Auteur : Akemi

Traductrice : Yami Flo

Disclaimer : Yoroiden Samourai Troopers, Ronin Warriors ou les Samourais de l'Eternel, quelque soit le nom que l'on donne à cette série, est la propriété de Hajime Yadate. L'histoire originale est la propriété de Akemi, qui m'a donné sa permission pour la traduire.

Je ne garantis pas que cette traduction soit toujours exacte, mais je fais de mon mieux. Pardonnez moi si vous y trouvez des erreurs.

Chapitre 5 : L'Amitié Rend Le Cœur Plus Tendre

L'eau tourbillonnait autour de lui comme une douce étreinte, l'accueillant dans les profondeurs bleues. Les vagues le caressaient et l'invitaient à partager les mystères se trouvant sous sa surface. La surface vitreuse et les profondeurs bleues étaient hypnotisant. Il glissait cependant comme un poisson chez lui dans ce monde d'eau. Il n'y avait que lui et l'eau. Son esprit prenait la direction des courants tandis qu'il nageait dans les remous. Le soleil filtrait à travers l'eau, transformant la surface du dessous en un étalage de vagues étincelantes. Il soupira d'extase. L'eau était sa maison. Maintenant, s'il pouvait simplement rester ici pour toujours…

Un sifflement aigu ramena ses pensées vagabondes et Cye remonta à la surface pour en trouver la source, clignant rapidement des yeux pour les ajuster au soleil. Coach Mizuno rassemblait tous les élèves de l'autre côté de la piscine pour une conférence impromptue. Une fois que l'esprit de Cye eut finalement enregistré le fait, il se mit vivement à faire des brasses qui l'amenèrent là où les autres étudiants étaient rassemblés. Il s'arrêta timidement au bord, préférant rester dans l'eau tandis qu'il écoutait les instructions du coach pour la prochaine rencontre.

« Je suis fier des efforts que vous avez réalisé pour aller aussi loin, » disait le Coach Mizuno, « Et je suis certain que vous êtes tous prêts pour la rencontre. Je n'ai pas besoin de vous rappeler qu'il s'agit d'une charnière. Ce que nous ferons déterminera notre rang et rendra peut-être possible les rencontres d'après saison. »

Il souffla dans son sifflet et aboya ses dernières instructions pour l'entraînement. « Mouri, Susumu, je veux vous voir. Le reste d'entre vous, deux longueurs de plus et direction les douches. »

Cye remonta sur le bord, se demandant brièvement ce que le Coach Mizuno avait en tête. Il vit du coin de l'œil Masaru quitter l'eau également, en lui souriant méchamment. Cye soupira, et tenta de mettre le plus de distance possible entre lui et Masaru sans que cela fut flagrant. Il n'avait jamais pu se figurer pourquoi le Dernière Année le haïssait autant. En tant que capitaine de l'équipe il n'avait aucune raison de ne pas aimer ses coéquipiers. Pourtant, c'était exactement ce qu'il faisait, du moins envers Cye. Quand Cye avait rejoint l'équipe il y a un an, sa vitesse et sa rapidité avait fait de lui l'un des concurrents les mieux placés. Il avait déjà ramener à Hana High une paire de médailles, mais c'était des courses auquel Masaru n'avait pas participer. Masaru lui était toujours supérieur en talent et pourtant c'était un accord mutuelle que Cye reprendrait l'équipe quand Masaru aurait quitté l'établissement, il n'aurait jamais rêver de le faire aussi longtemps que Masaru était encore un membre de l'équipe. Apercevant son expression, il commença à s'agiter légèrement dans l'eau. Les sourires démoniaques signifiaient généralement « Nouveaux moyens de torturer Cye. »

Coach Mizuno leur jeta un regard et sourit fièrement à ses deux meilleures recrues. « Vous vous demandez probablement pourquoi je vous ai fait venir ici, donc j'irais droit au but. » Il s'éclaira la gorge de façon très audible. « Pour la première fois, vous allez tout deux nager dans les sprints de la première course aussi je veux que vous soyez là plus tôt que les autres pour l'entraînement. »

Cye acquiesça à cela, il n'y avait rien de nouveau, pourtant il appréhendait le fait de nager avec Masaru. Ce furent les paroles suivantes du Coach Mizuno qui le laissèrent choqué et sans voix.

« Reizo a dû retourner chez lui à cause d'une urgence familiale, alors nous avons une personne de moins pour la course d'endurance dans la rencontre qui aura lieu dans trois semaines. Parce que je sais de quoi vous êtes tout deux capables, Je veux que vous échangiez et preniez sa place. Mouri, tu feras la première et Susumu, tu feras la seconde. »

Cye pu seulement sursauter sous la surprise. Il n'avait jamais fait de courses d'endurances, qui tenaient lieux de cinq longueurs ou plus. En fait, il ne pouvait pas se souvenir d'en avoir fait une seule depuis qu'il était arrivé ici. Il avait toujours nagé des sprints. L'expérience de Cye avec l'océan chez lui pourrait au moins lui permettre de passer ce test avec décence, et il savait qu'il ne s'en tirerait pas trop mal mais que le Coach Mizuno lui fasse confiance sur de telles responsabilités avait quelque chose de très stressant. Masaru le fixait avec surprise. Il le regarda dans les yeux en retour. C'était de la jalousie qui se peignait sur son visage.

Coach Mizuno observa le visage de Cye et rigola doucement. « Ca ira bien pour tous les deux. » Il leur jeta un regard. « Deux longueurs à faire puis vous irez à la douche, » commanda-t-il en retournant aux bancs pour vérifier son porte-documents et noter les changements.

Cye finit les dernières longueurs avec l'esprit préoccupé. Il ne pouvait pas croire que le Coach Mizuno allait le laisser courir une course d'endurance. Je ferais mieux de me rappeler de venir demain et essayer de me chronométrer. Ca devrait être bon, mais on ne sait jamais. Il se fit la note mentalement. Sa préoccupation sur les heures supplémentaires d'entraînement était telle qu'il faillit presque oublier l'animosité de Masaru. Malheureusement pour Cye, de son côté, ce n'était pas le cas de Masaru.

« Qu'est-ce que tu as fait, tu t'es marié au coach, petit poisson ? » Masaru eut un sourire de mépris tandis que Cye sortait de l'eau.

