CHASSE-CROISE - Petit Récapitulatif de l'Histoire : Des rêves toujours plus étranges troublent les nuits d'Hermione. Certain de ses professeurs sont au courant de sa transformation en loup-garou. En revenant dans ces quartiers, elle découvre un présent de Drago Malefoy. Après un pacte de sorcier, elle accepte le bracelet que contient le paquet. En échange, Drago devra être plus respectueux. Un semblant d'amitié s'instaure entre eux.
CHAPITRE 07 : Temps Perdu dans les Couloirs... Apporte son Lot de Surprise...
Le temps perdu est-il vraiment perdu pour tout le monde?
Le week-end était un moment privilégié à Poudlard, les querelles intestines entre maisons semblaient pour un temps oubliées. Que se soit à table ou dans les couloirs, la bonne entente régnait. Mais comme le lourd silence au coeur d'un cyclone, calme et sérénité ne devaient durer. Dès le lundi matin, les joutes verbales reprenaient corps pour rythmer leur quotidien.
En ce samedi matin, Hermione était pressée d'arriver au réfectoire où ses deux amis devaient déjà l'attendre impatiemment.
Il est bien connu que c'est toujours lorsque l'on est pressé que l'on trouve le moyen de vous ralentir : une armure récalcitrante qui a décidé d'interdire l'accès du couloir le plus direct et qui, bien entendu, vous force à rebrousser chemin pour emprunter un trajet bien plus long. Dans ces cas là, courir ne sert à rien, mais on ne peut pas s'en empêcher. Là, vous vous dites : "ce calvaire va prendre fin, plus que deux couloirs et c'est bon". Mais non! La vie vous en veut et a décidé de vous en faire baver. Alors, surgissant de nulle part, quelqu'un vous interpelle. Vous faites semblant de ne rien avoir entendu. Mais quand tout Poudlard entend hurlé votre nom au deuxième essai, vous ne pouvez plus l'ignorer. Ce cri là, même un sourd l'aurait entendu!
Un peu fâchée de se faire ainsi héler, Hermione essaya d'adresser un sourire à son interlocutrice.
Lilliane Brady, Poufsouffle de septième année, s'arrêta à côté d'elle, un peu essoufflée. Plus petite que la moyenne, légèrement ronde, elle possédait un sourire adorable et un caractère admirable. Toujours de bonne humeur, elle ne l'aurait jamais ainsi abordée si elle avait été accompagnée.
Hermione se reprit. Elle ne méritait vraiment pas sa colère. Plus aimablement, elle l'interrogea :
— Oui?
— Oh, excuse-moi Granger... Quand je t'ai vue, j'ai tout de suite pensé au journal. Et puis, en plus tu étais seule... Je ne pensais pas t'importuner. Mais si c'est le cas ou si tu es pressée, je comprendrais.
Hermione ébaucha un sourire plein d'indulgence. La pauvre Brady avait une phobie des foules. Trois personnes, c'étaient déjà trop pour elle et pourtant, avec beaucoup de courage, elle faisait des efforts pour s'intégrer. Elle n'en quittait pas moins la première le réfectoire et les salles de cours.
Allez savoir comment elle avait pu sympathiser avec les sorciers les plus turbulents de Poudlard. Un vrai mystère. Fred était allé jusqu'à lui trouver un surnom. « Speedy la souris ». Oui, ça lui allait comme un gant. Première arrivée, première partie et toujours très discrète avec ça.
— Oui, bien sûr que j'ai un peu de temps à te consacrer, après tout, je suis déjà en retard, alors un peu plus un peu moins. Mais dépêche-toi quand même.
— Ok, je vais essayer.
Tout en gesticulant pour évacuer son stress, Brady s'expliqua :
— Tout a commencé...
— Abrège! la coupa Hermione.
Quand on connaissait la Poufsouffle, on savait que son discours ne pouvait être bref si elle commençait ainsi.
Brady s'empourpra :
— Désolée. Gentry veut savoir si tu t'es occupée de demander à Dumbledore la...
— Attends un peu, avant que tu n'ailles plus loin. Et j'aurais fait ça quand? Je ne suis pas la rédactrice en chef! C'est pour ça que j'ai laissé ce poste à Margareth. Je croyais avoir été claire dans le hibou que je lui ai envoyé mais il faut croire que non, s'énerva-t-elle une nouvelle fois.
Lilliane recula d'un pas. Toujours sur la brèche, elle était prête à prendre la poudre d'escampette.
— Elle n'a rien eu, se justifia-t-elle. Elle comptait sur toi. As-tu reçu le hibou de réception?
— Non, gronda-t-elle de se découvrir dans son tord.
— Ton courrier a dû s'égarer alors, ça arrive plus souvent que l'on ne le croit.
— D'accord, je m'en chargerai dans la journée.
— Tu vas bien? se permit de demander subitement Lilliane. Tu as l'air un peu à plat, toi qui adore tout ce qui est paperasse d'habitude, c'est ton truc, non?
— Détrompe-toi, moi aussi j'aime m'amuser mais, comparée à d'autres, j'ai le sens de mes responsabilités.
— Il n'y a pas que ça, non?
Lilliane n'était jamais si indiscrète d'habitude.
— Tu as raison, je suis un peu sur les nerfs. Il faut dire que ce n'est pas mon jour. L'armure du troisième m'a encore empêchée de passer. J'ai dû faire le détour par le couloir de l'aile ouest. Et maintenant cette histoire! Au fait, pendant que j'y pense, vous lui avez enfin trouvé un nom?
— A qui?
— Mais au journal, bien sûr.
— Oui, mais ne te moque pas.
Le sourire revint aux lèvres de la jeune fille. Elle hocha la tête.
— Fais un effort, je te vois déjà sourire!
Hermione commença à s'inquiéter. Faites que ce ne soit pas trop ridicule. Pitié! Pitié!
— Le Poudlard Express.
— Hein?!
Lilliane ne put se retenir en voyant l'incompréhension se peindre sur les traits d'Hermione.
— Oui, je t'assure, il va s'appeler comme ça!
— Et qui a eu cette idée originale?
— Colin Crivey.
— Pourquoi cela ne m'étonne pas?
— Peut-être parce que lors de sa première année, il poursuivait un de tes amis en criant "Potter! Une petite photo! Eh Potter!" Ce mec est cinglé et, si je peux donner mon avis, ça ne date pas d'hier.
— Oui, mais quand même, vous auriez pu l'arrêter! Franchement "Poudlard Express"!
— Non, si on avait pu...
— Mais quels étaient les autres noms? Vous en aviez tous un à proposer, non?
