Me revoilà ! j'ai fait plus vite que la dernière fois… Comme je suis à la bourre j'évite le blabla pour une fois, les réponses aux reviews étaient déjà prêtes.

Réponses aux reviews du chapitre 9(merci les gens !)

Severia Dousbrune : Wow, rapide la review (c'est sympa d'avoir une alerte pour ma fic…) Merci pour tous ces gentils compliments (on s'en lasse paaaaas, Léna aime les mess sympas à outrance, lol) ; pour ce qui est de Ginny et James, malheureusement, je vais m'en tenir à ce que dit JKR (par la bouche de Sirius ds le tome 5… ou est-ce Remus ? je ne sais plus) : « Lily » ne commencera à sortir avec James qu'en 7ème année, quand « sa tête aura un peu dégonflé » (de mémoire). Donc il va falloir patienter pour que les choses se concrétisent concernant ces deux-là. En revanche, si tu veux de la romance, les choses commencent ENFIN à bouger pour un autre petit couple, pas trop vite quand même, faut pas les brusquer… mais bref, y'en a qui vont finir par se décoincer un chouia, et pour cela je te renvoie dans le chapter ci-dessous. Sinon, merci pour tes encouragements côté boulot (on fait ce qu'on peut…) et tu as bien du courage d'avoir lu ma bio en entier. Je suis une inconditionnelle de la fic de Guézanne (j'étais sa 1ere lectrice, fière la Léna ) Quant à Lunécume, on vit dans le même immeuble et on était dans la même classe en prépa l'an dernier. (Je suis partie, elle pas). Autant dire que dans ce genre d'endroit on parle plus de Balzac et de Saint Thomas d'Aquin que de Harry Potter… Bref, on faisait partie du même groupe d'amis sans se douter qu'on était toutes les deux des potterfictionneuses, on s'est découvert ce trait commun au bout de 4 mois, en faisant ensemble un exposé en littérature. Sa fic est effectivement incroyable, et l'auteur ne l'est pas moins… Bises !

Yoann : je suis contente que tu aies apprécié ce chapitre, c'est celui que j'aime le moins parmi les trois que je viens d'écrire, donc c'est rassurant de voir qu'il plait quand même… Malheureusement, je ne pense pas pouvoir intégrer des passages en 1996 à chaque fois, car en fait il n'y a que trois ou quatre épisodes vraiment intéressant qui se dérouleront à cette époque, et ils doivent intervenir plus tard dans la construction du récit… Néanmoins, je prends bonne note de ta suggestion, promis !

Fée : mais c'est TOI qui me fais un immense plaisir avec des reviews de ce genre ! Tu as effectivement eu du flair puisque la fic n'était même pas encore remontée dans la liste de ffnet. Je n'ai pas lu « Antje », j'y remédierai pendant les vacances. Je garde l'idée de la fouine pour Regulus, ça pourra sûrement servir à un moment ou a un autre. Sinon, euh… dsl d'avoir traumatisé ton ami… lol Plein de bisous à toi ! A bientôt !

Morgane : je suis heureuse de voir que quelqu'un partage mes références… mais quand j'ai écrit ce chap, le film des orphelins n'était pas encore sorti , donc ils étaient un peu moins connus… Merci et biz !

La Folleuh : à ma connaissance, la confiture de pastèque n'existe pas encore… Je me suis dit que c'était bien le style de Dumbledore, de manger des trucs qu'il est le seul à connaître… Et c'est aussi un hommage à Bratha, ma bêta-readeuse, qui adoooore les pastèques au point de les vampiriser sauvagement (j'ai déjà assisté à la chose, c'est… troublant). Je me suis bien amusée à composer des petits couples pour le Bal, tout le monde va trouver un cavalier dans ce chapitre, et Ginny la première… Sinon, eh bien, c'est gentil de continuer à me reviewer avec enthousiasme, j'adore tjs les reviews (et n'hésite pas à laisser des phrases qui ont une syntaxe un peu douteuse, je comprends quand même !) Comme promis, ce chap arrive beaucoup plus vite que le précédent. Voilou !

Lazoule : Eh oui, je suis toujours vivante ! Je suis contente que ça t'ait plu… Bien vu pour l'histoire des Griffons, j'avoue que je n'y avais pas pensé… Disons qu'il s'agissait de la troisième année de Ginny… Merci pour la précision !

Guézanne : rien à redire pour la revue fourre-tout, vu que j'use du même procédé pour JXC… Donc point tant de cérémonie entre nous. La jeunesse des personnages… C'est vrai qu 'ils ne sont pas sortis de l'enfance depuis bien longtemps, et même si je ne suis pas beaucoup plus vieille qu'eux, j'ai quand même conscience de la part de gaminerie que je leur ménage (plus précisément, en fait, en ce qui concerne leur rapport au sexe opposé et leurs premières amours, comme ce sera le cas dans ce nouveau chapitre… J'essaie de ne pas tourner trop gnangnan mais c'est exactement sous cet angle que j'appréhendais la chose au lycée) C'est aussi un exercice intéressant d'entreprendre une fic qui se déroulera sur 6 ou 7 ans, et de voir comment les coups durs vont les faire évoluer… Concernant plus précisément les Maraudeurs, sans être un seul esprit dans quatre corps distincts, ils se connaissent assez pour être en phase et anticiper la réaction de chacun en dépit de leurs caractères parfois à l'opposée. Je trouvais ce paramètre intéressant, même si des divergences subsistent parfois. Côté bouffe, c'est vrai que j'essaie d'égayer un peu leur table… Gamine, le velouté d'artichauts était une de mes hantises… Quant à Sirius, je n'essaie pas de le poser en martyr, mais je trouve sa situation familiale des plus intéressantes, donc je vais tâcher d'exploiter un peu cette partie de sa personnalité. Fée Flea(u) m'a conseillé la technique de la Fouine Bondissante pour Regulus…

Valérie aka Miss Lily'z : Merci ! Si je ne mets pas mes chapitres en ligne dès qu'ils sont écrits, c'est parce que j'attends que Brathanaëlle, ma bêta-lectrice, les ait corrigés… Et elle a du boulot en ce moment, ma p'tite Brath… Pour Lup et Léna, tu auras un embryon de réponse dans ce nouveau chapitre, et les choses ne traîneront plus trop ; pour Ginny/Lily et James, en revanche, JKR a dit qu'ils ne sortiraient ensemble qu'en 7eme année, donc il va falloir patienter un peu… Mais il se passera d'autres trucs intéressants (j'espère) d'ici-là.

Kisa : désolée pour l'attente, mais faut bien que je bosse des fois… ;-P


Bon, dans ce chapitre et les deux suivants, on verra plus Léna et Remus que Ginny (que je n'oublie pas pour autant) puisque c'est là que tout se joue pour les deux préfets. J'espère que ça ne vous dérangera pas, et que vous ne les trouverez pas ces deux grands timides trop coincés...

Disclaimer : Tout est à JKRowling, ou presque.


Chapitre 10: Chevalier Lup-Lup s'en va-t-en guerre!

Allongée de tout son long sur le lit, Léna contemplait ses orteils avec une attention particulière. Assis près d'elle, Art feuilletait le dernier numéro de Rolling Stone. Lily et Lucy étaient installées au pied du lit, adossées chacune à l'un des montants du baldaquin ; la blonde parcourait sans conviction Une chronologie à rebours des évènements magiques d'importance moindre, à la recherche d'éléments susceptibles d'alimenter son prochain devoir d'Histoire, tandis que la rousse câlinait le chat de la préfète.