Cye garda la même expression, ignorant la raillerie. « Je n'ai rien fait. J'ai était aussi surpris que toi. » Son expression était authentique, mais Masaru ne le remarqua pas ce détail.

« Ah ! Laisse moi te dire quelque chose, petit poisson, » Il marcha jusquà Cye et posa un doigt sur sa poitrine. « Après que je t'ai battu à la course, tu souhaitera ne pas avoir été choisi par le coach, » méprisa-t-il. « Tu ferais mieux de ne pas être fatigué ou Reizo serait siiii désappointé. » Masaru roula des yeux en disant cela, son sourire démoniaque étant de retour.

Cye se contenta de le fixer en retour, refreinant son envie de le cogner. Il serra simplement les poings, et plongea son regard dans les yeux noirs pleins de haine de l'autre. Combattre n'était pas dans sa philosophie, et d'aune façon, il n'aurait pu dénier la vérité de ses paroles. Reizo était le meilleur nageur en endurance de l'équipe. Ca allait être dur de se mettre dans ses chaussures, et Cye savait que son absence était à la fois un désappointement pour l'équipe et pour le Coach Mizuno. Cela rendait sérieux le fait de bien faire, en considérant à quel points les rencontres suivantes allaient être importantes. D'abord Kotaru et maintenant Masaru. Mais au moins Kotaru m'a oublié. Je souhaite que Masru me laisse en paix. Nous sommes dans la même équipe, quand même ! Cye pouvait sentir la rage montait en lui et fit de son mieux pour la refreiner.

Masaru continuait de se moquer de la bête noire de son existence. Ses doigts s'ouvrirent brusquement en une main qui repoussa Cye en arrière. Perdant l'équilibre, les bras de Cye glissèrent de la balustrade et il plongea dans l'eau pleine de chlore. Il se propulsa vers le haut et il rejoignit la surface en crachant, Masaru se tenant dressé devant lui en riant. Il lança un salut moqueur. « Je te vois plus tard petit poisson » » railla-t-il une fois de plus avant de prendre la direction des douches.

Cye observa la retraite de Masaru, imaginant toutes les tortures qu'il pourrait faire subir au Dernière Année au comportement puéril. Il s'arrêta et secoua la tête. Cela n'amènerait rien de bon, et de toute façon, Cye savait qu'il ne serait pas capable de les mettre en application. Ce n'était pas dans sa nature. Combien de fois avait-il ressassé ces mêmes pensées ? A la place, il laissa s'échapper quelques injures tandis qu'il traversait la cour jusqu'aux douches. Il était si perdu dans ses pensées, qu'il faillit manquer de voir un jeune homme blond patiemment appuyé contre un mur, l'observant avec intérêt.

Quand la reconnaissante fit jour en lui, il marcha vers le garçon pour le saluer. « Hey Sage, qu'est-ce que tu fais ici ? Je pensais que tu avais entraînement de kendo. »

Sage lui sourit. « Je l'étais, mais nous avons fini plus tôt car le Coach ne se sentait pas très bien. » Les yeux gris de Sage détaillèrent Cye de bas en haut et il ricana. « Je pensais te voir en premier parce que tu aurais finis avant Ryo mais je crois que j'avais tord. »

Cye cligna des yeux, confus, et quand le souvenir ressurgit il se mit à rougir d'embarras. « Ah oui, le dojo. Je suis désolé, j'ai beaucoup de choses sur l'esprit en ce moment. »

« Pas de problème. » Sage observa les yeux bleu-vert de Cye, comme s'il sentait son tourment intérieur. Mais s'il en connaissait la cause, il la garda sagement pour lui-même.

« Ecoute, je me dépêche et je vais me changer. Cela ne devrait pas me prendre plus de quelques minutes. »

« Prends ton temps, » dit-il aisément. « C'est très bien pour moi de me relaxer et de ne rien faire pendant un moment. » Il fit un clin d'œil à Cye.

Cye sourit en retour et fonça vers les douches. Masaru était déjà loin de son esprit ; il semblait avoir fondu sous la présence de Sage et maintenant, tout ce qui lui rester était des pensées d'anticipation joyeuse sur la séance d'entraînement qui arrivait.

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Sage observa Cye disparaître dans les douches et poussa un long soupir. En fait, il était là depuis un bon moment. Assez longtemps pour voir la grâce naturelle de Cye dans l'eau, la rencontre avec son coach, et les moqueries et la poussée de Masaru. Il avait senti la rage difficilement contenue de Cye l'entourait par vagues et avait fait de son mieux pour étouffer le tourment intérieur, étendant ses sens et projetant du calme et de la sérénité. Regardant dans les yeux de son nouvel ami, il fut récompensé de ses efforts par la perte de la rage étant remplacée par l'anticipation et l'excitation tandis que la bonne nature de Cye se réajustait d'elle-même. Sage claqua la langue. Il ne connaissait pas toute l'histoire, mais il pouvait certainement deviner la cause de l'animosité. Masaru était un Dernière Année et le capitaine de l'équipe. Cela signifiait qu'il était probablement le meilleur nageur de l'équipe et qu'il se sentait menacé par la présence et le potentiel de Cye, qui pouvait usurpé sa position. Et Sage aurait parié que ce n'était pas la première fois non plus que cela arriver à Cye. Il le savait. Il lui était permis de le savoir, ayant eu la même expérience lorsqu'il était à l'école primaire. Sage grimaça à ce souvenir. Certaines choses ne changent jamais. Cependant c'était heureux pour lui. C'était un peu étrange. Sage pouvait donner avec exactitude le jour où les leçons d'arts martiaux de son père avaient cliquées dans sa tête et lui avaient donné une chance de se battre contre ses tourmenteurs, qui avaient une haine fanatique contre les personnes ayant du sang Américain. Personne n'avait plus osé l'ennuyer depuis et son titre de champion de kendo lui avait accordé le respect qu'il avait finalement mérité. Sage secoua la tête pour clarifier ses pensées involontaires et releva la tête pour voir avec soulagement s'avançant vers lui, vêtu de ses habituels jeans et tee-shirt à manches courtes avec une capuche.

« Eh bien, ce fut rapide, » commenta Sage alors que les deux se mettaient en marche.

