Tagazok à tous ! Le voilà, lechapitre 5 que certains m'ont demandé, et que d'autres on carrément exigé… Il a tardé à venir, je m'en excuse mais j'ai vraiment beaucoup de boulot… Pour me faire pardonner, il est relativement long…
On commence par les réponses aux reviews :
Yoann : voilà la suite ! Le mot « Hour » veut dire « heure » en anglais mais là j'utilise l'expression « Happy Hour » dans un sens bien précis que j'explique un peu plus bas…
Sinwen : le voilà, le chapitre 5 ! Dsl mais je fais partie des rares gens qui bossent vraiment même en étant à la fac, donc comme j'ai 2 licences j'ai pas bcp de tps pour moi… savoure ce chapitre, le suivant risque d'être encore plus long à venir… Je n'ai pas eu le tps de continuer ta fic pr les mêmes raisons, mais promis je m'y remettrai pendant les vacs.
Riri : t'en fais pas, je ne pense pas arrêter une fic simplment à cause d'une review ! J'ai tout prévu !
Gabrielle : en fait pour la littérature enfantine j'avais précisé un peu plus bas qu'il s'agissait des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire… dsl… Enfin, contente que tu adhères à mon humour, c'est pas donné à tt le monde () , on retrouve dans ce chap les facéties des Maraudeurs… bisous !
Guézanne : j'ai déjà répondu à ta review par mail, donc je renouvelle juste mes remerciements… Je répondrai incessamment à ton dernier mail... Pour ce qui est des reviews à JXC, je tiens quand même à en laisser une à chaque fois, histoire d'en faire remonter le nombre… J'ai vu que Fénice t'en avais laissé aussi, je suis contente de ne plus être la seule à profiter de tes textes ! A bientôt !
La Folleuh : bien sûr que je suis méchante ! j'ai jamais dit le contraire… Et tu risques de me détester à la fin de ce chapitre… Promis, je ne ferai plus de faux espoirs aux lecteurs… mais quand j'ai mis mon annexe, le chap 5 était à peine commenc
Raphou : ce serait quand même bête de mourir pour si peux… voilà le nouveau chapitre. Pour ce qui est de mon roman, c'est de l'heroic fantasy, ça parle d'une petite fille qui se déguise en garçon pour devenir chevalier, sans savoir qu'elle est l'incarnation d'une prophétie… bisous !
Smoke : contente que ça te plaise… par contre, pour savoir si Ginny et James se détestent, il va falloir attendre le chapitre 6 !
Lazoule : merci ! voilà la suite !
Voilou ! Je dois vous prévenir que le chapitre suivant sera peut être un peu long à venir, vu que j'aborde la période des partiels et que j'ai droit à double ration… Pour vous distraire jusqu'aux vacances de Noël, voici un nouvel épisode des aventures de Ginny chez les Maraudeurs…
Je dois ajouter pour les plus jeunes et innocents d'entre vous que l'expression « Happy Hour » est à prendre au sens alcoolique du terme : dans un bar, un « happy hour » est un moment de la soirée où les consommations sont à moitié-prix… lol
Je finis en remerciant comme toujours Bratha ma bêta… Salut la Blonde !
Disclaimer :pourquoi se faire du mal en répétant que le monde de HP ne m'appartient pas ? Tout est à JKR, comme chacun sait.
Bonne lecture !!!
Chapitre 5 : Happy Hour chez les Maraudeurs !
Le premier matin, lorsque cinq réveils sonnèrent à l'unisson dans le dortoir des filles de 5eme année, aussitôt après avoir émergé d'entre les tentures de son baldaquin, Ginny devina que le coup d'œil amusé que lui adressait Lucy n'était pas sans rapport avec ses yeux gonflés de sommeil.
-Bien dormi ? Lui demanda innocemment la jolie blonde.
-Moyennement, concéda la jeune Weasley.
-Ooooh… mais comment se fait-ce ?
-Euh… j'avais des tas de pensées qui se bousculaient dans ma tête, et puis…
-Et puiiis ?
-Euh… non rien, dit Ginny d'un ton qui signifiait exactement le contraire.
-Mmmmh… Beaucoup de bruit, dans le coin, n'est-ce pas ? Questionna Lucy.
Léna éclata de rire en sortant du lit à son tour, les jambes emmêlées dans les rideaux, ses longs cheveux tombant de façon désordonnée autour de son visage, sur ses épaules, et jusqu'à ses hanches.
-J'ai ronflé ? Interrogea-elle négligemment.
Ginny rosit, mais Lucy ne s'encombra pas de plus de considérations.
-Quel doux euphémisme… dire que je ne pensais plus subir ça jusqu'à l'été prochain…
-Et j'espère bien ne plus jamais le subir tout court, railla Ceridwen Ballantine, une fille aux cheveux sombres.
-Pas de risque, dès ce soir on reprend les bonnes habitudes, trancha Lucy. Sortilège Cyranus à tous les étages !
Ginny s'étonna.
-Parce qu'il y a un sort contre ce…
-Son ? Bruit ? Cataclysme qui tutoie le sommet de l'échelle de Richter ? Oh, oui. Dieu merci, je crois qu'après 4 ans de cohabitation, on serait toutes devenues dingues.
-Mais alors pourquoi… pourquoi…
Ginny interrogea du regard une Lucy tout sourire qui ne semblait pas disposée à l'aider dans sa formulation.
-Pourquoi vous ne l'avez pas utilisé cette nuit ? S'insurgea finalement la petite nouvelle.
-Mais enfin, repartit Léna comme si s'était l'évidence même, pour te souhaiter la bienvenue !
-Une sorte de bizutage, quoi, renchérit Lucy. Et encore, on a été sympas, j'ai dans l'idée que les Maraudeurs te réservent quelque chose de bien plus haut en couleur…
Les deux amies éclatèrent de rire devant une Ginny encore surprise, quoiqu' amusée. Ceridwen et son amie Malory ne semblaient pas tellement goûter la plaisanterie, mais à vrai dire, pour le peu que la rouquine avait pu en juger la veille au soir, ces deux-là ne paraissaient pas apprécier grand chose.
