Hola, yo soy la paloma blanca… hem, pardon.
Je suis de retour! Je sais que j'ai tardé, mais mon modem a débloqué, et je n'ai pas eu accès à Internet durant plusieurs semaines… Ajoutez à ça mon boulot dans un hôpital psychiatrique et la visite de Brathanaëlle qui a passé quelques jours à la maison, vous obtiendrez un semblant d'excuse pour cette nouvelle absence…
Voilà donc le chapitre 11, qui ne fait pas trop avancer l'intrigue, mais qui, j'espère, vous distraira un peu…
Les reviews sont bien sûr tjs les bienvenues… j'ajoute que j'ai également un Live Journal que vous pouvez visiter, j'aime bien que les gens y laissent des commentaires, même ceux que je ne connais pas… Et puis vous pouvez y trouves des fanarts de ma fic, réalisés par Brathanaëlle…
Réponse aux reviews du chapitre 10 :
Et la palme de la review la plus rapide revient encore à Severia Dousbrune ! Le temps de descendre au Shopi en bas de chez moi pour m'acheter un unique paquet de pâtes, et je trouve déjà une alerte dans ma boite mail en rentrant. Merci de continuer à me lire (et de me reviewer !) même en période d'ébullition de matière grise… Et c'est rassurant de voir que l'histoire de Léna/Remus ne barbe pas les lecteurs…
Fée : Merci d'aimer Léna ! Merci, merci, merci… J'avoue que je me pose bcp de questions sur ce personnage, parce qu'il est très personnel et j'ai peur d'enquiquiner les lecteurs en le mettant trop en avant par rapport à l'intrigue principale… Donc tu me rassures grandement… La scène du Bal est écrite depuis longtemps mais j'y ai inséré « Dancing cheek to cheek » exprès pour toi (je ne la connais pas, impossible à trouver dans la discothèque de mes parents, mais je m'en remets à ton jugement) ! Bon, ça n'est pas encore pour cette fois mais normalement le chapitre 12 sera en ligne avant mon départ en vacs (cf mon Post-Scriptum…) Plein de bisous !
Lazoule : eh oui, mes persos rudoient un peu Peter, il en fait encore les frais dans ce nouveau chapitre… Mais c'est également un perso que je trouve intéressant… J'espère que ce nouveau chap te fera rire aussi, biz.
Yoann : c'est vrai que le chapitre précédent était un peu… comment dire… féminin… Bon, ci-dessous, un chapitre plus « maraudeuresque »… j'espère qu'il te plaira davantage !
Guézanne : Tu fais pour ainsi dire les questions et les réponses concernant la timidité de mes zozos à moi… La vérité est sans doute que je cristallise sur ces deux figuresmon propre malaise et mon manque de confiance en moi dans le domaine amoureux… Je pense que c'est d'ailleurs un comportement classique chez les adolescents (un poil attardés dans mon cas). Bref, Remus, complexé par sa lycanthropie, a développé une timidité personnelle exacerbée, à plus forte raison face à cette chose étrange qu'est le sexe opposé… Et le caractère expansif de Léna dissimule également une part de fragilité et de doute… J'espère que ça fonctionne malgré tout… Tous deux continueront donc encore un temps à guetter les perches plutôt qu'à s'en tendre mutuellement…
Le « thème obscur » de ma fic… Je l'explorerai plus avant à partir de leur 6ème année, lorsque Ginny commencera à envisager la possibilité d'un non-retour dans son présent… Dans un futur plus proche, les vacances de Noël seront l'occasion de mettre un peu d'ordre dans ses réflexions à ce sujet…
Je suis ravie qu'Artus (qui est bien Basse, d'ailleurs, il ne se glisse parmi les sopranes que pour tchatcher) te plaise, j'ai moi-même de plus en plus de plaisir à le mettre en scène… J'ai réussi à le tirer au-delà de son rôle de pseudo-concurrent de Remus pour lui laisser une marge de manœuvre plus large (le « grand copain homo » permets d'explorer des pistes absentes dans des groupes de copines-filles uniquement, et puis je me surprends à développer des analogies entre lui et des amis à moi –homos ou hétéros, d'ailleurs, d'où mon attachement.)
De façon plus générale, c'est un régal de voir que mes personnages originaux sont bien reçus par les lecteurs… Et merci pour le « machiavélisme raffiné », ça c'est un compliment qui me fait rougir… Bises.
Morgane : voilà la suite ! Bravo d'avoir relevé l'erreur concernant les Griffons, quelqu'un l'avait déjà notée… Comme je suis moi-même très pointilleuse sur les détails d'habitude, je m'en mords les doigts… Par ailleurs tes reviews ne me font pas chier, j'adore ça au contraire, donc « encore ! encore ! » lol, voilà la suite et il y aura un autre chapitre la semaine prochaine.
