Bonjour à tous!
Merci elysabeth pour ta review, j'adore ça! (Bravo pour ta perspicacité sur le rapprochement corbeau-sparrow! Je me disais: obligé,il faut un oiseau dans cette hisoire! Et vu que les corbeaux sont mes oiseaux préférés ben, y avait pas photo!)
Bon, ben voilà le deuxième chapitre.
Chuis vraiment nulle pour les titres de chapitres, mais j'essaye de faire en sorte qu'ils résumetn un peu.
Enfin, bref, on s'en fout!
Continuez à me reviewer, please!
Bonne lecture!!!
Chapitre 2: Herbes et tango
Le lendemain matin, Fiona fut réveillée par le vacarme qui règnait au-dessus de sa cabine. Elle enfila son pantalon et ses bottes en hâte et sortit sur le pont. Une vingtaine de filles étaient en train de monter des tonneaux à bord et de les faire rouler jusqu'aux cales. Une jeune femme aux cheveux en bataille lui fit un signe de la main en l'apercevant et la rejoignit.
- Hey, Fiona, Tu es enfin levée!
- Salut, Mary. Alors, qu'est-ce qu'on a là? demanda Fiona en montrant les tonneaux.
- Nourriture. Du riz, de la farine, du blé... des haricots, des fruits... du boeuf, du porc, du mouton... des épices et j'en oublie!
- Bon travail. Il ne nous manque plus que les boissons!
Mary sourit d'un air entendu.
- Et comment on fait pour trouver... enfin... tu sais quoi? Tu crois qu'il y en a ici?
Fiona haussa les épaules.
- Je ne sais pas. Mais on va trouver. Bon, laisse moi le temps de m'habiller et on y va.
Mary acquiesca d'un signe de tête et alla parler à une jeune femme aux cheveux d'un roux éclatant.
- Sarah, on va en ville chercher les herbes. Monte la guarde.
- OK.
Sarah se dirigea alors vers le mât principal et monta au poste de surveillance avec agilité. Une fois en haut, elle fit un tour sur elle-même pour vérifier qu'il n'y avait rien d'anormal alentour puis s'assit sur le rebord et commença à aiguiser ses deux épées en les frottant l'une contre l'autre. Fiona sortit de sa cabine après avoir mis un chemisier propre et son tricorne, tapa sur l'épaule de Mary et lui fit signe de la suivre.
- Où est Spirit? Il ne vient pas avec nous?
Pour toute réponse, un croassement joyeux se fit entendre et le corbeau vint se poser en douceur sur l'épaule de Fiona. Mary sourit et lui gratta la tête.
- Spirit, pars devant et préviens-nous si tu trouves quelque chose d'interessant. ordonna Fiona.
L'oiseau étendit ses longues ailes noires qui brillaient au soleil du matin et s'envola droit vers le coeur de la ville.
- Et pourquoi on demande pas à Jack Sparrow? Il connaît peut-être un magasin d'herbes.
- Non. Il en connaît sûrement, mais il pourrait devenir soupçonneux, enfin, plus qu'il l'est déjà, en tout cas.
- Tu es convaincue que c'était lui hier soir, non?
- Pratiquement.
Arrivées en ville, elles se promenèrent dans les rues marchandes à la recherche d'un marchand d'herbes ou de n'importe quelle boutique susceptible de vendre des herbes rares. Soudain, Mary remarqua un écriteau particulier. Il y était écrit "Droguerie". Fiona approuva de la tête et elles entrèrent toutes les deux dans la boutique qui se révéla être particulièrement miteuse, comme si elle était abandonnée depuis longtemps. Fiona marcha jusqu'au comptoir recouvert de poussière et demanda à haute voix s'il y avait quelqu'un. La porte du fond s'ouvrit et se ferma, puis un vieil homme marchant avec une canne, un bandeau sur l'oeil gauche, apparut. Il avait le dos voûté et une grande barbe blanche.
- Bonjour, mesdemoiselles. En quoi puis-je vous aider?
Fiona fouilla dans ses poches et sortit un feuille de papier qu'elle posa sur le comptoir, faisant voler un tas de poussière au passage.
- Voici ce dont nous avons besoin.
Le vieillard prit la liste et mit son monocle pour lire le nom des différentes herbes dont elles avaient besoin.
- Je vois que vous êtes des connaisseuses. Bien, bien, bien... Un moment, je vous prie.
Il se pencha tant bien que mal derrière son comptoir, déposa un sac en cuir dessus, puis alla sur les autres étagères de la boutique pour enfin revenir, les bras chargés de petits sacs en cuir similaires au premier. Sur chaque sac était cousu le nom de chaque herbe. Mary ouvrit soigneusement les sacs un par un pour vérifier leur contenu. Puis, elle hocha la tête en direction de Fiona qui offrit au commerçant son plus beau sourire.
- Merci infiniment, monsieur. Je vous recommanderai à mon entourage. Combien voulez-vous pour le tout?
Le vieillard sourit d'un air satisfait.
- Qu'est-ce que vous avez?