— Oui, mais personne n'a rien trouvé. Ah, si on excepte le nom encore plus loufoque de Ralf. "Ralf et ses Blues Brothers" qu'il voulait nous appeler! Tu t'imagines? Et je t'en prie, ne me demande pas d'où il nous a pondu cette merveille. Je n'en ai aucune idée et je ne veux même pas le savoir. Ce type est encore plus cinglé que Colin.
— Oui, je suis contente de ne pas l'avoir dans ma maison!
— J'aurais aimé.
Hermione fut prise d'un élan de sympathie. La plupart des gars bizarres ou farfelus se retrouvait à Poufsouffle. Avoir Endy Warold ou Ralf Farrell dans sa maison devait avoir quelque chose d'épuisant.
— Ne fais pas cette tête, tu n'es pas la seule à être pourvue de types bizarres. A Griffondor, on a Colin. Bon, c'est vrai, on n'a que lui mais c'est déjà pas mal.
— Un apprenti, comparé aux nôtres.
— Oui, je te le concède.
Un moment d'hésitation et elle ajouta :
— Ce n'est pas tout ça mais je vais y aller. Tu diras à Margareth que je ne suis qu'une consultante. La prochaine fois, elle devra se débrouiller sans moi.
Hermione fit un dernier geste d'adieu à Brady avant de disparaître au détour d'un couloir. Pressant le pas, elle allait peut-être finalement atteindre le réfectoire sans encombre. Mais elle avait encore pensé trop vite. A l'angle d'un couloir, sorti de nulle part, un jeune homme vint la percuter. Enfin, pour être totalement exact, c'était elle qui avait percuté le jeune homme, leur faisant perdre l'équilibre à tous deux. Affalé contre son torse, elle s'écarta précipitamment et se releva en grommelant de vagues reproches sur ces élèves qui sortaient de nulle part.
— Moi aussi je suis heureux de te revoir.
Hermione releva la tête et reconnut les traits de William Johnson. Il n'y avait vraiment qu'elle pour ne pas regarder la personne qu'elle percutait! S'il ne lui avait pas parlé, elle serait partie sans lui avoir jeté le moindre regard.
— Cela devient une habitude chez toi de me rentrer dedans.
Hermione se contenta de répondre sèchement :
— Je déteste que l'on me suive!
— Je t'assure que je ne te suivais pas, je venais...
Il n'eut pas le temps de finir car la main agacée d'Hermione lui intima le silence. Qu'est-ce qui lui prenait de réagir aussi agressivement?
— Pas toi, idiot! Elle!
— Mais qui ? Il n'y a personne à par nous, ici.
— Je t'assure que nous ne sommes pas seuls. Cette petite chose me suit depuis le deuxième étage.
— Je te conseille d'être plus claire, Hermione. Là, je ne te suis pas du tout. Et j'ai même l'impression que tu n'es pas dans ton état normal. Regarde : tu t'énerves pour rien. Nous sommes seuls, tu ne crains rien avec moi.
— Ne me parle pas comme ça ! s'énerva-t-elle. Oh, excuse moi William... Je suis sur les nerfs aujourd'hui, c'est comme si tout Poudlard s'était ligué pour exaspérer ma patience.
Posant une main sur le bras de William, elle se rapprocha. Sur le ton de la confidence, elle ajouta :
— Elle est derrière la statue d'Andora. C'est la petite de la bibliothèque.
Au regard d'incompréhension de William, elle compléta :
— La petite blonde ! Celle qui me fixait.
Un éclair de compréhension traversa ses yeux.
— Ta groupie ?
Il allait se retourner quand Hermione raffermit son étreinte autour de son bras. Il croisa son regard déconcerté. Elle fronça les sourcils et lui fit non de la tête.
— Pourquoi? articula-t-il sans qu'un mot ne sorte.
— Marchons, veux-tu? Je suis déjà en retard.
Elle n'attendit pas son accord, il la rattrapa en quelques enjambées. Un peu plus loin, il osa de nouveau engager la conversation.
— Je peux parler maintenant? On est assez loin, elle ne doit pas pouvoir nous entendre.
— Oui, tu as raison. Tu dois la connaître toi. Vous faites partie de la même maison. Qu'est-ce qu'elle me veut?
— Je n'en sais rien. Je ne connais pas tout le monde, figure toi. Tu te rappelles, je ne fais pas partie de cette école depuis une semaine! Les autres Serpentards me parlent très rarement quand Drago ne m'accompagne pas.
— Ah bon? Je croyais qu'entre vous l'entente régnait.
— Non. Il y a une nébuleuse au pourtour trouble, le groupe des apprentis mangemorts, et il y a les autres, des électrons libres ou rassemblés en petits groupes, qui constituent la grande majorité des élèves. Eux ne sont au courant de rien et aiment à rester au calme. Cette mauvaise réputation que les Serpentards traînent depuis des années est bien cruelle quand on considère qu'ils ne sont pas bien nombreux, ces mangemorts.
— Ils savent plutôt bien jouer la comédie.
— Je trouve aussi. Ta petite Emoly Notword est l'une des plus ambiguë, je crois... Avec elle, c'est blanc ou noir, soit elle t'adore, soit elle te déteste. Elle n'a pas l'air de connaître de juste milieu. C'est plutôt amusant, la plupart du temps.
— Je croyais que tu ne la connaissais pas.
— Non, j'ai dit que je ne connaissais pas grand monde, nuance.
— Ouais, si tu le dis... maugréa-t-elle, pas convaincue pour un sou.
Elle préféra changer de sujet, bien que l'idée de lui demander pourquoi il en savait temps sur une fillette de première année lui soit passée par la tête.
— Avançons, veux-tu? C'est que je ne suis pas en avance. "Carrément en retard" serait plus juste, à bien y réfléchir.
— Oui, comme tu veux, mais tu devrais lui parler. Je crois qu'elle t'aime bien.
Hermione grogna :
— Je ne crois pas, non. J'ai déjà bien assez d'un Serpentard dans mes pattes, je préfère ignorer les autres tant que je le peux encore.
Puis, elle prit conscience des paroles ambiguës qu'elle venait de prononcer. Elle se reprit aussitôt :
— Je ne parlais pas de toi mais de Malefoy, cela va sans dire. J'ai beaucoup de mal à me faire à l'idée que tu fasses partie de cette maison.
— Ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas.
Elle lui offrit un sourire soulagé.
La porte du réfectoire se profilait devant eux. Leur conversation n'avait pas été bien longue, à son grand désarroi. Ils se séparèrent à l'entrée, partant chacun vers une extrémité de la pièce en direction de leur table respective.
Hermione chercha ses amis là où ils avaient pris l'habitude de s'installer. Elle fut déçue de ne pas les y trouver. Elle prit la peine d'observer les trois groupes d'élèves qui étaient alors attablés mais ils n'en faisaient pas partie non plus. Elle s'avança vers Virigina Weasley qui avait pris place à une extrémité de la table pour être tranquille. C'est vrai qu'elle était en retard, mais quand même! Logiquement, même s'ils avaient commencé sans elle, ce dont elle ne doutait pas de Ron, ils auraient dû être encore là.
