Quand Godric rencontra Salazar…

(Pov Salazar) Avant, le monde entier tremblait devant moi… …J'étais promis au plus noble avenir de tyran-dictateur… Mais ce type est venu et maintenant, je suis condamné à expier ma rencontre fortuite avec le plus grand crétin de tous les temps ! Je me vengerais ! KssKssKss !


Disclaimer : Ce ne sont pas mes personnages mais ceux de Miss J.K Rowling. Evidemment

Remarque importante : Les pensées intimes (donc non prononcées…) de Salazar Serpentard sont en italiques


Réponses aux reviews :

Atalanta de Tebas : Ah quel dommage pour le saucisson… Je ne sais pas s'il avait plus d'esprit que Gryffi, ce qui n'est pas dur en soit, mais en tout cas quel charisme ! Voilà, pour la curiosité de Sally, tu vas être servie, ce chapitre est ultra explicatif ! Il est essentiel pour comprendre le monde magique d'Angleterre à cette époque mais j'espère qu'il n'est pas trop lourd…

Chimgrid: Est-ce que je suis forte pour faire semblant de rien comprendre ? Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! Lol ! Tu vas voir, Zaza a droit un peu de répit dans ce chapitre.

Eskarine : (qui m'a laissé une review sur mon one-shot Le crépuscule de Poudlard) Originaux mes fondateurs ? Je crois bien ! Et puis c'est plus rare les fics sur eux, alors ça fait forcément un effet rafraîchissant ! Merci mille fois de m'avoir lue !


Le chevalier Gryffondor essuya son visage du revers de la main. Il ne quittait pas des yeux l'inquiétant jeune homme qui lui faisait face. Son allure frêle presque fragile ne leurrait à présent plus sa véritable nature de prédateur. Ses yeux noirs le fixaient, lame invisible qui ne transperce que l'esprit. Il ne bougeait pas, statue posée en une fébrile attente et prête à s'animer en un éclair.

Godric pressentit que ses explications sur les sceaux magiques devraient se faire clairs et passionnants : le sphinx humain qui lui servait d'interlocuteur se régalerait sûrement de la moindre de ses erreurs. A la manière dont se régalent les sphinx des légendes.

Entre son épée brisée, ses côtes elles-aussi cassées et la terrible douleur qui lui vrillait la cage thoracique chaque fois qu'il se redressait, le sorcier ne douta pas un instant que l'issu d'un combat donné maintenant serait forcément en sa défaveur. De plus, le souvenir de la veille, quand il avait assisté à la destruction totale des marais, lui arrachait encore des frissons. Un élan de panique animale le saisissait dès qu'il y repensait ; il n'était vraiment pas en état, ni physique ni psychologique de se battre.

Après avoir soigneusement débarrassé son visage des morceaux de pomme explosée, il s'éclaircit la voix deux trois fois la voix en un raclement de gorge. Puis, il se lança dans une interprétation sans retenue.

« En fait, l'utilisation du sceau magique est directement liée au système des Quêtes Glorieuses. Voilà pourquoi il y en a qui le considère comme un pilier de la chevalerie, tu vois ? On le considère comme essentiel, à la base… »

Les yeux de Salazar rétrécirent dangereusement. Godric se rappela qu'il vaudrait mieux éviter de lui faire mesurer l'étendue de son ignorance. Il rafistola en urgence :

« …Même si c'est relativement récent comme technique. »

Les pupilles du jeune homme reprirent une taille presque habituelle. Le chevalier se lamenta intérieurement du manque de boissons alcoolisées : elles auraient pu contribuer à une discussion plus relaxante… Il persévéra tout de même, en agrémentant son discours d'amples mouvements de bras à vertu descriptive.

« Quand un chevalier a vaincu une Quête Glorieuse, je veux dire qu'il a accompli une mission ordonnée par l'Oligarchie Sorcière, la région ou par une ville, et bien il laisse une empreinte de son passage, d'accord ? Il fait marquer un sceau magique représentant les blasons de sa famille sur les lieux de son combat pour prouver que c'est bien lui, et non un autre qui est l'auteur de l'exploit…Comme ça, ça évite les litiges et tout plein de bagarres entre chevaliers… Et puis grâce à ça, à ce sceau, il peut récupérer la prime pour la réalisation de la Quête Glorieuse et, bien sûr, tous les honneurs ! Voilà ! »

Godric sourit à pleines dents, fortement satisfait de la clarté de son explication. A défaut d'avoir été aussi passionnant qu'un récit chevaleresque, son histoire semblait lui convenir pleinement.