Fiona s'attendait à cette question. Elles se trouvaient sur une île de pirates, pas besoin donc de payer avec de la monnaie. Tout ce qui avait une quelconque valeur était échangeable. Elle sortit de la poche intérieure de sa veste un collier en or fin garni de minuscules rubis. Le marchand arrondit son unique oeil de stupeur et d'envie. Mais Fiona prit le collier des deux mains et d'un coup sec le brisa en deux. Elle posa une des moitiés sur le comptoir.
- Cela vous convient-il?
Le vieil homme saisit le bout de collier et l'examina méthodiquement pour s'assurer que ce n'était pas du toc. Il marmonna un moment dans sa barbe puis le mit dans sa poche de pantalon.
- C'est d'accord. grogna-t-il.
Mary prit les herbes et les rangea lentement dans sa besace qui tripla de volume.
- Bonne journée et merci de nous avoir si aimablement servi! cria Fiona avnt de sortir dans la rue, suivie de Mary qui serrait sa besace contre elle comme si elle contenait un véritable trésor.
Et c'était la réalité. Un trésor inestimable dont le pouvoir, associée à la magie, pouvait être quasiment illimité. Elles continuèrent leur chemin en remarquant pourtant que la plupart des regards étaient fixés sur elles, des regards où Fiona lisait l'appréhension, mais surtout la curiosité.
- Qu'est-ce que tu dirais si on sortait ce soir? demanda Fiona tout à coup.
- Euh... comment ça, sortir?
- Descendre du navire, je veux dire. Et aller faire la fête. Normalement, comme tout le monde...
- Ecxellente idée! Mais, t'imagines la tête des gens si une quinzaine de furies débarquent dans leur petit bar tranquille? Déjà qu'ils nous regardent bizarrement...
- Justement! On va leur montrer qu'on sait faire la fête comme eux, leur montrer qu'on est pas si différentes, si mystérieuses. Et puis, tu sais, crois-moi, leurs bars, ils ne sont pas si tranquilles que ça! On est sur une île de pirates, après tout, ne l'oublie pas!
- En tous cas, j'pense que les filles seront d'accord! Ca fait tellement longtemps qu'on n'a pas vu d'autre monde!
- Exact. D'ailleurs, j'ai justement remarqué une auberge charmante, enfin, si on peut appeler quelque chose ici charmant, mais apparemment, il y a plein de monde le soir, c'est rempli à craquer, et il y a un orchestre espagnol je crois et aussi des... Oh pardon! Excusez-moi!
Tellement absorbée dans sa conversation, elle venait de bousculer un homme et de faire tomber la sac qu'il portait.
L'homme se baissa pour ramasser son paquet et sourit de toutes ses dents. C'était Jack.
- Mademoiselle Hawkins!
- Monsieur Sparrow? Oh, je suis désolée, je ne vous avais pas vu et je... enfin, je veux dire...
- Mais non, ce n'est rien. Juste un sac de poudre que je viens d'acheter à un petit arnaqueur. Je... Enfin, ça va bien depuis hier?
- Oh oui, à merveille. On a été faire quelques courses.
Fiona montra la besace de Mary.
- Oh, je suis désolée! Monsieur Sparrow, Mary, ma seconde. Mary, le capitaine Jack Sparrow.
Mary sourit timidement et serra la main de Jack.
- Enchanté. Alors, quand allez-vous me raconter l'histoire?
- Vous devrez d'abord me faire visiter le Black Pearl, comme convenu.
- Pourquoi pas ce soir? Je vous invite à dîner à bord.
Fiona jeta un oeil à Mary. D'une voix hésitante, elle répondit:
- Ce soir? Eh bien, je... en fait... ça ne va pas être possible. On a déjà d'autres projets.
Jack prit une mine déçue.
- Mais, demain soir, ça m'irait très bien! Vous êtes libre, j'espère.
- Demain soir! Parfait! J'aurai le temps de préparer mes questions et un repas digne d'une gastronome française telle que vous devez l'être.
Fiona sentit ses joues rosir.
- A demain soir, alors. Bonne journée, monsieur Sparrow.
- Merci, vous aussi.
Fiona lui sourit une dernière fois et commença à s'en aller, mais Mary intervint:
- Monsieur Sparrow?
- Oui?
- Vous ne connaîtriez pas un vendeur de bon rhum, par hasard?
Jack se mit à réfléchir.
- Benson. Au prochain carrefour à droite, expliqua-t-il avec de grands gestes. Vous ne pouvez pas le manquer. Et dites-lui que vous venez de ma part, il vous fera un prix, j'en suis sûr.
- Merci.
- De rien, mademoiselle.
Mary rejoignit Fiona qui la félicita, et annonça qu'elles iraient prendre commande du rhum demain, une fois qu'elle aurait fait un sondage de quantité à acheter auprès de l'équipage.
- Il sait que notre équipage est, disons... pas commun? demanda Mary en arrivant devant leur navire.
- Non, et j'imagine sa réaction quand il le saura. Tu as vu la tête qu'il a fait juste quand je lui ai dit que tu étais ma seconde? Il a dû déjà trouver ça plus que bizarre. Il n'arrive sûrement pas à concevoir que des pirates puissent obéir à des femmes!