-Dis, ô ma préfète adorée…
-Lucy, coupa Léna, arrête, on y croit pas une seconde.
-D'accord. Donc, je disais, ma chieuse : tu pourrais pas nous avoir notre emploi du temps en exclu, des fois ?
-Impossible, fit Léna en enfilant l'une de ses longues chaussettes d'écolière. Et de toutes façons, tu l'auras dans un quart d'heure.
-Justement, quelle différence ?
-Ce n'est pas moi qui les ai, rétorqua Léna.
-Et c'est qui-donc ?
-Nous sommes deux préfets, j'te f'rais dire ! C'est Remus qui les a gardés, on doit se retrouver dans la Salle Commune et les distribuer après…
-Tu as rencaaaaaaard ! s'exclama Lucy, ravie.
-J'ai pas rencard, j'ai rendez-vous, rectifia Léna en fouettant l'air de sa deuxième chaussette, en direction de son amie (et Ginny ne put s'empêcher de remarquer qu'elle rosissait.)
-Mais tu les as eu en main, ces emplois du temps, je me trompe ? Poursuivit Lucy. Dis nous au moins ce qu'on a ce matin, qu'on ait pas besoin de remonter prendre nos affaires après le petit dèj…
-J'ai pas regard
-Tu déconnes ? Et on peut savoir ce que tu avais de mieux à contempler ? Ironisa la Gryffondor avec un sourire entendu.
-Euh, laisse moi réfléchir… Non.
Lorsqu'elles furent prêtes, Lucy attrapa la main de Ginny.
-Allez, Lily, on va manger ! Bon rencard, Léna !
-Je n'ai pas rencard !!! S'égosilla Léna sans réaliser que la porte était déjà ouverte, et qu'on pouvait aisément l'entendre depuis la Salle Commune.
-Mouais, mouais… tiens, salut, Remus ! s'exclama Lucy avec emphase lorsqu'elle eut dégringolé l'escalier, Ginny à sa suite. Léna arrive !
Les deux adolescentes passèrent le tableau de la Grosse Dame.
-Tu es vache, quand-même, remarqua timidement Ginny.
-Mais noooon… elle sait que je plaisante.
Elles gagnèrent la Grande Salle, en récupérant au passage quelques première année égarés, que Sirius, James et Peter s'étaient amusés à envoyer dans diverses directions en lieu et place du réfectoire. Les élèves n'y étaient pas encore très nombreux. Artus était présent, l'air pensif devant son bol de café, tartine en l'air. En face de lui, James et Sirius avaient engagé une bataille de muffins sans merci pour célébrer la reprise des cours.
La blonde et la rousse s'installèrent de part et d'autre de leur ami ; Art s'extirpa de sa rêverie pour leur souhaiter la bienvenue.
Lorsque Léna descendit du dortoir, elle constata avec une pointe de gêne que Remus était déjà dans la salle commune. Le garçon était resté debout, et jouait nerveusement avec le cordon de la pochette en maroquin.
-Désolée pour le retard… Tu attends depuis longtemps ?
-Tu n'es pas en retard, répliqua Remus, éludant ainsi le reste de la question.
Léna en déduisit qu'effectivement, il devait déjà être levé depuis un moment. Son nouveau « collègue » lui fit son gentil sourire.
-On commence ensemble ce matin… enfin, je veux dire…
-Runes ? Interrogea Léna.
Il acquiesça, et Léna se réjouit intérieurement. Lupin et elle étaient les seuls Gryffondors de cinquième année à étudier les Runes, avec Ceridwen et Mallory, qui n'étaient décidément pas leurs amies. A moins que Lily, la petite nouvelle, n'ait également cette option…
Ils quittèrent la salle commune ; comme aucun sujet de conversation ne semblait leur venir, Léna finit par demander :
-Je peux voir notre emploi du temps ?
-Oh, bien sûr…
Remus farfouilla dans la serviette et lui tendit un parchemin.
-Je suis désolé, je n'ai pas pensé que tu aurais peut-être préféré les garder hier soir…
-Y'a pas de mal… Et comme ça, j'ai coupé court au harcèlement de Lucy , plaisanta Léna pour détendre un peu l'atmosphère.
Il sourit.
Bordel, pourquoi fallait-il qu'il l'intimide autant alors qu'ils se connaissaient depuis quatre ans ? Il était le tout premier élève de Poudlard qu'elle ait rencontré, ils appartenaient à la même maison, travaillaient régulièrement leurs devoirs de Runes ensemble, il n'y avait vraiment aucune raison à ce qu'elle soit mal à l'aise avec une personne qu'elle avait toutes les raisons d'apprécier.
Léna secoua la tête ; en son for intérieur, elle savait parfaitement que son malaise était justement dû au fait qu'elle appréciait Remus.
Avant d'entrer dans la Grande Salle, ils se partagèrent les horaires à distribuer. Remus prit les 1ere, 2eme et 3eme années ; Léna se chargea des classes supérieures. Ils se mirent à l'œuvre, chacun d'un côté de la table, et finirent par le bout où s'étaient installés leurs amis respectifs.
Léna se glissa entre Lily et Art, et planta un gros baiser sur la joue de ce dernier en leur faisant passer leurs emplois du temps. Elle se tourna ensuite vers la rouquine (« vas-y, fous-moi un vent, j'adore ! » s'exclama Art, qui s'apprêtait à lui rendre son bisou du matin, et s'était retrouvé à embrasser le vide.)
-Qu'est ce que tu as, comme options ? demanda-t-elle à Lily.
-Soin aux Créatures Magiques et Divination.
-Comme moi ! s'exclama joyeusement James en face d'elle.
