En relisant le premier chapitre, je me suis rendue compte que j'avais fait beaucoup de fautes…bon bah à ce moments-là je n'avais vu le film qu'une fois, hein! Cela dit je me suis rattrapée depuis… j'ai acheté…le dvd…bonus, gyahaaaaa!!!!!!!!!!!! Cela fait une semaine que je me couche à quatre heures du matin…et je regrette d'avoir centré cette fic sur Nagel…bon on va dire que c'est un ptit fantasme sur les autres aussi, hein?) :) (pourquoi…mais pourquoi Calamy est-il mort…et pire que tout, pourquoi ont-ils mis une voix de gosse de huit ans à Blackeney dans la version française?!)

Ha vi, ds les fics anglaises certaines personnes râlent en disant qu'il y a trop d'histoires avec une fille à bord d'un navire…Alors si qqn a une autre idée, à part les slash (que j'adore entendons-nous) qu'il le dise! Personne? Bon alors je continue… ;) (pis avouons-le, c'est justement l'un de nos fantasmes de nous retrouver seule sur un grand bateau avec 200 hommes…)

Note au benêt: j'ai trouvé le substitut à l'affreux « midshipman »: aspirant!!!!!!!!!!!!!! (oui j'ai enfin eu la bonne idée de regarder la version française)

Petit fantasme sur Nagel ( et accessoirement le docteur…et Calamy…et le capitaine et Pullings et - bon j'arrête) -

Calamy soupira et s'accouda au bord, laissant ses yeux dériver sur l'immense étendue d'eau sombre. Il devait être quatre heures du matin et il était de garde, cette nuit, ce qui l'ennuyait au plus haut point. Depuis que le vent les avait lâchés et que la canicule s'était installée, les matelots et leurs supérieurs passaient leurs journées à errer sur le pont et dans les cales du navire comme des zombies. Le jeune homme aux cheveux noirs eut cent fois préféré rester allongé dans son hamac plutôt que sur ce pont désert.

« Qui va là? » cria-t-il brusquement, entendant des bruits de pas.

« Ce n'est que moi », fit Diane Aubrey en arrivant près de lui. «Je n'arrive pas à dormir, c'est une vraie fournaise en bas …»

« Le capitaine a dit que la température était normale étant donné notre position. Par contre, il a avoué que l'absence de vent l'inquiétait. »

Les deux adolescents restèrent silencieux un moment, observant les remous quasi inexistants de l'eau. « Peter… » commença la jeune fille au bout d'un moment. « Avez-vous entendu parler de cette histoire de « Jonas »? »

L'aspirant (il est déjà lieutenant?) hocha la tête. « La plupart des marins savent se faire discrets mais je les ai surpris plus d'une fois en train d'en discuter. » Il lâcha un petit rire. « Killick a même tenté de me rallier à sa cause. Il est très convaincant qu il s'y met. »

« Je vous en prie », grogna Diane en se retournant, posant ses coudes sur le bord. « Ce pauvre Hollom n'a pas besoin de ça… »

« Ce « pauvre » Hollom? Il a quand même mérité ce qu'il lui arrive; après tout, c'est de sa faute si Warley est mort, et ça ce n'est pas une superstition! »

« Peter, il a paniqué…ça peut arriver à tout le monde et - »

« Pourquoi êtes-vous toujours en train de le défendre?! »

L'adolescente le fixa, bouche entrouverte. « Et vous, pourquoi le détestez-vous à ce point? »

« Il est la honte de la marine », grommela-t-il.

« Et c'est une raison pour vous moquer de lui, » conclut Diane d'une voix froide.

« Je n'ai ni votre patience, ni votre compassion pour les canards boiteux. » Calamy contracta sa mâchoire et s'écarta brusquement du bord. Visiblement, il estimait impossible d'éprouver la moindre sympathie pour un homme qui à trente passés avait moins d'autorité qu'un gamin de douze ans.

La fille du capitaine fronça les sourcils et tourna elle aussi le dos à son camarade. « Vous avez vu ce qu'ils ont fait à Nagel à cause de lui? » entendit-elle au bout d'un moment.

« Oui », répondit-elle inutilement tandis qu'un frisson la traversait malgré les chaudes températures nocturnes. « Mais Nagel n'avait pas à se comporter comme ça ». En disant ses mots, une pointe de culpabilité la traversa. De quel droit pouvait-elle juger l'aide charpentier? Elle aussi avait parfois du mal à respecter la hiérarchie et dépassait les bornes, comme c'était certainement le cas pour n'importe quel des aspirants un jour ou l'autre. Seulement, eux n'étaient pas humiliés en public.