Et tandis qu'elles éclataient de rire, Spirit fondit sur elles et se posa sur l'épaule de Fiona.
Pendant tout l'après-midi, elles parlèrent de leur prochaine destination, une fois que la mission de Fiona serait accomplie, bien sûr.
Le soir arriva. Sur tout le navire, l'excitation était à son comble. On voyait des filles courir dans tous les sens, s'aider à se maquiller, à s'habiller... Avant de partir, Fiona rassembla sa troupe sur le pont.
- Bien... Mes amies, ce soir, c'est la fête. Chacune de vous est bien sûr parfaitement libre de faire ce qu'elle veut, je ne suis pas votre mère. Mais juste au cas où, j'aimerais savoir si personne n'a oublié son arme de secours.
Toutes les filles remontèrent leur jupon pour laisser entrevoir un brillant poignard attaché à leur jarretière. Fiona sourit, puis continua:
- Merci de bien vouloir rester muettes sur notre mission et sur notre "nature". Mais je vous fais totalement confiance, les filles. N'oubliez pas, ici, nous sommes des pirates commes les autres. Allez, assez discuté! Allons prendre un bon verre de rhum!
Le groupe hurla de joie en choeur et une tempête de rires et de jupons débarqua sur le port en direction de la ville. Il ne restait que Mary et Fiona.
- On laisse le bâteau sans surveillance?
- Ne t'inquiète pas, j'ai tout prévu, assura Fiona. Elle prit un petit sac en velours rouge, prit un peu de son contenu dans sa main, et le saupoudra autour d'elle tout en marmonnant des incantations dans une langue connue seulement de ses semblables. Puis elle jeta en l'air ce qui lui restait dans la main et remit son petit sac dans la poche intérieure de sa veste. Mary hocha la tête d'un air entendu.
- Un bon vieux rituel de protection, ça marche toujours, dit Fiona avec un petit clin d'oeil. Bon, on y va? J'ai soif!
- Moi aussi!
Elles entrèrent dans l'auberge qui était remplie, pour simplifier, de pirates de tous âges et de prostituées. Mary trouva la table où leurs consoeurs étaient assises et elles se joignirent à elles. Tout le monde les avait remarqué mais elles semblaient ne pas y prêter attention, trop occupées à se servir du rhum et de la bière fraîche. Un orchestre espagnol était effectivement présent et jouait un morceau en sourdine devant la piste de danse vide pour l'instant. Fiona et son équipage très spécial passaient un excellent moment. Elles riaient toutes à gorge déployée et les verres n'en finissaient pas de se remplir et de se vider gaiement. Les personnes présentes durent reconnaître qu'elles avaient une sacrée descente et certains finirent par s'incruster à leur table. Leur joie de vivre était comunicative et bientôt, tout le monde voulut être à la table des françaises pour les entendre raconter leurs histoires.
Finalement, Sarah prêta oreille à l'orchestre et donna le signal.
- Il est temps de danser, mes amis! A nous la musique! cria-t-elle en courant vers la piste de danse.
La fête battait son plein dans l'auberge. La foule était à présent en train de danser joyeusement au son d'un morceau entraînant typiquement espagnol. Fiona demanda alors un tango. Elle adorait le tango, sa musique et sa danse sensuelles aux rythmes saccadés. Mary demanda un peu de silence et de place pour Fiona. Elle l'avait déjà vu à l'oeuvre et se réjouissait d'avance du spectacle, car elle savait que Fiona excellait dans ce domaine. Au même moment, un groupe entra dans la salle. Voyant l'attraction fixée sur la piste de danse, le meneur fendit la foule pour savoir ce qui se passait. Fiona faisait le tour de la piste, cherchant un bon danseur pour l'accompagner, et mignon de préférence, s'exclama-t-elle. Et elle le vit. Jack était là, c'était lui qui venait juste d'arriver. Il sourit d'un air espiègle.
- Tiens donc, monsieur Sparrow!
- Eh bien, mademoiselle, j'espère que vous vous amusez bien! Apparemment oui! dit-il en regardant la foule enthousiaste.
Fiona était d'humeur provocatrice, sûrement due aux nombreux verres de rhum et de tequila. Tout le monde s'était tu et attendait que Fiona fasse son choix. Mais elle l'avait déjà fait.
- On m'a dit que vous étiez un des pirates les plus redoutables du monde, capitaine Sparrow. Vous devez donc sans aucun doute être à la hauteur du défi que je vous lance.
- Quel défi? demanda Jack en vidant un verre de rhum pur que Gibbs venait de lui apporter.
- Serez-vous capable de me suivre au tango...ou pas? lui murmura-t-elle, ses yeux plongés dans les siens.
Jack soutint son regard et esquissa un sourire. Il sentit monter en lui l'adrénaline. Il vida son deuxième verre d'un coup, enleva sa veste, son épée, son pistolet et son tricorne qu'il posa sur la table la plus proche sans quitter Fiona des yeux. La foule hurla d'approbation. Il s'avança sur la piste et s'approcha de sa cavalière.