La Folleuh : chic alors, Léna et Remus ne sont pas trop pathétiques… je suis vraiment ravie que ces deux là plaisent bien aux lecteurs… Ce nouveau chapitre est un peu plus court, dsl…
Ma bêta est une perle ; en plus d'aimer la pastèque et de laisser des commentaires désopilants en relisant mes textes, elle écrit effectivement des fics, elle a d'ailleurs un One-Shot SDA sur ffnet. Tu peux également la croiser sur mon Live Journal (elle en a un aussi mais elle n'y a encore mis aucune entrée…) Pas de pb pour la review qui s'éloigne du sujet de départ, j'ai aussi tendance à dériver… Bisous !
Prêtresse Schtroumphique : tout d'abord : super pseudo ! ensuite, merci beaucoup, c'est toujours un plaisir d'avoir de nouveaux lecteurs… surtout quand ils laissent des reviews aussi agréables…
Léna, une MarySue ? eurgh, pourtant je fais des efforts pour ne pas donner cette impression… Bon, je ne vais pas refuser l'évidence éternellement, c'est vrai que si j'ai choisi d'intégrer « Léna » (le nom de toutes mes héroïnes) dans mon pseudo, c'est bien parce que je donne à mes persos des qualités qui me font défaut et que j'aimerais avoir… Mais malgré tout, si la Léna de cette fic est présentée sous un jour très favorable (particulièrement à travers les yeux de Remus qui en est amoureux), je tâche quand même de lui laisser des défauts et de ne pas en faire une figure trop lisse. Tentatives maladroites ? Peut-être (sans doute même), je n'ai pas le recul nécessaire pour juger… Enfin, elle plait bien aux lecteurs, et si elle n'est pas trop horripilante à ton goût, ça me convient… Bisous !
Lunécume Encore mille merci ! Je suis contente que ça te plaise… Passe d'excellentes vacances, tu les mérites ! (et peut-être à la rentrée à Paul-Va, mon sort n'a pas encore été fixé, j'ignore à quelle sauce je serai mangée en septembre…)
Voilou ! Je remercie comme d'habitude Brathanaëlle pour sa relecture, ainsi que Lunécume et l'acharnement dont elle a fait montre pour être celle qui me laisserait ma 100 ème review !
Chapitre 11 Des préparatifs tirés par les cheveux…
-Messieurs, fit James avec son meilleur sourire de représentant de commerce, je vous offre l'avenir !
Il leur présenta un flacon rempli d'une substance turquoise non identifiée.
Remus leva un sourcil interrogateur.
-Du Douzotiff 2 en 1 à l'Aloé-Vera ? Prongs, je ne voudrais te faire de peine, mais ma maman me lavait déjà les cheveux avec ce truc quand j'étais môme. En fait, je pense que même la mère de Dumbledore le shampouinait au Douzotiff au milieu du siècle dernier. Alors, pour la révolution capillaire, tu repasseras.
Le Poursuiveur fit la moue.
-Riez, riez, Monsieur le fâcheux. N'empêche que ce soir, tu me remercieras… Vous me remercierez tous quand vous ferez tomber les filles comme des mouches à vingt mètres à la ronde…
-Pas besoin de produits-miracles pour ça, remarqua nonchalamment Sirius en s'inspectant les ongles.
-Toi, peut-être, mais j'en connais pour qui ça serait un sérieux atout, répliqua James avec un regard appuyé aux deux autres Maraudeurs.
Pour la deuxième fois en quelques semaines, Remus se sentit vexé. Il savait bien qu'étant donné son état, et son impossibilité de séduire qui que ce soit, il lui était inutile d'envier le charme de Potter ou la classe de Black. Mais quand bien même, ça n'était pas une raison pour le lui rappeler avec un tel manque de tact…
-Bref, poursuivit James comme si de rien n'était. Je disais donc : je vous offre l'avenir… J'ai découvert récemment que ce shampoing, et ce shampoing seulement, revêtait des vertus dignes des meilleurs philtres d'amour lorsqu'il était combiné à ceci.
Il sortit de sa poche une fiole pleine d'un liquide rouge qu'il versa dans la bouteille de Douzotiff.
-De l'alcool de coquelicot ? commenta Lupin qui avait reconnu l'odeur caractéristique. De mieux en mieux…
De son côté, Peter avait pris une teinte verdâtre.
-Philtre d'amour ? Tu veux dire qu'on va boire du shampoing ?