Un peu déçu, elle prit place en face de Ginny. La jeune Gryffondor attendait vraisemblablement quelqu'un puisqu'elle n'avait pas encore touché à son bol de chocolat et qu'une tasse de thé tiédissait à côté d'elle. Elle se contentait de tartiner une tranche de pain. Elle offrit à Hermione un accueil souriant.
— Tu veux une tartine?
— Non, merci. Je cherche Ron et Harry tu ne les aurais pas vus? Nous devions nous retrouver pour le petit déjeuner.
— Un peu tard, non?
— Je sais, je suis en retard. Mais quand même : ils ne seraient pas partis sans moi!
Et puis, comprenant son allusion :
— Tu peux parler. Qu'est-ce que tu fais, toi?
— Je déjeune. Désolée, je n'ai pas pu m'empêcher de te taquiner. C'est si rare que tu viennes déjeuner à cette heure-ci.
— Oui, eh bien ça ne risque pas de se reproduire. Bon, est-ce que tu les a vus?
— Non mais je sais où ils sont, fit-elle, mystérieuse.
— Alors? s'impatienta Hermione.
— Tu ne vas pas aimer.
— Dis toujours.
— Ils sont avec l'équipe, en train de s'entraîner depuis sept heures ce matin. Tu es sûre qu'ils ne t'ont pas prévenue?
— Certaine.
— C'est vrai que c'est typiquement mon frère d'oublier un truc comme ça. Mais de la part d'Harry c'est surprenant, voire même préoccupant. Le match contre les Serpentards doit vraiment le travailler pour qu'il en oublie un rendez-vous avec toi.
— Ils ont intérêt à le gagner, ce match! Mais, et toi? Pourquoi tu n'es pas en train de t'entraîner avec l'équipe? Tu n'aurais pas abandonner tout de même?
Ginny releva sa manche gauche et exhiba un bandage qui lui couvrait la totalité de l'avant-bras. Elle s'expliqua prestement.
— Un cognard égaré pendant l'entraînement d'hier soir.
— Pomfresh n'a rien pu faire?
— Si je m'étais présentée à elle hier soir, mais... Je trouvais la douleur totalement supportable. J'ai cru que j'avais un bleu, mais quand je me suis levée ce matin... j'ai compris mon erreur. Pompom m'a interdit de quidditch pour les deux prochains jours. Après, je serai de nouveau opérationnelle.
— Un vrai petit soldat. Pas trop triste?
— Je survivrai, le quidditch n'est pas toute ma vie, ce n'est pas...
Les derniers mots moururent sur ses lèvres en un étonnement joyeux. Revenant à Hermione, qui tournait le dos à la porte, elle demanda :
— Devine qui nous fait l'honneur de sa présence?
— Je ne sais pas... Peut-être Harry ou Ron?
— Non, eux ils n'auront pas fini avant 13H00. Moi je te parle d'un grand blond que tu as la patience de supporter comme voisin de chambre.
— Et alors? Rien de surprenant au fait qu'il vienne prendre son déjeuner.
— Non, ce n'est pas ça qui est surprenant! C'est plutôt qui lui a sauté au cou!
Hermione avala de travers son jus de citrouille et se retourna promptement.
En effet, une première année était bien accrochée à Malefoy. Mais quelle première année! Quand elle le lâcha, Hermione reconnut la frimousse adorable de la petite Emoly Notword. Le Serpentard n'avait pas semblé outre mesure surpris, ni gêné d'ailleurs. Il avait même arboré son sourire satisfait. A n'en pas douter, il avait aimé cet accueil dynamique. Comme s'il avait senti le regard d'Hermione, il releva la tête et elle croisa ses yeux d'acier adoucis par une teinte amusée. Elle détourna la tête et se concentra sur la question de Ginny. Mais son esprit vagabondait. C'était vraiment bizarre, Drago Malefoy ne s'était jamais affiché de la sorte avec quelqu'un. D'habitude il était très discret, à moins que... Une idée lui passa par la tête. Non, ce ne pouvait être cela, quoique ça se tenait. Un peu jeune c'est vrai, mais on avait vu pire. Et si la petite Notword était sa fiancée?
Ginny lui posait pour la deuxième fois la même question, il fallait qu'elle lui réponde.
— Pas croyable, hein?
— Oui, comme tu dis. Il l'a embrassée?
— Non, pourquoi?
— Un préfet doit montrer l'exemple. C'est un comportement indigne de son insigne.
— C'est Malefoy, à quoi tu t'attendais?
— A rien en particulier, mais disons que s'il l'avait embrassée... je n'aurais eu aucun remord à lui retirer des points.
— Je te reconnais bien là, Hermione... Oh!!!...
Ginny éclata de rire.
— Quoi? Qu'est-ce qu'il y a de drôle? Tu te moques de moi?
— Non, non, ce n'est pas toi, réussit-elle à articuler entre deux sursauts de rire. Il y en a un autre qui n'a pas supporté la scène, à la table des Poufsouffles! montra-t-elle d'un mouvement de tête.
Hermione se retourna. D'abord, elle ne remarqua rien. Puis, un éclat de voix attira son attention sur une élève couverte de jus de citrouille. Elle incendiait le jeune garçon en face d'elle qui se trouvait être Endie Warold. A en croire les accusations de la jeune fille, il venait de lui cracher son jus de citrouille à la tête. Mark, le préfet des Poufsouffles vint mettre un terme à la dispute. Hermione se retourna vers Ginny, contenant tant bien que mal un fou rire.
— Pas de chance pour la voisine.
— Oui.
La réponse avait été plus un murmure qu'autre chose. Hermione chercha le regard de Ginny qu'elle trouva pétillant de malice. Elles essayèrent de réprimer leur rire mais rien y fit. Un autre coup d'oeil à la Gryffondor les firent éclater. Elles s'esclaffèrent quelques minutes quand Ginny, reprenant un peu son calme, demanda à Hermione :
— Tu manges avec nous? J'attends Angeline, elle devait passer à la bibliothèque.
Son rire passé, Hermione regarda les plats et elle ne se sentit pas très bien. Elle n'avait pourtant bu qu'un demi verre de jus citrouille. Les aliments la répugnèrent, tout à coup.
— Non, je me sens un peu fatiguée. Je vais y aller.
— Comme tu veux. Angeline ne devrait plus tarder.
— Mais dis moi, je croyais que tu ne l'aimais pas. Ce n'est pas elle que tu trouvais suffisante et prétentieuse?
— Disons que j'ai changé d'avis. Je l'ai jugée trop vite. En fait, elle est super sympa.
