Merci Lillian ! En fait, je suis pas mal au courant de tout ce qu'a pu faire Grievous (et j'ai du voir les clone wars au moins six ou sept fois !) Il y a pas mal de choses intéressantes sur son passé, et je trouve que c'est un perso mal exploité dans le film. Sinon, merci pour ta review ! j'ai encore deux chapitres d'avance alors j'ai le temps pour les écrire... Sinon dans mon profil il y a une adresse ou je poste quelques dessins en rapport avec ma fic, dont des dessins du perso de kaylen...
J'espère que ce chapitre plaira aux lecteurs (s'il y en a d'autres que toi !)
Chapitre 4 : Préparations
La nuit était tombée depuis plusieurs heures, et l'aube teintait déjà l'horizon de ses pâles et faibles lueurs jaunâtres lorsque Kaylen, assise dans un coin de la grande bibliothèque déserte, éteignit l'holo-écran devant lequel elle venait de passer presque toute la nuit. Des heures durant, sans quitter l'écran des yeux, elle avait cherché des informations sur ce Général Grievous, mais rien ne lui avait sauté aux yeux. Apparemment, il avait effectivement tué quelques Jedis peu de temps auparavant, selon les dires de Jedis survivants qui avaient assistés à ses attaques, mais ce n'était pas une preuve suffisante, car les informations dont elle disposait étaient vagues et imprécises. Et Sherma était un système indépendant, qui n'avait aucun lien avec la République ou les Jedis, alors leurs morts n'avait pas de réelle importance, si elles s'inscrivaient dans le cours d'une guerre qui opposait la République à la fédération. Mais cela faisait de lui un assassin, ce qui était tout de même la preuve du danger que pouvait représenter ce général. Son élection au sein de la Fédération du commerce n'avait même pas été officialisée, tant elle était récente. Décidément, il n'y avait rien à faire. Ce général Grievous demeurait un mystère. Pas moyen d'en savoir plus sur lui, sur son passé, sur ses intentions...
Seule au milieu de la bibliothèque plongée dans la pénombre, entourée d'étagères immenses chargés d'holo-livres et de documents divers, Kaylen soupira, et se laissa retomber dans le fauteuil accablée par la fatigue. Elle ferma un instant les yeux, sans réaliser la rapidité avec laquelle elle fut emportée par le sommeil.
Ce fut le va et vient au sein de la bibliothèque qui finirent par la réveiller. Elle s'étira, et bailla longuement, les évènements de la veille lui revenant lentement à l'esprit. Grievous. Son échec au sénat. La discussion qu'ils avaient eue sur ce balcon... Sans perdre un instant, elle se leva, et rassembla les quelques informations qu'elle avait pu trouver sur le Général. A présent, convaincre malgré tout un maximum de sénateurs et les rallier à sa cause devient sa principale priorité. Elle se dirigea alors vers la sortie, l'angoisse lui tiraillant l'estomac. La partie était très loin d'être gagnée.