Ils se trouvaient dans les appartements Kyrdys, leur repaire depuis leur première année à Poudlard.

"Quand même, quelle plaie, ce Bal", lâcha Lucy sans quitter son bouquin des yeux.

Lily grogna en signe d'assentiment.

"J'ai passé ces trois derniers jour à fuir Potter, mais je suis certaine qu'il va finir par me coincer dans un coin pour m'inviter"...

"Oh que oui", approuva Art, "il a même un plan d'attaque en cinq temps. Il en parlait avec Lupin dans la salle de bain, hier."

"Pitié..." soupira Lily.

"Je sais que je vais encore m'en prendre plein la gueule mais... pourquoi tu t'obstines tant à repousser ce brave garçon? Tu l'aimais bien au début", risqua Lucy.

Les oreilles de la jeune Evans devinrent très rouges.

"J'avoue que ma première impression était plutôt favorable, mais je me suis vite aperçue que ce n'était qu'un petit crâneur imbu de sa personne."

"Ca sent l'excuse bidon à cinq lieues à la ronde, ma chère", commenta le grand blond.

" 'Faut admettre qu'elle n'a pas tout à fait tort", concéda Léna. "Jimmy est un de mes meilleurs potes, mais y'a rien de moins sexy qu'un mec sûr de son charme."

"Mmmm, c'est vrai que pour ta part tu préfères la timidité d'un certain préfet au sex-appeal négligé", railla Artus en esquivant le coup que la Poursuiveuse ne manqua pas de lui envoyer.

"Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose?" leur intima cette dernière d'une voix anormalement stridente.

"Bien sûr, ma chérie. De quoi veux-tu parler?"

Un silence de plomb s'installa entre eux quelques secondes, puis:

"Je crois que Garfunkel est gay", lâcha finalement Léna.

"Sincèrement, ça m'étonnerait", répliqua Art du tac-au-tac. "Il a dédicacé l'une de ses chansons à sa femme quand on l'a vu en concert l'an dernier."

"Je te parle pas de Garfunkel le chanteur, je parle de Garfunkel mon chat."

Le gros angora beige releva un instant la tête avant de se replonger dans sa léthargie sur les genoux de Lily.

"Ah. Dans ce cas, t'as raison, ce bestiau est totalement et définitivement homo."

"Elle est nulle, votre conversation", intervint Lucy.

"Je suis d'accord", rit la rouquine.

Il y eut une nouvelle minute de silence avant qu'Art ne reprenne:

"Alors... vous avez déjà eu des propositions pour le bal?"

Les trois jeunes filles grognèrent en choeur.

"J'ai été invitée par Winston Abbot", dit Lucy.

"Le préfet de Poufsouffle? Il est canon", commenta Stetson en fin connaisseur.

"Art, ce mec a un QI d'huître, il n'est pas foutu de faire la différence entre un chaudron et un pot de chambre."

"Pas faux. Lily?"

"Un Serdaigle que je ne connais même pas m'a demandé d'être sa cavalière. Un petit maigrichon qui a une forte tendance à postillonner..."

"Louie Garisson?"

"J'en sais rien, et peu importe. Je n'ai pas spécialement envie de passer ma soirée à regretter de ne pas avoir un parapluie sous la main."

"Garisson, c'est trop drôle", dit Léna. "Qui aurait cru que ce type avait des hormones?"

"Et toi", continua Artus a son intention, "combien de soupirants as-tu déjà évincés?"

Léna grimaça.

"J'ai du mal à me débarrasser d'Asmodée Malfoy."

"Un Serpentard?" s'étonna Lily.

"Ouais... Ce type est persuadé qu'il m'épousera d'une manière ou d'une autre à notre sortie de Poudlard. C'est son connard de frangin, Lucius -tu ne le connais pas Lily, il a quitté l'école quand on était en deuxième année- qui lui a mis en tête que le nom de Kyrdys ferait bien sur leur arbre généalogique."

"Beurk, je compatis".

"Et maintenant, Mesdames, venons-en au plus important", poursuivit Art. "Avec qui aimeriez-vous aller au Bal? La question ne s'applique pas à Léna, bien sûr, la réponse est évidente."

"Je n'ai jamais dit que je voulais y aller avec Lupin!" s'insurgea la préfète.

"Moui... en attendant, c'est toi qui viens de mentionner son nom, pas moi..."

Léna devint aussi rouge que les rideaux du baldaquin de son illustre grand-mère.

Triple buse, se morigéna-t-elle intérieurement, tu patauges dans la choucroute comme une débutante...

"Honnêtement", répondit Lucy, "personne en particulier. C'est triste à dire mais je n'ai aucun mec en vue, et je n'ai pas envie de me retrouver avec un type que je connais à peine, à qui je n'aurais rien à raconter."

"Pareil pour moi", convint Lily. "J'ai horreur des blancs dans une conversation."

"L'angoiiiiiiisse!" conclut Léna en imitant les piaillement niaiseux de Ceridwen et Malory, leur camarades de chambrée.

"Eh, vous pouvez vous estimer heureuses", bougonna Artus. "Moi, je ne peux même pas inviter la seule personne avec qui j'aimerais vraiment y aller."

"Oooooh..." s'attendrirent ses trois amies en s'unissant pour un câlin de réconfort.

"Dommage", soupira Léna, "ça aurait été trop drôle de te voir arriver au bras de ton Batteur d'amûûûûr!"

Tous quatre partirent d'un grand éclat de rire.

"Je doute fort que McGo apprécie", remarqua philosophiquement le grand blond.

"Mais ça ferait sans doute marrer Dumbledore", répliqua Lucy.

"Eh, s'exclama Lily, j'ai une idée!"

A genou sur le lit, elle se redressa en prenant une pause solennelle et saisit la main droite du garçon entre les siennes.

"Artus Stetson, accepterais-tu d'être mon cavalier pour le Bal de l'An Mil?"

L'intéressé rit de plus belle.

"Avec grand plaisir, très chère."

"Wow, je te remercie, tu me rends un sacré service", fit la rouquine. "Au moins, maintenant, j'ai une petite chance que Potter me fiche la paix."

"L'espoir fait vivre. Eh, Lu', si tu n'as vraiment personne en vue, tu pourrais y aller avec Ludo", proposa Art. "Comme ça, au moins, on resterait entre nous..."

La jeune fille fit mine de réfléchir un instant, puis un large sourire vint éclairer son visage.

"Mmmm, ça ne serait pas pour me déplaire d'être vue au bras d'un joueur de Quidditch bâti comme un bûcheron..."

"Rhalala, tu ne me rends pas service, là, Art", intervint Léna.

Son ami leva un sourcil interrogateur.

"Tu comptais nous garder pour toi toute seule?"

"Nan, mais j'ai promis à Eglantine de l'aider à dénicher un cavalier, vu qu'elle vient de se ramasser sept râteaux en trois jours. J'avoue que j'avais un tout petit peu pensé à toi..."

"Eglantine Fitzgerald, la Poufsouffle?" ricana Lucy. "Tu ne perds pas au change, mon vieux Stetson..."

"Bah, t'es pas charitable, Lucy..." fit l'adolescent qui avait pourtant toutes les peines du monde à contenir son hilarité. "Après tout, elle est brave, cette fille... Elle me fait un peu penser à ma cousine Clarissa..."

"Celle qui mange les crapauds vivants?"