- Faites attention, je suis le prince du tango de toutes les Caraïbes, dit-il dans un souffle, toujours en souriant.
- C'est parfait alors. Puisque je suis la princesse du tango de toutes les Caraïbes, répondit-elle d'un ton très sérieux.
Soudain, la première note se fit entendre. Mary lança à Fiona une rose rouge qu'elle coinça dan son chemisier. Tout le monde resta immobile et muet d'admiration devant le spectacle qui se produisit sous leurs yeux ébahis. Ils étaient certainement des maîtres en la matière. Fiona virevoltait avec grâce et Jack la suivait, préméditant chacun de ses mouvements pour mieux l'accompagner. Leurs pas étaient parfaitement coordonnés. Les accords de guitare s'accélérèrent encore et l'on put voir la magnifique fusion de leurs deux corps qui semblaient dépendants l'un de l'autre. Lorsque Jack s'éloignait, Fiona revenait toujours en rythme. Elle se laissait bercer par le son de la musique, ne pensait à rien d'autre, juste à cette sensualité et à la sensation euphorisante que produisait en elle cette danse si particulière. Elle ne voyait personne d'autre que Jack, leurs regards profonds toujours fixés l'un sur l'autre. Jack avait une façon de l'attirer contre lui, d'effleurer son corps qui la fit chavirer de plaisir. Fiona transpirait et son coeur battait la chamade. Heureusement pour elle, le dernier accord parvint à ses oreilles. Elle se cambra en arrière et Jack la retint de justesse avec une main dans son dos, l'autre tenant sa jambe à hauteur de sa taille. On entendit alors une explosion d'applaudissements dans l'auberge. Tout le monde sifflait, frappait des mains et criait. Fiona n'entendait plus rien. La respiration haletante, elles essayait de reprendre son souffle. Alors, Jack la remonta lentement vers lui, jusqu'à ce qu'il soient face à face, son visage à quelques centimètres du sien. Fiona avait une envie folle de l'embrasser sur-le-champ. Peut-être que si ça aurait été quelqu'un d'autre que lui, elle l'aurait fait. Mais elle ne devait pas tout mettre par terre maintenant, pas si près du but. Elle arriva à se retenir, mais lorsqu'elle plongea ses yeux dans ceux de son partenaire, elle y lut la même envie, ce qui lui rendit la tâche beaucoup plus difficile. Toutes ses pensées se brouillaient dans sa tête embuée d'alcool. Pourtant, comme s'il avait compris, Jack se retint lui aussi. Il baissa la tête et doucement, vint arracher la rose du chemisier de Fiona avec ses dents, effleurant sa poitrine. Fiona soupira et ferma les yeux. Elle ne pouvait en supporter davantage. Jack releva la tête, la rose entre ses dents et Fiona ne put s'empêcher de remarquer que la fleur était parfaitement assortie au bandana rouge qui retenait ses longs cheveux d'un noir de geais. Puis, il lâcha lentement son étreinte. Il entreprit ensuite de coincer la rose dans sa propre chemise mais en voulant faire rentrer la tige dans un trou, il fit un geste brusque et s'égratigna le cou avec les épines. Le sang commença à couler de la blessure, de plus en plus vite. Retombant tout à coup dans la réalité, il jura et appuya sur l'égratignure pour arrêter l'hémorragie. Mais Fiona, elle, était encore dans son rêve. Elle ne sut dire plus tard pourquoi elle avait fait ça mais sur le moment, elle ne pensait à rien, sinon à le soigner à sa façon.
- Laisse-moi faire... murmura-t-elle.
Jack enleva son doigt et étonné, laissa Fiona approcher son visage de son cou. Il ne savait pas trop ce qu'elle pouvait faire, si près de la blessure. Mais Fiona fit une chose à laquelle il ne s'attendait pas, mais alors pas du tout. Il sentit sa langue humide et douce lécher d'un trait la coulée de sang. Et ce fut à lui de pousser un soupir et de fermer les yeux, sentant une inexplicable sensation de bien-être monter en lui. La langue arriva à l'ouverture et il sentit alors les lèvres de Fiona sur sa peau brûlante, comme si elle aspirait la douleur par un baiser. Puis, elle se redressa. Elle leva une dernière fois les yeux vers lui, des yeux qu'il ne pourrait plus jamais oublier, puis elle fut emportée dans une marée de femmes surexcitées qui l'emportèrent loin de lui. Jack ne comprenait rien. Il passa sa main à l'endroit de la blessure pour vérifier si le sang coulait encore beaucoup ou pas mais à sa grande stupéfaction, ses doigts ne sentirent rien du tout, pas de sang, pas de coupure, comme s'il venait de l'inventer. Peut-être le rhum l'avait-il fait halluciné? Mais en penchant la tête vers la rose, il put nettement distinguer des gouttes de sang accrochées aux épines, ce qui ne fit qu'augmenter sa perplexité et sa confusion. Mais le cours de ses pensées fut interrompu par Gibbs et Ana Maria qui vinrent lui taper dans le dos pour le féliciter.
