CHASSE-CROISE - Petit Récapitulatif de l'Histoire : Un rêve étrange trouble Hermione. A son réveil, elle est à l'infirmerie. C'est Drago qui l'y a menée. Son secret a été découvert. Dumbledore, Pomfresh et Rogue sont dans la confidence.

CHAPITRE 05 : Un Livre, des Livres, à Chacun le Sien.

Si vous aviez su que sauver la vie d'un homme vous rendez responsable de cette vie. L'auriez-vous fait?

A cette heure matinale, tout le monde dormait encore. Au dehors, le vent tempêtait contre l'obstacle incontournable de Poudlard. Dans sa chambre, une jeune fille à la chevelure emmêlée s'éveillait. Elle ouvrait calmement les paupières, cela faisait un moment qu'elle était éveillée à vrai dire. Pourtant, elle n'avait pas encore esquissé l'ombre d'un mouvement. Le regard fixée au plafond, elle se laissait bercer par les ombres qui accompagnaient les prémices de l'aube. Elle n'avait pas voulu réveiller le corps endormi auprès d'elle. Mais un nouvel assaut du vent l'attirait vers cette fenêtre. D'un geste des plus attendris, elle souleva précautionneusement la main qui pesait si agréablement sur son ventre pour la déplacer.

La complainte du vent l'appelait inlassablement. Ombre immobile à sa fenêtre, elle contempla la vue imprenable que l'on avait sur la forêt interdite. Le vent se calmait avec l'aube naissante. Ses mains agiles dansaient dans les feuillages. Les arbres du Parc ne perdraient pas leurs feuilles même l'hiver venu. La forêt interdite avait sa propre magie qui supprimait les effets du froid des hivers rigoureux anglais. Ce n'était donc pas en observant la forêt qu'elle pourrait découvrir la saison. Etait-on en septembre ou en novembre? Une part d'elle même lui criait septembre et l'autre novembre, laquelle écouter?

Derrière elle, l'occupant du lit remua. Elle avança encore d'un pas vers la fenêtre et apposa sa main contre la vitre glacée. La forêt interdite. Ce nom chantait à ses oreilles comme la promesse d'un monde merveilleux. La forêt abritait tant de créatures diverses et variées, elle aurait forcément sa place. Les oiseaux, de leurs chants envoûtants, l'appelaient à les rejoindre. La forêt elle-même de son vert profond semblait lui vanter les mérites de ces lieux magiques. Se pourrait-il que ce havre de paix lui soit un jour accordé? Les bruits du dehors se calmèrent, laissant place au chaud silence de la chambre.

Dans le lit à baldaquin, le corps de son occupant bougea, un bras blanc fit un arc de cercle à l'emplacement qu'occupait précédemment la jeune femme. Un bruit répétitif de frottement suivi d'un grognement désapprobateur lui indiqua que son absence venait d'être découverte. Les couvertures remuèrent encore une fois pour laisser émerger une tête blonde. Le jeune homme tourné vers elle avait pris appui sur son avant-bras de manière à pouvoir l'observer tout à son aise.

— Hermione, reviens...

Elle se retourna, croisa son regard, puis s'attarda sur la main qu'il lui tendait. Ce n'était pas un ordre ou une prière, juste une invitation. Son corps à moitié dénudé, il était très tentant.

Une nouvelle bourrasque lui rappela les promesses de la forêt. Son attention totalement fixée sur le feuillage ondoyant des arbres. Même le froissement des couvertures rejetées au loin ne réussit pas à la distraire. Elle ne bougea pas non plus quand deux mains blanches glissèrent sur ses hanches pour l'étreindre amoureusement. La tête plongée dans sa chevelure, il en huma le parfum et l'embrassa dans le cou avant de remonter vers son oreille. Il lui susurra :

— Viens...

Il commença à rebrousser chemin vers le nid douillet l'entraînant avec lui. Mais elle résistait.

— Non, pas encore...

— Qu'est ce que cette fichue fenêtre a de si intéressant? D'accord la vue est jolie, mais...

Il ne termina pas sa phrase, elle l'avait écouté, il fallait en profiter. Malicieusement, il se plaça devant la fenêtre. Maintenant, elle allait être de nouveau tout à lui et plus Dieu sait où. Il capta son regard, ses yeux s'étaient à nouveau illuminés de paillettes d'or comme la veille. D'abord, il déposa un chaste baiser sur ses lèvres, puis un second, puis un troisième. La quatrième fois, quand il voulut s'écarter, une main posée sur son cou l'en dissuada. Contre ses lèvres Hermione murmura :

— Non.