"Non, celle-là c'est Antoinette. Clarissa c'est celle qui se ronge les ongles de pieds."

"Me voilà rassurée..."

"Art a une famille très intéressante", commenta Léna à l'intention de Lily qui n'était pas au fait de ce genre de détails.

"Bon, revenons-en aux choses sérieuses", proposa Art en prenant l'air le plus digne possible. "Lily, c'est fait. Lucy, c'est fait. Léna, qu'est-ce que tu comptes faire pour Lupin?"

Léna renonça à nier plus longtemps que c'était effectivement avec Remus qu'elle aurait aimé aller au bal.

"Je ne compte rien faire du tout. Les jeunes filles bien élevées n'invitent pas les garçons."

"Lily vient juste de m'inviter", remarqua Stetson avec raison.

"Bon, eh bien disons que les filles timides ne prennent pas le risque de se ridiculiser face aux garçons hétéros..."

"Qui te dit qu'il est hétéro? " remarqua négligemment Lucy.

Léna s'insurgea et s'étouffa à moitié du même coup.

"Du calme, petite," fit Art en lui tapant dans le dos. "Miss Lightfire, objection rejetée. Lupin n'est pas gay, je peux te le garantir. Par conséquent, tu n'as aucune raison de ne pas lui faire du charme."

"Hors de question", grogna une Léna encore empourprée." Je préfère largement déclencher mon Opération Cas-Désespérés."

"C'est-à-dire ?" s'intéressa Lily.

"Sortir mes disques de Frank Sinatra, déprimer en écoutant Strangers in the night et The way you look tonight, et me pendre dans la volière."

"Un peu de cran, Kyrdys, que diable!" répliqua le grand blond. "Le tout, c'est de te lancer. Tu pourrais commencer par aborder innocemment le sujet du Bal à un moment où vous êtes seuls tous les deux... Par exemple en cours de Runes, ou pendant une de vos réunions spéciales-préfets..."

"Des réunions spéciales-préfets?"

"Ben quoi, vous n'organisez jamais de meetings entre vous, genre assemblées-Tupperware?"

"Art, tu es parfaitement ridicule. De toutes manières, je refuse catégoriquement les conseils matrimoniaux d'un type qui a été engagé sentimentalement avec un dénommé Palomino."

Lily éclata de rire à la mention du prénom de l'ex petit-ami d'Artus. Celui-ci, en revanche, fit mine de bouder.

"Alors ça, c'est bas, c'est petit, c'est mesquin. Palomino était un type formidable..."

La rouquine rigola de plus belle.


Côté Maraudeurs, on en menait pas large non plus.

"Je récapitule", dit James pour la septième fois au moins. "On agit demain matin, après le cours de Botanique. Petit un: Peter, tu essaie de traîner à l'arrière avec Lucy, tu lui dis que tu n'as pas compris le devoir de Potions..."

"Facile à dire", bougonna Pettigrew, "j'ai jamais été doué pour jouer la comédie."

"Qui te parle de jouer la comédie?" répliqua vachement Sirius. "Tu ne vas pas me faire croire que tu as parfaitement assimilé la classification des lichens employés pour la réalisation d'antidotes à processus lent? ...sans vouloir t'offenser", ajouta-t-il sans conviction devant la mine vexée de Peter et le regard réprobateur que lui lançait Remus.

"Messieurs, s'il vous plaît!" implora Potter. "Je continue. Petit deux: Sirius, tu te charges d'Artus. Tu lui parles de...?"

"...des-disques-qui-seraient-susceptibles-de-plaire-à-Léna-comme-cadeau-de-Noël", récita Sirius avec ennui. "Ce qui est parfaitement idiot, on est début novembre."

"C'est d'autant plus idiot", intervint Remus, "que Stetson est parfaitement au fait de ta petite stratégie, Prongs."

"Comment ça?" s'inquiéta James.

"Hem, pour info, il habite ici," lui fit remarquer le préfet en embrassant leur dortoir d'un geste théâtral. "Il t'a entendu hier soir, alors que tu ressassais très subtilement ton plan d'attaque à voix haute depuis ta cabine de douche. Il s'est même arrangé pour me glisser d'un air entendu que Léna adorerait dernier disque de David Bowie."

"Hem, passons", poursuivit un Potter boudeur. "e disais donc, Sirius, tu fais diversion auprès de l'ami Stetson. Petit trois: Remus, tu t'occupes de Léna. Ca ne devrait pas t'être spécialement difficile, ni spécialement désagréable, mmmm?"

"Qu'est-ce que tu veux dire par là?" marmonna Moony, conscient qu'ils venaient d'aborder un terrain glissant.

"Oh, je t'en prie, tu ne trompes personne!" s'exclama Sirius avec emphase. "Tiens, tu pourrais même en profiter pour l'inviter au Bal!"

Lupin tressaillit et garda un silence buté.

De son côté, James se leva subitement et traversa le dortoir. Il passa la tête dans l'entrebâillement de la porte de la salle de bain puis la referma avec soin avant de rejoindre ses amis.

"Euh, c'était quoi, ça?" interrogea Black.

"Je vérifiais juste qu'il n'y avait pas de Stetson planqué dans les toilettes", expliqua James en s'asseyant face à Lupin sur le lit de ce dernier. "J'aimerais qu'on parle sérieusement deux minutes".

Remus soupira.

"Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit à ajouter", dit-il gravement.

"Et moi je crois que tu n'es pas du genre à renoncer sans te battre", répliqua James sur le même ton. "Le Remus Lupin que je connais est un Maraudeur prêt à tout pour la bonne cause."

"Faux. Le Remus Lupin que tu connais est un loup-garou qui en a suffisamment pris plein la gueule comme ça."

"Moony (la voix de James était à peine plus qu'un murmure), je sais que tu as souffert. Je sais que je ne connaîtrai jamais ce que tu as enduré, mais je suis tout de même conscient de ce que ça implique. Je sais aussi que tu es tombé amoureux de Léna Kyrdys à un âge où les garçons ordinaires considèrent encore que les filles sont tout juste bonnes pour tester leurs pétards et leurs Bombabouses. Tu as toujours été persuadé qu'il s'agissait d'un sentiment honteux, que tu n'avais pas le droit de l'éprouver à cause de ta lycanthropie..."

Les entrailles de Lupin s'étaient nouées.

"C'est le cas", lâcha-t-il. "Oui, je l'aime, j'ai fini par l'accepter mais le fait est que je ne peux rien faire."

"C'est ce que tu croyais aussi au sujet de notre amitié", contra James. "Tu pensais qu'elle ne résisterait pas à ton secret, et aujourd'hui tu as trois Animagi pour te tenir compagnie."

"Ca n'a rien à voir! Léna est une fille, elle serait forcément horrifiée d'apprendre qu'elle a fait confiance pendant plus de quatre ans à une créature répugnante telle que moi!"

"Tu pourrais sortir avec-elle sans le lui dire", risqua Peter.

"Et lui mentir en permanence?"

"Hem, c'est déjà ce que tu fais, d'un certain point de vue", intervint Sirius.

Le sentiment de détresse qui avait gagné Remus se fichait un peu plus profondément dans sa poitrine à chaque nouvelle réplique.

"Je... Ca... La question n'est même pas là! Cette conversation n'a ni queue ni tête! Après tout, ça n'est pas comme si j'avais la moindre chance avec Léna, lycanthropie mise à part! Elle ne s'intéresse absolument pas à moi, elle est amoureuse de Stetson, ça crève les yeux..."

