Auteur : Akemi

Traductrice : Yami Flo

Disclaimer : Tout appartient soit à Akemi, soit à Hajime Yadata, le créateur original de la série Yoroiden Samourai Troopers...

Chapitre 8 : Un Halo De Révélation

Sage se retournait sans cesse dans son sommeil. Il continuait à se voir enfant, un garçon blond de dix ans courant dans les petites rues de Tokyo. Il était poursuivi par un groupe de brutes du troisième niveau. Sage observa silencieusement les trois garçons attraper son lui enfant et le jeter sur le sol couvert de saleté. Ils lui jetèrent des cailloux et des morceaux de verre et de méchantes plaies rouges apparurent sur ses bras. L'enfant était incapable de se défendre et se fut seulement quand les trois brutes se furent lassé du jeu qu'ils le laissèrent recroqueviller dans un coin, sa peau pâle marquée par de larges plaies violettes. Sage ferma les yeux devant l'horrible souvenir. Pourquoi me montrez-vous ça ! Hurla-t-il dans les ténèbres. Mais quoi qu'il fasse, les images ne s'arrêtaient pas. Elles traversaient ses barrières mentales si vite qu'il ne pouvait les retenir. Sage vit l'enfant se traîner dans les allées sombres, alors que les larmes inondaient son visage. Sage essaya encore une voix de bloquer les souvenirs et érigea une dernière barrière mentale…uniquement pour la voir interceptée par une autre silhouette, une blanche. L'Ancien…C'est ainsi que Ryo l'a nommé. La silhouette en robes blanches le rejoignit et lui tapota gentiment l'épaule. Tu demandes pourquoi je te montre cela ? Dit-il paisiblement dans son esprit. Sage vit sa version jeune être distraite par quelque chose de brillant dans une allée et du vert obscurcit sa vision.

Quand elle s'éclaircit, l'Acien avait disparu et Sage se retrouva dans une caverne dont le sol reflétait une lumière verdâtre. Sage étendit mentalement ses sens et faillit être aveuglés par les flots d'énergie qui circulaient autour de lui. Mais les courants n'étaient pas multicolores mais d'une seule couleur : vert. Sage cligna des yeux pour clarifier la brillance et réalisa qu'il n'était pas seul dans la grotte. Il observa sa version enfantine errer dans la grotte sans but jusqu'à qu'une silhouette en robes blanches ne lui fasse signe. L'enfant se cacha dans les ombres mais fur finalement attiré par le sourire chaleureux de l'homme. C'est l'Ancien. Sage ne put entendre la conversation qui s'ensuivit, mais quand l'Ancien pressa le haut de son bâton contre le front de l'enfant, une lueur verte aveugla tout, les transportant à nouveau dans l'allée sombre. Sage secoua la tête. Premier Ancien ! S'il vous plait, dites-moi pourquoi ! L'appel mental trancha dans l'air et une silhouette blanche se matérialisa à nouveau devant lui.

Toi, Sage du Halo, vois plus que les autres. Mais les réponses que tu cherches ne sont pas miennes à donner.

Mais…

Je peux seulement montrer la porte. Tu dois être celui à la franchir. Avec ses dernières paroles mentales, la silhouette de l'Ancien se dispersa dans l'air alors que Sage laissait sortir un cri d'agonie.

Attendez Premier Ancien ! Je dois savoir ! S'il vous plait attendez !

Mais les cris de Sage furent en vain et perdus dans l'obscurité environnante.

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Les yeux de Sage s'ouvrirent brusquement il regarda autour de lui avec confusion. Un chaud soleil d'après-midi filtrait par les fenêtres de sa chambre. Les rayons jouaient sur le parquet de bois et les panneaux givrés. Chancelant, il se redressa lentement du confort de son lit. Son esprit était toujours embrumé par le rêve et les événements s'étant déroulés quelques heures plus tôt. Pendant un moment, Sage ne put que rester assis à regarder par la fenêtre. Le monde était tout à fait ordinaire. Sa chambre faisait face au petit jardin Japonais avec sa myriade de plantes et ses cours d'eau soigneusement entretenus. Le ciel était sans nuages et la luminosité accentuait le vert le plus sombre des buissons. Au-delà du jardin, le dojo miroitait et Sage eut du mal à distinguer les silhouettes des élèves et des professeurs allant à leurs corvées et leçons. Tout semble normal. Mais ça ne l'était pas. Sage pouvait sentir le changement presque imperceptible dans l'air. Ce n'était pas le sentiment que quelque chose n'allait pas, mais que quelque chose était différent. Sage ne pouvait pas dire quoi exactement mais cela l'énervé. Le rêve. Il s'en souvenait maintenant. Il avait six ans et était sur le chemin de la maison quand l'habituelle bande de troisième année lui avait tendu une embuscade et l'avait battu. Ils étaient les fils de Japonais traditionalistes qui avait en horreur les sang-mêlé, comme lui-même. C'est lorsque j'ai rencontré l'Ancien. Il n'avait pas su alors qu'il s'agissait de lui, mais ce qu'il avait fait avait finalement permis à Sage d'apprendre les arts martiaux. Il m'a appelé Sage du Halo à cette époque aussi. Sage du Halo. Le même nom qui était apparu sur sa stèle. Mais pourquoi Halo ?

