Auteur: Naëlle
Base: Evangélion
Discaimer: Toujours la même chose, les personnages d'Evangélion ne m'appartiennent pas, mais ils sont la propriété de leur créateur…
Spoilers: Tous les épisodes de la série, mais surtout le 24 !
Titre: Le choix d'un avenir ou Entre deux mondes.
Genre: Univers alternatif, sérieux et un peu shonen-ai

Remarque: Je n'ai eu quasiment aucun retour après la mise en ligne de la première partie de ce chapitre… tant pis…

Aujourd'hui, vous pourrez découvrir la deuxième partie de ce dernier chapitre. Normalement, dans deux semaines, vous pourrez lire la fin de cette histoire

A bientôt pour le prochain chapitre et bonne lecture


Le choix d'un avenir ou Entre deux mondes

CHAPITRE 13

Partie II


- Maman ?

La femme ne bougea pas suite à l'appel. Ravi de voir qu'elle était profondément endormie, Shinji se leva tant bien que mal de son lit et sortit silencieusement de la chambre.

Yui bougea légèrement dans son sommeil, mais ne se réveilla pas. Pourtant, si elle avait demandé à ce qu'on lui installe un lit dans la chambre de son fils, c'était bien pour éviter que se produise ce qui se passait à la minute même.

Sa mère lui aillant enlevé tous ses vêtements de la chambre, Shinji avait dû se résoudre à sortir en pyjama. Il allait partir lorsqu'il décida de faire un détour.

Il entra discrètement dans la chambre de Rei et s'approcha de l'adolescente endormie. Près d'elle, Asuka et Misato s'étaient toutes les deux assoupies.

- Rei… Asuka… Misato… Je vais tenter de raisonner Kaoru, murmura-t-il. Je dois le ramener à la raison… j'espère que nous nous reverrons parce que… parce que je vous aime vraiment…

- Shinji…
Ce n'était qu'un murmure, mais l'adolescent, prêt à ressortir de la chambre, l'entendit et revint vers le lit.

- Rei… tu es réveillée…

L'adolescente bougea un peu la main et son ami la prit dans la sienne.

- Tu n'as rien… ?...
Murmura-t-elle.

- Je vais mieux. Et toi, comment te sens-tu ?

- Ils ont tués mon père…

Des larmes inondèrent son visage.

- Il n'est pas mort, lui souffla Shinji. Son état est encore critique, mais il est toujours vivant… Courage, vous serez bientôt réunis.

L'adolescente adressa un sourire reconnaissant au fils de l'homme qui était responsable de son malheur. Puis, elle serra, avec ses maigres forces, la main de son ami.

- … reviens nous sain et sauf…

Seul un hochement de tête lui répondit avant que le jeune homme ne lâche sa main et sorte de la chambre.

- Fais attention, murmura Rei avant de se rendormir dans un sommeil réparateur dont elle avait besoin.


« Mais je t'aime, moi ! Mais je t'aime, moi ! Mais je t'aime, moi ! Mais je t'aime moi ! »

Le souvenir d'une phrase revenant en boucle, puis plein d'autres :

- Est-ce que tu arrives à t'en sortir avec les cours ?

- Non, pas vraiment. J'ai tellement de retard que je ne sais même pas par où commencer.

- Tu as besoin d'aide ?

- Ma mère a dit que si je voulais elle me chercherait un professeur particulier. Mais je ne sais pas encore.

- Je reformule ma question. Veux-tu que je t'aide ?

- - - - -

- Non, toi écoute-moi ! Shinji Ikari est mon ami. Et contrairement à ce qu'il a l'air de penser, il a pas mal d'amis qui veulent le protéger. Et je te préviens, cette fois-ci, je ne te laisserais pas lui faire le moindre mal.

- Ce n'est pas mon intention.

- C'est aussi ce que tu m'avais dit la dernière fois. Mais ce qui est fait est fait. C'est le présent qui compte à présent. Si tu veux repartir, c'est ton problème, mais alors évite de faire n'importe quoi !

- Ayanami.