— C'est bien qu'elle se soit trouvée une amie comme toi. Ce n'est jamais facile de s'intégrer. Je te vois plus tard!
— Ouais, bye!
Son odorat désormais super développé captait toutes les odeurs avec une violence qui la faisait se sentir mal. Ces nouvelles dispositions se développaient brusquement, sans prévenir. Heureusement, les nausées avaient cessé en sortant du réfectoire. Hermione fonça aussi vite que ses jambes la portaient vers l'infirmerie avant qu'une autre de ses nouvelles facultés ne veuillent se développer à l'instant.
Elle se précipita dans l'infirmerie après un rapide coup sur son battant. L'infirmière Pomfresh était installée à son bureau, écrivant ce qui semblait être une lettre. Elle avait relevé la tête en entendant la porte claquer.
— Vous auriez pu attendre que je vous dise d'entrer, Mademoiselle Granger! lui reprocha-t-elle.
Le visage blême d'Hermione adoucit son ton :
— C'est que j'aurais pu ne pas être seule. On se serait posé des questions. Faites plus attention à l'avenir.
— Oui, mais je ne pouvais pas faire autrement. Je me détraque!
Le regard d'incompréhension de Pomfresh la força à préciser sa pensée.
— Mon odorat est devenu hyper sensible sans prévenir. Je me suis sentie mal. Toutes ces odeurs!
— Où étiez-vous? Quelqu'un a remarqué votre comportement?
— Non, je ne pense pas. J'étais avec Virginia Wesley dans le réfectoire. J'ai prétendu être fatiguée et je suis venue le plus rapidement possible. Ca va déjà mieux.
— Oui, mais ça risque de se reproduire jusqu'à ce que votre première transformation soit faite. Quand vous aurez passé votre première lune, tous ces petits désagréments seront de l'histoire ancienne. Vous serez capable de les maîtriser et de les utiliser selon votre bon plaisir. Mais, pour l'heure, nous allons devoir les brider. Allez, suivez moi mon enfant!
L'infirmière pénétra dans la pièce adjacente au bureau et fit asseoir Hermione sur un lit :
— Enlevez votre pull. Je vais vous ausculter.
L'infirmière l'aida.
— Tout doucement, voilà, comme ça.
— Je ne suis pas en sucre madame, je sais encore retirer un pull toute seule.
— Si les symptômes que vous me décrivez se trouvent confirmés, ce sera comme si.
Hermione ne préféra pas répondre, elle n'avait pas de compétence en la matière. Mieux valait laisser faire Pomfresh. Après tout, elle était diplômée et compétente, aucune raison donc d'être soupçonneuse.
— Aie!! Vous voulez me casser quelque chose ou quoi?
— Hypersensibilité...
Mais qu'est ce qu'elle faisait dans son dos? Ca lui avait fait un mal de chien!
— Qu'est ce que ça veut dire? Qu'est ce que j'ai encore? Dites-moi, je vous en prie, s'inquiéta Hermione.
— Je vous félicite Hermione, vous entrez dans la troisième et dernière phase.
Sur le coup, Hermione ne comprit pas. La troisième quoi? Puis tout lui revint. Dumbledore avait parlé de cette phase comme étant la plus courte et la plus douloureuse. Hermione pâlit. Elle allait passer de sales moments.
— Oui, vous avez bien compris, votre corps va s'adapter. Votre métabolisme change pour pouvoir subir la prochaine transformation sans trop de dommages.
— La douleur?
— Oui, c'est le plus fâcheux... Les effets sont semblables à une repousse d'os, en plus ou moins douloureux suivant les sujets.
Elle avait vu les effets d'une repousse en deuxième année. Harry avait souffert le martyr.
— Ne faites pas cette tête, mon petit, Rogue a déjà commencé à préparer la potion d'accoutumance. Elle sera fin prête ce soir.
— La question est de savoir si je tiendrais jusqu'à ce soir.
— Je vais vous donner un calmant en attendant. Ce n'est pas aussi efficace mais les transformations atteignent leur apogée la nuit à la lune montante.
— J'espère que vous avez raison.
— Arrêtez d'être aussi pessimiste, ma chère.
Elle s'éloigna vers l'armoire à pharmacie, à côté de l'entrée. Elle sortit une trousse de sa blouse et ne chercha pas longtemps avant de trouver la clef qu'elle cherchait. Elle ouvrit le placard et pris une mallette rouge qui ressemblait assez à la trousse à outils d'un plombier. Elle la posa sur la table près du lit. L'infirmière déboutonna le premier bouton de sa chemise et passa sa main dans l'échancrure pour en ressortir une chaîne au bout de laquelle pendait une clef avec laquelle elle put ouvrir la mallette. Mais avant d'en observer le contenu, elle lança un contre sort sur l'objet. Pomfresh s'expliqua :
— On n'est jamais assez prudent.
Hermione se contenta d'hocher la tête.
Le flacon qu'elle découvrit ne lui donna pas envie d'en boire le contenu mais l'infirmière ne se préoccupa pas des résistances de la jeune fille et lui enfourna une cuillère au fond du gosier, manquant de la faire recracher. Elle se força à avaler.
— Pouahh! quel sale goût!
— Ce ne serait plus des potions de Rogue, sans cela. C'est le meilleur que je connaisse dans ce domaine. Un atout de taille pour une grande école.
— C'est peut-être un as mais, côté goût, ce n'est pas gagné!
Cet homme taciturne ne quittait jamais sa salle de potions adorée. Lee Jordan et les jumeaux Weasley en avaient même fait le sujet d'un de leur pari. Il s'agissait de savoir le temps que le professeur Rogue accordait à son hygiène... C'était bien là un pari grotesque. Mais les trois jeunes gens étaient partis dans une filature sans queue ni tête qui leur avait valu trois mois de retenue sous la surveillance avisée du professeur Rogue lui-même. Si seulement ça leur avait servi de leçon! Mais non, rien à faire, quinze jours plus tard, leur nouvelle lubie avait été de surveiller le professeur McGonagall pour découvrir à qui elle envoyait des lettres parfumées tous les mardis matin. Cela leur avait valu une perte conséquente de points. Les jumeaux Weasley étaient irrécupérables, de vrais trous noirs à points!
Hermione gloussa, ce qui arracha un sourire satisfait à Pomfresh.
— La potion commence à faire effet.
— Qu'est-ce qui vous fait dire ça? questionna la voix enjouée d'Hermione.
— Les effets secondaires, ma chère.
— Et c'est choi? gloussa-t-elle une nouvelle fois.
— Oh, trois fois rien. Une certaine euphorie du patient durant environ une trentaine de minutes. C'est un peu comme si vous étiez saoule.
