Auteur : Akemi
Traductrice : Yami Flo
Disclaimer : Les personnages de cette histoire sont la propriété de Hajime Yadate. Cette histoire est la propriété exclusive d'Akemi. La traduction m'appartient.
Chapitre 2 : Rêveries et Réflexions
Rowen marchait à pas mesurés sur le trottoir en pavés qui suivait la rue jusque chez lui, réfléchissant aux étranges événements de la journée. Etait-ce réellement une seule journée ? Tant de choses semblent être arrivées... Les rayons du soleil commençaient à changer le dessus des nuages en orange vif et le ciel était peint dans des tons variés de rose et de jaune alors qu'il descendait à l'horizon. De chaque côté de la rue, les commerçants fermaient boutique après une longue journée et quelques personnes s'arrêtaient pour discuter avec eux avant de reprendre leur chemin. Le bus de transport blanc et noir passa, remplit de personnes retournant à la maison après une journée de travail éreintante. Rowen y prêtait à peine attention. Il aurait pu prendre le bus pour rentrer chez lui, mais comme il n'habitait pas loin, il décida qu'il était plus pratique de marcher. Son esprit faisait systématiquement le tri dans ses pensées fortuites. L'étrange sensation de reconnaissance n'était pas seulement venue du garçon aux cheveux noirs qui s'était identifié comme étant Ryo. Rowen l'avait senti également chez le blond submergé de filles, le garçon aux cheveux cendres solidement bâti et son compagnons aux cheveux bruns. Rowen se raidit, trouvant les sensations énervantes.
Alors qu'il continuait dans la rue, il nota que l'un des magasins n'était pas fermé pour la nuit. Sur une impulsion, il y entra. C'était une nouvelle boutique, réalisa-t-il. Divers vases antiques en verre, porcelaine et céramique embellissaient les rayons. Des figurines de cristal tournaient sur une plaque rotative en verre. A droite se trouvait des images de créatures fantastiques comme des licornes ou des dragons et des palais flottants dans le ciel. Plus loin sur la gauche, de magnifiques objets faits main erraient paresseusement entre des bols de céramique ou les courants d'intrigantes fontaines sculptées. Rowen s'approcha plus près et admira l'écume bleue profonde et les lumineuses teintes orange, blanches et noires des objets. Il chercha le nom du sculpteur mais quelque chose attira son attention vers le fond du magasin. Intrigué, Rowen tourna son regard vers l'endroit où des étoiles brillantes dans le noir luisaient sous un projecteur de lumière noire. Rowen fixa l'étalage et soupira longuement. La plupart des étoiles avaient été arrangées dans une imitation moqueuse des vraies constellations. Il ria lorsqu'il réalisa qu'un enfant avait réarrangé les étoiles pour essayer d'écrire son nom mais à la fin cela ressemblait plutôt à un déformé « Firmament. »
Un léger toussotement venant de derrière lui le tira de sa rêverie et Rowen regarda d'un air coupable le propriétaire du magasin se tenant prêt à fermer. Rowen s'éloigna de l'étalage avec regret. Il faillit prendre une poignée d'étoiles, mais se retint à temps. Il n'avait pas beaucoup d'argent et il ne voulait pas le dépenser, sauf pour un arc qu'il voulait depuis des années. Il soupira de désappointement avant de quitter la boutique, laissant les étoiles scintillantes derrière lui.
Dehors, le soleil était descendu plus bas et les derniers éclats de lumière étincelèrent comme de l'or dans le lointain. Les derniers mètres jusqu'à la maison furent couverts en hâte, comme si Rowen se demandait ce qui arriverait s'il était encore en retard. Il se figura qu'il n'avait pas besoin s'inquiéter. Une note écrite à la hâte d'une écriture presque illisible disait simplement que son père ne serait probablement pas à la maison avant demain car il travaillait sur un projet important. Rowen regarda amèrement le papier. Important. Ouais, c'est toujours important. Il semblait bien que Rowen possédait l'appartement pour lui seul une nouvelle fois, sa mère ayant déménagé quand elle avait divorcé de son père il y avait huit de cela. Il grimpa les escaliers jusqu'à sa chambre en désordre et posa ses livres à côté d'une pile de vêtements. Il jeta un coup d'œil sur son ordinateur qui affichait un économiseur d'écran d'étoiles filantes qu'il avait réalisé lui-même et eut une idée.