- Oui ?

- Où est Shinji ?

- Chez lui. Nous étions en train de réviser. Cependant, il ne fait pas grand chose.

- J'y vais.

- - - - -

- Shinji… si tu savais à quel point je tiens à toi… je ne veux pas te perdre… Shinji…

- Kaoru ? Qu'est-ce que tu dis ?

- - - - -

- Tu es déjà de retour ?
Makoto ne cacha pas sa surprise de revoir son frère aussi tôt.

- …

- Il… il s'est passé quelque chose ?

- Non, pas spécialement.

- Tu lui as parlé ?

- « Parlé » ? Parler de quoi ?

- Tu sais très bien de quoi je veux parler ! Est-ce que tu lui as dit ?

- … non…

- Tu as envie de le perdre une deuxième fois, c'est ça ?

- Arrête ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Je ne veux plus t'entendre.

- Kaoru…
Le garçon s'approcha de son frère et voulut lui passer un bras autour des épaules, mais Kaoru se dégagea d'un geste brusque. Le plus jeune recula de quelques pas, les larmes aux yeux.

- … Makoto… je… je suis désolé… Pardon…

- C'est facile de s'excuser ! Tu ferais mieux de faire un effort pour ne pas blesser ! Comme ça, tu n'aurais pas de plaies à panser après.

- …

- Tu ne comprends donc pas ? C'est à cause de toi que ton ami est tombé dans ce coma.

- Je le sais.

- Alors va le chercher et dis-lui la vérité avant qu'il ne l'apprenne tout seul.

- Mais… s'il ne m'aime plus…

- S'il t'aime vraiment, ça ne devrait pas changer grand-chose pour lui.

- Mais… je ne suis que…

- 'Le fruit d'une expérience', je sais, je sais. Mais… pour moi, ça ne change rien ! Tu es et tu resteras toujours mon grand frère chéri. Et maintenant, vas-y !

- - - - -

Kaoru ouvrit péniblement les yeux. Ces souvenirs, lui appartenaient-ils ? Et si oui, qui était tout ces gens ? Et ce Shinji, il rencontré à l'hôpital. Pourquoi le voyait-il, ou lui en parlait-on dans ses souvenirs venant de refaire surface ?

- C-00, tu es prêt ?

Le garçon hocha la tête et suivit l'homme qui était venu le chercher dans sa chambre. Les couloirs semblaient interminables à traverser, mais Kaoru ne le remarquait même pas. Il savait qu'on allait lui donner une mission. Cependant, il ignorait quelle serait la réaction de Gendo Ikari par rapport à son échec quant à la première qu'on lui avait attribuée.

- Entrez, dit une voix lorsque celui qui accompagnait l'adolescent frappa à une porte.

- Je vous amène C-00, dit l'homme en entrant, suivit de Kaoru.

- C'est bon, laissez-nous, dit Gendo avec froideur.

- Bien.

Une fois que la porte se fut refermée, le père de Shinji demanda :

- Pourquoi C-01 est-elle toujours vivante ?

- J'ai été interrompu, répondit le jeune homme avec calme.

- Allons donc, fit alors un des huit autres hommes présents, et pourquoi n'as-tu pas supprimer aussi les importuns ?

- Les ordres avaient pourtant été clairs ! Rugit un autre. Elle devait mourir !

- Ce n'est pas très grave, tempéra quelqu'un d'autre. Elle est toujours dans le coma. Il suffit d'envoyer quelqu'un d'autre pour finir le travail. N'oublions pas que notre objectif prioritaire est tout autre.

- Effectivement, dit l'un des hommes en refermant le dossier qu'il avait devant lui. Tiens, rajouta-t-il en le lançant vers l'adolescent immobile depuis le début de l'échange. Et cette fois-ci, ne nous déçois pas !

Le garçon s'inclina légèrement avant de ressortir de la pièce, le dossier qu'on lui avait donné à la main.


Shinji déambulait dans les rues, sans savoir où il devait aller. Il espérait que quelque chose dans sa mémoire se déclancherait afin de lui indiquer où il devait se rendre. Cependant, malgré ses efforts, il ne se souvenait de rien.