Il s'apprêtait à lui décocher son sourire le plus charmeur, mais Sirius, profitant de cette brève seconde de diversion, lui enfonça dans la bouche un muffin entier. La scène qui s'ensuivit fut assez comique, même pour des gens habitués aux frasques des Maraudeurs : le Poursuiveur, perdant instantanément toute sa superbe, prit une jolie teinte carmin comme il s'étouffait. Sur son menton dégoulinait ce que Léna identifia comme du jus de myrtilles (Black n'avait pas eu le bon goût de choisir un muffin nature), et, en guise de protestation, il ne fut qu'en mesure de postillonner une giclée de miettes.
-Sirius, tu me passes les muffins, s'il te plait ? demanda la préfète d'un ton indifférent.
Black s'exécuta ; au lieu de choisir un gâteau, Léna se saisit de la corbeille pleine, qu'elle retourna sur la tête de Black. Les brioches qui ne furent pas écrasées dans ses cheveux tombèrent en cascade, roulèrent sur ses genoux, ou vinrent choir directement sur le sol.
-Ca t'apprendra à faire des trucs aussi répugnants de bon matin, commenta la jeune française avec la même voix neutre.
Elle se saisit d'un bocal de gelée.
-Un peu de confiote pour faire passer ?
-Non, merci, ça ne serait vraiment pas raisonnable pour ma ligne, repartit Sirius avec un grand sourire.
Des rires fusèrent à la table des Gryffondors, et plus particulièrement parmi les cinquièmes année, comme on aurait pu s'en douter.
-Désolée pour la petite scène, reprit Léna à l'adresse de Lily. Ce mec m'aurait presque coupé l'appétit.
Et pour aller à l'encontre de ses dires, elle garnit son assiette de bacon, d'œufs sur le plat, de champignons, de haricots à la tomate et de saucisses, avant de se servir une grande tasse d'Earl Grey.
-Bon appétit ! Scanda-elle avant d'attaquer.
Des conversations un peu plus conventionnelles reprirent leur cours au sein de leur groupe. Chacun y allait de son petit commentaire sur les emplois du temps de cette nouvelle année.
-Aaaaargh, fit Sirius en mimant une douloureuse agonie, le mardi, on passe la matinée complète avec Tortue !
-Vous avez un prof qui s'appelle Tortue ? S'étonna Lily.
-Oh, non, répondit Lucy, il s'appelle Binns. C'est notre prof d'Histoire de la Magie. On l'appelle Tortue parce qu'il est très vieeeeeuuuuuux, et ridééééééé, et surtout incroyablement leeeeeennnnnnt…
-Mais, euh… est-ce qu'il est vivant ?
Léna regarda la rouquine avec étonnement.
-Euh… son cours, tu veux dire ?
La nouvelle piqua un fard.
-Ben… oui, son cours…
-Malheureusement, non, dit Art.
-Vous avez fait la disserte qu'il avait demandé pour les vacances ? Intervint Peter Pettigrew.
Le garçon avait l'habituel air affolé qu'il arborait à chaque fois qu'il était question de travail scolaire.
Les gémissements d'agonie de Sirius redoublèrent.
-C'était quoi, le sujet ? Interrogea Lily Evans.
-Amphimore ! s'exclama Lucy.
-Amphimore ? C'est un sujet de disserte, ça ?
-Non, le sujet, c'était « les sorciers-paysans de l'an Mil au lac de Paladru » (1), répondit Lucy. Amphimore, c'est lui. (2)
Elle désigna un oiseau qui descendait vers eux en piqué. En effet, la nuée de hiboux postaux venait de faire son entrée. Sauf qu'en l'occurrence, le nommé Amphimore n'étai pas un hibou, mais un faucon.
Le rapace vint se poser devant sa maîtresse, et Lucy détacha une enveloppe de sa patte.
-Salut, toi, dit Léna en donnant un bout de bacon au messager de son amie. Dis, Amphimore, tu connais l'histoire du faucon qui dit non ?
Elle aurait juré que l'oiseau lui avait renvoyé un regard consterné avant de reprendre son envol. Pour effacer cet affront de sa mémoire, la préfète se tourna une fois de plus vers Lily. La nouvelle avait reçu une lettre, qu'elle regardait avec circonspection.
-On dirait que c'est la première fois de ta vie que tu reçois du courrier, plaisanta la Gryffondor.
-Euh… c'est-à-dire que je ne vois pas trop qui a pu me l'envoyer… dit Lily. Ca ne doit pas être mes parents, ce n'est pas une enveloppe moldue, et je ne connais personne en Angleterre…
-Peut-être quelqu'un de là où tu viens.
La rouquine leva sur elle un regard emprunt d'une grande tristesse, et Léna songea que cela devait être particulièrement dur pour elle de se retrouver ainsi déracinée.
-J'en doute, dit simplement la nouvelle.
-Eh bien, ouvre, et tu le sauras ! dit joyeusement la jeune Kyrdys, avant de se saisir d'un toast et d'un pot de gelée de framboise, histoire de ne pas avoir l'air de fourrer son nez dans les affaires des autres.
Lily s'exécuta, lut la lettre qui lui était adressée, et eut un petit rire.
-Regarde, dit-elle en tendant le parchemin à la préfète.
En fait de lettre, il s'agissait plutôt d'une carte d'invitation, qui disait :
Happy Hour chez les Maraudeurs ! Afin de souhaiter la bienvenue à la charmante nouvelle recrue de Gryffondor, Messieurs Moony, Wormtail, Padfoot et Prongs, également connus sous le nom de Maraudeurs, ainsi que Monsieur Artus Stetson, ont l'insigne honneur d'inviter Mesdemoiselles Evans, Lightfire et Kyrdys à passer en leur compagnie la soirée du samedi 7 septembre, dans leur Dortoir, à partir de 20 heures. En espérant avoir le plaisir de vous voir ce soir là, nous vous prions d'agréer, Mesdemoiselles, l'assurance de nos salutations distinguées. James " Prongs" Potter, Sirius " Padfoot" Black, Remus "Moony" Lupin, Peter "Wormtail" Pettigrew Artus "Art" Stetson.