Sage secoua la tête et se détourna vers la fenêtre. Ses yeux gris scannèrent la chambre et se posèrent sur la petite orbe verte qui clignait sur l'étagère. Une idée traversa son esprit alors qu'il marchait vers elle, attrapant l'orbe et la levant bien haut pour l'examiner à la lumière. La lumière solaire joua sur sa surface de verre et l'intérieur tournoya, révélant le kanji que Sage était venu à si bien connaître. Sagesse. Sage contempla l'orbe, et son « autre vue » détecta facilement les champs d'énergie qui entourés le cristal. Les objets inanimés n'avaient jamais d'aura, mais celui-là en battait et Sage ne pouvait pas se figurer pourquoi. Il en était arrivé à la théorie improbable qu'il s'agissait d'une ancienne pierre d'énergie utilisait par les gitans ou les psychiques. Maintenant il n'en était plus si sûr quand il repensait à la nuit dernière quand l'Ancien avait relâché la « barrière » sur ses habilités. J'ai senti l'orbe. Qu'est-ce que ça a à voir avec mes pouvoirs ? Et le kanji. C'était le même sur la tablette. Pourquoi. L'Ancien. Que voulait-il dire ? Qui est-il ? Un esprit ?

La question qui hantait ses pensées n'avait pas de réponse. En fait, beaucoup remontaient au premier jour d'école quand il avait vu ses amis pour la première fois et aux sentiments de reconnaissance qu'ils avaient causé. Nous sommes liés d'une certaine façon. C'est pour cela que nos noms étaient là. Nous avons été liés ensemble depuis le premier jour où nous nous sommes vus mais dans quel but ? L'Ancien a dit que nous étions élus. Mais élus pour quoi ? Zut, rien de ceci n'a de sens ! Sage résista à l'envie de casser quelque chose et ferma les yeux, essayant d'inspirer profondément et de se calmer avant que sa frustration ne le surmène. Très bien, calme toi. La rage ne résoudra rien.

Lentement, il força sa frustration à faiblir et quand il sentit qu'il était à nouveau aux commandes de ses facultés, il rouvrit ses yeux gris. L'orbe verte demeurait dans sa main, son aura lui faisant signe. Un léger grondement le surprit et lui rappela qu'il n'avait rien avalé de toute la matinée. Souriant d'un air désabusé, Sage mit l'orbe dans sa poche, décidant qu'il avait besoin de se rassasier avant de s'en prendre aux mystères qui lui donnaient la migraine.

A sa grande surprise, il trouva à la fois son père et sa mère en bas. Normalement sa mère était bien trop occupée avec le dojo pour se charger des corvées d'intérieur, spécialement avec les classes du week-end, mais elle était là, portant un tablier de cuisine et préparant hâtivement du thé dans un thermo. Elle fredonnait un petit air et ses longs cheveux noirs suivaient ses mouvements. Son père était assis dans un fauteuil du salon, occupé à lire son journal. Le Samedi était généralement le jour le plus chargé au poste aussi son père était-il rarement à la maison. Le journal s'abaissa et Sage cligna des yeux devant la scène, réalisant enfin qu'il avait de sérieux problèmes. Uh oh. La seule raison qui lui avait permis de s'éclipser de la maison la nuit dernière était qu'il avait été sûr que ses parents seraient trop occupés pour se rendre compte qu'il était manquant. Son grand-père allait généralement se coucher tôt pour se lever tard ; les leçons ne commençaient jamais avant neuf heures et elles étaient généralement prises en main par sa mère, son grand-père prenant en charge les autres. Sage n'avait pratiquement jamais vu ses parents le Vendredi soir et la plupart du Samedi. Il n'avait certainement pas été remarqué lorsqu'il était sorti la nuit dernière ou qu'il était rentré à l'aube. Peut-être qu'ils ne savent rien, pensa-t-il avec espoir. Mais Sage n'avait jamais dormi si tard avant et si ce n'était pas un avertissement que quelque chose n'allait pas, il ne savait pas ce que c'était. Le fait qu'ils soient là tous les deux suggérait aussi qu'ils l'attendaient afin de le surprendre et de le punir. Sage essaya de se retirer silencieusement vers les escalier mais la complainte de son estomac vide le trahi. Dans le fauteuil, son père n'avait pas bougé mais il entendit sa voix.

« Ainsi tu es venu nous rejoindre Seiji ? »

Sage grimaça à l'utilisation de son nom Japonais. Ils l'utilisaient seulement lorsqu'il avait de gros ennuis. Sortir au beau milieu de la nuit tombait apparemment dans la catégorie des « gros ennuis ». Dans la cuisine, le gai sifflotement s'arrêta, tout comme le sifflement de l'eau bouillante. Le silence tomba sur la maison et Sage n'eut pas besoin d'étendre ses sens pour deviner la tension. Sa mère émergea de la cuisine, son visage tendu et ses lèvres formant une mince ligne. Papa Date replia lentement son journal avant de le poser sur la petite table de verre et se leva de son siège pour faire face à son fils désobéissant. Son visage était soigneusement dépourvu d'expressions, mais ses yeux étincelaient dangereusement derrière ses mèches blondes en désordre. Sage s'appuya inconfortablement d'un pied sur l'autre, ses yeux ne quittant pas le sol.

« Y a-t-il quelque chose que tu souhaites nous dire, Seiji ? » Sa voix était neutre mais on y percevait une pointe de dureté.

Sage demeura silencieux. Que pouvait-il dire après tout ?