Il retourna dans la cuisine se préparait un simple sandwich, agrippa une boisson et sa veste et redescendit dans la rue. A quelques pâtés de maison de chez lui se trouvait un petit parc dans lequel il allait souvent lorsque la solitude de sa maison devenait trop dure à supporter. Il alla jusqu'à son tertre favori et se laissa tomber dans l'herbe. Le parc était déser à cette heure, pour le bon plaisir de Rowen. Mâchant son sandwich, il appuya son dos dans l'herbe et regarda le ciel. Les étoiles avaient commencées à montrer leurs visages et Rowen observa le spectacle tranquille, se sentant plus chez lui à ciel ouvert que n'importe où ailleurs. Il souhaitait souvent être aussi éloigné que ces bulles de gaz étincelantes, si loin de la douleur...
Une lueur bleue dans le coin de son œil le fit s'asseoir rapidement. Ses yeux vagabonds scannèrent le parc rapidement mais il n'y avait rien qu'il puisse identifier comme étant la source de la lueur. Il se redressa dans l'herbe seulement pour être assailli par la même lueur. Instinctivement, Rowen se remit sur ses pieds et chercha dans les arbres à sa droite. Parmi les débris de feuilles mortes se trouvait une orbe bleue. Rowen l'observa curieusement. La surface du cristal ressemblait à du verre, mais était bien trop claire en être faite. L'orbe scintilla légèrement quand Rowen la toucha et quand il regarda son intérieur tourbillonnant, il pensa y lire un kanji « Inochi – Vie. » Rowen cligna des yeux. Des étoiles semblaient se prolongeaient dans son intérieur couleur minuit et semblaient brillaient. Une rapide déduction mentale détermina que l'étrange phénomène était dû aux étoiles filantes et à la lumière argentée de la lune sur la surface de verre. Comme Rowen prenait l'orbe, il eut une distincte impression de calme. Soudainement, sa vie ne lui semblait plus aussi mal. Le visage ouvert de Ryo flotta dans son esprit, aussi bien que ceux des trois autres garçons qu'il avait vu à l'école, et Rowen sourit, tournant ses pas vers son appartement qui ne semblait pas si vide, après tout.
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Ryo s'étala de tout son long sur le large lit, fatigué par les événements de la journée. Il pouvait entendre sa grand-mère s'activait énergiquement dans la cuisine, fredonnant une petite chanson pour elle-même en coupant attentivement quelques légumes. Son grand-père émergea de la douche et observa son petit-fils étendu sur le lit avec amusement.
Il ricana. « Déjà fatigué de l'école ? »
Ryo ouvrit un œil bleu endormi. « Non, plus de la marche. Pourquoi le plus proche arrêt de bus se trouve-t-il a trois miles d'ici ? »
Son grand-père ria. « Eh bien c'est le prix que tu payes. » Il lui donna une petite tape. « Viens, tu as encore du travail à faire. »
Les yeux bleus gémirent. « Oh, aller, je peux bien faire une pose juste pour aujourd'hui ? J'ai des devoirs à faire. »
Des yeux de la même couleur le fixèrent peu sympathiquement. « J'ai bien peur que non. » Fit sombrement son grand-père. « Comme je te le rappelles, tu étais celui qui insistait pour aller à l'école en ville. Pas de complaintes ou d'excuses maintenant. Debout ! »
Ryo se remit sur ses pieds à regret. De la pièce du fond, un large tigre blanc surgit dans le salon, baillant à profusion, venant juste de se réveiller. Je souhaiterais avoir ce luxe. Pensa Ryo longuement. Il s'agenouilla et caressa la tête du tigre et entendit un ronronnement de plaisir. Le tigre avait été le dernier présent de son père avant sa mort neuf ans auparavant, se souvint tristement Ryo. Son père avait été photographe animalier et avait été en Sibérie photographier des tigres. Un des groupes de petits qu'il avait observé avait perdu sa mère quand elle s'était faite tiré dessus par des braconniers. Son père avait envoyé les quatre bébé dans différents zoo locaux mais garda le dernier, un rare blanc, en secret parce qu'il pensait qu'il ne survivrait pas. Il avait étonnement repris des forces et son père décida de l'envoyer à la maison et d'en faire cadeau à son fils, ayant rempli les papiers pour rendre le transfert légal. Ce jour là, le taxi qui le menait à l'aéroport eu un accident qui tua à la le conducteur et lui. Ryo avait reçu le bébé tigre en même temps que la nouvelle. Ryo repoussa le pénible souvenir dans son esprit, caressant plus fort la tête du tigre dans l'espoir d'oublier et de combattre les larmes qui menaçaient de coulées, même après toutes ces années.
