CHASSE-CROISE - Petit Récapitulatif de l'Histoire : Les parents d'Hermione inquiets pour sa santé l'ont envoyée passer la fin des vacances chez ses cousins chez qui elle a fait la connaissance de William.
CHAPITRE 02 : De Nouvelles Arrivées Accompagnent la Rentrée
Certains actes plus que de longs discours peuvent faire basculer toute une vie. Êtes-vous prêts à les accepter?
Hermione avait passé les meilleures vacances qu'elle avait eues depuis longtemps. Ses cousins l'avaient emmenée partout dans leurs sorties et elle avait fait plein de nouvelles connaissances. Elle avait revu deux autres fois Will mais il était ensuite parti pour une autre ville. Cela l'avait attristée. Elle l'aimait bien et elle n'avait rencontré personne d'autre d'aussi intéressant. Les autres garçons lui semblaient fades, insipides. Pourtant rien de physique ne s'était passé entre eux. Mais à chacune de leur rencontre, elle avait sentie un je-ne-sais-quoi, comme un lien particulier.
Non, je dois me faire des idées.
Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'être nostalgique à son évocation. Le bruit de l'ouverture de son compartiment sortit Hermione de sa réflexion. Mais quand elle leva les yeux, au lieu de voir Harry ou Ron, elle reconnut le rictus arrogant de Drago Malefoy.
— Alors, Granger, on se sent seule? Où sont donc ton super héros et son larbin?
— La ferme, Malefoy. Je n'ai pas très envie de te supporter aujourd'hui, va voir ailleurs si j'y suis!
— Oh, oh, Granger, on se rebelle? C'est ton nouveau look qui te donne tant d'assurance? Parce que, tu sais, tu n'as pas changé : tu n'es toujours qu'une petite je-sais-tout et rien d'autre!
— Ah! Ah! Tu fais de l'humour maintenant, Malefoy? répondit avec dédain Hermione. On va peut-être t'engager chez les clowns?
Drago ne savait pas ce qu'était un clown mais il était sûr que ça ne lui plairait pas.
— Ne fais pas la maligne, Granger, tu ne l'es pas. Je ferais plus attention à ce que je dis si j'étais toi, vu qu'on va partager les mêmes appartements de préfets en chef, très chère collègue.
Il avait appuyé les derniers mots de sa phrase.
Hermione s'abstint de tout commentaire.
Il va me saouler toute l'année avec la chance que j'ai.
Drago avait assez joué. Il décida de se retirer mais il ne put s'empêcher de rajouter :
— A ce soir, petite moldue!
Son sourire légendaire aux lèvres, il quitta le compartiment. La porte claqua et Hermione comprit que cette année serait longue, très longue. Quelques minutes plus tard, on fit glisser la porte et une frimousse encadrée de longues boucles rousses passa sa tête pour observer les occupants du compartiment.
— Hermione, tu étais là! s'écria Ginny. Harry! Ron! J'ai trouvé Hermione! hurla-t-elle dans le couloir.
Ron et Harry arrivèrent aussitôt.
— Te voilà enfin Hermione, on t'a pas vu sur le quai! lança Harry.
Puis écarquillant les yeux :
— Tes cheveux!
Ron ajouta :
— Oui, Hermione, qu'as-tu fait à tes cheveux?
— Quoi? Ça ne vous plaît pas? C'est une idée de ma cousine. Elle trouve que les cheveux raides me vont bien mieux. Mais bon, ce genre de coiffure ne tient pas longtemps, dans quelques jours mes boucles auront repris le dessus.
— Je suis d'accord, cela te va à ravir! confirma Ginny.
— Merci, dit Hermione en rougissant un peu .
Elle ne serait décidément jamais habituée aux compliments! Ron ajouta alors, tout fier :
— Je suis sûr que mademoiselle ne sait pas que nous avons deux nouveaux, cette année!
— Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse, Ron? Je m'en fiche pas mal.
— Oh, pas quand tu l'auras vu! dit Ginny, rougissante.
— Ne me dis pas que tu as déjà le béguin pour le nouveau, Ginny! Enfin, je suis sûre que tu ne lui as pas encore parlé!