Merci elysabeth pour ta review, j'adore ça! (Bravo pour ta perspicacité sur le rapprochement corbeau-sparrow! Je me disais: obligé,il faut un oiseau dans cette hisoire! Et vu que les corbeaux sont mes oiseaux préférés ben, y avait pas photo!)
Bon, ben voilà le deuxième chapitre.
Chuis vraiment nulle pour les titres de chapitres, mais j'essaye de faire en sorte qu'ils résumetn un peu.
Enfin, bref, on s'en fout!
Continuez à me reviewer, please!
Bonne lecture!!!
Chapitre 2: Herbes et tango
Le lendemain matin, Fiona fut réveillée par le vacarme qui règnait au-dessus de sa cabine. Elle enfila son pantalon et ses bottes en hâte et sortit sur le pont. Une vingtaine de filles étaient en train de monter des tonneaux à bord et de les faire rouler jusqu'aux cales. Une jeune femme aux cheveux en bataille lui fit un signe de la main en l'apercevant et la rejoignit.
- Hey, Fiona, Tu es enfin levée!
- Salut, Mary. Alors, qu'est-ce qu'on a là? demanda Fiona en montrant les tonneaux.
- Nourriture. Du riz, de la farine, du blé... des haricots, des fruits... du boeuf, du porc, du mouton... des épices et j'en oublie!
- Bon travail. Il ne nous manque plus que les boissons!
Mary sourit d'un air entendu.
- Et comment on fait pour trouver... enfin... tu sais quoi? Tu crois qu'il y en a ici?
Fiona haussa les épaules.
- Je ne sais pas. Mais on va trouver. Bon, laisse moi le temps de m'habiller et on y va.
Mary acquiesca d'un signe de tête et alla parler à une jeune femme aux cheveux d'un roux éclatant.
- Sarah, on va en ville chercher les herbes. Monte la guarde.
- OK.
Sarah se dirigea alors vers le mât principal et monta au poste de surveillance avec agilité. Une fois en haut, elle fit un tour sur elle-même pour vérifier qu'il n'y avait rien d'anormal alentour puis s'assit sur le rebord et commença à aiguiser ses deux épées en les frottant l'une contre l'autre. Fiona sortit de sa cabine après avoir mis un chemisier propre et son tricorne, tapa sur l'épaule de Mary et lui fit signe de la suivre.
- Où est Spirit? Il ne vient pas avec nous?
Pour toute réponse, un croassement joyeux se fit entendre et le corbeau vint se poser en douceur sur l'épaule de Fiona. Mary sourit et lui gratta la tête.
- Spirit, pars devant et préviens-nous si tu trouves quelque chose d'interessant. ordonna Fiona.
L'oiseau étendit ses longues ailes noires qui brillaient au soleil du matin et s'envola droit vers le coeur de la ville.
- Et pourquoi on demande pas à Jack Sparrow? Il connaît peut-être un magasin d'herbes.
- Non. Il en connaît sûrement, mais il pourrait devenir soupçonneux, enfin, plus qu'il l'est déjà, en tout cas.
- Tu es convaincue que c'était lui hier soir, non?
- Pratiquement.
Arrivées en ville, elles se promenèrent dans les rues marchandes à la recherche d'un marchand d'herbes ou de n'importe quelle boutique susceptible de vendre des herbes rares. Soudain, Mary remarqua un écriteau particulier. Il y était écrit "Droguerie". Fiona approuva de la tête et elles entrèrent toutes les deux dans la boutique qui se révéla être particulièrement miteuse, comme si elle était abandonnée depuis longtemps. Fiona marcha jusqu'au comptoir recouvert de poussière et demanda à haute voix s'il y avait quelqu'un. La porte du fond s'ouvrit et se ferma, puis un vieil homme marchant avec une canne, un bandeau sur l'oeil gauche, apparut. Il avait le dos voûté et une grande barbe blanche.
- Bonjour, mesdemoiselles. En quoi puis-je vous aider?
Fiona fouilla dans ses poches et sortit un feuille de papier qu'elle posa sur le comptoir, faisant voler un tas de poussière au passage.
- Voici ce dont nous avons besoin.
Le vieillard prit la liste et mit son monocle pour lire le nom des différentes herbes dont elles avaient besoin.
- Je vois que vous êtes des connaisseuses. Bien, bien, bien... Un moment, je vous prie.
Il se pencha tant bien que mal derrière son comptoir, déposa un sac en cuir dessus, puis alla sur les autres étagères de la boutique pour enfin revenir, les bras chargés de petits sacs en cuir similaires au premier. Sur chaque sac était cousu le nom de chaque herbe. Mary ouvrit soigneusement les sacs un par un pour vérifier leur contenu. Puis, elle hocha la tête en direction de Fiona qui offrit au commerçant son plus beau sourire.
- Merci infiniment, monsieur. Je vous recommanderai à mon entourage. Combien voulez-vous pour le tout?
Le vieillard sourit d'un air satisfait.
- Qu'est-ce que vous avez?