PS: absolument aucun refus ne sera toléré. Toute contrevenante sera exécutée à mort !!! (sic, N/A)
Léna rit à son tour et passa la note à Lucy.
-Et toi, tu cautionnes ? demanda-t-elle à Art en lui ébouriffant les cheveux.
-Naturellement, dit son grand copain. Comme tout le monde, j'ai envie de faire plus ample connaissance avec notre mystérieuse Miss Evans. Et comme je ne rechigne pas devant une occasion de m'enfiler quelques Bièraubeurres…
-D'accord, je vois…
-Euh, Léna ?
La préfète se tourna vers la personne qui lui tapotait l'épaule. Elle retint un soupir en reconnaissant la Poufsouffle de 4eme année qui était venue la trouver.
-Ah, Eglantine. Salut.
-Salut, Léna… Tu as passé un bon été ? demanda Eglantine d'un ton joyeux.
-Ouais, répondit la Gryffondor, déjà ennuyée. Et toi ?
-Oui, oui, dit précipitamment la jeune fille, soucieuse d'en venir au fait. Est-ce que je peux te parler ? Je veux dire…
-Je viens, se résigna Léna en se levant. Les amis, le devoir m'appelle...
L'adolescente la saisit par le bras pour l'entraîner à la table des Poufsouffle, avec de faux airs conspirateurs. Tu parles. La préfète aurait parié la moitié de la fortune des Kyrdys sur le sujet de la conversation à venir, ce qui n'était pas peu dire.
Lorsqu'elle était en deuxième année, elle avait eu le malheur d'aider Eglantine, d'un an sa cadette, qui venait d'arriver à Poudlard. Or cette fille, qui s'était mise illico à la considérer comme sa meilleure amie, s'était révélée particulièrement envahissante. Cette caractéristique avait pris encore plus d'importance l'année précédente, quand la Poufsouffle avait commencé à lorgner sur la gent masculine. Avec une régularité quasi mathématique, elle s'éprenait d'un garçon, s'arrangeait pour l'observer avec toute la discrétion dont elle était capable (c'est-à-dire à peu de chose près de quoi remplir un dé à coudre), essayait de décrypter ses regards et ses attitudes, et en venait inlassablement à la conclusion que l'élu de son cœur partageait ses sentiments. Lorsqu'elle se décidait enfin à lui faire une déclaration pas piquée des hannetons, généralement, l'individu, qui n'avait aucune idée de qui elle était, l'envoyait sur les roses. Et invariablement, cela se terminait par une crise de larmes entre les bras d'une Léna plus qu'embarrassée.
Comme cette dernière l'avait prédit, lorsqu'elles se furent assise à la table des Poufsouffle (bordel, j'espère que personne de ma Maison ne va remarquer que je suis ici, songea-t-elle) Eglantine lança tout à trac :
-Léna, ça y est, cette fois, j'ai trouvé l'homme de ma vie, j'en suis sûre !
-Tiens donc, fit Léna, en dissimulant du mieux possible l'ironie de sa réponse.
-Oui ! Il est fait pour moi, j'en suis persuadée ! Cette fois, c'est pas un connard comme Kevin ! (3)
-C'est vrai que Kevin était, hmmm… un peu prétentieux. Jason aussi, si je puis me permettre.
-Oui, oui, tu as entièrement raison. Mais là, c'est différent. Il est mignon mais il s'en rend pas compte ; il est intelligent, il est gentil, il est mystérieux…
Léna eut dû mal à exprimer son approbation : le dernier type qu'Eglantine avait qualifié d'intelligent et mystérieux lui avait un jour demandé si, quand un Auror indiquait une position en termes d'heures, genre « ennemi à dix heures », il s'agissait de l'heure d'été ou de l'heure d'hiver.
-Ah oui ? Et je connais cette perle rare ?
-Oh, oui. Oui oui oui… D'ailleurs, je me demandais si tu pouvais…
-Interférer ?
-Euh… oui…
Eglantine avait pris une teinte fuschia. Léna soupira et s'efforça de sourire, bien à contrecoeur.
-Allez… balance son nom.
-C'est… C'est…
Comme la Poufsouffle tardait, Léna jeta un regard vers la table des Gryffondors. Merde. Ses amis étaient en train de lever le camp.
-Remus Lupin.
-Hein ?
La jeune fille fut brusquement ramenée à sa conversation avec Eglantine.
-Le garçon… dont je suis amoureuse… C'est Remus Lupin.
Pour le coup, Léna ne souriait plus du tout. En fait, elle aurait parié qu'elle devait avoir l'air plus que contrarié, mais impossible de se départir de la boule qui s'était formée dans sa gorge.
-Ah, euh… ok. C'est, euh, c'est bien… Ecoute, m'en veux pas mais là faut vraiment que j'aille en cours, mes amis m'attendent. Alors, heu, on se voit plus tard ?
-Euh… d'accord, fit Eglantine, qui visiblement ne comptait pas mettre si tôt un terme à ses épanchements. Mais, euh, tu pourrais… tâter le terrain ? Auprès de lui, je veux dire.
-Ben… je vais voir ce que je peux faire. A plus tard !
Léna empoigna vivement son sac et quitta la Grande Salle à vive allure.
Pourquoi fallait-il que ça tombe sur elle ? Bordel !
Elle ne vit pas ses amis dans le Grand Hall. Logique, ils avaient déjà dû sortir : Lucy, Lily et Art avaient Soin aux Créatures Magiques à neuf heures, tandis qu'elle-même allait en Runes avec…
-Remus ?
Le préfet était là, son habituel demi-sourire plein de timidité sur le visage… Il l'attendait.
-Je me suis dit qu'il n'était jamais trop tôt pour reprendre les bonnes habitudes, lui dit-il, le regard fixé sur ses chaussures.