Certes, Diane avait détesté qu'il critique ainsi Hollom et qu'il lui manque de respect, mais c'était avant de le voir crier sous les coups de fouet.

« Lorsque les hommes se permettent d'agir ainsi envers un officier, c'est tout simplement parce qu'ils veulent tester son autorité, » déclara le jeune homme sans agressivité.

La jeune fille, par contre, sentit la sienne grimper en flèche sans qu'elle sache pourquoi. « Oui, et bien sûr vous seul êtes capable de garder ces bêtes sauvages sous votre contrôle…? Vous êtes tellement impressionnant, mon cher capitaine… » se moqua-t-elle, ce qui fit enrager Calamy. Il aimait se considérer comme le plus sage et le plus mature des aspirants - ce qu'il était probablement aux yeux de tous - mais cette fille avait le don de l'énerver quand elle s'y mettait.

« Et vous vous êtes ridicule », se contenta-t-il de répliquer en haussant les sourcils comme s'il jugeait ce genre de moqueries indignes de son niveau. Pourtant, Diane ne répondit pas. Lorsqu'il se retourna, il vit qu'elle était pliée en deux, les traits convulsés sous l'effet de la douleur.

« Qu'est-ce que vous espérez, que je vais avoir pitié de vous? » lança-t-il avec ironie, décidé à ne pas tomber dans son petit jeu.

« Je ne vous demande rien » grogna-t-elle en se levant difficilement et en passant à côté de lui, toujours pliée.

« C'est ça, bonne nuit », lança-t-il avec irritation. Au bout d'une heure, il se résolut à réveiller Boyle, lequel devait prendre son tour de garde. Alors qu'il s'apprêta à descendre les escaliers, il eut la surprise de voir apparaître la tête blonde de Blackeney. « Qu'est-ce que vous faites là? »

« J'ai échangé mon tour de garde avec Boyle, ça faisait une demi-heure au moins que j'étais réveillé. Il fait trop chaud… » expliqua le jeune garçon avec un soupir. Calamy hocha la tête et le laissa passer. Lorsqu'il fut arrivé à mi-chemin de la cale, il entendit un « Psst!! Peter! »

Le jeune homme se retourna et fit signe à Blackeney de faire moins de bruit afin de ne pas réveiller les marins - ou du moins ceux qui parvenaient à dormir. « Quoi? » chuchota-t-il une fois qu'il fut retourné près de l'échelle.

« Je viens de trouver miss Aubrey dans un coin, elle ne sait plus se lever et je crois que…qu'elle est blessé. »

Lorsque Calamy vit la tête du jeune blondinet, il comprit que celui-ci ne mentait pas. « Vous êtes sûr que…bon attendez. » Il grimpa rapidement sur le pont. En effet, Diane était assise dans un coin, les larmes aux yeux. Le garçon aux cheveux noirs vit du sang sur ses mains. « William, allez vite chercher le docteur. Et ne faites surtout pas de bruit! » Le manchot parti aussi vite.

« Qu'est-ce qui s'est passé? » demanda Peter à la jeune fille. « Je ne sais pas…mais j'ai mal » gémit celle-ci en se cramponnant le ventre.

« Est-ce que c'est parce que…je me suis disputé avec vous? » demanda Calamy avec incertitude au bout de quelques minutes.

Elle leva ses yeux mouillés vers lui. « Bien sûr que non », murmura-t-elle, avant de fermer à nouveau les paupières sous le coup de la douleur. Des pas se firent entendre derrière eux.

« Que se passe-t-il? » demanda Maturin en s'agenouillant, tandis que l'adolescent aux cheveux noirs se levait.

« Je ne sais pas, monsieur, on l'a trouvée comme ça », expliqua-t-il.

« Diane, il faudrait que je vous examine. Savez-vous marcher? » fit le chirurgien en se penchant vers elle.

« Je vais essayer… » La fille du capitaine voulut se lever, mais retomba aussitôt.

« Calamy, aidez moi, s'il vous plait ». Le docteur et l'aspirant passèrent chacun un bras sous les épaules de l'adolescente. Ensuite, Maturin glissa en bas de l'échelle et l'aida à descendre. Ils se dirigèrent vers sa chambre dans le plus grand silence, l'infirmerie n'étant pas une pièce à part entière.

« Déposez-là ici », fit Maturin en indiquant son hamac. « Vous pouvez sortir, je vous remercie », dit-il aux deux autres une fois qu'il eut attrapé sa trousse.

« Vous êtes sûr, monsieur? Et si c'est grave? » s'alarma Blackeney.