« Tu pensais que nous ne t'avions pas entendu rentrer ce matin ? » C'était sa mère cette fois, et même si ses paroles étaient soigneusement contrôlées, elles étaient prêtes à s'enflammer au moindre geste de sa part. « Satsuki a trouvé ta chambre vide la nuit dernière. Où as-tu été Seiji Date ? » Son regard incendiaire l'aurait probablement tué s'il l'avait croisé.

Sage continua à fixer le sol. « Je suis juste sorti avec quelques amis, » dit-il de façon presque inaudible.

« Je ne t'ai pas entendu, » gronda pratiquement son père. « Regarde-moi quand je te parle gamin ! » Il attrapa le menton de Sage et le releva.

Sage contempla avec culpabilité les yeux bleus colériques, voyant clairement les couleurs sombres tellement en contraste avec son expression légère. « Je suis désolé Père, » fut tout ce que Sage put dire. « Je ne pensais pas que vous me laisseriez resté dehors si tard… »

« Alors tu as choisi de partir en douce au beau milieu de la nuit ! Seiji ! N'as-tu donc aucun sens commun ! » Son père le foudroya du regard. « Je suis vraiment désappointé par ta conduite Seiji. »

Père Date relâcha finalement sa tête, et Sage laissa retomber son regard sur le sol, incapable de supporter le regard de son père. Il sentait la honte lui colorer les joues. Il n'y avait pas d'excuse pour ce qu'il avait fait. Cela avait été un tord de se faufiler hors de la maison, mais qu'aurait-il pu faire d'autre ? Dans sa conscience, il n'y avait pas eu moyen qu'il laisse Ryo affronter Kotaro seul. Il n'avait pas vraiment eu le choix, n'est-ce pas ? Pourtant il n'y avait pas moyen que Sage avoue la vérité, que ce soit sur pourquoi il était sorti ou ce qui c'était passé. La première était une excuse inacceptable. La dernière n'était pas croyable. Même lui ne croyait pas à tout ce qui c'était passé la nuit précédente. Sage hocha la tête tandis que son père continuait sa tirade, avec sa mère qui n'avait pas peur d'affirmer ses propres opinions sur le sujet. L'erreur de son fils était inacceptable. La seule chose pour laquelle Sage était heureux fut que son grand-père n'avait pas eu vent de l'incident ou avait choisi de s'en écarter. Il n'était pas sûr qu'il aurait été capable de survivre à une confrontation avec son grand-père s'il devait être celui à lui donner une punition. Il garda le silence. Il méritait tout ce qu'il recevait.

Père Date réalisa que son fils regrettait profondément ses actions, mais il n'y avait pas moyen qu'il laisse Sage s'en tirer sans rien. A la place, il envoya l'adolescent dans sa chambre pour réfléchir à ses actes ; parquer Sage dans un coin en l'interdisant de faire quoique ce soit de la journée, ce qui incluait les activités du dojo, ce que son fils appréciait. Il vit son fils se retirer, et secoua la tête. Qu'est-ce qui pouvez être fait au sujet de son fils rebelle ? Bien sûr, il n'appréciait pas toujours l'obsession de beau-père avec l'étiquette traditionnelle Japonaise, mais les actes de Sage étaient impardonnables. Même étant plus jeune, Sage avait toujours été d'une nature rebelle. Il n'avait pas très bien pris les règles strictes de la maisonnée traditionnelle et de plusieurs façons Père Date ne pouvait pas le blâmer. Mais parce qu'il était celui marier dans la famille, il avait été déterminé à adopter la façon de vivre Japonaise. Sage, malheureusement, avait hérité de la nature rebelle qui marquait la culture Américaine et cela avait été dur pour lui de se conformer aux idéaux japonais. Cela avait été une des raisons pour lesquelles Sage s'était choisi un nom Américain et dépréciait le Japonais. Père Date devait admettre que son fils avait fait des progrès et qu'il se rapprochait maintenant du garçon pieux que son Grand-père avait toujours espéré. Enfin, il y avait toujours des moments comme celui-ci ou Sage montrait qu'il n'avait pas changé du tout et mettait seulement un masque pour plaire aux anciens. Père Date se tourna vers sa femme dont la colère avait rapidement chuté et qui regardait maintenant l'endroit où leur fils avait disparu avec exaspération. Ils avaient décidé d'un accord mutuel de laisser Grand-père Date en dehors de cela. Sage avait besoin d'être discipliné mais pas selon la manière qu'aimerait son Grand-père.

La sonnette retentit avant que Père Date n'ait eu la chance d'en discuter avec sa femme. Il regarda la porte avec ennui et se dirigea vers elle, déterminé à renvoyer quiconque venait le déranger à une heure si inopportune. Mais la personne à la porte le lui fit reconsidérer. M. Kazamatsuri se tenait dans l'encadrement en souriant grandement. Près de lui se tenait un adolescent bien bâti devant avoir à peu près le même âge que Sage. Tout deux saluèrent formellement et quand ils se redressèrent, M. Kazamatsuri frappa dans la main de Père Date, surpris.

« C'est bon de te revoir Derek, » dit M. Kazamatsuri avec un sourire chaleureux.

« Toi aussi Akeno, » sourit Père Date en retour, surmontant sa surprise. « Et cela faisait bien longtemps que je ne t'avais vu Shingo. Nous t'avons raté au tournoi. » Dit-il au fils de M. Kazamatsuri.

« Oui, nous espérions vous voir au tournoi mais malheureusement nous avions un important engagement ailleurs. Shingo était désappointé de ne pas y participer. » Continua M. Kazamatsuri.