Depuis le milieu de la troisième année, ils avaient coutume de s'attendre pour cette option.
-Oh, merci, c'est très gentil… fit Léna en lui emboîtant le pas vers la salle cours de Runes.
-Y'a pas de quoi… Et puis… Je me disais que tu aurais peut-être été contente de trouver quelqu'un que tu connaissais en sortant du réfectoire, si cette fille était restée avec toi.
Fille ? Quelle fille ? Est-ce qu'il était en train de dire qu'il attendait Eglantine ?
-…Qui-ça ?
-Je ne sais pas son nom, confessa-t-il, mais elle est… enfin… j'avais l'impression que tu la trouvais… Un peu collante…
Léna éclata de rire, soudain de bien meilleure humeur.
-Doux euphémisme, comme dirait Lucy. Oui, elle est gentille mais plutôt du genre envahissante. Enfin, j'ai réussi à m'en dépatouiller. Merci quand même d'avoir songé à me sauver la vie.
Ils rirent.
-Et merci pour l'invitation ! Renchérit Léna, qui venait brusquement de se souvenir de la lettre envoyée à Lily.
-Ah, ça… C'était une idée de James.
-Sacré Jimmy, commenta Léna. C'est une impression ou Miss Evans lui a tapé dans l'œil ?
-Eh bien, j'ai envie de te citer quand tu cites Lucy… doux euphémisme !
-Ah là là… Et Galatée ?
-Ne m'en parles pas, c'est à peine s'il se souvient de son nom de famille.
-Ouille, ça va faire du grabuge, cette histoire. Comment tu trouves Lily ? Elle a l'air sympa, non ?
-Oui, elle m'a semblé gentille…
Ils atteignirent la salle de cours. Le professeur Jones-Austin n'était pas encore arrivée ; leur conversation dévia vers la traduction qu'ils avaient à faire pendant les vacances. Léna ne pouvait s'empêcher d'être particulièrement satisfaite, même si elle avait un peu de peine pour Eglantine : au moins, Remus ne semblait pas du tout disposé à être l'homme de la vie d'une Poufsouffle dans son genre.
Lorsque Ginny y songeait, cette première semaine était passée à la vitesse de l'Eclair de Feu de Harry. Ils avaient fort à faire, avec les profs qui les engloutissaient sous les recommandations pour leurs BUSEs dès les premières heures de cours ; et lorsqu'elle trouvait enfin le temps de se retourner, la joyeuse ambiance de la Salle Commune, due à la fois aux pitreries des Maraudeurs et aux plaisanteries de Lucy, Léna et Art, lui avait permis jusqu'ici d'éviter des sujets de réflexion autrement moins réjouissants. Le plus tenace était le choc de se retrouver en présence de personnes qu'elle connaissait déjà en tant qu'adultes. Sirius, en particulier, la troublait : elle avait du mal à reconnaître en cet adolescent joyeux et farceur, pas même conscient d'être beau garçon, le futur parrain de Harry, usé par la perte de ses amis, la prison et la clandestinité, et qui avait fini par se faire assassiner…
Pourtant, et cela l'étonnait elle-même, Ginny arrivait relativement bien à faire la part des choses. Son esprit était si encombré d'informations nouvelles et diverses qu'il était aisé de repousser ces ruminations ; le soir, dans son lit, elle s'endormait instantanément, épuisée par la somme de travail qu'ils devaient déjà produire.
Elle avait été surprise de rencontrer le professeur Binns en chair et en os, et elle ne revenait toujours pas de la bourde qu'elle avait fait au premier petit déjeuner : quelle idée de demander s'il était vivant ! Heureusement, Léna lui avait sauvé la mise sans s'en rendre compte.
Elle avait été enchantée de constater que Byrnes, le prof de potions n'avait rien de commun avec Rogue : il s'agissait du directeur de Poufsouffle, et sous sa férule, les cours étaient autrement plus simples : la rouquine n'avait eu aucun mal à concocter son Brouet Décapant, et se voyait déjà attribuer la note maximale.
Le directeur de Serpentard, en revanche, ne lui inspirait pas une très grande sympathie, même s'il se montrait moins partial que Rogue : il s'agissait du professeur Dalton (Neptune de son prénom, lui avait révélé Art), qui enseignait l'Astronomie. Celui-ci semblait concevoir une haine particulièrement vivace à l'encontre de Remus Lupin, et Ginny n'en devinait que trop les raisons.
Le professeur de Soin aux Créatures Magiques, Forester, n'était pas un tendre non plus, mais au moins, après avoir affronté des monstres pendant les cours d'Hagrid, distribuer des granulés vitaminés à des tortues ailées relevait de la promenade de santé.
Urgande Kane, heureuse détentrice du poste de prof de Défense contre les Forces du Mal depuis déjà 3 ans, ne semblait pas non plus une grande fan de loups-garous, à en juger par les commentaires acerbes qu'elle réservait à Remus à chaque fois que celui-ci répondait juste à une question (ce qui se produisait assez souvent : la DCFM était vraiment la matière de prédilection du préfet, passion qu'il partageait avec sa future Auror de future femme, comme l'avait remarqué Ginny avec amusement.) Néanmoins, cette antipathie était moins évidente que celle de Dalton, par exemple. Le professeur Kane prenait en effet un malin plaisir à rabaisser la gent masculine dans son ensemble, forte de ses convictions féministes : elle ne perdait jamais une occasion de soutenir qu'une femme était parfaitement capable de tenir tête à une créature maléfique ou un mage noir aussi bien qu'un homme, et sans doute mieux encore.
Mais le plus surprenant était sans doute le professeur de Divination. Jamais Ginny n'aurait pu imaginer une figure de prophète à ce point aux antipodes de Trelawney (tiens, à ce propos, elle avait remarqué chez les Serdaigles une jeune fille qui lui avait tout l'air d'une Sybille miniature… elle allait devoir se renseigner.)