— Euh… enfin, oui. Mais il a l'air si charmant avec ses grands yeux bleu acier et ses cheveux noirs de jais. Oh, Hermione! Quand tu le verras, tu vas tomber sous son charme toi aussi!
— Mmmhh... Ginny chérie, je crois que tu devrais calmer un peu ton ardeur. Ton frère vient de changer de couleur.
Et c'était vrai. Ron venait de virer au vert et rassembla assez d'énergie pour ne pas crier. Mais le ton y était.
— Ginny, ne t'approche pas de ce garçon, ce n'est qu'un don juan!
Ginny ne comptait pas se laisser faire :
— Oh, fit-elle, outrée. Tu n'as pas à me dicter mon comportement! Arrête de jouer au grand frère protecteur! Et puis je t'ai bien vu intéressé par la nouvelle, Monsieur-je-suis-bien-sous-tout-rapport. Avoue que tu en craques un peu pour cette fille!
— Euh… enfin, je... fit Ron, embarrassé. Moi, c'est pas pareil! se défendit-il.
— Comment ça, pas pareil? Mais c'est tout à fait pareil! Monsieur n'a pas résisté au charme ensorcelant de la petite nouvelle. Ces cheveux sont fait de soie d'or et son petit minois est charmant. Avoue que tu as craqué! C'est ses yeux océan qui t'on fait chavirer? Elle t'a si gentiment demandé, avec son petit accent français : "Savez-vous où est située la voie 9 ¾, gentleman?" que tu as cru bon d'en tomber amoureux. Si c'est pas terrible de voir des trucs comme ça!
Ron avait viré pivoine sous les accusations de sa soeur. Harry essaya de changer de sujet en parlant quidditch avec Ron. Hermione comprit la tactique de son ami et se mit à distraire Ginny en lui posant toutes sortes de questions sur ses vacances.
Le trajet se termina sans encombre grâce à la diplomatie et à la ruse des deux amis.
Poudlard était toujours aussi splendide et, pour la plupart des élèves, ce lieu était comme une seconde maison. Ils avaient passé tellement de bons moments entre ces murs!
La grande salle du réfectoire était pleine, comme tous les soirs. Mais la décoration de la salle était d'autant plus belle qu'il s'agissait de la rentrée, le soir de la répartition pour les nouveaux venus.
Hermione, en tant que préfète, scrutait plus particulièrement les nouveaux visages des première année anxieux et stressés, dans la file d'attente du choixpeau magique. Elle sourit avec compassion pour ces novices terrifiés en repensant à son premier jour. L'excitation du moment, et puis cette attente interminable avant d'être réparti.
Hermione releva la tête vers la table des professeurs pour écouter Dumbledore, qui venait de se lever.
— Maintenant, exceptionnellement, mes chers enfants, nous avons le plaisir d'accueillir de nouveaux élèves en cours de cycle. Nos deux nouveaux étudiants vont intégrer respectivement notre sixième et septième année. Je vous laisse les appeler, Madame McGonagall.
— Oui, monsieur. Je vais donc d'abord appeler mademoiselle Angeline Delacroix, qui va intégrer les sixième année. Veuillez vous avancer, mademoiselle, et vous placer sous le choixpeau.
— Bien, professeur, répondit aimablement la jeune fille blonde aux yeux bleu azur.
Le regard franc et dénué de malice, elle alla se placer sans crainte sous le choixpeau qui cria, sans aucune hésitation :
— Gryffondor!
Angeline sourit et alla s'asseoir à la table des Gryffondors entre Ginny et Ron. Ron vira écarlate et Ginny éclata de rire.
McGonagall poursuivit :
— Monsieur William Johnson, venez me rejoindre. Le choixpeau vous indiquera dans quelle maison vous allez passer votre septième année à Poudlard.
— Regarde! C'est lui! C'est lui! murmura Ginny en tirant la manche d'Hermione.
— Oui, je vois...
Elle eut un moment d'hésitation puis ajouta, surprise :
— Mais attends, je le connais, Ginny!
— Comment ça, tu le connais?
— J'ai fait sa connaissance pendant mes vacances. Je ne savais pas que c'était un sorcier.
— Serpentard! cria le choixpeau magique.
Hermione sursauta à cette annonce.