« Alors, qu'est-ce qui t'amènes aujourd'hui ? »

« J'espérais pouvoir défier Sage dans un duel. J'ai entendu dire qu'il avait gagné le tournoi pour le Nord du Japon et je voulais voir comment je me serais défendu contre lui. » Fit humblement Shingo.

Père Date put seulement lui donné un regard incrédule. En dehors de Sage, Shingo était l'autre représentant en tête dans le domaine du kendo. Shingo était nouveau dans la région aussi Sage et lui ne s'étaient jamais croisés auparavant mais à en juger par les rapports du succès du garçon dans les autres régions, Père Date savait que Shingo était doué à ce sport. Ils se connaissaient l'un l'autre de vue, cependant, puisque M. Kazamatusi travaillait au même commissariat que lui. Il ne l'avait pas vu ces dernières semaines, cependant, et il devinait que c'était la cause qui avait empêché Shingo de prendre part au tournoi. Grand-père Date avait espéré que l'adolescent se montrerait et avait été très désappointé. De tous, il était celui qui désirait le plus que Sage teste ses capacités contre Shingo.

« Est-ce un mauvais moment ? » Demanda facilement M. Kazamatsuri, devinant le silence de Père Date.

« Eh bien… » Père Date se figea sans y faire attention. Sage n'était pas en état pour l'instant de faire un duel. Lui-même venait juste de la punir et Sage avait été dehors toute la nuit. Il n'y avait aucun moyen que Sage soit capable de s'occuper de cela. Il lança un regard peiné à sa femme et celle-ci comprit immédiatement. Elle avait silencieusement écouté la conversation et approuvé le regard sous-entendu de son mari. Le kendo n'était pas tout et Sage avait besoin de s'écarter un peu de cette activité, spécialement après sa conduite d'aujourd'hui. Elle apparut derrière son mari pour parler aux visiteurs.

« Oui M. Kazamatsuri, » s'inclina-t-elle respectueusement vers lui, « J'ai peur que Sage… »

« …Sera heureux d'accepter votre défi jeune homme. »

Grand-père Date émergea de la porte de derrière d'où i était entré depuis le dojo. Il y avait une pause dans la leçon et il avait espéré se relaxer un peu en rentrant à la maison. Il était arrivé juste à temps pour voir l'arrivée de M. Kazamatsuri et de son fils si acclamé et avait entendu le défi de Shingo. Il était excité. Les craintes de Père Date avaient été fondées. Grand-père Date avait été déçu par l'absence de Shingo. Il n'avait pas idée de ce qui avait précédé son arrivée, uniquement du fait que sa fille était sur le point de refuser une rencontre qu'il avait espéré. Ses yeux rencontrèrent ceux de sa fille. Ceux de Maman Date lui envoyaient des dagues.

« Père, » lui murmura-t-elle, « Vous ne forcerez pas Sage à faire ce duel. Il en a beaucoup sur l'esprit en ce moment. » Elle était déchirée entre dire à son père l'incident entier, et risquer sa colère sur son fils et demeurer silencieuse en lui permettant de pousser Sage à un duel pour lequel il n'était pas prêt.

« Otou-san… » Commença Père Date mais il fut vite coupé par un geste de la main et il savait bien qu'il ne fallait pas argumenter avec son beau-père.

Grand-père Date fit face à M. Kazamatsuri et son fils, leur disant à quel point il serait honoré d'abriter un tel duel et les envoya au dojo de la famille pour qu'ils se préparent. Alors que Grand-père Date partait chercher Sage, Maman Date le prit par le bras.

« Sage est sorti la nuit dernière, » commença-t-elle rapidement. « Et il est revenu presque à l'aurore. Il a dit qu'il avait passé le temps avec des amis. Derek vient juste de l'envoyer dans sa chambre. Il doit y rester pour le reste de la journée. Il n'est pas en état de faire cela. » Ses yeux le supplièrent.

Grand-père Date lui répondit froidement, « Alors quel meilleur moment ? Sage doit apprendre la discipline. Une rencontre avec Shingo lui sera bénéfique. » « Va prendre la suite de la leçon, » Il tourna les yeux vers son beau-fils qui arborait une expression colérique mais la gardait soigneusement pour lui-même. « Je m'occuperais du reste. » Il se détourna et monta les escaliers, laissant les parents de Sage contemplaient sa retraite avec divers degrés de résignation et de frustration devant son obstination.

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Sage était assis les jambes croisées sur le tapis de sa chambre. Les notes de la flûte de bambou flottaient autour de lui tandis que ses doigts bougeaient automatiquement pour couvrir les trous du délicat instrument. Ses yeux gris étaient fendus alors qu'il concentrait son attention sur l'instrument, jouant une mélodie qu'il n'avait pas entonnée depuis longtemps. Quand sa rage et sa frustration prenaient le pas sur lui, son Grand-père lui avait ordonné de jouer de la flûte dans une tentative de lui enseigner de se calmer. Depuis qu'il avait appris la méditation, Sage n'avait plus eu besoin de recourir à cette forme de relaxation mais dernièrement la méditation amenait des auras étincelantes, des lueurs aveuglantes et des mystère que Sage ne voulait pas entendre maintenant. Les notes tranquilles atteignirent son âme et il sentit sa colère, aussi bien que son animosité, s'effondrer. Il s'était attendu à ce que cela arrive. Il était toujours honteux de ce qu'il avait fait. Mais il est inutile de s'inquiéter d'avantage. C'est fait. Les derniers accords de la mélodie retentirent et Sage posa enfin la flûte sur le plancher. Sa main libre plongea automatiquement dans sa poche et en retira l'orbe verte. Sage la serra dans son poing et laissa un sentiment de paix l'envahir, clamant d'avantage son esprit.