Cye releva la tête vers son ami légèrement plus grand et sourit. « Je t'avais dit que j'en avais seulement pour une minute. »

Ils atteignirent le terrain de foot en ayant beaucoup de temps à partager, aussi ils s'assirent dans l'herbe sous un arbre pour observer le reste des pratiquants. L'équipe faisait des exercices de tir et les yeux de Sage n'eurent aucun mal à repérer la silhouette brune de Ryo tandis qu'il slalomait entre les autres joueurs. Il s'approcha du goal, mais à la place de tirer directement devant lui, ce qui aurait envoyer la balle dans les mains du goal attendant, Ryo frappa vers le haut pour donner un angle. La balle vola à quelques centimètre au dessus du sol pour passer par derrière le gardien et se diriger droit dans les filets. Le gardien jura tandis que Ryo se retournait pour échanger un 'high fives' enthousiaste avec ses camarades avant de se remettre en ligne.

Sage rigola aux singeries de Ryo. Il confessait qu'il ne savait pas grand-chose au sujet du football, mais de ce qu'il pouvait voir, il devait admettre que Ryo était vraiment bon. Son essaye suivant pour marquer amena un nouveau but quand il frappa la balle vers le haut, la faisant cette fois passé de l'autre côté du gardien pour frapper la toile. Quelques minutes plus tard un coup de sifflet annonçait un moment de pause et le coach envoya l'équipe faire quelques tours de terrain avant de les envoyer aux douches. Sage n'eut même pas besoin d'appeler. Ryo savait qu'ils étaient supposés se rencontrer ici. Près de lui, Cye s'était déjà relaxer dans l'herbe, les mains derrières la tête et les yeux fermés. Il arborait un sourire innocent sur le visage et Sage se demanda suspicieusement à quoi le Seconde Année rêver.

Sage s'appuya contre l'arbre et laissa la brise légère l'entraînait dans une transe méditative. Les rayons filtrés du soleil dansaient sur son visage et Sage laissa la douceur de la lumière s'infiltrait dans son corps. Il soupira de plaisir tandis que ses sens surdéveloppés sentaient chaque brin d'herbe qui caressait ses jambes et le tronc robuste contre lequel il avait trouvé appui. Lors, sans vraiment le vouloir, il laissa son « autre vue » prendre place et se retrouva à fixer quelque chose de bleu et de très brillant gisant près de lui…Le choc de Sage le tira de sa transe, ses sens rapidement revenus à la normal encore chancelant. Il prit quelques bouffées d'air pour se calmer et dévisagea Cye avec surprise. Les yeux de Cye s'ouvrirent et il regarda autour de lui avec confusion avant de s'arrêter sur Sage, les yeux grands ouverts.

Sage regarda Cye, alarmé. Est-ce qu'il sait ? Peut-il le sentir comme je le sens ? Ses pensées furent vite démantelaient, à l'immense joie de Sage, quand Cye secoua la tête et porta une main à son front. Ugh. Maintenant, je suis vraiment entrain de perdre la tête, pensa Cye. Pendant une seconde, il avait pensé voir Sage entourait d'une lueur verte. Il se frappa lui-même avant de donner à Sage un sourire forcé, se méprenant totalement sur l'expression désorienté de ce dernier.

« Hey Sage, ne t'inquiètes pas, je suis sur que Ryo va bientôt arriver. »

Sage cligna rapidement des yeux. « Ouais, » répondit-il d'un air absent. Son esprit tourbillonnait tandis qu'il repensait à la première fois où cela c'était produit, se souvenant à quel point l'aura rouge de Ryo était peu naturelle. Il n'avait toujours pas trouvé la clef de ce mystère pour l'instant et Sage pensa qu'il allait avoir la migraine. Bien sur, cela pouvait très bien être dû au fait qu'il avait brûlé ses sens pour la deuxième fois en trois jours. Non, pas brûler, se corrigea Sage. C'est presque comme si je m'étais noyé dans l'océan. Sage réfléchissait à cette curieuse pensée, mais il en fut relâcher quand il vit la silhouette de Ryo courir vers eux, portant son sac de sport rouge.

« Eh les gars ! Vous attendez depuis longtemps ? » La voie de Ryo était joyeuse, totalement inconscient qu'il était des étranges événements qui avaient précédés son arrivée.

« Non, » répliqua Sage. Alors qu'il s'asseyait, il se mit à sourire, repoussant le sentiment loin dans son esprit. Il avait assez de temps pour se figurer ce qu'ils signifiaient. « En fait, vous êtes plutôt un cadeau les gars. » Il guida ses deux amis jusqu'au parking de l'école et fut récompensé par deux expressions très confuses.

« Euh Sage, » tenta Ryo, « L'arrêt de bus est de ce côté. » Il fit un geste dans la direction opposée.

Sage lui sourit ouvertement, « Je le sais. Nous ne prenons pas le bus, nous prenons ma voiture. »

« Ta QUOI ! » deux voix abasourdies forcèrent Sage à se retourner et à donner à ses deux amis un sourire amusé.

« Ma voiture, » répéta Sage avec nonchalance. Ils atteignirent le parking et Sage caressa exprès une Honda Civic d'un sombre vert forêt. Le métal étincelait dans le soleil de l'après-midi, sa surface étant amoureusement polie et apparaissant sans la moindre tâche ou égratignure. Cye siffla d'admiration.

« N'est-elle pas belle ? » Dit fièrement Sage. « Tu ne veux pas savoir combien d'heure j'ai du passer pour la conserver dans cet état. »

Ryo était sans voix alors que Cye sentit sa langue lui revenir et dévisageait son ami souriant.

« Sage, tu es au courant que l'âge légal pour conduire est 18 ans ? »

Sage haussa les épaule avec indifférence. « Bien sur. Mon père travaille au commissariat. » Ses clés ouvrirent débloquèrent les portes et la porte étincelante s'ouvrit en grand. « Mais en Amérique, l'âge légal est de 15 ans. » Sage sourit machiavéliquement. « Et mon oncle qui vit à Los Angles m'a donné la voiture pour mon anniversaire avant de la savoir. » Il se mit à rire. « Père n'a pas franchement était heureux mais comme je l'avais, il a décidé de me laisser l'utiliser aussi longtemps que je restais prudent. »

« C'est un présent drôlement cher, » dit Ryo en hochant la tête. Le fait était presque incroyable que celui de Sage conduisant.

