Note 1 : Désolée YUMI4, les chapitres sont courts pour tenir en haleine les lecteurs et apparemment ça marche ! Merci pour tes reviews.

Note 2 : un peu intense sur la deuxième partie, vous êtes prévenus !

Jack

Il entendait des voix mais il ne parvenait pas à saisir le sens des mots qu'elles prononçaient. Tout était si confus. Il se sentait déconnecté, comme si son esprit et son corps refusaient obstinément de fonctionner ensemble. Il avait beau donner des ordres à ses muscles, ces derniers refusaient d'obéir.

Les voix se faisaient plus insistantes. Certaines semblaient en colère, d'autres inquiètes.

Ouvrez vous, ouvrez vous. Mes ses yeux restaient clos.

Il pouvait sentir l'effervescence qui régnait autour de lui. Bruits de pas, raclements de meubles sur le sol, portes qui s'ouvrent. Pourquoi ne pouvait-il pas bouger ?

« … lonel ? Janet …. sûre que … ?»

Les voix allaient et venaient autour de lui, il avait l'impression d'être entouré par une nuée d'insectes bourdonnant. Il entendit un gémissement et il lui fallu un moment pour réaliser qu'il émanait de lui.

« Colonel ? …. m'entendez ? »

Carter. C'était la voix de Carter. La voix inquiète de Carter. La voix inquiète de Carter qui se trouvait dans sa chambre ?

Qu'est-ce qui se passait encore. Il ouvrit la bouche pour parler, mais seul en sorti une sorte de gargouillement. Okay, pas la peine d'insister, mieux valait abandonner l'idée de parler s'il n'était même pas capable d'émettre un son humainement compréhensible. Ses yeux. Il fallait qu'il se concentre sur ses yeux. Les ouvrir. Un–deux-trois, oui, yeux ouverts.

Il pouvait distinguer des formes et du mouvement autour de lui. Un visage entra dans son champ de vision. Il cligna des yeux, histoire de chasser l'épais brouillard qui régnait dans la pièce. A moins que ce ne soit tout simplement dans son esprit. Ouais, embrouillé, complètement noyé sous une toooooonne de brouillard. Epais le brouillard.

Il se lécha les lèvres. Il avait soif. Comme par miracle, un verre d'eau – du moins cela y ressemblait fichtrement malgré ce fichu brouillard qui déformait tout ! – apparu comme par magie devant son nez.

« Tenez, Colonel, buvez un peu. »

Il bu. C'était si facile de se laisser guider par cette voix. Carter avait une jolie voix. Un peu aigue peut-être. Surtout quand elle se lançait dans une de ses interminables explications de quelques procédés physiques, ou quantiques ou quoique ce soit en –ique. Daniel aussi avait parfois cette voix quand … DANIEL !

Il s'étrangla, recrachant l'eau qu'il venait d'ingurgiter. Mon Dieu ! Il était arrivé quelque chose à Daniel. Il avait cette sensation, comme quelque chose qui vous pèse sur la poitrine, qui vous empêche de respirer mais vous ne savez pas ce que c'est, juste que c'est là. Il tenta de bouger. Cette fois, il fallait qu'il y arrive. Daniel avait besoin de lui.

« Colonel, calmez vous ! Sam aidez moi à le calmer ! »

Janet. C'était la voix de Janet cette fois. Il entendit vaguement Carter répondre quelque chose. Quelque chose à propos d'une évacuation, mais sa voix se fit petit à petit plus distante, comme si elle lui parvenait à travers un long tunnel ou un corridor. Puis, il n'entendit plus rien.

Daniel

Daniel frissonna. Il était complètement glacé. Il soupira, mais garda les yeux fermés. Il était exténué. Il était tout le temps fatigué depuis son retour sur Terre. Il fut à nouveau secoué d'un frisson. Bon sang ! Pourquoi fallait-il que Jack craigne si peu le froid alors que lui aimait la chaleur. Il avait pratiquement fallu qu'il le supplie de remonter le thermostat la veille au soir lorsqu'il s'étaient installés sur le divan, devant la télé. Jack avait du le baisser à nouveau avant d'aller se coucher.