"Mmmm, pas sûr", dit James. "Pour moi, ce ne sont que des amis très proche, autrement il se serait déjà passé quelque chose, depuis le temps."

"Tu connais beaucoup d'amis qui passent leur vie à se câliner et à s'embrasser?" maugréa Lupin en tâchant de réprimer un peu la rancœur dans sa voix.

"Non, mais si ça te manque on peut essayer", plaisanta Sirius en se laissant lourdement tomber à ses côtés pour passer un bras autour de ses épaules et lui ébouriffer les cheveux.

Le loup-garou eut un sourire forcé.

"Plus sérieusement", reprit Black, "j'ai discuté du Bal avec Artus à midi. Il n'avait pas l'air fixé du tout sur le choix de sa cavalière, donc je pense que tu pourrais très bien inviter Léna. En tout bien tout honneur! précisa-t-il devant l'air féroce de son ami. Danser, ça n'engage à rien... Et tu sais quoi? Si tu ne le fais pas très vite, c'est moi qui vais lui demander d'être ma cavalière!"

"Tu... tu ne ferais pas ça, tout de même?" s'insurgea Moony.

"Je vais me gêner..." ricana Sirius. "Peut-être même que je lui roulerai une pelle sous tes yeux, ça fera les pieds à ton complexe d'infériorité!"

"Euh, bon..." tenta James, "si le problème Kyrdys/Lupin est réglé, on pourrait en revenir à mon plan d'attaque en cinq temps?"


Le mois de décembre arriva très vite. Les cinquième-années mettaient les bouchées doubles pour préparer leurs BUSEs, mais dès qu'ils s'accordaient une pause dans leurs révisions, le sujet du Bal revenait sur toutes les lèvres.

Ginny avait refoulé James avec fermeté lorsqu'il l'avait invitée, et malgré ses regrets, elle continuait de l'évincer toutes les fois où il réitérait sa demande, à savoir tous les deux jours environ. Elle avait beau lui répéter qu'elle avait déjà un cavalier, le Poursuiveur n'en démordait pas. C'était une expérience étrange pour la jeune Weasley que de se voir ainsi convoitée, elle qui n'avait été que l'option de rechange de Neville Longbottom la dernière fois qu'elle avait participé à ce genre d'évènement. Déprimant, également, puisque qu'elle aurait tout donné pour être libre d'avoir James pour cavalier et de flirter avec lui (ce que, bien entendu, elle aurait continué de nier sous la torture).

L'autre différence avec le Bal de Noël de sa troisième année, c'était que cette fois-ci, elle pourrait être élégante sans se soucier de son manque d'argent. Léna avait invité ses deux amies à fouiller dans les armoires de sa grand-mère, qui recelaient un grand nombre de tenues faisant parfaitement l'affaire. Ginny avait arrêté son choix sur une robe de soie verte assortie à ses yeux, tandis que Lucy avait jeté son dévolu sur un velours d'un bleu soutenu. Les étoffes étaient un peu défraîchies, mais quelques sortilèges appropriés y remédieraient sans problème.

Un dernier détail chiffonnait la jeune rouquine. Si Lucy et elle-même n'avaient plus le souci de se trouver des cavaliers convenables, Léna, en revanche, continuait d'éconduire les différents garçons qui la sollicitaient. La préfète ne faisait jamais de commentaires, mais Ginny devinait à son air triste qu'elle continuait d'espérer sans trop y croire qu'un certain Maraudeur ne l'invite.

La situation était délicate. Si les circonstances avaient été différentes, jamais la cadette Weasley ne se serait permis d'intervenir. Pourtant, dans ce cas précis, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle assistait à un joyeux gâchis. Elle savait parfaitement que Léna et Remus finiraient par se marier ; elle savait également, pour l'avoir observé avec attention, que selon toute vraisemblance, Lupin éprouvait déjà des sentiments pour la jeune fille, bien qu'il s'appliquât à les dissimuler avec soin.

Ginny était tentée de les secouer un peu, mais en avait-elle le droit? Elle ne pouvait pas changer des éléments de leur futur qui appartenaient à son passé ; en revanche, pouvait-elle intervenir pour des phénomènes dont elle savait qu'ils allaient avoir lieu?

Ces tergiversations durèrent un certain temps. Finalement, deux semaines avant les vacances de Noël, un jour où Léna semblait particulièrement déprimée, l'adolescente décida de passer à l'action.


Remus mâchonnait mollement sa plume devant un parchemin qui, hormis l'intitulé "Nébuleuses et météores", demeurait inexorablement vierge. Qu'est-ce qu'il pouvait détester l'Astronomie!

La Salle Commune était vide en ce vendredi soir de décembre ; la plupart des Gryffondors étaient encore à table. Lupin, pour sa part, attendait le retour de ses amis : la pleine lune de la veille l'avait épuisé, et les Maraudeurs avaient promis de lui monter des sandwiches pour qu'il n'ait pas à quitter la chaleur douillette de la Tour.

Plus ou moins consciemment, il avait déjà renoncé à faire son devoir d'Astronomie ce soir là, mais il demeurait à sa table, près de l'âtre, sa plume en l'air. Son esprit embrumé par la fatigue vagabondait. Il sursauta lorsque le portrait de la Grosse Dame pivota. Il espérait que ses comparses puissent être déjà de retour, mais ce fut Lily Evans qui entra. Elle était seule, ce qui ne lui ressemblait guère : on la voyait rarement sans Léna, Lucy et Stetson, leur groupe était aussi inséparable que les Maraudeurs ("Même qu'il faudrait nous trouver un nom, à nous aussi!" avait suggéré Léna la semaine passée).

Remus risqua un sourire, tout en sachant que Lily ne portait pas spécialement les Maraudeurs dans son coeur pour une raison qui demeurait obscure: ils s'étaient si bien entendus les premiers jours...

Quoi qu'il en fût, le préfet fut agréablement surpris lorsque la rouquine lui rendit son sourire ; elle vint même s'asseoir à la même table que lui.

"Bonsoir Remus..."

"Bonsoir..."

La jeune fille jeta un coup d'oeil à son parchemin et grimaça.

"Eurgh, Astronomie... J'ai horreur de ça... Et ce Dalton est vraiment une peau de vache, hein?"

En tant que souffre-douleur officiel de Neptune Dalton depuis la première année, Remus ne put qu'approuver.

"Enfin, on va éviter les sujets qui fâchent..." éluda Evans.

Elle rosit un peu lorsqu'elle reprit, après une courte pause:

"Dis-moi... tu as déjà une cavalière pour le Bal?"

Le cœur du garçon eut une ratée. Est-ce qu'elle était en train de l'inviter?

"Euh, hem, non... pas... pas encore..."

"Oh, bien," poursuivit Lily avec un grand sourire. "Parce que tu vois, en fait, je me demandais... Enfin, je me disais que tu pourais peut-être, hem, proposer à Léna d'y aller avec toi..."

Les entrailles de Remus passèrent illico en mode "danse folklorique".

Oh nom de dieu... fit une petite voix dans sa tête.

"Léna? Léna Kyrdys?"

Tu es parfaitement pathétique, mon vieux Lupin...

"Tu connais beaucoup d'autres Léna à Poudlard?" interrogea tranquillement Lily.

"Elle sait que tu me demandes ça?" questionna l'adolescent sans répondre.

"Oh, que non!" dit Lily.