Comment était-il possible qu'un si gentil garçon aille chez les Serpentards qui haïssaient les moldus? William avait pourtant passé ces deux dernières années entouré de moldus, il ne pouvait pas les détester!
Hermione ne savait plus que penser quand elle croisa son regard et qu'il lui sourit. Mais lui avait-il vraiment souri? C'était peut-être bien un effet de son imagination…
William s'était assis à la table des Serpentards, juste à côté de Malefoy et tous deux avaient entamé une conversation.
— Oh! Oh! Hermione! Ici, la terre!
C'était Harry qui lui disait cela, constatant qu'elle ne répondait plus.
— Oui, tu disais? s'empressa-t-elle de répondre.
— Je te demandais ce que tu pensais du nouveau prof contre les forces du mal. Est-ce que tu crois qu'il va tenir plus d'un an celui-là?
Elle jeta un coup d'oeil au nouveau professeur qui était un grand sorcier noir, assez âgé, avec les traits un peu trop tirés au goût d'Hermione. Elle tourna négativement la tête.
— Il m'a l'air déjà fatigué avant de commencer l'année.
— Oui, c'est ce que Ron et moi on pensait. Ron a d'ailleurs parié deux paquets de chocogrenouilles et une Bièreaubeurre qu'il ne tiendra pas l'année. Pour moi il va tenir mais ne reviendra pas l'année prochaine. Tu tiens un pari avec nous, Hermione?
— Ça ne va pas non? N'avez-vous pas honte de votre comportement? Parier sur le départ d'un professeur, c'est consternant!
— Je mets deux chocogrenouilles contre Ron! lança Ginny.
— Ginny! cria Hermione, outrée. Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi!
— Voyons, Hermione, ce n'est qu'un pari. On ne fait rien de mal.
— En tant que préfète, je désapprouve totalement votre comportement… mais en tant qu'élève je parie deux paquets de Bertie Crochue avec vous contre Ron.
— Ah, enfin une décision raisonnable! lança Ron. Même si je sens que c'est moi qui vais gagner! Je vais me régaler!
— Ne vends pas la peau du dragon avant de l'avoir attrapé! dit malicieusement Ginny.
A la fin du repas, Hermione rassembla les nouveaux Gryffondors et les conduisit à leur dortoir.
Hermione venait d'entrer dans ses appartements de préfète quand une main ferme la saisit.
— Hep, hep, hep, Miss! Où comptes-tu aller comme ça?
C'était bien sûr de Drago Malefoy que venaient ces paroles condescendantes.
— Figure-toi que je suis moi aussi préfète en chef et que je voudrais bien regagner ma chambre parce que je suis crevée! Et puis lâche-moi! dit elle en se dégageant d'un geste sec de la poigne de Malefoy.
— Oh, oh! Miss Granger est de mauvaise humeur! fit-il, moqueur. Et ça ne va pas s'arranger! dit-il d'un ton plus prédateur avant de s'avancer dangereusement d'Hermione.
Drago Malefoy était dans l'espace vital d'Hermione. Il avait un regard qui lui fit peur. Elle se recula promptement de quelques pas mais, à chaque pas qu'elle faisait pour s'éloigner de lui, il avançait vers elle, toujours plus menaçant, jusqu'à ce qu'elle se heurte à une table contre le mur.
Elle ne pouvait plus lui échapper! Mais échapper à qui? à Malefoy?
Elle se ressaisit.
Il essayait de l'intimider, et seulement de l'intimider! Elle connaissait ses sentiments à son encontre : il la détestait, elle n'était qu'une sang de bourbe. Mais il ne pouvait pas lui faire de mal car les lieux de Poudlard étaient sous la protection de Dumbledore.
Elle se sentit en sécurité… avant de repenser à la proximité qu'il y avait entre Malefoy et elle. Elle paniqua. Ses mains, qui s'appuyaient sur la table, tremblaient un peu trop à son goût.
Drago le remarqua.
— Alors je te fais peur?
Hermione se mordit la lèvre inférieure, détourna le regard des yeux inquisiteurs du jeune Serpentard et lança rop précipitamment :
— Mais pas du tout! Qui aurait peur d'un fils à papa?
Il se rapprocha d'elle, pencha sa tête dangereusement près de son visage. Ses lèvres frôlèrent son oreille quand il lui murmura :
— Toi.