Un coup à la porte faillit lui faire lâcher l'orbe de surprise mais il parvint à la sauver du sol, même s'il doutait qu'elle éclate, et la rangea dans sa poche. Il marcha lentement jusqu'à la porte et l'ouvrit, se demandant qui pouvait venir le chercher maintenant. Ses peurs furent confirmées quand il aperçut la silhouette de son grand-père dans l'encadrement, son sourire à la fois sinistre et content.

« Sage, j'ai entendu parler de ce qui c'est passé, » les mots calmes atteignirent ses oreilles et Sage baissa la tête de honte.

« Mais, » continua Grand-père Date, « Je suis aussi venu pour te dire que Shingo Kazamatsuri est finalement venu et a demandé à t'affronter. Et j'espère te voir y répondre. »

Sage fixa son Grand-père quand les mots furent finalement enregistrés par le désordre que formait ses pensées. Shingo avait gagné le tournoi pour le Japon de l'Est l'année précédente mais sa famille avait décidé de déménager ce qui l'amener dans le Nord. Les victoires de Sage au tournoi les mois précédents étaient surtout dues au fait que Shingo était absent. Il avait récemment cherché à le rencontrer. Mais je ne veux pas le voir maintenant. Pas avec tout ce qui s'est passé récemment. Sage regarda droit dans les yeux de son Grand-père et prit une profonde inspiration, sachant qu'il allait faire quelque chose qu'il n'avait pas osé depuis un bon moment.

« Grand-père. Je…Je ne pense pas que je sois prêt à rencontrer Shingo. S'il te plaît, dis-lui simplement que nous pourrons le faire une autre fois. » Plaida Sage devant son grand-père.

Le visage de Grand-père Date se durcit visiblement en entendant les paroles de son petit-fils. « Je ne ferais pas une telle chose. Shingo a fait beaucoup de chemin et tu répondras à son défi. » Ses yeux observèrent l'expression horrifiée de son petit-fils. Rassembles tes affaires et rejoins moi dans le dojo dans dix minutes. Shingo attend déjà. » Avec ça, Grand-père Date tourna les talons, laissant Sage abasourdi.

Sage gémit mais il n'y avait pas d'espoir. Une fois que Grand-père Date avait quelque chose en tête, rien ne pouvait le stopper. Shingo était là. Il n'y avait pas besoin de lui enseigner la discipline même si Sage suspectait à demi que c'était le but. Il allait devoir participer à cette danse mortel, peut importe qu'il soit en état ou non de le faire. Il posa une main sur sa poche, sentit l'orbe au travers et se sentit rassuré. Il se changea rapidement pour sa tenue de kendo et fit rapidement quelques exercices routiniers d'assouplissement avant de descendre les escaliers et de se diriger vers la salle de kendo privée de la famille. Sage tenta de se calmer durant le chemin, sachant qu'il aurait besoin de toute son attention et de sa technique pour gagner la joute.

Grand-père Date n'avait pas menti. Shingo attendait dans le bâtiment, assis patiemment sur un banc avec son père, déjà revêtu de sa tenue de kendo. Il leva les yeux à l'approche de Sage, mais ne laissa aucun sourire ou aucune expression lui échapper. Grand-père Date leva la tête et acquiesça sans mots. Il fit signe aux deux combattants de se rendre sur le terrain tandis que M. Kazamatsuri lui donnait un regard approbateur. Sage soupira silencieusement et mit son masque. Il vit Shingo le suivre et les deux combattants se saluèrent formellement. Sage leva la lame de bambou et la tint en diagonale devant lui, la croisant avec celle de Shingo dans un choc tranquille pour débuter le duel. Alors qu'il la retirait pour attendre et faire un cercle, il se força à se concentrer sur le duel. Pas le temps de penser à la nuit dernière. Pas le temps de penser à l'Ancien, ou à ce qu'il a dit. Pas le temps de penser à mes amis. C'est la seule chose qui existe pour l'instant.

Ce fut difficile, avec son esprit toujours embrouillé, de se concentrer et conséquemment, il fut presque impréparé pour le mouvement de Shingo. Il évita difficilement le coup que Shingo lui porta et il tourna juste à temps pour que les deux lames s'entrecroisent. Sage utilisa toutes les capacités mentales qui lui restaient pour bloquer tout ce qui n'avait pas de rapports avec le combat. Ses instincts prirent le dessus et il plongea dans une danse de parades et de retraites. Il dansa autour de Shingo, évitant ses assauts et cherchant à marquer des points. Shingo les bloqua tous. Ils combattaient sans interruption et Shingo surpassait tous ceux que Sage avait rencontrés dans le tournoi. Sage évita un autre coup et décida qu'il était temps d'élever un peu les choses. Shingo était trop bon pour ça, réalisa Sage. Ils avaient seulement joué. Maintenant il était temps de vraiment s'y mettre. Il chargea Shingo et s'arrêta alors à mi-distance, marquant un point sur son épaule. Shingo fut surpris et se tourna pour parer la lame de Sage tandis qu'il frappait u autre coup. Shingo le repoussa au lieu de briser la parade et Sage manqua de perdre sa prise sur la lame. Il se recula hâtivement, la force du mouvement de Shingo le faisant tituber. Il réussit miraculeusement à éviter la première tentative de Shingo de marquer un point, mais marcha pratiquement dans la seconde. Il évita la troisième et regagna rapidement son équilibre, rencontrant l'épée de Shingo. Il brisa la parade et recula pour tourner hors de portée de Shingo et prit la chance de récupérer son souffle.