Le tigre leva son regard pour essayer de réconforter son maître tourmenté. Des yeux bruns rencontrèrent des yeux bleus. Ryo se figea. Des yeux bruns ? Je pensais que White Blaze avait des yeux bleus, pensa Ryo, confus. Des yeux semblèrent voir à travers lui et dans son âme. Ryo rit brusquement de sa stupidité. Bien sur que White Blaze avait des yeux bruns, il en avait toujours eu, à quoi avait-il pensé ? Ryo donna par jeu une petite tape au tigre.
« Très bien, assez de caresses. Nous avons du travail mon vieux, » dit Ryo en attrapant sa veste et en ouvrant la porte. « Nous serons de retour dans un moment Mamie. » Le tigre, satisfait de lui, suivit silencieusement son maître.
La brise du vent de l'après-midi entra dans ses poumons comme Ryo suivait le tracé du long chemin de montagne. Ses inquiétudes commencèrent à s'en aller comme il absorbait les parfums tranquilles de la forêt. C'était relaxant de quitter l'agitation de la cité et de se retirer dans la majesté de la nature. Une brise froide fit bruisser les vieux arbres pendant que le caquetages des écureuils et le sifflement des oiseaux s'ajoutaient à la mélodie de fond. Rajeuni, Ryo s'approcha d'un nombreux site de camping du coin. Ces montagnes ou lui et ses grands-parents avaient fait leur maison était un endroit apprécié des campeurs et des randonneurs. Les Sanadas s'étaient déclarés eux-mêmes les « ranger du parc » de cet endroit et c'était à Ryo de vérifier les différents lieux de camping chaque jour pour être sur que le plus petit signe de présence humaine soit détruit et que la forêt reviennent à sa condition première. Une fois, un feu avait été laissé allumer et avait entièrement détruit six hectares de la forêt.
Ce premier site avait l'air normal. Les campeurs avaient été ici récemment mais avaient pris soin de nettoyer leurs erreurs pour en laisser très peu. Cependant, cela ne faisait pas de mal d'être prudent et Ryo commença ses recherches autour de l'endroit. White Blaze avait bougé au centre et grogna légèrement sur quelque chose par terre. Ryo avait appris d'une dure façon à respecter l'intuition du tigre et rejoignit la position de White Blaze.
« Qu'est-ce que c'est, garçon ? »
Ryo se mit à examiner les débris sur le sol. Par contraste avec le reste de l'endroit, le sol noirci était couvert par des restes d'ingrédients, tous noircis par la cendre. Ca doit être l'endroit où se trouvait le feu de camp, pensa Ryo, se demandant pourquoi il ne l'avait pas remarqué avant. Il commença à fouiller les objets en les mettent au fur et à mesure dans un sac. Ses yeux furent alors attirés par une lueur rouge en bas de la pile. Curieux, Ryo poussa le reste pour examiner une orbe à demie recouverte par les cendres. Un rapide brossage et la suspicion de Ryo sur l'origine de la lueur furent confirmés. L'orbe brillait d'une fière lueur rouge. Quand Ryo l'attrapa, elle commença à scintiller légèrement. Plongeant son regard dans les profondeurs du verre, Ryo eut l'impression de voir un grand feu intérieur. Il pensa apercevoir un kanji, « Jin – Vertu. » Ryo cligna des yeux et regarda White Blaze. Des yeux bruns connaisseurs le fixèrent en retour, essayant de communiquer des réponses à l'esprit de Ryo. Ryo hocha la tête en confusion. Maintenant il semblait presque que le sentiment de paix l'avait quitté. Il se sentait comme s'il avait eu plus d'énergie qu'auparavant. Les visages de Rowen et des trois autres garçons qui lui avait donné cette étrange sensation de reconnaissance apparurent dans son esprit. Mais il n'était plus effrayé par cette sensation, au contraire il s'en sentait averti. Il regarda gaiement White Blaze. « Allons-y garçon, bous avons quelques endroits de plus à vérifier tout de suite ! » Il commença à siffler d'un ton insouciant en suivant le sentier jusqu'au prochain site, le tigre bondissant après lui.
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Sage se figea dans sa concentration, et tenta de se relaxer sur le tapis de paille de sa chambre. Les mystères de la journée l'avaient immensément dérangé et il voulait que cela cesse. A nouveau, il retint son souffle et se concentra sur son esprit. Il s'ouvrit à lui-même et laissa son esprit flotter sur les remous du monde. Il pouvait sentir les vibrations des feuilles au dehors quand le vent soufflait à travers elles, sentait la chaleur du soleil couchant sur les murs de pierre, entendait le léger murmure de l'eau courante du jardin cultivé avec attention, sentait les riches arômes montant de la cuisine où sa mère cuisinait le repas. Sage laissa ses sens s'amoncelaient au-delà de la maison et se dressaient vers le ciel, se transformant rapidement en magnifiques pastels comme le couchant. Il alla plus haut, jusqu'à atteindre le soleil lui-même. Ses rayons formaient un parfait halo de lumière dans le ciel. Fasciné, Sage tendit une main fantomatique pour le toucher...