Le mot le fit sourire, mais il n'avait nulle intention de la contredire. Approfondissant son baiser, il avança vers le lit la forçant à reculer. Cette fois-ci elle ne résista pas.

Le cri d'un épervier prenant son envol au loin la fit sursauter. Hermione rompit le baiser. Le regard nostalgique, elle contempla une dernière fois ses yeux bleu acier. D'un triste sourire, elle effleura du bout des doigts ses lèvres avant de murmurer :

— Les rêves ont toujours une fin.

Le jeune homme l'interrogea du regard, il ne comprenait pas.

L'oiseau de mauvaise augure s'éloignait lentement lançant toujours son cri perçant comme un avertissement. Le rêve s'effilocha laissant peu à peu place à la froide réalité.

Un nouveau cri de l'épervier. Hermione sursauta, ce satané volatile venait de lui flanquer une trouille de tous les diables. Le prisme de ses songes lui dévoilait chaque soir un peu plus de détails. Encore un rêve bizarre. Consultant le réveil, elle constata qu'il était six heures moins cinq. Il n'allait pas tarder à sonner autant se préparer maintenant puisqu'elle était debout.

Passant devant un miroir, son reflet l'interpella. Hermione se figea, elle n'avait pas l'habitude de se faire ainsi héler par sa propre image. L'Hermione du miroir avait un soupçon de supériorité dans le regard. Mais elle n'en tint pas trop compte, dans l'histoire de Poudlard tout un chapitre leur était réservé. L'auteur avait bien mis l'accent sur le fait qu'ils n'étaient que l'expression d'une infime partie de nous même. Il ne fallait pas en avoir peur et faire attention à ne pas trop les écouter. Les reflets aimaient jouer les intéressants et savaient attirer l'attention. C'est donc avertie qu'Hermione écouta le reflet :

— Elle nous appelle, pourquoi ne la rejoignons nous pas?

— Je ne suis pas encore désespérée au point de tout laisser tomber.

Le reflet pouffa.

— En es-tu sûre? Regarde la tête que tu fais!

— Qu'est-ce que ça peut bien te faire la tête que j'ai?

— Figure-toi que c'est ma tête aussi! Et puis j'en ai marre de te regarder déprimer. J'ai envie de courir au grand air.

— Si je partais vraiment tu serais coincée ici.

— Pas du tout, je serais dans ton reflet près du lac, dans la rivière ou encore dans chaque flaque après la pluie! Ecoute-moi et partons! As tu encore rêvé d'un autre garçon? Ne l'écoute pas, il essaye de te détourner d'elle! Ils essayeront tous! Mais elle nous aime. Elle nous attend les bras ouverts! Elle est si belle, si grande.

Hermione boucha ses oreilles de ses mains tremblantes secouant négativement la tête.

— Non, non et non. Je ne veux plus t'écouter!

La voix d'Hermione résonnait encore dans la pièce mais le reflet n'était plus là. Soulagée, la jeune fille reprit son calme. Rêver successivement qu'elle partageait une intimité plus grande qu'une simple amitié avec William Johnson ou Drago Malefoy avait quelque chose d'inquiétant. Peut-être en parlerait-elle avec Madame Promfresh au cours de leur rendez vous quotidien.

Hermione allait quitter la pièce quand elle remarqua les deux bonnets qui trônaient toujours sur le rebord de la cheminée. Son regard s'assombrit, son front se plissa tristement. Les elfes de maison n'avaient pas pris ses présents comme l'année passée. Ou plutôt devrait-elle dire Dobby n'était pas venu les récupérer. A bien y regarder, aucun elfe de maison n'était venu raviver l'âtre au cours de la nuit comme ils en avaient la coutume. Peut-être avaient-ils oubliés? Il ne fallait pas trop y penser, encore une dure journée débutait.