Trois regards affligés convergèrent vers l'adolescent.
-Ben quoi ? se défendit mollement Pettigrew.
James avait rebouché le flacon qu'il agitait comme s'il s'était agit d'un shaker à cocktails.
-Je m'explique, dit-il. D'après mes calculs, l'alcool de coquelicot associé à l'aloé-vera et aux autre composantes précises du Douzotiff doit produire, une fois appliquée sur le cuir chevelu, un effet dit d'attraction d'une grande puissance chez le sexe opposé. Ou chez des individus du même sexe qui… enfin, bref.
-En d'autres termes, résuma Sirius, celui qui se lave la tête avec ton mélange devient totalement irrésistible ?
-C'est l'idée générale.
-Et tu l'as déjà testé ? s'inquiéta Peter.
-Je pensais qu'aujourd'hui était l'occasion rêvée… Les Maraudeurs seront définitivement les stars du Bal de l'An Mil. Ne me remerciez pas tous en même temps.
Remus, pour sa part, ne se départissait pas de son air inquiet. Il était déjà excessivement nerveux à quelques heures du grand soir, et cette idée de pseudo philtre d'amour ne lui disait rien qui vaille. Chaque année, une dizaine de nouveaux produits promettant un pouvoir de séduction illimité à leur utilisateur faisaient leur apparition sur le marché sorcier. Des entourloupes grossières, dans tous les cas. Mais d'un autre côté, James était LE petit génie des potions, en perpétuelle concurrence avec Snape. Touiller un chaudron bouillonnant était son activité de prédilection depuis sa première année, et il était si brillant dans son domaine que le préfet n'aurait pas été étonné de le voir réaliser un véritable philtre d'amour. Si c'était le cas… s'il y était parvenu, alors, Remus devait bien s'avouer qu'il se sentait tenté.
Depuis que Léna avait accepté d'être sa cavalière, deux semaines auparavant, le lycanthrope ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui arriverait s'il se comportait comme il le souhaitait vraiment, en dépit de ses résolutions de toujours. Ce qui pourrait bien se passer s'il commençait à flirter… Et si l'adolescente répondait à ce flirt… Il n'osait pas y songer, il se savait trop timide pour agir de la sorte, mais la vue du flacon bleu eut pour effet d'enfoncer cette idée un peu plus profondément dans son crâne.
-Allez, à l'attaque, messieurs, dit James. Ou, si vous me passez l'expression : tous à poil !
Comme d'habitude, Peter fit mine de s'exécuter sans poser de question. Il s'empêtra dans son pull en le passant par-dessus sa tête, et lorsqu'il s'en fut sorti, ce fut pour se retrouver nez-à-nez avec un Remus des plus sceptiques.
-Enfin, Wortmail, tu ne vas pas te laisser embobiner par ce type ?
-Eh, s'insurgea Potter, on peut savoir ce que tu lui reproches, à « ce type » ?
-Il s'est pris un peu trop de Cognards sur la tête dans sa carrière pour m'inspirer confiance, voilà ce que je te reproche.
-Dis plutôt que tu as peur d'un inoffensif shampoing, répliqua Sirius.
-Oh, je t'en prie Padfoot, on a passé l'âge de ce genre de provocations… C'est pas notre courage qui est en jeu ici, c'est notre sens commun ! Enfin, tu ne vas pas t'abaisser à utiliser un dérivé de shampoing pour améliorer ton sex-appeal… Merlin, les gars, vous vous rendez compte d'à quel point vous êtes ridicules ?
-Moi, je vais le faire, affirma James en réponse.
-Moi aussi ! dit aussitôt Peter, qui ne voulait surtout pas avoir l'air de mettre en doute la parole du Poursuiveur.
-Et moi aussi, conclut Sirius. Tu ne veux pas te joindre à nous, Moony ? Tu nous laisses tomber pour si peu ? Après tout ce qu'on a fait ensemble au nom de notre amitié ?
Remus n'en croyait pas ses oreilles. Il essayait de le faire culpabiliser… pour quelque chose d'aussi stupide et insignifiant qu'un shampoing…
Oh, et après tout, quelle importance ? Il avait de toutes façons prévu de se laver les cheveux avant le Bal. Il n'avait rien à perdre en utilisant du Douzotiff plutôt que son habituel Pant'hair aux œufs de Focifère.
-C'est bon, les mecs, c'est bon… si vous y tenez tant que ça, je vais le tester, votre truc. Mais uniquement pour vous prouver à quel point c'est inefficace…
-…ouais, et pas du tout pour être sûr que Léna répondra à tes yeux doux, ricana Sirius.
Le jeune Black se récolta un regard furieux et sembla juger bon de ne rien ajouter.