Fiona s'attendait à cette question. Elles se trouvaient sur une île de pirates, pas besoin donc de payer avec de la monnaie. Tout ce qui avait une quelconque valeur était échangeable. Elle sortit de la poche intérieure de sa veste un collier en or fin garni de minuscules rubis. Le marchand arrondit son unique oeil de stupeur et d'envie. Mais Fiona prit le collier des deux mains et d'un coup sec le brisa en deux. Elle posa une des moitiés sur le comptoir.
- Cela vous convient-il?
Le vieil homme saisit le bout de collier et l'examina méthodiquement pour s'assurer que ce n'était pas du toc. Il marmonna un moment dans sa barbe puis le mit dans sa poche de pantalon.
- C'est d'accord. grogna-t-il.
Mary prit les herbes et les rangea lentement dans sa besace qui tripla de volume.
- Bonne journée et merci de nous avoir si aimablement servi! cria Fiona avnt de sortir dans la rue, suivie de Mary qui serrait sa besace contre elle comme si elle contenait un véritable trésor.
Et c'était la réalité. Un trésor inestimable dont le pouvoir, associée à la magie, pouvait être quasiment illimité. Elles continuèrent leur chemin en remarquant pourtant que la plupart des regards étaient fixés sur elles, des regards où Fiona lisait l'appréhension, mais surtout la curiosité.
- Qu'est-ce que tu dirais si on sortait ce soir? demanda Fiona tout à coup.
- Euh... comment ça, sortir?
- Descendre du navire, je veux dire. Et aller faire la fête. Normalement, comme tout le monde...
- Ecxellente idée! Mais, t'imagines la tête des gens si une quinzaine de furies débarquent dans leur petit bar tranquille? Déjà qu'ils nous regardent bizarrement...
- Justement! On va leur montrer qu'on sait faire la fête comme eux, leur montrer qu'on est pas si différentes, si mystérieuses. Et puis, tu sais, crois-moi, leurs bars, ils ne sont pas si tranquilles que ça! On est sur une île de pirates, après tout, ne l'oublie pas!
- En tous cas, j'pense que les filles seront d'accord! Ca fait tellement longtemps qu'on n'a pas vu d'autre monde!
- Exact. D'ailleurs, j'ai justement remarqué une auberge charmante, enfin, si on peut appeler quelque chose ici charmant, mais apparemment, il y a plein de monde le soir, c'est rempli à craquer, et il y a un orchestre espagnol je crois et aussi des... Oh pardon! Excusez-moi!
Tellement absorbée dans sa conversation, elle venait de bousculer un homme et de faire tomber la sac qu'il portait.
L'homme se baissa pour ramasser son paquet et sourit de toutes ses dents. C'était Jack.
- Mademoiselle Hawkins!
- Monsieur Sparrow? Oh, je suis désolée, je ne vous avais pas vu et je... enfin, je veux dire...
- Mais non, ce n'est rien. Juste un sac de poudre que je viens d'acheter à un petit arnaqueur. Je... Enfin, ça va bien depuis hier?
- Oh oui, à merveille. On a été faire quelques courses.
Fiona montra la besace de Mary.
- Oh, je suis désolée! Monsieur Sparrow, Mary, ma seconde. Mary, le capitaine Jack Sparrow.
Mary sourit timidement et serra la main de Jack.
- Enchanté. Alors, quand allez-vous me raconter l'histoire?
- Vous devrez d'abord me faire visiter le Black Pearl, comme convenu.
- Pourquoi pas ce soir? Je vous invite à dîner à bord.
Fiona jeta un oeil à Mary. D'une voix hésitante, elle répondit:
- Ce soir? Eh bien, je... en fait... ça ne va pas être possible. On a déjà d'autres projets.
Jack prit une mine déçue.
- Mais, demain soir, ça m'irait très bien! Vous êtes libre, j'espère.
- Demain soir! Parfait! J'aurai le temps de préparer mes questions et un repas digne d'une gastronome française telle que vous devez l'être.
Fiona sentit ses joues rosir.
- A demain soir, alors. Bonne journée, monsieur Sparrow.
- Merci, vous aussi.
Fiona lui sourit une dernière fois et commença à s'en aller, mais Mary intervint:
- Monsieur Sparrow?
- Oui?
- Vous ne connaîtriez pas un vendeur de bon rhum, par hasard?
Jack se mit à réfléchir.
- Benson. Au prochain carrefour à droite, expliqua-t-il avec de grands gestes. Vous ne pouvez pas le manquer. Et dites-lui que vous venez de ma part, il vous fera un prix, j'en suis sûr.
- Merci.
- De rien, mademoiselle.
Mary rejoignit Fiona qui la félicita, et annonça qu'elles iraient prendre commande du rhum demain, une fois qu'elle aurait fait un sondage de quantité à acheter auprès de l'équipage.
- Il sait que notre équipage est, disons... pas commun? demanda Mary en arrivant devant leur navire.
- Non, et j'imagine sa réaction quand il le saura. Tu as vu la tête qu'il a fait juste quand je lui ai dit que tu étais ma seconde? Il a dû déjà trouver ça plus que bizarre. Il n'arrive sûrement pas à concevoir que des pirates puissent obéir à des femmes!