« Sage ! Tu étais supposé rencontrer grand-père au dojo ! Qu'est-ce que tu fais ?! »
La voix tira Sage de son repos et brisa sa concentration. Il cligna des yeux insouciamment à la silhouette apparue à sa porte. Sa sœur aînée, Yayoi, se tenait dressée devant lui avec les poings sur les hanches et affichant un air « pas de bêtises. » La réalisation commença à voir le jour dans son esprit et il prit fermement la situation en main. Il avait perdu l'avantage mais tenta de le retrouver en assumant un air nonchalant.
« Oh, soeurette, tu es de retour. Que viens-tu faire ici ? »
Yayoi le fixa, « On dirait que tu joues encore avec le feu. Au cas où tu l'aurais oublié, grand-père voulait nous faire pratiquer une nouvelle technique aujourd'hui. C'était suffisamment important pour que je revienne de l'université alors je ne peux pas comprendre pourquoi tu restes planté là. » Son expression devint espiègle. « Qu'est-ce que tu faisais, tu rêvais éveillé aux filles de nouveau ? »
Sage devint d'un rouge brillant et lança une réponse à sa sœur aînée pendant qu'il débattait mentalement pour avoir oublier le rendez-vous. Grand-père n'allait définitivement pas apprécier son erreur. Il grimaça. Cela voulait dire qu'il irait au lit trop fatigué pour bouger un muscle. Il suivit les pas de sa sœur aînée, dont les longs cheveux noirs étaient retenus en queue de cheval. Yayoi était une étudiante de seconde année en médecine à la plus proche université. Elle passait tellement de temps en cours ou en internat qu'elle avait décidé de dormir là-bas. Elle ne venait jamais à la maison sauf s'il y avait une urgence ou une chose importante. Si elle était là, ça allait être mauvais.
Tandis qu'il s'échauffait et se tendait, il pouvait voir Grand-père Date s'approchait de lui à grands pas avec une expression sinistre sur le visage. Sage se crispa, sachant que sa négligence allait lui coûter cher. Il se tendit pour le sermon.
« Seiji, tu sais très bien qu'il ne faut pas me faire attendre. N'as-tu pas entendu quand je t'ai dit de venir à 4h00 précises ? » Il avait utilisé son nom Japonais, sachant très bien que son petit-fils n'aimait pas cela du tout.
Sage grogna à l'utilisation du nom mais garda les yeux baissés. Il avait appris à montrer à son grand-père un respect absolu. Ayant était entraîné dans le code de l'honneur du Bushido durant la période d'Edo, Grand-père demandait à toute la famille de vivre selon ce code, incluant également les punitions et Sage pouvait encore se souvenir des blessures de la dernière rencontre.
« Désolé Grand-père, » dit humblement Sage. « Cela n'arrivera plus. »
Grand-père acquiesça. « Non, je le pense aussi. » Il se tourna pour leur faire face à tout deux. « Maintenant, je suis content du travail que vous avez fait pour parvenir aussi loin et je crois qu'il est temps de passer à un niveau supérieur d'entraînement. La technique que je vais vous montrer fut pratiquée par l'élite des guerriers et vous sera d'une grande utilité, » il fit un signe de tête à Sage, « Spécialement dans ton prochain tournoi. » Il invita d'abord Yayoi sur le tapis et fit signe à Sage d'observer attentivement.
Cela faisait un moment que Yayoi n'avait pas pratiquer la no-datchi mais elle pratiqua ses mouvements sans interruptions. Sage regarda prudemment. Pour l'instant il n'y avait rien de nouveau, seulement les techniques basiques d'esquives et de parades. Grand-père Date éleva lentement le niveau, faisant des mouvements de plus en plus complexes et attendit que Yayoi trouve son rythme avant de changer la routine et de passer à la vitesse supérieure. Les coups furieux laissèrent Sage et Yayoi époustouflés. Grand-père Date alla ramassé la no-datchi de Yayoi travailla les mouvement avec elle, positionnant ses bras, afin qu'elle voit comment il l'avait désarmé. Sage regarda de plus près. Le mouvement n'avait rien de spectaculaire mais était astucieux, donnant l'impression que la garde du pratiquant était baissée, donnant à l'opposant un faux sentiment de sécurité. Quand l'autre attaquait pour « tuer » le pratiquant n'avait qu'à ramener la lame, envoyant l'épée de son adversaire volée. Cela prit seulement trois essais à Yayoi pour avoir la technique en main et durant le temps où elle réalisa le troisième, Grand-père Date fut radieux.