Elle frissonna. Oui, il lui faisait peur.
Il releva la tête en humant son parfum.
Elle était troublée. Drago Malefoy, le garçon qu'elle détestait le plus, la troublait par sa proximité! C'était à marquer dans les annales. Mais pour l'heure, il fallait qu'elle se dégage, toujours prise au piège entre la table et Malefoy…
Elle se décida à intervenir encore une fois :
— Laisse-moi, Malefoy! J'ai autant le droit d'être ici que toi! Je ne vais pas te laisser m'intimider. C'est peine perdue, alors laisse-moi partir!
Elle venait de le regarder droit dans les yeux. Le regard qu'elle découvrit lui donna la chair de poule et la fit frémir. Elle venait d'y lire quelque chose qu'elle ne comprenait pas.
De la détermination et un je-ne-sais-quoi de troublant.
Hermione se mit à douter de pouvoir s'en sortir à bon compte. Son regard d'animal pris au piège ne quittait pas Drago des yeux. Il s'approcha encore, posant ses mains sur la table derrière elle, la forçant à se cambrer en arrière si elle ne voulait pas être collée contre le torse du Serpentard.
— Tu as froid? lui demanda-t-il dans un sourire.
Cette phrase la déstabilisa et elle n'osa rien répondre tandis que ses joues trahissaient sa gêne en s'empourprant. Il s'en aperçut et s'empressa d'ajouter :
— Tiens, tiens! Notre intellectuelle Gryffondor connue de tous pour son sang froid et son désintérêt pour tout ce qui n'a pas un rapport direct avec ses livres de cours aurait-elle, elle aussi, des réactions humaines? Tu n'es pas une Mademoiselle Iceberg finalement? A ce que je vois, tu ne restes pas indifférente à mon charme. On fait des progrès, Granger. Un jour tu seras une vraie femme.
— Détrompe-toi, Malefoy, ne confonds pas mon dégoût avec une quelconque attirance!
— Si tu le dis! fit-il avec un sourire supérieur.
N'oubliant pas dans quelle situation elle se trouvait, elle essaya de se dégager et s'énerva.
— Maintenant, Malefoy, tu me lâches ou tu me dis ce que tu voulais me dire? Je vais pas rester dans cette position toute la nuit!
Il ne broncha pas et se contenta de dire :
— Bien sûr. Je voulais te dire merci pour l'année dernière...
— Bon! Voilà! C'est fait! le coupa-t-elle en essayant de se dégager une nouvelle fois.
Ne bougeant pas, il lui posa juste une main sur l'épaule pour la ramener en face de lui. Choquée, elle le foudroya du regard.
Il n'en tint pas compte et l'embrassa fougueusement.
Hermione ne s'était pas attendue à ça. Passive, elle répondit à son baiser avant de reprendre ses esprits. Elle embrassait Malefoy!
Son corps pesait agréablement contre sa poitrine palpitante.
Non, non, c'était Malefoy!
Elle concentra toute la force qui lui restait et, prenant appui sur la table dans son dos, elle glissa ses deux mains le long de son torse pour les placer sur ses pectoraux. Elle le rejeta violemment.
Il ne s'était pas attendu à ça. Il perdit l'équilibre mais se rattrapa au fauteuil derrière lui. Il aurait juré qu'elle avait apprécié et qu'elle avait même répondu… Sans parler de ses mains qui avaient délicatement glissées sur son torse. Il se mordit la lèvre inférieure. Cela lui avait délicieusement plu. Mais après, tout s'était arrêté.
Dommage.
Hermione avait maintenant totalement repris ses esprits et la colère transperçait dans sa voix :
— Non mais ça ne va pas Malefoy? Qu'est-ce qui t'a pris? T'as pété un câble? Tu t'es cogné la tête? Tu te rends compte que tu viens d'embrasser ta pire ennemie?
Nullement troublé, il lui répondit :
— Oui, c'est ma façon de te remercier.
— Tu ne peux pas comme tout le monde dire simplement "merci", envoyer une carte, peut-être bien des fleurs, à la limite un cadeau? Mais on n'embrasse pas quelqu'un sans son accord pour le remercier! s'énerva-t-elle.