Et tandis qu'elles éclataient de rire, Spirit fondit sur elles et se posa sur l'épaule de Fiona.
Pendant tout l'après-midi, elles parlèrent de leur prochaine destination, une fois que la mission de Fiona serait accomplie, bien sûr.
Le soir arriva. Sur tout le navire, l'excitation était à son comble. On voyait des filles courir dans tous les sens, s'aider à se maquiller, à s'habiller... Avant de partir, Fiona rassembla sa troupe sur le pont.
- Bien... Mes amies, ce soir, c'est la fête. Chacune de vous est bien sûr parfaitement libre de faire ce qu'elle veut, je ne suis pas votre mère. Mais juste au cas où, j'aimerais savoir si personne n'a oublié son arme de secours.
Toutes les filles remontèrent leur jupon pour laisser entrevoir un brillant poignard attaché à leur jarretière. Fiona sourit, puis continua:
- Merci de bien vouloir rester muettes sur notre mission et sur notre "nature". Mais je vous fais totalement confiance, les filles. N'oubliez pas, ici, nous sommes des pirates commes les autres. Allez, assez discuté! Allons prendre un bon verre de rhum!
Le groupe hurla de joie en choeur et une tempête de rires et de jupons débarqua sur le port en direction de la ville. Il ne restait que Mary et Fiona.
- On laisse le bâteau sans surveillance?
- Ne t'inquiète pas, j'ai tout prévu, assura Fiona. Elle prit un petit sac en velours rouge, prit un peu de son contenu dans sa main, et le saupoudra autour d'elle tout en marmonnant des incantations dans une langue connue seulement de ses semblables. Puis elle jeta en l'air ce qui lui restait dans la main et remit son petit sac dans la poche intérieure de sa veste. Mary hocha la tête d'un air entendu.
- Un bon vieux rituel de protection, ça marche toujours, dit Fiona avec un petit clin d'oeil. Bon, on y va? J'ai soif!
- Moi aussi!
Elles entrèrent dans l'auberge qui était remplie, pour simplifier, de pirates de tous âges et de prostituées. Mary trouva la table où leurs consoeurs étaient assises et elles se joignirent à elles. Tout le monde les avait remarqué mais elles semblaient ne pas y prêter attention, trop occupées à se servir du rhum et de la bière fraîche. Un orchestre espagnol était effectivement présent et jouait un morceau en sourdine devant la piste de danse vide pour l'instant. Fiona et son équipage très spécial passaient un excellent moment. Elles riaient toutes à gorge déployée et les verres n'en finissaient pas de se remplir et de se vider gaiement. Les personnes présentes durent reconnaître qu'elles avaient une sacrée descente et certains finirent par s'incruster à leur table. Leur joie de vivre était comunicative et bientôt, tout le monde voulut être à la table des françaises pour les entendre raconter leurs histoires.
Finalement, Sarah prêta oreille à l'orchestre et donna le signal.
- Il est temps de danser, mes amis! A nous la musique! cria-t-elle en courant vers la piste de danse.
La fête battait son plein dans l'auberge. La foule était à présent en train de danser joyeusement au son d'un morceau entraînant typiquement espagnol. Fiona demanda alors un tango. Elle adorait le tango, sa musique et sa danse sensuelles aux rythmes saccadés. Mary demanda un peu de silence et de place pour Fiona. Elle l'avait déjà vu à l'oeuvre et se réjouissait d'avance du spectacle, car elle savait que Fiona excellait dans ce domaine. Au même moment, un groupe entra dans la salle. Voyant l'attraction fixée sur la piste de danse, le meneur fendit la foule pour savoir ce qui se passait. Fiona faisait le tour de la piste, cherchant un bon danseur pour l'accompagner, et mignon de préférence, s'exclama-t-elle. Et elle le vit. Jack était là, c'était lui qui venait juste d'arriver. Il sourit d'un air espiègle.
- Tiens donc, monsieur Sparrow!
- Eh bien, mademoiselle, j'espère que vous vous amusez bien! Apparemment oui! dit-il en regardant la foule enthousiaste.
Fiona était d'humeur provocatrice, sûrement due aux nombreux verres de rhum et de tequila. Tout le monde s'était tu et attendait que Fiona fasse son choix. Mais elle l'avait déjà fait.
- On m'a dit que vous étiez un des pirates les plus redoutables du monde, capitaine Sparrow. Vous devez donc sans aucun doute être à la hauteur du défi que je vous lance.
- Quel défi? demanda Jack en vidant un verre de rhum pur que Gibbs venait de lui apporter.
- Serez-vous capable de me suivre au tango...ou pas? lui murmura-t-elle, ses yeux plongés dans les siens.
Jack soutint son regard et esquissa un sourire. Il sentit monter en lui l'adrénaline. Il vida son deuxième verre d'un coup, enleva sa veste, son épée, son pistolet et son tricorne qu'il posa sur la table la plus proche sans quitter Fiona des yeux. La foule hurla d'approbation. Il s'avança sur la piste et s'approcha de sa cavalière.
