J'ai honte...j'ai vraiment honte de tout changer comme ça...Bon l'histoire du film ne varie pas des masses, ils font juste une petite escale à Los Angeles pour varier un peu (sisi Jack en parle dans le film...comment ça? Les Américains sont des ennemis? Mais naaan) -
Ce chapitre est dédicacé à Didy, grande fan de Cannelloni et de Puddings, ses deux aspirants préférés... pauvre innocente, dur dur d'être blonde! (d'ailleurs j'aurais du t'appeler Dudley, espèce d'écorcheuse de nom!!)
Un grand merci évidemment à mon unique lectrice, Nicole Pavlovna.... (un pseudo impossible à écrire mais beaucoup beaucoup d'imagination pour les fics...arf) Snif, que ferais-je sans toi? :')
Chapitre cinq: crise d'adolescence (ou la saison de migration des sextants).
L'atmosphère sur le navire était plus que morose, ce matin-là. Au son de la cloche, des dizaines de marins peu pressés affluèrent sur le pont. La cérémonie fut brève, et malgré la culpabilité que certains ressentaient, peu regrettaient le Jonas. Au moment même où le capitaine Aubrey terminait sa prière, le vent fit claquer les voiles, et d'un seul coup la vaisseau tout entier sembla sortir d'une profonde torpeur. Différents cris de joie accueillirent le vent, et à peine une demi-heure après, le Surprise filait vers le sud à six nœuds au moins. (Nda: hé hé j'ai appris plein de trucs maritimes maintenant...ce qui m'a fait le plus marrer c'est qu'un bidule sur le bateau s'appelle le « cacatois »!)
Lorsque la pluie se mit à tomber, ce fut l'euphorie générale.
« Monsieur? Puis-je vous demander ce que vous comptez faire, au sujet de l'Achéron? »
Aubrey ne répondit pas tout de suite, dirigeant d'abord sa longue-vue vers l'océan. C'était le beau milieu de l'après-midi, lui et Pullings se trouvaient à l'avant du navire. « Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Et les hommes n'en peuvent plus. » Il abaissa sa lunette. « J'ai décidé de faire escale à Los Angeles, pas plus d'une nuit. Nous pourrons y refaire provision de nourriture et peut-être apprendre des nouvelles sur notre fantôme.
« Ne craignez-vous pas d'hostilité de la part des Américains? Leur trêve avec l'Angleterre est incertaine, d'après ce que j'ai entendu dire », dit le premier lieutenant, plissant ses grands yeux verts à cause du soleil qui perçaient à nouveau à travers les nuages gris.
« Oui, c'est pourquoi je préfère ne pas m'attarder dans ce port. Oh, Tom, allez donc chercher les aspirants. Puisque le vent s'est levé, nous allons pouvoir travailler les positions lunaires - il est temps qu'ils recommencent à travailler. »
« Bien, monsieur. »
L'homme à l'allure élancée traversa rapidement le pont puis disparut dans la cale.
« Oui mais c'est quand même bizarre que le lendemain de sa mort, le vent souffle et - »
« Ca n'a rien à voir, Boyle, alors fermez-la! » retentit une voix non encore parvenue à maturité.
« Mais qu'est-ce qui se passe ici? » La voix de Pullings exprimait un certain mécontentement, alors qu'il venait de trouver Blakeney et Boyle face à face dans la cabine des officiers. Calamy lisait, Diane avait posé ses bras sur la table, ainsi que sa tête, semblant dormir, et Richardson astiquait ses pistolets tout en observant l'affrontement.
Comme pris en faute, les deux jeunes garçons baissèrent la tête et rougirent en même temps. « Boyle n'arrête pas de critiquer Monsieur Hollom depuis ce matin, monsieur, alors qu'il ne sait même pas de quoi il parle », avoua courageusement le petit blondinet après un moment.
Pullings se redressa et soupira longuement, secouant la tête. « Il est malpoli et inconvenant de parler ainsi des morts, Boyle. »
« Je le sais monsieur », bafouilla-t-il. « Seulement vous devez reconnaître que les histoires que tous ces marins racontent sont vraies - regardez comme il a plu ce matin - »
« Mais tu vas la fermer, oui!! »
Tous se tournèrent vers Diane, qui venait de redresser la tête. Ses yeux rougis et ses cernes gigantesques étaient les marques d'une nuit sans sommeil, et le lieutenant aux yeux verts n'eut pas vraiment le cœur de la réprimander correctement pour son comportement.