En premier, il fallait convaincre son père, le chancelier. Il n'avait pas été présent lors de la séance de la veille, mais Kaylen savait qu'il s'était rangé du côté de l'ennemi, et avait fait entendre son opinion à travers les sénateurs venus le représenter. Elle traversa la cour du palais qui séparait la bibliothèque des appartements privés occupés par sa famille et les quelques autres dignitaires de sang royal. Son père, le chancelier Arn Elvar, était atteint d'une maladie qui le forçait à garder le lit. Déjà âgé, affaibli par la maladie et la tristesse d'avoir perdu sa femme quelques années plus tôt, il se laissait mourir petit à petit. Les relations qu'avait Kaylen avec son père s'étaient fortement dégradées, depuis la mort de sa mère. Il lui avait autrefois tout appris. Mais à présent, il s'était replié sur lui-même, ne prenant même plus le temps de parler à sa fille, et participant à peine aux activités politiques de Sherma. Il prenait les décisions à la va-vite, laissant les sénateurs parler à sa place, mais restait malgré tout la figure politique la plus respectée de la planète. Cette implication sporadique et superficielle dans les affaires gouvernementales mettait Kaylen au supplice, elle qui, aujourd'hui même aurait donné n'importe quoi pour posséder son pouvoir et ainsi mettre un terme à cette alliance ridicule avec les séparatistes ... Malgré le fait qu'elle fut sa fille, personne ne voyait en elle une future politicienne. Son tempérament de feu et son âge affectaient sa crédibilité, et même son propre père n'avait jamais vraiment cherché à lui ouvrir les portes du métier. Lorsqu'elle était enfant, Arn lui avait donné la passion de la politique, mais jamais n'avait il songé que sa fille aurait pu vouloir faire carrière dans le milieu. Et encore moins lorsque sa femme péri noyée, quelques années plus tard. Kaylen n'avait jamais pardonné à son père ce laisser-aller, cette victimisation dans laquelle il se complaisait depuis ce tragique évènement. Il n'était que l'ombre de lui-même, un fantôme à la tête d'un pouvoir immense auquel il n'attachait plus aucune importance ni aucune valeur.
Lorsqu'elle poussa la porte de la chambre de son père, Kaylen se rendit compte qu'il dormait encore. Elle s'approcha du lit et vint s'asseoir sur le rebord, posant doucement sa main sur le front de son père. Celui-ci ouvrit les yeux, battit des paupières, scrutant avec peine le visage penché au dessus du sien.
- Kaylen... murmura t'il, la reconnaissant enfin.
- Père, il faut que je vous parle... c'est au sujet de la réunion qui a eu lieu au sénat hier.
-Ah oui... l'aide proposée par... par... Le vieil homme grimaça.
- Les séparatistes, père, répondit Kaylen, déjà agacée. Ils sont venus nous proposer leur aide dans notre guerre contre Verashan contre un pourcentage sur nos exploitations minières.
- Oui, je vois... Qu'y a-t-il, Kaylen ?
- Il faut que vous m'aidiez père, vous seul le pouvez. Il faut à tout prix empêcher toute collaboration avec les séparatistes... ils...
-Voyons Kaylen, l'interrompit il, en se relevant avec peine dans son lit. Leur aide est une bénédiction... Il faut que cette guerre cesse, et nous avons aujourd'hui l'occasion de remporter une victoire plus que certaine.
- Non père ! Ce qui est certain, c'est que nous sommes en train de tomber dans un piège ! Les séparatistes n'ont aucun avantage à nous aider ! Et ce général Grievous n'est absolument pas digne de confiance ! D'après les informations que j'ai pu trouver, il serait même craint des Jedis ! Il en aurait massacré des dizaines, pour son propre compte ou celui des Séparatistes, ça je ne le sais pas. Mais vous allez laisser un meurtrier nous aider ? C'est insensé ! Grievous représente la pire des menaces, et je crois savoir ce qui l'intéresse réellement...
- Jeune fille, tu ne connais pas la gravité de la situation. Sans leur aide, nous serons certainement écrasés par Verashan. C'est notre seule chance.
Kaylen sentit la colère prendre le dessus.
- Si vous aviez pris la peine d'organiser correctement une armée pour nous défendre, s'écria t'elle, nous n'en serions pas là ! Votre incompétence sera la véritable cause de notre défaite !
- Je t'interdis de me parler sur ce ton ! Ton opinion sur la situation est ridicule !
- Tout ce que je vous demande, c'est de reconsidérer votre décision, du moins pour l'instant ! Nous n'en savons pas assez sur ses séparatistes ! Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre une telle décision à la légère !
- Tu ne sais pas de quoi tu parles...
- La science Wen-do, père ! Voilà ce qu'ils veulent ! Lança soudain la jeune femme dans une dernière tentative de raisonner son père. Le vieil homme ricana.
- Ces connaissances archaïques et dépassées ? Tu crois vraiment que les séparatistes, avec leur savoir technologique, pourrait montrer de l'intérêt pour cette sorcellerie ridicule ?