« Excellent travail ! » Il alla ramasser son épée et dit à Sage de le rejoindre sur le tapis. « Maintenant, tu as vu comment ça marche ? Bien, j'avais besoin de commencer doucement avec Yayoi parce qu'elle n'a pas pratiqué depuis un moment, mais tu ne devrais pas avoir de problèmes. » Il leva son épée, « Alors commençons. »
Sage se mit facilement par instinct au rythme qui lui était imposé. Parer, esquiver, observer, feinter, plonger, se jeter de côté, et à nouveau, parer, esquiver, feinter,...La litanie se répéta dans l'esprit de Sage, à tout instant il gardait en vue le mouvement à venir. Là ! Grand-père Date laissa tomber sa garde une fraction de secondes mais à la place d'attaquer, Sage recula et fit le tour. Il feinta sur la gauche, leurrant son grand-père avant de connecter sa lame sur sa garde en tournant. Alors il laissa tomber sa garde quelques secondes, laissant sa main tenant la lame tombait légèrement. Il était si déçu qu'il failli manquer sa chance de désarmer l'autre, cependant il redressa sa lame à temps pour envoyer celle de son grand-père au loin. En sueur après l'effort, Sage ne pouvait que sourire. Il pouvait sentir Yayoi sur le sol applaudissant silencieusement ses efforts.
Grand-père Date sourit avec approbation. « Très bien, cependant tu as failli être distrait pendant un moment. Souviens-toi de rester concentré. » Il reprit son épée et retourna sur le tapis. « Maintenant recommence et concentre-toi cette fois. »
Sage fut capable de réussir à la perfection les trois essais suivants et fut remis sous tutelle par une coupure à l'épaule. « Tu rendras le dojo Date fier, » fit radieusement son grand-père.
Sage rougit et s'inclina respectueusement avant de rejoindre sa sœur pour retourner à la maison. L'adrénaline avait commencé à se dissiper et Sage fronça le nez au parfum de sueur qui émanait littéralement de ses vêtements. Yayoi remarqua son action.
« Ugh, tu sens mauvais ! Je te conseille de prendre une longue douche ou je m'assurerais que maman ne te laisse pas poser un pied dans la cuisine. »
Sage faillit répliquer mais était trop fatigué et laissa passer la remarque. Au lieu de rentrer directement à la maison, il fit un détour par les jardins. Le léger parfum des plantes le laissa glisser dans l'état relaxant qui avait précédé l'intervention de Yayoi. Perdu dans ses pensées, il fut ramené au présent quand il nota quelque chose de brillant dans un coin du jardin. La curiosité éveillée, Sage fouilla dans les fougères en croissances et les buissons et trouva une orbe verte cachée au coin d'un arbre. Il l'attrapa instinctivement et fut surpris par sa lumière d'un doux vert. Sage regarda dans les profondeurs tourbillonnantes vertes et eut l'impression de voir une lumière solaire dansante dans les feuillages, suivit par des éclairs coupant au travers d'un ciel assombri. S'il se concentrait suffisamment, Sage pensait apercevoir un kanji, « Chi – Sagesse. » Sage cligna des yeux, confus. On aurait dit que l'orbe avait parlé dans son esprit. Soudainement les oppressants mystères qui avaient occupés son esprit tout l'après midi ne semblaient plus dérangeants. 'Les réponses viendront en temps voulu' semblait-on lui dire. Sage sentit un calme total comme celui de ses méditations l'envahir et il se sentit apaisé. Ses pas devinrent confiants quand il entra dans l'informe maison Japonaise.
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« Je suis heureux que tu ais décidé de venir. » Kento avait une lueur malicieuse dans ses yeux bruns.
Il entendit un petit rire. « Bien sur. Qui pourrait se passer de la cuisine de Maman Lay fang ? » Fut la réponse joyeuse de Cye.
Les deux garçons marchaient sur un trottoir de Chinatown, discutant de sujets variés comme comment les nouveaux professeurs étaient stricts ou comment était l'école. Les prédictions faites pas Cye plus tôt s'étaient avérées exactes. Le pauvre Kento avait fini en détention ou plutôt l'aurait fait si les professeurs n'avaient pas montré d'indulgence sur le fait qu'il s'agissait de son premier jour.
« Je ne peux pas te croire Kento, » dit Cye, essayant en vain de ne pas rire.