« Ne vous inquiétez pas, tout ira bien. »

La porte se referma, et le docteur augmenta la lumière de sa lanterne. Il trifouilla quelques minutes dans ses affaires puis se retourna.

« Très bien, Diane, dites-moi exactement où vous souffrez? »

« Au ventre…j'ai l'impression que quelqu'un est en train de tirer des coups de canon à l'intérieur. Mais… » Elle secoua la tête; de nouvelles larmes venant inonder ses joues. Maturin posa ses mains sur son ventre, mais elle l'attrapa au poignet. « C'est trop tard, de toute façon…j'ai une hémorragie interne. »

Durant une demi-seconde, le chirurgien paniqua, puis il se demanda comment diable cela pouvait bien être possible. « Pourquoi pensez-vous cela », demanda-t-il alors qu'un doute lui traversait l'esprit.

L'adolescente écarta légèrement ses jambes et le médecin vit qu'un grande tâche de sang s'était formée entre celles-ci. « Ah. » Ce fut tout ce qu'il trouva à dire. Les coins de sa bouche tressaillir et il fit semblant de tousser pour camoufler son rire - mal, apparemment.

« Vous trouvez ça drôle? » Diane le fixait avec incrédulité; elle semblait blessée par le fait qu'il puisse se moquer d'elle.

« Non, non bien sûr. Mais je vous rassure, ce n'est pas aussi grave que ça en a l'air. »

« Vous aviez dit à Blackeney qu'il n'avait qu'un bras cassé et deux jours après vous le lui coupiez… » Cette fois-ci, tout trace d'amusement disparut du visage du docteur lorsqu'il vit l'expression sombre de la fille de son vieil ami. Il soupira.

« Diane, est-ce que vous avez déjà eu vos règles? »

Celle-ci le regarda avec une expression qui signifiait clairement qu'elle ne comprenait pas.

« Je veux dire, avez-vous déjà eu du sang à cet endroit-là…? »

Elle esquissa un sourire sans joie. « Bien sûr, ça m'arrive tous les jours, » ironisa-t-elle.

Maturin fronça les sourcils puis se redressa, faisant quelques pas dans la pièce.

« Qu'est-ce que j'ai alors? » Le docteur se retourna pour voir qu'elle le fixait avec des yeux interrogatifs. Il remarqua que même assise dans son hamac, elle semblait pliée en deux. « Pour commencer allongez-vous », lui ordonna-t-il en relevant vers elle, ce qu'elle fit en grimaçant.

« Diane, ces symptômes sont tout à fait normaux, » expliqua-t-il tout en lui palpant le ventre. « Les douleurs sont passagères et le sang ne coule pas indéfiniment. En revanche, vous devrez faire face à ce phénomène environ quatre jours tous les mois; alors il serait préférable que vous portiez des lingues durant ces périodes. »

Maturin avait dit tout cela d'une traite, à la manière dont il aurait donné des conseils à un patient, mais lorsqu'il releva la tête, il vit que l'adolescente semblait pétrifiée et que ses yeux étaient sur le point de lui sortir de la tête. « Mais pourquoi est-ce que j'ai ça? »

« Parce que vous devenez une femme, mon cher enfant », répondit le biologiste avec une certaine affection. Puis, voyant qu'elle paraissait toujours perplexe, il ajouta: « Je vous prêterai l'un de mes livres sur ce sujet. »

« Il vaudrait peut-être mieux que je retourne avec les autres », dit-elle tandis qu'il rangeait le matériel qu'il avait inutilement sorti.

« Vous êtes capable de vous lever? »

« Oui, je dois juste - wouaïe! »

Elle avait presque basculé en voulant sortir du hamac et le chirurgien l'avait rattrapé de justesse. « Non, il vaut mieux que vous restiez ici en attendant. J'avais l'intention de terminer quelques dessins de toute façon. Et puis le jour ne va plus tarder.»

« Mais je vais salir votre hamac… »

« Attendez. » Il se leva, fouilla dans une armoire et en sortit un tissu vert qu'il tendit à la jeune fille. « Tenez », fut-il avec une certaine gêne, « Mettez-le…enfin, vous devriez y arriver seule. C'est tout ce que je peux vous avoir pour le moment, désolé. Gardez-le, mais n'oubliez pas de le laver de temps en temps pour ne pas que ça déborde. »

Le médecin s'assit à son bureau, tournant le dos à l'adolescente, tandis que celle-ci glissait rapidement le linge dans son pantalon, non sans un certain embarras. Il commença à ressortir des schémas et à trier des papiers et travailla pendant une bonne demi-heure. Au bout d'un moment, une idée lui traversa la tête. « Diane, vous dormez déjà? »

« Non. J'attends que la douleur se calme. »

Maturin décala sa chaise pour mieux la voir. « Vous n'avez jamais eu de…relations avec un homme, n'est-ce pas? »

« De…? Ou vous voulez dire…oh non, non », répondit-elle avec une certaine gêne. Le médecin se sentit intérieurement soulagé de ne devoir également entrer dans les détails de cette partie du problème.