— Mais z'ai rien bu! pouffa Hermione
— Et ça a plutôt l'air de bien marcher sur vous, constata Pomfresh qui s'amusait de la situation.
— Ze zuiz zérieuze! Vous moquez po! Ze vais me mettre en colère très fort!
— Mais oui, bien sûr. Allez, mon petit, vous allez vous installer dans ce lit bien confortable. Voilà, on s'allonge comme ça, tout doucement. Personne ne viendra vous déranger. Et maintenant vous me faites un joli dodo!
— Z'ai pas zommeil! Ze veux zouer!
— On se calme! Vous allez dormir, un point c'est tout! Sinon, c'est moi qui vais me fâcher!
— T'es même po belle! Mézante!
— Si vous n'aviez pas été sous l'emprise de cette potion je vous aurais fait regretter vos propos, mademoiselle Granger. Mais je fais mon travail correctement, alors vous n'aller pas m'énerver. DORMEZ!
Hermione sursauta sur ce dernier ordre. Elle expira violemment, vexée, mais s'exécuta. Le sommeil vint la cueillir rapidement de son baiser.
— Akasha, pourquoi les hommes ne m'aiment pas? Je ne suis pas méchante, juste différente.
Les sous-bois étaient paisibles par cette nuit sans étoile. Les rires du vent jouant au-dessus de sa tête avec la verte chevelure d'Akasha avait quelque chose de réconfortant. Parfois elle s'énervait mais souvent, son rire accompagnaient le leur.
Les bois chantonnèrent sa réponse :
— Hermione, amour de mes nuits, enfant de ma vie. Ne sois pas triste. Je resterai ton amie. Quand tu te sentiras seule, où que tu sois, je serai là. Dans mes bois, toujours tu seras la bienvenue.
— Akasha, pourquoi les hommes ont peur de moi?
Au coeur de la forêt étendue entre les racines noueuses d'un vieux chêne, elle frissonna. Elle connaissait déjà les réponses à ses questions mais elle avait besoin de les énoncer à haute voix.
— Hermione, soleil de minuit, fille de la nuit. Les hommes ne savent pas voir la beauté que tu es. Ils ne voient que le monstre d'apparence qui protège la fragile perle de lune.
— Akasha, raconte-moi encore nos origines!
— Hermione, enfant de la lune, méfie-toi des brumes. Quand les hommes n'étaient que chétives créatures frêles et maladives, quand Sélénée, déesse de raison, se prit d'amour pour l'un d'eux, notre histoire commença. L'on ne choisit pas celui qu'on aime, et l'on n'oblige encore moins cette personne à vous aimer en retour. C'est là le grand malheur qui frappa Sélénée : aimer sans être aimée. Son chagrin était si grand qu'elle s'en laissa submerger et en perdit la raison. Pour punir cet homme, elle le changea en loup. Mais la colère passée, le mal était déjà fait. Un loup-garou était né. La douleur et le chagrin grandissaient en elle et, pour s'en débarrasser, elle enferma dans une perle nacrée l'amour qui était né. Si grande était sa passion, que la perle trop étroite se mit à enfler et à rayonner. Pour s'en débarrasser, elle l'envoya dans le ciel illuminer la nuit. Elle trouva alors comment conjurer une partie du sort. Il serait un homme toute l'année sauf les nuits où son amour trop grand de ne l'avoir pas vu s'arrondirait dans le ciel. La perle nacrée se mit à illuminer la nuit une fois par mois et l'animal fut bien vite conquis. C'est ainsi que le loup hurle à la nuit, pour que la déesse l'entende un jour. Cette forme parfaite que l'on nomme aujourd'hui lune, cet astre qui un jour fut l'amour d'une déesse avant de devenir chagrin, renferme en son sein le premier des pouvoirs. Regarde, petite fille, elle brillera dans cinq jours. Ton baptême scellé, son enfant tu seras à jamais.
— Akasha, mère forêt, es-tu sûre qu'elle pourra m'aimer?
— Hermione, chasse ton souci, elle sera ton amie. Gardienne de tes nuits, elle veille sur tes frères, descendants de cet homme. Ne t'inquiète pas, son amour est fidèle et déjà tu le sens, elle t'aime.
— Hermione, regardez moi! dit une voix ferme.
— Mmmh?
— Combien ai-je de doigts?
— Dix, comme tout le monde.
— Non, combien ai-je de doigts, là? lui demanda Pomfresh en agitant sa main.
— C'est une blague?
— Non, répondez, voulez-vous? Je voudrais être sûre que vous n'êtes pas sous l'emprise d'effets secondaires persistants.
— Trois!
— Bien. Vous pouvez profiter de votre après-midi, mais soyez au repas à 19H ce soir. Dumbledore compte informer tous les élèves. Il tient à ce que tout le monde soit là, les préfets doivent faire passer le mot à tous les élèves. Ah, pendant que j'y pense, il veut vous voir au sujet du journal.
— Je ne manquerai pas d'aller le voir. Depuis le temps qu'on attendait toutes les autorisations!
— Il faut parfois un peu de temps.
— Ca fait deux ans que le projet a été lancé par Mangolas. Il n'aura même pas eu le temps d'en profiter, il a fini ces études l'année dernière.
La potion avait redonné des forces à Hermione. Elle se sentait ragaillardie. En quelques pas, sans qu'elle s'en rende compte, elle avait quitté l'infirmerie et se retrouvait à l'air libre sur la pelouse de Poudlard. Quelques pas encore, et elle gagna bien vite, le terrain de quidditch. L'entraînement durait depuis bientôt cinq heures et l'enthousiasme des supporters s'était un peu émoussé. Les joueurs, eux, semblaient encore d'attaque et leurs cris résonnaient dans le stade.
— Attrape ça!
— Fais attention au cognard!
— But!
— Ron, surveille mieux ton flanc droit, c'est ton point faible!
— Ce souafle n'est pas un oeuf, il ne va pas se casser! Faites-moi des passes plus rapides! Et toi, occupe-toi du cognard!
— Sois un peu plus sympa, Potter! c'est pas facile sans Weasley!
— ATTENTION!!!!!
Hermione eut juste le temps de relever la tête pour voir le cognard que venait d'écarter Morisson lui foncer dessus. Sa baguette dans la poche, il était déjà trop tard pour la sortir et lancer un contre sort. Bouger, elle en était incapable. Elle n'avait comme seule protection que ses bras. C'était déjà mieux que de prendre un cognard en pleine tête. L'impact sur ses avant-bras ne tarda pas à se faire sentir, brutal et douloureux.
Le choc avait dû la sonner car, quand elle rouvrit les yeux, elle trouva toute l'équipe penchée au-dessus d'elle. Morrison, sincèrement désolé, ne faisait que s'abîmer en excuses.
Harry se tourna, furieux, vers son camarade fautif.