« Mon oncle est plutôt à l'aise, » dit simplement Sage. Il sauta sur le siège du conducteur et mit la ceinture de sécurité tandis que Ryo se glissait sur le siège du passager. « Et crois le ou non, mais c'est actuellement plus cher d'acheter une voiture en Amérique qu'ici. »

Cye secoua la tête avant de se plaçait sur la banquette arrière. « Eh bien je te fais confiance, je crois. »

Sage se mit à rire du ton inquiet de Cye. « Ne t'inquiètes pas , je fais ça depuis un bon moment. J'ai même participé à des courses sur la piste. »

« Mon vieux, tu brises toutes les règles, hein ? » Fit Ryo en souriant.

Sage fit glisser le levier en marche arrière et se retira de sa place de parking avant de le remettre en avant et de se tourner vers la sortie. « C'est le sang Américain, » plaisanta-t-il avant de se vérifier les deux côtés et de s'engager sur la route en prenant la direction du centre.

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Sage était en fait un très bon conducteur. Son « sixième sens » lui permettait d'anticiper les événements autour de lui et de s'y ajuster. Sa vision perçante repérait tous les détails à un mile et lui permettait de se soustraire aux passages embouteillés. Conséquemment, tous les trois passèrent un bon moment et il ne fallut pas longtemps pour qu'ils arrivent devant chez Sage.

« C'EST LA où tu vis ! » La voix abasourdie de Cye brisa le silence de l'après-midi pour la seconde fois. Sous cet angle, la maison Japonaise avait l'air immense. Les poutres traditionnelles s'étalant sur les côtés et les fenêtres à carreaux givrés accentuaient le toit fait de tuiles plus sombres. Derrière la maison, un espace vert bien cultivé s'étendait sur quelques hectares, jalonné par une paire de petite immeuble au désigne et à la construction semblables à celle de la maison principale. Les yeux de Cye s'agrandirent. Même sa maison en bord de mer n'était pas si grande.

Sage rie tout bas. « Ce n'est pas si grand. Tu oublies que la plus grande partie du terrain est pour le dojo. » Sage les dirigea de la voiture à la maison. « C'est l'heure de la première leçon, alors je dois vous faire passer par derrière, » ajouta-t-il en s'excusant. « Le parking ressemble à une maison de fous. »

A l'intérieure du complexe tentaculaire, une jeune fille de 13 ans était étendue sur un sofa, écoutant un lecteur de CD portable, ses doigts frappant les bras du canapé au son d'un rythme qu'elle seule entendait aux travers des écouteurs. Sage l'identifia comme sa jeune sœur Satsuki pour ses deux amis. Satsuki releva brièvement les yeux pour noter l'approche de Sage. Elle donna à ses deux compagnons un regard intéressé mais finit par s'enfoncer plus profondément dans les coussins. « Sage, Grand-père t'attend dans le dojo. » relaya-t-elle à la place.

Sage haussa un sourcil. « Oh ? N'est-il pas supposé enseigner aux classes à cette heure ci ? »

« Umm hum. Mais il était si excité par l'idée que tu ramènes quelqu'un qu'il a demandé à maman de s'en charger pour la journée, » répliqua Satsuki de manière désintéressée. Elle appuya sur un bouton et le lecteur CD enclencha la chanson suivante.

Sage se raidit. Uh oh. Ca ne présager vraiment rien de bon. Il jeta un coup d'œil à ses compagnons qui ne semblaient pas avertis du fait qu'ils étaient dans une situation désespérée. Sage croisa les doigts et guida ses deux amis à travers le salon, par la porte du fond, et arriva au dojo privé de la famille où ils pourraient s'entraîner sans être observer par le public.

« Hey, pourquoi cette expression pincé ? » demanda Cye sur le ton de la conversation.

« Eh bien… » Tenta Sage, mais il estima que ses deux amis avaient le droit de savoir. Alors ils seraient mieux préparés pour la rencontre avec son Grand-père, avec de l'espoir. Ryo avait tourné les yeux vers lui suite à son silence et Sage laissa retombé un soupir dans un souffle qu'il ne pensait même pas avoir. « Il y quelque chose dont je dois vous avertir au sujet de Grand-père… » La voix de Sage fut interrompue par celle d'un homme avec des cheveux grisonnant et qui les salua.

« Ah, Sage, tu es finalement arrivé. Et ce doit être tes deux amis. Bienvenue. » Le vieil homme s'inclina formellement, sa voix sonnant avec un ton autoritaire qui le faisait immédiatement obéir et respecter de ses élèves. Cye et Ryo retournèrent le salut.

« C'est un plaisir Ojii-san, » dirent-ils ensemble.

Grand-père Date laissa s'échapper un sourire tandis que ses yeux de vétéran évaluaient les deux jeunes gens devant lui. Tous deux possédaient le regard d'un pratiquant d'arme. Celui avec les cheveux noirs que Sage avait introduit comme étant Ryo bien plus que l'autre, cependant il était certain que la forme mince du brun, Cye, cachait une technique qui amènerait bien des surprises. Ils étaient assez bien bâtis, ce serait un plaisir de leur enseigner et de les tester.

« Sage m'a beaucoup parler de vous, » mentionna-t-il tandis qu'ils entraient dans le bâtiment. « Et j'ai compris que vous étiez qualifié en kendo, » dit-il sur le ton de la conversation à Ryo.

Ryo eut l'air embarrassé. « En fait je ne trouve pas vraiment d'intérêt à ce sport mais j'aime pratiquer avec le katana. »

Grand-père Date acquiesça. « Ah oui. Une bien belle arme, cependant, personnellement je préfère la no-datchi. » Il guida Ryo jusqu'à l'endroit où étaient stockées les armes. Il retira un katana d'entraînement en bois du râtelier et le tendit à Ryo. Ryo prit l'arme par la garde et la souleva dans ses mains, testant son équilibre comme son grand-père le lui avait si souvent répété. Grand-père Date sourit en approuvant tandis qu'il retirait une lame similaire. Il laissa Ryo retournait sur le tapis quand il apparut être satisfait de son arme.