Il voyait qu'elle était sincère. Autant dire qu'il n'en menait pas large... La jeune fille poursuivit:

"En fait, je crois que si elle apprenait que je t'avais parlé, Léna me tuerait à coups de batte de Quidditch, elle me débiterait en petits dés et elle me ré-éxpédierait à mes parents par paquets de cent grammes..."

Uh? C'est une réponse positive, ça?

"Dans ce cas, poursuivit le préfet qui avait toujours la gorge nouée, pourquoi est-ce que tu le fais?"

En posant cette question, il réfléchissait à toute vitesse. Se pouvait-il que Lily fût au courant de... quoi que ce soit? C'était parfaitement impossible, il avait toujours pris soin de ne rien laisser transparaître de ses sentiments. Ses meilleurs amis avaient mis un an et demi à le percer à jour, cette fille qu'il connaissait à peine avait-elle pu tirer les même conclusions en à peine trois mois?

Evans se justifia, un peu embarrassée:

"Oh, eh bien en fait, euh... Comme elle n'a pas encore de cavalier, j'ai pensé qu'elle aimerait y aller avec quelqu'un avec qui elle s'entend bien... Vous pouvez parler de Runes, et de Défense Contre les Forces du Mal, et, euh, de trucs de préfets..."

Remus eut un rire amer.

"En gros, tu as peur qu'elle s'ennuie…"

Lily eut un sourire gêné.

"C'est, euh, l'idée générale..."

"Et donc, tu demandes au premier type venu qui ait un minimum de conversation de lui tenir compagnie?"

Le loup-garou se rembrunit.

"Je suis désolé, Lily, mais je pense sincèrement que Léna préfèrerait aller au Bal avec quelqu'un d'autre."

"Par exemple?"

"Heu, laisse-moi réfléchir… Artus Stetson, peut-être?" répliqua ironiquement le garçon.

La Gryffondor planta son regard vert clair dans les yeux de Lupin.

"Artus va au Bal avec moi, Remus."

Il encaissa le coup sans répondre. Avant qu'il n'ait le temps de trouver quelque chose d'intelligent à dire, la Grosse Dame pivota derechef.

"Tiens, quand on parle de l'hippogriffe..." remarqua Lily avec un sourire en coin.

Effectivement, ce fut la voix de Léna qui claironna un joyeux « salut salut ! » dans son dos en claquant le tableau sans ménagement.

"Salut, Léna", répondirent les deux Gryffondors d'une même voix.

L'étau dans la poitrine de Remus se resserra un peu plus. Il n'aurait définitivement pas le cran de l'inviter, il n'osait pas même y songer.

"Pense à ce que je t'ai dit!" s'exclama joyeusement Lily en le regardant une dernière fois dans les yeux, avant de se lever pour se rejoindre son amie.

Remus déglutit avec difficulté, et fit mine de retourner à son parchemin. Comme s'il avait la moindre chance d'arriver à se concentrer…

"On peut savoir ce que vous magouillez, tous les deux ?" demanda la préfète avec un grand sourire.

"Oh, rien que de très banal", dit Lily sans se départir de son air tranquille." Je donnais au dénommé Lup-Lup, ici présent, un cours de sociologie élémentaire."

La jeune Kyrdys eut une moue dubitative.

"Lily, ma vieille, si tu deviens aussi timbrée que moi, on est très, très mal barrés!... Tu viens?" ajouta-t-elle à l'adresse de son amie après une pause. "Le bruit court que ma soeur, Marty et Sunny Stetson ont capturé un strangulot et qu'ils vont lui faire fumer des cigarettes jusqu'à ce qu'il explose (1)... J'ai intérêt à les retrouver en vitesse, j'ai pas envie qu'ils fassent perdre à Gryffondor tous les points qu'on a amassés au Quidditch."


Le lendemain soir, Remus ruminait toujours la discussion qu'il avait eue avec Lily. Il s'était discrètement renseigné, et Léna n'avait effectivement pas encore de cavalier.

Quand je pense au nombre de mecs normaux qui auraient l'occasion de l'inviter et qui la laissent passer... Quel gâchis...

Il était d'autant plus indécis que Lily avait réussi à semer le doute dans son esprit. Si Stetson allait au bal avec une autre, s'il n'y avait rien entre eux, alors lui-même n'avait rien à perdre en proposant à la préfète d'être sa cavalière. Danser n'engageait à rien, comme le lui avait fait remarquer Sirius quelques semaines auparavant.

Pour l'heure, Lupin se contentait d'observer la jeune fille à la dérobée. Il avait pris place à la même table de la Salle Commune que la veille, encadré cette fois-ci par les autres Maraudeurs. Non loin de là, parmi d'autres groupes d'élèves, Léna était en grande conversation avec ses trois inséparables, ainsi qu'avec un sixième-année, Ludovic Verpey. Les sens du lycanthrope étaient encore aiguisés si peu de temps après la pleine lune, et il pouvait percevoir clairement leurs propos au milieu du brouhaha. Ils parlaient du Bal, bien entendu, l'on ne parlait plus que de ça.

"Tu devrais quand même arrêter ton choix vite-fait, sinon tu te retrouveras avec un elfe de maison en guise de partenaire", disait Verpey à Léna.

"Oh", s'exclama Lucy en feignant l'enthousiasme, "tu devrais choisir Jelly, celui qui a les pieds poilus et une toge en sac-poubelle..."

"Rien à fiche", répliqua Léna avec désinvolture. "Si aucun type bien ne m'invite, j'irai toute seule, point barre."

"Tu serais un peu emmerdée quand même, vu que les préfets et leurs cavaliers sont supposés ouvrir le Bal de l'An Mil", commenta Stetson.

Remus tressaillit, il avait totalement occulté ce détail.

"Rhôôô, quelle plaie", soupira Léna. "Lu', il n'y aurait pas une toute petite chance que tu te fasses passer pour moi et que tu ouvres ce satané Bal avec Ludo? Ou toi, Lily, avec Art?"

"M'en parle pas", bougonna la rouquine, "je ne sais même pas danser..."

"Mais ça, c'est pas dur!" répondit la jeune Kyrdys qui avait oublié du même coup son semblant de déprime. "Démonstration!"

Elle plaça un disque sur son phonographe, qui trônait sur la table la plus proche, puis se mit debout sur le canapé où elle était assise l'instant d'avant. En exécutant chaque action au fur et à mesure, elle énonça:

"D'abord, tu mets le pied droit ici... le gauche comme ça... tu fléchis légèrement les genoux... et après, t'as plus qu'à rouler du cul en cadence!"

Au bout de quelques mesures de musique, tous les regards de la Salle Commune s'étaient tournés vers la préfète qui continuait de se trémousser sur son sofa sans gêne apparente.

Remus sentit une main passer sous son menton et remonter sa mâchoire inférieure en faisant claquer ses dents. Les joues brûlantes, il se tourna vivement vers Sirius qui ricanait.

"Arrête de baver, Moony, ce n'est pas très distingué".

"C'est le canidé qui parle?" rétorqua le loup-garou avec mauvaise humeur.

Embarrassé, il s'efforça de ne pas reporter son regard sur les Gryffondors lorsqu'il entendit un Artus Stetson hilare exhorter son amie à descendre du canapé tandis que Lucy Lightfire lançait à la cantonade:

"Et quand elle est bourrée, en prime, elle se fait un bandeau de ninja avec sa cravate!"