« Mademoiselle Aubrey, votre langage. Je suis venu ici sur ordre du capitaine; il vous attend pour réviser avec vous les positions lunaires à la proue. » Il sortit de la petite pièce sombre.
Les quatre garçons se mirent à la recherche de leur sextant, heureux d'avoir à nouveau quelque chose à faire. Lorsqu'ils sortirent, Richardson bouscula accidentellement Blakeney, probablement afin de défendre l'honneur de son ami, mais le blondinet se contenta de froncer les sourcils.
Calamy fut le dernier à sortir, après avoir adressé un long regard dégoûté à celle qui se permettait de parler avec autant de vulgarité en présence d'un officier gradé.
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« Bien, bien », fit le capitaine avec satisfaction en voyant arriver les aspirants vers lui. « Dites aux hommes de virer nord-nord-est, Pullings. Avec un peu de chance, et si le vent continue à souffler de la sorte, nous pourrons être à quai demain soir. »
Le premier lieutenant hocha la tête et partit vers la barre.
« Faisons-nous escale, monsieur? » demanda l'aspirant aux cheveux de jais.
« Oui monsieur Calamy. A Los Angeles, pour être précis. Mais ce n'est pas pour cela que je vous ai invités sur ce pont. Vous avez très précisément cinq minutes pour me donner notre position exacte, avec une marge de dix degrés, ainsi que la latitude vis-à-vis de l'équateur. Il s'agit d'une base que tout marin doit connaître et je vous conseille fortement de ne pas me décevoir. »
Pendant qu'ils se mettaient tous au travail, Jack se tourna pour inspecter le navire. A nouveau, le travail avait repris, et les hommes semblaient tous d'excellente humeur. Le capitaine sentit une bouffée de fierté l'envahir. Son attention fut pourtant attirée par quelque chose.
« Monsieur Calamy, où se trouve le lieutenant Aubrey? »
« Elle était avec nous dans la pièce des officiers, monsieur, » répondit le jeune homme d'un air étonné, avant de s'assurer qu'il pouvait sans risquer d'être impoli retourner à ses mesures.
« Monsieur Mowett! » lança Jack, à l'officier qui récitait des vers au mât.
« Oui, capitaine? »
« Allez chercher ma fille et amenez- la moi ici, je vous prie. » Il sentit sa mâchoire se contracter et se retourna vers les aspirants.
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Diane attrapa le pistolet qui traînait sur la table, le faisant lentement tourner entre ses doigts. Malgré ses années passées dans la marine, elle restait une femme, et était par conséquent opposée à la violence. Et les boucheries gratuites. Ce qui expliquait que le capitaine Howard était probablement l'homme qu'elle haïssait le plus sur ce navire.
Elle reposa l'arme, soupirant longuement et s'étirant en arrière. A nouveau, elle ressentit ce poids dans la poitrine et elle se laissa retomber sur la table, camouflée derrière ses cheveux.
« Lieutenant? »
Non, pas maintenant. Elle voulait être seule. Elle voulait s'installer son hamac et ne jamais plus se réveiller et avoir à réfléchir.
« Lieutenant, y-a-t-il un problème? Souhaitez-vous que j'appelle le médecin? »
« Non, je vous remercie, ça ne sera pas nécessaire », dit-elle en relevant la tête. Mowett la fixait avec son expression habituelle, à mi-chemin entre l'incrédulité polie et la satisfaction béate. Elle se sentit sourire malgré elle.
« Le capitaine souhaite vous voir, miss. Il vous attend à la proue. »
« Est-ce que c'est urgent? » demanda-t-elle, retrouvant sa mauvaise humeur, bien qu'ayant entendu ce que leur avait dit Pullings tout à l'heure..
« Ma foi...je ne lui ai pas demandé, mais puisqu'il s'agit d'un ordre... »
En voyant la moue boudeuse de la jeune fille, l'officier craignit de devoir aller rapporter au capitaine son refus d'obéir. Il se sentit très mal à l'aise.
« Bon, je suppose que je n'ai pas le choix, » murmura Diane en se levant. Elle noua rapidement l'épaisse chevelure blond-châtain qu'elle avait héritée de son père, fouilla dans ses affaires et en extirpa son sextant.