Sage observa l'adolescent avec des yeux calculateurs. Shingo était plus large que lui, mais assez mince pour que le sport lui convienne. Il n'était pas aussi agile que Sage mais il compensait par sa force. Ses techniques différaient seulement très légèrement de celle de Sage, aussi celui-ci pouvait prévoir par moment les mouvements que Shingo planifiait. D'un autre côté, Shingo n'était pas stupide non plus. Sage pouvait parié qu'il songeait exactement aux mêmes choses. Ses techniques étaient bonnes et il était un bon rival pour Sage. Les yeux de celui-ci s'étrécirent alors qu'il songeait à un plan qui vaincrait l'autre et terminerait finalement ce match.

Dans le même temps, Shingo avait réalisé l'intention de Sage et le déstabilisa immédiatement en le chargeant. Sage vint parer et alors évita le coup en bougeant, s'appuyant sur ses talons et tournant sur lui-même pour venir frapper le bras de Shingo. Etonnement, Shingo réussit à éviter cette mort mais n'était pas préparé quand Sage changea brutalement la direction de sa lame et marqua un point sur son côté. Furieux, Shingo tenta lui aussi de marquer un point mais Sage s'était déjà écarter du chemin, utilisant sa vitesse pour éviter la plupart des assauts de Shingo.

Sage vit le visage de Shingo et se rappela du mouvement que Grand-père Date avait appris à Yayoi et lui six semaines plus tôt. Il arrêta son encerclement et laissa légèrement retomber sa lame. Ses yeux gris invitèrent Shingo à venir à lui et à l'attaquer. Sage espérait que Shingo verrait ceci comme un acte chevaleresque pour le laisser marquer un point et égalisé le score à nouveau. Shingo le vit peut-être ou peut-être pas de cette façon, mais dans tous les cas, il chargea dans la garde abaissée de Sage. Sage attendit jusqu'à la dernière seconde avant d'utiliser sa vitesse pour s'écarter relevant sa lame à la rencontre de celle de Shingo. La lame ne s'envola pas vraiment, la prise de Shingo était trop forte pour cela, mais cela arrêta net le prochain assaut de Shingo et Sage fut capable de frapper deux nouveaux points sur les côtés non protégés de Shingo. Alors qu'il s'écartait du chemin du retour de volley, il vit le visage de Shingo contorsionné par la furie. Presque fini, songea-t-il pour lui-même avec soulagement. Il prit un moment pour essuyer la sueur de son front et ses cheveux. Certaines des mèches blondes se délogèrent dans le mouvement et retombèrent sur son œil droit mais Sage était trop heureux de savoir que tout serait bientôt terminé pour s'en préoccuper. Sage se prépara pour ce qu'il espérait être le dernier lot de points mais il ne put se préparer pour le dernier mouvement de Shingo.

Shingo était furieux que Sage ait réussi à éviter son mouvement. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour se faire battre et il n'était pas l'un de ceux qui abandonnaient facilement. Il ne s'ennuya pas à réfléchir tandis qu'il s'agenouillait au sol et prenait une poignée de sable qui tapissait le sol du dojo. Sage ne reçu pas d'avertissement quand le sable s'envola et se glissa sous le masque et dans son oeil. Il se recula sous la douleur alors que les grains se posaient sur sa cornée. Incapable de voir, il leva la main et repoussa ses cheveux sur son œil gauche désormais inutile. Heureusement son œil droit avait été couvert et demeurait intact et non affecté. Grâce à cela, il vit Shingo avançait en souriant compris ce qu'il avait fait. La rage que Shingo ait pu faire cela pendant un matche honorable fut trop dure à supporter. Le contrôle prudent de son tempérament s'évapora. La frustrations des événements passés et le ressentiment d'avoir été poussé à participer à un matche qu'il ne voulait pas faire le fit finalement craquer. Il leva son épée et alla à la rencontre de Shingo. Sage utilisa des mouvements de jambes furieux que Shingo put difficilement suivre et il utilisa alors un retour de bras pour lui porter un coup au masque. L'esprit en ébullition de Sage ignora les cris horrifiés à l'arrière plan et frappa le cou de Shingo avec la lame de bambou, la force du coup l'assommant. Shingo s'effondra au sol et pendant un instant Sage ne put que le regarder. Alors la douleur dans son oeil s'étendit et il laissa tomber son épée pour toucher son œil gauche où les grains de sable s'étaient logés. M. Kazamatsuri se précipita aux côtés de son fils, abasourdi et furieux que Sage ait pu briser l'étiquette à un tel point. Grand-père Date était plus ouvert dans son désappointement, sa rage lui permettant d'ignorer l'œil gauche inutile de son petit-fils.

« Seiji, » dit Grand-père Date avec une colère à peine retenue, « Va au sous-sol et réfléchit à ce que tu as fait. Je m'occuperais de toi sous peu. » Ses yeux lancèrent des dagues à son petit-fils avant de se tourner vers Shingo et de vérifier qu'il allait bien.

