Disclaimer : je n'ai pas créé Link, Hyrule, Zelda, et la plupart des autres personnages de cette fic. Par contre, l'héroïne, ses compagnons de voyages, et les femmes-fleurs sont à moi, et rien qu'à moi, na !
Chapitre
2
Elle
resta encore quatre jours auprès de Malon. La jeune fille
apprécia beaucoup sa compagnie, elle qui vivait seule depuis
la mort de son père, Talon, et de leur employé, Ingo
cinq ans plus tôt. Ils avaient été tués
parce qu'ils avaient osé s'opposer au roi lorsqu'il
avait décidé d'abattre sa jument qu'ils gardaient
pour eux, simplement parce qu'elle ne voulait plus lui obéir.
Il les avait lui-même décapités avant de faire
subir le même sort au cheval, alors qu'autre fois il avait
été près à tout pour cette magnifique
jument qui avait attisé la convoitise de Ganondorf
lui-même.
Depuis,
Malon était seule en permanence, sauf lorsqu'elle devait
aller vendre son lait au bourg d'Hyrule. Ces moments là
étaient encore pires pour elle, car connaissant ce qu'on
avait fait à sa famille, les gens l'évitaient. Les
hyliens et toutes les autres races craignaient plus que tout de
contredire leur roi. La présence de cette jeune femme étrange
lui permettait donc de se divertir un peu, et elles devirent
rapidement amies, même si l'inconnue ne pouvait admettre un
tel concept à cause d'un passé qu'elle ne
connaissait pas mais qui lui imposait ses opinions.
Et
puis, le temps du départ arriva. Malon offrit à sa
nouvelle amie des provisions, une tunique verte d'homme et un jeune
cheval qui ne portait pas de nom pour une obscure raison qu'elle
refusait de donner. Alors qu'elle s'éloignait sur sa
nouvelle monture, la jeune femme eut un mauvais pressentiment, comme
si elle ne devait jamais revoir Malon vivante. Mais un problème
plus concret et immédiat l'empêcha de se pencher plus
longuement sur cette idée : elle ne savait absolument pas où
aller. Elle savait qu'il y avait plusieurs races à Hyrule,
et que certaines pourraient peut être l'aider, mais elle
ignorait lesquelles et surtout où elle vivait. Elle choisit
donc une direction au hasard et lança son cheval au
galop.
Après
un peu moins d'une journée à cheval, elle arriva
devant une forêt, ce qui lui sembla un bon présage.
Après tout, le terme de femme-rose auquel elle se raccrochait
désespérément depuis quelques jours
sous-entendait un rapport assez étroit avec la nature, et les
forêts abritaient rarement des enfants de cœurs, ce qui était
en accord avec les projets de la jeune femme.
Même
si ces bois ne renfermaient que des créatures, elle était
persuadée de pouvoir les charmer, les enchanter pour qu'elles
acceptent de la suivre. En fait, elle était même sûre
que cela avait un rapport avec le fait d'être une femme-rose
et qu'elle avait suivit une longue éducation pour arriver à
cela. Une éducation douloureuse aussi... Elle décida de
ne pas chercher à aller plus loin dans ses souvenirs ce soir
là, et au passage de n'entrer dans le bois que le lendemain
matin. Il y avait trop de chances pour que des choses soient vraiment
dangereuses pour y entrer de nuit et sans armes, et elle ne se
souvenait pas être assez folle pour prendre un tel risque.
Le
lendemain matin, elle entra dans les bois avec son cheval. Elle avait
tout d'abord songé à le laisser à l'orée,
mais le jeune étalon avait refusé de la quitter et lui
avait même jeté un regard noir lorsqu'elle avait
prétendu l'attacher à un arbre mort. Il n'avait pas
voulu non plus qu'elle le monte, comme si l'idée d'avoir
un cavalier pouvant gêner sa fuite dans cette forêt
l'inquiétait. D'ailleurs, au milieu de ses arbres sombres
qui masquaient la lumière du soleil, la jeune femme se demanda
si laisser tomber son exploration serait vraiment une si mauvaise
idée que ça. Elle n'était pas peureuse, mais
quelque chose l'inquiétait, comme une sorte de présence
pas vraiment animale, mais vivante et agressive tout de même.
Elle
s'arrêta alors pour trouver ce que cela pouvait bien être.