« Et si c'était l' 'autre monde' qui était vraiment vrai ? Si celui-ci n'était qu'une échappatoire que je m'étais inventé ? J'étais tellement malheureux que Kaoru ne soit plus là… de l'avoir tué… peut-être que j'ai tout imaginé… »

L'adolescent était perdu dans ses pensées lorsqu'il heurta quelqu'un.

- Excusez-moi, bafouilla-t-il, mais l'autre ne l'écouta même pas et continua sa route.

- Non, en fait… tout doit être vrai… Murmura le jeune homme. Personne ne fait attention à moi, ce doit être la preuve que ce que je vis est vrai.

Sentant qu'il allait se mettre à pleurer, Shinji chercha quelque chose afin de capter son attention. Cependant, rien ne lui paraissait suffisamment apte à le distraire de sa tristesse, aussi, se rabattit-il sur une télévision tournant en démonstration dans un magasin.

- Qui est-ce ?

- Comment ça petit, tu ne connais pas notre ministre de la santé ?

Surpris qu'on lui réponde alors qu'il ne s'était même pas rendu compte qu'il avait parlé à voix haute, l'adolescent écouta la femme lui expliquer :

- Il y a environ un an qu'il est en poste au ministère de la santé. C'est un homme très bien, qui est contre les expériences en matière de clonage. Il commence toujours ses discours en disant « les enfants sont le fruit de l'amour entre un homme et une femme ». C'est beau, non ?

- Heu… oui, très.

- Normalement, quand ils passent une émission sur lui, je reste chez moi pour regarder, mais pour une fois, je ne l'ai pas fait, car je vais pouvoir me rattraper demain.
La femme arborait à présent un sourire heureux.

- Pourquoi ?
Lui demanda Shinji.

- Mais parce que pour la première fois, il va faire un discours ici même. A la mairie, demain dans l'après midi. Il parait qu'il y aura tellement de monde qu'on devrait laisser les portes ouvertes pour que les gens puissent entendre tout en restant dehors. Tu te rends compte ?

- Il m'a l'air d'être très apprécié.

- C'est vrai, mais malheureusement, il a aussi des opposants. Les scientifiques qui étudient le corps humain pour en 'fabriquer' un de toutes pièces, par exemple.

« Kaoru… », ne put s'empêcher de penser l'adolescent.

- Excusez-moi, je dois partir, coupa-t-il alors, avant de s'en aller.

La femme le regarda s'éloigner, surprise.

Shinji, quant à lui, ne se retourna et devait bien s'avouer qu'il avait été quelque peu présomptueux de vouloir s'en aller à grand pas alors qu'il était blessé et qu'il souffrait. Cependant, il avait craint que la femme lui dise que des 'êtres créés de toutes pièces' ne sont pas 'humains'.

- Tu es comme moi, murmura le jeune homme en pensant à son ami.


- Elisabeth ! Mais où étais-tu ?

La femme regarda son mari, puis, son fils, avant de s'écrouler en larme.

- Il s'est passé quelque chose ?
S'enquit alors Makoto.

La femme montra son téléphone cellulaire avant de leur annoncer :

- Raya est morte… Je venais de passer la voir…

- 'Ils' l'ont tuée ?
Demanda alors monsieur Nagisa.

- Non… je ne crois pas… d'après ce qu'on m'a dit, elle s'est suicidée, mais on ignore comment elle a fait.

- Kaoru risque aussi…
Makoto ne termina pas sa phrase et laissa sa mère le prendre dans les bras afin de le consoler.


- Comment se comporte C-00 ?
Demanda Gendo Ikari en s'approchant de la lucarne permettant de surveiller les moindres faits et gestes de l'adolescent.

- Aucun changement, il m'a l'air très bien.
Lui répondit l'un des scientifiques en charge de Kaoru.

- Parfait. Surveillez-le quand même !

- A vos ordres, lui répondit l'autre.