- Ce n'est pas parce que mère est morte noyée et que vous n'avez pas pu la sauver grâce aux techniques Wen-do que cela en fait une science méprisable ! Vous connaissez le pouvoir Wen-do, je connais ce pouvoir ! Rien ne peut se comparer à la Force !
- Peu importe... Toute trace de cette science a été effacée par mes propres soins... Il est impossible pour les séparatistes de connaître ne serait-ce que son existence.
- Ce n'est pas une raison, père !
- Kaylen, il est inutile d'insister. Je ne peux et ne veux rien faire pour toi. Sur ce, il se recoucha, et ramena la couverture sous son menton, fermant lentement les yeux. Kaylen soupira. Il n'y avait plus rien à en tirer.
- Alors nous avons d'ores et déjà perdu, dit elle en se levant. Elle jeta les documents qu'elle avait rassemblés sur le lit. « Tenez, cracha t'elle, au cas ou vous changeriez d'avis... »
Dépitée, en proie à la colère et à l'impuissance, elle quitta la chambre de son père, sans un dernier regard. Elle claqua la porte et alla rejoindre son appartement, les premières esquisses d'un plan visant à contrecarrer ceux du général Grievous se mettant gentiment en place dans son esprit aiguisé par sa détermination.
A bord de son vaisseau, la Main invisible, en orbite autour de la planète Sherma, les droïdes médicaux étaient en état d'alerte. Le général Grievous, suite à une violente quinte de toux, avait du être placé d'urgence dans une cuve à bacta. Son système respiratoire, à la fois organique et mécanique, avait subi un dommage important, lors de sa dernière attaque, qui avait rompu quelques branchements dans lesquels coulait le fluide vital, riche en oxygène, remplaçant son sang. A présent, ces perforations laissaient échapper une quantité non négligeable de fluide, et le cyborg devait à tout prix être remis d'aplomb, sans quoi des séquelles irréparables atteignant le système nerveux pourraient s'ensuivre. A la fois enragé par la douleur et la honte de se retrouver vulnérable dans un container remplit d'un liquide verdâtre, froid et nauséabond, le général Grievous s'agitait dans la cuve, aboyant des insultes et des ordres, à travers un haut-parleur directement branché sur son vocalisateur, aux droïdes apeurés qui osaient à peine l'approcher. L'un des droïdes médicaux tentait tant bien que mal de diriger les instruments robotiques qui permettaient d'effectuer des opérations depuis l'extérieur, lorsqu'une fausse manipulation créa un court-circuit qui affecta sensiblement l'humeur de Grievous. Celui-ci se leva, tendit la main et saisit le droïde par le cou.
- Imbécile ! rugit-il en l'envoyant valser contre un mur. La tête du droïde se fendit en deux, laissant échapper des étincelles. « Bande d'incapables ! continua t'il en s'adressant aux autres droïdes, tous immobiles suite à ce qui était arrivé à l'un des leurs. Autant faire les choses moi-même ! Votre incompétence est déplorable ! Je vous ferai tous envoyer à la casse une fois sortie de cette maudite cuve, je vous en donne ma parole ! » Tandis qu'il parlait, il se saisissait des instruments nécessaires à ses réparations, et entreprit de s'occuper lui-même des dommages qu'il avait subi. Les autres droïdes ne firent rien pour l'en empêcher, leurs photorécepteurs tous braqués sur lui. Quelques instants plus tard, Grievous sorti de la cuve, et arracha sa cape des mains tremblantes du droïde qui le lui tendait. Il s'en revêtit, et sorti de la pièce en trombe, rejoignant le pont de sa démarche aviaire à grandes enjambées, penché en avant tel un prédateur toujours aux aguets, ses mains crispées posées sur sa poitrine souffreteuse, sa respiration rendue sifflante par la rage qui ne cessait jamais de l'animer.