- Faites attention, je suis le prince du tango de toutes les Caraïbes, dit-il dans un souffle, toujours en souriant.
- C'est parfait alors. Puisque je suis la princesse du tango de toutes les Caraïbes, répondit-elle d'un ton très sérieux.
Soudain, la première note se fit entendre. Mary lança à Fiona une rose rouge qu'elle coinça dan son chemisier. Tout le monde resta immobile et muet d'admiration devant le spectacle qui se produisit sous leurs yeux ébahis. Ils étaient certainement des maîtres en la matière. Fiona virevoltait avec grâce et Jack la suivait, préméditant chacun de ses mouvements pour mieux l'accompagner. Leurs pas étaient parfaitement coordonnés. Les accords de guitare s'accélérèrent encore et l'on put voir la magnifique fusion de leurs deux corps qui semblaient dépendants l'un de l'autre. Lorsque Jack s'éloignait, Fiona revenait toujours en rythme. Elle se laissait bercer par le son de la musique, ne pensait à rien d'autre, juste à cette sensualité et à la sensation euphorisante que produisait en elle cette danse si particulière. Elle ne voyait personne d'autre que Jack, leurs regards profonds toujours fixés l'un sur l'autre. Jack avait une façon de l'attirer contre lui, d'effleurer son corps qui la fit chavirer de plaisir. Fiona transpirait et son coeur battait la chamade. Heureusement pour elle, le dernier accord parvint à ses oreilles. Elle se cambra en arrière et Jack la retint de justesse avec une main dans son dos, l'autre tenant sa jambe à hauteur de sa taille. On entendit alors une explosion d'applaudissements dans l'auberge. Tout le monde sifflait, frappait des mains et criait. Fiona n'entendait plus rien. La respiration haletante, elles essayait de reprendre son souffle. Alors, Jack la remonta lentement vers lui, jusqu'à ce qu'il soient face à face, son visage à quelques centimètres du sien. Fiona avait une envie folle de l'embrasser sur-le-champ. Peut-être que si ça aurait été quelqu'un d'autre que lui, elle l'aurait fait. Mais elle ne devait pas tout mettre par terre maintenant, pas si près du but. Elle arriva à se retenir, mais lorsqu'elle plongea ses yeux dans ceux de son partenaire, elle y lut la même envie, ce qui lui rendit la tâche beaucoup plus difficile. Toutes ses pensées se brouillaient dans sa tête embuée d'alcool. Pourtant, comme s'il avait compris, Jack se retint lui aussi. Il baissa la tête et doucement, vint arracher la rose du chemisier de Fiona avec ses dents, effleurant sa poitrine. Fiona soupira et ferma les yeux. Elle ne pouvait en supporter davantage. Jack releva la tête, la rose entre ses dents et Fiona ne put s'empêcher de remarquer que la fleur était parfaitement assortie au bandana rouge qui retenait ses longs cheveux d'un noir de geais. Puis, il lâcha lentement son étreinte. Il entreprit ensuite de coincer la rose dans sa propre chemise mais en voulant faire rentrer la tige dans un trou, il fit un geste brusque et s'égratigna le cou avec les épines. Le sang commença à couler de la blessure, de plus en plus vite. Retombant tout à coup dans la réalité, il jura et appuya sur l'égratignure pour arrêter l'hémorragie. Mais Fiona, elle, était encore dans son rêve. Elle ne sut dire plus tard pourquoi elle avait fait ça mais sur le moment, elle ne pensait à rien, sinon à le soigner à sa façon.
- Laisse-moi faire... murmura-t-elle.
Jack enleva son doigt et étonné, laissa Fiona approcher son visage de son cou. Il ne savait pas trop ce qu'elle pouvait faire, si près de la blessure. Mais Fiona fit une chose à laquelle il ne s'attendait pas, mais alors pas du tout. Il sentit sa langue humide et douce lécher d'un trait la coulée de sang. Et ce fut à lui de pousser un soupir et de fermer les yeux, sentant une inexplicable sensation de bien-être monter en lui. La langue arriva à l'ouverture et il sentit alors les lèvres de Fiona sur sa peau brûlante, comme si elle aspirait la douleur par un baiser. Puis, elle se redressa. Elle leva une dernière fois les yeux vers lui, des yeux qu'il ne pourrait plus jamais oublier, puis elle fut emportée dans une marée de femmes surexcitées qui l'emportèrent loin de lui. Jack ne comprenait rien. Il passa sa main à l'endroit de la blessure pour vérifier si le sang coulait encore beaucoup ou pas mais à sa grande stupéfaction, ses doigts ne sentirent rien du tout, pas de sang, pas de coupure, comme s'il venait de l'inventer. Peut-être le rhum l'avait-il fait halluciné? Mais en penchant la tête vers la rose, il put nettement distinguer des gouttes de sang accrochées aux épines, ce qui ne fit qu'augmenter sa perplexité et sa confusion. Mais le cours de ses pensées fut interrompu par Gibbs et Ana Maria qui vinrent lui taper dans le dos pour le féliciter.