Brrrr. Froidfroidfroid. Daniel tenta de se recroqueviller davantage sous ses couvertures pour regagner un peu de la chaleur perdue. C'est à ce moment là qu'il se rendit compte de trois choses : petit 1/ qu'il n'avait plus de couvertures, ce qui en soit n'était pas si perturbant, petit 2/ qu'il était nu comme un vers, ce qui était en revanche plutôt perturbant et petit 3/ que même s'il avait eu des couvertures, il n'aurait pas pu les atteindre. Il était attaché.

Ses yeux s'ouvrirent immédiatement à cette dernière découverte. Son regard fit le tour de la pièce dans laquelle il se trouvait. Okaaaaaaaay. « Not in kansas anymore » (8).

La pièce était plongée dans une semi-obscurité. Il était allongé sur une sorte de table d'examen. Autour de lui, des moniteurs et des équipements médicaux et électroniques, certains connus d'autres lui étant complètement étrangers. Il frissonna à nouveau. Et cette fois ce n'était pas à cause du froid.

Il se racla la gorge. « Hello, y'a quelqu'un ? » Hum, oui bon, ce n'était peut être pas la plus intelligente des approches. Il testa ses liens. Solides. Très solides. Vraisemblablement du même type que ceux qui avaient été utilisés sur lui lorsqu'il avait été enfermé après avoir … .

Le flashback fut violent.

Des mains. Tellement de mains. Des mains qui le maintenaient au sol, le ceinturant pendant que d'autres lui administraient quelque chose. Et le blanc. La blancheur de la pièce, de ses murs capitonnés, de la lumière qui y régnait de manière constante, lui faisant oublier si c'était le jour ou la nuit.

Il revint à lui le souffle coupé par la violence des images qui venaient de défiler devant ses yeux. Il essaya de calmer sa respiration. Sa tête lui donnait l'impression qu'elle allait exploser et il tremblait de partout.

Soudain, il poussa un cri. Quelque chose venait de l'effleurer. Il entendit un gloussement étouffé. Quelqu'un se trouvait là, près de l'un des moniteurs. Sa respiration était toujours un peu hachée, mais il avait – plus ou moins – recouvré ses esprits.

« Qui… Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que vous voulez ? » Si ces gens voulaient des renseignements sur le SGC – c'était vraisemblablement la raison de sa présence ici – ils allaient être déçus. Daniel pourrait juste leur parler de la marque des sous vêtements utilisés par les Marines et par l'Air force.

Le rire retentit une fois encore. « Ah, Docteur Jackson. Enfin seuls, vous et moi. » Une main se mit à le caresser, des doigts froids glissèrent le long de son bras et remontèrent vers son épaule en un lent mouvement. Le mouvement fut répété plusieurs fois. Daniel avait du mal à réprimer un tremblement de dégoût. L'homme le fixait d'un regard froid.

Il avait déjà rencontré cette personne, il en était sûr. Au SGC. A l'infirmerie. Oui c'était ça, il s'agissait d'un des docteurs qui l'avaient examiné (9). McCuthrie ou McCully. Quelque chose comme ça.

La main continuait sa promenade sur le corps de Daniel. Ce dernier poussa un petit jappement quand elle se rapprocha de ses parties génitales. La main stoppa. Daniel vit l'homme sourire. Un sourire carnassier. La main remonta et resta sur sa poitrine. Le cœur de Daniel battait la chamade et sa respiration était rapide. A chaque respiration, sa poitrine se soulevait et avec elle, la main du docteur. L'homme, les yeux brillants, se comportait comme un futur père posant la main sur le ventre rebondit d'une femme enceinte. Les yeux écarquillés comme des soucoupes, Daniel ne quittait pas le docteur des yeux.

« Oui, cela faisait longtemps que j'attendais ce moment. Longtemps. » La voix du docteur était presque un murmure, comme s'il se parlait à lui-même.

Daniel n'était pas ici pour être questionné sur le SGC. Quel intérêt cela pourrait il avoir pour cet homme qui visiblement y travaillait ? Quoique ces gens aient à l'esprit, Daniel était sûr qu'il n'allait pas aimer ça.

TBC

(8) Référence au Magicien d'Oz, le conte américain très connu de L. Frank Baum publié en 1900. Dorothy qui habite une petite ferme dans le Kansas, se retrouve projetée dans un monde étrange suite à une tornade qui emmène sa maison. C'est une expression que les américains utilisent pour exprimer leur confusion devant un monde totalement différent du leur.

(9) Vous avez deviné de qui je parle, hum ? Oui, bon, je ne l'aime pas celui-là, mais alors, pas du tout, du tout, du tout !