— C'était un cognard d'entraînement, tu devrais savoir qu'ils ne sont pas ensorcelés sur le terrain entier! Les gradins ne sont pas protégés! Si ça n'avait pas été Hermione, ça aurait pu être quelqu'un d'autre!
— Oui mais d'habitude, on a Weasley qui protège ce coin! J'ai oublié qu'on n'avait plus personne l'espace d'un instant. Tu ne m'en veux pas au moins, Hermione?
— Non, ça va, il n'y a pas de casse. Je suis juste un peu sonnée.
— Tu es sûre? On peut t'accompagner à l'infirmerie.
— Non, ce n'est pas la peine, je vais aller faire un tour près du lac en attendant que vous finissiez.
— On a fini. On se change et on te rejoint. Allez, tous au vestiaire!
— D'accord.
Elle s'éloigna, se massant les avant-bras qui avaient bien supporté le choc. L'équipe regardait Hermione s'éloigner.
— Hier, un coup comme ça a valu une sacrée entorse à Ginny. Et elle, elle n'a rien! Ce n'est pas bizarre?
— Non, les cognards sont déchargés. Il a tapé moins fort, expliqua Harry.
Pourtant, on les rechargeait tous les débuts de chaque mois... et ça Harry le savait.
Le vent accueillit Hermione avec joie de son souffle encore tiède. Le lac était calme, le calamar sûrement endormi dans un coin sombre. Mais c'étaient les sirènes qui l'intriguaient le plus. Pourquoi ne sortaient-elles jamais? Oh, et puis quelle importance cela avait-il?
Hermione se pencha et effleura la surface du miroir aquatique. Un frisson la parcourut et elle se retourna vers la forêt interdite. Non, c'était son rêve qui lui avait donné ce mauvais pressentiment. Il ne fallait plus qu'elle y pense. Hermione retrouva le sourire en voyant Akasha frémir et glousser sous les caresses du vent. Un autre rire l'invita à la rejoindre mais, déjà, au loin, Ron et Harry venaient à sa rencontre.
Hermione murmura un vague :
— A bientôt.
Puis elle les rejoignit.
Leur arrivée trop rapide la privait d'Akasha. C'est donc avec une pointe d'amertume qu'elle leur demanda des explications :
— Quelle est votre bonne excuse pour ne pas m'avoir prévenue ce matin?
— Hein? Mais on t'a prévenue!
— Jamais rien reçu!
— Je t'assure qu'on t'a envoyé Coq, ce matin à sept heures, avant de partir nous entraîner.
— Et où est-il maintenant?
— Je ne sais pas, il n'est pas revenu.
— Pas très efficace comme coursier!
— Ne dis pas ça, il pourrait se vexer. C'est la première course qu'il rate!
— Arrête avec ta susceptibilité mal placée! Il n'est même pas là!
— Tu es bien agressive!
— C'est peut-être parce que je viens de me prendre un cognard en pleine tête?
— Tu n'as aucune égratignure!
— Ca ne veut pas dire que je n'ai pas mal!
— Oui, excuse moi.
— Non, ce n'est pas grave, je me suis énervée un peu trop vite.
— Ouais, on a tous les deux eu tort.
— Oui, lui sourit Hermione. Maintenant que le mystère est résolu, je vais vous laisser. Il faut que j'aille voir Dumbledore. Mes obligations de préfète.
— Oh, déjà submergée par le boulot?
— Non, juste un peu de paperasse. Rien dont je ne puisse venir à bout.
— ne te laisse pas faire par Malefoy, refile-lui du travail! Il a droit à sa part lui aussi.
— Ca me fait mal de l'avouer, mais figurez-vous qu'il fait sa part. Ne me regardez pas avec ses yeux ronds, vous deux!
— Comme quoi?
— Il a commencé à faire les préparatif pour la prochaine sortie à Pré-au-lard.
— T'es sûre? Il peut très bien faire semblant.
— Bien sûr! J'ai même vérifié, mauvaise langue! Bon, ce n'est pas tout ça mais je dois y aller, moi.
— Eh! Attends-nous, on doit aller déjeuner au réfectoire. On t'accompagne jusqu'à l'entrée.
A deux lieues de là, le clocher du plus proche village moldu sonnait 19 heures. Le réfectoire était bondé, le message était passé que Dumbledore avait à leur parler et personne ne voulait manquer ça. Les discours de Dumbledore étaient si... toujours pleins de surprises. L'impatience venait à se faire sentir. Entre les tables, des messes basses circulaient, entre hypothèses farfelues et paris sur le sujet du discours. Tout le monde y allait de son petit commentaire. Mais l'entrée de Dumbledore fit place au silence intéressé.
Le directeur de Poudlard, comme à son habitude, arborait un sourire enjoué d'enfant espiègle qui a une bonne blague à lancer. Les professeurs s'installèrent en silence autour de lui. Ils devaient être au courant, car tous avaient un petit sourire amusé peint sur leurs lèvres.
— Je suis content que les préfets aient réussi à prévenir tout le monde. Vous êtes tous au courant de l'importance de ce repas. Votre présence était requise car ma petite déclaration vous concerne tous, plus ou moins. Je ne vais pas aiguiser plus longtemps votre curiosité. Mes chers élèves, voici quelques temps déjà que certains d'entre vous me réclament le droit de produire leur propre journal. Après quelques hésitations et entretiens avec vos professeurs, nous avons accédé à leur requête. Ceux parmi vous qui sont à l'origine du projet sont déjà dans la confidence, mais pour ceux qui n'étaient pas au courant, mademoiselle Margareth Gentry, notre rédactrice en chef, se fera un plaisir de tout vous expliquer.
Des exclamations envahirent les tables. Cela semblait réjouir les élèves de pouvoir enfin s'exprimer par le biais de l'écriture.
— Du calme, mes enfants, mademoiselle Gentry, également préfète des Serdaigles, restera après le repas pour ceux que ça intéresse. Mais j'aimerais que vous soyez encore quelques instants attentifs pour écouter le réel objet de mon discours, ce soir.
Des exclamations de surprise, suivies de nouveaux paris, parcoururent la salle en une vague de chahut.
— Un peu de calme, mes enfants! Je disais donc : les autres professeurs et moi-même avons décidé d'un commun accord, en vue d'une meilleure intégration des élèves de première année dans leur maisons respectives, de les confier aux bons soins d'un septième année. Chaque élève plus âgé sera l'heureux parrain d'un petit nouveau qu'il chaperonnera et conseillera jusqu'à la fin de l'année.
Le choc avait instauré un silence gêné qui fut bien vite troublé par des éclats de voix des plus âgés, protestant que leur travail en pâtirait.
