Disclaimer : ni les personnages ni l'univers ne m'appartiennent, tout est à J.K. Rowling.


Chap 1 : Découvertes

« Et celle-là, regarde, qu'est ce que tu en penses ? »

Hermione regarda la jupe que lui montrait sa mère. D'un bleu nuit profond, elle était asymétrique ce qui la faisait tomber au plus bas à hauteur du genou. L'ourlet était garni d'un léger volant.

« Très joli Maman, très à la mode… mais complètement inutile là où je vais. »

Elle faisait discrètement référence à l'école de sorcellerie Poudlard où, dans quelques jours, elle entrerait en septième année. Là-bas personne ne portait de vêtements moldus, la tenue de rigueur étant la robe noire brodée aux armoiries de la maison à laquelle on appartenait, à savoir Gryffondor pour la jeune fille. Hermione ne voyait donc pas l'intérêt d'acheter des vêtements même si elle savait que sa mère adorait ça.

« Rabat-joie » grommela Alice Granger avec un petit sourire qui démentait son propos.

« Achète là pour toi, tu en meurs d'envie » rétorqua la jeune fille en riant. « Mais ne dis pas à Papa que c'est moi qui te l'ai suggéré, il va encore grogner que tu as déjà trois fois trop de vêtements. »

« Ca c'est ce qu'il dit quand tu es là » rigola Alice avec un clin d'œil. Puis portant subitement sa main sur sa bouche : « Mince il risque de vraiment être de mauvaise humeur si j'oublie de passer au pressing récupérer ses blouses de travail. Ca ferme à 19h, il faut qu'on file. »

Alice reposa la jupe sur le portant, et entraîna sa fille à l'extérieur après un dernier regard de regret en direction du vêtement qui avait attiré son attention. Ensemble, elles passèrent au pressing puis reprirent le chemin de la maison en bus. L'arrêt était tout juste à un pâté de maison de chez elles. Fatiguée par sa journée de shopping, Hermione ne se rendit pas tout de suite compte que quelque chose n'allait pas. Elle ne remarqua pas l'odeur de brûlé qui flottait dans l'air et ce n'est qu'en voyant le camion de pompiers devant la maison qu'elle réalisa.

La maison avait brûlé, à tel point que le premier étage s'était partiellement effondré. Les murs blancs étaient totalement noircis. Bien qu'elles ne soient restées absentes que deux heures, il n'y avait déjà plus aucune fumée s'élevant de la ruine. Pourtant une masse vert sombre stagnait au dessus. Les pompiers perplexes se demandaient pourquoi elle n'était pas emportée par le vent et Hermione, comme dans un rêve les entendit essayer de se convaincre que la forme de crâne n'était qu'une coïncidence, voire un effet de leur imagination. Hébétée, elle leva les yeux et aperçut la Marque des Ténèbres flottant au dessus de chez elle.

« Ils m'ont retrouvée » murmura t'elle.

Et elle regarda avec stupeur sa mère qui venait de proférer les mêmes mots au même moment.

§§§§§

Elias Perez sauta dans le bateau de pêche qui attendait sur le quai et dans lequel se trouvaient déjà six autres personnes. Si toutes étaient habillées comme lui d'un solide pantalon et d'un caban, les pêcheurs des autres navires d'Aberdeenshire ne les considéraient pas comme des leurs. Arrivés à peine un an plus tôt, ils ne se mêlaient jamais aux autres et ne vendaient jamais ce qu'ils ramenaient. On ne savait même pas ce qu'ils pêchaient puisque les casiers étaient constamment recouverts de grandes bâches et personne ne les avaient jamais vu en mer. Les rumeurs les plus folles couraient dans les bars du port à leur propos, la principale étant qu'il s'agissait de contrebandiers, voire de terroristes. Pourtant aucune ne s'approchait un tant soit peu de la vérité : Elias Perez et les autres étaient des Aurors en charge de garder la prison d'Azkaban.