Tandis qu'il traversait la cale, Mowett dit soudainement. « La mort de ce pauvre Hollom m'a inspiré plusieurs lignes dont je suis assez fier, je dois dire. Vous me direz ce que vous en pensez. »
Méprisé et haï par tous, rejeté par le tout-puissant
L'homme se voyait accablé de tous les malheurs du monde
Par une nuit de pleine lune, il sombra dans les abîmes profondes
Et par cet acte de courage, ainsi fut retrouvé le vent
« Alors, qu'en dites-vous? » demanda-t-il en grimpant l'échelle à la suite de Diane. Les yeux fatigués de celle-ci se firent violemment agressés par le soleil. « C'est bien tourné », admit-elle à voix basse.
« N'est-ce pas? Cependant, je me suis longtemps si je devais laisser acte de « courage », et non de couardise. Quel est le plus correct, à votre avis? »
Mais l'adolescente ne l'écoutait plus. Son regard était tourné vers Nagel, qui feignait de ne pas la voir tandis qu'il rattachait les cordes de la première voile au bord du navire. Pourtant, lorsque les deux officiers passèrent, les hommes se redressèrent et saluèrent, et l'aide charpentier fut bien obligé d'en faire autant.
Diane resta immobile, fixant le jeune homme avec froideur, indifférente aux regards interrogatifs et pressants de Mowett. Au bout d'un moment, elle fit mine de tourner les talons, mais la tentation fut trop forte; Nagel frappa violemment le poing de la jeune fille avec son œil.
Certes, une gamine de seize ans ne pouvait faire grand mal à un homme habitué aux bagarres, même de frêle constitution. Nagel releva la tête, avec une expression qui ressemblait presque à de la trahison - même si ça ressemblait surtout à de la rage. Il était trop intelligent pour riposter, aussi eut-il la présence d'esprit d'essayer d'attraper les bras de la jeune fille plutôt que de la frapper en retour lorsqu'elle se jeta à nouveau sur lui.
Les marins qui se trouvaient à proximité tentèrent de les séparer, mais l'adolescente profita cependant d'une demi-seconde de liberté pour envoyer de toutes ses forces son sextant dans la tête de Nagel. L'instrument lui échappa des mains, rebondit sur le rebord puis disparut dans la mer, tandis que le jeune homme s'écroulait, sonné, l'arcade en sang.
Le capitaine Aubrey apparut, et tous se turent devant son expression meurtrière. Cependant, l'attitude de Jack changea lorsqu'il vit l'aide charpentier allongé au sol, Faster Doudle essayant inutilement de lui faire reprendre conscience. Diane gardait les yeux au sol, n'ayant aucune envie de devoir donner des explications à son père.
Celui-ci avait entendu l'agitation et vu une partie de la bagarre. Il avait d'abord cru à une mutinerie, ou même une rébellion de Nagel. Cependant, maintenant qu'il voyait le jeune homme aux longs cheveux étalé par terre et l'expression butée de sa fille, il eut des doutes. Son regard sévère se tourna vers Pullings, qui haussa les épaules avec embarras.
« Monsieur Mowett, pourriez-vous me dire ce qu'il s'est passé? » La voix de Jack était calme mais chargée de menace.
« Hem...je n'ai pas bien vu, monsieur », bafouilla le poète à ses heures. « Il me semble que le lieutenant Dia- hem, Aubrey ait frappé Nagel, puis que celui-ci ait chercher à la maîtriser avant de recevoir son...son sextant dans le crâne, monsieur. » Il adressa un regard plein d'excuse à la jeune fille, mais celle-ci gardait obstinément les yeux au sol.
« Est-cela vérité? » lança Jack à la cantonade. La plupart des marins hochèrent la tête, mais n'osèrent s'exprimer à voix haute. Le capitaine soupira, de mauvaise humeur. Il avait connu beaucoup d'officiers qui utilisaient la violence sur les matelots, mais ils trouvaient généralement de bonnes excuses à consigner dans le livre de bord.
« Lieutenant Aubrey, le charpentier en second Nagel a-t-il eu un comportement qui justifie votre geste? »
La jeune fille secoua légèrement la tête.
« Parlez à voix haute, lieutenant, et regardez-moi », ordonna le capitaine de sa voix dure et métallique.
« Non, monsieur », répondit Diane en levant les yeux vers lui. « J'en avais juste envie.»
Jack inspira profondément, l'ai sévère. Peu importe les raisons de sa fille, si elle voulait déclencher une mutinerie elle n'avait qu'à continuer dans cette voie-là. Et si lui-même ne voulait pas prendre le risque d'en laisser une s'installer, il devait la faire punir comme la loi l'ordonnait. Les marins étaient très attachés entre eux et se révoltaient facilement en cas d'injustice - que l'agresseur de Nagel reste impuni ferait probablement des gorges chaudes.