En ce vendredi après-midi, la bibliothèque était des plus calmes. Où plutôt carrément déserte, suivant les critères employés. C'était souvent comme ça, les jours de beau temps. Les élèves préféraient cent fois aller rire au soleil près du lac plutôt que de s'enfermer avec de vieux bouquins poussiéreux surtout en début d'année. On ne comptait présents que les plus assidus, plus communément appelés "rats de bibliothèque" dans le monde moldu. Mais à Poudlard certaines apparences pouvaient en cacher d'autres. Et comme aimait le dire Madame Pince, la Bibliothécaire :

— Ne vous fiez pas toujours à la couverture. Les livres renferment beaucoup de secrets. Ne pas les abîmer c'est respecter la connaissance qu'ils contiennent.

Mais rares étaient ceux qui écoutaient encore les élucubrations de la vieille sorcière.

Les grandes baies vitrées ouvertes sur le Parc de Poudlard offraient le faible éclairage d'un jour déclinant. Le silence était maintenu par l'implacable Pince qui au moindre chuchotement suspect foudroyait du regard le coupable qui, immanquablement, tombait dans la contemplation muette de son livre ou sortait après avoir rassemblé ses affaires.

Le silence n'était ponctué que par le rythme des plumes grattant le parchemin. A intervalle régulier, les pages des manuels se tournaient suivant la cadence de chacun. L'agencement des tables avait été élaboré de telle manière que depuis son bureau, à l'entrée de la bibliothèque, Madame Pince pouvait en un coup d'oeil avoir une vue générale sur tous les étudiants. La bibliothèque était son petit monde. Elle y régnait en dictatrice implacable et pour l'heure, elle semblait satisfaite de l'ordre apparent. Une petite dizaine d'étudiants se répartissaient dans l'immense bibliothèque qui pouvait en contenir, les veilles d'examens, plus de cent.

A l'une des table les plus éloignées, à l'écart des autres groupes, une première année de la maison des Serpentards étudiait sagement un manuel d'un niveau plus avancé qu'il n'aurait convenu. Sa première intention, en venant à la bibliothèque, avait été de trouver "le coin tranquille" pour se cacher. C'était un stupide Poufsouffle qu'elle avait essayé de semer toute la matinée qui l'avait conduite à se réfugier en ce lieu qu'aucune première année n'aurait eu l'idée de visiter avec un temps pareil. Mais voilà, elle était obligée de rester là. Il allait lui payer ça, ce crétin. Et puis comment s'appelait-il déjà? Wargold? Warnell? Warlol? ... Non, n'était ce pas plutôt Warold? Oui, Endie Warold! Le Poufsouffle le plus collant qu'elle n'avait jamais rencontré.

Si seulement ses parents l'avaient écoutée! Elle serait montée dans le train avec un peu d'avance et ils seraient partis pour arriver à l'heure à leur déjeuner chez les Clifords. Mais non, son père avait tenu à assister au départ du train même si cela devait l'amener à être en retard. Après tout, les Clifords avaient eux aussi, fut un temps lointain, accompagné leur progéniture jusqu'au Poudlard Express. "Ils comprendront" avaient été les derniers mots de son père. Sa mère, le calme personnifié, lui avait accordé un sourire compatissant. Attendre avec eux n'était pas si mal. Enfin, jusqu'à l'arrivée des Warolds! Là, tout avait basculé. Il s'agissait d'un charmant couple de sorciers avec qui son père avait dû faire affaire autrefois. Les deux hommes étaient partis dans une conversation animée sur le commerce magique tandis que ces dames parlaient du dernier article que sa mère avait écrit pour la Gazette du Sorcier. Il n'avait alors plus rien eu à tirer des quatre adultes.

Le cauchemar avait alors commencé. Endie Warold la dévisageait depuis deux interminables minutes quand elle en eut assez.

— Quoi?

— Oh rien...

Il baissa le regard, rougit et lui demanda :

— C'est quoi ton nom, déjà?

Leurs parents venaient de les présenter et il avait déjà oublié son nom. Elle ne pouvait quand même pas ignorer la question. Un rapide coup d'oeil à sa mère lui apprit qu'elle attendait d'elle qu'elle se comporte en vrai Notword et qu'elle fasse la conversation à ce jeune garçon. Revenant à son interlocuteur, elle pensa que, finalement, cela aurait l'avantage de lui faire passer le temps.

— Emoly Notword.