« Maintenant jeune homme, » dit-il « Laissez nous voir ce que pouvez faire, » et il ajouta, « Ne retenez pas vos coups. »

Il prit place dans le cercle et Ryo suivit le mouvement, tenant son katana tendu devant lui tandis qu'il essayait de se souvenir de toutes les indications de son grand-père. Dresse toi, les pieds plantés au sol, observe ton opposant, ne frappe pas, patience…Ryo suivit les mouvements de Grand-père Date avec les yeux plissés par la concentration, seulement vaguement au courant que Sage et Cye s'étaient installés sur les bancs pour regarder le match. Grand-père Date brisa le cercle et balança le katana au loin dans un large arc. Ryo la contra avec la sienne et pendant un instant les deux lames se bloquèrent avant que Ryo ne brisent le maintient, envoyant la lame plus bas vers la poitrine non protégée de Grand-père Date. Mais il était bien plus rapide que ce que Ryo avait anticipé, et son coup rencontra une autre parade. Cette fois ce fut Grand-père Date qui la brisa et se recula un peu plus loin. Ryo se sentit légèrement déséquilibré et essaya de s'accommoder par lui-même. Les deux tombèrent à nouveau dans un cercle avant que Ryo ne se précipite en avant, faisant un écart à la dernière seconde, tentant de laisser une coupure sur l'épaule du vieil homme dans un mouvement qu'il avait travailler plus tôt durant la classe de kendo à l'école. Grand-père Date y était préparé, cependant, et rencontra à nouveau le coup de Ryo alors qu'il tournait sur ses talons. A présent Ryo transpirait à profusion, et il devait admettre qu'il avait vraiment perdu. Mais Grand-père Date pensa autrement tandis qu'il mettait fin au duel avec un signe de la main et sourit à Ryo.

« Vraiment bien fait, » dit-il en approbation, « Tu as été bien enseigné, mais tu ne pratique pas à ton plein potentiel. »

Ryo fixa avec ahurissement Grand-père Date avant que les mots ne soient finalement enregistrés. Il rougit, « Eh bien ma famille, les Sanada, descendant d'un clan de ninjas, alors j'ai appris à pratiquer avec deux katanas. » dit-il d'une petite voix.

Grand-père Date ri. « Pourquoi ne l'as-tu pas dit dès le début ? » Il retourna dans la salle de stockage et revint avec un second katana en bois. Ryo le prit et le testa automatiquement comme il l'avait fait pour le premier et trouva son équilibre aussi favorable qu'au début. Il souleva légèrement les deux, se rééquilibrant afin de s'ajuster au poids supplémentaire dans son autre main et se retrouva dans une position plus relaxante. C'était ce qui lui avait été enseigné.

« Maintenant, » Grand-père Date souleva un simple katana, « Essaye à nouveau. »

Ryo fit bien mieux cette fois qu'au précédent essai. Ses mouvements arrivaient dans le même temps qu'il bougeait ses katanas pour charger et qu'il dansait gracieusement entre les parades et les esquives. Les mots de son grand-père lui revinrent tandis qu'il pratiquait l'art délicat, lançant son poids dans chaque coup. Ryo était trempé de sueur lorsque Grand-père Date appela enfin à une pause au duel, ses yeux gris brillants de plaisir devant la performance de Ryo.

« Oui, c'était de cela dont je voulais parler ! » sourit-il avec approbation. « Tu es toujours rudimentaire dans certains domaines, mais il n'est rien qu'un peu d'exercice ne puisse améliorer. »

Ryo rendit les katanas au vieil homme et s'inclina formellement, rougissant sous le compliment, la joie l'empêchant de répondre.

Grand-père rendit l'inclinaison, « J'espère vous revoir à nouveau. N'oubliez pas que le dojo est toujours ouvert pour que vous pratiquiez. » Il jeta un regard à Sage, « Et les amis sont toujours libres de venir. »

Ryo s'inclina à nouveau et renouvela ses remerciements alors que Sage prenait une serviette sur un banc et la tandis à Ryo qui la prit promptement et se mit à essuyer la sueur qui couvrait son visage. Cye lui lança un regard étonné ; il ne savait pas Ryo aussi entraîné. Sage hochait la tête, comme si cela confirmer ses idées obtenues lorsqu'il avait rencontré Ryo pour la première fois en cours de sport.

Grand-père Date brisa l'impasse et se tourna vers Cye « Alors, utilisez-vous aussi le katana ? » demanda-t-il, en sortant un pour qu'il l'utilise.

Cye secoua la tête et déclina poliment l'offre. « Non, mon point fort est plutôt la yari. » Son expression embarrassée aurait été amusante dans de toutes autres circonstances.

Grand-père Date haussa un sourcil à ces paroles. « Comme c'est intéressant. La yari est une arme difficile à utiliser. Dis moi, qui était ton professeur ? »

« Sensei Yoshiyuki de Kobe, » répondit Cye.

Le visage de Grand-père Date devint excité. « Vraiment ? Ah oui, Yoshiyuki est un vieil ami à moi, » sourit-il à ses souvenirs, « Mais je pensais qu'il s'était retiré et ne prenait plus de nouveaux élèves. »

« Il l'a fait, » continua Cye, légèrement embarrassé par les manières affectées de Grand-père Date, « Mais il était un vieil ami de mon père et était d'accord pour m'enseigner. »

« Alors tu es le fils de Maître Mouri ? Je m'en doutais mais je n'avais pas de preuves. »

Cye hocha la tête en réponse et Grand-père Date sourit et le guida vers la salle de stockage. « Alors allons voir si j'ai toujours la vieille yari d'entraînement de Yoshiyuki quelque part par là… »

Cye jeta un regard à Sage et Ryo lui sourit avec avidité. Le visage de Ryo était fatigué et toujours trempé de sueur, mais il lui donna un signe du pouce. Sage était effondré sur le banc, observant Cye disparaître avec son grand-père et souriant pour lui-même. La rencontre n'avait pas été aussi mauvaise qu'il ne l'avait craint et il apparaissait que ses deux amis y prenaient beaucoup de plaisir. Le visage de Ryo parlait de lui-même, et Sage lui assura en riant qu'il pouvait revenir chaque fois qu'il le souhaitait, renforçant l'invitation faite plus tôt par son grand-père. Leur conversation fut coupée par l'arrivée de Cye qui tenait la yari de bois légèrement et avec familiarité. Sage tapa sur l'épaule de Ryo et lui fit signe de s'éloigner de la natte où Cye prenait place dans le cerle et les deux garçons se redressèrent pour contempler le match avec intérêt, échangeant des sourires alors que Cye commençait à se défendre contre les assauts de Grand-père Date.