L'ensemble de la Salle Commune éclata de rire et Léna fit une révérence.

"J'en ai assez de ne pas avoir de cavalière", soupira Peter, ramenant Remus à la dure réalité.

"Bah, on a encore tout notre temps", remarqua Sirius à qui il suffisait de claquer des doigts pour qu'une fille se pende à son cou. "Pour le moment, le problème, c'est de faire comprendre à James que Miss Evans n'est définitivement pas disponible, ce qui n'est pas une mince affaire."

"Eh !" protesta James.

"Tout de même", maugréa Pettigrew, "c'est tellement facile pour vous… Par contre, pour Remus et moi…"

Lupin, qui habituellement ne tenait pas sa propre personne en grande estime, s'étonna de se sentir vexé.

"Invite Ceridwen ou Malory…" proposa James.

Le plus petit des Maraudeurs s'empourpra.

"J'y avais pensé, mais… j'ose pas".

"Cette histoire de Bal commence à me courir", intervint le loup-garou avec mauvaise humeur.

"Dis, Moony…" tenta Peter.

"Mouais?"

"Si j'invite Malory, tu invites Léna?"

"Par Merlin, si vous remettez-ça, je préfère m'en aller !"

"S'il-te-plaît…" insista Wormtail d'une toute petite voix.

Remus détourna le regard… pour tomber pile sur ce grand con de Stetson. Stetson, ses cheveux bouclés, ses santiags, sa chemise ringarde, le bras droit autour des épaules de Lucy et le gauche sur celles de Léna.

Le préfet inspira un grand coup et sans réfléchir, il tapa dans la paume que Peter lui tendait.


Le samedi après-midi suivant, les préfets des différentes maisons avaient rendez-vous pour mettre au point les préparatifs de la soirée tant attendue. Nathanaëlle Saint-Patrick avait demandé l'autorisation d'utiliser une salle de classe pour leur réunion, et celle qu'elle avait obtenue n'était pas des moindres : c'était celle du Marabout Luther, le professeur de Divination.

Comme à son habitude, Léna était en retard sans savoir comment elle s'y était prise. Elle courut dans l'escalier en colimaçon de la Tour Nord et grimpa à l'échelle argentée ; à mi-parcours, elle manqua un échelon et tomba dans le vide.

"Bordel !" pesta-t-elle en s'écrasant sur le sol.

Loin au-dessus d'elle, la trappe circulaire s'ouvrit.

"C'est toi Léna ? Tu t'es fait mal ?" interrogea une voix masculine.

"Non non, tout baigne, je… je me promène…"

Les côtes qu'elle s'était abîmées pendant le match de Quidditch le mois précédent l'élançaient douloureusement.

Elle escalada l'échelle non sans difficulté, et ravala sa fierté en saisissant la main que Barthélémy Bartok lui tendait pour se hisser dans la pièce.

Au milieu du bric-à-brac exotique du Marabout Luther, un miroir cerclé de cuivre lui renvoya une piètre image d'elle-même. Son uniforme de Gryffondor était débraillé, la chemise à-demi sortie de la jupe d'une façon peu élégante ; des mèches mal peignées s'étaient échappées de sa longue queue de cheval et tombaient devant ses joues écarlates.

Neuf paires d'yeux s'étaient accrochées à elle et ne la lâchaient pas.

"Eh eh, ne dites rien… Vous n'attendiez plus que moi, je parie…"

"C'est pas grave", l'excusa Nat Saint-Pat avec un sourire. "J'ai juste eu le temps de faire du thé."

Décidément, le choix de la salle était des plus judicieux : le professeur de Divination disposait de toute la vaisselle nécessaire pour la lecture des feuilles de thé et du marc de café, et il ne leur avait pas interdit d'en faire un usage plus traditionnel.

Léna jeta un coup d'œil aux autres préfets, qui s'étaient répartis autour des petits guéridons de la classe. Severus Snape et Circé Croupton étaient à des tables séparées ; en revanche, les Serdaigles Galatée Williams et Scott Silverstone étaient côte à côte, tout comme les Poufsouffle Winston Abbott et Lydia N'Guyen. A la table la plus éloignée, Remus Lupin était seul –logique.

L'espace d'une seconde, Léna hésita à le rejoindre.

Ne soit pas stupide, songea-t-elle, c'est ton ami. Oui, mais tu perds tous tes moyens en sa présence, et vu que tu n'es déjà pas fute-fute en temps normal c'est ennuyeux…Oui, mais il va croire que tu le snobes, et tu ne souhaites certainement pas une chose pareille. Oui, mais il n'y a pas d'autre tabouret de libre à sa table. Oui, mais…

La jeune fille préféra couper court à ses tergiversations avant que les regards des autres ne deviennent encore plus navrés qu'ils ne l'étaient déjà. Elle se dirigea vers la table du Gryffondor d'un pas qui se voulait assuré, saisissant au passage une chaise vacante à la table des Poufsouffles.

"Désolée pour le retard", lâcha-t-elle dans un souffle en s'installant au guéridon.

"Y'a pas de mal", répondit Lupin en écartant un peu ses parchemins et ses plumes pour faire de la place aux affaires de sa « collègue ».

Il avait l'air fatigué, peut-être un peu soucieux. Apparemment, il se sentit obligé d'ajouter :

"Tu… tu ne t'es pas fait mal ?"

Le sang afflua aux joues de Léna.

"Non non, pas du tout, je… wow, une théière en forme de zèbre ! Où est-ce que Nat a dégoté ce truc ?"

Le garçon suivit son regard et tomba sur la préfète-en-chef qui versait du thé à Snape. Il éclata de rire.

"C'est… joli… Ca doit être le service du dimanche de Maïmouna…" proposa-t-il.

Ce fut au tour de la jeune Kyrdys de rire, et de se détendre un peu. Maïmouna Luther, la femme du Marabout, était l'une des rares épouses d'enseignants à vivre à Poudlard.

"Oh, Merlin", remarqua-t-elle en gloussant de plus belle, "Artus avait donc raison…"

"Comment ça ?"

"Il se demandait si les préfets organisaient des assemblées sur le modèle des réunions-Tupperware… Il n'était pas si loin de la vérité, en fin de compte…"

"Tupper-quoi ?"

Comme Nathanaëlle leur versait à chacun du thé agrémenté de feuilles de menthe dans des tasses ornées de rayures, Léna expliqua au Maraudeur le principe de ces réunions où de vieilles Moldues anglaises achetaient des accessoires de cuisine et des boites en plastique où elles rangeaient leurs fonds de frigo. (2)

Les préfets-en-chef commencèrent à parler de la décoration de la Grande Salle pour le 22 décembre, et les Gryffondors continuèrent à plaisanter avec une discrétion plus ou moins grande. La jeune fille n'aimait rien tant que faire rire Remus, et bien entendu, sous ses airs studieux, le Maraudeur n'était jamais à cours de blagues non plus. Finalement, c'était exactement comme en cours de Runes, songea une Léna soulagée. En général, ils passaient leurs heures d'option à échanger des idioties et se récoltaient régulièrement des retenues pour crises de fous-rires intempestives. La jeune Kyrdys regrettait qu'ils n'aient pas la même complicité en dehors de ce cours, et se réjouissait de la bonne entente qui régnait entre Lupin et elle cette après-midi-là.