Salazar resta figé dans cette même attente, sans enthousiasme aucun pour ce qu'il venait d'entendre. D'une voix monocorde, il commenta :

« C'est d'un sommaire. »

Le chevalier arbora une mine vexée. Il allait protester contre ce jugement si arbitraire quand le jeune homme poursuivit.

« Je me demande qui a eu cette piètre idée…C'est implacablement imparfait, cette utilisation du sceau magique… »

Godric fut piqué par tant de prétention, et, oubliant la réserve nécessaire à employer face à un Salazar furieux, il argua :

« Et Monsieur, lui, il aurait pu inventer mieux comme technique que ce que la Confrérie des Chevaliers a mis plusieurs années à mettre en place? »

Le mage offrit un sourire mauvais débordant de suffisance à l'énoncé de cette question. Je te déconseille de jouer à la fine ironie avec moi… Il répondit de bonne grâce:

« « Monsieur » ne doute pas un seul instant de cet état de fait… Car les défauts du sceau magique ont immédiatement sauté à l'esprit de « Monsieur » lors de cette petite explication… Tout d'abord, je suppose que tous les lieux où une Quête Glorieuse doit se faire ne possède pas un magnifique mur bien visible de loin destiné à recevoir un blason de chevalier, n'est-ce pas ?

- Euh… Non…

- Alors comment fait-on dans ce cas pour laisser le sceau magique ?

- Aha ! On peut faire flotter l'empreinte en l'air ! On le fait au-dessus d'un champ de bataille ou d'un cadavre par exemple… Même si ça dure moins longtemps que sur un mur, là, ça se voit de loin, comme tu dis… Héhé…»

Le sorcier blond se gaussa de satisfaction quant à sa répartie. Il était content d'avoir fait taire cette langue de vipère.

Mais Salazar, imperturbable, continua :

« C'est bien ce que je pensais… Ce petit aspect technique était loin d'être insurmontable… Par contre, je voudrais bien savoir comment vous autres chevaliers, vous vous y prenez pour démasquer les tricheurs, ce qui prétendent avoir réaliser un exploit, qui pose la marque et qui vont chercher les honneurs sans avoir vaincu le mal… »

Le jeune homme avait mis toute son ironie dans la prononciation du dernier mot, le ponctuant d'intonations dramatiques et grandiloquentes. Evidemment! Même moi, je pourrais me faire chevalier dans de telles conditions!

Le chevalier fut à la fois ébahi et gêné à l'écoute de cette hypothèse. Il n'aimait pas vraiment que l'on accuse ses confrères de tricherie. C'est à contre-cœur qu'il admit :

« J'ai oublié de te dire pour ça… il y a une ligue qui existe, elle sert à vérifier la réalisation des exploits…C'est la « Ligue de Poursuite de la Moralité et Probité Chevaleresque »… C'est une partie de la Confrérie des Chevaliers. Ces chevaliers là sillonnent leur région à la recherche des sceaux magiques et les valider si le danger a effectivement été éliminé… M'enfin je me demande comment t'as fait pour y penser si vite, à ce honteux problème… Il a fallu des années pour se rendre compte de l'existence de telles pratiques, et encore plus pour y trouver une solution…T'es un malin, toi ! »

Le mage aux cheveux noir se félicita de cet éclair de lucidité de la part de son voisin. Je suis si doué…KssKss… Merlin lui-même a du se pencher sur mon berceau pour que je puisse hériter de telles capacités… Si un être aussi pitoyable que Gryffondor s'en rend compte, tous voudront de moi comme empereur…KssKss… Euh, hum…Toujours est-il que j'ai mal jugé cette technique. A moins bien sûr d'avoir les gens de la surveillance sous son emprise, avec ce système de surveillance, le sceau magique devient relativement efficace comme méthode…

Décidé à ne pas laisser paraître qu'il était convaincu, Salazar s'exclama sur un ton joyeusement insolent:

« Quel bonheur ! C'est si rassurant de savoir que les chevaliers se font fliquer comme tous les autres !