James lança un sort, et le flacon de Douzotiff se changea en quatre fioles plus petites. Chacun des Maraudeurs en prit une et gagna une cabine de douche.
Lupin déposa une noisette du gel turquoise au creux de sa main. Ca ne sentait pas mauvais du tout, ce truc-là… Il commença à en frictionner ses cheveux dégoulinants. Le Douzotiff amélioré produisait l'épaisse mousse vantée par les slogans dans les encarts publicitaires de la Gazette du Sorcier.
-Alors, les mecs, on se sent sexy ? interrogea Potter depuis l'une des cabines adjacentes.
Remus n'eut pas le temps de répondre ; il sentit quelque chose de léger sur son épaule, comme si une araignée lui était tombée dessus. Il eut un geste brusque pour s'en débarrasser, et réalisa qu'il ne s'agissait pas d'une bestiole. Ses cheveux pendaient à présent jusqu'entre ses omoplates, et continuaient à pousser. Le préfet se saisit le crâne avec un sentiment d'horreur.
-PRONGS ! s'époumona-t-il, et un peu de mousse lui coula dans la bouche.
On s'agita dans la douche voisine, mais avant que James ait pu répondre quoi que ce soit, un nouveau cri s'éleva du côté de la cabine de Sirius.
-AAAAAAAAAARGH ! Bordel, mais qu'est-ce que…
Remus empoigna sa serviette et la noua à la va-vite autour de ses reins avant d'émerger de sa douche comme une furie.
-James, sort immédiatement !
-Nom de Dieu, Potter, qu'est ce que c'est que ce plan foireux ? renchérit Sirius en apparaissant à son tour. Lui aussi avait à présent une chevelure poisseuse de shampoing qui lui descendait à la taille. Peter les rejoignit dans le même état.
James consentit à sortir. Ses cheveux à lui étaient moins longs que les leurs, mais beaucoup plus épais qu'auparavant. Il les épongea un instant dans une serviette, et ils se dressèrent haut au-dessus de son crâne comme s'il s'était fait une coiffure-afro.
-Je… je ne comprends vraiment pas, confessa-t-il d'un air penaud.
-Non mais tu te crois malin ? éructait Padfoot. Tu crois vraiment que c'était le jour pour nous faire un coup pareil ?
-Eh, se défendit Prongs, ça n'était pas supposé arriver ! Je ne suis pas mieux loti que vous, je te ferais dire !
-Non mais c'est pas possible… ruminait le préfet en essayant de repousser les mèches qui cascadaient devant son visage et sur sa poitrine.
-Finalement, marmonna Peter, c'est Remus qui avait raison…
L'intéressé se frappa le front du plat de la main.
-C'est évident ! Ecouter Remus, il faut toujours écouter Remus ! Merlin, si vous m'aviez fait confiance pour une fois, on en serait pas là à peine quelques heures avant le gala !
-Ouais, bon ben, c'est pas la peine de pleurer sur le passé, tenta Potter. Ce qui est fait est fait.
-Et par TA faute ! le morigéna Sirius.
-Pour ma défense, je dois dire que je n'ai aucune idée de comment ça a pu se produire.
-Qu'est-ce qu'il y avait comme ingrédients à part de l'aloé vera dans ton Douzotiff, avant que tu n'ajoutes ton alcool de coquelicot ? demanda le loup-garou.
-Euh, de tête… De l'extrait de jonquille, de l'huile essentielle de goyave, du lait de yack…
-Du lait de yack ? Mais le lait de yack est associé à l'alcool de coquelicot dans les engrais qu'on utilise en Botanique !
-Ah oui ? J'ai dû confondre avec l'essence de colchique alors…
-JAMES GABRIEL ARTHUR POTTER ! Comment un prétendu surdoué du chaudron tel que toi peut-il confondre les coquelicots et les colchiques ? Même moi qui suis une brêle en Potions, je sais faire le distinguo !
-Mai-euh… C'est des fleurs et leurs noms sont presque pareils…
-J'ai compris, soupira un Remus désespéré.
Il regagna sa cabine de douche.
-Tu fais quoi, Moony ?
-Pour commencer, lança-t-il par-dessus la porte, je rince cette fichue mousse. Ensuite, je me sèche, je m'habille, et je vais voir Pomfrey en vitesse !
La réponse de ses comparses fut couverte par le bruit de l'eau lorsqu'il ouvrit le robinet.
En fin de compte, les Maraudeurs attendirent midi pour se rendre à l'infirmerie : les vacances avaient commencé, et l'heure du déjeuner était la seule où ils étaient à peu près sûr de ne croiser personne dans les couloirs.