Sage n'était pas enclin à s'en préoccuper d'avantage. La brûlure dans son œil n'avait pas décru et persistait, à sa grande frustration. Il tourna les talons et se dirigea droit vers la maison et le sous-sol. C'était sombre mais Sage ne s'ennuya pas à allumer la lumière, préférant les ténèbres. Il retira sa tenue et son masque et marcha vers l'évier. Sage laissa l'eau froide lui couler dessus et lavait les grains offensant de son œil. Avec le décroît de la douleur vint une récession de la rage et seulement alors Sage réalisa ce qu'il avait fait. Il gémit et tomba à genoux. Oh mince, oh mince, oh mince, gémit-il. Comment avait-il pu succomber à la rage comme cela ? Oui, ce que Shingo avait fait été mal mais il doutait qu'un seul des adultes ne l'ait vu, cependant il n'y avait pas d'excuse pour ce qu'il avait commis. Il revit le corps étendu de Shingo et se crispa. J'espère qu'il va bien. Ca, plus le manquement à l'étiquette ou la fureur de son Grand-père était ce qui inquiétait le plus Sage. Il l'avait frappé vraiment fort. Il savait par les lectures de Yayoi sur le sujet que donner un coup dans les artères du cou pouvait couper la circulation jusqu'au cerveau et causer l'évanouissement. Shingo allait probablement bien mais on n'était jamais sûr de rien et Sage grimaça à cette possibilité.

Il s'assit dans les ténèbres, son esprit s'éloignant de tout sauf de Shingo et il se morigéna mentalement pour avoir été un tel idiot. Sage souhaita ne plus jamais laissa sa colère prendre le pas sur lui. Tandis qu'il se perdait dans les regrets, sa main plongea dans sa poche et agrippa l'orbe verte. De la lumière jaillit, l'aveuglant momentanément. Etendant ses sens, il cligna rapidement des yeux pour s'habituer à la soudaine luminosité et il regarda autour de lui. Les ténèbres semblaient s'éclaircir à vue d'œil et les sens surdéveloppés de Sage sentirent tout de suite les tourbillons d'énergie qui étaient brusquement apparus de nulle part. Trouvant la chose désorientant, Sage retourna à sa vue normale et vit avec ahurissement une incroyable lueur dorée émanait d'un coin. Se sentant confus, Sage s'approcha précautionneusement de la lumière. Ses yeux se levèrent sur le mur, là où il pouvait clairement voir un trou par lequel filtrait la lumière. Sage se figea. Il ne se souvenait pas de cela et cela n'avait pas été là lorsqu'il était venu ici pour la première fois.

La lumière lui faisait signe et Sage fut sans défense pour résister à l'appel. Soudainement terrifié, il tendit une main vers la lumière et hoqueta quand elle s'étendit et s'engouffra dans son corps. La lumière dorée éclipsait tout. Quelque chose tinta dans sa poche et Sage retirera instinctivement l'orbe. Elle luisait d'un vert éclatant maintenant et Sage baissa les yeux pour bien s'observer. Le fait qu'il étincelait de la même couleur que la sphère ne le surpris pas ; c'était la couleur naturelle de son aura. Ce qui le surprit fut l'intensité du rayonnement. Son aura n'était pas si brillante habituellement ! Dans sa paume, l'orbe était devenu plus lumineux et s'éleva lentement dans l'air. Elle commença à battre et des rayons lumineux s'échappèrent de son centre. Le regard incrédule de Sage discerna facilement le kanji dansant qui luisait dans les profondeurs tourbillonnantes. Sagesse. Le mot fut murmuré dans l'air et joua dans les lignes d'énergie dansantes. Le vert s'intensifia et un faisceau s'échappa du centre pour venir le frapper au milieu du front. Sage sursauta quand le faisceau le connecta avec l'énergie de l'orbe. L'énergie verte se déversa à flots en lui. Sagesse. Sage du Halo. Guerrier de la Sagesse. Son esprit embrumé identifia vaguement les mots silencieux comme ceux entendus la nuit précédente et cette réalisation lui vint en même temps que le souvenir de son rêve et des mots de l'Ancien. Des choses qu'il avait bloquées en lui avec sa préoccupation de Shingo. La lumière devenait trop intense et Sage fut forcé de fermer les yeux, ses sens étendus au maximum et enfouis sous l'énergie et la lumière. Son front était chaud et Sage devina sans le voir que le kanji venait de s'y implanter, le vert brillant derrière les mèches blondes. Il se souvint de son nom. Il se souvint du symbole et du kanji gravés sur la stèle. Il se souvint du nom que l'Ancien lui avait donné et sut. Les pièces se mettaient en place alors que le kanji continuait à luire sur son front.

« Chi – Sagesse, » murmura-t-il.