De temps à autre, Bart ou Nat les rappelaient à l'ordre, mais se montraient plutôt indulgents envers leurs cadets. Par ailleurs, les deux Gryffondors, rompus à ce genre d'exercice, n'avaient aucun mal à suivre ce qui se disait malgré leur propre conversation, et proposèrent quelques bonnes idées pour le Bal. Léna défendit avec enthousiasme ses goûts musicaux, et soumit à Bart une liste de morceaux moldus susceptibles d'être joués par l'orchestre.

La réunion prit fin au bout d'une heure et demie. Comme les préfets faisaient mine de partir, Nat interpella Remus et Léna.

"Eh les Gryffondors, vous êtes bien gentils, mais à l'avenir tâchez d'être un peu plus calmes, OK ?"

Tous deux arborèrent un sourire penaud de circonstance.

"Tenez, pour la peine, vous voulez bien remettre la classe en ordre ? Merci !" s'exclama la Poufsouffle, qui s'éclipsa avant qu'ils n'aient le temps de répondre.

"C'est de bonne guerre", remarqua Lupin en haussant les épaules.

Il entreprit d'effacer le tableau monté sur roulettes que Bart avait utilisé pour dresser différentes listes, puis le ramena à sa place habituelle.

Léna rassembla les tasses de thé des différents élèves, ainsi que la fameuse théière en forme de zèbre, et porta le tout dans un recoin de la pièce qui abritait un petit lavabo et une poubelle. Elle vida les feuilles de thé en chantonnant sans y prendre garde:

Some Some day, when I'm awfully low,

When the world is cold,

I will feel a glow just thinking of you ..(3)

"Un coup de main ?" proposa le garçon.

Elle rit.

"Je suis heureuse de voir que tu fais partie de ceux qui pensent que laver la vaisselle ne doit pas être une tâche exclusivement féminine, mais je maîtrise la situation. Wokety Pokety Wokety Wok ! "

Elle lança un sort et les tasses s'animèrent pour aller se laver toutes seules, comme dans le Merlin l'Enchanteur de Walt Disney. Petite fille, c'était le premier film qu'elle avait vu au cinéma, bien avant de découvrir que le vieil hurluberlu en robe bleue représentait son propre ancêtre.

Remus eut un rire qui sonnait faux. Léna se détourna de sa théière-zèbre pour l'étudier du regard. Il semblait à nouveau tendu et mal à l'aise. Et elle aussi, du même coup.

"Hem, Léna…" dit-il.

Il avait baissé les yeux sur ses mains, et de tordait les doigts comme s'il appréhendait quelque chose.

"Oui ?" répondit-elle, un peu inquiète.

"Voilà, euh… En fait, je comprendrais parfaitement que tu refuses, mais le fait est que je me demandais si, par hasard, tu accepterais d'être ma cavalière pour le Bal."

Léna eut l'impression que son cœur dégringolait dans son estomac.

Depuis que le Bal de l'An Mil avait été annoncé, elle avait imaginé cet instant des dizaines de fois, mais à aucun moment elle n'avait osé espérer qu'une telle chose se produise réellement. Et pourtant elle ne rêvait plus : jamais son cerveau, si tordu qu'il fût, n'aurait fantasmé sur un Remus Lupin l'invitant au Bal dans la salle du Marabout Luther, au son de la vaisselle qui s'entrechoque.

La vache. C'est encore mieux que je ne l'avais pensé ! Remus vient de me proposer de laver des tasses à rayures et de l'accompagner au gala…

Le plus étrange dans cette histoire, c'est qu'il semblait persuadé qu'elle allait lui dire non. Bordel, c'est le monde à l'envers ! se dit-elle, mais elle s'abstint de formuler ses considérations à voix haute. Lupin, en revanche, ajouta à toute vitesse :

"Oh, c'est rien, je me doutais que tu ne voudrais pas…"

Comme il se détournait, la jeune fille songea : Pardon ? Aaargh, Léna, triple buse, il attend toujours sa réponse, et il a interprété ton silence comme un refus… Naaaaooooooon !

Cette fois, elle exprima quelque chose au diapason avec ce qu'elle pensait.

"Non !"

Le préfet s'immobilisa.

"Non, excuse-moi, je veux dire… Oui, bien sûr que je veux bien."

Pour le coup, Remus semblait vraiment surpris.

"C'est… c'est vrai ? Tu es sûre ?"

"Bien entendu que j'en suis sûre…"

"Tu n'as pas à te sentir obligée, tu sais…"

"Mais non voyons… Oh, Merlin, tu ne veux plus y aller avec moi ?"

"Mais si !"

"Bon, ben alors…"

"Alors c'est d'accord ?"

"Ouais !"

"D'accord, alors."

"On peut continuer longtemps comme ça, tu sais ?" ironisa la jeune fille, qui demeurait calme en apparence malgré son excitation.

Lupin rit, visiblement rasséréné.

"Bon, désolée mais j'ai mon cours de chorale dans… Oh, bordel, c'est commencé depuis cinq minutes !" s'exclama Léna en consultant sa montre. "Excuse-moi, Remus, on se voit plus tard !"

Elle passa par la trappe à la hâte, commença à descendre l'échelle… Et finit une fois encore étendue de tout son long sur le parquet.


Elle arriva dans la salle de musique en quelques minutes. Cette fois, elle était en retard pour une bonne cause !

Elle marmonna de vagues excuses à l'intention du professeur Jones-Austin, la prof de Runes, qui dirigeait l'atelier-chant ; elle se glissa ensuite le plus discrètement possible dans les rangs, entre Lily et Art.

"Les amis", murmura-t-elle à toute vitesse," j'ai besoin de votre aide…"

"Raconte", l'encouragea le garçon.

" 'Faut que vous m'aidiez à être belle pour le Bal."

"Ben pourquoi ? Je veux dire, tu es très bien, mais je pensais que tu comptais y aller avec un Elfe de…"

"Oh, Merlin", interrompit Lily," il l'a fait ! J'en étais sûre, j'en étais sûre… Il l'a vraiment fait !"

"Qui a fait quoi ? "questionna le blond, puis ses yeux s'élargirent. "Oh, tu veux dire qu'il a fait ça !"

"Eh, un peu de calme, vous trois !" les admonesta (gentiment) leur chef de chœur. "Monsieur Stetson, pour la cent cinquantième fois, qu'est ce que vous fichez au milieu des sopranes ? Allez ouste, avec les autres basses et que ça saute !"

Artus s'exécuta en maugréant, mais Léna le vit lever les deux pouces en jetant un regard victorieux à Lucy, qui s'était installée dans un coin de la pièce pour dessiner en les écoutant.


Remus n'en revenait toujours pas, et avait eu toutes les peines du monde à ne pas arborer un sourire idiot en permanence pendant le repas du samedi soir. Ses amis, du reste, ne lui avaient pas prêté grande attention, trop occupés à ressasser leurs propres problèmes. C'était aussi bien pour le lycanthrope, il voulait garder ces instants de bonheur pour lui tout seul : il irait au Bal avec Léna Kyrdys.

Léna, Lucy, Lily et Stetson étaient déjà installés dans la Salle Commune lorsque les Maraudeurs y remontèrent. Lupin saisit des bribes de leur conversation : apparemment, on parlait chiffons. Il s'étonna même d'entendre le grand blond insister sur la distinction entre un plumetis et un point de feston.

Les quatre garçons s'assirent non loin d'eux. Remus préféra ne pas prendre part au débat entre James et Sirius, qui tournait en rond depuis un bon quart d'heure.

"S'il te plaît, Padfoot !" suppliait Potter qui arborait un air misérable.