Les cheveux de James se dressaient plus que jamais sur sa tête, ceux de Sirius et de Remus leur pendaient au-dessous de la ceinture. Quant à ceux de Peter, ils avaient continué à pousser jusqu'à ses chevilles.
Ils s'arrangèrent pour passer inaperçu dans l'école, mais quand ils arrivèrent, une autre mauvaise surprise les attendait.
-Tiens, y'avait longtemps, maugréa l'infirmière en les voyant arriver. Je vous préviens, si c'est juste un problème de cheveux trop longs, vous pouvez vous débrouiller tous seuls… J'ai déjà suffisamment à faire avec les jumeaux Stetson et la cadette Kyrdys, ces sales gosse ont un peu trop tendance à prendre modèle sur vous…
Elle les mit à la porte sans plus de ménagement.
-Attendez, Madame Pomfrey ! implora Sirius. Donnez-nous au moins une formule pour qu'ils retrouvent leur longueur habituelle !
-Une formule ? Croyez-moi, monsieur Black, ce n'est pas un sortilège qui peut remédier à votre problème.
-Et qu'est-ce que c'est, alors ?
-Une bonne paire de ciseaux.
-Bon, on fait quoi maintenant ? questionna Peter d'une toute petite voix.
-Remus ? interrogea humblement James.
-Aucune idée.
-Faudrait un coin tranquille pour couper tout ça… remarqua Sirius.
-Allez, les mecs, on rentre au dortoir, soupira Remus qui se demandait comment diable il allait s'en sortir pour retrouver une coupe de cheveux correcte d'ici le gala.
Comme ils en prenaient le chemin, un grand fracas et un rire strident s'élevèrent de nulle part.
-Peeves ! pesta James. Demi-tour avant qu'il ne nous voie, où on va se faire remarquer par toute l'école en moins de deux !
Les Maraudeurs se précipitèrent dans la direction opposée et se réfugièrent dans une alcôve, derrière une tapisserie. Une porte dérobée qu'ils connaissaient déjà se trouvait au fond du renfoncement de pierre.
-Eh, remarqua James, si on prend ce passage secret, on peut arriver au couloir-Est du deuxième étage.
-Et alors ? fit Lupin. Ca n'est pas du tout sur notre chemin pour rejoindre la Tour de Gryffondor.
-Non, reconnut le Poursuiveur, mais au deuxième-Est, il y a…
-… les appartements Kyrdys ! acheva Sirius.
Remus tressaillit.
-Oh, non. Oh, non non non. N'y pensez même pas.
-Il y a sûrement quelqu'un, reprit Black. Ils y mangent souvent pendant les vacances.
-C'est hors de question ! Je ne veux pas qu'elle… que qui que ce soit me voie dans cet état !
-Remus, on a aucune autre solution. Ce sont nos amis, et ils vont nous aider.
-Mais…
-Tu as mieux à proposer ?
Lorsqu'ils parvinrent devant la tenture du deuxième étage, Remus se maudissait sur trois générations pour avoir écouté James et ses histoires de shampoing-miracle. Ce qui était certain, c'était que pour le coup, Léna n'avait plus la moindre chance de le trouver séduisant… Elle serait sans doute mortifiée d'aller au Bal avec un loser tel que lui le soir-même.
La Dame à la Licorne était absente, et Prongs n'eut qu'à soulever un coin de la tapisserie pour révéler la petite porte à poignée rouge. Il frappa ; après un moment, une voix féminine se fit entendre derrière le battant.
-C'est qui ?
-C'est nous, Léna. Tu peux nous ouvrir, s'il te plait ? Ca urge, là…
On entendit une clé fourrager dans la serrure, et au moment où le panneau de bois pivotait, la préfète lança un joyeux :
-Salut, Jimmy… Hendrix, finit-elle en découvrant la nouvelle coiffure de James. Oulah, tu as décidé de laisser s'exprimer le « Voodoo Child » qui sommeille en toi ?
-Hem, on peut entrer ? demanda Sirius qui piaffait nerveusement.
Léna s'écarta pour les laisser passer ; lorsqu'elle eut fermé la porte derrière eux, elle les considéra avec son sourire moqueur le plus charmant. Remus sentit ses entrailles se tordre comme jamais lorsque son regard vert vint se poser sur lui.
-Z'êtes… mignons, comme ça, les gars, rit la jeune fille. C'est pour le Bal ? Vous pouvez toujours y aller tout nus, parés de vos seules chevelures…
-Ca aurait été plus joli en bleu, renchérit Lucy en apparaissant à son tour.