Kento lui rendit un regard sombre. « Hey ! Est-ce ma faute si j'ai eu la plus grande des chances ? J'ai essayé d'être un mec bien en arrêtant un combat et les professeurs ont assumé que c'était moi le responsable, » grogna-t-il. « Et bien sur, ils ne m'ont pas cru. »
Cye haussa un sourcil en le regardant. « Oh ? Je pensais que tu avais dit que Dame Chance était de ton côté aujourd'hui ? » Il dû baisser la tête pour éviter un coup de poing amicale de Kento.
« Baka ! » rigola Kento, comme il s'écartait du chemin du retour de volley de Cye. Les deux heurtèrent immédiatement le trottoir dans un bruit moqueur. Utilisant sa masse, Kento entreprit de bloquer le plus petit, renversant Cye sur le dos, mais Cye entreprit astucieusement de glisser de la prise de son ami et de renverser leurs positions en roulant. Cela ne prit pas vraiment longtemps avant que Kento ne lâche prise et qu'ils heurtent à nouveau le sol, riant tout deux.
« Oh, regarde nous, » fit Cye en respirant péniblement, essuyant les larmes de rire de ses yeux. « Nous agissons comme de petits enfants. Nous devrions être honteux. » Mais son expression ne l'était pas.
Kento haussa les épaules, « Qu'est-ce qui ne va pas avec cela ? » sourit-il en prétendant se relever. « Tu as seulement peur que je te batte. »
Cye roula des yeux. « Oh, tu le souhaiterais ! » Ils tombèrent à nouveau au sol, cachant leur inquiétude par leur combat amical. Aucun d'entre eux ne désirait admettre que l'étrange sensation de reconnaissance les avait vraiment dérangée. Sous des circonstances normales, ils l'auraient oublié mais il y avait quelque chose de faux avec cela, comme s'ils avaient manqué une importante pièce du puzzle. Du moins, c'était ce que Kento ressentait. Il n'était pas sur que Cye soit affecté. Il avait été vraiment silencieux sur ce sujet et Kento avait été prudent de ne pas le mentionné, pas qu'il ait voulu en discuter non plus. Mais pour maintenant, ils pouvaient tout deux oublier au moins un instant.
Kento se remit finalement sur ses pieds. Sa salopette beige était poussiéreuse et salie et le jean de Cye n'était pas dans un meilleur état. Son pullover était froissé et maculé de brun. Il secoua la tête et tendit une main pour aider Cye à se mettre sur ses pieds. « Nopus ferions bien d'y aller, Maman va s'inquiéter. »
« Je pense que c'est la chose la plus intelligente que tu ais dit aujourd'hui, » fut la réponse moqueuse.
Tout les deux dépassèrent les vitrines étincelantes des magasins, attrapant les rayons dorés du soleil alors qu'il descendait à l'horizon. Cye tournait la tête de tous les côtés alors qu'il observait l'affairement de Chinatown. Cela n'avait jamais de le surprendre de voir l'énergie que les gens déployaient. Même à cette heure, les rues étaient encore bondées de monde qui faisaient leurs derniers achats de la journée. Enfin, le grand bâtiment accueillant marron apparut devant eux, le doux parfum des épisses et de sauces variées remplissant l'air de la rue. Kento agrippa rapidement sa main et le tira dans le bâtiment chinois. Un immense chaos y régnait tandis que des serveuses amenaient de lourds plateaux pleins de nourriture d'un bout à l'autre de la salle entre les tables et les cuisines. Des familles discutaient tandis que de petits enfants s'amusaient avec exubérance entre les adultes. Quelques couples s'affichaient en se donnant des caresses. C'était le restaurant de la famille Lay fang.
La bouche de Kento saliva devant tous ces délices, mais se ferma et il partit vers la cuisine du fond, traînant Cye derrière lui. A l'intérieur, Maman Lay fang était occupée à faire bouillir une marmite de nouille et Papa Lay fang coupait des légumes avec délectation.
Kento jeta son sac dans un coin et relâcha finalement Cye avant de saluer ses parents. « Maman, Papa ! Je suis de retour ! »
Maman Lay fang leva les yeux de sa marmite et eut un sourire, « Alors tu es là ! » rie-t-elle. Elle fit venir l'un des cuisiniers et posa ses mains calleuses sur son tablier blanc. « Et tu as ramené Cye aussi, ravie de te revoir, » dit-elle en lui souriant.