- Bof… Tu sais cette Ligue Morale est surtout composé de chevaliers à la retraite… Faut bien occuper les vieux ! »

Les deux jeunes hommes ricanèrent largement à cette réflexion et Godric raconta deux ou trois anecdotes sur l'efficacité relative, autant physique que spirituelle, de certains chevaliers à l'âge avancé. Untel s'endormait toujours sur son cheval. L'autre mélangeait toutes les histoires et les menaces s'accumulaient du coup en grand nombre dans sa région ! Un dernier avait son dentier qui claquetait nerveusement quand il parlait des gobelins et on ne comprenait plus rien à sa conversation, quand on ne croyait pas carrément qu'il faisait une crise d'épilepsie !

Salazar écoutait avec amusement les virulentes critiques des nobles ancêtres, surpris du manque de respect flagrant du chevalier envers ses aînés. Mais c'est vrai que ce garçon est totalement sans gêne ! Il n'y à qu'à se remémorer comment il s'est comporté dans ma grotte quand il a débarqué !

Sans cesser d'être attentif au chevalier, il nettoyait sa main du jus de pomme et se resservit un autre fruit de la pile. Puis, soudain, avalant rapidement sa bouchée, il s'exclama :

« Mais à propos, comment fait la Ligue Morale pour savoir si une Quête Glorieuse a été réalisée ? Je veux dire pour dénicher la présence d'un sceau magique ?

- Oh ! Il y a plusieurs moyens en fait. Si c'est une Quête Glorieuse très importante, on enferme une sorte de contrat magique dans une sphère stockée à l'Impériale Cathédrale de Justice. Si elle se brise, c'est que le danger a été éliminé, et on voit en sortir le sceau du héros. Tu vois, c'est pratique, on sait tout de suite qui c'est et même où ça a eu lieu aussi. On envoie les coordonnées de l'emplacement à la Ligue Morale et normalement ils ont juste à aller constater la réussite.

- Un contrat magique ? Est-ce là une sorte d'énoncé explicite de la quête et de la récompense promise en échange de son accomplissement ?

- Tout à fait !

- C'est une bonne méthode ! Pourquoi n'est-elle pas généralisée ? La Ligue Morale deviendrait obsolète si cela était!

- C'est un acte de magie vraiment difficile ces contrats tu sais ! Très dur à faire ! Alors c'est juste pour les Quêtes Glorieuses Divines ou les Suprêmes. Pour les autres, les plus modestes aventures, il y a juste des primes affichées dans les hôtels de région ou les villes.

- Et dans ce cas, comment cela se passe-t-il ?

- Ben, la Ligue se déplace dés que le bruit court sur l'accomplissement d'un acte héroïque.

- Juste par le oui-dire !

- Ne sous-estime pas la rumeur ! Ahahaha ! La fin d'une calamité est souvent plus claironnée à travers le pays que son existence !Généralement, comme la « Ligue de Poursuite de la Moralité et Probité Chevaleresque » opère en petits groupes par région, ils en entendent rapidement parler et savent directement où aller vérifier. »

Salazar était pour le moins stupéfait d'un tel archaïsme au sein de la chevalerie nationale. Que la rumeur populaire serve de base d'information au gouvernement lui semblait une ineptie.

Godric précisa alors :

« Sinon, le chevalier peut demander une vérification auprès de l'Oligarchie Sorcière ou de ses représentants si son action n'a pas été directement ébruitée…M'enfin c'est moins chevaleresque tout de même… »

Aaaahh… Je comprends mieux pourquoi tout passe par la population… Les chevaliers sont plus intéressés par leur prestige et leur célébrité que par un moyen décent de communication avec le gouvernement… L'orgueil avant l'efficacité, quelle misère !

Le mage aux cheveux noirs grignota sa pomme jusqu'au trognon, réfléchissant ardemment aux informations qu'il venait d'assimiler. L'autre sorcier, lui, tentait sans succès de jongler avec une dizaine de fruits. Le jeune homme interrompit le numéro d'acrobate par une question, déstabilisant Godric qui lâcha toutes les pommes. Elles tamponnèrent le sol en un tambour mat.

« Comment sont déterminés les niveaux des Quêtes Glorieuses ? »

Le chevalier répondit tout en replaçant soigneusement les fruits égarés sur leur monticule.

« En fait, il y a quatre niveaux de quête : Les Quêtes Glorieuses Divines, Les Quêtes Glorieuses Suprêmes, les deux gérées au niveau du pays comme je te l'ai dit, puis les Quêtes Glorieuses Majeures et les Mineures, au niveau des régions. Selon l'étendue des dégâts déjà causés ou de leur risque potentiel, les actes criminels sont placés dans telle ou telle catégorie. C'est assez flou, ça dépend du conseil de région qui juge de la gravité. Pour les deux premières, seuls les véritables chevaliers, je veux dire issus d'une noble famille, ont le droit de les affronter.