Si seulement elle ne lui avait pas donné son nom. Il s'en serait peut-être souvenu. Ou alors, il l'aurait appris d'une manière ou d'une autre. Autant ne rien regretter. Endie Warold avait cru que le fait que leurs pères s'entendent bien signifiait qu'ils devaient tous deux être amis. Quelle idée saugrenue! Emoly n'avait besoin de personne pour se trouver des amis! Qui voudrait d'un ami qui ne vous quitte pas et qui, en prime, fait exploser au moins un truc par jour?

Emoly Notword blêmit. Qui venait d'entrer dans la bibliothèque? Etait-elle sous le charme d'un sort de malchance ou la destinée avait-elle décidé de lui jouer un sale coup.

A deux tables de là, deux élèves de septième année étaient en grande conversation au sujet du premier devoir de l'année. La jeune femme était vêtue aux couleurs des Serdaigles et sur sa poitrine brillait l'insigne des préfets. Elle ne semblait pas être d'accord avec le jeune homme portant l'écusson vert et argent des Serpentards.

— Je comprends ton raisonnement, Maggy, mais je ne suis pas tout a fait d'accord. Le sort de Wrash est puissant mais les dernières études d'Elisabeth Duracuire sur le sujet sont tout à fait à l'opposé de ta théorie.

— Je ne connaîs pas ton Elisabeth machin truc mais je peux t'assurer que Condrane Brisesort et bien plus fiable que tout autre auteur!

Le ton commençait à monter et un regard de la bibliothécaire leur fit rapidement comprendre de baisser le son. Ils se disputaient qui saurait convaincre l'autre que sa théorie était la meilleure à grand renfort d'exemples. Cela aurait pu durer longtemps mais l'arrivée de la préfète en chef arracha une exclamation de satisfaction à Margareth Gentry.

— On n'a qu'à demander à Granger de nous départager. C'est la meilleure dans cette matière.

Le jeune homme hocha la tête. Son consentement obtenu, Margareth éleva son bras dans les airs pour faire signe à Hermione Granger, qui avait décidé de s'installer un peu plus loin.

— Ohé! Hermione, par ici!

Cette agitation retrouvée leur valu un nouveau regard noir mais la préfète n'y fit pas attention, Hermione l'avait vu et s'avançait maintenant vers leur table. Quand elle arriva enfin à leur hauteur elle les salua gentiment.

— Assis-toi avec nous. Tu connais William Johnson, le nouveau? C'est mon cousin par alliance du côté de ma mère.

Hermione hocha la tête et s'installa à la chaise que lui proposait Will.

— Donc maintenant que vous vous connaissez, j'ai un petit service à te demander. Il faut que tu nous départages. Ca fait vingt minutes que Willy et moi on essaie de savoir qui a raison au sujet du sort de Wrash. Tu sais : le devoir de quatre rouleaux que nous a donné le nouveau prof de défense contre les forces du mal.

— Oh...

Hermione était intéressée. Elle avait déjà une idée sur la question. Son brouillon était fini depuis la veille, il ne lui restait plus qu'à le recopier. Pourtant elle les écouta tous deux exposer leurs théories, ne les interrompant que ça et là pour demander une précision sur leurs références bibliographiques. Quand ils eurent fini, ils la regardèrent en attendant sa sentence qui serait sans aucun doute controversée. Elle se racla la gorge et commença :

— Vos théories se tiennent toutes les deux, si on se contente de votre bibliographie qui date un peu. Mais bon, comme je suis certaine que ma réponse ne va pas vous satisfaire sans preuve, laissez-moi quelques minutes pour rassembler les documents dont j'ai besoin et je vous explique tout d'ici un quart d'heure.

Les deux jeunes gens lui donnèrent leur assentiment. William se proposa même de l'aider mais Hermione déclina son aide. Elle connaissait l'emplacement précis de tous les livres dont elle avait besoin, il ne lui faudrait que quelques minutes pour les rassembler. Elle disparut dans le rayon d'Histoire de la Magie.

Maggy se pencha vers William.

— Elle ne doit pas savoir, je me suis peut-être trompée.

— Je ne douterais pas si facilement d'elle. Après tout, sans preuve, toi ou moi aurions contesté quelque soit sa réponse, non?

— Oui, tu as sans doute raison. Attendons son retour.

Margareth se replongea dans la rédaction d'un autre devoir en attendant le retour d'Hermione.