Le lieu de détention des sorciers s'élevait au large sur un îlot rocheux battu par les flots. Farci de sorts de protection anti-moldus et de barrières anti-transplanages, Azkaban n'était accessible que par la mer. Jusqu'à il y a peu, cela ne posait pas de problèmes : les transferts de prisonniers étaient suffisamment rare pour ne pas attirer l'attention ou pour être camouflé par quelques sortilèges de mémoire. Mais l'année précédente, les Détraqueurs, créatures qui gardaient la prison s'étaient révoltés et étaient désormais hors de contrôle pour le Ministère de la Magie. Cornélius Fudge avait dû trouver une solution de remplacement et le travail était échu aux Aurors. Ceux-ci avaient protesté, déjà surchargés depuis le retour de Lord Voldemort. Fudge avait alors ordonné une ouverture des recrutements, laissant la possibilité à des jeunes gens comme Elias de devenir Aurors bien qu'ils n'aient pas satisfait tout d'abord aux tests d'aptitudes.

Le bateau s'éloigna rapidement vers le large, et au bout d'une quinzaine de minutes la forme rocheuse apparut sur l'horizon. Les sept personnes qu'il contenait débarquèrent sur le ponton prévu à cet effet. Elles savaient qu'elles étaient attendues : outre l'ambiance déplorable, comme dans toute prison, la plupart des Aurors en poste étaient furieux de leur affectation. Ils estimaient que leur rôle était de combattre Voldemort sur le terrain au lieu de jouer les gardes-chiourmes. De plus le lieu restait comme impregné de la présence des Détraqueurs et un malaise constant y persistait.

Elias prit son service dans le quartier A, zone de haute sécurité pour les condamnés à vie. Cet endroit était surpeuplé depuis un an. Une arrestation en masse avait eu lieu au Ministère la nuit où l'on avait découvert le retour de Voldemort et tous les Mangemorts avaient été condamné à vie sous la pression d'une opinion publique terrifiée. Bien qu'il tentât de le cacher, ces gens là terrifiaient Elias. Il avait été élevé par des parents qui évoquaient les Mangemorts et le premier règne de terreur de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom pour lui faire peur quand il n'était pas sage. Il en avait gardé une angoisse irrationnelle. Et depuis qu'il était arrivé à Azkaban, il avait découvert que la réalité pouvait être pire qu'une angoisse enfantine. Lucius Malfoy était certainement le pire de tous : il alliait perfection des traits et noirceur totale de l'âme. Son côté glacial le tétanisait, purement et simplement.

Malgré cela, Elias Perez marchait au milieu du couloir en direction de la cellule de Lucius, tout en essayant de se composer un visage à peu près serein. Tous ses efforts furent réduits à néant à la vue du sourire ironique du Mangemort.

« Tiens tiens Elias, comme c'est gentil de me rendre une petite visite. Je m'ennuie quand vous n'êtres pas là, vous savez ? »

« Taisez vous Malfoy ou je ne vous le donne pas » bredouilla Elias en se maudissant pour son attitude.

« Mais oui bien sûr… »

Elias serra les dents. Il haïssait Lucius autant que celui-ci l'effrayait. Mais il fallait bien admettre qu'il avait raison . Il tira d'une de ses poches un parchemin et une bouteille d'encre et les tendit au prisonnier.

« Tenez, et dépêchez vous ».

§§§§§

Malgré la nuit qui tombait, enveloppant progressivement Londres, les terrasses étaient encore bondées. La chaleur n'avait pas encore cédé le pas en cette fin du mois d'août et les gens voulaient en profiter. De la fenêtre de la chambre qu'elles avaient loué, Alice Granger observait cette tentative de retrouver l'insouciance des jours passés. Comme elle les enviait ! Pour elle et pour sa fille, aujourd'hui il n'en était plus question. Car aujourd'hui le monde tel qu'elles le connaissaient s'étaient écroulé. A la vue de la maison calcinée, des réflexes depuis longtemps endormis s'étaient éveillés en elle. Elle avait attrapé la main de sa fille et l'avait fait reculer calmement jusqu'à se fondre dans le petit groupe de badauds qui entouraient le lieu du sinistre. Toujours abasourdie, Hermione n'avait d'abord pas protesté. Puis comprenant que sa mère cherchait ni plus ni moins à filer en douce, elle avait tenté de se dégager. D'un geste impérieux, Alice l'en avait empêché

« Ils sont peut être encore là. Viens. ».