- Tout le monde peut défier les Quêtes Glorieuses Majeures et Mineures ?

- Normalement, oui. Ca permet d'éliminer facilement les petites menaces, et parfois de faire découvrir un talentueux guerrier au public, qui est ensuite anobli pour devenir chevalier à part entière.

- Pas peur de la concurrence roturière, mmm ?

- Non ! Je trouve ça bien ! Le problème, ce sont plutôt les chasseurs de primes sans foi ni loi… uniquement attirés par l'argent de la récompense et sans souci aucun de la chevalerie… Celui qui a eu ton maître était l'un d'eux à tous les coups…

- Euh… Tiens, comment font-ils pour mettre leur sceau magique, vu qu'ils n'ont pas de blasons de famille ?

- Les roturiers doivent s'inscrire sous un pseudo et un insigne propre à l'hôtel de région en tant qu' « aide auxiliaire pour la chevalerie » et hop ! Ils peuvent tuer alors tout ce qui est susceptible de rapporter de l'argent sans y réfléchir ! Après ils vont dûment réclamer leur prime ! Zéro moralité je te dis !»

La Ligue de Poursuite de la Moralité et Probité Chevaleresque ne semble finalement pas d'une droiture impeccable s'ils acceptent cela…

Salazar eut un soubresaut de surprise à la révélation qu'il venait d'avoir. Mais au fait, c'est une véritable conversation que nous faisons, là ? Je ne peux y croire ! Cette aubergine ambulante qui semblait ne comprendre rien à rien il y a peu, est finalement capable de parler de manière cohérente ! Incroyable ! On va vraiment de surprise en surprise avec ce garçon !

Godric prit tout à coup une mine de suspicion, se gratta le menton chatouilleux sous l'intense réflexion. Visiblement lui aussi venait d'avoir une révélation.

« D'ailleurs maintenant que j'y réfléchis, c'est bizarre qu'un pareil brigand se soit attaqué à ton maître…

- Pourquoi donc ?

- Et bien tu sais, plus une quête met du temps à s'accomplir, plus elle monte en grade de difficulté… Je te l'ai dis, les poisons de ton maître ont tenu la moitié des spécialistes en potion en échec…Alors forcément, vu que l'affaire était classée comme une Quête Glorieuse Suprême, alors c'était réservé aux vrais chevaliers et ce vaurien n'aurait pas du tenter de le tuer… Il n'aurait jamais eu la prime de toute façon… »

Le jeune homme ne releva pas les soupçons, irradiant de bonheur, littéralement extatique par l'annonce du niveau de sa dangerosité.

Quête Glorieuse Suprême ?….Je suis une Quête Glorieuse Suprême !…Moi ! KsssKsss… Un démon national !… Ils doivent traverser tout le pays afin que je daigne un affrontement avec eux !… KssKss… Craignez-moi ! Je suis un être suprême !…

Ses émotions changèrent totalement en l'espace d'une seconde. Et pourquoi pas divin d'ailleurs ?… Mais ! Je mérite d'être divin !

Salazar bouda un peu à l'idée que le monde ignorait son somptueux et inégalable talent en magie noire et autres perfidies. Cette flagrante injustice le tint amer pendant de longues minutes. Le sorcier blond ne s'en rendit pas compte. D'ailleurs sa méfiance s'était éteinte, occultée par l'activité plus ludique de créer la plus haute pyramide possible avec les pommes.

Toujours dans le trouble, le visage lové dans sa paume, le jeune mage arborait une moue boudeuse. Il demanda mollement :

« Hé… A combien la prime s'élevait-elle? »

Godric lui jeta un regard peiné et, hésita un peu à répondre. Il soupira puis dit finalement :

« Hum… Cent pièces d'or je crois…. »

Si Salazar s'était trouvé debout à cet instant, il aurait défailli sous le choc.


Mot de la finde l'auteur :

Ohlala ! Que de termes techniques dans ce chapitre ! Qui eut cru que la chevalerie était si compliquée en voyant Godric chevalier ? Bon allez, laissez-moi une review pour me dire ce que vous pensez de cette version du 10-11e siècle en Angleterre sorcière ! Même pour dire que c'est imbuvable ! Et promis le prochain chapitre, j'essaye de faire plus drôle !