Son cheval n'était pas à l'aise non plus, elle
sentait qu'il voulait quitter cet endroit au plus vite, tout comme
elle. Quelque chose bougea alors à côté d'eux,
une sorte de grosse fleur. Comment elle avait pu pousser autant sans
lumière, c'était un mystère, tout comme le
fait qu'elle bouge sans l'aide d'un animal de passage ou d'un
souffle de vent.
La
plante passa alors à l'attaque découvrant des pétales
ressemblants plus à des dents qu'à autres choses et
qui cherchait à s'enfoncer n'importe où dans la
chair de la jeune femme. Elle ne savait pas comment réagir,
stupéfaite qu'une simple fleur puisse représenter un
danger pour elle et incapable du moindre mouvement. De toute façon,
elle savait qu'elle n'avait pas d'armes, qu'aurait-elle pu
faire ?
Son
fatalisme disparut comme par enchantement quand la fleur planta ses
dents dans sa jambe et commença à tirer dessus. La
jeune femme parvint à se dégager, mais la fleur
n'abandonna pas pour autant. Elle s'éloigna juste assez
pour être en sécurité, puis regardant sa blessure
des souvenirs lui revinrent. Autrefois, elle avait déjà
été confrontée à une plante telle que
celle-là, et elle lui avait imposé sa volonté.
Parce qu'elle était une hylienne, non, mieux, une
femme-rose, et que ce n'était qu'une fleur, c'était
elle la plus forte. Elle se plaça donc face à son
ennemie, et la regarda fixement.
-Tu
ne me fais pas peur, déclara-t-elle. Tu ne peux rien contre
moi, parce que tu n'es qu'un végétal et que je suis
bien plus, alors calme-toi et laisse-moi en paix !
La
fleur n'apprécia pas du tout. Elle émit une sorte de
parfum enivrant, un peu comme un encens démoniaque
emprisonnant les sens. Sans s'en rendre compte, l'amnésique
se retrouva entourée par des dizaines de ces fleurs qui toutes
n'avaient qu'un seul désir : s'emparer de sa sève
de vie, son sang. Une force venue de son passé s'empara
alors de la jeune femme qui sentit toute peur, toute angoisse
disparaître tandis qu'une puissance l'envahissait.
-Arrière,
pauvres sottes ! s'exclama-t-elle d'une voix caverneuse, comme
venue d'outre-tombe. Seriez vous donc idiote au point de ne pas
sentir l'odeur d'une femme-rose ? Je devrais vous punir pour cela
! Alors laisser moi passer avec mon compagnon, ou je rendrais vos
graines stériles et vous disparaîtrez toutes !
Les
plantes peu à peu retournèrent dans leurs cachettes et
disparurent toutes, laissant la jeune femme et son cheval seuls. Elle
ne comprenait pas ce qui s'était passé, ni pourquoi
ces fleurs tueuses l'avaient laissé juste parce qu'elle
était une femme-rose. D'un autre côté, elle ne
savait même pas ce qu'était exactement une
femme-rose...
-Allez,
on y va ? proposa-t-elle à son étalon. Je m'occuperai
de ce mystère plus tard, pour l'instant il faut que je
trouve un coin tranquille pour soigner cette vilaine morsure.
Ils
marchèrent encore pendant quelques minutes avant de déboucher
sur une grande clairière éclairée où se
trouvaient une vingtaine de petites maisons de bois. Ce n'était
pas vraiment un village, ça ressemblait plutôt à
une sorte d'immense terrain de jeu. D'ailleurs, il y avait une
grande majorité d'enfants parmis les personnes présentes
un peu partout. Soudain, l'un d'eux, un petit rouquin à
l'air autoritaire, remarqua sa présence.
-Regardez
! hurla-t-il. Il y a quelqu'un qui a franchi le champ de baba-mojos
! Venez vite, il y a une fille qui vient d'arriver avec un cheval,
et elle est blessée !
En
un instant elle se retrouva entourée par une trentaine
d'enfants qui la prirent par la main pour la faire entrer dans leur
village. Tous ils souriaient, comme si sa présence était
une bonne nouvelle, comme s'ils l'attendaient depuis toujours.
Puis au loin, elle aperçut un homme de son âge, une
silhouette en fait, qui la fixait d'un air étonné,
incrédule. Et elle le connaissait, elle en était
absolument certaine.