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Kento attendait déjà Rowen à la sortie du cours de Trigonométrie.

« Hey ! » Kento fit un signe à Rowen qui leva les yeux pour sourire à son exubérant ami. Ils firent quelques pas et Kento prit obligeamment plusieurs des lourds livres de Rowen tandis que ce dernier se battait avec le reste, pris dans un fragile équilibre pour ne pas les laisser tomber au sol.

Kento se mit à ricaner. « Vieux, t'as vraiment besoin de toujours prendre tous ces livres ? »

Rowen rendit son regard à son ami. « Ouais, mes cours se passent presque tous dans ce bâtiment alors je n'ai pas de passer à mon casier entre deux. Je, ugh ! Hey, merci. » Dit Rowen à Kento quand celui-ci attrapa un livre délogé de la pile.

Kento se contenta de hocher la tête, un léger sourire jouant sur ses lèvres, et aida Rowen à poser les livres dans son casier. Tandis qu'il le faisait, Kento nota qu'une grande majorité de ces livres n'étaient pas ceux des cours de Première Année. C'était de la Physique, de la Biologie Marie, de la Géométrie Analytique, et même un livre d'astronomie du niveau universitaire.

« Mince, » siffla Kento sous la surprise, « Quel type de cours tu prends ? Tu es pourtant en Première Année, non ? » Sa voix portait de légère traces d'accusation.

Rowen réduisit vite son nouvel ami au silence. « Je suis toujours en Première Année, j'ai simplement pris beaucoup de classes avancées. » Il vérifia les deux côtés du hall, mais il y avait encore trop de monde pour que Rowen puisse lui expliquer les vraies raisons. Il posa un doigt sur ses lèvres et se tourna vers Kento. « Plus tard, d'accord ? » supplia-t-il.

Kento retint l'avertissement et aida Rowen à finir de ranger les derniers livres dans son casier, dont il referma la porte avec un clang audible.

« Alors, à quelle distance d'ici se situe ta maison ? » demanda Rowen aussitôt, éloignant Kento du sujet délicat.

« A Yokohama, » répondit Kento tandis qu'il manoeuvrait à travers la foule d'élèves. Sa présence, comme celle de Ryo, aidait à résoudre tous les regards haineux ou les coups « accidentels » qui avaient rythmé la vie de Rowen à l'école. Kento avait été lui-même quand il avait invité Rowen à venir dîner chez lui. Quand il en avait parlé à Cye, ce dernier avait rit et lui avait dit de se préparer pour les meilleurs moments de sa vie. Rowen était assez curieux de savoir ce que la famille de Kento avait de spécial. Cye n'en avait pas parlé, en dépit du fait qu'il connaissait Kento depuis des années.

Le trajet en bus jusqu'à Yokohama fut assez tranquille à part la conversation entre les deux garçons. Rowen avait essayé de trouver plus d'informations sur la famille de Kento, mais celui-ci avait coupé court à toute les tentatives en riant, disant qu'il voulait que cela soit une surprise. Rowen grogna que c'était injuste, mais Kento refusa de revenir sur sa décision. Ils atteignirent Chinatown et Rowen oublia bien vite la « surprise » de Kento tandis qu'ils jetaient des coups d'œil à toutes les petites boutiques alignées de chaque côté des rues. Il y avait toute sorte de choses dans les magasins et Rowen les observaient avec intérêt. Une en particulier attira son attention lorsque son regard tomba sur un magnifique arc de bois mis sous verre. Il avait été placé de manière à ressembler à un double des arcs utilisés autrefois par les samouraïs, Rowen l'identifia à partir de ses nombreuses lectures sur le sujet. Il soupira et entreprit d'arracher son regard de la vitrine avec reluctance, se rappelant qu'il aurait finalement son propre arc à la fin de la semaine. Enfin c'est ce que dit mon père, songea Rowen avec un brin d'amertume. Il savait combien de temps les promesses de son père duraient généralement. Depuis qu'il avait été à un camp d'été en primaire, il avait été fasciné par l'arc et les flèches presque autant que par le basketball.

Kento suivit son regard. « Tu aimes le tir à l'arc ? » demanda-t-il sur le ton de la conversation.

Rowen acquiesça. « J'économise pour un set de tir à l'arc depuis un moment déjà. »

« Ahh, » fut la seule réponse de Kento tandis qu'il stockait l'information pour un cas d'utilité future.

Rowen suivit les pas de Kento alors que se dernier se dirigeait dans les rues noires de monde de Chinatown. On dirait que les gens d'ici sont toujours pressés, songea Rowen à part soi. De petites femmes chinoises jaillissaient des boutiques, leurs enjambées les emmenant rapidement à destination, pendant que des hommes d'âge moyen traversaient d'un côté à l'autre de la rue et que des femmes parlaient rapidement en chinois à leurs compagnons. De petits enfants suivaient les déplacements de leurs mères, portant des petits sacs variés provenant de diverses boutiques. Kento observait le regard surpris de Rowen avec amusement.

« Première fois à Chinatown ? » Ses yeux bruns étincelaient.

Rowen hocha la tête sans mot dire et Kento ri, lui agrippant le poignet, « Allez, nous y sommes presque. »

Rowen laissa Kento le guider à travers les rues bondées jusqu'à un restaurant chinois à l'enseigne lumineuse. L'esprit de Rowen s'arrêta une seconde et il cligna des yeux avec confusion devant le chaos qui régnait à l'intérieur. « Attends une minute, je pensais que nous allions chez toi ? »

Kento roula des yeux. « C'est chez moi. » Il fit un geste vers le restaurant et sa foule de clients. « Ma famille possède tout ça. Tu n'as jamais entendu parler du restaurant de la famille Faun ? » Sa voix était plaintive et Rowen secoua la tête.