Lueurs vertes et dorées se fondirent en une seule et se mélangèrent en lui. La lumière l'écrasa puis devint une part de lui. Il ne voyait plus les ténèbres. Il ouvrit les yeux et ils virent au travers du noir. Il pouvait saisir le moindre petit détail. Voir chaque grain de poussière qui tapissait le sol. C'était une partie de lui et ce le serait toujours. L'aura verte s'intensifia et se durcit pour devenir une combinaison de métal blanche et verte qui était confortable pour son corps. Sage la regarda avec ahurissement, sentant l'énergie défilait dans la combinaison et en lui. Il fit glisser ses doigts couverts de métal dessus. Pour son « autre vue », la combinaison ondulait sous le toucher. Ce n'était pas réellement du métal, juste de l'énergie qui en avait pris la forme. Une énergie pure et infinie. Autour de lui, l'or ondula comme réponse. Sage la regarda comme s'il la voyait pour la première fois. C'était l'ensoleillement d'une belle journée d'été. C'était l'éclair qui jaillissait dans le ciel de tempête. C'était les rayons d'argent de la lune illuminant le ciel nocturne. C'était en lui et suivrait sa volonté. Sans savoir comment il le savait, ou savoir comment il l'avait su, Sage étouffa la lumière et le vert et l'or disparurent de sa vue. Le métal vert et blanc devint une lueur verte qui replongea dans l'orbe. L'orbe flotta jusqu'à sa paume, revenue à son état originel. Les lignes d'énergie revinrent à la normale et le sous-sol redevint sombre mais Sage n'en avait pas peur, sachant qu'il pouvait faire revenir la lumière s'il le voulait.

Restant dans le noir, Sage se sentit soudain nauséeux. Il entendit le son d'une porte s'ouvrir et alla dans sa direction, les récents événements écrasant son esprit, lui faisant ressentir des effets physiques.

« Sage ? » Il reconnut difficilement la voix de sa mère, qui était pleine de sollicitude.

Maman Date se figea dans les ténèbres du sous-sol et appuya sur l'interrupteur, descendant précautionneusement les marches de bois jusqu'en bas. Sa voix mourut dans sa gorge en apercevant son fils, qui avait l'air plus pâle que d'ordinaire et marcher de façon mal assurée vers elle, ses yeux clignant rapidement sous la lumière de la lampe.

« Mère ? » Sa voix trembla et Maman Date se précipita aux côtés de son fils, plaçant un bras autour de lui et le faisant asseoir sur les marches, alors qu'il menaçait de s'effondrer.

« Mère, j'ai fait la plus horrible des choses… » Sa voix se brisa et elle put voir des larmes se formaient dans ses yeux gris, l'un des deux étant légèrement rouge. Elle regarda son fils et sentit ses propres yeux s'humidifiaient en voyant la preuve de l'histoire de Shingo, et de la façon dont Sage se blâmer pour ça.

« Oh, Sage, » Murmura-t-elle en prenant sa tête entre ses bras. « Ce n'était pas ta faute. Shingo nous a tout dit quand il est revenu à lui. Il a avoué qu'il t'avait jeté du sable dans les yeux pour te distraire parce qu'il ne supporté pas l'idée de perdre. » Elle fit une pause pour jouer avec les mèches dorées de ses cheveux avant de continuer. « Il te remercie pour ce que tu as fait. Si tu n'avais pas brisé le code, alors se déception aurait été connue et il aurait pu être banni du kendo. »

Sage se délogea des bras de sa mère pour la regarder.

« Alors toi, papa et Grand-père n'êtes pas… »

« En colère ? » Maman Date secoua la tête. « Non Sage, comment pourrions-nous ? Ton père et moi ne voulions même pas que tu relèves ce défi. Grand-père a forcé l'issue et il le regrette maintenant. » Elle se mit à scruter le visage de Sage et examina son œil rouge. « Nous étions en colère ce matin mais tu ne méritais pas cette punition. Heureusement, cela ne semble pas avoir provoqué de dégât à ton œil. Comment te sens-tu ? »

« Cela m'a fait mal un moment mais j'ai retiré le sable. Je me sens mal, cependant. » Dit Sage d'une petite voix.

Maman Date hocha la tête, l'air soulagée. Elle passa un bras autour de la taille de son fils et elle sentit Sage s'appuyer sur elle tandis qu'elle le supportait à moitié dans les escaliers vers sa chambre.

« Où est Shingo ? » Demanda finalement Sage, sa voix devenant plus forte mais restant toujours faible

« Son père l'a ramené chez lui. Je penses qu'il sera puni pour ses actions lui aussi. »

Sage hocha simplement la tête. Ils atteignirent sa chambre et sa mère l'allongea gentiment sur les draps, les réarrangeant pour le mettre à l'aise. Elle se recula et l'embrassa sur la joue.

« Je vais te ramener un petit plat. Tu n'as rien mangé de la journée et tu dois être affamé. »

Sage acquiesça lentement et Maman Date partit pour la cuisine, fermant doucement la porte derrière elle.

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Sage fut à nouveau hanté par des rêves cette nuit-là. Mais ils étaient d'une nature bien différente. Il ne se voyait plus comme un enfant mais plutôt l'image d'une armure verte. Elle était stylisée d'après le samouraï traditionnel do-maru, l'armure du samouraï, mais avec de légères différences. Elle recouvrait tout le corps et possédait un casque avec une croix dorée. Elle tenait une no-datchi scintillante. Son masque sans visage scruta l'âme de Sage mais alors que celui-ci aurait dû être effrayé, il ne l'était pas. Il s'enfonça plus profondément dans le sommeil et l'armure verte le suivit. Sage savait que l'armure voulait se mêler à lui, mais il savait aussi que ce n'était pas encore le bon moment. Il y avait toujours quelques mystères que Sage ne s'était toujours pas figuré et jusqu'alors, l'armure attendrait.

Dans sa poche, une orbe verte brillante roula sous les couvertures, ses rayons d'énergie invisibles se répandant dans la nuit comme s'ils discutaient avec quelque chose. Elle cligna et devint aussi silencieuse que la silhouette endormie. Sage du Halo. Guerrier de la Sagesse. Le second membre du cercle s'était éveillé.