— Ça avait pourtant l'air de te plaire, dit-il avec un sourire plein de malice et une flamme qu'elle n'avait jamais vue dans ses yeux.
— Pas du tout! hurla-t-elle.
Mais qui essayait-elle de convaincre?
— Et ne t'approche plus de moi, Malefoy, sinon je te le ferai regretter! lança-t-elle encore avant de claquer la porte de sa chambre.
Malefoy resta quelques instants devant la porte d'Hermione, les bras croisé devant son torse et il murmura pour lui-même :
— J'adore les défis…
Hermione était encore haletante, tremblant contre la porte qu'elle venait de claquer. Malefoy venait de l'embrasser. Et elle sentait que la remercier n'avait été qu'un prétexte. Que voulait-il vraiment d'elle? Se sentait-elle réellement attiré par lui?
Non, elle ne devait plus y penser! Il fallait qu'elle oublie ce qui venait de se passer. Elle devait reprendre le cours normal de sa vie. Mais en avait-elle réellement envie?
Tout cela n'aurait jamais dû avoir lieu. Il n'aurait jamais eu une telle excuse si elle s'était abstenu de lui porter secours. Si elle n'avait pas sauvé la vie du jeune Serpentard, l'hiver dernier.
C'était la veille des vacances de Noël. Harry, Ron et elle avaient décidé de faire du patin à glace sur le lac gelé. Hermione avait appris les bases aux deux jeunes hommes quand le Serpentard leur coupa la route. Ron perdit l'équilibre et s'écroula en emportant Harry dans sa chute.
Malefoy se moquait ouvertement d'eux, un peu plus loin. Harry enrageait d'être si peu doué et Ron, lui, avait viré écarlate.
— Comment oses-tu te moquer de nous, Malefoy?
Hermione pouffa. Ils avaient l'air si drôles, empêtrés comme ils l'étaient!
Ron se retourna vers elle :
— T'es de quel côté, Mione?
Hermione reprit son sérieux et entreprit d'aider Ron et Harry à se lever, tout en essayant de modérer la colère des deux Gryffondors.
— Ne t'occupe pas de Malefoy, Ron. Il frime! Quand je vous aurai appris deux trois autres trucs, vous serez tous les deux aussi bons que lui.
— Ça m'étonnerait, Granger! Ils ne tiennent même pas debout sur leurs patins, alors avancer…!
Il repartit dans un fou rire nerveux.
— Je ne me moquerais pas d'eux si j'étais toi, Malefoy. A ce que je vois, tes deux acolytes qui te suivent partout comme des petits chiens sont restés sur le bord du lac. Regarde : tes deux gros balourds nous observent depuis le bord. Ils vont finir par se transformer en bonhommes de neige!
— Tais-toi, Granger! Crabbe et Goyle sont sûrement bien plus doués que ces deux crétins!
Ron fulminait. Il lança alors quelque chose qu'il regretta aussitôt :
— Faisons une course alors, Malefoy. Nous trois contre vous trois!
— Ron! se lamenta Hermione. Tu n'es pas encore au point pour faire une course!
— Là, ta petite amie n'a pas tort, Weasley! Tu vas te ridiculiser!
Ron déglutit. Comment allaient-ils faire? Il ne tenait sur ses patins que grâce au soutien de son amie. Hermione lut dans son regard son appréhension et vint à son secours.
— Disons toi contre moi, Malefoy, et tout de suite. Ça te va? se dépêcha-t-elle de lancer avant de changer d'idée.
Malefoy sourit méchamment :
— Ça va être du gâteau contre toi, Granger! Alors qu'est-ce qu'on pari?
— Je ne parie jamais, Malefoy. Et je vais te battre à plate couture, crétin!
— On parie une tournée de Bièreaubeurre! lança Ron.
— Ça me va. Maintenant, la course. On va jusqu'à cet arbre, là-bas, affalé sur la glace, et on revient. C'est pas trop loin pour toi, Granger?
— Non, ça me va. On commence quand?
— Quand Crabbe et Goyle seront là.
Quelques minutes plus tard, tout était près.
Ron et Harry l'avait accablée de conseils, lui disant de surtout surveiller ses arrières et de faire bien attention aux gestes de ce crétin.
La course commença enfin.