Arrivé sur le pont, il rejoignit un homme de haute taille, d'apparence assez âgée, qui, les bras croisés, admirait la vue sur la belle planète verte et bleue de Sherma, à quelques milliers de kilomètres sous leurs pieds. Grievous vint se placer à ses côtés, et redressa tant bien que mal son corps endolori.
- Vous devriez faire preuve d'un peu plus de patience, général. Vous ne vous débarrasserez jamais de votre mal si vous ne laissez pas les droïdes s'occuper de vous.
- Jamais je ne confierai mon corps à ces imbéciles. Trouvez moi d'autres droïdes plus compétents, et nous en reparlerons, maître.
Le comte Dooku se tourna vers lui, un sourire narquois au coin des lèvres. « Décidément, vous êtes difficile à satisfaire... comme tout bon perfectionniste... » Grievous lui lança un regard sombre, puis serra les poings, en proie à une colère sourde qu'il avait de la peine à contenir.
- J'en ai assez de cette situation... tous ces débats et ces discussions avec la planète Sherma ne nous mèneront à rien, cela ne nous fait que perdre davantage de temps.
- Patience général, il s'agit de les ménager ! Les Shermians ne doivent pas se douter de l'imminence de notre attaque. Ne vous en faites pas, vous aurez bientôt votre partie de chasse. Grievous laissa échapper un toussotement, et ferma un instant les yeux.
- Et... qu'en est il de cette sénatrice, Kaylen Elvar ? Dois-je l'éliminer ? Le comte Dooku releva les yeux vers lui, fronçant les sourcils, son regard plongé dans le sien.
- Non... non elle ne représente aucune menace...
- Elle aime son peuple, continua Grievous sans ciller. Sa détermination est grande. Elle se battra jusqu'au bout, je le sais... Dooku plissa les yeux.
- Général, son attitude à votre égard lui coûtera plus que certainement son poste de sénatrice. Elle n'est âgée que de 22 ans. Cette femme ne peut rien contre nous.
- A votre place, je me méfierais d'elle, gronda Grievous d'une voix rauque. Cette fois, le Comte Dooku se tourna entièrement vers le général.
- Pourquoi cherchez vous n'importe quel prétexte pour avoir une raison de vous débarrasser d'elle ? demanda t'il. Grievous garda les yeux rivés sur la planète en contrebas et se tut. Oui, il voulait se débarrasser d'elle. Oui, il voulait la voir mourir de ses propres mains. Non parce qu'elle représentait une véritable menace, non parce qu'il la haïssait pour une raison ou pour une autre. Mais parce qu'il se voyait développer une forme de respect pour cette misérable femelle humaine. Il voulait sa mort parce qu'elle le rendait faible, vulnérable. Il avait un besoin étrange et irrépressible de se comparer à elle, de se sentir plus fort, d'avoir le contrôle de la situation, de savoir qu'il n'y avait aucun moyen à ce qu'elle obtienne ce que lui, de son côté, cherchait par-dessus tout à posséder. Son seul but était de servir son maître, Lord Sidious, afin que celui-ci, en échange, apporte à son peuple l'aide et le soutien dont ils avaient cruellement besoin. Et cette jeune femme avait peut-être les moyens de contrecarrer ses plans, ce que malgré lui, il ne pouvait s'empêcher de craindre. Lui, le général Grievous, craindre quelqu'un ? Et de surcroît une femme ? Ridicule. Il avait honte de se sentir menacé ainsi. Il devait trouver une raison pour se débarrasser d'elle, il fallait tuer cette femme qui avait su le mettre si mal à l'aise...
Mais le comte Dooku se montrait suspicieux. Ce serait une honte que de lui permettre de déceler sa faiblesse. Il se redressa et plongea son regard d'ambre dans celui de son maître.
- Vous avez raison. Je ne devrais pas accorder de l'importance à cette femelle. Nous avons d'autres priorités sur lesquelles nous devons nous concentrer.
- Vous parlez sagement, général. Et maintenant, que diriez vous d'une petite séance d'entraînement pour vous remonter le moral?