« Nous sommes pareils ! »

- Pareils ?
Murmura le jeune homme allongé sur son lit. Mais pareil que qui ? Etait-ce l'adolescent qu'il avait rencontré à l'hôpital qui lui avait dit cela ? Ce garçon qui l'avait appelé Kaoru et qui avait tenté de l'arrêter alors qu'il voulait remplir la mission dont on l'avait chargé, avait-il un lien avec ?

« Qui suis-je ? », pensa alors le jeune homme.


Shinji continuait d'avancer dans les rues. Il était minuit passé, cependant, n'aillant nulle part où aller, le jeune homme continuait sans cesse de marcher. Il aurait peut-être dû entrer dans une gare et s'endormir sur un banc, mais la pensée de faire de mauvaise rencontre l'en avait dissuadé. Aussi, continuait-il d'avancer sans objectif précis. Pourtant, il aurait été préférable pour lui de se reposer un peu, car sa blessure ne semblait pas apprécier qu'on la prenne aussi peu en considération et ne cessait de le tirailler.

- Kaoru… où es-tu ?

Quelques personnes se retournèrent sur lui, alors qu'il venait de s'exprimer à voix haute, cependant, il n'y fit même pas attention et continua, plongé dans ses pensées et souvenirs.

- Il faut que je te revois… il ne faut pas que je te laisse là bas… Pourquoi veulent-ils te garder ?… Que t'ont-ils fait… ?... il faut que je t'aide… il faut que…

Soudain, il s'arrêta. Il venait enfin de comprendre. Ce pour quoi son père et ses chercheurs menaient leurs expériences, ce n'était pas tant pour le bien de la science, mais surtout pour avoir des 'marionnettes' à leur service. Ils avaient tenté de récupérer Rei et devant le refus de son père adoptif quant à la 'rendre', ils n'avaient pas hésité une seule seconde à le supprimer. En était-il de même à chaque fois que quelqu'un voulait leur barrer la route ? Et si oui, son père et ses acolytes devaient avoir de bonnes raisons d'avoir voulu récupérer Rei et Kaoru justement maintenant.

- Le ministre…

Shinji se mit à courir aussi vite que son état le lui permettait en direction de la mairie. Il venait de comprendre !

- Le ministre… ils veulent supprimer le ministre de la santé !


Le soleil brillait et le ciel n'était encombré d'aucun nuage : c'était une journée magnifique qui commençait. Pourtant, plusieurs personnes voyaient cette nouvelle journée comme celle de la veille, c'est-à-dire, remplis de gris, d'attente et d'inquiétude.

C'était le cas par exemple de Kensuke qui restait au chevet de monsieur Ayanami. Cela faisait plusieurs jours qu'il n'était pas sorti de cette chambre sentant l'alcool. Jusqu'alors, il avait toujours associé cette odeur à la propreté, cependant, depuis peu, il la rapprochait d'une lente angoisse de ne plus voir les poumons de l'homme qu'il veillait se lever et se baisser au rythme lent des machines le maintenant en vie.

Tôji, lui, était rentré chez lui, cependant, son temps se partageait entre sa petite sœur dont il devait s'occuper et ses visites fréquentes à l'hôpital dans lequel étaient soignés Shinji et Rei, ainsi qu'à celui dans lequel ce trouvait le père de cette dernière. Et même s'il était bien évidemment plus souvent chez lui que son meilleur ami, cela n'enlevait rien à l'inquiétude qu'il avait en allant voir les trois hospitalisés, de même que lorsque le téléphone sonnait. De plus, à présent, savoir que Shinji était parti, n'était pas fait pour le rassurer.


- Calme-toi Yui… Nous allons le retrouver…

La femme se contenta de serer plus fort encore le combiner du téléphone. Pour une fois, son mari ne parvenait pas à la calmer. Cela faisait des heures qu'elle ne savait plus où elle en était. D'abord, la veille, son fils lui avait clairement montré qu'il n'était pas d'accord avec sa façon d'agir et de penser, vis-à-vis des 'créatures' qu'ils avaient créer, elle et son mari, et à présent, elle ne le trouvait nul part. Elle avait pourtant sillonné les rues en voiture et même à pied, avait demandé à des dizaines, voire même des centaines de personne, si quelqu'un avait vu son fils. Mais rien de tout cela n'y avait fait : l'adolescent restait introuvable !