Lily et Stetson arrivèrent à sa suite. La rouquine prit illico l'air excédé qu'elle avait toujours face aux frasques des quatre garçons. Le grand blond, pour sa part, feignit l'indifférence.
-Tiens, les Maraudeurs ! Quel bon vent vous amène ?
-Ca se voit pas, connard ? grinça James entre ses dents.
-Bon, restez pas plantés là, intervint Léna sans se départir de sa bonne humeur. J'imagine que vous n'avez pas mangé… Venez casser la graine avec nous, en nous racontant comment c'est arrivé.
-Ben voilà, commença James cinq minutes et deux côtelettes de porc plus tard, vous vous rappelez du jour où les Serpentards… ?
-Prongs, coupa Remus avec humeur, les Serpentards n'ont rien à voir là-dedans. Seule ton incommensurable stupidité est à blâmer.
-Bon, ok, convint James. J'ai voulu fabriquer un shampoing amélioré et voilà le résultat.
-Vous êtes allés voir Pomfrey ? demanda Lucy.
-Elle nous a foutus dehors. Il paraît qu'elle s'occupait de vos frère et sœurs, ajouta Remus à l'adresse de Léna et Artus.
-Oh, oui, fit ce dernier d'un air dégagé. Ils ont voulu tester leurs chandelles romaines dans la volière ce matin, et ils se sont fait attaquer par une centaine de hiboux déchaînés… Rien que de très banal.
-Et McGonnagal ? continua l'héritière de Merlin. Vous n'êtes pas allés la voir ?
-Je te remercie, mais nous ne sommes pas encore suicidaires, commenta Black en rognant l'os de sa côtelette.
-Remus, fais attention, ta frange traîne dans ta sauce, l'avertit gentiment Lucy.
Lupin poussa son centième soupir de la matinée.
-Bon, y'a pas mort d'homme, dit Léna avec optimisme. Vous n'avez qu'à les couper dans la salle de bain (elle eut un mouvement de menton vers une porte dans un coin de la pièce), et prier très fort pour que vos super-tifs ne soient pas à repousse instantanée.
Le loup-garou se sentit blêmir.
-C'est possible, ça ?
-Léna, tais-toi avant que ton cavalier ne fasse une syncope, lui intima Stetson. Trop tard pour lui trouver un remplaçant, tous les Elfes de Maison sont pris si peu de temps avant le gala…
Essaie de me piquer ma place, pour voir, et il va t'arriver des bricoles, songea Moony.
-En tout cas, elle m'intéresse, votre recette secrète, reprit la préfète. Ca fait cinq piges que je laisse pousser mes cheveux, j'aimerais bien leur donner un petit coup de pouce…
Sa chevelure était justement dénouée ce jour-là ; à l'accoutumée, elle préférait la relever ou la tresser. Elle repoussa machinalement en arrière une mèche qui lui tombait à la taille.
-Oh, c'est une formule difficile à réaliser, que j'ai…
-James… le morigéna Remus une nouvelle fois.
-…De-l'essence-de-coquelicot-dans-du-Douzotiff-2-en-1-à-l'aloé-vera, acheva Potter à toute vitesse.
A la fin du repas, Léna tapa dans ses mains comme pour rappeler à l'ordre des gamins dans une cours de récréation.
-Bon, au travail. J'ai deux paires de ciseaux, lesquels d'entre vous veulent commencer ?
-James, à toi l'honneur, grogna Lupin. Si tu dois te louper, que tu sois le premier à le faire…
-Je veux bien aussi, couina Peter.
-Si ces messieurs veulent bien se donner la peine… fit la jeune Kyrdys en les menant à la salle de bain.
La pièce avait de fort respectables dimensions, et les huit adolescents y tenaient sans peine. C'était un endroit agréable, carrelé d'un blanc rehaussé de touches de couleurs vives ; il comportait une large baignoire, deux lavabos surmontés de miroirs, une psyché, et tout un pan de mur était muni de panneaux de bois coulissants qui devaient s'ouvrir sur des placards (une garde-robe, sans doute).
Peter et James prirent chacun un lavabo au-dessus duquel ils se penchèrent pour se mouiller la tête.
-On est obligés d'assister à ça ? maugréa Lily, la seule qui ne desserrait pas les dents depuis leur arrivée.
-Ouais ! répondit Léna, assise sur le bord de la baignoire, avec un enthousiasme exagéré.
-Bon, euh, vous allez peut-être pas tous rester là à regarder, non plus ? tenta James dont le visage disparaissait sous une sorte de paquet d'algues dégoulinantes.
-Ok, ok, on sort...