Emoly Notword tournait dans les rayons depuis déjà bien dix minutes pour échapper à Endie Warold. Et d'après ce qu'elle avait vu, il ne l'avait pas encore remarquée. Mais cela n'était qu'une question de temps... Une jeune femme portant l'insigne des préfets en chef la dépassa pour chercher un ouvrage. Si elle ne restait pas trop loin d'elle, Endie Warold n'oserait pas l'approcher devant un élèves représentant une autorité supérieure. C'est donc discrètement qu'elle suivit cette fille.

Dans les rayonnages, Hermione était dans son domaine. Elle connaissait presque tous les ouvrages pour les avoir au moins ouvert une fois. Elle avait déjà trouvé le premier livre dans le rayon de l'histoire de la Magie, et le magasine incontournable pour tout bon sorcier qui veut rester à la page: La Magie, Découverte de Demain. Les articles étaient bien argumentés et permettaient de rester au courant de tous les progrès en matière de sorts. Elle était étonnée que ses deux camarades n'aient pas pensé à le consulter. Le dossier principal du mois dernier traitait principalement du sort de Wrash. Plus qu'un ouvrage et elle pourrait riposter. Le dernier livre dont elle avait besoin était Les sorts de notre Temps d'Elisabeth Duracuire. Le volume était bien placé en haut d'un rayonnage. De sa poche, elle sortit sa baguette et appela l'escabeau au bout de la rangée :

Accio escabeau!

L'arrivée précipitée du dit escabeau faillit renverser au passage une première année. Elle s'excusa d'un sourire auprès de la jeune fille et grimpa pour atteindre son livre. Un sourire de satisfaction transparut sur ses lèvres.

La Serpentard qu'elle avait failli faire tomber poussa un cri de surprise en découvrant derrière elle un jeune Poufsouffle, certainement de première année lui aussi d'après son petit gabarit. En reculant, la jeune élève cogna contre l'escabeau qui déséquilibra Hermione. Les Sorts de notre Temps lui échappèrent et passèrent à quelques centimètres du fort chanceux Poufsouffle. Une boule bleue de la taille d'une balle de golfe s'échappa de sa main. Hermione reconnut l'objet : une Peur Bleue. Quand elle était bien utilisée, elle faisait apparaître vos plus grandes frayeurs. Encore une invention des jumeaux Weasley, un peu trop dangereuse à son goût. D'ailleurs, si elle s'en souvenait bien, le ministère de la magie en avait interdit la vente et l'utilisation juste avant le début des vacances.

De nouveau sur la terre ferme, elle attrapa la boule bleu. Heureusement pour eux, le choc n'avait pas déclenché le mécanisme. Il aurait été difficile de contenir toutes les frayeurs qui auraient pu s'en échapper. Le sort touchait tout être vivant dans un rayon de dix mètres. Contemplant une dernière fois la Peur Bleue, elle la fourra dans sa poche et se tourna vers le jeune garçon.

— Ton nom et ta maison? Tu dois être au courant que cet objet a été interdit par le ministère de la magie.

Innocemment, il détourna le regard, les joues rougissantes.

— Endie Warold, Poufsouffle de première année.

— Ah... Je vois, c'est donc toi le fameux Endie Warold! Dis-moi tu n'en loupes pas une! Tu essaies peut-être de te faire renvoyer.

— Non...

— Ce sera moins vingt points pour la maison des Poufsouffles. Je ne manquerai pas d'avertir ta préfète.

— Mais c'est pas juste! Elle a même pas explosé, s'emporta Endie.

— Heureusement! Je t'aurais retiré bien plus que des points. Je confisque la Peur Bleue. Et baisse d'un ton, tu n'es pas dans un stade ici mais dans une bibliothèque, ajouta fermement Hermione.

— C'est vraiment pas juste, marmonna-t-il encore un peu trop fort.

Cela avait été le bruit de trop qui avait alerté Madame Pince. Elle ne s'en laissait compter par personne et certainement pas par un morveux prépubert. D'une main experte, elle avait surpris Warold en refermant autour du lobe de son oreille gauche son pouce et son index. La pression exercée donna une couleur écarlate à l'appendice sensible. Un "aïe" retentissant suivit :

— Vous me faites mal, vieille bique!

Les représailles de la sorcière ne se firent pas attendre. De sa main libre, elle sortit sa baguette et, tout en tirant Warold vers la sortie, elle lui lança "Silencio!" avant qu'il n'ajoute d'autres impardonnables insultes.