Le Marabou Luther (il insistait pour qu'on lui donne ce titre plutôt que celui de « professeur ») était un Africain d'un âge impossible à définir ; ses cheveux étaient dissimulés par un calot qui imitait la peau de léopard, et il revêtait de grandes djellabas aux imprimés bigarrés. Dans son visage sillonné de rides, une barbiche grisonnante encadrait un sourire étincelant dont il ne se départissait pour ainsi-dire jamais. Ses yeux, prolongés de pattes-d'oie rieuses, luisaient comme deux éclats d'obsidienne.
Ginny avait immédiatement adoré sa bonne humeur communicative, et son accent chantant.
Les cours de Divination se déroulaient déjà dans la Tour Nord, mais la salle de classe ressemblait moins à un salon de thé qu'à un marché oriental. Les élèves travaillaient en groupes qui pouvaient aller jusqu'à quatre, ce qui permit à Ginny de se joindre à Art, Léna et Lucy, à la table voisine des Maraudeurs. Ils avaient attaqué l'année avec la lecture des feuilles de thé, exercice que la jeune Weasley avait déjà expérimenté. Elle fut un peu désappointée de remarquer qu'elle ne s'en sortait pas mieux avec un prof compétent qu'avec cette vieille chouette de Trelawney. Bah, au moins, elle n'était pas la seule.
-Je voiiiiis… Je vois que je vais encore avoir envie de pisser toute l'aprèm ! Avait déclaré Lucy en scrutant le fond de sa tasse d'un air inspiré, après avoir avalé sa quatrième ration de thé.
Ainsi, Ginny n'avait pas vu arriver le samedi. Elle s'était offert une bonne grasse-matinée, et avait passé l'après-midi à étudier avec Lucy, Léna et Art : en effet, les profs n'avaient pas lésiné sur la dose de devoirs à faire.
Après le dîner, à vingt heures tapantes, les trois adolescentes se présentèrent au Dortoir des garçons de cinquième année.
Lorsque ces messieurs eurent décidé qu'ils les avaient fait mariner assez longtemps derrière la porte, ils consentirent à leur ouvrir.
La tête de James apparut dans l'entrebâillement ; son regard vint immédiatement s'accrocher à Ginny, à qui il envoya un clin d'œil et adressa son sourire le plus enjôleur.
La jeune fille se sentit illico mal à l'aise : il ne lui était tellement pas naturel de voir une personne d'apparence si semblable à Harry, et qui se comportait d'une façon aussi différente que ce dernier… Elle décida néanmoins de faire bonne figure ; après tout, James était très sympathique.
-Dégage, Prongs, lui intima Sirius en écartant son ami d'un roulement d'épaule. Le jeune Black ouvrit la porte en grand, et se rangea sur le côté, très droit, à la manière d'un garde suisse, pour les laisser rentrer.
-Vous êtes bien urbain, mon cher, remarqua Léna au passage, en pinçant une jupe imaginaire (elle portait un jean moldu ce soir là) pour lui faire une révérence.
Remus et Peter les saluèrent à leur tour. Art leur fit un clin d'œil ; il avait éparpillé sur le sol une grande quantité de 33 et de 45 tours aux pochettes bariolées, et, assis au milieu, s'appliquait à les trier selon dieu savait quels critères.
-Tiens, ma contribution à la communauté, déclara Léna en posant sur le lit le plus proche sa propre pile de vinyles.
-Et voilà la nôtre ! Renchérit Sirius en ouvrant sa malle. Au lieu de ses vêtements et livres de classes, elle débordait de victuailles et de bouteilles de Bièraubeurre.
-Sympa, commenta Lucy après un coup d'œil appréciateur. Quel est le mot de passe, cette année ?
-Celui des cuisines ?
-Non, celui du dressing particulier de Dumbledore, crétin visqueux.
-Ah ! Celui-là, c'est «Tartiflette », rétorqua Black le plus sérieusement du monde. Mais celui des cuisines, c'est « Gélatine».
-Merci bien ! Claironna Léna en plaçant sur le phono d'Artus un disque les Beatles.
D'un coup de baguette, Art envoya sa collection de vinyles s'empiler sous son lit, avant de saisir Léna par la main pour danser avec elle quelques mesures de rock. Instinctivement, Ginny observa Remus du coin de l'œil. Le garçon s'était tenu un peu en retrait depuis leur arrivée, et malgré ses dehors impassibles, la jeune fille aurait juré qu'il avait tiqué.
Léna vint s'effondrer en rigolant sur le lit le plus proche, entraînant Art dans sa chute. Le garçon, hilare également, entreprit de chatouiller son amie, jusqu'au moment où celle-ci lui envoya (par mégarde ?) un crochet du gauche dans la mâchoire. Ginny crut déceler une étincelle de triomphe dans les yeux bleus (4) de Lupin devant le spectacle du grand blond affalé par terre, plié en deux de douleur.
Un moment plus tard, lorsque le calme fut revenu (enfin, pour autant qu'une pièce habitée par les Maraudeurs puisse être calme…), Remus et Peter firent le service de Bièraubeurre. Tous les huit avaient jeté leurs chaussures pêle-mêle dans un coin, et pris place sur les différents lits du dortoir. Léna grattait sur sa guitare un accompagnement au morceau qui passait sur le phonographe en chantonnant (« Penny-Lane is in my ears and in my eyes… »), et Ginny accueillit sur ses genoux Garfunkel, le chat de la jeune française, qui s'était tant bien que mal remis du traumatisme causé par le voyage en train. Le bestiau, un gros angora beige, ronronnait comme une turbine comme la cadette Weasley le grattait entre les oreilles. Art, prudent, avait caché sa rate Amnésia dans la capuche de son sweat-shirt.
James vint s'asseoir tout près de Ginny ; le malaise de celle-ci redoubla.