« Bien. Cependant; j'aimerais que vous sachiez qu'à présent, il est tout à fait probable que vous tombiez enceinte si vous avez des relations de ce genre. Par conséquent, si jamais un homme du navire ou un autre abuse de la situation, venez immédiatement me prévenir. »

Il avait parlé avec un tel sérieux que la jeune fille ne réussit qu'à hocher la tête, brusquement assaillie par un sentiment de frayeur, puis se recoucha. Bientôt, la douleur se fit moindre et elle sombra dans le sommeil.

----------------------------------------------------------------

Lorsque Diane s'éveilla, elle sentit tout de suite qu'elle avait manqué l'appel. Elle était seule dans la chambre de Maturin et en profita pour se toiletter en vitesse en utilisant le baquet d'eau posé sur la table. Apparemment, ses douleurs s'étaient estompées pendant la nuit car elle pouvait à nouveau marcher normalement.

A côté de l'eau, elle vit un pantalon qu'elle reconnut comme l'un des siens. Baissant les yeux vers son entrejambes, elle bénit le docteur d'avoir pris l'initiative de lui apporter ses autres vêtements. De plus, ce pantalon-là étant noir, le sang se verrait certainement moins. Elle ôta rapidement le sien, mais au moment où elle enfilait l'autre, des coups retentirent sur la porte et celle-ci s'ouvrit avant même que la jeune fille puisse dire quoi que ce soit.

Diane, pétrifiée, se retrouva face à un Nagel particulièrement surpris. Elle remonta rapidement son pantalon avec le plus de pudeur possible, ce qui n'était de toute façon plus utile. Elle ouvrit la bouche mais l'aide charpentier s'excusait déjà: « J'étais venu voir le docteur pour qu'il change mes bandages, mais je suppose qu'il est sur le pont. »

Il referma la porte, un sourire moqueur aux lèvres, et une idée affreuse traversa l'adolescente. Le brun venait de la trouver dans la chambre de Maturin au petit matin, et presque nue en plus….qu'allait-t-il en conclure!! Manquant presque de tomber, elle agrippa son pantalon non encore ficelé et ouvrit brusquement la porte, partant à la poursuite du jeune homme.

Elle vit un torse recouvert de bandages se diriger l'échelle et elle voulut accélérer pour le rattraper. « Nagel! » se résolût-elle à crier, mais son pied se prit dans la marche de la porte, et elle s'étala de tout son long. Ce qui lui sembla une éternité passa avant qu'elle ne réussisse enfin à se relever et à remonter son pantalon. Elle attacha rapidement les ficelles, faisant l'erreur de relever la tête.

Tous les marins qui se trouvaient dans cette partie de la cale, c'est à dire une bonne vingtaine au moins, fixaient avec des yeux ronds la jeune fille qui venait de sortit de la chambre du docteur à moitié dénudée. « Allez, au boulot! » s'énerva-t-elle avant de grimper rapidement l'échelle pour respirer de l'air frais et dissiper sa honte.

La fille du capitaine vit Nagel discuter avec Maturin, mais décida qu'après sa chute et le nombre de témoins de celle-ci, cela ne servirait plus rien d'ordonner au jeune charpentier de garder sa langue. Elle soupira avec désespoir.

« Vous allez bien, Miss? »

Diane se retourna vers l'homme qui venait de lui parler d'un ton aussi maternel. Une véritable infirmière, ce gars-là.

« Vous êtes toute rouge », continua Pullings.

« Oui je…j'ai fait quelques pompes pour me dérouiller, j'avais mal au bras », inventa-t-elle, consciente de la nullité de sa réponse. Comme si elle savait faire des pompes!

« Je vois », fit le lieutenant avec une expression qui signifiait qu'il n'y croyait pas du tout. « Vous avez raison de faire du sport, ça entretient… » Un sourire malicieux se faufila jusqu'à ses lèvres et il se retourna avant que Diane puisse le voir, mais c'était déjà fait.

« Oh super… », grommela la jeune fille. Elle s'accouda au bord, désespérée, et se demanda mentalement quel était le pire: que les marins s'imaginent qu'elle passait ses nuits chez le docteur ou bien que les officiers pensent qu'elle se touchait au lieu de faire son travail.

--------------------------------