Endie Warold continua de vociférer en silence. Bras et jambes se contorsionnaient en tout sens tel un pantin désarticulé pour pouvoir se libérer. Pince resserra sa prise et l'entraîna à sa suite en claquant la porte. Aucun bruit suspect ne lui échappait et Endie Warold venait d'en faire les frais.

Pince revint quelques minutes plus tard. Une grimace désapprobatrice, elle pesta :

— Plus aucun respect pour notre travail! ...même pas encore sorcier et ça fait le malin... Où va notre monde? ...

Hermione était retournée auprès de Johnson et de Gentry. Elle avait déballé trois livres essentiels au devoir et le magasine contenant l'article décisif.

— Aucun de vous deux n'a réellement tort quand on voit vos livres de bases, entama-t-elle. Mais vous vous êtes laissés dépasser. Les ouvrages d'Elisabeth Duracuire et de Condrane Brisesort sont désuets depuis au moins deux ans. Moi je me suis servie de la réédition des Nouveaux Sorts de notre siècle d'Aghata Valoin. Et puis lisez l'article de La Magie, Découverte de Demain n°23. On verra si vous n'êtes pas de mon avis après cette lecture.

Les deux sorciers n'ajoutèrent rien et lurent l'article. Ils furent alors obligés de reconnaître la véracité de sa théorie. Après cet intermède, ils reprirent tout trois leurs travaux en silence. Une bonne demi-heure s'était écoulée quand Hermione remarqua la Serpentard de première année qu'elle avait croisée plus tôt dans les rayons et qui la fixait bizarrement. Les élèves de cette maison devaient tous êtres cinglés ou mangemorts.

Elle n'eut pas le temps de s'attarder sur cette groupie qu'un hurlement de dément se fit entendre. Peeves passa en hurlant une chanson paillarde par le mur nord pour sortir par le mur ouest de la pièce. Les cris s'atténuèrent avec la distance et le silence retomba de nouveau. Tous reprirent leurs activités comme si aucun incident n'avait eu lieu.

Dire que la bibliothèque était le lieu le plus tranquille de Poudlard! Imaginez ce que cela devait être ailleurs...

A Suivre...

Le petit mot de l'auteur : La fin est proche, enfin je l'espère... J'ai aucune envie de me perdre dans un nombre infini de chapitres. Pour ceux qui, après lecture de ce chapitre, ne savent toujours pas ce qu'a Hermione... Je suis désolée... Il faudra être patient. Mahel

Le coin des reviewers :

Kmomille : J'espère que ce chapitre t'auras un peu plus éclairée même si je dois dire qu'il apporte son lot de nouveaux personnages et de nouvelles questions.

Lou : Je suis contente que ça te plaise voici donc la suite.

Kaorulabelle : Je n'ai toujours rien dit sur ce qu'à Hermione mais les indices deviennent plus que flagrants. ^^

Andréanne Malefoy : Et bien voilà!!! J'ai enfin trouvé quelqu'un qui a deviné ce qu'avait Hermione. Merci, je commençais à croire que c'était impossible à trouver mais faut croire que non finalement! *soupir de soulagement* [ et ça c'est le petit bonbon virtuel .... Bon, d'accord c'est nul mais je trouve ça marrant alors... ^^]

Frite12 : Ben on en apprend un peu plus sur ce mal qui semble la ronger.

Link9 : Voili voilou la suite qui s'est un peu faite attendre...

Elsar : Merci mais ne t'inquiète pas, tu vas trouver ou tu patientes un peu...

Alba : lol, c'est quand même bien d'avoir essayé. Ca aurait pu être une sirène mais non. J'aurais expliqué ça comment moi? Quand à tes pronostiques pour avec qui Hermione finit... C'est pas à moi qu'il faut le demander, j'en sais encore rien... Peut être avec Drago ou peut être avec William? Peut-être avec aucun des deux? ou peut-être avec les deux? Ou peut-être Drago et William vont-ils laisser Hermione et partir ensemble?... Je n'ai pour le moment aucune certitude. Qui sait peut-être n'y aura-t-il pas de vrai fin? ou peut-être y en aura-t-il plusieurs pour satisfaire tous le monde?

De gros merci à tout le monde. Mahel