-Hey, cap'tain, l'interpella Léna depuis le lit voisin avant qu'il n'ait eu le temps d'attaquer sa phase « baratineur », quand est-ce qu'on reprend la saison ?
-Après Halloween, aux dernières nouvelles…
-Quoi, si tard ?
-Mais ça ne nous empêchera pas d'attaquer les entraînements le plus vite possible ! Se défendit Potter. Dès samedi prochain, sélections officielles, il nous faut un Poursuiveur, un Gardien et un Attrapeur. Puis, petite séance de mise en jambe concoctée par mes soins, et ensuite, on attaquera les choses vraiment sérieuses…
-Ah, je te reconnais bien là, acquiesça Léna entre deux lampées de Bièraubeurre.
-Bon, intervient Sirius en frappant dans ses mains, c'est pas tout ça, mais nous, on est quand même là pour souhaiter la bienvenue à notre nouvelle recrue de Gryffondor.
-Tu veux déjà attaquer les réjouissances, Padfoot ? Interrogea Remus qui, même s'il semblait un peu réticent devant tant de précipitation, arborait un demi-sourire… carnassier.
Ginny frissonna. Garfunkel choisit ce moment précis pour décamper de son giron, la laissant seule face aux autres.
-Je commence à avoir très peur, là… dit elle en ne plaisantant qu'à moitié.
-Mais non, t'en fais pas, dit Lucy, nous aussi, on y a eu droit, c'est le passage obligé pour gagner l'amitié des Maraudeurs…
-Et si j'en veux pas, moi, de leur amitié ?
-Alors là, tu nous offenses ! Décréta Peter de sa petite voix couinante (il n'avait pas encore mué)
-Nous qui t'offrons le gîte et le couvert ce soir… renchérit Sirius.
Ginny était sûre que le sang refluait de ses joues à vue d'œil. Merlin, qu'allaient-ils lui faire ?
-T'inquiète, dit James, c'est juste l'affaire de cinq minutes, et après, tu vas nous adorer…
-Mais qu'est-ce que vous me voulez ? S'insurgea Ginny, des trémolos dans la voix.
-Quand même, remarqua Lucy, c'est sacrément cruel… Je me rappelle du jour où j'y suis passée…
-Moi aussi, dit Artus, mais je crois que le pire, ça a été pour Léna. Elle a failli faire pipi dans sa culotte…
-CE N'EST PAS VRAI !!! S'offusqua Léna qui s'étranglait à moitié.
-Ah oui ? Tu veux qu'on recommence, pour vérifier ? Proposa Sirius.
-Hey ! Je vous ferais dire qu'on n'est pas là pour moi mais pour Lily. En ce qui me concerne, j'espère bien ne plus jamais passer aux Petits Indiens !
-Arrêtez ! s'exclama Ginny, partagée entre un rire nerveux et une véritable terreur (elle savait, pour avoir vécu toute sa vie avec Fred et George, que ce qui n'était en apparence qu'une blague innocente pouvait tourner au calvaire quand on en était la victime.) C'est quoi les Petits Indiens ?
-Oh, dit négligemment Remus en faisant mine de s'inspecter les ongles, c'est ça.
Ginny sentit des bras la happer ; tout en parlant, les autres avaient changé de position, de façon à ce que, sur le signal de Remus, James lui saisisse un bras, Sirius l'autre, et Art la jambe droite ; Lupin se chargea de la jambe gauche, et Ginny se retrouva allongée sur le lit, à plat dos, cramponnée par les quatre garçons dont la poigne ne souffrait aucune résistance.
-LACHEZ-MOI!!! S'égosilla la rouquine, la tête renversée en arrière.
Mais bien entendu, toute supplique était inutile.
-Bien, gentlemen, phase deux, déclara Léna. Peter, relève son pull… Hey, pas trop, malheureux, quand on disait qu'on voulait la connaître sous toutes les coutures, ça n'impliquait pas la couleur de son soutien-gorge… Voilà.
A présent, le pull-over de Ginny était remonté suffisamment pour laisser apparaître entièrement son ventre.
-Je le tiens, dit Lucy ; vas-y, Peter.
Tandis que Ginny se débattait vainement, Peter se mit à raconter une histoire au sujet de petits indiens qui partaient à la chasse ; la jeune fille ne saisit pas toutes les subtilités, trop occupée à pousser des cris : en effet, chaque action des personnages était illustrée par une nouvelle série de chatouilles, petits pincements et autres joyeusetés sur son ventre. (5)
Son rire nerveux allait croissant avec chaque nouveau détail ; lorsque les garçons la relâchèrent au terme de l'histoire, après un supplément de chatouilles, elle ne se redressa qu'un instant avant de se laisser à nouveau choir sur le lit. Il lui semblait qu'elle venait de faire deux heures de gym intensive, et lorsqu'elle eut retrouvé son souffle, elle se sentit incroyablement détendue.
-Et voilà, tu es des nôtres, maintenant ! Proclama Sirius. Alors, tu nous aimes un peu quand même ?
-Faut voir, grogna Ginny. Je crois qu'à cet instant précis je vous déteste, mais si ça ne se reproduit plus, peut-être que je recommencerai à vous aimer un peu.
-Victoire ! s'exclama James comme s'il venait de gagner la Coupe de Quidditch.
Le reste de la soirée fut relativement calme. Tout en discutant gaiement, ils écoutèrent beaucoup de disques ; Léna et Art menaient une guerre des chanteurs français sans merci : Art aimait Claude François, Léna ne jurait que par Michel Polnareff. Heureusement, en dehors de ce litige, ils arrivaient parfaitement à se mettre d'accord lorsqu'il s'agissait d'écouter Simon et Garfunkel, les Rolling Stones, Elvis Presley ou Cat Stevens.
Aux alentours de minuit, Sirius brandit comme un trophée une bouteille de Whisky Pur Feu. Les filles n'osèrent pas demander d'où elle lui venait, elles avaient trop peur de la réponse.