- Tu te rends compte qu'il est blessé ?
Finit-elle par articuler.

- Oui, je sais…

- Et s'il avait eu un malaise… et s'il s'était de nouveau évanoui comme la dernière fois…

De nouveau, des larmes franchirent les yeux de la femme.

- Gendo… c'est de notre faute…

- … s'il a été blessé… je sais…

Le couple Ikari n'ajouta pas un mot, cependant, tous deux restèrent encore de nombreuses minutes, chacun à un bout du téléphone.


- Asuka…

L'adolescente qui avait les yeux rivés sur l'extérieur qu'elle pouvait voir de la chambre de son amie se retourna instantanément en entendant l'appel.

- Rei ! Comment te sens-tu ?

- Ca pourrait aller mieux, murmura la jeune fille en souriant légèrement.

- Misato, Rei est réveillée !

Asuka secoua la jeune femme endormie au chevet de sa petite protégée.

- Rei…

- Comment… comment va… Pen-pen ?

- Hein ? Heu… il va bien.

De nouveau, Rei força un sourire sur son visage, puis demanda enfin ce qui la tenait le plus à cœur.

- … mon père… ?...

- Il est toujours entre la vie et mort, lui répondit Asuka en lui prenant la main.

- Que disent… que disent les médecins ?

- Ils préfèrent ne pas se prononcer, murmura son amie.

- Je… je dois y aller.

La jeune fille fit mine de vouloir se redresser, mais Misato et Asuka lui interdire d'accomplir son geste.

- Il est hors de question que tu bouges !

- Je… je ne sens plus… mes jambes…

Misato et Asuka se regardèrent un instant, quelques fragments de secondes, durant lesquels, sans un mot échangé, elles comprirent : l'adolescente alitée était paralysée.

- Rei… je suis désolée…
Murmura simplement la jeune femme.


Shinji fit un effort surhumain afin de se remettre sur ses jambes. En effet, quelques heures auparavant, lorsqu'il avait enfin compris ce qui se tramait, il avait couru sans s'arrêter en direction de l'hôtel de ville, et nul n'aurait pu dire comment il s'y était pris, mais il avait réussi l'exploit de réussir à s'introduire dans les locaux, sans aucune autorisation. Suite à cet effort et les décharges d'adrénaline répétitives qu'il avait reçu, en devant se cacher dans différents recoins, à chaque fois qu'un gardien faisait sa ronde, il s'était assis par terre et s'était endormi sans même sans rendre compte. Mais à présent, il fallait qu'il se mette à la recherche de Kaoru, car, il en était sûr, il allait le revoir, à cet endroit et ce jour.


- Tu es prêt ?

- Oui.

Un homme venait d'ouvrir la porte de la chambre de Kaoru et à présent, celui-ci se laissait guider à travers les couloirs, en vu de sa mission.

- Mais je t'aime moi !

- Je ne suis que le fruit d'une expérience.

- Tu es et tu resteras toujours mon grand frère chéri.

Encore ces brides de souvenir qui lui revenaient en mémoire… mais pourquoi ?


Les photographes installaient à présent leur matériel et Shinji se dit que grâce à tout le remue-ménage que cela entraînait, il était quasiment sûr que personne ne le verrait passer d'une pièce à l'autre, à la recherche de son ami. Cependant, il craignait que son corps ne lui fasse défaut, car, en plus de la douleur que lui provoquait sa blessure, son estomac n'appréciait pas de ne rien avoir avalé depuis plus de quinze heures.

« Courage, se dit-il alors, je dois retrouver Kaoru ! ».

L'adolescent en question entrait justement dans l'une des grandes salles de la mairie. Les spécialistes l'ayant accompagnés l'avaient laissé seul quelques mètres avant le bâtiment, au cas où, comme lorsque Raya avait assassiné le dignitaire politique qui les dérangeait, l'adolescent se fasse prendre.