Kento soupira avec une exagération moqueuse devant l'ignorance de son ami et l'entraîna dans l'arrière cuisine où il savait que ses parents devaient surveiller les plats. Son pressentiment était correct mais tous les deux laissèrent les corvées à leurs aides pour venir saluer le nouvel ami de leur fils.

La première fut Mama Faun et son visage se fendit d'un large sourire quand Rowen s'inclina formellement devant elle.

« C'est un plaisir de vous rencontrez Okaa-san, Otou-san, » dit poliment Rowen, ses yeux fixés sur le plancher comme le voulait la coutume de salutation des parents d'un autre.

Il fut surpris par un grand rire tonitruant et il se redressa avec une expression d'alarme presque comique. « Ca n'a pas de sens, » dit-elle en essuyant ses mains calleuses sur son tablier blanc. « Tu peux m'appeler Mama Faun, et lui, » elle fit un geste vers son époux souriant, « C'est Papa Faun. » Elle rie de l'expression confuse de Rowen. « Tous les amis de Kento sont les bienvenus dans la famille. Maintenant, pourquoi ne monteriez-vous pas les garçons ? Le dîner devrait être prêt sous peu. »

Devant lui, Kento ria doucement de l'expression choquée de Rowen et le guida jusqu'aux escaliers tandis que Mama Faun les observait d'un air appréciateur. La tête de Rowen tournoyait. La mère de Kento était si ouverte. Elle faisait parti du type de personne qui prenait tout le monde sous une aile capable. Il eut une soudaine vision où elle chassait les personnes embêtantes à l'aide de la spatule en bois qu'elle tenait et Rowen se mit à rire. Mama Faun était comme la mère qu'i n'avait jamais eue. L'entrée de l'étage était étrécie mais bien éclairée avec des lampes de chaque côté du mur. Deux jeunes garçons se mirent soudain à tourner autour des jambes de Rowen et ce dernier garda difficilement l'équilibre. Kento leur hurla dessus en chinois et ils se dirigèrent en ricanant dans leurs chambres. Kento secoua la tête d'exaspération.

« Mes deux petits frères, » répondit-il au regard interrogateur de Rowen. Il fit la tête, « Et une sacrée peine dans les fesses. »

Rowen acquiesça difficilement. Etant fils unique, il ne savait pas ce que cela faisait d'avoir des frères et sœurs. Ils atteignirent la chambre de Kento et Rowen dévisagea le bazar à l'intérieur. Et il pensait que sa chambre était en désordre ! Des papiers et des livres étaient mélangés pêle-mêle sur le sol. Le lit de Kento se résumait à un paquet de draps hâtivement mis en pile. Des vêtements sales traînaient ça et là sur le plancher en bois. Des papiers de bonbons recouvraient une partie du bureau, sur lequel s'entassait aussi une pile de papiers. Observant de plus près, Rowen entraperçu un écran d'ordinateur clignotait derrière la masse de papier. Tout ce camouflage est charmant, songea Rowen avec un sourire forcé. Mais ce chaos devait avoir un certain sens pour Kento car il se dirigea directement vers une des piles et se mit à la fouiller pour retrouver ses notes de Chimie. Rowen laissa tomber son cartable dans un coin propre de la pièce et observa à nouveau la chambre avec curiosité, quand quelque chose attira son regard sur une étagère au dessus du bureau de Kento. Sa curiosité piquée, Rowen s'approcha plus près pour l'examiner et s'arrêta net. Brillante au sommet de l'étagère de Kento se trouvait une petite orbe. Pas une simple orbe, mais une qui était identique à celle que possédait Rowen, mis à part que celle-ci était orange. Soudainement trépidant, Rowen s'en rapprocha, et la prit. La luminosité de l'orbe s'arrêta presque aussitôt que Rowen la toucha, mais cela n'arrêta pas sa curiosité pour autant. Il regarda profondément à l'intérieur, mais contrairement à sa propre orbe, il n'y vit pas les étoiles scintillantes ou le kanji tourbillonnant. En fait, maintenant que Rowen l'avait en main, elle ne ressemblait à rien d'autre qu'à une grosse orbe de marbre.

« Ok, » dit Kento, « Je pense que j'ai enfin trouvé mes notes de Chimie et je… » Il s'arrêta brusquement quand il se rendit compte que Rowen fixait son orbe. « Est-ce que cette chose a encore rouler de l'étagère ? Ce truc refuse de rester en place, » grogna-t-il en s'installant aux côtés de Rowen.

« Où as-tu eu ça ? » Demanda Rowen, sa voix vacillant légèrement.

Si Kento remarqua le changement dans le ton de Rowen, il l'ignora et se contenta de hausser les épaules. « Je l'ai trouvé dans le jardin. Probablement des gosses qui l'y avait enterré. Pourquoi ? »

« P…p…pas vraiment de raison, » réussit-il à articuler, la rendant à Kento. L'orbe sembla revenir à la vie aussitôt qu'elle fut dans sa main. Rowen la fixa avec surprise. Il pouvait voir les tournoiements qui ressemblaient si forts aux siens, mais d'ici il ne pouvait pas voir à quoi ils menaient. Kento ne sembla pas se rendre compte du changement et il replaça l'orbe à sa place, tout en souriant.

« Jolie, n'est-ce pas ? Je ne sais pas pourquoi je l'ai gardé, mais elle semble être à sa place ici. »

Rowen put seulement acquiescer quand une voix bourrue les interrompit. « Kento, si tu n'as rien à faire, je veux te voir dans la salle d'entraînement. »

Kento fit la tête et laissa tomber son livre de Chimie. « Et ben, je crois que la Chimie va devoir attendre encore un moment. » Son expression indiquait qu'il était à la fois irrité et soulagé par le fait. Il indiqua à Rowen de le suivre tandis qu'il retournait dans l'entrée, mais au lieu de redescendre, Kento ouvrit l'une des portes, révélant une large pièce dont le sol était couvert de nattes en bambou. Un banc de fortune avait été dressé sur le côté, non loin d'une large fenêtre. Rowen observa la tout avec intérêt. Dans un espace confiné, les Faun avait réussi à mettre en place leur propre dojo. Mama Faun était déjà là. Elle avait échangé son habit de cuisinière contre une simple chemise et un pantalon blanc. Lui jetant un regard, Kento gémit.

