stupide, finit-elle, mais je souhaitais tellement bien faire… je voulais juste… que l'on soit tous heureux à nouveau…
Sa voix vacilla de nouveau, et elle ravala un sanglot.
-Puis-je voir l'objet ? interrogea Dumbledore avec une patience sans faille.
Ginny lui tendit le Retourneur. Le vieil homme l'étudia un moment.
-Je connais cet instrument, finit-il par lâcher. Je n'ai aucune idée de comment il s'est retrouvé dans la famille de votre ami, et je ne veux pas le savoir… Quoiqu'il en soit, je crains fort que vous n'en ayez fait un usage désastreux… En effet, un tour de ce Retourneur n'équivaut pas à une heure, mais à environ vingt-et-un jours et demie. Vous avez donc remonté le temps de très précisément sept mille sept cent quarante jours.
Ginny accusa le choc sans broncher. Ce chiffre ne lui évoquait rien d'autre que l'idée d'une très, très longue durée.
-Autrement dit, acheva le sorcier, vingt-et-un ans, quasiment jour pour jour.
Ginny porta la main à son front, qui lui paraissait soudainement très lourd.
-Vous voulez dire, fit-elle dans un souffle, que nous sommes en 1975 ?
-Exactement. Je sais que c'est assez… difficile à réaliser. Moi-même, je ne vous cache pas que je suis sous le choc.
-Mais vous… vous savez comment me renvoyer, n'est ce pas ? A mon époque, je veux dire.
Dumbledore la considéra avec plus de sérieux que jamais.
-J'aimerais bien vous dire oui, mais malheureusement, ça n'est pas le cas. Le Retourneur que vous avez utilisé est un outil de Magie Noire très puissant… Je ne connais aucun moyen de parcourir la même période en sens inverse, je regrette.
Ginny serra les dents, mais ne put retenir ses larmes bien longtemps. D'abord, les Mangemorts, le Seigneur des Ténèbres, la mort de Sirius, et à présent… ça. C'était plus qu'elle ne pouvait endurer.
-Vous devez vous reposer, dit Dumbledore avec douceur. Je vous promets de vous accorder tout mon soutien dans cette épreuve, mais malheureusement, comme vous le savez, nous connaissons une période fort sombre…
-Qu'est-ce-que je vvais… ddevenir ? interrogea l'adolescente.
-Comme nous sommes en juillet, je vais vous placer dans une famille jusqu'à la rentrée des classes, où vous nous rejoindrez à Poudlard. Une famille Moldue, de préférence, je veux vous tenir à l'écart du monde de la Magie tant que je ne peux pas veiller personnellement sur vous.
-Mmais… ppourquoi ?
-Parce que, ma chère enfant, si un Sorcier mal intentionné venait à apprendre la vérité sur votre compte, les répercussions seraient catastrophiques. Oh, oui, absolument catastrophiques. Imaginez ce que serait un Voldemort qui aurait en sa possession des informations sur les deux décennies à venir… Je préfère ne pas y penser…
Ginny frissonna.
-Bien. Ce que je puis faire, au jour d'aujourd'hui, c'est vous confier à une famille Moldue qui a connaissance du monde des Sorciers. Je connais justement quelqu'un qui appartient au Ministère de l'Intérieur Britannique, et qui est chargé de traiter, dans le plus grand secret bien sûr, des affaires relationnelles entre Sorciers et Moldus. Un homme charmant… Il a une fille un peu plus âgée que vous, s'il m'en souvient. Si je lui demandais, il accepterait sans doute d'être votre Tuteur pendant les vacances… Je vais lui envoyer un hibou tout de suite.
Le directeur saisit une plume et griffonna quelques mots sur un bout de parchemin.
-Au fait, comment vous nommez-vous, jeune fille ?
-Ginevra Weasley.
Malgré la gravité du moment, Dumbledore eut un faible sourire à l'énoncé de ce patronyme.
-A vrai dire, je m'en doutais un peu. Je connais vos… enfin, ceux que je pense être vos parents… Bien. Il va falloir changer de nom, celui de Weasley éveillerait par trop les soupçons. Vous n'aurez qu'à prendre celui de votre famille d'accueil… Il faut un autre prénom, également, celui de Ginevra n'est pas très répandu et c'est celui d'une de vos grand-mères, je crois ?
-En effet.
-Bien. Quel est votre deuxième prénom ?
-Mo… Molly.
Dumbledore sourit de plus belle.
-Bien sûr. Eh bien, je propose d'opter pour Molly… Si porter le prénom de votre mère vous paraît étrange, vous pourrez toujours lui trouver un diminutif… Lily, par exemple... Votre père d'accueil se nomme Mr Evans. Lily Evans, c'est charmant, n'est-ce pas ?
Niek niek... c'est tout pour aujourd'hui! Bises, Léna Léonyde 1ere du nom.