"Non."

"Rien qu'une fois !"

"Hors de question."

"Une seule petite fois ! La dernière, Padfoot, la der des der, promis !"

"Tu m'as déjà fais le coup, Prongs."

"Cette fois c'est vrai !"

"James, tu sais que tu te fais du mal."

"La toute toute toute dernière fois !"

Sirius fit mine de réfléchir.

"Et après, tu arrêtes ?"

"Ouiiii…"

"Tu me jures que si ça ne marche pas tu laisses tomber définitivement ?"

"Juré sur la tombe de Fifi."

(Remus eut une petite pensée émue pour Fifi, feu la tortue de James.)

"C'est sûr cette fois ?"

"Sûr et certain, si je mens, que je sois réincarné en paillasson de la Salle Commune de Serpentard."

"Dans ce cas…"

Black n'eut pas le temps d'achever sa phrase ; son ami bondit comme s'il était monté sur ressors, et gagna un canapé voisin. Il se racla la gorge avant de demander :

"Lily, tu veux all…"

"Même pas en rêve, Potter."

Les épaules du capitaine de Quidditch s'affaissèrent.

"Oooh…"

"Enfin, James, elle t'a dit cent fois qu'elle avait un cavalier", lui fit remarquer Lucy. "Elle y va avec Artus."

"J'avoue que je gardais un petit espoir…"

Le garçon parut réfléchir un instant, puis se tourna vers la blonde.

"Bon, Lucy, est-ce que tu veux aller au Bal avemmmwww…"

Avant qu'il n'ait achevé, Sirius avait bondi à son tour, s'était jeté sur James et avait plaqué une main sur sa bouche. Les deux garçons avaient basculé et Prongs se retrouva écrasé entre le sol et son meilleur ami qui l'immobilisait dans une posture peu commode.

"Lucy", dit Sirius en affichant l'air le plus décontracté possible, "est-ce-que tu veux aller au Bal avec moi, plutôt ?"

La jeune fille semblait bien s'amuser de la situation.

"Vous êtes mignons, les garçons, mais j'ai déjà un cavalier."

"Ooooh…" soupira James.

"Qui c'est ?" s'étonna Padfoot en libérant son comparse.

"Ludo Verpey."

Avec une synchronisation parfaite, les deux Maraudeurs grognèrent, se regardèrent, regardèrent Léna, se regardèrent à nouveau… Et s'empoignèrent de plus belle.

"Léna, viens au Bal avec moi !" s'exclama Black qui tenait fermement son ami par les cheveux et bloquait l'une de ses jambes entre ses genoux.

"Non, choisis-moi ! " répliqua l'autre en envoyant un coup de coude dans le ventre de son assaillant…

La préfète ne se départissait pas de son air tranquille, un léger sourire aux lèvres. Moony ne put s'empêcher d'éprouver une intense satisfaction lorsqu'elle répondit :

"Désolée les gars, mais je suis prise aussi."

"Toi aussi ?" s'indigna Sirius.

"Et on peut savoir qui est le fâcheux qui nous fait de l'ombre ?" renchérit James.

Le regard de Léna passa entre les deux Gryffondors pour venir interroger Lupin. Celui-ci ne put que rougir d'un air navré.

"Ben… c'est Remus", répondit la jeune fille dont le regard s'était envolé du lycanthrope aussi vite qu'il s'y était posé. "Il ne vous l'a pas dit ?"

Les deux garçons se tournèrent en même temps du côté du préfet.

"Non, il a omis ce détail", dit Prongs avec un sourire mauvais.

"Comme c'est curieux…" ajouta son ami.

Remus tressaillit ; il savait qu'il ne couperait pas aux vannes de ses amis ce soir-là, mais ça en valait la peine.

"Bon, et nous, on fait quoi ?" maugréa James.

"Ah, non, ça suffit, vous n'allez pas recommencer à vous lamenter vous deux ?" interrogea la jeune Kyrdys.

"Vas-y, dis-nous quoi faire, on sera ravis de prendre tes suggestions en compte…"

C'était plus qu'il n'en fallait à l'adolescente pour réagir. Elle se leva vivement, saisit Potter par le poignet gauche, Black par le droit, et les traîna à travers la Salle Commune jusqu'aux deux autres filles de cinquième-année, qui la regardèrent avec des yeux ronds.

"Salut, les greluches", lança Léna. "Dites-moi, est-ce que l'une de vous serait disposée à aller au Bal avec le charmant jeune homme ici présent ?"

Elle désigna James du menton.

"D'accord !" dit précipitamment Ceridwen Ballantine.

Son amie lui jeta un regard noir. Apparemment, elle se serait bien vue au bras du capitaine de Quidditch.

"Ok, alors ça, c'est fait…" poursuivit Léna. "Ensuite : Malory, est-ce que tu veux bien avoir Sirius pour cavalier ?"

L'intéressée acquiesça en gloussant, et ce fut au tour de Ceridwen de se renfrogner.

"Bon ! 'Bonne chose de faite", conclut Léna en regagnant leur coin de la Salle Commune.

"Hey !" s'offusqua Peter, toujours assis à côté de Remus.

L'héritière de Merlin leva les yeux au ciel en invoquant son illustre ancêtre.

"Quoi encore ?"

"Il comptait inviter Malory", expliqua James.

"Ok, j'ai compris", soupira Léna. "Viens avec moi".

Elle sortit de la Salle Commune, suivie de Peter… ainsi que de James, Sirius, Lucy, Lily et Artus… Remus se résolut à fermer la marche.

Il était encore assez tôt, et beaucoup d'élèves étaient toujours dans la Grande Salle lorsque la préfète les y mena. Elle s'approcha sans hésiter d'une Poufsouffle avec qui Lupin la voyait régulièrement, et que la Gryffondor semblait subir plus qu'apprécier.

"Salut, Eglantine…"

"Tiens, salut Léna !" s'exclama la jeune fille, visiblement ravie de voir son amie. "Tu tombes bien, j'étais justement en train de leur raconter…"

"Eglantine", coupa la préfète, "ça te dirait d'aller au Bal de l'An Mil avec un Maraudeur ?"

Les yeux d'Eglantine devinrent assez énormes pour refléter les étoiles du plafond enchanté. Elle n'aurait sans doute pas eu l'air plus heureux si on lui avait proposé un million de Gallions. Remus se sentit un peu gêné, il ne pensait pas leur quatuor populaire à ce point…

"Tu plaisantes ?" fit la Poufsouffle.

"C'est une affaire qui roule… Peter, amène-toi… Voilà Eglantine Fitzgerald. Eglantine, je te présente Peter Pettigrew (4)… C'est bon ? Vous vous êtes bien zieutés, vous saurez vous reconnaître le grand soir venu ? Allez, si tout le monde est casé, moi je remonte… Marre de materner tous ces grands dadais qui savent pas se prendre en charge !"

Fin du chapitre 10…


(1) Il paraît que ça marche bien avec les crapauds...

(2)Bon d'accord, elles ne sont pas toutes vieilles… ma mère aussi a participé à ces trucs-là, il fut un temps…

(3) The way you look tonight, Frank Sinatra... Chanson qui, on se le rappelle, déprime Léna...

(4) Je sais pas pour lequel c'est le plus cruel… Mais les rats et les blaireaux ça va bien ensemble…


Voilà! A plus tard ; je rappelle que mon Live Journal tout neuf est ouvert à tous (lien dans mon profil)