Art proposa une partie de Bubble (6), dont il expliqua le principe. C'était un quelconque jeu de boisson aux règles compliquées. Il s'agissait de compter, un chiffre chacun, en remplaçant certains multiples par le mot Bubble, et en tenant compte des changements du sens de rotation ; tout perdant devait, en gage, s'envoyer cul-sec une bonne lampée de whisky.
Au bout d'un moment, après que la plupart d'entre eux eurent été déclaré vaincus par KO (Kuite Optimale), les finalistes, Léna et Remus décidèrent qu'il était plus amusant de laisser de côté les étapes intermédiaires pour se livrer à une joute alcoolisée en bonne et due forme (7): chacun s'enfilait un verre à tour de rôle, et c'était à celui qui s'écroulerait en dernier. A travers la brume qui enveloppait son cerveau, Ginny se demanda comment ces deux-là tenaient aussi bien le choc. Peut-être que le métabolisme lycanthrope de Lupin le rendait plus résistant ; quant à Léna, sa lucidité à tout épreuve devait être l'un des attributs du sang de Merlin, qui coulait dans ses veines.
Apparemment, si l'alcool ne leur sciait pas les pattes, il annihilait néanmoins une bonne part de leur timidité naturelle. Pour une fois, Remus et Léna, pesamment accoudés de part et d'autre de la table, se regardaient droit dans les yeux en permanence, et arboraient le même sourire hagard.
Finalement, Lucy sembla émerger de sa torpeur, et battit le rappel.
-Allez, les filles, il est temps de regagner notre dortoir…
-Si on y arrive, marmonna Ginny d'une voix pâteuse (elle n'avait jamais eu l'occasion de boire de l'alcool auparavant, du moins pas dans ces proportions).
-Bon, je m'en vais dessaouler tout ça, dit Léna en se levant. Elle s'affaissa mollement après avoir esquissé à peine deux pas ; Remus fit mine de la rattraper et la préfète se laissa tomber sur les genoux du garçon.
Elle fit tournoyer sa baguette en prononçant quelques incantations balbutiantes (d'où les sortait-elle ? Mystère, ça ne devait pas être le genre de Flitwick, d'enseigner des sortilèges de Torche-Gueule à ses étudiants.) (8)
Il sembla à Ginny qu'on l'extirpait d'un lourd sommeil, et apparemment l'effet était le même pour tout le monde. Il y eut quelques grognements à la fois douloureux et reconnaissants. Léna mit un instant à constater qu'elle était sur les genoux de Remus, et se releva aussi sec, comme si elle avait eu une punaise sous les fesses, en marmonnant des excuses incompréhensibles. Ce n'était plus le Feu du Whisky qui brûlait les joues des deux préfets…
Au moment des séparations, le seul porté disparu était Peter ; celui-ci avait couru aux toilettes un moment auparavant, et n'avait pas reparu. Ils le retrouvèrent endormi, agenouillé devant la cuvette. Léna répéta son incantation, et l'envoya se coucher avec une mine de mère autoritaire.
-L'alcool, c'est pas pour les petits enfants, c'est un truc d'homme ! Enfin, je veux dire…
Personne n'eut la force de relever. Les Maraudeurs reçurent les compliments et les remerciements des trois demoiselles, mais Art fut le seul à bénéficier du privilège du câlin du soir de la part de Lucy et de Léna.
Tant bien que mal, les jeunes filles réintégrèrent leur dortoir, bras-dessus bras-dessous, la démarche chaloupée. Elles réussirent à se mettre en pyjama, et voulurent gagner leurs lits respectifs sans réveiller Ceridwen ni Malory.
Elles y étaient pour ainsi-dire parvenues, quand Ginny éclata en sanglots.
Fini pour aujourd'hui, mouahaha ! La suite au prochain épisode !
(1)On continue notre petit jeu… qui reconnaîtra cette référence ?
(2)Me demandez pas d'où sort ce nom, c'est Bratha qui l'a choisi, et qui suis-je pour contester les choix d'une bêta-readeuse blonde?
(3)Dsl mais j'ai horreur de ce prénom. J'ai d'autant plus honte que j'ai un cousin qui s'appelle comme ça : je ne SUPPORTE PAS les gens qui donnent des prénoms américains, façon sitcom, à leurs mômes. Dsl si je peine des gens mais fallait que ça sorte.
(4) Eh oui, je suis une rebelle Dans la série des HP, nulle part il n'est mentionné que Lupin a les yeux dorés, même si cela semble un trait de caractère limite « imposé » par les fics. Eh ben pas pour moi, David Thewlis, son interprète, a les yeux bleus, Mumus aura donc les yeux BLEUS. Pour les réclamations, adressez vous au bureau des Reviews avant le 12 mars 1978.
(5)Et là, je me dois de signaler que cette torture n'est pas mon invention, elle appartient à mes amis les Petits Chanteurs de la Trinité de Béziers, qui la pratiquent régulièrement sur l'une ou l'autre victime. N'appartenant pas moi-même à cette chorale de Pueri Cantores, je ne l'ai jamais expérimentée, même si ça a bien failli m'arriver ; j'en tremble encore… Oo
(6) Encore un jeu qui ne m'appartient pas ; pour autant que je sache, il a été inventé par mon frère et ses copains de beuverie. Il s'efforce de faire des émules, mais ni moi ni Brathanaelle ne nous sommes converties à ces pratiques. Encore une victoire de canard !
(7)Les fans d'Indiana Jones reconnaîtront l'hommage…
(8)Ca me serait bien utile, ça ; pas à des fins personnelles, mais pour certaines copines qui se pointent en amphi avec la gueule de bois…
Et voilà… je suis dans l'incapacité de vous dire quand viendra le chapitre suivant, à l'heure actuelle je n'en ai pas écrit une ligne même si je sais ce qui va se passer…
N'oubliez pas les reviews, ça motive toujours !
Bisouxmes à tous,
Léna Léonyde.