Les six Gryffondors restèrent un moment dans la chambre ; Lucy et Lily fouillaient dans une malle à la recherche d'accessoires pour parfaire leur tenue de Bal, sous l'œil critique de Stetson. Remus écoutait Sirius et Léna parler Quidditch.
Au bout d'une demi-heure environ, James consentit à sortir de la salle de bains, suivi de Peter.
-Euh, j'ai comme un problème, là…
Tous les regards de la pièce convergèrent vers les deux Maraudeurs. Apparemment, se saisir des ciseaux et taillader dans le tas était l'idée la moins brillante que le préfet avait pu avoir depuis… eh bien, depuis le shampoing à l'alcool de coquelicot. Evidemment, Pettigrew l'avait imité, comme toujours, et le résultat n'était pas du meilleur effet.
-Bah, au moins on est sûrs qu'il n'y a pas de repousse instantanée, remarqua négligemment Artus.
-Bon, ok, soupira Lucy. James, amène-toi avec tes ciseaux. Y'a longtemps que j'avais pas joué à la poupée, mais je pense que je n'ai pas perdu la main.
Prongs prit place sur une chaise que la blonde lui désignait ; elle lui noua une serviette autour des épaules, et entreprit d'égaliser ses mèches folles.
-Et moi, quelqu'un peut m'aider ? gémit le plus petit des Maraudeurs.
-Moi, je dis pas non, proposa Stetson, mais ça risque d'être un massacre. On se rappelle tous du jour où j'ai voulu relooker le chat de Léna…
-Oh que oui, on s'en rappelle, approuva cette dernière.
-Ne compte pas sur moi, coupa Lily Evans.
-C'est bon, je m'y colle, déclara la préfète.
Peter s'assit sur un tabouret à côté de Potter. Remus ne put s'empêcher d'éprouver une pointe de jalousie en voyant la jeune Kyrdys passer ses mains dans les cheveux de Wormtail à mesure qu'elle réparait les dégâts.
Lucy fut la première à en finir avec James.
-C'est comment ? interrogea celui-ci lorsque la petite blonde l'eut peigné correctement.
Léna lui lança un regard appréciateur.
-On dirait Fonzie dans Happy Days.
Le garçon sourit.
-Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais ça a l'air cool.
Il s'approcha du miroir de la coiffeuse, se scruta sous tous les angles, parut satisfait, et, de contentement, passa une main dans sa tignasse pour l'ébouriffer, comme il en avait l'habitude.
-Eh ! s'offusqua la jeune Lightfire, tu gâches tout !
-Bah, ça n'aurait pas tenu, de toutes façons.
-Lucy, tu veux bien t'occuper de moi aussi ? demanda Sirius en joignant les mains.
Il remplaça son meilleur ami sur la chaise et l'adolescente s'affaira à nouveau.
Un moment plus tard, Peter avait également récupéré sa coupe de cheveux ordinaire.
-Remus, à ton tour ? proposa Léna avec un gentil sourire.
Le préfet déglutit avec difficulté.
-Euh, moi ?
-Tu comptais rester coiffé comme ça, peut-être ?
-Non, mais je… je peux m'en sortir si tu me passes les ciseaux…
-Sans vouloir jouer les troubles-fêtes, poursuivit la jeune fille en souriant de plus belle, tu aurais plutôt intérêt à me faire confiance… Bon, ok, c'est pas toujours évident, mais regarde, j'ai réussi à ne pas estropier Peter…
Remus ne songea pas à se défendre plus avant. Léna aspirait sans doute à avoir un cavalier convenable pour le Bal, et il n'avait jamais essayé de se couper les cheveux lui-même.
Il prit donc sans broncher la place de son ami qu'il avait envié un moment auparavant. La préfète lui posa une serviette-éponge sur les épaules.
-Peter, tu peux me passer ma barrette-crocodile, s'il te plait ?
Lupin se tendit.
-Tu tiens vraiment à me mettre une barrette ?
L'adolescente rit.
-C'est pas pour toi, idiot, c'est pour la serviette.
Idiot. Elle le trouvait idiot. Quoi de plus naturel ? Après tout, il était un idiot, il s'était comporté comme un crétin sur toute la ligne.
Elle ramena deux coins de la serviette entre les dents de plastique, puis trancha net les cheveux du lycanthrope sur sa nuque. Il pouvait s'observer du coin de l'œil dans le miroir de la coiffeuse : il se retrouvait avec une coupe au carré des plus étranges.
Le garçon retint une exclamation de surprise lorsqu'il sentit quelque chose de tiède glisser sur son crâne. Sa cavalière faisait couler de l'eau de sa baguette.
-C'est froid ? s'enquit-elle.