Dumbledore ajouta :
— Bien entendu, cela n'affectera pas votre travail. Les professeurs en tiendront compte dans leur notation et le ministère est lui même à l'origine du projet... Si vous ne vous en sentez pas capable, vous pouvez bien entendu refuser mais votre maison sera sanctionnée.
Sur ces mots, il ajouta, enjoué :
— Que le repas commence, bon appétit!
Il surprit tout le monde en se relevant prestement pour ajouter :
— Une enveloppe devant vous vous donne le nom de votre parrain ou de votre pupille. Sur ce, mangeons!
Tous les élèves se jetèrent sur l'enveloppe qui apparaissait en flottant au-dessus de leur assiette. Neville, comme à son habitude, était en train de se servir un jus de citrouille mais le spot! retentissant de sa lettre apparaissant au dessus de son assiette le fit sursauter et il arrosa d'une demi carafe la nappe, qui absorba le liquide aussi vite qu'il s'écoulait. En face d'Hermione, Ron était en train de se servir une bonne louchée de ragoût quand la lettre apparut entre la louche et l'assiette. Cela ne manqua pas et il aspergea la missive de nourriture. Collée dans son assiette et enduite de sauce, le contenu ne devait plus en être très lisible.
Ron affichait une mine dépitée essayant de retirer sa lettre de son assiette sans l'abîmer davantage. Entre temps, tous les autres avaient pris connaissance du nom de la personne qui leur était attaché.
Un cri désespéré à la table des Poufsouffles apprit à Hermione que la pauvre Lilliane Brady venait très certainement d'hériter du jeune et turbulent Endie Warold. La pauvre n'avait décidément pas de chance.
Ron râlant une nouvelle fois sur sa malchance ramena son attention sur sa table.
— Vous vous rendez compte? Comme si on n'avait pas assez de travail!
Ce commentaire n'aurait surpris personne si Hermione Granger l'avait prononcé, mais en l'occurrence l'auteur en était Ronald Weasley.
— Tu te sens bien, Ron? s'enquit Ginny.
— Oui, pourquoi?
— Non, ce que Ginny veut dire, c'est qu'une phrase comme celle-là venant de toi nous surprend! On s'attendait plutôt à ça venant d'Hermione. On l'aurait compris : ça l'aurait empêché de s'immerger dans le travail vingt quatre heures sur vingt quatre! ajouta Harry.
— Hey! Je n'ai rien dit moi! Et puis, ce n'est pas vrai, ça va être une expérience intéressante de pouvoir apporter un peu de notre expérience à ces papiers vierges.
— Tu vois, ça c'est une réplique qui te ressemble plus, Ron!
— Harry, si tu ne t'arrêtes pas tout de suite, je me verrais dans l'obligation de retirer des points à ma propre maison pour diffamation!
— Hermione, dis-moi plutôt qui tu as? le coupa Ginny assise près d'elle.
De son enveloppe, elle avait déjà consulté le nom inscrit en lettre d'or. Matthéo Bones.
— Qui est cette Dinah Low? demanda Harry.
— Cette petite fille là-bas, lui indiqua Hermione.
— Laquelle? Il y en a trois.
— La plus petite aux boucles brunes.
— Et Jeremy O'Hara? en profita Ron.
— Le petit brun, en bout de table, celui couvert de taches de son.
— Merci, Hermione. Qu'est-ce qu'on ferait sans toi?
— Sûrement rien.
— Faisons comme si on n'avait rien entendu, Harry. Notre petite Hermione commence à avoir la grosse tête.
Harry ne l'écoutait plus et demanda à la jeune fille :
— Comment tu connais tous ces noms?
— Je suis préfète, c'est mon devoir. Et c'est en partie les préfets qui accueillent les nouveaux. Tu te rappelles?
— Oui, mais Ron est préfet lui aussi et il n'a retenu aucun nom.
— C'est la différence entre être sérieux et...
— Oh, et le tien lequel c'est? la coupa Ron.
— Le petit à côté du tien, Ron, avec les longues boucles noirs.
— Un peu chétif non?
— Il grandira, il a encore le temps pour s'abrutir sous une tonne de muscles. Mais le tien, Ron, restera une vraie tête brûlée, il risque de ne pas être aussi sage que tu le penses.
— Pourquoi tu dis ça?
— Jeremy a sympathisé avec le petit Warold. Pour l'instant, on ne les a pas pris sur le fait mais ça ne saurait tarder. Miss Teigne et Rusard sont sur le pied de guerre.
— Et la petite Low, comment est-elle?
— Discrète pour l'instant, mais elle a du caractère.
Un soupir de soulagement échappa à Harry, il n'était pas aussi mal loti que Ron. Mais c'est vrai qu'il aurait préféré avoir un garçon...
— Bon, je vous quitte. D'autre prérogatives réclament ma présence ailleurs. On se voit demain.
— Ouais, à demain.
La porte de sa chambre à peine fermée, Hermione s'écroula. Ses mains reposant sur ses genoux, la tête baissée, elle haleta. La potion n'avait pas duré longtemps... Il fallait qu'elle tienne jusqu'à l'arrivée de ses soigneurs. Ils n'allaient plus tarder. Rogue, elle avait dû prévenir Rogue! Mais le professeur n'avait fait aucun commentaire, pour une fois. Il l'avait juste fixée et il s'était retiré pour aller chercher Pomfresh.
Hermione effectua un effort surhumain pour se redresser sur ses jambes. Enfin debout, elle avança en titubant jusqu'au lit où elle s'affala avant de sombrer dans l'inconscience.
Des mains froides sur ses bras la ramenèrent dans un semi réveil. On essayait de la maintenir, elle se mit à se débattre.
— Hermione! Arrêtez de gigoter mon enfant. Nous n'arrivons pas à vous faire prendre votre potion!
Un gémissement d'Hermione fut sa première réponse en retour. Puis elle grimaça avant de siffler :
— J'ai mal...
— Arrêtez de faire l'enfant, Granger! Ca suffit! cingla la voix du professeur Rogue.
— Severus, voyons, soyez indulgent. Elle est encore sous le choc.
— Pfff... Ca se dit courageux mais ce n'est même pas capable d'avaler une petite potion.
— Severus! le réprimanda une nouvelle fois Pomfresh.
— D'accord Pompom, mais il faut bien qu'elle se reprenne si on veut la soigner. J'ai autre chose à faire que passer ma nuit à attendre le bon vouloir de mademoiselle.
L'infirmière reporta son attention sur la malade :
— Faites un petit effort, mademoiselle Granger. Montrez à cet individu qui se moque de votre maison de quoi vous êtes capable.
Une nouvelle vague de douleur se déversa dans tout son corps. Laisser le professeur Rogue s'en tirer à si bon compte... Jamais! En plus, elle voulait lui clouer le bec. Elle ne lui ferait pas le plaisir de flancher maintenant. Rassemblant ce qui lui restait de courage et de force, elle entreprit de faire jouer les rouages de ses articulations douloureuses pour s'asseoir.