Cye inclina la tête formellement, « C'est bon de vous revoir madame. »
Mme Lay fang ria de bon cœur, « Oh, et toujours si poli ! »
Papa Lay fang fit un sourire à son fils et son ami avant de retourner à sa préparation. « Oh, avant que j'oublie, tu dois voir grand-père dans le jardin aujourd'hui Kento. »
Kento baissa son visage en désappointement. « Mince, j'avais oublié cela. » Il fixa longuement l'amoncellement de nourriture avant de détourner son regard. « Désolé Cye, je crois que je ferais mieux d'y aller avant qu'il ne s'irrite, » roula-t-il des yeux à l'obsession de son grand-père. Maintenant que son père l'avait mentionné, il avait promis d'aider Grand-père à replanter son jardin. Sa santé avait déclinée alors les docteurs avaient ordonné qu'il ne fasse rien d'éreintant. Mais s'occuper du jardin était toute sa vie et il acceptait les ordres uniquement si Kento l'aidait.
Cye haussa les épaules, « Pas de problèmes, » il attrapa un tablier inutilisé sur un crochet, « Ca me donnera une chance d'étudier la cuisine de Maman Lay fang, » dit-il avec un sourire pour son ami.
« Essayant toujours de voler des secrets, n'est-ce pas ? Eh bien je serais d'accord cette fois, et nous pourrons avoir de l'aide, » sourit Maman Lay fang. Elle connaissait tout l'amour de Cye pour la cuisine. Il ferait un grand chef un jour.
Kento fit un signe à son ami lorsque Cye fut chargé de s'occuper des marmites de crevettes et de poulets. Il soupira et sortit par la porte de derrière dans le jardin qui était le lot et la joie de son grand-père. Il était déjà là, assis dans la saleté avec les yeux fermés, méditant. Mais avant que Kento ne puisse retourner dans la cuisine, Grand-père Lay fang se leva, souriant à son plus vieux petit-fils.
« Viens Shu, » dit-il en Chinois, utilisant le nom Chinois de Kento. « Il y a beaucoup à faire aujourd'hui et l'heure avance. Les nouveaux lys que j'ai commandés viennent d'arriver et ils seront magnifiques dans ce coin. Tu n'es pas d'accord ? »
Kento acquiesça et approuva le jugement de Grand-père Lay fang qui était bon, comme toujours. Il fut bientôt agenouillé dans la terre, se tenant prêt pour replanter les bulbes. En dépit de son irritation, il appréciait l'activité d'après-midi. La brise froide fit bruissée les feuillages. La lumière déclinante formait des ombres intrigantes sur le sol en passant dans les branches de l'un des nombreux cerisiers et arbres à fruits. L'atmosphère lui faisait oublier la journée d'école. Il ferma les yeux et sentit la terre filait entre ses doigts et laissa le parfum terreux de l'herbe l'envelopper. Ses mains rencontrèrent une surface dure et lisse. Les yeux de Kento se rouvrirent et il s'apprêta à jeter la pierre dans les buissons. Mais l'objet offensant n'était pas une pierre, mais une orbe orange brillante d'à peu près la taille de sa paume. Elle semblait battre d'une douce lueur orange quand il la prit. Regardant dans les profondeurs de verre, Kento eut l'impression de voir des montagnes majestueuses, des pics pointus dressaient vers le ciel et enfin, des canyons rocheux. Les yeux de Kento s'agrandirent. Etait-ce son imagination ou avait-il vu un kanji, « Gi – Justice. » Kento cligna des yeux. Il se sentit brusquement submergé. Des images commençèrent à se montrer dans son esprit. Le blond, le brun, le garçon aux cheveux bleus et Cye émergèrent dans son esprit confus. Et l'irritation disparu comme les feuilles en automne. Tout avait un sens et Kento ne pu pas croire qu'il s'était inquiété avant.
« Shu ? Je suppose que nous pouvons nous arrêter pour aujourd'hui. Ta mère appelle. » La voix chinoise tira Kento de sa rêverie. Sur une impulsion, il mit l'orbe dans sa poche et se leva, brossant la saleté de sa salopette, soudainement excité. L'orbe fut vite oubliée quand Kento se fraya un chemin jusqu'à la cuisine. Il pouvait déjà sentir l'arôme des plats ce qui fit le fit saliver d'anticipation.
Cye avait placé sur la table un plat de poulet sauté et des pois baignant dans une sauce au citron quand il faillit être renversé par son meilleur ami pour la seconde fois de la journée.
« Hey ! » Cye croisa les bras pour se défendre, « Doucement ! La nourriture ne va pas disparaître, tu sais, » finit-il avec un rire.
Eh, les travaux de jardinages ouvrent l'appétit tu sais ? » Inhala-t-il profondément, respirant les odeurs des plats.