-Euh, non, ça va…
L'étape suivante était encore plus curieuse. Les mains de Léna plongeaient dans la masse de ses cheveux à chaque fois qu'elle choisissait une mèche à retravailler, provoquant chez Remus une drôle d'impression de gêne mêlée de bien-être. Définitivement bizarre… mais pas vraiment désagréable.
-Tu veux la même coiffure qu'avant, ou une autre ?
-Hem, je sais pas… elle est pas bien, ma coiffure habituelle ?
-Si, mais… je peux essayer quelque chose ? Promis, si t'aimes pas, tu retrouveras ta coupe d'avant au cheveu près.
Lupin rit.
-Dans ce cas…
Entre-temps, Lucy avait rendu à Sirius son élégante chevelure mi-longue, bien lisse.
Le loup-garou laissa Léna s'affairer au-dessus de lui en tâchant de se détendre ; ça n'arrivait pas tous les jours non plus de se faire relooker par quelqu'un dont on est secrètement amoureux depuis plus de quatre ans. Il éprouva même un vague regret lorsqu'elle s'exclama gaiement :
-Fini ! Attends une minute…
Les bras de la jeune fille passèrent de chaque côté de son visage pour ôter la barrette-crocodile, et elle ramena la serviette sur sa tête pour frictionner les cheveux du garçon. A la suite de quoi, elle se plaça face à lui, vérifia que les deux côtés étaient égaux, et peigna les mèches de devant différemment de ce dont il avait l'habitude. Il étudia son nouveau look dans le miroir au-dessus de la coiffeuse : ses cheveux étaient un peu plus longs qu'auparavant, et une raie sur le côté avait remplacé la symétrie austère de son ancienne coupe au bol.
Derrière le sien, le reflet de Léna semblait anxieux.
-Alors… qu'est-ce que tu en dis ?
Il eut un léger sourire, et une mèche vint affleurer à la commissure de ses lèvres sans qu'il songe à l'en écarter.
-J'aime bien…
-Fais voir ! appela Sirius… T'es beau, mon fils ! ajouta-t-il après lorsque Lupin se fut tourné.
-Très classe, commenta Stetson, et le préfet en fut le premier surpris.
-Eh ouais, qu'est ce que vous croyez ? intervint l'héritière de Merlin. L'est pas si bête qu'elle en a l'air, la p'tite Léna !
Padfoot rétorqua :
-Tu veux dire que d'habitude tu fais semblant d'être…
-D'être aussi conne ?
-Le terme que je m'apprêtais à employer était « maladroite », mais maintenant je m'aperçois que tu es maladroite et susceptible. Y'a pas un mot pour ça ?
-Si, intervint James. « Maladroit et susceptible », en bon anglais, ça se dit « Peter Pettigrew ».
A la mention de son nom, Peter laissa échapper une fiole de parfum prise sur la coiffeuse qu'il était en train d'observer. Le verre filé se brisa en une infinité de petits éclats.
-Eh ! s'offusqua le garçon. Même pas vrai, je…
-Qu'est-ce que je disais ? coupa Potter.
-Arrêtez, les mecs, trancha Remus en lançant un Reparo sur le flacon. Z'êtes pas sympa…
-Ah, merci, Moony, fit Wormtail.
Le loup-garou acheva:
-C'est vrai, quoi, c'est pas charitable de comparer Léna à Peter... Elle ne mérite quand même pas ça!
Les adolescents éclatèrent de rire, excepté Pettigrew.
Lupin ramassa la fiole et la rendit à sa propriétaire.
-Merci, Léna.
-Mais de rien…
-Bon, c'est pas tout ça, intervint James, mais on va vous laisser maintenant… A moins que vous ne vouliez faire une bataille de boules de neige ou patiner sur le lac avec nous ?
-Non, merci, répliqua sèchement Lily Evans.
-Demain, plutôt, voulut gentiment rattraper Lucy.
-Moi, je suis partant ! remarqua Artus. Ces dames vont passer l'après-midi à se pomponner, c'est pas que ça me gonfle, mais bon…
-C'est ça, dit Léna en le poussant vers la sortie. Va t'ébrouer dans la neige, fait le plein de virilité, au moins tu seras pas dans nos pattes.
-A plus tard alors, fit Remus avant de sortir.
-Et merci, hein ! conclut Sirius en passant une main satisfaite dans ses cheveux.
Fin du chapitre 11…Voilou ! Je pars aux Etats-Unis le 19 juillet, je tâcherai de mettre le chap 12 (le Bal ! Enfin !) en ligne avant de m'en aller… Peut-être samedi, pour fêter la sortie du tome 6…
Bises, Léna Léonyde