« Maman, on doit vraiment faire ça maintenant ? J'ai un invité et je dois réviser la Chimie. » Sa voix était pathétique.

« Allons allons, Kento, » temporisa-t-elle, « Cela ne te prendra qu'un moment. Tu as eu beaucoup d'excuses récemment. Il faut que tu cesses d'être paresseux. De toute façon, » une lueur s'alluma dans ses yeux, « Je sais que tu adores cela. »

Kento ne pouvait pas dénier cette logique, mais jeta un regard d'excuse à Rowen tandis qu'il commençait à s'étirer.

« Pas de problèmes Kento, » dit-il en s'asseyant confortablement sur le banc pour contempler l'échange.

Il identifia rapidement le style comme étant une forme de kung fu. C'était assez semblable à ce que Ryo lui enseignait et il n'eut pas trop de problèmes à suivre les différents mouvements. Mama Faun était très versée dans les arts et enchaînait gracieusement chaque mouvement. Kento était lui aussi compétent, mais il lui manquait la grâce de sa mère. Ses mouvements étaient légèrement maladroits et moins raffinés, mais ces deux défauts n'affectaient pas beaucoup le combat. Mama Faun battit son fils sans réels problèmes mais lui dédia un sourire encourageant.

« Tu as encore beaucoup à apprendre, mais au moins tu t'améliores. » Elle farfouilla dans le placard derrière elle et en tira deux bos de bois. Elle en lança un à Kento, qui l'attrapa avec défiance, et la rejoignit au centre de la pièce. « Maintenant, commençons donc le véritable entraînement, » dit-elle, et Kento prit une position défensive, le bo tendu devant lui.

Rowen observa l'échange suivant avec beaucoup plus d'intérêt. Kento semblait être beaucoup plus à son aise avec le bo qu'avec ses poings, et plusieurs de ses maladresses disparurent. La pièce s'emplit des échos du bois s'entrechoquant alors que la mère et le fils paraient chacun les coups de l'autre. Quinze minutes plus tard, Mama Faun leva une main pour indiquer une pose dans l'exercice de la journée.

« Pas mal mon petit dragon volant, » sourit-elle, « Mais la prochaine fois, n'attend pas si longtemps avant que nous pratiquions, hum ? »

Kento sourit en retour à sa mère et à Rowen, décidant que la leçon était terminée, se remit sur ses pieds et rejoignit son ami à la porte. Mais tandis qu'il le faisait, la voix de Mama Faun le stoppa.

« Rowen, c'est cela ? Dis moi, pratiques-tu les arts martiaux ? »

Rowen tourna lentement su ses talons pour faire face à la souriante mère de Kento et secoua la tête. « Pas réellement. Ryo m'enseigne un peu, mais je n'ai pas encore vraiment accroché pour l'instant. »

Mama Faun soupira de désappointement. « Eh bien, si tu veux toujours apprendre, tu peux toujours me le demander, » dit-elle avec chaleur. Les gestes négatifs de Kento et ses mimes d'un égorgement firent que Rowen éclata de rire, et Mama Faun fit les gros yeux à son fils. « Continue comme cela, Kento, » dit-elle avec un regard dur, « Et tu n'auras pas de dîner. »

Les bouffonneries de Kento s'arrêtèrent soudainement sous la menace et l'horreur s'inscrivit sur son visage à la pensée de manquer un repas. Rowen, toujours souriant des manières ouvertes de Mama Faun, suivit Kento dans le hall, alors que les mots de Mama Faun les suivaient encore. « Papa Faun aura finit de préparer le dîner sous peu, alors allez vous préparer. »

Si Rowen avait été surpris par Mama Faun, il le fut encore plus quand il rencontra le reste de la turbulente famille de Kento. Kento l'introduisit à chacun des ses quatre frères et sœurs, et tous commencèrent à le surcharger de questions sur la façon dont il connaissait Kento, le type de famille qu'il avait, ce qu'il pensait de leur restaurant, et d'autres choses encore. Les méthodes de Grand-père Faun étaient plus discrètes, et Rowen se retrouva à lui dire plus de choses qu'il ne l'avait compté originellement. Papa et Mama Faun émergèrent bientôt de la cuisine avec la vaisselle chinoise, et les enfants sautèrent de joie alors qu'ils plongeaient leurs couverts dans les différents plats. Kento ne réagit pas mieux, inhalant pratiquement sa part, arguant que l'exercice lui avait ouvert l'appétit. Rowen continuait de fixer la famille de Kento avec une certaine jalousie. Elle représentait tout ce que Rowen aurait voulu mais n'avait jamais atteint. Etre capable de s'asseoir à table, de rire et de partager un repas en famille sans aucune forme de dispute, était tout ce que Rowen avait souhaité jusqu'au divorce de ses parents. Sa mère venait occasionnellement, mais toujours quand son père était absent, et seulement pour de brèves périodes de temps, étant toujours prise par le travail, comme l'était son père. Mama Faun nota son expression et lui donna un sourire rassurant.

« Tu seras toujours le bienvenue, tu sais. Nous aimons avoir des invités. » Son sourire accueillant fit fuir la jalousie de Rowen. En un seul instant, il avait été accepté dans leur famille et Mama Faun l'accueillait comme son propre fils. Souriant pour lui-même, Rowen retourna à son plat, songeant que rien ne pouvait être meilleur. Il avait tord. Les sauces richement relevées le firent hoqueter de délice. Il n'avait jamais rien goûté d'aussi bon auparavant, et Rowen retourna à son assiette avec délectation, consommant presque autant de nourriture que Kento, mais à une allure plus tranquille.

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Oui oui, vous ne rêvez pas, cette traduction continue, et elle n'est pas morte. Je sais, je ne suis pas rapide, mais ces chapitres sont très longs, et pour les traduire, je ne vous dit pas la motivation qu'il faut...

Je ferais de mon mieux pour poster le prochain chapitre plus tôt, mais je ne peux rien promettre. Merci à ceux et celle qui lisent et review cette histoire, surtout à toi, Lélé, pour l'héberger sur son site et me donner la motivation de la continuer.

Espérons qu'un jour, les Samourais de l'Eternel serons plus connus...