— Je vais le prendre, merci madame Pomfresh.
— C'est bien ma fille, vous êtes courageuse.
— Ou elle faisait semblant. De très bons acteurs ces Gryffondors.
— Vous aviez promis Severus, lui rappela l'infirmière.
— Je sais... Mais c'est plus fort que moi, ils me tendent le bâton pour les battre, se défendit il en gardant tout de même cet air sévère qui contrastait avec ses propos.
— Oh, vous alors, vous êtes incorrigible! s'amusa Pomfresh.
Avait-elle rêvé ou venait-elle de voir sourire le professeur Rogue? Assister à cet échange bon enfant avait déjà en soit quelque chose d'incroyable mais si, en plus, ils s'appréciaient! Dire qu'elle avait toujours cru que le professeur détestait tout le monde et que c'était réciproque. Il fallait croire que non, après tout.
Hermione avala d'une traite le contenu bleu du gobelet que l'on lui tendait et s'effondra dans l'inconscience presque aussitôt.
Dans la salle commune des préfets en chef, Drago vit sortir son professeur de potion et l'infirmière. Assis près du feu, il resta muet. Le professeur le salua et sortit, précédé de Pomfresh. Poser des question n'aurait servit à rien, on ne lui aurait pas répondu et en plus, il était censé la détester. Une chose était pourtant sûre : le cas Granger se compliquait de jour en jour.
A suivre...
Le petit mot de l'auteur : Vous ai-je déjà dit que j'étais très maladroite et que j'avais tendance à tout oublier... *Mahel rougissante* Même le début de mon histoire... c'est pour ça que certains chapitres ont peut-être l'air décousus ou qu'il peut y avoir des incohérences plus ou moins visibles... C'est pour ça et aussi parce que je trouve le début de mon histoire ridicule que je compte un peu remanier certains chapitres pour qu'ils s'ajustent harmonieusement entre eux. Dans ce chapitre 7, j'ai un peu dévié de la ligne de mon scénario mais pas tellement... Tout aura son importance en temps voulu. Donc désolée si on ne voit pas trop Drago dans ce chapitre mais j'avais pas vraiment le temps ni la patience de le voir se disputer même gentiment avec Hermione. Ce chapitre est enfin fini, c'est une bonne chose. J'ai une petite question, cela vous aiderait-il que je face un petit résumé en début de chapitre et que je présente les quelques personnages que j'ai créés et qui risque de revenir régulièrement? Une autre petite question : savez-vous ce que sont ces rêves qui hantent Hermione? Mahel, le Samedi 13 Mars 2004
Le coin des reviewers :
Cortomaltese...au féminin : Ta review m'est parvenue après la
publication du chapitre six donc je n'ai pas pu y répondre plus tôt. Pour répondre
à ta question, non, j'ai pas pensé à écrire dans le style policier... J'ai déjà
du mal à définir mon style...^^ Et puis je me connais je dévierais forcément...
pour la créature qu'Hermione devient, on l'apprend dans le chapitre 6.
Lessien Linw : Ca c'est le compliment le plus flatteur que l'on
m'est fait. Je n'en mérite pas un cinquième mais l'intention était gentille.
Heureusement que j'ai les pieds bien ancrés sur terre si non je me serais envolée.
lol... Je te ferais remarquer que ton style est pas mal non plus. tu as l'air de
dire qu'il n'y a pas beaucoup de fics supers, pour te détromper je t'ai même
fait une liste :
sur Hermione/Drago, tu as les principales.
sur Drago et Ginny il y a Elisabeth d'Elsar (toute mignonne).
sur les maraudeurs si ça t'intéresse : il y a les incontournables :
Parfois, les Serdaigles aussi sont courageux ! de Fred et George (vraiment très
drôle!)
Les portes de Alohomora (fantastique mais parfois très triste.)
sur Rogue (deux petits chefs d'oeuvre) :
O&L 1 L'élève du Maitre de Potions de darkrogue1(romantique)
La jeune fille aux cheveux verts de VirginRogue (pleine d'imagination)
Y en a encore d'autres mais je vais m'arrêter là.
C'est gentil de te proposer comme lectrice mais le problème avec la personne
qui me lit en premier c'est qu'elle doit me supporter et me corriger. Et je dois
te confier que je ne suis pas tous les jours faciles... Quand c'est corrigé la
première chose que je fais c'est la poster sur FFNet. Je peux pas être plus
rapide.
Frite12 : Merci. Euh.... *Mahel rougissante* Dire que j'ai failli
oublié le bracelet! lol.... J'en parle pas dans ce chapitre mais oui, il aura
son importance plus ou moins grande par la suite. Dans ma première version de
l'histoire il apparaissait dans le chapitre 3 et on en savait beaucoup plus mais
là j'ai tout changé.
Kloona : J'ai adoré ta review ou tu me fais un gentil compliment
suivi d'une petite demande. C'est autant plus dur de te dire que je suis dans
l'incapacité de publier plus vite. J'ai pas un ordi greffé dans le bras
contrairement à ce que certaines de mes amies pensent. J'ai pas d'ordi, en plus
alors j'écris tout sur papier et ensuite je me débrouille pour aller squater
internet par ci par là! Sa limite grandement ma productivité. Désolée, il
faudra patienter.
Morri : Ca oui, des indices j'en ai laissés un peu partout.
Maintenant que le mystère est résolu, l'histoire continue doucement...
HDloveforever : Je suis pas certaine que sa se soigne la
lycanthropie... En fait j'en suis certaine, il y a pas de remède. Alors à
moins que Drago trouve une solution, je crois que Hermione est coincée^^ Mais
bon, il faut voir le bon côté! La forêt vous parle et puis les poils ça
tient chaud les nuits d'hiver quand vous courez dans la poudreuse sous le regard
protecteur de la lune.
Moumout : Ah moi qui étais sûre qu'on ne lisait pas le petit mot
de l'auteur! Il va falloir que j'arrête de dire des bêtise si on les lit^^
Ami, ami, c'est un bien grand mot, disons qu'ils sont en période probatoire. Et
puis être son ami c'est pas ce qui intéresse Drago. Pourquoi vous voulez pas
qu'Hermione soit un petit loup? C'est mignon ces petites boules de poil.
D'accord ça a des croc pointus mais quand même, ils ont le droit de se défendre,
non? C'est comme cette histoire de Petit Chaperon Rouge, je suis sûre que la
fautive c'est la petite qui embête le loup! *Mahel qui lance la ligue de
protection des loups-garous* lol
Slyzerin-girl : Merci. Et oui, plus de mystère sur la maladie
d'Hermione.
De gros merci à tout le monde. Mahel