Alors Hermione avait suivi jusqu'à la station de métro de Shoreditch. De là elles avaient gagné Londres puis marché un long moment sans but apparent tandis que Alice Granger s'assurait qu'elles n'étaient pas suivies. Ayant obtenu cette assurance, elles s'étaient engouffrées dans un petit hôtel un peu miteux où elles avaient pris une chambre. Depuis ce moment, Hermione s'était enfermé dans un silence qui n'augurait rien de bon. Mais Alice n'avait pas eu le courage de le rompre. Elle savait que le temps lui était compté mais aurait voulu profiter des derniers instants avec sa fille avant que tout ne soit bouleversé. Pourtant il fallait bien reconnaître que c'était déjà trop tard. Doucement elle s'approché du lit ou sa fille était assise, genoux replié contre la poitrine. Effleurant son épaule elle tenta une approche :

« Ma chérie… »

Hermione sursauta et la repoussa dans un même geste.

« Ah non ! Pas de blabla s'il te plait. J'essaye de rassembler mes esprits depuis tout à l'heure et j'en reviens toujours à la même conclusion. Alors maintenant tu m'expliques ».

Alice Granger soupira. Elle avait espéré pouvoir faire ça dans d'autres circonstances. Ca n'aurait jamais été facile de tout façon entre le caractère d'Hermione et le fond de la discussion. Mais là c'était pire que tout. S'asseyant sur la chaise à côté de la fenêtre, elle se lança :

« Tu as raison Hermione, tu as le droit de savoir. Mais ça n'est pas facile alors s'il te plait ne m'interromps pas, tu pourras ensuite poser les questions que tu veux ».

La jeune fille acquiesça d'un signe de tête.

« Je comptais tout te dire le jour de ta majorité mais les évènements ont changé la donne. Je ne m'appelle pas Alice mais Maïa, je n'ai pas les yeux bleus ni même les cheveux blonds. Je ne suis pas une Moldue et je suis en fuite depuis dix sept ans. »

C'était encore pire que tout ce à quoi Hermione s'attendait. Du moment où elles s'étaient enfuies et où 'Alice' avait pris les choses en main avec une habileté confondante, elle avait compris que sa mère lui avait caché bien des choses. Mais à ce point, jusqu'à son identité, son apparence… Subitement elle ne connaissait plus sa propre mère et c'était horrible. Son désarroi devait être visible car 'Alice' dit doucement :

« Je suis bien ta mère Hermione, n'en doute pas. » Après un court silence elle reprit le cours de son histoire.

§§§§§

Draco était en train de lire Le Livre des Sorts et Enchantements Niveau 7 lorsque le hibou toqua à sa fenêtre. Après une seconde d'hésitation, il ouvrit la fenêtre et détacha le morceau de parchemin de la patte que lui tendait le volatile. Se rasseyant sur son lit il rompit le sceau et le déroula lentement.

Draco,

Nous estimons qu'à ton âge il est plus temps que tu montres où va ta loyauté et que tu serves enfin Celui auquel tu as été destiné. Il a décidé que tu pouvais te rendre utile et je compte bien que tu ne décevras pas Ses attentes. Tu t'apprêtes à retourner à Poudlard, lieu inaccessible pour la plupart d'entre nous mais qui nous intéresse à plusieurs égards. C'est un des lieux les mieux protégés de notre monde, dirigé par un vieux fou amoureux des Moldus mais qui a une grande influence. Leur chute est essentielle, aussi bien symboliquement que matériellement. Enfin c'est là que se cache Potter et tu sais à quel point Il le veut.

Je pense que tu comprends ce que j'attends de toi. Informe moi des moindres détails, je veux des rapports réguliers de ta part. Je t'indiquerais prochainement ou les envoyer.

Ne me déçois pas Draco.

L.M.

Draco eut un mince sourire. Enfin on le considérait comme suffisamment digne de confiance pour servir le Maitre. Il avait proposé de nombreuses fois à son père d'espionner Dumbledore mais Lucius lui avait répondu sèchement d'attendre d'être appelé. Voilà que c'était arrivé. Grisé, il se voyait déjà Lui amener Potter pieds et poings liés. Avant de se remettre à sa lecture, Draco se demanda une nouvelle fois comment diable son père pouvait lui écrire d'Azkaban.


Et voilà le premier chapitre. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.