Au moment, où il ouvrait la bouche, il fut coupé.
« Allez-y, faites-moi fouetter, je sais que vous aimez ça de toute façon. Après tout, dès notre retour je ne ferai plus partie de la marine, ce qui fait que vous ne pourrez plus vous défouler sur moi! »
Consciente de la rage qui l'avait poussée à dire ça, Diane, les larmes aux yeux, se retourna et fila précipitamment vers l'échelle, qu'elle ne prit même pas la peine de descendre, sautant directement. Priant pour que personne ne s'élance à sa poursuite, elle traversa la cale à toute vitesse et entra précipitamment dans la cabine du docteur, qui la regarda avec stupéfaction derrière ses lunettes argentés. Il tenait dans ses mains quelque chose qui ressemblait vaguement à une carotte avec des poils.
« Je vous en prie, il faut que vous m'aidiez » l'implora-t-elle, haletante.
« Qu'avez-vous fait? » s'inquiéta le médecin en rangeant sa bête dans un bocal. Un sourire bienveillant apparut sur son visage tandis qu'il s'accroupissait - la jeune fille s'était laissée glisser le long du mur.
« J'ai frappé un homme..avec mon sextant. Il s'est évanoui. Et j'ai...crié sur le capitaine. »
Le sourire de Stephen se fana. A ce moment, des coups retentirent à la porte. Diane se figea, arrêtant de respirer. Elle agrippa le médecin au collet. « Pitié...dites que je ne suis pas là...que j'ai fait une hémorragie...que je suis enceinte... »
« Je m'occupe de tout », l'assura-t-il en ôtant les mains qui s'étaient crispées à sa chemise. Il se leva et se dirigea vers la porte, devant laquelle Jack se dressait de toute sa hauteur.
« Je veux voir le lieutenant. Immédiatement. »
Son ton était sans réplique mais le docteur tint bon. « Je suis désolé, Jack, votre fille ne peut pas vous recevoir pour le moment. »
« Me recevoir?! Docteur, j'ai ordonné qu'on la mette aux arrêt et j'entends me faire respecter! » rugit-il.
Diane leva des yeux horrifiés en direction de Stephen, qui se sentait au contraire de plus en assuré. Après tout, lui et le capitaine était quasi en guerre depuis que ce dernier avait manqué à sa promesse de l'emmener sur les Galápagos. La rancœur emmagasinée jusque-là ressortait soudain.
« Je refuse de vous laisser faire - les enfants ne suivent pas le même règlement que les adultes et il est hors de question que je vous permette cette cruauté - »
« Docteur, lorsque j'aurais besoin de votre avis je le demanderai. Laissez-moi passer. » La plupart des marins avaient suivi le capitaine malgré les remontrances de Pullings, et tous étaient témoins de la confrontation entre les deux hommes.
Le ton s'échauffa, et finalement Jack fit mine de passer la porte.
« Jack je vous interdis de pénétrer dans cette pièce! Je me vois dans le regret de mettre le lieutenant Aubrey sous quarantaine, et ce pour la bonne raison que je suis presque certain qu'elle est victime de la fièvre mauve, laquelle est responsable de ses délires. »
Les deux hommes se jaugèrent du regard, tandis que des murmures de crainte se répandaient dans la masse d'hommes qui se trouvaient dans la cale. Ils ignoraient tous ce qu'était la fièvre mauve, mais le médecin avait l'air particulièrement alarmé.
La mâchoire de Jack se contracta et il prit une profonde inspiration avant d'hocher la tête avec raideur. Il ne croyait pas à cette histoire de fièvre mais décida de l'accepter. Sans cela, c'était l'équipage qui allait le considérer comme une mauviette, après qu'il ait laissé un vulgaire lieutenant et son chirurgien lui parler ainsi. « Allons, au travail! Je veux que tous les canons soient prêts dans moins de cinq minutes. Il nous reste une bonne heure avant la tombée de la nuit, ce qui est amplement suffisant! »
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Maturin étira ses longues jambes, les faisant craquer. Il ôta ses lunettes et les posa sur la table. Les marins furent étonnés de le voir faire la queue pour recevoir lui aussi l'infâme pâtée brune qui leur servait de nourriture au lieu d'aller manger à la table des officiers. Cependant, ils étaient au courant des tensions qui existaient entre le chirurgien et le capitaine.