Kaoru, une fois dans la pièce centrale, s'attela à disposer des explosifs de faibles intensités un peu partout. Ces explosions n'étaient en fait, destinées qu'à faire diversion. Cependant, il n'était pas prévu au programme que la porte s'ouvre et qu'un intrus entre pendant qu'il était en plein 'travail'. L'adolescent sortit alors son arme et se retourna afin de supprimer la gêne qu'était devenu la personne venant de rentrer. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était que cette personne ne lui soit pas totalement inconnue.

- Kaoru, murmura Shinji.

- Je ne m'appelle pas comme ça, répondit alors l'autre, pointant toujours son revolver en direction de l'adolescent.

- Tu veux me tuer ?
Demanda alors ce dernier.

Sans s'en rendre compte, le jeune homme baissa un instant les yeux vers son arme, avant de retourner son attention vers Shinji. Etait-il possible que lui, un être créé de toute pièce, programmé pour une mission, il puisse hésiter à supprimer quelqu'un le gênant dans la mission dite ? Pourtant, il s'était passé la même chose lorsqu'il s'était retrouvé à l'hôpital, même si sur le coup, il s'était interdit à admettre que cela avait été le cas.

- Qui es-tu ?
Finit par demander le plus âgé des deux garçons.

- Shinji… je m'appelle Shinji Ikari.

- Tu es de la même famille que Gendo Ikari ?
Questionna alors Kaoru, faisant le rapprochement entre le nom de Shinji et celui du professeur.

- Je suis son fils.

- On se connaît ?

Sans s'en rendre compte, Shinji se mis à pleurer. Kaoru lui demandait s'il se connaissait… comment une telle chose était-elle possible ?

Toujours en pleurs, l'adolescent ne su pas que quelque chose en son ami venait de ressurgir.

- Pourquoi… pourquoi est-ce que tous les souvenirs que j'ai de toi… les plus précis… sont-ils ceux dans lesquels tu es en larme ?...

Shinji releva la tête qu'il avait baissée quelques secondes auparavant. Kaoru affichait à présent un étrange sourire. Un mélange d'ironie et de tendresse.

- Kaoru… murmura le plus jeune.

- Il ne faut pas pleurer.
De l'affection et peut-être même plus émanait à présent des paroles de l'adolescent.

- Tu… tu es vraiment… Kaoru… ?...

Le jeune homme posa son arme sur une table près de lui, avant de se rapprocher de son ami.

- Je t'ai de nouveau fait pleurer et fait du mal… pardon…

Shinji adressa un sourire, baigné de larme à Kaoru. Ce dernier n'arrivait pas à comprendre comment on avait pu lui faire oublier jusqu'au prénom de son ami. Pourtant, il n'avait cessé de le voir dans ses rêves… Mais à présent, tout était fini, il était redevenu lui-même et il ne laisserait plus jamais le 'centre' le manipuler de la sorte. Il ne pourrait plus supporter de voir son ami pleurer encore une fois à cause de lui, mais il lui serait encore plus insupportable si c'était parce qu'il ne l'aurait pas reconnu.

- Tu… tu… je…

Shinji ne savait plus du tout où il en était. Le soulagement de voir que 'son' Kaoru avait refait surface était si intense qu'il en oublia presque son état et voulu courir vers lui. Cependant, sa blessure ainsi que la faim qu'il ressentait, lui interdit de faire un pas de plus. Une nouvelle fois, le noir total ! Cependant, il devait se raccrocher à la réalité et à 'ce monde', pour ne pas perdre Kaoru. Si les Rei et Asuka du 'monde des Eva' lui avaient permit de partir, malgré leur amour à toutes les deux pour lui, il n'avait pas le droit de les décevoir et de ce fait, il devait rester avec Kaoru.

Fin de la deuxième partie du chapitre 13

A suivre...

Vous m'envoyez un p'tit mail pour me dire ce que vous avez pensé de cette deuxième partie ?