Hermione prit rapidement la tête, ce qui fit jurer Malefoy, enragé de se faire battre par une simple fille de moldue.
Quand ils furent assez loin, Malefoy tira discrètement sa baguette et visa la glace devant Hermione.
— Refreno!
A ce sort, la glace ramollit devant Hermione. Mais la jeune sorcière avait remarqué le changement et l'évita sans difficulté. Le Serpentard n'en fut pas surpris. Cette fille avait un potentiel de gagnante. Si elle n'avait pas était une Gryffondor mais une Serpentard, il aurait sans doute craqué pour elle… si elle n'avait pas était fille de moldue cela va s'en dire!
Drago était là, perdu dans ses pensées, à essayer de rattraper la jeune fille. Il ne fit pas attention à la glace ramollie par le sort et se retrouva prisonnier du lac gelé. Il avala un peu d'eau qui lui glacèrent les entrailles. Il avait l'impression d'être une pierre attirée par le fond.
Sur la rive, les deux acolytes de Malefoy partirent en courant chercher du secours tandis que Harry et Ron essayèrent de les rejoindre en tombant tous les deux mètres. Hermione avait entendu le craquement de la glace derrière. Elle fit sans mal le chemin inverse.
Malefoy n'était déjà plus visible à la surface du trou quand Hermione arriva. Ce n'était pas bon signe. Si elle attendait les secours, il était mort.
Elle n'aimait pas Malefoy mais ne souhaitait pas le voir mourir. Donc, sans hésitation, elle plongea dans l'eau glacée. Elle fut comme paralysée par le froid mais reprit vite ses esprits. Elle devait sauver Malefoy!
Prenant une grande inspiration, elle replongea sa tête sous l'eau et vit le corps de Malefoy, inanimé, à quelques mètres d'elle qui s'enfonçait peu à peu. Elle l'attrapa. Ils revinrent à la surface et elle maintint leurs corps émergés jusqu'a ce que Harry et Ron arrivent. Ils les tirèrent tous deux de l'eau avec un sort de lévitation.
Enfin hors de l'eau, Hermione se sentit sauvée. Mais regardant le visage de Malefoy, elle constata que ses lèvres avaient pris une teinte bleutée. Entrouvertes, elles ne rejetaient plus aucun air.
Il ne respirait plus. Drago ne respirait plus.
Les parents d'Hermione l'avaient forcée à suivre un stage de secourisme : voilà que ses cours allaient enfin lui servir! Ce fut donc elle qui fit le bouche à bouche à Malefoy sous les yeux dégoûtés de ses amis. Harry avait très bien compris Hermione tandis que Ron aurait préféré laisser Malefoy mourir.
Hermione commençait à désespérer, quand enfin, Drago réagit et recracha l'eau qui avait empli ses poumons. Il entrouvrit les yeux et vit le visage ruisselant de la jeune fille.
Un ange avait-t-il pensé quand il l'avait vue lui sourire.
Elle lui avait sauvé la vie et, lui, il avait seulement dit en guise de remerciement :
— Dégage de là, Granger!
Se poussant, elle avait ri.
— De qui tu te moques? grogna Drago.
— De personne, Malefoy! De personne!
Et son rire cristallin emplit l'air.
— Tu es vivant, Malefoy! J'ai réussi!
Hermione glissa sur la glace et slaloma en riant toujours.
C'était cette vision qui avait fait craquer Drago. Il n'en avait rien montré et avait passé le reste de l'année à s'imaginer comment il pourrait la conquérir : elle venait de lui emprisonner le coeur. C'était incroyable. Drago était amoureux d'une moldue et cela le rendait heureux! Il se fichait totalement de la réaction des gens autour de lui. C'était décidé, il l'aurait!
Ce que veut un Malefoy, un Malefoy l'a!
Il lui faudrait seulement trouver le bon moment.
Ce fut pendant les vacances de Noël qu'il trouva la solution. Il pourrait la séduire sans avoir les deux crétins qui la suivaient partout dans son dos quand ils seraient tous deux préfets en chef et qu'ils partageraient les mêmes appartements. Là, il la verrait tous les jours et elle serait prise au piège.
Il avait attendu la nouvelle année scolaire avec impatience, ne laissant rien transparaître en attendant son heure.
A Suivre...