« Kento, tout ce que tu fais te donne faim, » retourna Cye pince-sans-rire.
Kento fixa son ami d'un air sévère avant d'attaquer le plat avec appétit. « Hey ! » dit-il entre deux bouchées, « C'est bon ! »
« Cela ferait mieux, » sourit fièrement Cye, « Parce que c'est moi qui l'ai fait ! »
Il vit avec amusement Kento le fixer bouche bée. « Wow ! Et moi qui pensais qu'il s'agissait d'une des nouvelles recettes de Maman ! »
Il y eut un ricanement, « Oui, il arrive parfois que l'élève dépasse le maître dans certains domaines. » Maman Lay fang se mit à rire au rougissement de Cye, embarrassé par l'éloge. Elle plaça plusieurs autres plats de légumes sur la table et Papa Lay fang entra un moment plus tard, transportant des plats de mouton et de bœuf et une marmite de riz frais. Rinfi, la petite sœur de Kento par près de trois ans, suivit ses traces, portant un bol de soupe. Le reste de la nombreuse famille de Kento arriva bientôt des chambres à l'étage, qui était aussi leurs quartiers. Il y avait Yun, le mignon petit frère de dix ans de Kento, et Mei Ryu, qui avait sept ans et était le trouble fait de la famille après Kento, et enfin Chun Fa, le bébé de la famille à quatre ans. Grand-père Lay fang entra plus silencieusement par derrière, laissant des empreintes sur son passage et prenant place entre les turbulents enfants.
« Ah, c'est un plat de Cye ? Délicieux comme toujours, » dit-il avec un lourd accent Japonais.
Cye s'inclina formellement et recommença à rougir. Grand-père Lay fang faisait toujours des scènes sur sa cuisine. Après l'habituel « merci » des enfants Faun, la nourriture fut attaqué de la même manière que Kento l'avait fait et Cye rie en se servant dans son propre plat. Il se sentait toujours comme chez lui chez les Fauns.
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Cye marchait dans la rue jusqu'à son appartement. Il n'avait pas plaisanté quand il avait dit à Kento qu'il ne manquerait un dîner chez les Fauns pour rien au monde. Depuis qu'il les avait rencontré lorsqu'il était petit, il les avait toujours considéré comme une seconde famille pour lui. Leur présence avait certainement rendu son déménagement de Hagi moins stressant. Cela avait été un souhait de sa mère. Il avait lourdement protesté, sachant que sa mère avait le cœur fragile et avait besoin de bras supplémentaires pour l'entreprise de poteries. Sayoko, sa sœur aînée, était intervenue et lui avait pratiquement ordonné de quitter la maison. Elle peut être vicieuse lorsqu'elle a quelque chose en tête. Se souvint-il avec un sourire. C'était il y a un an. Sayoko avait très bien repris toutes les responsabilités du commerce de poteries depuis. La condition de sa mère avait empiré, elle le lui avait dit avant qu'il ne parte pour la nouvelle année scolaire, cependant elle avait l'air d'être en condition stable maintenant. Du moins sa mère le lui avait assuré au téléphone lorsqu'il avait appelé à la maison pour en être certain. Cye hocha la tête d'inquiétude. Sa mère pouvait être affreusement obstinée quelques fois...
Le pont apparut devant lui lorsqu'il s'approcha de la sombre rivière de Yokohama. Cye s'arrêta au centre de resta admirer le clair de lune dansant à la surface de l'eau. Il avait été frappé du désir de rentrer chez lui pour retrouver le son des vagues s'écrasant sur la côte de sable et le parfum des algues. Une lueur bleue le tira de ses pensées. Avant de savoir ce qu'il faisait, Cye se trouva agenouiller sur les bords glissants de la rivière. Il alla dans l'eau ténébreuse et à sa grande surprise, trouva une orbe de verre bleu pâle. Elle semblait battre d'une légère couleur bleue pâle à son toucher. Fasciné, Cye regarda dans les profondeurs bleues sans tâches et eut l'impression d'être plongé dans le plus profond des océans, avec les courants tournants autour de lui. Alors ses yeux agrandis virent l'éclat d'un kanji, « Shin – Confiance. » Cye cligna des yeux et il lui sembla que l'orbe lui rendit la pareille en retour. Les images des trois garçons de l'école et de son cher ami Kento surgirent du fond de son esprit. Les barrières de son esprit semblèrent lâchées et il eut le sentiment qu'il serait capable de faire confiance à ces quatre là pour garder ses secrets. Le sentiment dérangeant s'évapora, laissant Cye confiant. Il tourna ses pas vers son appartement, content de lui-même et des événements de la journée.