Maturin attrapa un bol et s'étonna de voir deux hommes reculer précipitamment en le reconnaissant. Il entendit vaguement quelque chose qui ressemblait à « fièvre mauve » et ne put s'empêcher de sourire. Néanmoins, il devait bien admettre être coincé. S'il avouait que cette maladie n'existait même pas, cela voudrait dire qu'il avait délibérément menti au capitaine pour défendre Diane. Ce qui ne manquerait pas d'alimenter les rumeurs.
Qui n'avaient pas besoin de renfort, en plus.
Lorsque le docteur rentra dans sa chambre, il crut d'abord que sa « patiente » avait rejoint son dortoir. Pourtant, il la découvrit blottie dans un coin, n'osant pas le regarder.
« Diane...c'est moi. »
Elle releva lentement la tête vers lui, lâcha un profond soupir. « Je suis vraiment une idiote, hein? Seulement...quand je me suis réveillée, vous n'étiez plus là, et j'ai pensé que...je ne sais pas. » Elle secoua la tête.
« Diane, vous ne pourrez pas continuer à éviter votre père bien longtemps. »
« Vous non plus docteur », répliqua-t-elle avec un sourire rusé. « Et de toute façon, nous faisons escale demain soir, d'après ce que j'ai cru comprendre. »
« C'est exact. Mais ça ne change rien à la situation. »
« Au contraire. Je n'ai pas l'intention de remettre les pieds sur ce navire. »
Le médecin lui adressa un regard de reproche. « Fuir les problèmes n'est pas la meilleure solution pour les résoudre, vous savez. »
« Je vous en prie, docteur, pas de sermon », fit-elle, se sentant soudainement fatiguée. Il soupira puis lui tendit le bol de nourriture. Ils mangèrent en silence, l'esprit préoccupé.
« Je vais vous laisser », déclara la jeune fille lorsqu'elle eut fini. « Je ne voudrais pas m'imposer plus longtemps. »
« Vous êtes certaine que vous désirez retourner là-bas? »
« Oui. Si j'y vais maintenant je pourrais peut-être échapper à Calamy et à ses sermons, tant qu'ils sont encore tous en train de manger. » On entendait en effet les voix enjouées des officiers, heureux d'avoir retrouvé leur vent et de faire bientôt escale.
« Diane, j'ai dit à votre père que vous étiez en quarantaine. » L'adolescente vit le regard dur de Maturin. Un regard qui disait clairement: « Je suis prêt à beaucoup pour vous aider, mais pas à me moquer explicitement de Jack. »
« Que voulez-vous que je fasse, alors? »
« Et bien...je vais aller chercher votre hamac et vous dormirez ici. »
« Les hommes ne vont-ils pas s'inquiéter en vous voyant? Après tout, je suis censée être contagieuse. Déjà tout à l'heure... »
Maturin pinça les lèvres avec mauvaise humeur puis ouvrit la porte. « Ne me rendez pas les choses plus difficiles, Diane. Je souffre également de cette situation. » Il sortit de la pièce.
La jeune fille soupira longuement. Certes, elle appréciait beaucoup le docteur et ne souhaitait pas être une source de tension entre lui et son père. Mais que pouvait-elle faire d'autre?
Au bout d'un moment, Maturin réapparut, un hamac effiloché dans ses bras. Il l'accrocha silencieusement, puis s'installa à son bureau. « Docteur...merci. »
Il tourna la tête vers Diane, qui le fixait avec une expression affligée. Il fit un geste de la main pour signifier que c'était normal. Au bout d'un moment, il se retourna vers elle, fermant son livre. « Désirez-vous que je sorte, le temps de vous changer - oh. »
L'adolescente avait apparemment glissé contre le mur, et à présent elle était allongée au sol, la tête sur sa veste, profondément endormie. Stephen l'observa un instant, puis le hamac vide, et décida de la laisser où elle était et de ne pas la réveiller. Il se leva et attrapa une couverture, avec laquelle il la recouvrit.
« Ma chère enfant », murmura-t-il non sans ne certaine affection, « fallait-il vraiment que vous fassiez votre crise d'adolescence en pleine mer? »
Il secoua la tête et se coucha lui aussi, et pour la première fois depuis plusieurs jours son sommeil ne fut pas agité.
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Naaan y a rien entre Diane et Stephen...va pas se les faire tous non plus!! (quoique ça ne me déplairait pas...mmm) C'est juste que le pauvre homme n'a jamais eu d'enfant...il sent vibrer la fibre paternelle que Jack n'a jamais eue...
A part ça le prochain chap est mon préféré!!!- (allez c'est pour rameuter le client...wooops ben je viens de tout révéler, là)
